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Le forum ferme ses portes !
Merci de l'avoir fait vivre

 Maybe it's my fault (Lukas)
 Maybe it's my fault (Lukas)
Devi Seng
Devi Seng
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Message Sam 24 Sep - 23:58

Maybe it's my fault
I don't know If I'm worth forgiving
It's all in my mind, it's all in my mind
I try to rewind



Les sensations veulent être nommées, légitimées pour accorder à la cervelle, le crédit que la peur ne semble pas vouloir lui concéder. Plus facile pour son esprit ankylosé par l’effroi d’entrevoir dans ces ressentis, le spectre d’une paranoïa qu’elle a allégrement entretenue de son anxiété maladive. Pourtant, aussi fort qu’elle puisse espérer de réussir à se dégager de cette intuition, ça reste bien là, ça pèse désagréablement sur la conscience et plus fort encore sur le cœur. C’est une main invisible qui parait toujours empressée à lui agripper l’épaule, un regard qui lui crame l’arrière de la nuque, qui parvient à la sonder en remontant la base du cou pour atteindre les pensées. C’est un cri muet qui l’interpelle à chaque angle de rue. L’état de sa voiture s’est encore détérioré, la contraint depuis quelques temps déjà à envisager ses voyages d’un angle bien différent. Pour autant, les trajets effectués à pied ou en transport deviennent des gouffres dans lesquels elle est projetée et desquels elle peine de plus en plus à s’extirper. Son instabilité exacerbée évolue en panique mal gérée. Les crises d’angoisse se succèdent sans qu’elle ne soit apte à les atténuer. Impuissante, la trentenaire est installée au premier rang de sa propre perdition, spectatrice de ses dérives. Le contrôle est définitivement perdu, ne reste que les pulsions de survie qui la poussent à envisager des solutions même quand tout son être parait bien trop paralysé pour les appliquer. Haldora est redevenue cette gamine craintive, qui observe par-dessus son épaule pour vérifier que la tutrice n’est pas présente pour la surprendre. L'emprise de Laila Carlsen sur sa psyché l’a malmenée par le passé et gouverne son présent depuis plusieurs mois maintenant. Toujours des doutes sur le fait d’être suivie, épiée par sa mère adoptive, les rideaux tirés dès qu’elle rentre, une arme toujours à proximité de l’oreiller pour parfaire son besoin de sécurité. Mais pourtant, depuis le dernier incident en date, il n'y a plus rien à signaler. Pas l’ombre d'un retour concret, rien pour justifier l’état dans lequel elle s’est elle-même plongée. Son apathie a cédé la place à un affolement constant. Elle connait bien trop celle qui l'a élevée pour ne pas croire que ses premiers avertissements ne sont pas les prémices d'un projet plus grand.

Éprouvée, la surnaturelle accélère encore le pas ce soir, ça claque dans les flaques alors que l’ondée  s’intensifie naturellement, transperce désagréablement sa capuche, son jean délavé et ses baskets usées. Le moindre son est vécu comme une agression alors que les rues sont désertées en raison de la météo désastreuse. Le clapotis de la pluie contre le bitume n’a définitivement rien de rassurant, la visibilité réduite par l’averse en devient même menaçante. Au premier retentissement – poubelles semblant chuter quelque part dans son dos, la furibonde bondit vers sa première opportunité afin de s’abriter, se mettre en lieu sûr. Comme un déjà-vu effarant qui ne l’amène pas à se réfugier chez Zakaria cette fois mais qui la pousse au-devant d’une issue qu’elle aurait préféré ne jamais avoir à envisager. La porte est avisée avec un certain soulagement dans un premier temps. Son arrivée est directement notifiée par le claquement. Elle ne jette aucun œil à la pancarte, ne s’assure pas de savoir si le commerce est fermé au vu de l’heure avancée mais reste figée dans l’entrée et laisse l’humidité disperser au sol une auréole conséquente.

Les frissons s’amoncellent contre l’échine alors que la chaleur du lieu l’enveloppe immédiatement. Elle ne sait déjà plus si ça tient aux vêtements imprégnés par la flotte ou si c’est lié à la terreur qui n’a pas déserté son réseau sanguin. L’envie de verrouiller la sortie est impérieuse, presque viscérale mais son savoir vivre la retient bien de poser ce geste grossier. Elle n’est même pas la bienvenue ici, normalement. Quand le visage autrefois allié finit par entrer dans son champ de vision, sa gorge trop resserrée rejette un  « Salut. » pitoyable qui, associé à sa dégaine lamentable, génère un inconfort immédiat. L’audace se désagrège pour de bon. Elle rêverait de pouvoir reprendre leurs habitudes là où elles les avaient initialement laissées sauf qu'elle a tout saccagé depuis alors elle n'est pas en droit de réclamer son attention. La nécessité de reculer pour disparaitre, revient la titiller sauf qu'elle n’en fait rien, laisse ses appréhensions la malmener de tous les côtés avant de l’interroger plus poliment, d’une voix si basse qu’elle s’inquiète même que Lukas ne soit capable de comprendre le message. « La cuisine est fermée ou pas ? » Sa stratégie est bancale. Prétendre n’être qu’une cliente, s’installer là, le temps que ça passe. Que sa crainte désenfle, permette à ses poumons de se gonfler d'air de manière cohérente, qu’elle puisse respirer correctement pour reprendre sa course vers son logis avec plus d’efficacité. Sans jamais avoir la possibilité, toutefois, de vérifier si la menace invisible se trouve toujours là, à guetter sa sortie.
Lukas Madsen
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Occupation : Depuis plusieurs années ((cheffe)) de son propre restaurant, créé en collaboration avec son associée.
Statut : Désastre amoureux qui vit et qui respire, toujours liée à ((Sigur)) malgré les années, la distance et les rancoeurs.
Famille : Fait partie de la ((caste de la connaissance)) via son sublimateur, bien qu'elle se dise souvent ((neutre)), étrangère aux jeux des puissants.
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Message Ven 14 Oct - 19:08





Maybe it's my fault
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C'est drôle comme tout le monde prend ce resto pour un moulin, qu'elle se dit en entendant claquer la porte. C'est loin d'être la première fois qu'elle gueule alors qu'elle devrait pas, cette porte. Lukas sait pas trop quoi en penser, d'un côté elle se dit que c'est bien, qu'elle a réussi à faire de cet endroit quelque chose qui ressemble à un refuge. Un abri, qui donne une vague illusion de sécurité. Une parenthèse, loin de tous les tourments de cette ville.

D'un autre côté, elle se dit que ça la fait quand même sacrément chier.

Lukas jure (mais pas trop fort) plus pour la forme qu'autre chose. Les mains rougies dans l'eau chaude, elle les extirpe de la casserole qu'elle était en train de récurer pour les essuyer. En fait ça l'embête pas tant que ça, sauf si c'est quelqu'un qui veut la tuer, la séquestrer, vendre ses organes ou l'offrir en sacrifice à son dieu à la con. Ça, ça l'embêterait un peu. Eva lui avait déjà dit qu'il fallait la verrouiller cette porte. Que ça pouvait être dangereux de la garder ouverte aussi tard le soir. Mais elle oublie tout le temps Lukas, elle oublie constamment.

Et elle ne le regrette pas, maintenant qu'elle voit.

Elle a un moment de latence en entendant sa voix, comme si on l'avait invité à une séance de spiritisme sans la prévenir. Un autre fantôme du passé, ou quelque chose comme ça. C'est pas vraiment ce qu'elle est, Haldora est jamais morte dans l'univers de Lukas. Elle est restée quelque part, flottant dans l'air, parfois brutalement ramenée à elle. Pourtant elle jurerait que c'est pas si simple quand elle la voit dans son espace et qu'elle a l'impression de faire face à une étrangère. De plus savoir comment se comporter. Ses mots ont dépassés sa pensée. Elle sait pas comment l'avouer, ni comment s'excuser. Ça lui fait mal de se rendre compte qu'elles savent plus comment communiquer.

- Pour toi, elle est ouverte.

Tout était si simple avant, ça lui fait tellement mal. Une piqure au cœur, comme si on lui prélevait du sang à la source même. C'est sorti tout seul mais ça a rien de spontané, elle ose même pas s'avancer. A l'impression qu'elle s'envolera dès qu'elle s'approchera, disparaitra.

- Tu peux entrer et t'installer. Ça va aller.

Elle sait pas pourquoi elle dit ça, essaie de la rassurer. Elle aimerait bien la prendre dans ses bras et la ramener à bon port mais a l'impression que ça serait déplacé. Alors elle fait rien, juste un bref signe de main. Elle a jamais su faire avec les mots, Lukas. C'est plus facile de dire je t'aime avec un fondant au chocolat.

- T'es... je voulais t'appeler, de toute façon. Tu vas bien ?

Lukas jette un regard au loin, comme si elle s'attendait à voir débouler quelqu'un. C'est le sensation que lui donne Haldora, celle d'elle d'être suivie, prise au piège. Elle lui retrouve toute la peur et le courage de leur adolescence.    

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Devi Seng
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Message Dim 23 Oct - 13:13

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Cet endroit reflète la bienveillance de la propriétaire, du choix de la décoration à l’atmosphère créée. Cadre chaleureux absorbant sans difficulté l’hostilité du dehors. Pourtant, elle se sent terriblement en dissonance, ombre rampant depuis l’obscurité, venue souiller l’entrée du commerce. La lumière se répand trop rapidement pour qu’elle ne soit pas éblouie immédiatement. La douceur de Lukas l’atteint de plein fouet, comme un rayon cramant la rétine et incendiant la plus crasse des pensées. La goule ne mérite pas cette sollicitude, ne devrait pas être accueillie avec cette ouverture d’esprit qui ne semble pas souffrir de conditions. La honte lui lacère le cœur, éparpille les battements en plusieurs temps, de manière incohérente. Le temps remonte pourtant, elle croit avoir quinze ans l’espace d’un instant et elle sait que ça serait terriblement tentant de s’échouer contre une chaise, de recracher tout son mal être à sa plus vieille confidente. Ses forces pourraient se désagréger réellement juste là, sans qu'elle n'ait plus à craindre de capter un regard inconvenant, de susciter une attention qui l’insupporte d'ordinaire. La confiance mobilisée autrefois subsiste encore quelque part et rend ses prochaines décisions nébuleuses. Les lèvres restent scellées par nécessité, ne dispensent pas le fond chaotique de son esprit alors que l’invitation est lancée, que les convenances s’installent pour les lier à une forme d’amitié à laquelle Haldora rechigne à adhérer. Tout se bouscule dans son crâne, les circonstances de son entrée, le danger qu’elle ramène peut-être à son perron, les années de silence, sa dégaine pitoyable, sa culpabilité. L’anxieuse reste figée, continue à nourrir l’humidité au sol en ne remuant plus. La flaque s'élargit, les frissons continuent à s'accumuler. Comme un animal piégé entre les phares d’une voiture, elle s’attend à l’impact mais il ne survient jamais. Aucun accrochage et c’est presque pire quelque part d'être reçue les bras ouverts et pas les poings serrés.

La normalité avec laquelle son ancienne alliée la reçoit, l’oblige à affronter son propre chaos et à le juger d’emblée. Du sel pour ses plaies à vif, même si Lukas n’a rien fait pour le provoquer. Si la vérité lui échappe, la veuve craint de s’effondrer à ses pieds, de réclamer cette affection qui n’aurait même pas dû subsister, pas après le traitement qu’elle lui a elle-même réservé. Le premier réflexe continue de s'opérer sous la forme d'un rejet de ces possibilités, c’est une barrière qu’elle place entre elles, dans l’espoir que ça suffise à ne pas lui donner envie de la franchir, de la rejoindre de l’autre côté pour subir le cauchemar qu’elle s’est mise à incarner. « Je rayonne, ça se voit pas ? » Être aussi sèche lui écorche les lèvres, lui râpe la gorge. La honte étoffe le fond d’une pensée viciée, elle demeure incapable de ne pas la contrarier, de salir les intentions innocentes et bienveillantes de son vis-à-vis. Elle préfère encore prétendre que la jeune femme se trouve acculée pour avoir besoin de répandre ces inepties plutôt que de croire sa sincérité. Tout ne vise qu’à préserver sa psyché morcelée, à se prémunir d’une chute que son interlocutrice n’a jamais engendré. « T’es pas obligée de mentir, Lukas. Ni te sentir forcée de me taper la causette. » Le regret débute dès le point posé, les yeux basculent pour atterrir honteusement sur le sol afin de se soustraire à la réaction opposée. Le malaise grandit, abolit un peu de sa dureté. La mélodie devient un couinement dérangeant. « J’ai pas réfléchi quand j’ai passé la porte. » Pardon que ça sous-entend maladroitement, excuses qui ne s’extirpent pas du gosier. Elle relève légèrement le menton, tente de rattraper la légèreté du début assez dramatiquement. «  Ça a l’air d’aller ici ? » Et toi, tu vas bien ? que ça murmure plus bas encore sans qu’elle ne soit capable de projeter les sons dans leur environnement. « Ton resto a l’air de bien rouler. » Comme si elle pouvait gommer son impétuosité d’un seul trait. Le caractère instable de sa réplique la pousserait bien à se jeter sur la porte pour éviter de poursuivre ce massacre social mais au même moment, une succession de bruits extérieurs lui arrache un sursaut brutal, lui soutire un cri apeuré. Pétarade sans importance qui l’oblige à conscientiser son niveau de panique et de frayeur.  Comme elle se déteste d’être à ce point faible, incapable de gérer ses nerfs usés.
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Message Sam 12 Nov - 22:02





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Elle se heurte à un mur. Physiquement, elle en a l'impression. C'est comme prononcer des mots derrière une paroi double-vitrée, on a beau agiter les lèvres mais personne n'entend rien. On a beau forcer de toutes ses forces, ça ne cède pas. Il y a ce genre d'obstacle entre elle et Haldora, et ça lui donne soudainement envie de chialer d'être aussi démunie. Elle ne sait pas quand c'est arrivé, exactement. Quand elles ont tellement changé qu'il est devenu impossible de se comprendre comme elles le faisaient avant. Les années se sont accumulées et avec elles, les sujets impossibles à aborder. Les terrains glissants. Les non-dits. Une pile de déchets noirâtres qui refuse de disparaitre. Elle veut y foutre le feu mais c'est jamais aussi simple que ça, ils finissent toujours par s'amasser. Et parfois c'est plus difficile qu'on ne le croit de se tenir la main et de commencer à déblayer tout ça. Entre elle et Haldora, elle ignore qui se ferait la plus réfractaire à regarder leurs torts et à essayer de se les distribuer. Les porter à deux, ça doit être moins dur qu'essayer de se les refiler.

Mais ça marche jamais comme ça, jamais.

- Bah, t'as une sale gueule mais j'ai déjà vu pire que ça.

Elle opte pour une autre stratégie, tente la fausse brutalité. Elle aurait pas hésité avant, c'est des trucs qu'on peut faire entre amies. On peut se permettre d'ironiser, parce qu'on sait ce que l'autre pense, on sait qu'il est là, qu'il nous lâchera pas la main. Mais c'est maladroit ici, puisqu'elles sont plus sûres de rien. Elle essaie simplement de dédramatiser, veut pas faire l'offensée. Elle était conne sa question de toute façon.  

- Je mens pas. Je mens jamais.

Qu'elle dit en mentant. C'est vrai qu'avant elle pouvait se vanter d'être honnête, c'est facile de l'être quand on a pas grand chose à porter. Et puis les années passent et c'est toujours ce tas de déchets qui pose problème. Plus il grandit, plus ça devient difficile de dire la vérité sans blesser. Avant elle mentait en neige, des mensonges blancs que tout le monde peut se permettre. Aujourd'hui y a plein de choses qui la rongent et tirent son être vers le bas, noircissent son âme et lui retirent son éclat. Mais cette fois y a une part de vrai, elle voulait lui parler. C'est peut-être pour ça qu'elle réplique si vite, si fort. C'est vital, accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis et sans personne d'autre pour prendre sa défense. Elle fait un pas en avant.

- Je voulais te parler de la dernière fois, je voulais pas te hurler dessus comme ça. Tu le méritais pas.

Je suis désolée, qu'elle aimerait bien lui dire. Mais les mots ne sortent pas et elle n'avance pas plus, reste bloquée. Arrêtée par la paroi de verre.

- Si je voulais pas discuter avec toi, je le ferai pas.

Qu'elle dit pour pas paraitre trop gentille, pour que ça ressemble pas à une supplique, qu'elle ait pas l'air de demander la charité. Mais c'est ce qu'elle fait en vérité, elle a la sensation que si elle la laisse partir, si elle lui échappe encore une fois, ce sera fini. On peut réparer une assiette brisée plusieurs fois, jusqu'au jour où les morceaux ont plus rien à voir les uns avec les autres. Ils se transforment en paillettes de porcelaine, font plus partie du même tout. Elle a peur qu'elles en soient là, terriblement peur.

- Si t'es là, c'est peut-être pour une raison tu crois pas ?

Si c'est cet endroit qu'elle a choisi, alors peut-être qu'il reste quelque chose à sauver ? C'est bête, elle veut y croire. La distraction que lui propose Haldora sur son resto, la déco et les affaires ne lui convient pas. Ça ne prend pas, surtout quand sa vieille amie sursaute de la brutalité extérieure. C'est son cœur qui se soulève dans sa poitrine.

- Allez, assieds toi. S'il te plait.

Elle abandonne les faux-semblants une minute ou deux pour retrouver la vulnérabilité du début. Celle qu'elle arborait quand Haldora venait d'entrer. Elle veut pas qu'elle parte, si elle part ce sera la fin. Elle veut pas la voir lui tourner le dos, pas encore une fois. Elle en crèverait à petit feu, lentement mais sûrement.

- Il est tard.


Elle parle de l'heure un peu, de leur amitié aussi. Le temps a passé, le sang a coulé. Il est si tard pour se retrouver, encore plus tard pour se déchirer.

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Message Jeu 17 Nov - 23:24

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Le passé entre en collision avec ce présent étrange. La menace en filigrane renforçant les décalages et amplifiant les échos entêtants, génère une certaine urgence à retrouver le confort délaissé à ses côtés. Les réprimandes pas tout à fait abolies, le droit de se tenir là même pas été correctement revendiqué, elle oscille encore Haldora, entre effectuer le pas qui la sortira de là ou engranger celui qui la fera bien rester. D’elles deux, Lukas se montre bien plus considérablement résiliente et patiente, plus féroce vêtue de sa douceur que l’animal acculé qui lui fait face et qui se voit agir en lâche. Il émane de cette silhouette, une tranquillité tronquée par le vice passé. Ça n’altère en rien ce que son ancienne alliée projette dans la pièce, rayon ambré qui donne envie de s’y couler pour tenter de se réchauffer, suffisamment de lumière pour ne pas aspirer à retourner dans son obscurité. L'orpheline se sent un peu plus misérable, un peu plus en décalage à mesure que la main se tend vers elle avec une bienveillance renouvelée, elle ne cherche pas à la griffer mais à l’attirer. La tension ne déserte pas les muscles quand l’émotion négative retombe, se modèle en invitation plus franche. Le silence remplace toute réplique dans un premier temps, la mécanicienne n’entretient ni la conversation, ni sa folie initiale, demeure simplement là, plantée comme une fleur qu’on aurait trop arrosée et qui se noierait désormais dans ce trop plein d’attention. Combien de gens font mal en sculptant leur réalité de leurs plus belles intentions ? La propriétaire des lieux n’appartient pas à cette catégorie-là, pourtant. Seule la furibonde peut revendiquer ce titre de désastre ambulant.

Après une éternité, à la fixer sans plus rien justifier, la goule finit par accepter le siège proposé, s’y faufile lentement, à pas prudents, toujours sur ses gardes, ne sachant plus tellement quelle forme le danger pourrait revêtir - les traits opposés, les siens ou ceux de l’inconnu qu’elle a cru accolé à ses pas. Les deux paumes à plat contre la surface devant elle, elle relève péniblement les yeux vers son hôte, recrache un peu d’honnêteté pour honorer tous les efforts que la gérante lui a dévoué. « Je suis là parce que j’ai cru que j’étais suivie. Et comme je savais que ton resto était là du coup... Enfin la raison, c’était plus parce que je cherchais un endroit où me réfugier. Je… » La lèvre inférieure captive de ses quenottes, le regard déjà plus assez vaillant pour accoster ses pupilles, la désorientée sert un spectacle pitoyable et ne rattrape plus rien pour l'instant. Elle délaisse les faux-semblants pour lui conter sa fébrile vérité. « Je sais pas faire la conversation, Lukas, putain. C’était plus simple quand tu me hurlais dessus et que t’avais tout à me reprocher. » Occupée elle à la blâmer d’être amicale du coup. L’introvertie affronte mal les conséquences de ses actes, peine à jongler avec les à-côtés de toute relation sociale. Jamais très causante, pas forcément démonstrative non plus, tout juste habituée à glisser des attentions discrètes, elle ne s'est toujours illustrée que par sa fiabilité, à être là quand on la réclame. Sauf que pour cette amie, elle n’a même pas rempli cette fonction-là. Les griefs s’empilent au creux de sa paume, autant de contraventions non-réglées. Elle devrait bien les payer avec intérêts. « Je sais pas trop ce que je dois te dire là ? » Les globes se relèvent des abysses pour plonger dans de nouveaux cieux.  « Pardon… ? » Des excuses ridicules, soufflées avec incertitude. Par où commencer alors qu’elle est entrée là sans aucun plan d’attaque, sans même la moindre intention de réconciliation. Pour autant, la guerre n’a jamais été un projet qu’elle voulait poursuivre. D'autant plus que sa propre solitude l’écorche désormais. Les doigts s’entortillent désagréablement, s’agitent contre la table sans que ça ne soit suffisant pourtant pour canaliser tout ce qui se bouscule en elle. La mélancolique a cru si longtemps que sa poitrine ne servirait de logement qu'à quelques oiseaux noirs et à autant de cadavres qu’ils auraient dévorés. Toute manifestation de vie, elle s’est acharnée à la fuir depuis que Manning est décédé. Confrontée à cette étincelle du passé pourtant, elle ne peut définitivement pas se détourner sans plus s’en préoccuper. Elle ne ferait pas ça. Pas une nouvelle fois, pas à Lukas.
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Message Mar 27 Déc - 23:42





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Elles sont perdues à un point qu'elle imaginait difficilement, et elle sait pas tellement si elles pourront vraiment se retrouver. C'est difficile à savoir, surtout quand tout à l'air si loin, insurmontable et froid. Lukas hoche la tête continuellement sans comprendre pourquoi, comme si elle approuvait ce qu'Haldora raconte, toutes les justifications à sa présence ici.

Ça la ferait presque brièvement sourire, lorsqu'elle se met à imaginer une réalité où cette situation serait simplement normale. Elles ne se seraient pas éloignées, ne seraient pas devenues des étrangères, ce ne serait pas anormal que l'une entre chez l'autre sans avoir prévenu. Mais ça ne sert à rien de s'accrocher à des illusions, Lukas le sait et balaie tout ça. Ça s'évapore dans l'air comme un nuage de fumée, dense. Elle se contente de rire tristement quand sa vieille amie lui dit que finalement, c'était plus simple quand elle lui hurlait dessus.

- Je peux recommencer si besoin. J'ai un stock illimité d'engueulades en carton.

Elle s'assoit en face d'elle, sans aucune envie de se battre, même pour de faux. Il est tard c'est vrai, elle est définitivement trop fatiguée pour s'énerver. Elle aimerait bien trouver un moyen de faire la paix, mais il faut croire qu'elle a oublié comment on fait. Lukas lui sourit faiblement, il faut qu'elles trouvent. Il faut qu'elle lui dise. Elle ne sait pas encore quoi, se demande pourquoi ils ne montrent jamais de gens perdus dans les films. C'est pas très logique qu'ils sachent toujours quoi dire, comment exprimer ce qu'il y a tout au fond d'eux, sans jamais échouer. Elle envie aussi cette réalité.

- T'as pas besoin de dire grand chose.


Haussement d'épaule, elle envisage sérieusement de rester là à la regarder sans prononcer un mot. Ce serait peut-être plus productif qu'essayer d'échanger des phrases qui ont jamais suffisamment de force, avec des mots qui sont jamais assez précis.

- Encore moins pardon.


Lukas secoue la tête, l'idée la révulse, c'est visible sur sa gueule. Elle aurait pu mordre dans un citron (écorce comprise) que ça aurait rien changé. Elle arrive pas à se faire comprendre parce qu'elle sait pas ce qu'elle veut dire, aussi. Elle a tellement accusé la dernière fois, ses nerfs à vif ont joué leur part, l'abandon, la perte de contrôle, l'impression de plus savoir qui elle est. Les gamines d'avant pouvaient tout se dire sans trembler. Ça lui donne envie de pleurer, elle sait pas où est passée l'ado qu'elle était. Ses rêves, celle qu'elle s'imaginait devenir. Sale goût de cendre au fond de la bouche.

- T'as faim ?


Elle soupire, c'est un peu facile mais c'est la meilleure façon qu'elle connait de faire passer des émotions. C'est la seule chose simple qui existe dans son monde, qui lui a toujours été naturelle. Qu'elle a pas souvenir d'avoir partagé avec Haldora.


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It's all in my mind, it's all in my mind
I try to rewind



La sincérité trouve des chemins indomptés pour atteindre des cœurs repliés, autant de sentiers battus où la végétation a pullulé, de mauvaises herbes que personne n’aurait daigné arraché. Mais c’est dans cette absence d’intervention humaine, dans ce caractère brut et sans artifice qu’elles se sont toujours plu à évoluer. Une authenticité qui donnait un peu plus de poids à leur relation alors, qui se crayonne dans les quelques paroles échangées et se devine dans le silence qui s’allonge désagréablement entre elles. Les vérités s’y logent, alourdissent l’atmosphère malheureusement. Haldora ne sait toujours pas comment colorier efficacement les blancs, se retrouve piégée dans ce drôle d’inconfort, à ne plus savoir quel rôle jouer à ses côtés, à éviter le moindre son de peur qu’il la repousse du mauvais côté ou pire qu’il lui donne ultimement envie de rester. Pire timing pour se reconnecter à cette vieille amie, quand elle traine dans son sillage, l’engeance même d’un mal inaltérable. Toute proximité entretenue avec quelque humain qu’il soit, entraine une conséquence, cible placée directement dans le dos de ses proches les plus vulnérables. Laila pourrait tout détruire, menacer de tout ravager pour que la solitude soit plus impérieuse encore qu’elle ne l’a jamais été. La veuve qui jugeait n’avoir plus rien à perdre, ne cesse de revoir jusqu’à cette conviction, le gouffre peut toujours s'élargir à ses pieds. Tant que sa tutrice trouvera des leviers et des moyens de la tourmenter, c’est qu’au fond, elle ne s’est pas assez détachée. Pas autant qu’il le faudrait.

La gueule penchée au-dessus de la table, elle évalue toujours le caractère légitime de sa présence ici. La spontanéité resurgit alors, éclos dans l’inquiétude qu’elle nourrit mentalement. « Pas spécialement. » Mais il est vrai que la faim s’est enfuie avec son désir de survivre au décès de Manning. Que ce simple plaisir de savourer le moindre repas s'est atténué jusqu'à disparaitre. Pour autant, sa propre impolitesse à ce sujet parait inappropriée. Puis cette absence de discussion, cette quiétude qui ne reflète rien de ce qui se trame dans les ombres, de la culpabilité, du manque éprouvé, continue à lui peser. L’introvertie rattrape, une fois de plus, les dégâts de son impulsivité. [color=thistle]« Mais tant que je suis là après… J’imagine qu’il y aurait aucun mal à goûter ta cuisine. »[/clor] Les yeux coulissent précautionneusement jusqu’aux orbes alliés, s’y attardent un instant sans toutefois s’y installer correctement. Elle aurait aimé avoir l’aisance de son époux, à nouer le contact sans la moindre difficulté, être apte à parler de tout et de rien sans que ça ne paraisse forcé, rendre un peu de normalité à cet échange qu’elle bousille de sa nervosité et de sa carence niveau sociabilité. « C’est le moment où je dois te demander comment vont les affaires ? » Ses maladresses se multiplient de façon violente. Et comme auparavant, à ces élans malencontreux succèdent la vérité, petits pans de vulnérabilité arrachés à sa fierté. « En vrai, c’est plutôt savoir comment toi tu vas qui m’intéresse. Comment tu vas réellement. » Le courage est collecté par deux mains fébriles, assemblé dans la précipitation avant que tout ne finisse par retomber.
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