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Kane Solheim
Kane Solheim
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Statut : marié et un enfant, mais au bord du divorce.
Famille : caste du Divin, branche du Pouvoir, Magie.
Hors-rp

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Message Ven 30 Sep - 15:05

against the clock

Ulrik & Kane

Le poids du silence se fait lourd, un peu trop lourd même. Portant son regard sur l’austère pièce qui lui sert de bureau - et ce depuis plusieurs années, il en vient même à la pester. Pourquoi avait-il placé ce fauteuil dans ce coin, et non dans l’autre ? Pourquoi avait-il empilé ce tas de livre au bout de son bureau, allait-il réellement les lire ? Pourquoi cette pièce était-elle à la fois trop exiguë et bien trop grande à ses yeux ? Rien ne lui convient plus vraiment, et sans doute est-ce lié à l’humeur massacrante qui le tient éveillé depuis deux nuits consécutives désormais. Machinalement, ses yeux se posent finalement sur le cadre photo qui trône fièrement au centre de son bureau, juste à côté de la paperasse diverse qui s’entasse. Celui sur lequel sont photographiées les deux femmes de sa vie, lui souriant affectueusement de leur visages doux et chaleureux. Des présences qui l’ont toujours rassuré, l’ont toujours soutenu dans la grande majorité de ces combats. Cette famille qu’il a bien trop délaissé, tant par son travail que par ses obsessions malsaines. Cette maisonnée qui se délite petit à petit, alors même que c’est pour elle qu’il se lève chaque jour de la semaine.
Mais depuis deux jours, le lit conjugal est bien froid. Délaissé, vidé de toute chaleur humaine, il semble maintenant trop vaste pour sa simple carcasse. Deux journées durant lesquelles elle n’a plus donné signe de vie. Plus un message, un appel, un simple mot. Elle n’est plus là, s’est volatilisée de manière totalement incompréhensible. S’il lui avait tout d’abord laissé le bénéfice du doute - leur mariage bat actuellement un peu trop de l’aile, il savait pertinemment qu’elle n’aurait jamais abandonné le fruit de leur union. Et pourtant, voilà qu’il était désormais seul à affronter les multiples questionnements de sa jeune fille. Seul à devoir lui expliquer la raison pour laquelle sa mère n’était plus là. Seul à se ronger les sangs, à se torturer lui-même quant au sort de son épouse.

Elle avait tout bonnement disparu.
Le doute n’était effectivement plus permis. Les évènements récents ne lui laissaient après tout plus cette chance. Sa femme s’était évanouie dans la nature, ou pire encore. Mais de cette finalité, il ne voulait pas y penser. Pas encore. Il était trop tôt. Trop tôt pour pleurer son amour de jeunesse, trop tôt pour abandonner le combat. S’il devait se mettre en chasse personnellement, s’il devait lever une armée pour mettre fin à ces catastrophes qui n’en finissaient plus, il le ferait des plus férocement. Pour autant, il ne pourrait pas le faire seul. Kane n’était ni un héros ni un dieu. Certainement était-il, à titre personnel, aussi impuissant que les habitants de Senja. Mais lui avait les moyens, les ressources nécessaires pour tenter de faire avancer les choses. Si la police n’agissait pas en cas de crise, personne ne serait alors vraiment légitime à le faire. C’est donc pour cette raison qu’il patiente sagement dans son antre, les mains crispées sur les accoudoirs de son fauteuil. C’est un lieutenant de police qu’il attend, et pas n’importe lequel. Celui qui a été son mentor et partenaire il y a de ça quelques années. Ses premières dans la police à vrai dire. Un homme en qui il avait eu une confiance aveugle, et c’est bien pour cela qu’il a fait appel à lui. Aujourd’hui, leurs chemins se sont séparés, leurs idéaux ont divergé. Ils ne sont plus les mêmes, ne le seront plus jamais. Une situation qui avait, par conséquent, fait évoluer leur relation. Quand bien même, le commissaire espérait qu’ils parviendraient à trouver un terrain d’entente pour le bien commun. Mettre leurs différends de côté ne serait pas aisé, mais peut-être pourraient-ils s’efforcer de se concentrer sur le futur pour ne pas ressasser le passé. Le Solheim ne savait pas vraiment quoi attendre de cette entrevue, mais il ne perdrait rien à essayer. Au mieux, il se ferait un allié. Au pire, il comptera un nouvel adversaire.

Quoi qu’il en soit, c’est d’informations dont il avait besoin. Des données pour mettre sur pieds un plan d’attaque, une stratégie viable dans cette guerre sans fin. Des choses qui, à l’heure actuelle, lui manquaient cruellement. Se retourner l’esprit dans tous les sens ne servait désormais plus à rien, c’est du tangible qu’il désirait.
Alors, quand quelques coups se mettent à résonner à la porte, il lève la tête. Émerge rapidement de sa réflexion pour se reconnecter à la réalité, aussi déplaisante soit-elle. D’une voie un poil trop bourrue, il questionne l’inconnu.e qui vient de se manifester. Après tout, il ne pouvait pas être certain que c’était bien celui qu’il attendait. Mais c’est après confirmation de l’identité qu’il autorise finalement son ancien binôme à entrer. « Lieutenant. » Sur un signe de tête respectueux, il le salue et l’invite à avancer. Ils ne sont, après tout, pas de purs inconnus. Mêmes missions, même lieu de travail, mêmes collègues. Deux rouages essentiels au sein d’une grosse machine, aussi dysfonctionnelle pouvait-elle être. « Tu peux t’assoir, si tu le souhaites. » Nul besoin de lui imposer quoi que ce soit, mais la discussion ne serait pas la plus brève qu’ils auraient pu avoir. Changeant alors de position pour être plus à l’aise, il verrouille enfin son regard à celui de son interlocuteur pour avoir toute son attention. « Bien, je ne vais pas passer par quatre chemins. Nous n’en n’avons plus le temps. » Eux, la population entière et toutes les victimes à venir. « Ces cadavres, ces disparitions, tous ces maux. Il faut y mettre fin. » D’une manière ou d’une autre, il serait prêt. « Ce n’est pas une grande nouvelle, évidemment. Mais je suis prêt à tout pour que tout cela s’arrête et… » Une pause, il s’évertue à trouver les mots. « Je n’y arriverais pas seul. » Puis vient une nouvelle fois le silence, toujours aussi pesant. Ce silence qu’il finit par briser en une dernière salve de paroles. « Pour tout te dire - et que cela ne sorte pas de cette pièce pour l’instant, c’est ma femme. » La mâchoire se contracte, comme s’il ne voulait pas voir la vérité en face. « Elle a disparu. » Si le ton parvient à rester neutre, ses yeux, eux, semblent hurler pour lui.

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Ulrik Lindholm
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Occupation : (Lieutenant de police) Inspecteur, on lui colle les crimes et les délits commis par l'humanité. Il se prend les pieds dans un système vicié mais entend toujours prêter attention à la voix des baffoués.
Statut : (Célibataire sur le papier) L'organe mortifié par la perte, s’est offert au silence et à l’absence. L’écho d’un battement a ressurgi abruptement, s’est amplifié jusqu’à fracasser le tympan. Auprès de Badia, dans le plus grand des secrets, il réapprend à respirer.
Famille : (Rebelle) Il a fini par intégrer et se faire une place dans la rébellion, il y a six ans maintenant. Plus qu'un but, il s'en est fait une mission.
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Message Dim 2 Oct - 14:05

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Les murs, ça fait longtemps qu’il ne les voit plus. Autant de fondations branlantes pour soutenir une justice tronquée par un système à deux vitesses. Lui n’attend plus rien de ce mouvement constant, ne regarde plus la vieille machine s’agiter avec un brin de fierté. Plus de deux décennies passées sur ses rouages encrassés, à fixer la rouille sans qu’aucun ne lui laisse résoudre le problème. Le flic traine sa pelure jusqu’à son bureau, s’y assoit avec beaucoup de lassitude. Les dossiers s’accumulent sur un coin, le rappellent aux considérations actuelles. Tous les méfaits qui ébranlent l’île sans qu’aucun d’entre eux ne soit apte à les contrer, le narguent inéluctablement. Le nez penché sur le premier document à sa portée, il évalue cette perte de temps à rédiger des rapports stériles sur des situations biaisées, à établir des conclusions qui ne seront prises en compte qu’à moitié et qu’on reléguera à une possibilité au lieu de continuer à creuser. La frustration s’est amplifiée sous l’effet des terreurs extériorisées – à juste titre, par sa sœur, qui a grossi un peu plus au regard des comportements anormaux qui ont façonné le quotidien de Badia. Il aimerait pouvoir tendre la main, réussir à les aider, pouvoir les protéger elles et tous les autres. Tous ceux qui vivent là et qui dépendent de ces lois inégales, qui souffrent déjà de la disparité bien présente et qui subsistent dans une terrifiante insécurité. Acculé dans sa mauvaise humeur, le policier peine à se relever pour accéder à la demande antérieure de son supérieur, est incapable de parfaire son professionnalisme en vu de la discussion à venir. C’est avec un état d’esprit déjà bien défini qu’il s’empare de sa tasse encore fumante de café pour se déplacer jusqu’à la pièce désignée. Quelques coups sont apposés à la porte, plus par convenance que par respect. La révolte qui couve en son sein, est plus virulente que jamais, surcouches de rancœur que le contexte a exacerbé. Au point que ça en devient compliqué de voir son ancien coéquipier trôner derrière ce bureau en tant que dirigeant des lieux. C’est un raccourci facile pour le rebelle que de voir derrière ses traits, le vrai visage de l’ennemi, celui qui n’agit pas assez d’après lui, qui symbolise cette équité mutilée. Celui qui a atteint ce palier en raison – notamment, de son appartenance à ces sectes à la supériorité douteuse.

Le ton solennel de son interlocuteur le prédispose à l’impertinence, Ulrik voit dans cette simple marque de respect, le rappel à la hiérarchie. Sa réponse se pare d’une ironie agaçante immédiatement. « Chef. » C’est bien là le rôle qu’il joue de toute façon, incapable de reconnaitre les grades qu’il a pris pour atteindre ce point, refusant d’y voir le mérite, trop habité par ses convictions pour nuancer le portrait, s’arrêtant uniquement sur son agacement et pas sur la fresque dans son entièreté. D’autant plus vrai en ayant été là à son intégration au sein de l’unité, en l’ayant vu effectuer ses premiers pas. Au lieu d’éprouver un semblant de sympathie pour la réussite de son collègue, il reste piégé dans sa mauvaise foi. L’invitation est néanmoins acceptée, la chaise est tirée nonchalamment. Il adopte une posture expressément désinvolte, soufflant d’un même temps sur son breuvage avant de l’avaler comme s’il se trouvait dans son salon et non dans le bureau de son supérieur. Attitude qu’il confirme en réagissant un peu trop spontanément à ce qui lui est renvoyé, mélange de contrariétés accumulées qu’il déverse abruptement une fois la nature de cette entrevue connue. « Bah tiens, fallait que ta femme disparaisse pour que ça te donne envie d'accélérer le bordel ? On était en manque de motivation jusque-là, chef ? » Le sarcasme claque rudement. Et il sait qu’il joue déjà avec les limites que sa position lui impose. Leur amitié d’autrefois ne le préservera pas des dérives qu’il manifestera, il en a conscience. Son culot pourrait le faire renvoyer une nouvelle fois. Cela ne l’arrête pourtant pas. « Après c’est pas le tout de vouloir y mettre fin, faudrait peut-être se donner les moyens pour ça. A commencer par écouter les gens qui gueulent depuis des mois. T’sais combien de témoignages ont été pas pris au sérieux par tes effectifs ces dernières semaines ? T’as au moins entendu parler des incidents du Sólkall ? » Il jette des éléments dans sa direction et voit dans ce coup du sort, peut-être un moyen d’agripper son attention, de faire bouger les choses directement.

Avec un peu plus d’audace, le quadragénaire cherche à rattraper l’homme qui l’a accompagné pendant un paquet d’années en intervention, cherche à réveiller son instinct et à le bousculer dans la direction adaptée. « T’as connu la réalité de terrain. ‘Serait peut-être pertinent que tu vires ta paperasse pour aller voir ce qui se passe dehors si t’as vraiment envie que ça avance. » Toute cette réalité désincarnée établie, ne reste que les considérations plus privées que le hargneux a ignoré volontairement. Pour autant, malgré son attitude détestable et sa propension à ruer au lieu de compatir, l’idée s’imprègne un peu plus durement à l'intérieur et génère une certaine nostalgie. Il ne peut pas dire qu’il la connaissait réellement mais il n’a pas oublié les repas partagés à ses côtés. Et il n’a, apparemment, pas encore développé assez de haine pour se sentir indifférent ou détaché de cet époux, prend à cœur de retrouver cette âme égarée bien malgré lui. Comment ne pas vouloir sauver comme toutes les autres damnés avant elle ? Il retrouve son sérieux et accède ainsi sans plus tergiverser à la requête particulière de son ancien allié. « Elle a disparu quand ? Elle avait des comportements bizarres ? T’as repéré des choses qui sortaient de l’ordinaire ? Des absences, pertes de mémoire ? » Avec un tout autre aplomb, il se montre encore un peu plus coopératif. « J’ai rassemblé pas mal d’indices des témoignages que j’ai pu récolter. Si t’as des informations, on peut voir si ça se recoupe. Tu l’as vu quand la dernière fois heure, lieu ? Et elle allait où ? » Ce n’est définitivement pas dans ces locaux que les réponses se dénicheraient et il espère pouvoir le rappeler à Kane.
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Message Mer 19 Oct - 16:48

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Ulrik & Kane

Le sourcil est haussé suite à la réponse de son interlocuteur, peut-être également en réaction à la position qu’il adopte. À vrai dire, le commissaire n’en attendait pas moins de celui qui l’avait accueilli dans les rangs. Tout cela donne le ton, celui qu’il devrait affronter pour sortir victorieux - ou au moins pas perdant, de cette entrevue qui s’annonce déjà quelque peu houleuse. Il ne pense d’ailleurs pas si bien dire, alors même que la première rafale émerge de la bouche du lieutenant. Une réponse à laquelle il s’attendait néanmoins, quand bien même il ne voit pas l’intérêt de se justifier auprès du Lindholm. Malheureusement, ce dernier n'est pas n’importe quel agent du commissariat, ni n’importe quel individu avec lequel il devrait s’entretenir. Celui-ci était un ami, fut un temps. Celui-ci en connaissait beaucoup sur lui, à une époque. Celui-ci savait pertinemment quels étaient la plupart de ses points faibles au regard des années qu’ils avaient passées côte à côte. Non, décidément, celui-ci ne lui faciliterait pas la tâche. Mais c'est un risque qu’il devait prendre. Mettre toutes les chances de leur côté devenait bien trop nécessaire.
Alors, face aux assauts qui lui sont adressés, il se tait. Aussi désagréables puissent-ils être, le commissaire sait pertinemment que l’homme en face de lui n’a pas tort. Et peut-être est-ce cela qui le dérange le plus. De ses poings qu’il serre fermement, de cette mâchoire qu’il contracte pour garder son calme, il prend sur lui. N’est pas vraiment en position de force dans ce jeu d’équilibre. Il se déteste, déteste le regard que porte sur lui celui qui pointe chaque défaut de son comportement ou de l’exercice qu’il fait de sa profession. Pour autant, ils ont tous deux jurés de se battre du côté de la vérité, et c’est bien elle qui est alors révélée. S’il n’en dira jamais rien, il estime ainsi plus sage de se faire silencieux.

Jusqu’à ce que le lieutenant finisse par s’apaiser, ou du moins stoppe momentanément son offensive, passant finalement à l’interrogative. C’est que le bougre, il n’est pas mauvais, et de loin. D’eux deux, peut-être est-il le meilleur. Mais là n’est pas la question à l’instant présent, et c’est avec toute la retenue dont il peut faire preuve qu’il se pare, prenant la parole à son tour. « Tu sais très bien que ce n’est pas une question de motivation. Je pense seulement que… je n’étais sans doute pas assez conscient de l’étendue de la situation. Aussi dramatique cette constatation puisse-t-elle être, j’en étais encore trop éloigné. » Son regard se détourne tandis qu’il est évident que par cette observation, il s’offre une position de faiblesse. Ce qu’il abhorre au plus haut point et qu’il a toujours refusé de faire. Quoi qu’il en soit, les compromis sont parfois inévitables et ce n’est qu’à la faveur du passé qu’ils ont partagé qu’il s’est permis un tel aveu. S’il se met quelque peu en difficulté, il n’oublie pas non plus la relation hiérarchique qui les lie. « J’en ai entendu parler effectivement. Et tu n’as pas tort… » Une autre manière de dire que son collègue a raison, il n’en est pas encore à ce stade. « J’ai été bien trop laxiste, et ce à plusieurs niveaux. » Une nouvelle confession, sur laquelle il préfère ne pas s’attarder. Souligner ses propres imperfections était une chose, en débattre de longues minutes en était une autre. S’agissant de cette étape-là, il n’y était pas encore prêt. « Je prendrais la parole sous peu pour indiquer la marche à suivre. Il est temps de réagir. Temps que je réagisse. » Ses paroles sont fermes et le regard du lieutenant est soutenu. La piqure de rappel a fait son effet, aussi violente puisse-t-elle être. « Et oui, j’irais moi-même au charbon. Que les effectifs sachent que la situation n’est pas à prendre à la légère. Je ne réaliserais pas de miracles, mais je ferais ce qui est en mon pouvoir. » Après tout, il en va de son rôle que de montrer l’exemple. Et jusqu’ici, celui-ci n’était pas très reluisant. Mais le Solheim est un homme de parole.

Puis vient un soupir profond, tandis que ses épaules s’affaissent discrètement et que ses pupilles se mettent à fixer un point au loin. Le commissaire a beau être déterminé, il ne peut négliger aucun des enjeux qu’implique cette catastrophe en devenir. Que sa femme en soit victime ou non, c’est avec la même force qu’il doit engager la lutte. Nul abattement ne devait brouiller sa vision, nul tourment ne devait perturber son office. « Cela va faire deux jours. » Le silence se fait, la pudeur l’empêchant de trop en révéler. Jusqu’à ce qu’il cède, réalisant qu’il n’est plus question de faire le difficile. Toute information pouvait être importante à la compréhension des évènements. Tout indice pouvait servir leur enquête. « Notre relation n’est plus au beau fixe, alors j’ai d’abord cru… Mais c’est impossible. ». Ses méninges s’agitent, tentent de se remémorer chaque élément, chaque petit détail. Si personnel et professionnel se mélangent, c’est bien son âme d’enquêteur qui s’anime, qui s’évertue à résoudre ce mystère. Ce n’est sans doute qu’un début, mais celui-ci pourrait peut-être leur permettre de mieux comprendre la conjoncture générale. « Ses affaires n’ont pas bougé, rien n’indiquait un éventuel départ. C’est comme si… elle s’était volatilisée sans vraiment laisser de trace. » Un écho se fait alors vaguement quant aux divers témoignages qu’il avait pu lire sur certains rapports, sans qu’il n’y fasse réellement attention. Il n’a pas assez d’informations, n’est pas assez au coeur des investigations pour faire de tels rapprochements. Le doute plane et les scénarios sont encore trop nombreux.
« Mais oui, maintenant que tu le dis… Elle semblait ailleurs, dernièrement. Ne se souvenait parfois plus de ses propres actions. Ce n’était pas habituel, mais je ne m’en suis pas préoccupé plus que ça. » Il se racle alors la gorge, lucide quant à ce que laissent entendre ses mots. Un mari peu impliqué, peu attentionné. En réalité, si leur union était en péril, c’était de sa faute. Il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. « C’était ce fameux soir, il y a deux jours. Je me suis couché à ses côtés, rien d’extraordinaire. Le lendemain matin je l’ai quittée pour venir ici. Et le soir, j’ai reçu un appel de l’école ; elle n’était pas venue récupérer notre fille en rentrant du travail. Depuis, plus rien. » La culpabilité l’enserre alors, là où la honte le ronge férocement. Il avait failli à sa tâche, et en beauté. Si sa fille devait grandir sans sa mère, il n’en serait que plus coupable. La gorge quelque peu serrée, il conclut néanmoins. « Et Ulrik… Merci. » Ne sachant réellement pourquoi il le remercie ainsi, il lui semble néanmoins important que d’exprimer sa reconnaissance. Rien n’était encore fait, mais tout appui serait précieux.

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Message Lun 24 Oct - 16:46

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S’il devait donner un titre à la scène actuelle, il l’intitulerait calme avant la tempête. Le silence prend la forme d’un avertissement muet, d’un prélude à l’excès d’autorité. C’est du moins ce qu’Ulrik anticipe, déjà prêt à voir ses accès d’impétuosité et d’irrespect être corrigés. Pourtant, au lieu de l’invectiver, son supérieur se contente d’acquiescer, de surligner ses manquements d’une manière plus maladroite qu’anticipée et transpirant un malaise qui fracture l’indifférence du rebelle. Compliqué de ne pas compatir un chouïa à cette situation quand l’échine ploie sous la faute assumée. Par chance, le cœur ne vibre pas assez fort pour faire trembler la pensée. La lucidité l’oblige à se rattraper contre l’emploi de formules excessivement dérangeantes. La rage couve dans l’œillade projetée, tempête tourbillonnant dans le bleu des yeux. Ciel massacré par un orage imminent, quand bien même le quadragénaire dompte la foudre pour ne pas qu’elle incendie la pièce toute entière. L’électricité circule néanmoins dans le gosier, anime la langue, elle claque pour mettre en relief le caractère insensible et égoïste avancé de son interlocuteur désorienté. « Ouais donc tant que tu souffres pas toi personnellement d’un truc, ça te concerne pas trop ? T’as rejoint les flics pour foutre quoi en fait ? Pour pouvoir aller courir les meufs avec ton bel uniforme peut-être ? T’sais que derrière les noms des victimes, y a vraiment des gens ? Ce sont pas juste des stats, hein. Ils ont des familles, des vies. » Et le droit d’exister, le droit à une justice non-biaisée, à une autorité forte qui ne voit pas l’humanité que comme du bétail à sacrifier. Le dégoût en est viscéral, sustente toute cette hargne qui le pousserait à commettre les pires atrocités afin que le système soit revu et que les lois puissent agir en faveur des humains. Pour l’heure, le butté ne nourrit aucune illusion à l’égard de son ancien coéquipier. Il y a des valeurs trop ancrées pour être bousculées, surtout en une seule conversation. Alors il ne s’attarde pas à lui faire ressentir une once de culpabilité, poursuit seulement pour établir leur coopération. « J’imagine que c’est un bon point de départ de le reconnaitre. » Bredouillements qui n’abolissent pas la frustration ressentie. Comment un homme aussi intelligent et compétent, peut-il s’écarter des évidences avec autant de facilité ?

La gueule un peu plus basse, le flic analyse les informations que son comparse met à sa disposition, se sent presque un peu honteux d’avoir désormais le regard braqué sur des aspects aussi intimes de sa vie privée. Néanmoins, le professionnalisme tend à démonter cet embarras pour parfaire l’efficacité de la discussion. L’inspecteur veille à mettre de côté les ressentis, tend à vouloir balancer le fait qu’il les connait, qu’il a partagé des repas à leurs côtés. Il s’agit d’une affaire, d’un cas à étudier et à résoudre, ni plus, ni moins. Et les garanties de succès demeurent similaires à toutes celles qui s’amoncellent sur son bureau en ce moment-même. « Remercie moi que si on lui remet la main sur elle. » Le soupir est lourd à disperser. Une nouvelle gorgée de café lui permet de rassembler le reste de ses pensées, de les orienter vers le but poursuivi sans plus tergiverser. « Même si tout ce merdier a rien de normal, a priori, on va procéder comme on procéderait pour n’importe quelle cas de disparition. As-tu une idée du dernier endroit où elle a pu se rendre ? Des gens qu’elle a pu croiser en chemin ? Des amis ? De la famille à qui elle aurait pu se confier ? Il faut qu’on sache les endroits où on peut commencer à chercher après sa piste. » Mais si les époux ne partageaient déjà plus qu’un lit et pas une vie, comment pourrait-il avoir les réponses associées ? Si peu vigilant qu’il n’a pas relevé les évidences alors qu’elles s’alignaient juste sous son nez, le manque d’investissement criant dans cette relation n’arrange rien à l’individualisme que Kane démontre sans arrêt. Pour autant, son épouse n’a pas à faire les frais de son désintérêt. Ils devront bien palier à cette attitude regrettable pour la retrouver.

Elle ne s’est pas enfuie, n'a pas été réellement kidnappée et appartient sûrement à cette catégorie de personnes ciblées par une entité invisible, encore méconnue. Dès lors, le norvégien doit au commissaire quelques précisions en introduction. « Après y a rien de cohérent dans ce que font les gens qui subissent c’te truc, je te le dis déjà. Il s’agit pas d’un phénomène rationnel et humain, Kane. » Le hargneux tâtonne un peu, soupèse sa propre confiance avant d’estimer devoir servir l’intérêt général et ne pas se fier à ses préjugés pour retenir l’essentiel de l’enquête menée. « J’ai rassemblé assez de témoignages pour l’affirmer. Une seule personne peut pas avoir foutu à ce point le bordel, même un gang ou je sais pas trop quoi aurait pas pu réaliser tout ça en si peu de temps. Les gens qui ont des absences, ils paraissent être responsables de tous ces crimes et pour le coup, on dirait vraiment qu’ils étaient sous influence. Ils feraient des trucs qu’ils auraient pas l’habitude de faire, du genre tuer la mémé du deuxième alors qu’ils veulent pas écraser une araignée en temps normal. » Les épaules se haussent pour marquer l’incompréhension tandis que le nez refile au fond de la tasse. Cette opportunité inopinée devient une réelle aubaine, il aurait préféré qu’elle se présente différemment à lui mais si le chef se bouge, les unités suivront et peut-être alors pourront-ils effleurer la vérité, agir plus radicalement que ça sur ce qui est occupé à ronger l’esprit et l’organisme de nombreux habitants. Cependant, il ne perd pas de vue non plus la singularité de cette situation. Les prunelles se déchargent de leur dureté le temps de lui faire conscientiser les limites de son action. « Tu sais ce qu’on dit, si c’est une affaire perso, faut pas s’y coller. Du coup, vaut mieux que je m’en charge, moi, de chercher après ta gonzesse. Même si c’était pas la croisière s’amuse votre couple, ça empêche pas tout le reste. Faut pas que tu perdes la boule si on retrouve des trucs dérangeants ou que tu partes en couilles si tout pointe sur le fait qu’elle est peut-être déjà plus vivante. » Le récipient se pose sur le bureau alors, acte le retour total au sérieux, efface la nonchalance de ses mouvements. « Je préfère être franc avec toi, Kane sur ça. Y a aucune garantie qu’on la retrouve en très bon état. Plus je fourre mes mains dans cette histoire, plus je retrouve des corps à la pelle. » Le visage est avisé sans sourciller, cherche à récolter un soupçon d’émotion qui lui prouverait que cet homme n’est peut-être pas qu’une cause désespérée.
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Message Ven 25 Nov - 14:39

against the clock

Ulrik & Kane

La toux le secoue, de manière trop habituelle désormais. La mort le fait frissonner.
Et dans les ombres, en réaction, les voix s’animent et chuchotent. L’âme est presque entièrement corrompue, l’homme est pourri jusqu’à la moelle. Mais cette dépravation, le lieutenant l’effleure seulement. Il ignore ce qui se cache aux tréfonds de celui qui lui fait face. Il ne se doute pas une seule seconde des ténèbres dans lesquelles Kane a plongé à plusieurs reprises. Cette noirceur qui l’étreint parfois quand la nuit tombe, derrière les murs un peu trop délabrés du manoir qui n’en montre rien. Le Solheim est-il encore humain ? Sans doute. Une part d’humanité survit encore, se bat pour ne pas sombrer. S’accroche à la vie, celle dont il perd le fil. Celle qui lui échappe des doigts à chaque jour qui passe. Mais de cela, il n’en révèle rien. S’il ne laisse qu’une once s’évader, il courrait à sa perte. Pour autant, derrière ce visage de neutralité toute construite, ces traits de marbre qu’il a si durement travaillés, le Lindholm se heurte à ce quelque chose que Magie lui-même ne parvient pas à cerner. Ce n’est que la partie immergée de l’iceberg que l’accusateur pointe du doigt. Ces défauts si humains dont le commissaire est rempli. Ces défauts qu’il tente de museler, de contrôler, alors même qu’ils ne sont pas sa plus grande peur. Sa plus grande erreur. Cette dernière, elle est ancrée dans sa chair. Grouille dans ses veines, celles-là mêmes qui sont souillées tant par la maladie que par cette diablerie noire qu’il a un jour pensé pouvoir contrôler. Pauvre fou.
Alors, bien vite, il cache ce mouchoir qui l’accompagne constamment. Celui qui doit être rougeâtre désormais. Celui qui n’est autre qu’un signe avant-coureur de sa perdition. Personne n’en saura rien, si ce n’est sa femme dont il ignore encore le sort. Ses yeux croisent ceux de son interlocuteur qui lui assène une autre salve. Il le laisse parler, étouffe la pulsion dangereuse et réprime la vague sinistre. « Ça suffit. Je pense avoir compris la première fois, j’ai reconnu mes erreurs. Rien ne sert d’insister là-dessus, ça ne nous fera pas avancer. C’est à prendre ou à laisser. Tu m’aides ou tu ne veux pas m’aider, point. » L’intonation est ferme et l’autorité dont il peut se targuer s’exprime. Il ne souhaite pas en venir là, mais sa patience semble avoir des limites. Très peu étendues d’ailleurs.

Pour autant, il s’apaise alors que le brouillard qui avait brièvement assombri ses pupilles s’évanouit. Peut-être a-t-il définitivement perdu ce potentiel allié qui lui semble inestimable dans ce combat, mais le contrôle ne fait pas partie des qualités les plus développées qu’il possède. Sur un soupir, il détourne finalement le regard, grogne alors que le lieutenant reprend la parole pour lui accorder un léger répit. Puis il lui fait face à nouveau tout en acquiesçant. « Tu as raison. Considère donc que je te remercie pour bien plus alors. » C’est volontairement qu’il ne précise pas le fond de sa pensée, lui-même n’étant sans doute pas complètement conscient de la signification de ses mots. Ulrik avait presque toujours été présent au long de son existence. À divers degrés, certainement, mais il n’avait jamais été loin. Que ce soit au travail ou de manière un peu plus personnelle. Alors peut-être le remercie-t-il pour l’avoir mené jusque-là, peut-être le remercie-t-il pour l’avoir soutenu dans certains moments ou peut-être le remercie-t-il seulement pour avoir pris place dans cette chaise et lui avoir prêté oreille, tout simplement. Comme une danse d’équilibriste, il s’avance puis se recule, s’impose puis laisse place, espérant doser assez pour ne pas tomber d’un côté ou de l’autre, le but étant d’atteindre un objectif qui semble leur être commun. S’ils n’ont pas toujours les mêmes intérêts, les mêmes interprétations, les mêmes méthodes, leur devoir est unique et essentiel.
Perdu dans ses pensées, l’assurance quitte un instant le mari défectueux. Les questions de l’enquêteur sont basiques, générales. Elles ne sont que des simples vérifications, des formalités dans un couple fonctionnel et voué à durer. Néanmoins, le trou se creuse, le vide s’installe. Kane se sent, une nouvelle fois, impuissant et incapable. Sa faute est grande et les ricanements qui se font entendre dans son esprit se multiplient. Parce qu’eux, ils savent. Ils savent que son amour a été pur et puissant. Prêt à tout surmonter. Mais ce qu’ils savent aussi, c’est que c’est à cause de lui qu’ils se sont oubliés. Qu’ils se sont perdus de vue. Il se noie dans ses obsessions et, si elle a un temps voulu le sauver, elle a fini par comprendre qu’elle n’y parviendrait pas. Seule la mort le stopperait. Alors elle s’est effacée, s’est concentrée sur leur fille, l’unique fruit qui lui restait de leur mariage. Et à son tour, elle a sombré.

Reprenant consistance, il tente de solliciter toutes les informations qui peuvent lui venir en tête, aussi fragiles peuvent-elles être. « Au travail, j’imagine. À la banque, c’est là qu’elle travaille… » Ou devrait-il dire, travaillait ? « Je sais qu’elle est proche de sa soeur, surtout récemment. Je t’envoie son numéro. » Après une rapide manipulation sur son téléphone, il reprend. « Je t’ai également transmis le contact de ses proches amies. Je t’avoue que je ne peux pas dire grand chose d’elles, mais c’est déjà ça. » Il grimace, avant de reprendre. « Peut-être en sauront-elles plus que moi sur ses dernières habitudes, sur ce qu’elle ressentait réellement. » La gêne semble palpable, alors qu’il hait se mettre à nu. S’ils ne frôlent qu’une partie de son intimité, c’en est déjà trop pour le mutique qu’il est. Quand bien même, les rires silencieux persistent, lui soufflent qu’il se ment à lui-même. Aurait-il pu l’échanger contre ce qu’il a toujours voulu ? Aurait-il pu l’offrir pour éviter ce destin fatidique qui se rapproche ? C’est ce qu’elles croient, ce qu’elles susurrent en choeur.
Mais Magie secoue la tête pour se libérer, se force à se concentrer sur la situation critique à laquelle ils doivent faire face. « Penses-tu alors qu’une puissance supérieure soit responsable de tout ça ? Les dieux ? Ou bien… autre chose ? Pour avoir une chance de l’arrêter, il faut que nous réussissions à identifier la nature de la menace. » Une discussion étrange à entretenir avec un mortel, alors même qu’il ignore désormais ce que sont devenues les croyances de son ancien partenaire. Sont-elles inexistantes, à l’opposé des siennes ? Si la foi est inhérente au mode de vie du fils d’Odin, il en va sûrement différemment du Lindholm. Cependant, le lieutenant est déjà prêt à écarter tout rationnel, raison pour laquelle il l’invite à faire part de sa pensée à ce sujet.
Puis il finit par soupirer, tentant de réprimer les pensées morbides s’affichant dans son crâne. « Oui, tu as sans doute raison. Je te fais pleinement confiance là-dessus, de toute façon. » Peut-être est-il déjà prêt à imaginer le pire scénario, peut-être l’a-t-il déjà fait, après toutes ces années à côtoyer la mort et autres joyeusetés de l’esprit criminel. Mais il ne réalise pas encore l’impact que ces images pourraient avoir sur lui. L’estomac se serre alors, le coeur se perce. Il l’avait aimée et plus encore, c’était la mère de sa fille. Pourrait-il imaginer un quotidien sans sa présence à leurs côtés ? Il n’en sait encore rien et préférait peut-être ne pas le savoir. « J’en suis conscient, rassure-toi… Je te laisse faire, mais tiens moi au courant de chaque action. » Ses bras se croisent alors, pour ne rien montrer des tremblements qui enserrent ses doigts. Garder son sang-froid était primordial. « De mon côté, je vais me concentrer sur tous les autres. J'irais sur le terrain. Je dois creuser. Quelle que soit cette entité, je la trouverais. ». Ou peut-être est-ce elle, qui le trouvera en premier.

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Ulrik Lindholm
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Message Jeu 8 Déc - 20:39

against   the clock

They will come for you and felled in the night




La dualité s’engrange dans l’échange. L’œil s’arrête sur les traits, ne peut aviser les trainées sanguinolentes mais la toux l’oblige à arquer un sourcil circonspect. S’il avait été face à son égal, sans doute aurait-il glissé une quelconque attention à cette manifestation surprenante de mauvaise santé. Mais face à son supérieur, cette sollicitude tend à se désagréger. A plus forte raison au regard des justifications bancales du surnaturel. Le désintérêt réel, même pas atténué sur le sort de l’humanité gratte les croutes mal séchées, réveillent de vieilles plaies que le rebelle peine à tolérer. Toujours abonné à sa hargne, il ne commente pas grand-chose, de peur de s’emporter et de finir par être écarté alors qu’enfin, le commissaire prête attention à l’essentiel. La langue assassine se fait piéger entre les quenottes avant de claquer sur d’autres insolences. Le flic oscille entre quelques états incertain tandis que la réplique et la distraction apparente de son vis-à-vis soulignent des manquements, des préoccupations qui ont l’air de le tenir éloigné de sa vie courante. Les quelques signaux perçus ne sont définitivement engageants, compliquent la résolution du policier. L’envie de l’interroger sur d’autres aspects plus privés ne cesse de le titiller, lui-même ignore tout de cet instinct, ses intentions restent nébuleuses. Aucun soutien à lui apporter véritablement au vue de la qualité de leur relation et pourtant, autant de curiosité quant à ce qui l’a placé dans cette dispersion avérée. La confiance accordée lui semble tout autant déplacée, révèle sans doute le caractère désespéré de sa situation. A moins qu’il ne témoigne que de son détachement pour ce qu’il en sait.

Perplexe et un brin méfiant malgré les compliments sous-jacents sur ses compétences, Ulrik se contente de hochements de tête dans un premier temps avant de ruer sur la question la plus dérangeante, celle qui est à même de déclencher sa fureur. L’impulsivité se contient de justesse, tient seulement à ce portable qu’il a sorti de sa poche pour aviser les informations reçues, à ce fond d’écran représentant sa fille et sa raison principale d’œuvrer pour conserver cet emploi. Pas totalement apte à taire le fond de sa pensée, il prend le temps de la délivrer au moins avec le peu de diplomatie à sa disposition. « Je pense qu’on va s’épargner c'te discussion, hein. C'est pas comme si j'avais le droit d'avoir une opinion en plus sur ce bordel. » Le rebelle ne s’est jamais totalement caché de son aversion pour les divinités, n’a pas scandé haut et fort son mépris mais a, du moins, sous-entendu suffisamment de fois sa perplexité à ce sujet. Une opinion qui balancée sans aucun filtre, pourrait le mener à une sentence corsée, il le sait. Immédiatement, il cherche à revenir sur le point de focalisation principal avant de se faire coffrer pour avoir osé s’étiqueter incroyant. « Je sais pas ce que c’est cette saleté, elle ressemble à une pieuvre ou un truc du genre mais a priori, elle sort pas d’un Disney et a pas l’intention de nous jouer un air de flûte pour nous dire que l’océan, c’est le kiff suprême. » La menace réelle, divine ou non, projette une ombre sur la sécurité générale. Son emprise sur les citoyens devient de plus en plus évidente maintenant que les signes ont été avisés, pointés et renforcés par les témoignages que Maja a collectés et lui a rapporté elle-même. Est-ce que cet homme est prêt à le reconnaitre et à creuser pour opérer réellement au changement ?

L’instabilité de son interlocuteur génère toujours un peu d’appréhension de son côté. Il enfonce le clou comme il peut pour que la sonnette d’alarme soit doublement tirée, que ça résonne dans toute la ville et que le commissaire ne soit plus en mesure de s’en détourner. « Ce machin a des foutus pouvoirs si c’est ça que tu demandais sinon, ouais. De type, ça grille la cervelle ou je sais pas trop quoi, les gens font des trucs qu’ils feraient pas normalement et ils perdent la mémoire par derrière, ce qui est pas pratique pour retrouver les corps au passage. Peu importe de quel trou du cul du monde c’te vieux bazar magique s’est échappé, il est pas là pour jouer à la marelle avec les habitants de c’te ville. Je sais pas ce qu’il veut mais il a l’air de se faire une armée ou un bail du genre si la théorie se tient. » Le menton se relève, l’assurance lui prête un regard plus déterminé encore qu’auparavant. « Et elle a l’air de tenir jusqu’ici. » Le soupir est lourd, chargé en frustrations. Avoir le supérieur sur l’enquête ne résout pas les fondements même des croyances locales. Et c’est bien ça qui angoisse l’humain, que même avec une figure d’autorité, soutenue par une caste toute entière, aucun ne soit en mesure d’arrêter le plan qui parait se mettre en place et qui tue beaucoup trop d’innocents. « Tu sais très bien comment on estime ce genre de bestiole dans le coin, elle va être sacrée, qu’elle fume la moitié de l’île on s’en tamponne. » L’amertume vibre dans la voix. Il ne se cache pas de cet avis-là. Comprend bien les principes à embrasser, respecte la vie animale lui-même mais pas au point de fermer les yeux sur une entité aux dons paranormaux capable de tout ravager sur son passage. « Tu comptes faire quoi de ça du coup, Kane ? Tu vas donner quels ordres ? Si on a pas le droit d’y toucher ? On va la laisser foutre la merde même si ça veut dire qu’elle fume ta gonzesse ? » Comme pour le mettre un peu plus dans la confidence, il se penche par-dessus le bureau, tente d’amoindrir la distance pour briser le rapport hiérarchique un bref instant, impliquer les relations tissées autrefois alors que le même uniforme était porté. « J’ai bien pigé que c’était pas la folie entre vous mais si tu me fourres sur l’affaire, j’imagine que c’est pas non plus que tu t’en tapes de ta meuf ? » Il tente de secouer un peu d’humanité, de lui offrir une chance de lui montrer que tout n’est pas perdu, même pour un affilié à une caste aussi abjecte, qu’il reste un semblant d’émotion suffisant pour le rendre encore sensible aux choses qui devraient compter.  
Kane Solheim
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Message Sam 31 Déc - 17:44

against the clock

Ulrik & Kane

Si l’essentiel de l’affaire est finalement abordé, la tension, elle, ne semble pas retomber. Le lieutenant lui fait face, presque comme un lion en cage, tandis que le commissaire sait parfaitement qu’ils avancent sur un terrain miné. Kane n’en saisit sans doute pas tous les tenants et aboutissants, mais il reste prudent quant à chacun de leurs échanges. Analyse les mots, les intonations, les sous-entendus qui pourraient être dissimulés. Ignore les quelques attaques qui lui sont portées, parce qu’il sait pertinemment qu’il a besoin du Lindholm. Peut-être, également, parce qu’une partie de lui sait parfaitement qu’il a raison, quand bien même il préfèrerait mourir que de l’avouer. Mais si le fils d’Odin se voile la face, sa conscience, elle, prend un malin plaisir à lui faire ressasser toutes ces pensées négatives qui le polluent et l’envahissent à chaque instant critique. Alors il tente de s’en débarrasser, de se concentrer sur les multiples éléments que le lieutenant lui partage, sur les données qu’il lui transmet. Après tout, c’est bien cela qu’on attend de lui. Réfléchir et agir pour le bien du plus grand nombre.
Il hoche donc la tête à la réflexion de l’humain, fort pertinente bien que mettant en cause sa Caste même. S’ils n’a jamais directement haï ou violenté les humains, Kane n’est pas mouton noir quant aux principes qu’on lui a inculqué. Il sait qu’ils ont été choisis pas les dieux, eux Surnaturels parmi tant d’autres. Il reconnaît une certaine supériorité quant à l’essence de leur existence même, bien qu’il sache parfaitement qu’un tel avis n’était pas partagé de tous. Sûrement pas par celui qui lui fait face. Alors il se contente de valider, estimant également que s’engager sur un tel débat pourrait être dangereux. Une perte de temps pour chacun d’eux, dont aucune avancée réelle ne résulterait. Peut-être n’ont-ils pas les mêmes opinions, et de loin, mais il apparaît primordial de savoir mettre ces dernières de côté. Ne serait-ce que pour l’efficacité d’une telle collaboration. Que ça leur plaise ou non. Ce n’était désormais plus un jeu d’égo, mais bien l’avenir et la sûreté de toute une population qui entrait en ligne de compte.

Et le tableau semble bien sombre, la situation critique. Le commissaire recense déjà les problèmes, qu’ils soient politiques ou pratiques. Tente d’analyser les points critiques, d’appréhender les dangers. Voilà qu’ils se trouvent une nouvelle fois face à une catastrophe de taille. Une nouvelle créature destructrice dont on ignore encore l’origine. Dont on ignore également la raison d’être. Est-ce bien là un message envoyé par les divinités qu’ils adorent ? Une punition sacrée destinée à les remettre sur le droit chemin ? Une simple bête dont ils doivent subir le courroux ? Tant de questions sans réponse, qui font déjà sans doute débat dans chacun des foyers de Senja. Le soupir est alors profond ; la crise dans laquelle ils se trouvent fera de nombreux dégâts, qu’ils soient matériels ou sociétaux. « Je vois. Une créature marine, ça ne va pas nous faciliter la tâche. À croire que les dangers terrestres n’étaient pas assez nombreux… Quels sont les moyens mis en place dernièrement ? Et quel est ton avis sur ceux-ci, Ulrik ? » Si ce dernier avait bien une qualité, c’était de ne pas réellement garder sa langue dans sa poche. Et c’est bien ce qu’il lui demande, de parler à coeur ouvert. Si l’honnêteté et la vérité ne sont pas toujours les plus agréables à recevoir, elles sont bien là les clés d’un travail d’équipe efficace. Communiquer pour avancer, trébucher pour se relever, tenter pour accomplir. Le chemin est probablement semé d’embûches, mais ils n’ont plus réellement le droit à l’erreur. « C’est bien ce que je voulais savoir effectivement. » Perplexe, il se frotte la barbe. La situation était critique, c’était un fait. « Il faut absolument la stopper avant que cette… armée ne prenne trop d’ampleur. Ne serait-ce que trouver un moyen de l’empêcher de jouer avec les esprits, pour que leur nombre n’augmente plus. Quel que soit son objectif, quels que soient nos moyens, notre supériorité numérique reste l’un de nos seuls atouts. » Sans doute n’exprime-t-il pas de grandes nouveautés, peut-être se fait-il la réflexion à lui-même. Mais il comprend l’urgence, saisit les priorités. Plus la situation devait durer, moins ils auraient de chance de s’en sortir. Se concentrer sur une menace seule était une chose, aussi puissante soit-elle. Pour autant, une diversité de menaces était un problème d’une toute autre catégorie à gérer.

Le Solheim acquiesce alors, comme pour lui même, tout en serrant les poings. « Je mobiliserais tout ceux qui peuvent apporter une pierre à l’édifice, dans chaque Caste. J’exposerais la situation à quiconque ne semble pas encore réaliser son importance, je mettrais la pression s’il le faut. Nous aurons besoin de toute l’aide possible. Nous ne serons peut-être pas capables de miracles, mais c’est la moindre des choses que je puisse faire. » Ce ne sera pas aisé, humiliant peut-être. Mais c’était l’une des seules cartes qu’il avait encore à jouer. Si certains ne connaissent pas encore l’enfoiré aigri qui était à la tête des forces de police du coin, ce serait le moment pour eux de le rencontrer. « Personne ne s’en tamponne complètement. Chaque vie qui se perd reste un drame, quel que soit le caractère sacré de la cause. Du moins, c’est mon avis. » Les bras se croisent, comme dans une posture de défense. Kane savait qu’il serait pris à parti sur ce point, tout homme du Divin qu’il était. Ce ne serait pas la première fois. Faire valoir un équilibre entre sa foi inébranlable et ses devoirs de policier était parfois mission impossible, mais c’est un combat qu’il avait toujours essayé de mener inlassablement. « Je pense qu’il faudra faire la part des choses, que ce soit de ton côté ou du mien, quand bien même je sais que ce que je demande est difficile. » Il grimace, sachant pertinemment qu’il entre en terrain glissant. Très glissant. « Je ne mentirais pas, je ne pourrais totalement nier et négliger ce qui fait de moi ce que je suis aujourd’hui, tout comme tu ne pourrais le faire. Mais j’ai toujours tenté de faire primer la vie des gens sur tout le reste. Je pense qu’il faudra trouver un compromis, ou au moins le faire croire. Tuer cette bête épargnera des vies, mais si nous devons en perdre tout autant face à une révolte - ou que sais-je, des partisans du sacré, ce ne sera pas mieux. Je n’ai actuellement pas de réponse, mais tout le monde doit comprendre l’urgence de la situation et le fait que nous n’avons pas le choix d’agir, d’une manière ou d’une autre. Je ne laisserais pas des innocents mourir en masse sans bouger le petit doigt, sois-en sûr. Pour l’instant, comprendre le phénomène et l’éliminer reste la priorité. Si les ordres changent, nous trouverons une solution pour mettre fin aux agissements de cette créature sans l’exterminer. Et si ce n’est pas possible… Nous verrons cela lorsque nous y serons. » Si Kane a tenté au mieux de s’exprimer sans détour et sans ne rien cacher, il se prépare déjà à la salve retour. Celle que le Lindholm fait déjà bouillir au creux de ses entrailles, sans aucun doute.
« C’est la mère de ma fille, et elle le restera toujours. C’est également une femme que j’ai aimé de longues années, malgré tout. La première. Alors elle compte beaucoup, évidemment. » La mâchoire se serre, les yeux se ferment très brièvement. Peut-être n’arrive-t-il pas encore à croire à sa disparition. Pour autant, son absence ne laisse désormais plus grand doute.

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Message Sam 7 Jan - 18:22

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La moue s’imprègne de la gravité des faits. Autant de détails à collecter dans l’attitude du supérieur affligé pour le rassurer sur le changement qui s'opère silencieusement. Kane relève enfin le bout du nez mais s’en remet encore trop à son subordonné pour l’état des lieux. Cette démarche troublante oblige toujours plus Ulrik à jouer prudemment avec les vitesses. Déjà prêt à actionner la cinquième alors que, de toute évidence, la troisième serait déjà risquée en présence d’un surnaturel qui se trouve être et dans le camp opposé, et à une place plus élevée professionnellement. Compliqué pour le gosse qu’il a été, de devoir faire face à cet homme dont la simple existence oblige un millier d’autres à subsister, réverbération de toutes ces personnes en position forte qui ne l'ont jamais écouté, jamais aidé, qui ne se soucient très peu de celles qui sont à leurs pieds, occupées à saigner. Cette négligence couplée à ce soudain regain d’intérêt ne cessent de tester la patience – trop souvent absente, de l’impulsif. Le rebelle ne demande qu’à montrer les crocs, qu’à mordre, qu’à hurler pour le sortir totalement de cette léthargie, pointer chaque injustice et lui prêter sa part de responsabilité dont il a trop longtemps réussi à se délester. Malgré l’ouverture démontrée par son chef et les efforts déployés dans une communication apaisée, le norvégien n’oublie pas à quel groupuscule il est affilié. Il n’omet jamais derrière l’humanité revendiquée, l’idéologie qui a asservi l’île et qui a bousillé son propre foyer.

Les dents continuent à mordiller le bout de la langue pour ne pas divulguer le pire de sa pensée, retenue de plus en plus fébrile alors qu’on l’invite à s’exprimer. Il suffirait d’un seul déclencheur pour qu’il expulse ses entrailles sur ce bureau, que son opposant tâte sa rage et reconnaisse ses torts plus fort encore que ça. Coupable, comme tous les autres, d'avoir détourné tant de fois les yeux face à la détresse, inapte à faire preuve d’un peu d’empathie. Le destin l’a remis sur les rails. Et ça ne suffit pas pour le révolté. L’insolence aimerait trouver tous les moyens de se manifester, mettre les pieds sur la surface entre eux, s’approprier quelques papiers qui ne le concernent pas, tout pour le déranger. Tout pour générer l’inconfort qu’il vit au quotidien en étant un flic impuissant, limité par l’inaction des autorités. Il n’en fait rien, se raccroche à l’opportunité de bousculer un peu plus en avant son vis-à-vis, répondant du tac au tac à l’interrogation. « Les moyens mis en place ? Parce qu’il y en a ? » Le sarcasme cède la place à un semblant de professionnalisme toujours altéré par sa hargne exacerbée. « Ils sont à chier, tes putains de moyens. La moitié des effectifs en a rien à branler vu qu’en haut, ça prend ça par-dessus la jambe. Y a des putains de classeurs remplis de témoignages, des foutus corps qui s’empilent à la morgue et des avis de disparitions placardés partout sur toutes les façades de cette maudite ville. Y a rien qu’avance. On déboule quand le mal est fait, on prend les dépositions, on rassemble les preuves mais y se passe rien, on agit pas sur ce qui provoque ça. Après je vais pas t’apprendre à quoi ça ressemble la justice à Senja, surtout quand on appartient pas à une de ces foutues… » Sectes. Le dérapage contrôlé dans le virage. Un grommellement sans grand sens remplace l’idée, se perd dans la barbe de l’impertinent. La pression cherche à redescendre avant qu'il ne soit définitivement recadré ou mis à pied sauf que son interlocuteur se lance dans un discours qui ne le calme à aucunement. Il voit la volonté de remettre les compteurs à zéro, de promouvoir une collaboration nécessaire, d’œuvrer à une résolution nécessaire pour tous les habitants. Mais encore une fois, pour le gamin qui a grandi au cœur d’un quartier défavorisé, les paroles ne suffisent pas. La bonne volonté à retardement et la méconnaissance des inégalités, du coût de cette insouciance sont trop chères payés. Sauf que ce n’est pas celui qui s’adresse à lui qui est chargé d’aligner les billets.

La détermination du commissaire est écrasée de manière injuste bien trop rapidement. Tout sonne faux pour le hargneux, comme une mauvaise propagande visant à se convaincre de sa seule efficacité, pour laver une conscience entachée. Il retient que ce qui l’arrange l’emporté, appuie directement sur ce qui le dérange profondément. « T’as pas la réponse ? Mais va bien falloir la trouver, hein ou la réclamer directement aux gars d’en haut. T’as dit que t’étais prêt à faire pression ? C’est le moment, en effet. Parce que là, c’est quoi le plan concret en fait ? On débusque le machin et puis, quoi ? Tu dis toi-même qu’on risque des emmerdes si on le fume. Si les ordres changent, tu crois qu’on va faire quoi ? Que c’te truc des morts va nous causer et qu’on va se taper la meilleure des transactions commerciales de l’année ? On pourra pas en faire du sushi, tu le sais, je le sais, tout le monde le sait, tu vas devoir désobéir ou bien, ça va être la merde. Mais t’aurais les couilles de faire ça ? De pas écouter ce qu’on te dit ? Je te parle même pas des émeutes des amoureux de Bambi, je te cause des conséquences avec les … » Trouducs. Une inspiration est nécessaire. «… gens du dessus. Les ambassadeurs et… » toutes ces merdes-là. La censure commence à peser, il s’agite sur son siège de plus en plus, sent que ça pourrait aller trop loin, trop vite s’il ne s’acharnait pas à museler la bête qui ne demande que ça d’écarter les côtes pour mener un assaut plus conséquent. Le buste part vers l’avant, il se penche pour acculer un peu plus les orbes adverses. « Je vois très bien les solutions de merde que toi ou ceux qui sont au-dessus allez pondre. Pas comme si ça t’inquiétait l’idée de sacrifices consentis. Genre offrir le cul de quelques humains tous les trois jeudis en échange de la paix, je vois déjà le bordel. T’as beau venir avec tes petits messages d'amour et de tolérance, je sais très bien où elles vont tes priorités. T’es pas devenu ce que t’es parce que tu penses vraiment que chaque vie perdue est du gâchis. Au pire, c’est juste un petit dommage collatéral tant que c’est pas un des tiens. Si ta meuf avait pas été concernée, t’en aurais rien eu à foutre. Faut être un peu honnête à un moment. » La pupille s’incruste plus drastiquement dans le reflet obscurci de son vis-à-vis. « Ou alors assumer et aller au bout. On se munit de l’équipement adapté, avec tous les gens qui se sentiront de venir aussi, on se jette à l’eau, on la prend par surprise cette saleté et on l’exécute sans demander l’avis, en priant pour qu’elle nous grille pas le cul avant. Mais c’est notre meilleure chance de la sauver aussi, ta gonzesse d’agir maintenant. » Mieux vaut demander pardon que la permission. Quant à savoir si ça ferait perdre sa position au souffrant face à lui, il s’en moque bien. Son avis sur la prudence à observer éclate tout autant sous ce coup de sang, tout vaut mieux que l’inactivité subitement alors qu'il aurait été le premier à parler de comprendre la créature pour mieux réussir à la maitriser. Mais ont-ils ce temps ? Il y a des causes qui valent la peine de tout perdre. Mourir plutôt que de regarder s’accomplir la volonté d’une entité déterminée à tout saccager. 
Kane Solheim
Kane Solheim
divin devant l'autel
Personnage
Arrivée : 12/09/2021
Missives : 43
Pseudo : cha'
Avatar : tom hardy.
Crédits : ostara (av.)
Thèmes abordés : mort, maladie, abandon, violence.
Comptes : lev.
Points : 327
Âge : 40 yo.
Occupation : commissaire de Senja.
Statut : marié et un enfant, mais au bord du divorce.
Famille : caste du Divin, branche du Pouvoir, Magie.
Hors-rp

against the clock | Ulrik Empty
Message Jeu 26 Jan - 13:06

against the clock

Ulrik & Kane

Le tressaillement de la lèvre est sans doute imperceptible mais ses yeux, eux, parlent d’eux-mêmes. C’est l’éclat rougeâtre de la colère réprimée, l’éclair d’impatience qui se répand et irradie le corps entier. La rage est à peine contenue, enfouie au plus profond bien qu’elle tente constamment de refaire surface. Les paupières se ferment brièvement alors que le discours s’envenime, le souffle s’efforce d’être contrôlé à mesure que les paroles s’enchaînent. Le commissaire pourrait parfaitement s’emporter, est d’ailleurs à deux doigts de le faire. Au bord de la falaise, il tangue dangereusement et voit le précipice s’offrir à lui, bien plus vite qu’il ne l’avait prévu. Il pourrait le congédier immédiatement, le suspendre peut-être et à l’extrême le démettre de ses fonctions s’il jouait bien la partie. Mais là n’est pas le but, là n’est pas l’idée alors que la situation mérite d’être réglée en toute urgence. Ou tout du moins, elle mérite que les meilleurs éléments s’évertuent à envisager les meilleures issues.
Évidemment, il s’y était attendu. Convoquer le Lindholm et lui demander son avis sur la situation n'est pas le genre d’histoire qui finit bien, celles que l’on lit pour se rassurer et s’endormir paisiblement. Alors il se questionne entre deux salves, réfléchis profondément quant à l’utilité de poursuivre cette entrevue. S’ils n’arrivent à rien, s’ils ne cessent de se renvoyer la balle, il n’aurait d’autre choix que d’y mettre fin abruptement. C’était désormais une certitude. Kane n’avait plus grand espoir quant aux bénéfices qu’ils pourraient tous les deux tirer d’une telle entente professionnelle. Entente qui n’en était d’ailleurs plus une, à de nombreux égards. Avait-elle même existé un jour ? Sans doute, dans les vestiges de leur passé commun. Au moins, il aurait essayé. Il aurait saisi l’opportunité et ne regretterait rien. Un échec est un échec, et le principal consiste à rebondir et en tirer des leçons. Ce n’est peut-être pas du côté d’Ulrik qu’il aurait du frapper.
Quand bien même, et si ses pensées s’éloignent déjà, il ne se ferme pas instantanément à leur discussion, ni ne décide de taper du poing avant même que son interlocuteur n’ait fini de prendre la parole. Chacun a ses idées et ses motivations, et s’ils ne les partagent actuellement pas, ce n’est pas une raison pour en étouffer le flot. Peut-être serait-ce même pire. Alors il écoute, enregistre et s’arme de la dernière once de patience qu’il trouve miraculeusement dans les réserves dont il dispose.

Jusqu’à ce que le silence se fasse, lourd de sens, épais de tension et un poil sinistre - l’ambiance froide de la pièce et l’expression glaciale du supérieur n’aidant sûrement pas. « Tu ne m’apprends rien non, effectivement. » Le ton est posé mais riche d’aigreur. Le Solheim sait pertinemment jusqu’où va la pensée du lieutenant, sans même qu’il n’ait besoin de terminer ses phrases. Et c’est sans doute cette abîme là qui les sépare du tout au tout. « Mais blâmer la hiérarchie de la sorte, toute aussi responsable qu’elle est - ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, fera-t-il avancer les choses ? N’est-ce pas là qu’une solution de facilité ? Évidemment, ces problématiques sont bonnes à pointer pour que la situation évolue, mais je ne suis pas sûr que c’est ce dont nous avons besoin dans l’immédiat. Mais si les effectifs doivent être pris fermement par la main, qu’il en soit ainsi. » Kane avait été passif, il ne pouvait le nier. Bien trop passif même. Quand bien même, il espère désormais que ses hommes sont prêts à voir l’ours mal léché sortir de sa tanière, tout en assumant les conséquences. Il n’aurait pas une seule once d’indulgence, si là était le problème. Qu’ils viennent le chercher, ils le trouveront sans effort. À commencer par celui qui lui fait face et qui, malgré tout le bon sens dont il fait preuve depuis le début, est bien trop enclin à l’attaquer personnellement sur certains sujets. À croire que c’était devenu lui l’ennemi principal, et non cette créature marine dont ils ignorent encore un peu trop. Néanmoins, s’il y avait bien une chose qu’ils pouvaient avoir en commun, c’est qu’il se défendrait tout autant contre l’agression. « Oh, parce que tu as toutes les réponses toi, c’est bien ça ? Je suis tout ouïe alors, si c’est si simple que ça. Offre-nous la solution sur un plateau d’argent. » Il s’est également penché, posant son menton piquant d’une courte barbe sur son poing fermé.
Quand bien même il questionne, il reprend la parole presque aussi vite, désireux d’achever son laïus avant d’encaisser la salve retour. « Dans l’immédiat, il ne semble pas question de désobéir puisqu’aucune interdiction particulière n’a été exigée. Donc si l’éradiquer est la meilleure marche à suivre à l’heure actuelle, c’est effectivement maintenant qu’il faut agir. Au plus vite. Et si les ordres viennent à changer entre temps… J’imagine que nous aurons notre réponse à cet instant. Mais je ferais ce qu’il faudra pour préserver les vies en danger, quitte à faire des sacrifices personnels. » Il ne peut encore se projeter des plus clairement quant à la situation, si celle-ci venait à dégénérer. Pour autant, il le sait très bien ; il serait dans la merde la plus noire, quelle que soit l’option qu’il choisirait. La peste ou le choléra.

« Mais tu crois que ça m’amuse cette situation ? Tu crois que tout ça me fait plaisir, que je prends mon pied à voir ces gens mourir ? Je vous en prie, prenez ma place, vous tous. Mettez tout en jeu. Prenez mon badge et tout ce qui va avec, je vous regarde. » Il se replace au fond de son siège, baissant le ton un instant. « Et oui, je t’entends déjà. J’ai choisi cette voie, je l’ai voulu cette insigne et ce grade. J’ai toujours été prêt à accepter n’importe quelle responsabilité. Mais que des créatures sorties des profondeurs de l’océan, des bêtes inconnues qui disposent de pouvoirs qui dépassent l’entendement, ça faisait pas partie du plan. Personne pouvait le prévoir. Alors oui, on s’adapte, on improvise, on essaye de gérer au mieux. Mais c’est le bordel et personne n’est parfait. L’idée c’est de s’en rendre compte et d’agir. » Mais lui non plus ne lui apprend rien. Il ne fait qu’évoquer là des évidences.
Quoi qu’il en soit, le calme n’est que de courte durée alors qu’il revient sur les paroles de l’humain, son esprit échauffé et son sang bouillant dans ses veines. « Oh parce que toi, vous, vous êtes de parfaites sainte-nitouches ? Vous êtes le bien incarné dans ce monde cruel ? Ne va pas m’assurer que vous n’en feriez pas de même si les rôles étaient inversés. Ne va pas me dire que ça ne se passerait pas de la même manière si les gens comme nous n’étaient qu’une petite poignée sans défense. L’être humain est pourri jusqu’à la moelle. Toi, nous, moi. D’autres plus que certains, je le reconnais. Mais personne ne t’oblige à rester dans ce bureau à discuter avec moi, si ça te pose tant de problèmes. » D’un geste de la main, il indique la porte, ne sachant pas réellement si sa réplique signifiait assurément la fin de cette conversation. Après tout - et si le lieutenant lui est sans aucun doute précieux, Kane dispose malheureusement d’un égo un peu trop développé pour s’écraser dans le seul but d’obtenir les faveurs de quiconque. S’il doit se débrouiller sans lui, s’il doit perdre du temps et de l’énergie à tout recommencer à zéro, qu’il soit seul ou avec d’autres effectifs, il le ferait. Ça ne l’amuserait pas, l’agacerait même. Mais il le ferait, aussi borné est-il.

Enfin, il soupire, décide également d’aborder l’aspect technique dans le cas où son interlocuteur ne quitterait pas la pièce avec rage et rancoeur. Un miracle sans doute, mais il fallait se préparer à tout. « Enfin, si la seule solution pour l’instant c’est de lui rentrer dedans, allons-y gaiement. Mais courir tête baissée nous mènera aussi vite à notre perte, surtout dans un environnement aussi peu adapté à l’humain. Il faudrait qu’on l’observe, ne serait-ce qu’un chouïa. Qu’on parte en éclaireur pour évaluer la situation et mettre le plus rapidement possible un plan d’attaque avec un minimum de chances de réussite. Tes hommes, ils seraient prêts ? » Lui, il l’était. Se devait de l’être, au point critique où ils en étaient. Qu’il en ressorte vivant ou non, il en va de son devoir et de son grade que d’être l’un des premiers sur la ligne. À choisir entre l’agonie lente et létale de la maladie à laquelle il ne peut échapper et la mort sur le front, toute aussi brutale peut-elle être, il n’hésitera pas bien longtemps.


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