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 Eyes on fire — Malik
 Eyes on fire — Malik
Maja Lindholm
Maja Lindholm
nature sous la lune
Personnage
Arrivée : 11/07/2020
Missives : 1514
Pseudo : awona (peluche)
Avatar : vanessa kirby.
Crédits : mars (ava), excelsior (signa), bo (gifs aes)
Thèmes abordés : morts
Infos RP : une à deux semaines de délai ; longueur variable selon les rp, chill, on s'adapte ; <ma></ma>
Comptes : badia & eira.
Points : 5355
Eyes on fire — Malik INm3x2Qc_o
Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 39 ans.
Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Ven 28 Oct - 22:35


Eyes on fire
Il suffit d’un instant seulement pour précipiter l’inquiétude, semer le doute dans son esprit engourdi par la paranoïa. La peur y a creusé des sillons profonds, la laisse hésitante, hagarde, trop prompte à filer en coup de vent au moindre signe de danger, aiguillée autant par l’expérience que les murmures qui s’ourdissent dans les rues de Senja. C’aurait pu n’être qu’un mauvais rêve, un parmi tant d’autres, un cauchemar dont elle se serait réveillée en sursaut, la gorge serrée par la panique. Mais même après avoir identifié la silhouette de l’autre côté du trottoir, l’avoir vu s’éloigner en moto, aucun réveil miraculeux ne la sort de sa torpeur. Le destin la laisse seule et perdue sur un bout de bitume, à croire que soudain le monde s’est arrêté alors que la vie continue tout autour d’elle. Paralysée par l’émotion, un mélange de stupéfaction, d’amertume et de terreur qui lui écrase la poitrine et manque de l’étouffer, elle encaisse le choc sans bien réaliser encore ce que ça signifie. Qu’il est là, plutôt qu’à l’autre bout du continent. Le doute s’immisce trop vite, trop fort, écrase toute autre pensée constructive. Le temps a fait son œuvre, et elle ne sait plus bien si elle peut seulement croire son propre esprit, se faire confiance quand tout se disloque, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ce n’est peut-être qu’une mauvaise hallucination due à la fatigue, le fruit de ses peurs et de ses envies, tissées étroitement les unes aux autres, incapable de différencier ce qu’elle veut de ce qu’elle craint. Son retour.
Ce n’est qu’une fois qu’un passant la bouscule qu’il lui semble retrouver un chemin de pensée cohérent, reprendre pieds quand tout lui avait paru si nébuleux. Un pas après l’autre, elle s’essaie à retrouver un semblant de banalité alors que les ombre s’étirent déjà trop longuement, autant de doigts crochus prêts à lui saisir les chevilles, la faire basculer en arrière pour ne plus jamais se relever. Voiture puis appartement sont retrouvés sans pour autant que l’apaisement ne survienne, comme bloquée dans une boucle sans fin, où il ne lui reste plus que ses doutes pour alimenter ses craintes les plus vicieuses. Tout s’emmêle, là haut, forme un capharnaüm qui manque de la rendre sourde à ses propres pensées, à hésiter entre croire ce qu’elle a vu et s’attacher à la conviction qu’il l’aurait prévenu. Mais la paranoïa prend bien des formes, se glisse sinueusement sous son crâne, entreprend de la démanteler de l’intérieur ; elle ne sait plus en quoi croire, ni en elle, ni en personne d’autre. C’est presque naïvement, désespérement, qu’un message est envoyé, pour prendre des nouvelles, s’assurer qu’il est bien loin, mais même une réponse positive ne suffit à assourdir la crainte qui grandit, tumeur préoccupante qui finira bien par la tuer, si elle n’y prend pas garde. Elle l’a vu, de ses propres yeux. A moins que ce ne soit les premiers signes de sa dérive, une hallucination qui se soldera par des absences.

Quelques heures passées à essayer de se faire une raison ne suffisent pas à calmer les battements effrénées de son cœur, chasser le doute qui s’est logé sous son crâne. C’est trop tard pour faire machine arrière, et la seule façon d’en avoir le cœur net, c’est bien de s’assurer qu’il n’est pas revenu chez lui dernièrement. Prouver que ses messages rassurants n’ont rien de mensonges éhontés camouflant sa traitrise. Qu’elle peut se contenter de craindre et suspecter tout le monde, sauf lui, surtout pas lui. Clés et manteau sont attrapés, elle cavale dans les escaliers, et le trajet jusqu’à Svart lui parait aussi bref qu’interminable, aussi terrifiée à l’idée qu’il l’ait trompé qu’impatiente de mettre fin au doute qui la gangrène de l’intérieur. Une nuée de corbeaux s’est attaquée à son cœur, et les coups portés contre la porte de son appartement ne suffisent pas à assourdir les craquelures de sa propre poitrine. De l’autre côté, seul le silence lui répond et elle demeure un moment sur le pas de sa porte, à tendre l’oreille, frapper à nouveau, appeler son nom, sans que rien ni personne ne lui réponde. Mais elle l’a vu, elle le sait, la certitude s’est ancrée dans un coin de son esprit et refuse de s’en déloger, elle l’a vu, elle ne peut pas s’être trompée, elle ne peut pas douter de lui et d’elle-même, jetée dans une spirale infernale qui la recrachera plus terrifiée encore. Peut-être est-il vraiment loin de Senja, condamné à errer seul, incapable de trahir sa parole, et c’est elle qui devrait se prêter à quelques études. Mais il peut aussi bien se cacher au fond de son appartement en ayant entendu sa voix, ou passer la soirée ailleurs. Le besoin de savoir fini par avoir raison d’elle, transperce l’hésitation, et elle bascule au travers de la porte sans un mot de plus, en émerge tremblante, la peau parcourue d’un frisson glacée, trainant avec elle quelques spectres avilissants, pressés de se hisser dans le monde des vivants. Des ombres dans les coins de son champ de vision, autant de peurs qui ne se manifestent qu’une fois qu’elle a le dos tourné. La peur lui fait toujours jeter un œil derrière son épaule, douter de tout. Et cette fois lui donne encore raison.

Les indices d’un récent passage du propriétaire des lieux s’amoncèlent dans l’appartement, se fichent dans son cœur comme autant de poignards effilés.La douche froide qui l’avait laissé inquiète, craintive, douteuse, se mue en fureur nourrie, s’éprend de son cœur pour n’en tirer qu’une colère destructrice. Plus que le danger encouru, c’est le mensonge éhonté dans lequel il s’est complu qui lui retourne le cœur. A-t-il seulement quitté Senja ? L’estomac retourné par autant de douleur que de rage, réchauffée par sa hargne alors que son don lui glace encore la peau, elle manque de seulement hurler, le corps parcouru d’un frisson. Mais à errer dans la petite pièce, le bruit de l’eau qui coule par la seule autre porte canalise un instant son énergie, et elle tambourine plus fort encore contre le battant de la porte de la salle de bain que sur celle qui la séparait encore de son espace de vie. L’inquiète retenue dont elle aurait pu faire preuve à l’idée de pénétrer chez lui sans son consentement s’est effacée, nourrie par la trahison qui sonne bien amèrement. Ne reste que sa colère pour exiger une réponse, frapper plus fort encore sur le bois, exiger une véritable réponse, cette fois-ci. Ne lui laisser aucune chance de se défiler quand la détresse bat son plein dans le fond de sa poitrine. « Malik ! Je sais que t’es là ! » qu’elle crache au travers du battant de bois, la voix tremblante d’émotion, prête à ruer contre le destin, pleurer des larmes de rage alors que la réalisation peine encore à prendre la place qui lui revient. Immense et douloureuse, lourde d’une trahison qu’elle n’aurait jamais vu venir. Pas venant de lui. « N’essaie pas de faire le mort derrière cette porte, tu ne te cacheras pas dans cette salle de bain. Ce n’est pas parce qu’elle est fermée à clé que je ne peux pas entrer. » La menace est presque puérile, mais pas moins réelle. Il lui suffirait de quelques instants pour se glisser de l’autre côté, ne lui laisser aucune chance de se cacher encore. De lui mentir. Les questions deviennent dérangeantes, entêtantes, lui enserrent le crâne jusqu’à en devenir oppressantes. Et c’est presque pour les oublier qu’elle frappe un peu plus fort, croit encore pouvoir s’imposer, exiger une réponse correcte, quand sa vie entière part en lambeaux, et qu’elle ne peut plus se fier à sa seule parole. Mais la prochaine salve s’affaisse seulement contre la porte, tremblante, en mauvaise parodie de là où elle l’a laissé, la dernière fois qu’iels se sont vus, appuyé contre une porte les séparant, une défense qui sonne aujourd’hui comme une énième trahison. « Ouvre-moi… » La supplique est douloureuse, le poids du mensonge pèse trop lourd sur sa conscience, la tromperie s’en fait d’autant plus lourde à porter, à conscientiser. Elle ne devrait pas avoir peur, pas plus qu’elle ne devrait douter de lui. Pourtant, ça s’est glissé dans le fond de son cœur et la ronge de l’intérieur ; impossible à déloger.
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Malik Mizrah
Malik Mizrah
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 22/08/2020
Missives : 913
Pseudo : Nanami // Flo' - Elle
Avatar : Tomer Capone
Crédits : ava ; Clyde - cs + pimpage signa ; awona
Thèmes abordés : violence, meurtre, maladie
Infos RP : 2/3
Comptes : Ulrik//Hal //Dillion
Points : 3106
Eyes on fire — Malik Gsys
Âge : 38 ans
Occupation : (Dealer & Co-gérant du Wonderland) Promesses d'allégresse ou de puissance au bout des doigts,, il se fraie un chemin entre les ombres et tente d'élargir ses activités.
Statut : (Célibataire sur le papier) Les projets avortés et le nom rayé dans la marge lui assuraient la captivité. Désillusion tatouée à même la peau, encre qui perd en intensité alors que le troc des souvenirs a bien débuté. Ils s’apprivoisent à l’abri de l’indiscrétion et il ignore encore que Maja prend tout l’espace que le temps et le retrait ont libéré à ses côtés.
Famille : (Neutre) Position ambivalente réacquise par les circonstances, anciennemment affilié à la Tourmente.
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Message Mar 1 Nov - 1:29


Eyes on fire
TW : Drogue (Beyla), sang

Paroles en italique = hébreu

Les paupières clignotent nerveusement, congédient la lumière un millier de fois. La pupille ne s’ajuste pas au néon, refuse toute négociation avec la vivacité de cet éclairage aux allures de poignard enfoncé dans le crâne. Le souffle inconstant crapahute par endroit, les poumons cherchent à recracher une fumée qui n’existe même pas. Intoxiqué par un mal invisible mais mordant, il s'enfonce dans un mal être physique mais surtout, psychique. La tête bascule d’arrière en avant difficilement. Quelque part au fond de la pièce, l’ombre qu’il a vu éclore entre deux mirages, s’est mise à grossir de façon inquiétante. L’apparence se façonne de sorte à le terrifier, taille humaine, formes de plus en plus distinctes. S’il était superstitieux, il croirait qu’un rituel a été effectué entre ces murs et a invoqué un esprit qui ne devrait pas s’y trouver. A quelques détails près, le malfrat ne se tient pas si éloigné de la vérité. Dans l’évier, la seringue git encore, dépouillée de son contenu, elle a conduit une armée de démons dans son salon, provoqué autant de failles dans sa cervelle que le monde s’est contracté jusqu’à fissurer le noyau de la planète toute entière. Instabilité de l’atmosphère, il a cru que l’oxygène s’en était allée, il a couru jusqu’aux fenêtres avant de ramper pour échapper à une nuée inexistante de créatures ailées. Puis la glace s’est imposée, sous la peau,  un hiver venu des entrailles, bourrasque assassine entre les côtes qui a soulevé ses terreurs, l’a consumé jusqu’à le pousser à se jeter tout habillé au fond de sa baignoire qu’il n’a, depuis, pas quittée. L’eau brûlante rougit l’épiderme depuis un bon moment. Le robinet mal refermé, commence à déverser ses torrents au sol. Flots épongés pour l’instant par un tapis absorbant. Le carrelage s’apprête à accueillir la suite. Quant au parquet qui débute sous la porte refermée, il n’est pas fait pour tolérer cet excès d’humidité. Autant de considérations qui auraient bousculé l’intransigeant si la conscience s’accrochait encore à ce pan de réalité. Mais Malik est aux abonnés absents, ne remue même plus un seul doigt, les membres immergés dans l’unique promesse de chaleur à glaner dans cet endroit exécré.

Combien de temps consacré à contempler cette tâche informe jusqu'à ce qu'elle finisse par se matérialiser ? A ignorer les milliers de voix qui lui disent de fuir sans se retourner ? Qui dénigrent son efficacité, qui crachent sur sa faiblesse et prédisent son trépas ? Tant qu’il peut les récolter, ces murmures que la chimie détraquée a engendrés, c’est qu’il a gagné. Le sang longe les babines depuis déjà dix minutes. Elle ne l’aura pas cette fois. La personnalité du criminel fracturée par la drogue, se voit déjà répondre à ce constat en riant à gorge déployée. La victoire ne se célèbre pas pourtant car les tourments ne sont pas terminés. Le plus rude d’entre eux s’annonce même particulièrement entêtant quand il s'approche de la faïence et s’y installe comme si de rien n’était. Des traits trop doux pour un regard aussi profond, déjà enfant, il arborait cette particularité. Hamid le contemple au fond du gouffre avec un sourire entendu. « Alors on émerge ? » La bouche pâteuse réplique sans hésitation, la psyché fracassée ne se soucie pas de différencier les chimères des vérités. Son dérangeant que ce timbre détérioré par la détresse et la torpeur, qui éclate dans un silence écrasant entrecoupé parce quelques égarements particulièrement incohérents. « Comment peux-tu être là ? » La déferlante d’émotions parasites, sensations accentuées par la toxine, rend presque tangible le poids du corps qu’il a saisi ce jour-là, après la fusillade. La carcasse encore tiède, l’âme déjà envolée, ces yeux d’ordinaire vifs, fourmillant d'activité, éteints, dressés vers le ciel. Autant de souvenirs qui grattent les mauvaises croûtes, infectent des plaies déjà laides. Le hors-la-loi frémit depuis ses profondeurs. « Je te retourne la question, à ton avis, pourquoi je suis là ? » Entre deux raisonnements tronquées par d’autres visions oppressantes, le désorienté s’accorde à adresser une œillade à son environnement.

La buée s’estompe à l’heure où son bain improvisé refroidit. Il n’a pas oublié ce qu’il a rejeté plus loin, il ne sait plus vraiment comment il a atterri là mais il sait encore pourquoi il a consommé la Beyla. Nécessité de contrer ces absences si brutale qu’elle s’est incrustée dans la tête au fer rouge. « Ça a vraiment fonctionné, pas vrai ? » La langue ramasse l’hémoglobine encore fraiche contre la lèvre, le goût du succès est amer dans le gosier. « Tu parles avec un fantôme, Malik. Je ne sais pas vraiment comment tu veux qu’on qualifie ce qui se passe là mais réussite n’est pas le premier mot qui me viendrait, je dois reconnaitre. » La quiétude chasse le jugement. Les yeux se referment alors même s’il sait, même s’il sent que son vieil ami n’a pas quitté l’endroit, qu’il reste là, qu’il le veille silencieusement. Présence réconfortante qui l’accompagne au début d’une somnolence salutaire entre deux échos inconsistants, hurlements qui s’accentuent dès l’instant suivant – bouillis de mots prononcés dans sa langue natale, qui le forcent à rester éveillé, de peur de voir un véritable danger se présenter. Attention maintenue jusqu’à capter une toute autre tonalité. « Maja, c’est toi ? » Qu’un murmure bredouillé avec incrédulité, qui se heurte à l’accès qu’elle lui demande de déverrouiller. « Ton cerveau déforme tout et tu es prêt à croire tout ce que tu perçois ? Je t’ai connu plus intelligent que ça. » Encore une hallucination ? Ça tourbillonne autour de lui, désagréablement mais à l’intérieur de lui, c’est encore plus violent. Le manque éprouvé est décuplé par cette soudaine proximité, totalement étreint maintenant qu’il est désinhibé. Il a envie d’y croire, besoin d’y croire à sa présence. « Qu’est-ce que tu fais là ? » La mélodie porte, rocailleuse, mal ajustée pour être dans la normalité. « Si elle est vraiment là, s’entend. » Et si elle l’est vraiment, alors, elle court encore à sa perte. L’assurance de l’expérience se démonte aussitôt la première émotion chassée et un brin de lucidité éclate ultimement. Peut-être qu’il lutte encore sans le savoir ? Peut-être qu’à la descente, l’absence se produira pour de bon et que ça recommencera ? La terreur est manipulée avec peu de délicatesse, renvoyée dans la direction opposée dans un spasme. « Rentre chez toi, Maja ! Tout de suite ! » L’instinct de protection défie la gravité et son état précaire généralisé. Le corps ankylosé cherche à s’extirper de la baignoire alors, aggrave dans son mouvement le début d’inondation engendré. Les fringues collent désagréablement à la peau, dégorge les excédents de flotte tout en pesant pourtant deux tonnes désormais. Le premier pas demeure maladroit, l’emporte trop loin, trop vite. Il est balancé par-delà le rebord, atterrit lourdement dans un fracas contre le carrelage. La douleur pulse dans la hanche, longe tout le côté droit.

L’accumulation entre les vêtements trempés et le sol, par essence glacé, lui arrache d’horribles frissons dans la foulée. « Pourquoi il fait si froid ? » Sa plainte se conclut par quelques claquements de mâchoire empressés. La pupille comprime la porte mais il ne l’atteint jamais pour la barricader, reste recroquevillé sur lui-même, jambes rapprochées du torse, bras enserrant un organisme transi. « Tu connais déjà la réponse. Je t’avais prévenu, rappelle-toi. » Modèle de sobriété, cet homme, qui le recadrait à chaque expérience jugée trop périlleuse. Curiosité presque maladive que jeune adulte, le petit prince ne pouvait contenir. Mais il ne s’agit plus de jouer avec ses chances pour connaitre l’ivresse. « Tu ne comprends pas. » Le spectre continue de le suivre, de l’observer, il soupire même en se penchant sur sa carcasse frémissante. « Je crois que je ne vais pas être le seul dans ce cas. Tu penses qu’elle va comprendre ton choix mieux que moi ? » Un grognement pour première réponse, la perte de chaleur le rend particulièrement lent. « Elle va partir. » La riposte instantanée résonne plus fort sous la boite crânienne encore. « Tu as toujours eu de gros soucis de discernement dès que ça concernait les femmes. Il y a des choses qui ne changent pas. » Pourtant, ça ne modifie pas sa conclusion. Le camé se met à espérer qu'elle l'écoutera, pour une fois. Qu'il sera à même de discerner entre le bruit de l’eau qui continue à couler, des propos projetés par son cerveau détraqué et les soupirs d’Hamid, les pas de Maja s’éloignant pour de bon de cette zone sinistrée et hantée par les peurs d’un homme trop orgueilleux pour avoir eu l'audace de lui avouer toute la vérité.
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Message Mar 1 Nov - 16:18


Eyes on fire
N’arrive à elle que quelques traces de la débâcle qui prend place de l’autre côté de cette porte. Quelques mots bredouillés en hébreu, des ordres lancés en norvégien, et rien de tout ça n’adoucit les battements de son cœur. Il n’en devient que plus impétueux, frappe toujours plus douloureusement dans sa cage thoracique, chaque coup comme un énième clou enfoncé dans le cercueil de leur relation. Elle n’en finit plus, cette atroce complainte qui les emporte loin l’un de l’autre, la marée qui les propulse sur la grève, les laisse s’y échouer. Mais iels sont séparé par un océan au moins, capables de hurler au milieu des vents furieux, sans pour autant s’entendre réellement. Sa propre impuissance devient tapageuse sous son crâne, couplée à l’empressement de Malik à la chasser sans explications, et le tambourinement contre la porte s’en fait d’autant plus hargneux. Comme si persister suffirait à le persuader de lui ouvrir et de cesser de se dissimuler dans le fond de son appartement. Un bruit sourd derrière la porte achève pourtant le reste de sa patience, l’inquiétude rejaillit aussi vivement que la colère, la propulse au travers de la porte pour poser un pied puis l’autre dans la salle de bain. L’humidité inattendue du carrelage couplée aux tremblements qui succèdent chaque basculement, baiser glacé qui étend sa vulnérabilité, manque de la faire glisser et s’étaler près de Malik qu’elle découvre étendu par terre. Un frisson d'effroi lui court tout le long de l’échine en se rattrapant maladroitement à un meuble, une main froide se referme sur sa nuque, la prend en étau et manque de la paralyser sur place. Des yeux, elle cherche un coupable, presque à croire qu’un danger se dissimule dans les ombres. Mais elle englobe d’un regard la salle de bain entière, ne trouve que Malik comme coupable de ses propres fautes. Le cœur percé par autant d’inquiétudes que de fureur à le trouver dans une telle position, trempé, encore habillé, le bain débordant, visiblement affaibli, à peine conscient et capable de formuler plus d’un phrase à la fois. « Bordel, Malik ! » Son premier réflexe la jette sur le robinet, refermé d’un mouvement vif, et son cœur caracole dans sa cage thoracique, manque de lui déchirer la poitrine d’un battement trop abrupt.

L’émotion la rend tremblante, instable, à subir autant les contrecoups de son don que le choc de le découvrir dans cette position, et les talons sont ôtés d’un geste, comme de peur de glisser pour de bon. La porte est enfin ouverte, elle y jette négligemment chaussures au sol et manteau sur une chaise avant de s’accroupir près de Malik, tâchant d’avoir l’esprit clair alors que l’hiver a fait tout autant son chemin jusqu’à elle. « Tu m’étonnes que t’ai froid. Qu’est-ce que t’as foutu encore ? » Qu’est-ce qui t’as pris, Malik ? Elle avise du regard la salle de bain saccagée par les flots, la baignoire encore remplie, ses vêtements gorgés d’eau, incapable de comprendre ce qu’il a voulu faire par cette entreprise. Elle ne s’entête qu’à craindre le pire, prévenir de prochains dégâts, le secouer avant qu’il ne soit trop tard, le cœur serré par des doigts aussi glacé que ceux des fantômes qui cherchent sans cesse à la retenir de l’autre côté. « Enlève tes habits. Ils ne vont pas sécher comme par magie sur ton corps. Surtout pas si tu t’amuses à rester étendu dans l’eau froide comme ça. » La détresse la rend abrupte, plus autoritaire que de raison. Mais les fautes se sont accumulés trop lourdement pour pousser à la bienveillance ; la colère ne calfeutre pas pour autant l’inquiétude, elle tangue d’un pied sur l’autre en se relevant, tremblante. En relevant sa manche, elle plonge enfin un bras dans l’eau pour déboucher le fond du bain et commencer à évacuer l’eau, s’attache à prévenir les dégâts, comme si effectuer quelques gestes aussi simples, prouver son efficacité, pouvait suffire à lui redonner une place dans ce monde disloqué où il ne cesse de la repousser. Peut-être à raison. La trahison survient au détour de sa quête ; en attrapant une serviette sèche, le regard accroche une seringue dans le fond du lavabo. Cette fois-ci, l’étau glacé qui lui paralyse les muscles n’a rien à voir avec l’utilisation de son don, survient seulement avec la compréhension des faits. Le puzzle s’assemble enfin, déploie autant de détresse que de colère dans sa poitrine, une douleur épineuse qui lui foudroie le cœur, la laisse tremblante, debout dans cette salle de bain débordée par les flots. Une énième trahison qui menace de la submerger, les jambes tremblantes, et de la laisser s’écrouler près de lui. Les images d’Amund, souvenirs flous de l’enfant qu’elle a été, suffisent à asseoir l’effroi. Si elle était arrivée quelques temps après, si elle avait consenti à l’écouter et rebrousser chemin, n’aurait-on découvert de lui que son cadavre à son tour ?

Le sanglot éclate d’une voix vibrante de rage, à hurler pour se ré-approprier l’espace, ne pas dériver de la même manière que lui, céder au désespoir. « Tu te fous de ma gueule ? » Le cri raisonne trop fort, matérialise la détresse qui succède à la trahison. L’impression de s’être faite balader de bout en bout, de ne mériter de lui que ses mensonges, une histoire tissée à force de tromperies. « Malik, regarde-moi ! » La supplique sonne comme un ordre, en brandissant la seringue comme seule preuve de sa culpabilité, la main tremblante, mais le fusillant du regard. Les restes de bonne volonté s’écrase contre le sol avec la serviette qu’elle jette rageusement, sans s’embarrasser de la sauvegarder de l’humidité. « C’est pour ça que tu me mens ? C’est pour ça que t’es revenu ? Pour de la Beyla ? Y te manquait ta dose ? C’est tout ? » La fureur passe dans chaque question énoncée, s’amoncèle et en devient terriblement douloureuse, dans le fond de sa poitrine. Il y a encore trop d’interrogations qui demeurent, en marge de sa conscience, mais le choc la laisse pantoise, et elle saute sur les premières conclusions, repousse les reproches les plus évidents pour s’écraser sur l’usage de la drogue, abandonner pour un temps les charges contre les mensonges qui l’ont mené jusqu’à son appartement. Le trop plein d’émotions menace de la submerger, elle se tient droite par nécessité, mais tremble de toute part. « Tu crois vraiment que ça va résoudre ton problème ? Ça va faire que l’empirer, putain ! » Enragée, sa voix balbutie pourtant, cède à l’émotion, et le poing se referme bien inutilement sur lui-même alors qu’elle déglutit pour réprimer un sanglot. Les rumeurs n’ont pas manqué de parvenir à ses oreilles, de l’inquiéter, mais elle n’aurait jamais cru que lui aussi tomberait dedans. « T’as raison, oui, je devrais me tirer, rentrer chez moi et te laisser te démerder. Tu mérites pas mieux. » qu’elle éructe, incapable pourtant de faire ces quelques pas qui la séparent de la sortie, de claquer la porte pour de bon. Qu’importe le chemin emprunté demeure une loyauté inébranlable. Assez pour qu’elle s’accroupisse à nouveau près de lui, glisse sa main tout contre sa mâchoire, cherche à lui faire tourner le visage vers elle. Pour plonger au cœur des abysses, y dénicher un semblant d’espoir, le défier de lui mentir à nouveau, le secouer assez fort pour qu’il comprenne l’ampleur des conséquences de ses mensonges, autant de trahisons qui s’amoncèlent et n’amènent aucune compassion. « Est-ce que t’as d’autres doses de drogue ? Dis moi où t’en as entreposé. Et ne t’avise pas de me mentir, même si tu sembles en avoir fait une habitude, ces derniers temps. » Prête à ramasser tout ce qui pourrait trainer, les mettre hors de portée, quand bien même ça ne lui plairait pas, engagerait d’énièmes hostilités entre elleux. Elle n’est plus à une confrontation près, assez remontée à exiger de lui qu’il obéisse sans contrepartie, la peur comme un étau qui la maintient encore en place, à peu près droite, quand tout menace encore de se disloquer.  
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Message Mer 2 Nov - 0:35


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L’irréel se superpose à l’environnement tangible, s’amuse à gratter les frontières ténues entre surréalisme et vérité. La carcasse émerge du bois à la manière d’un énième spectre empressé de le tourmenter. Le cœur se renverse, est recraché quelque part dans l’eau glacée, piétiné dans la foulée par cette nouvelle arrivée. Malik confond les réalités, s’immerge dans la dimension que sa psyché détériorée s’est mise à façonner. Un regard s’échange avec Hamid, le réflexe tend à démontrer l’ampleur de sa perdition. Au lieu de s’accrocher visuellement à Maja, il conserve son vieil ami en repère, s’agrippe à ce qui n'existe plus au lieu de se rattraper sur ce qui est. Il le sent plus vivant qu’elle, ironiquement, bien plus crédible que l’ombre qui a déjoué la paroi pour le retrouver. Son don, il l’omet volontiers, a rangé cette information au fond de sa mémoire, l’a scellée en étant bien incapable de savoir comment la digérer. Mais l’agitation immédiate de la nouvelle participante contrecarre peu à peu ses croyances erronées, replace au centre de l’arène, le monstre qui s’apprête à tout dévorer. Combien de minutes avant que la drogue ne fasse plus effet ? La terreur établit une nouvelle emprise, aggrave les convulsions. Les dents claquent si rudement que son timbre est hachuré par ce déluge de sons. « Je t’avais dit de partir. » La réprimande manque de saveur et de consistance, il abandonne les reproches, envisage la fuite alors sans pourtant réussir à coordonner pensées et mouvements. Le corps reste piégé dans sa léthargie, figé par le froid givrant, contraignant l’entièreté de l’organisme à rester cloué au sol, impuissant. Le trentenaire est déjà prêt à mendier un peu de chaleur quand sa volonté se fait happée par la hargne que la surnaturelle manifeste subitement. Feu follet cramant sur son passage absolument toutes ses intentions, lui prêtant des comportements destructeurs bien réducteurs et mensongers. La force a déserté l’enveloppe, la riposte ne survient pas même si ça hurle à l’intérieur, que ça voudrait briser son mépris, retourner son manque de foi en sens opposé. La confiance toujours ébréchée, l’empreinte des difficultés encore visible même pour un camé. La douleur se multiplie, au plus fort dedans. Ça s’est bien brisé, elle a récolté les débris, elle s’occupe de parsemer la pièce de ces bouts pointus. Ils finiront bien par se couper la plante des pieds.

L’épuisement mental et physique force le mutisme à s’allonger alors que sa menace a un goût de promesse pour celui qui entend vouloir la protéger. Le soupir est las quand il lui échappe. La serviette n’est même pas ramassée, le dédain manifesté l’enfonce un peu plus profondément dans sa torpeur encore, plus aucun effort n’est fourni afin de s’en extirper. A quoi bon lutter quand elle l’a déjà condamné ? Tenter à tout prix de lui reprendre le crachoir quand elle n’écoutera pas ? L’introduction vise à lui faire prendre conscience de ça. « Tu as fini ton cirque ? Ou tu as encore quelques clowns à me présenter ? » Le ricanement spectral reprend toute son attention. « Regarde-toi dans un miroir, Malik avant de parler. » L’israélien jette un regard noir à l’endroit où le mirage continue de subsister. « N’en rajoute pas, s’il te plait. » La tête rebascule ensuite en direction de son interlocutrice. La bouche peine à lui adresser le déroulé ayant mené à cette scène grotesque. « Je croyais que c’était parti, les absences, les symptômes. » Essoufflé si vite, palpitant éprouvé par ce taux de mille battements par seconde. La gueule s’ouvre pour ramener l’oxygène au fond des poumons, même l'inspiration trébuche à cause des frémissements. « C’est pour ça que je suis rentré. Mais c’est revenu dès le premier soir. » Les tremblements et autres manifestations de son hypothermie le privent de parole pour trente bonnes secondes, il lutte contre les effets cauchemardesques de l’humidité, tente de stabiliser au moins ses mâchoires car le propos suivant se doit d’être limpide.

Par chance, l’explication, la plus importante, parvient à lui échapper à peu près correctement. « C’est pour ça que tu dois repartir. Je ne sais pas si ça va revenir une fois que ça ne fera plus effet. » Le timbre lugubre se répercute contre le carrelage, onde vibrant à la manière d’une prophétie. L’orgueil pas tout à fait éventré, la lucidité bien planquée mais la personnalité pas encore annihilée, il doit préciser que son geste révoltant n’a pas été dénué d’intérêt. « Ça a fonctionné, la Beyla. Le délai était atteint, il est dépassé. Je ne saigne du nez que quand ça se produit. » Deux doigts pour ramasser le sang encore frais sous le nez, l'index et le majeur se relevant vers la furieuse en démonstration, l'hémoglobine en plus beau trophée de sa collection. Il a triomphé. Il a repris le contrôle. Et ils devraient s’en réjouir. Si seulement, elle ne l’acculait pas dans une culpabilité non méritée et qu’il ne souffrait pas mille morts, ainsi projeté dans les flaques engendrées ultérieurement. « Je devais trouver un moyen de vous protéger. Je ne veux pas repartir. » La tonalité rocailleuse gagne en gravité, la souffrance psychique devenue écorchures pour les cordes vocales, faisant déraper quelques émotions dans la mélodie mal organisée. « Je ne peux pas repartir. » La lueur d’espoir est néanmoins renvoyée dans la foulée malgré l’état dans lequel il la lui a présentée. « Mais c’est bon. Les rumeurs sont vraies. Je pourrai contrôler ça maintenant. » Presque en manque d’applaudissements pour cet exploit alors qu’il illustre bien le pathétique de sa situation en conservant sa posture avilissante, démontre sa seule impuissance en devant user de produits nocifs pour parvenir à pallier à cette incursion mentale. Ironie que son acolyte invisible ne manque pas d’annoter. « En te défonçant la cervelle, bien joué. » La réplique est vaine et vive, atteint le point où l’illusion s’attarde. « Tu as une meilleure solution ? » Les épaules du fantôme se dressent inutilement. « Je préfère mourir plutôt que de revivre ce qu’il s’est passé, Maja. » Le déshonneur si grand qu’il ne sait toujours pas s’il s'en remettra, si l’atmosphère pourra à nouveau basculer vers un peu de sérénité. Si elle lui pardonnera et réussira à le côtoyer sans plus craindre ces mains qui l’ont, pourtant, serrée, agrippée et emportée tant de fois sans que sa survie ne soit engagée.

Estime si basse de lui qu’elle suggère une toxicomanie offensante. La correction à ce propos survient tardivement. « Je ne me défonce pas le crâne pour le plaisir de l’expérience. Et je n’avais qu’une dose pour ton information. » Prix exorbitant qu’il n’a pas payé plusieurs fois dans l'attente d'un résultat. Simple pragmatisme qui lui épargne la condescendance adverse. Le soulagement de la retrouver se trouve définitivement amoindri dans la rage qu’elle lui renvoie, dans le danger qu’il peut encore représenter, le compte à rebours est déjà enclenché. Mais la fébrilité ne lui permet toujours pas de distancer la salle, de la faire reculer jusqu’à la porte d’entrée. Replié sur ses organes vitaux, comme pour les préserver, en garantir le bon fonctionnement, le désorienté annonce la couleur de la conversation, troque le rouge vif pour un noir profond. « Je suis gelé. Je n’arrive pas à bouger. Si tu veux rester pour me crier dessus, va-t’en immédiatement, ça sera plus constructif. » Le centième soupir d’Hamid lui arrache un grognement, à moitié avalé à la manière d’un sanglot qui s’extirpe difficilement, spasmes de plus en plus marqués. La Beyla consume efficacement son organisme et son comportement antérieur a définitivement surligné cet état de fait. Combien de voix pour rire de son malheur ? La seule à l’atteindre, à compter vraiment appartient à celle qui est bien là, en chair, en os et contre laquelle il rêve alors de retomber pour grappiller la chaleur qu'elle parait dégager. L'étreindre jusqu'à se réchauffer. L'étreindre jusqu'à la retrouver autrement que par les cris et le mépris.

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Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Sam 5 Nov - 15:06


Eyes on fire
Le mépris lui saute à la gorge, manque de la faire rebrousser chemin. Elle ne tient bon qu’à la force de sa propre colère, impitoyable quand il s’agit de sa confiance brisée, éparpillée aux quatre vents. Il s’enfonce à chaque nouvelle parole, remue le couteau dans la plaie sans même paraître s’en soucier, trop engourdi par sa propre douleur, replié sur lui-même. Les quelques confessions piteuses ne suffisent pas brider la méfiance, c’en devient corrosif, d’imaginer tout ce qui s’est déroulé sans qu’elle n’en ai seulement conscience, dans quel abime il s’est enfoncé en s’assurant qu’elle avait le dos tourné. « C’est marrant, moi aussi je pensais que c’était fini ces histoires d’absences, puisque tu n’as pas pris la peine de me dire la vérité. » qu’elle crache par dépit, la gorge nouée par les reproches, incapable de s’exprimer sinon qu’en virant à l’acidité, plus prompte à mordre qu’à secourir quand la trahison se fait aussi retentissante. C’en devient étouffant, de seulement réfléchir aux conséquences de son mensonge, de ce qu’il a vraiment tenté de camoufler en la laissant dans le noir complet quant à ses véritables agissements. Chaque nouveau mot prononcé passe sous le radar de sa propre méfiance, à juger du ton et de la véracité de ses dires pour déterminer s’il ne lui sert pas une énième imposture, à se justifier de quelques crimes commis à son encontre. Les heurts ne s’arrangent pas chaque fois que sa langue se prête à l’usage de l’hébreu, l’emporte plus loin encore d’elle, à se dissimuler pour mieux oublier qu’il s’est fait prendre la main dans le sac. La vulnérabilité aggravée par son état de santé ne suffit pas à faire passer la pilule, l’entendre avouer ses propres mensonges, être bien rentré sans avoir pris la peine d’être honnête avec, lui retourne l’estomac. Les reproches luttent contre la culpabilité ressentie, à le voir aussi misérable, recroquevillé sur le carrelage froid et trempé de sa propre salle de bain. Il tire sur le fil de sa patience, l’insolence sur le bord de la langue, prêt à mourir face contre terre, semble-t-il, mais incapable de ravaler sa fierté.

Et ça ne la rend que plus amère, à deux doigts de s’en arracher les cheveux, à endurer la bêtise de son propos, n’y discerner qu’une suite illogique de faits qu’il tente pourtant de faire tenir ensemble. A essayer de se convaincre lui même du bien fondé de son approche, sans se douter qu’il a suffit d’inclure de la drogue dans l’équation pour la faire piler net, ramener l’enfant qu’elle a été face au décès de son frère aîné, à craindre que son monde entier ne finisse emporté par une illusion trompeuse. Ce n’est qu’une solution d’un instant, une chimère poursuivie le temps de l’euphorie, avant d’endurer une rechute plus douloureuse encore. Comment ne peut-il pas le conscientiser ? Elle a les mains tremblantes d’une énergie mal contenue, d’un excès de douleur qui lui comprime le cœur, la gorge éraflée par la rage, à hurler autant de flammes que de pleurs, à ne plus savoir comme subsister sans lutter contre elle-même. Le crâne farci de doutes et de mensonges, aiguillée par un semblant de fierté qui tire à bout portant, incapable de faire taire la douleur, l’espace d’un instant, pour lui porter vraiment secours. Ne reste plus qu’une nécessité terrible de lutter contre lui, de lui faire regretter la première pierre posée pour soutenir le reste de ses mensonges. « Un moyen de nous protéger ? Malik ! Tu pointes toi-même l’absurdité de ton propre raisonnement. Tu ne fais que retarder les faits, tu ne peux pas passer ta vie à te shooter pour éviter de perdre le contrôle. Ça marche pas comme ça, tu ne résous rien ! Mais t’es juste trop butté pour le reconnaitre. » Un sanglot meurt dans son entêtement à faire entendre l’ampleur de la trahison, de son cœur qui s’est disloqué, dans le fond de sa poitrine. Chaque mot pourrait être tordu, mâchonné et recraché plus férocement encore. Dans le fond de sa détresse, il lui remet trop d’armes sans même le conscientiser, se met en défaut en quelques mots seulement. « Range ton mépris, Malik, je suis pas d’humeur. Au rythme où ça va, le seul clown ici, c’est toi. Et bordel, cesse de marmonner en hébreu devant moi ! » Une dose d’irrespect en plus lui retourne le cœur. Elle se tient droite,  les mains portées à ses tempes, à tourner en rond dans la salle de bain imbibée d’eau, les pieds nus sur le carrelage froid, incapable de se départir de l’impression terrible de partir à la dérive.

Les appels à l’aide résonnent pourtant trop fort, elle est incapable de l’ignorer alors qu’il se noie dans son propre désespoir. Sous la couche de mauvaise foi et de fierté perce une véritable détresse, qu’elle est incapable d’ignorer pour de bon, alors que tout lui commande de prendre la porte sans se retourner. A quoi bon l’aider quand elle n’obtient de lui qu’un mépris perçant ? Mais sa conscience lui murmure que ce serait lui accorder la victoire, de la voir l’éloigner comme il le voudrait, et elle tient encore trop à son esprit de contradiction pour lui permettre de se rengorger de sa victoire en mourant de froid dans sa salle de bain. « Tu m’écoutes quand je parle ou tu préfères seulement t’entendre geindre ? Tu ne te réchaufferas jamais en gardant tes vêtements trempés sur toi et en restant étalé dans l’eau froide, et je ne compte pas te laisser mourir non plus, tu dois encore répondre de tes mensonges absurdes. » Le jeu n’en vaut même pas la chandelle, à s’épuiser et se répandre en reproches quand il n’est capable que de gémir et de la maudire, recroquevillé sur lui-même. La dernière serviette encore sèche est attrapée, posée sagement sur un tabouret avant qu’elle ne vienne poser un genou derrière lui, cessant d’essayer de lutter contre l’eau et l’état des lieux pour l’aider. D’abord maladroitement, elle resserre son emprise et cherche à le redresser, à le tenir presque assis contre sa poitrine en enroulant ses bras autour de son torse. Son propre soutien est bien vacillant, mais elle s’accroche, prête à le tirer en arrière quand elle le pourra, même si ça signifie avoir à le trainer avec elle, incapable de le porter. Elle ne s’embarrasse guère de pudeur en cherchant du bout des doigts les rebords de son haut pour s’en dépêtrer, se debattant contre le tissu trempé, collé à la peau. L’habitude est facile à reprendre, de tenter de lui venir en aide, se tenir contre lui en soutien indéfectible, alors pourtant que les mauvaises ondes lui parasitent la conscience. Le premier contact depuis trop longtemps la rend tremblante, mais elle se raccroche à la vulnérabilité de l’israélien pour étouffer la crainte qui lui mord l’estomac, au seul souvenir de leur dernière rencontre. Quelque part, la faiblesse qu’il démontre est rassurante, comme si ça pouvait seulement la sauvegarder elle. Tout comme elle évite sciemment une confrontation frontale, nichée dans son dos pour le soutenir. « Aide-moi si tu veux pas mourir congelé. Fais moi confiance, j’ai eu mon lot d’hypothermies ; ça ira mieux si tu te débarrasses de tes habits gorgés d’eau, tu pourras t’enrouler dans une serviette sèche et je t’aiderai à sortir de la salle de bain. Mais je suis pas assez forte pour te porter, alors va falloir que tu coopères plutôt que de râler. » L’orgueil muselé par nécessité, elle ne s’appuie plus que sur son bon sens, use de son seul pragmatisme en espérant que ça suffira à lui faire entendre raison, qu’il l’écoute et ne cesse de lutter contre elle. Elle se fait plus soucieuse, préfère mettre toutes ses chances de côté, oublier pour un temps l’outrage qui reste coincé en travers de sa gorge, mauvaise graine qui lui infeste le cœur et la conscience, et finira bien par les emporter au travers d’une tempête de plus.
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Statut : (Célibataire sur le papier) Les projets avortés et le nom rayé dans la marge lui assuraient la captivité. Désillusion tatouée à même la peau, encre qui perd en intensité alors que le troc des souvenirs a bien débuté. Ils s’apprivoisent à l’abri de l’indiscrétion et il ignore encore que Maja prend tout l’espace que le temps et le retrait ont libéré à ses côtés.
Famille : (Neutre) Position ambivalente réacquise par les circonstances, anciennemment affilié à la Tourmente.
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Message Mer 9 Nov - 20:50

Eyes on fire
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Les dimensions se côtoient toujours rudement. Dans son royaume désolé, le petit prince déchu est immobilisé, piégé dans une cage de glace. Son seul espoir tient bien au seul fait que sa malédiction soit bien visible depuis la faille créée par la surnaturelle. Mais Maja parait vouloir tournoyer au cœur de son propre empire, prêtant allégeance à sa rage et refusant de s’engouffrer dans la brèche pour pourfendre la menace. Cette agitation depuis cet autre monde lui fait l’effet d’un reflet aveuglant, dérangeant, qui luit dans son environnement de manière presque spectrale, un portail vers autant de fracas que son état léthargique peine à concevoir. Ils sont officiellement dans deux contrées que tout oppose et il ne s’essaie pas à absorber cette hargne manifestée, ni à la comprendre. Il reste bloqué sur cette incantation qu’il n’est pas en mesure de briser, sur ce froid qui lui gratte l'os, y pénètre jusqu’à la fissure du squelette. La conscience se décroche parfois des mouvements opérés, la santé mentale déjà atteinte se retrouve à sombrer dans les flots présents, à se noyer petit à petit jusqu'à générer, ce qui s’apparente pour lui, à une lente agonie. Autant de mini poignards lui charcutant la peau, s’enfonçant plus profondément à chaque passage. Il a envie d’hurler mais l’énergie lui manque bien de réclamer la fin de ce supplice. D'autant plus quand son attention se disperse d'un fléau à un autre. La voix de son comparse supplante sans aucun effort celle agacée de son interlocutrice. « Elle a vraiment l’air de partir en tout cas. C’est réussi. » Le timbre contredit les demandes adverses directement, il répand toujours plus sa lassitude en direction de ce qui n’existe pas. « Tais-toi, ça suffit. » Les paupières se referment, il réduit cet univers morcelé drastiquement, préfère embrasser le néant pour quelques secondes avant que sa sauveuse ne fasse le pas décisif et se jette dans la déchirure pour finalement le retrouver de ce côté.

Les dents claquent plus fort encore quand le champ de vision se rouvre, que l’état de torpeur s’interrompt sous les gestes posés. Les frissons s’amplifient à son contact, cette proximité le terrifie dans les premiers instants. « C’est toi qui n’écoutes rien. Je n’arrive pas à bouger. Je viens de te le dire. Je ne fais pas exprès. » État de fait, trop engourdi et trop perdu pour parvenir à retrouver pied. Cependant, les points marqués par l’acharnée suffisent à ce qu'il puise dans ses dernières ressources possédées. Concentré pour parvenir à remuer les doigts, pour retrouver le plein contrôle de cet organisme désorienté, il déploie une énergie bancale pour réussir à relever une main vers elle, la stopper dans ce qu’elle exécute. A la place, il attrape sa paluche et la dépose contre sa joue. « Tu as si chaud. » Qu’il murmure alors dans un souffle, basculant vers l’avant jusqu’à déposer comme il peut son front contre sa gorge pour lui soutirer un peu plus de chaleur encore. Un soupir de soulagement émerge d’entre ses lippes bleuies. L’instinct de survie l’amène à chercher la seconde mimine de la journaliste pour la poser contre sa nuque gelée, manœuvre chaotique, portée par une faiblesse évidente. Contre sa peau transie, ces doigts coulent comme la lave, lui permettent d’entrevoir la fin de son châtiment. La canicule offerte lui permet de bénéficier de raisonnements s’effectuant à retardement. Tous les blâmes sont ainsi répondus avec un délai honteux malgré la tendresse recherchée. « Tu crois que je suis stupide ? Je sais que si je t’avais tout dit, tu aurais été terrifiée et que tu n’aurais pas aimé me savoir si proche de toi, dans cet état, sans solution. Ça ne servait à rien de te donner des insomnies. Si tu n’es pas capable de comprendre ça, je ne peux rien pour toi. » Ses propres paumes tentent de rejoindre la trentenaire malgré la dureté de ses propos. S’il pouvait les glisser sous le textile qu'elle porte, puiser à la source de quoi se réchauffer, il le ferait mais la coordination hasardeuse dont il fait preuve, l’empêche de mener à bien ce projet.

Une vaine tentative de la rapprocher un peu plus près s’amorce mais il est bien trop fébrile pour lui imposer sa présence un peu plus dramatiquement. Ses paroles tentent de la rattraper plutôt. « Je voulais juste te protéger, Maja. » Le spectre recrache un peu plus de lassitude à son sujet, toussotant pour lui rappeler sa présence avant de lui éjecter une énième vérité. « Tu lui as déjà dit ça et ça n’a pas fonctionné la première fois si jamais, tu avais oublié. Ça a même eu l'effet inverse. » L’israélien remue alors finalement pour attraper la première bouteille en plastique à sa portée, posée juste derrière lui, et la balance comme il peut en direction du mirage. Le manque de vigueur donne un aspect encore plus pitoyable à son action, l’objet retombe mollement à plusieurs pas de l’ombre sans même l'effleurer. Cet accès de colère réveille au moins le reste du corps et amène plus de fuel pour sa plaidoirie. Les justifications cherchent alors à s’empiler comme autant de pierres venues bâtir une tour imprenable. La chimie toujours détraquée ne lui permet pas d’analyser les sons qui lui échappent, de les mettre en perspective correctement. Les proportions de sa construction sont affreusement erronées. « Qu’est-ce que ça aurait changé que je te dise que j’étais revenu ? Et que le problème était à nouveau là ? Tu aurais fait quoi ? A part me renvoyer d’où je venais ? Tu as une solution peut-être ? » Sûrement pas. Personne ne pourra le délivrer de ce mal. Vérité qu’il a bien intégré, il ne nourrit aucun espoir futile, préfère autant s’arrêter sur les faits concrets. A savoir sa volonté afin de ne pas reprendre le cycle, à s’attaquer aux probabilités. « Je suis épuisé de fuir sans arrêt et de jouer avec ma chance. » Et comme pour marquer son acharnement, il se soustrait à toute proximité avec la blonde pour se tourner vers la baignoire, y prendre appui afin de se redresser. La première tentative est vouée à l’échec, les bras ne supportent pas le poids de sa carcasse. Il retombe aussi sèchement. Plus il butte contre cet obstacle, plus il s’obstine ironiquement en paroles encore. « Si c’est ça qu’il faut pour que je puisse rester ici alors tant pis. » Un second essai du même acabit, les coudes ploient avant même que l’ascension soit tout à fait amorcée. « Même si tu n’as pas l’utilité de ma présence, ce n’est pas le cas de mon fils. Il faut que j’apprenne à vivre avec d’une façon ou d’une autre. » A la troisième fois, il parvient à se hisser plus ou moins, en y mettant toute sa puissance restante, manque de se fracasser aussitôt contre l’évier, les doigts parviennent à s’y raccrocher par chance mais les jambes menacent de céder à tout instant. La vision trouble et le vertige saisissant l’obligent à considérer la chute imminente. « Aide-moi. » Qu’il s’entend réclamer depuis le fond de ses enfers. « S’il te plait. » La mimine s’active à son tour, cherche à virer tout le tissu superflu mais seul, avec une main disponible - l'autre servant à stabiliser sa posture bien médiocre, il ne parvient à rien, vacille juste dangereusement en continuant à frémir avec de plus en plus d’intensité.
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Message Jeu 17 Nov - 18:29

Eyes on fire
Les efforts se dispersent contre sa peau, rattrapée avant d’avoir réellement pu l’aider. Les doigts se nouent autour de sa main, glacés, un mauvais présage qui la fait se raidir sans oser résister. Le contact recherché la rend d’autant plus nerveuse, figée contre lui, à accepter l’étreinte maladroite réclamée à grands renfort de suppliques non verbales. C’est sa chaleur qu’il invoque, un maigre réconfort revendiqué à même sa peau, contre son cou, entre ses paumes. Au fond de sa poitrine, ça tangue trop fort, tiraillée entre l’envie instinctive de refermer ses bras sur lui, de céder pour de bon et de ne lui accorder qu’un réconfort passager. Mais le pragmatisme et la méfiance achèvent de maintenir la distance, elle se tient encore droite, incapable de plier et de ne lui offrir que la chaleur de son étreinte, à même le carrelage trempé de sa salle de bain. Ce n’est pas de ça dont il a besoin, quand bien même il lutte pour n'obtenir une chaleur dissipée bien vite, une fois qu’elle sera aussi trempée que lui. Elle répond autant à l’appel de la logique qu’à la peur qui bourdonne sous son crâne à son seul contact, incapable d’y réagir comme il aurait été normal de le faire. La terreur grouille encore sous sa peau, une démangeaison continue et dangereuse qui ne trouvera plus jamais d’apaisement, semble-t-il. L’esprit marqué au fer rouge par l’expérience. Le jet d’une bouteille en plastique, inattendu et ridicule, ne suffit pas à la faire sourire, ou même se moquer, ne lui tire qu’un sursaut inquiet, confrontée à l’imprévisibilité de ses mouvements, l’esprit encore embrouillé par la Beyla. Elle se prend de plein fouet son impuissance, recrachée entre ses lèvres comme autant de flammes dévastatrices, à lutter contre des forces qui le dépassent et l’enlèvent à son fils. Son prénom seulement suffit à la moucher, comme à s’aventurer sur un terrain qu’elle ne maitrise pas, sur lequel elle n’a aucun droit. Figée dans la même position alors qu’il essaie de lutter contre sa propre vulnérabilité, vaincre sa paralysie à lui.

Le regard posé sur son dos est froid, scrutateur, comme à attendre qu’il échoue et supplie, une fois confrontée au ridicule de sa position, mérite vraiment son aide quand il ne cesse de la repousser, combat de tous les instants dont personne ne ressortira gagnant. Ce n’est qu’une fois la demande passée la barrière de ses lèvres qu’elle finit par se porter à sa hauteur, glisser une main sous son épaule pour le soutenir, qu’il ne s’effondre pas à nouveau parce que ses jambes sont incapables de le porter. « Tu ne me protèges pas en disant rien, Malik. Au contraire. » qu’elle ponctue, la voix basse, lasse, sans savoir comment lui faire entendre raison quand tout s’effondre, dans le fond de son crâne. « Ce n’est pas parce que je n’ai pas conscience que tu es à Senja que ça peut t’empêcher de débarquer chez moi ou sur mon lieu de travail. Si j’avais su que tu étais là, j’aurais pu trouver des solutions, me faire héberger par quelqu’un, par exemple. » Sa voix manque un tremblement, l’esprit précipité aux devants des pires hypothèses, et des solutions bien dérisoires dont elle pourrait user. Mais ça ne semble jamais assez. Iels sont confrontés au pire, incapable de se faire confiance et de s’en remettre l’un·e à l’autre. Le conscientiser seulement suffit à lui tordre le cœur. « Tu ne m’as pas protégé. Tu m’as mis en danger. Alors arrête de te chercher des excuses, et assume que t’as merdé en préférant ne rien me dire. » Elle en lui reproche que son silence, et non son retour à Senja, incapable de ne pas comprendre combien un nouvel exil doit lui être insupportable. Et elle le sait aussi bien que lui, qu’il n’y a qu’ici qu’une réelle solution finira par se dénicher. Ailleurs, il n’existe que le vide et le silence.

Silence qu’elle s’accapare, refusant de lutter encore contre lui, y préférant les solutions dénichées tout contre sa peau, les doigts partis en quête des extrémités du tissu trempé pour l’aider à s’en dépêtrer. Le haut est d’abord passé par-dessus sa tête avant qu’elle n’attrape la serviette sèche pour l’y enrouler, glissant d’autorité les bouts dans ses mains pour qu’il les tienne de lui-même avant de faire coulisser le bas au sol, lui épargnant enfin le poids de ses vêtements humide. Une étincelle de tendresse se déniche enfin, glissant ses bras contre les siens pour le serrer un instant contre sa poitrine, toujours nichée dans son dos, incapable de lui faire face. « Ça va aller maintenant. » qu’elle murmure à voix basse, le nez contre son épaule, à espérer que son étreinte suffise à rappeler à lui un semblant de chaleur, qu’il cesse de grelotter et de craindre la morsure glacée de l’air frais. « On va sortir de la salle de bain et te mettre sous ta couette, tu seras bien au chaud et ça ira mieux, tu verras. » C’est autant pour se rassurer elle-même que le réconforter lui qu’elle disperse quelques paroles encourageantes, sans savoir comment s’accaparer un rôle qu’il lui a attribué par défaut. A devoir l’aider quand elle ne sait s’aider par elle-même. L’impression de faillir lui colle à la peau, comme si elle ne pouvait qu’échouer, et qu’il valait mieux se soustraire au besoin qu’il exprime, détourner le regard et s’en aller pour ne surtout pas à se confronter à sa vulnérabilité, lui faire défaut quand il aura le plus besoin d’elle. Les premiers pas sont maladroits, à essayer de le faire avancer quand il ne semble chercher qu’à s’accrocher un peu plus à elle, récolter un semblant de chaleur à même sa peau, à chercher une solution éphémère sans reconnaitre le chemin sur lequel elle le mène. D’autorité, il est relâché près du lit, déposé bien maladroitement, la couette ouverte pour l’accueillir, à l’inciter à s’y réfugier sans être capable de lui imposer quoi que ce soit. « Et on s’expliquera plus tard, mais pas tant que tu te ne seras pas reposé, histoire que les effets de la Beyla passent pour de bon. J’ai autre chose à faire que de m’épuiser contre toi quand tu n’es pas en état d’entendre raison. » C’est sa propre détresse qui parle, se traduit en geignements piteux, quelques balbutiements plus apeurés que déterminés. Elle ne supporte pas l’idée de se confronter aux usages de la drogue, avise déjà les dommages sur son comportement, prie en silence pour que la Beyla cesse seulement de faire effet et que le reste de la nuit soit plus doux. « Est-ce que tu as une bouillotte ? Et de quoi faire du thé ou une infusion ? » Les solutions se dénichent un peu désespérément, désemparée devant les faits. L’inconfort enfle dans sa poitrine, lui écrase les poumons sans jamais qu’elle n’ose le regarder pour de bon, chercher l’honnêteté dans le fond de son regard, y dénicher un semblant de compassion quand mille reproches bourdonnent sous son crâne et refusent de se taire.  
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Malik Mizrah
Malik Mizrah
humanité embrasée
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Arrivée : 22/08/2020
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Thèmes abordés : violence, meurtre, maladie
Infos RP : 2/3
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Points : 3106
Eyes on fire — Malik Gsys
Âge : 38 ans
Occupation : (Dealer & Co-gérant du Wonderland) Promesses d'allégresse ou de puissance au bout des doigts,, il se fraie un chemin entre les ombres et tente d'élargir ses activités.
Statut : (Célibataire sur le papier) Les projets avortés et le nom rayé dans la marge lui assuraient la captivité. Désillusion tatouée à même la peau, encre qui perd en intensité alors que le troc des souvenirs a bien débuté. Ils s’apprivoisent à l’abri de l’indiscrétion et il ignore encore que Maja prend tout l’espace que le temps et le retrait ont libéré à ses côtés.
Famille : (Neutre) Position ambivalente réacquise par les circonstances, anciennemment affilié à la Tourmente.
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Message Dim 20 Nov - 21:56

Eyes on fire
TW : Drogue (Beyla)
La carcasse vibre de mal être, tient si mal en place. Il incarne l’instabilité, accroché à l’évier, n’observe même pas le reflet de sa dépravation, nez penché sur le fond de la faïence en quête d’une vérité absente. La fatigue supplante le ridicule de l’instant. Sa dignité ébréchée n’est pas ramassée par les mains qui le saisissent, l’accompagnent et œuvrent à son rétablissement. Les mots sont particulièrement rudes, tranchants, animés par une émotion vive et négative. Elles acculent ses bonnes intentions, les réduisent à néant. Ça n’empêche pas l’orgueil de recracher sa dernière bravade dans la direction opposée. Une pensée sincère qu'il a retourné cent fois quand l'insomnie s'étendait‧ Rien, ni personne ne pourrait jamais l’arrêter car c'est une force qui les dépasse qui agit et qui l'investit. Les yeux de la bête se trouvent partout en ville et l’auraient débusquée éventuellement. Autant de certitudes qu'il n'ose pas lui révéler entièrement, de peur qu'elles la brisent. « Tes solutions auraient été dérisoires de toute façon. » Les accusations sont rejetées en bloc, incapable dans son état de les intégrer. Les excuses attendues meurent dans un accès de pragmatisme, alors que la difficulté ne cesse de se réinventer et ça, malgré le soutien apporté. Le contact entretient la douceur par chance mais génère ironiquement une douleur qu’il n’aurait pu anticiper. Désinhibé par l’ingestion de Beyla, Malik se reconnecte à ses battements incohérents, sustente une drôle de dépendance, à la désirer plus proche que jamais pour se rassurer. Il chercherait ses bras sans difficulté si ses mouvements pouvaient se coordonner correctement. L’envie de se réfugier tout contre elle ne tient même plus au fait de se réchauffer. Jusqu’à quand pourra-t-il encore seulement profiter de sa proximité ? Sa présence reste soumise à conditions, elle disparaitra dès qu’il sera en état de se gérer. Et il compte bien l’y encourager. Ça ne rend pour autant pas la séparation plus simple à appréhender alors qu'il vient à peine de la retrouver.

Son mutisme ne rend pas justice à la foule d’émotions qui se disputent le terrain quand elle resserre son étreinte autour de lui, souffle sur sa peau glacée autant de tendresse qu’il n’a pas méritée. Ses mains se contentent de se resserrer autour du lien créé, de le revendiquer plus égoïstement encore, de le conserver jalousement pour lui comme une possession bien trop précieuse pour être quittée un seul instant des yeux. Ce réconfort apporté ne suffit néanmoins pas à chasser les appréhensions, à atténuer les traumatismes passés. Il ne répare pas les dégâts et ne dure jamais assez. Le trentenaire s’agrippe à elle autant que possible durant l'ascension vers la pièce d'à côté, ne la relâche que quand elle en émet le souhait, atterrit dans ses draps avec un brin d’amertume. Subitement avide d’affection, il se retient de justesse de la rattraper avant qu’elle ne s’écarte pour l’obliger à s’allonger à ses côtés. Plus sagement, il se coule sous sa couette, la remonte jusque sous son menton en grelottant toujours désagréablement. Les propos tenus par son interlocutrice lui passent très vite, trop vite au-dessus de la tête, autant de reproches latents qu’il n’a pas la force d’écouter et de comprendre. La tête s’enfonce déjà fermement dans les oreillers quand les solutions sont écartées. « Non. Je n’ai rien de tout ça. » Aucun placard vraiment rempli, son retour trop précoce et la panique bien trop intense pour qu'il se soit intéressé à ces considérations quotidiennes. Les lèvres veulent lui articuler ces faits avant qu'elle ne les découvre par elle-même mais au même moment, son attention est capturée par la silhouette s’étant extirpée avec eux de la salle de bain. Les contours en deviennent incertains, ça se brouille par endroit et génère une vague de nostalgie.« Hamid… » Qu’il murmure alors en direction du mirage. Son vieil ami se contente d’un signe de tête alors que sa peau gagne en transparence. « J’espère qu’on ne se reverra pas de sitôt. » L’au revoir s’évanouit dans les tréfonds de sa conscience intoxiquée en même temps que la vision. Le vide se réapproprie l’espace, la drogue reflue définitivement. Cette retombée le recrache plus vide encore, dénué de toute énergie. Les paupières papillonnent alors que la chaleur grimpe peu à peu, dôme protecteur qu’il a rejoint et qui le plonge dans une somnolence un peu trop confortable. Il pourrait s'endormir en un instant. Sauf qu'un sursaut d’inquiétude l’oblige à ouvrir ses yeux plus grands,  décharge d’adrénaline subite. « Je ne peux pas m’endormir. Je ne sais toujours pas si ça facilite le processus. » Aucune de ses observations n’entend infirmer ou affirmer le propos. Ils ne seraient pas trop de deux pour tout analyser, songe-t-il alors. Une main sort de son cocon pour pointer un carnet déposé sur la table lui servant à travailler le bois. « J’ai pris des notes chaque jour, de tout ce que je me rappelais, tout ce qui m’est arrivé. » Son aide est réclamée une nouvelle fois, d’une manière bien plus détournée.

Implication entière qui s’est bien manifestée différemment durant son errance. La journaliste maintenant le contact téléphonique pour ne rien louper. Plus simple de s’apprécier à cette distance, sans avoir à craindre la moindre perte de contrôle. Alors que la torpeur revient consumer sa pensée, l’interpellation s’en fait plus personnelle, presque une supplique pour obtenir son attention. « Maja… » La fatigue pèse, l’oblige à congédier l’horizon. « Tu aurais préféré que je reste loin, n’est-ce pas ? » Cette réalité reste douloureuse à accepter. « Tu n’es pas obligée d’être là, de rester ici. De risquer quoique ce soit. Tu ne me dois rien. Surtout pas après ce qu’il s’est passé. » Le reste s’effondre sur lui-même, même plus la force d’aligner correctement ses idées ou de placer les sons les uns à la suite des autres. « Si je t’avais dit que j’étais rentré… » Il sombre peu à peu, lutte vaguement encore. « Dans tous les cas, l’issue n’aurait pas été… » Et l’inconscience l’emporte sur cette sonorité pour une durée indéterminée. Ce n’est qu’au détour d’un cauchemar, œil gigantesque le fixant, le jugeant depuis le fond de l’océan, qu’il émerge abruptement. Sursaut qui lui fait rejeter ses couvertures immédiatement. Le contrecoup de son excès lui injecte alors une toute nouvelle bouffée délirante. La sueur dégringole de ses tempes quand le jeu des illusions reprend mais cette fois-ci, il est marqué par sa principale lubie. Autant de tentacules s’étendant sur le parquet, provenant supposément de sous le lit. Le surréalisme de la situation n’effleure pas sa cervelle détériorée. La terreur l’oblige à retrouver sa dureté coutumière, le regard fou se perd sur sa comparse immédiatement. « Mon arme ? Où est mon arme ? » Le corps bascule tout aussi soudainement. Assis au bord du matelas, l’aliéné implore déjà à son vis-à-vis de croire à son univers parallèle. « Elle est là. Elle est ici. La créature. » Ne peut-elle voir les appendices se faufiler jusqu’à la table pour en saisir les pieds ? « Mon arme, Maja. » Qu’il souffle déterminé, convaincu de devoir l’abattre avant qu’elle ne se décide à les attaquer.
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Maja Lindholm
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Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Lun 21 Nov - 19:43

Eyes on fire
La distance se creuse trop facilement, en devient dangereusement familière. C’est douloureux de constater à quel point il est plus rassurant de s’éloigner que de se tenir près de lui, le serrer dans ses bras, quand autrefois, elle se serait nichée contre lui, sous les draps. Mais la peur est épineuse, la rappelle à l’ordre, autant de frissons venus lui rappeler le danger qui couve et ne cessera peut-être jamais de les menacer. Les quelques pas qui l’en séparent paraissent dérisoires, mais néanmoins nécessaire pour respirer à nouveau, relâcher un semblant de pression, conscientisant seulement maintenant à quel point elle s’était tendue, crispée. Elle reprend soudain pieds avec elle-même démangée par l’humidité de ses genoux et de son pull, la tête bourdonnante, à encaisser sa propre chute maintenant qu’il est à l’abri, au fond de son lit. La suite incohérente du propos lui tire seulement un froncement de sourcils, incapable de comprendre pourquoi ce nom est soudain évoqué. « Hamid ? » Mais sa question meurt dans le silence qui suit, n’obtient jamais aucune réponse, sinon que les suppliques désespérées d’un homme condamné à se craindre lui-même. L’apparente somnolence lui tire plus d’une inquiétude alors qu’elle pris tout bas pour qu’il finisse seulement pas céder au sommeil réparateur, que ça suffise à panser ses plaies et étouffer les effets de la Beyla. Comme si se concentrer sur ce problème-ci pouvait vraiment minimiser le reste. « Tu tombes de sommeil. Tu ne vas pas t’empêcher de dormir pour l’éternité. » qu’elle soupire, les yeux soucieux en le contemplant, dans sa plus tendre vulnérabilité, réfugié en grelotant sous sa couette. Elle l’abandonne là pour se saisir du carnet désigné, le feuillette déjà sans perdre de temps, analysant les quelques pages remplies de son écriture. Mais il la rattrape avant que la fuite ne soit réellement amorcée au cœur de son récit, la voix morcelée par la fatigue, un semblant d’émotion qui ne se serait pas dévoilé dans d’autres conditions. Ça la frappe en plein cœur, autant de regrets que de peine qui s'amoncèlent et menacent de déborder, de lui serrer la gorge et de la rendre muette. Les quelques mots croassés d’une voix tendre ne suffisent pas à retranscrire l’ampleur de son ressenti, tiraillée entre l’affection sincère et entière, et la peur qui s’est glissée sous sa peau, terriblement préoccupante. « Arrête de jouer aux idiots, Malik. Bien sûr que je ne préfère pas que tu sois loin. » Mais il ne s’agit plus de ce qu’elle veut depuis bien longtemps. Peut-il seulement le conscientiser, que son cœur n’a rien de raisonné ? Si elle acceptait seulement de se fier à une idée rationnelle, ce serait elle qui se serait exilée loin de Senja pour ne plus jamais revenir, travaillant loin de le menace que sa vie seule a finit par représenter, se réfugiant là où rien ni personne ne pourrait venir la chercher. Mais elle recherche encore le contact de sa terre natale, la proximité de Malik, ira jusqu’à déterrer les pires secrets de l’île même si cela signifie se mettre en danger ; incapable de choisir une solution réellement rassurante.

C’est cette même détermination qui la garde dans cette pièce alors qu’elle aurait tout aussi bien pu assumer que son devoir était rempli. Mais c’est se rassurer elle-même que de demeurer là alors que le sommeil l’emporte, l’observer du coin de l’œil pour savourer un instant de calme au sein même de la tempête, sa proximité sans qu’il ne se mue soudain en danger imprévisible. Quelques dispositions sont pourtant prises, le verrou aussitôt ôté pour lui permettre une fuite facile, s’il venait à céder sa conscience à la créature hideuse étendant ses tentacules dans les consciences ébréchés de la population de Senja. Une fois les pieds secs, elle est aussitôt rechaussée, attrape sac et manteau pour les garder à portée, choisissant à escient de placer sa chaise du côté de la porte en s’installant à la petite table, capable de garder un œil sur le lit tout en ouvrant le carnet de Malik. L’attente se mue en prise de notes effrénées, à notifier tous les indices dispersés par l’exilé, user des éléments les plus importants pour confirmer ses précédentes informations, mises en commun avec celles de son frère. Le constat le plus évident, est bien que le mal vient de Senja et de Senja seulement, et que s’éloigner sauvegarde de l’influence de la créature, si son retour en ville a suffit à le faire retomber sous sa coupe. Ce serait mentir que de dire qu’elle n’a jamais rêvé de le retrouver loin de Senja, à l’abri de leurs maux, se soustraire à l’île pour retrouver un semblant de proximité ; et il ne fait que confirmer par ses observations que loin d'ici, iels seraient à l’abri. Elle est mise face à ses propres contradictions, la poitrine douloureuse, les yeux rivés sur des mots qui ne lui appartiennent pas, et finit par refermer les carnets, un sanglot coincé dans la gorge. Le temps se meuble en attrapant un livre sur une étagère, le nez plongé dans les pages, incapable d’essayer de dormir, quand bien même il parait si calme dans le fond de son lit. Trop calme pour qu’elle y croit réellement. La méfiance ne s’en va jamais vraiment, la tiendra bien éveillée le temps qu’il faudra. Les insomnies lui sont trop familières, soufflées par une peur aiguë, à guetter les ombres et refuser de trouver le sommeil quand tout lui apparait comme une nouvelle menace.

La nuit ne manque pas de voir ressurgir un démon de plus. Son réveil soudain lui tire un sursaut, la chaise racle contre le parquet. C’est instinctif, de se dégager, prête à bondir, de souffler d’un air inquiet, la cœur cavalant dans sa poitrine, quand le reste de la débâcle s’amorce. « Quoi ? » Sa demande la heurte aussi férocement que la créature qu’il évoque, la terreur l’avale tout cru, la recrache tremblante et nauséeuse, l’esprit piqué par la détresse. La main plonge presque aussitôt dans le fond de son sac, se referme comme pour se rassurer sur la crosse de son arme alors que le sang battant à ses tempes manque de l’assourdir. A-t-il un second revolver, dissimulé dans l’appartement ? « Ne t’avise pas de toucher une arme. » Elle aurait voulu être plus convaincante, mais sa voix tremble aussitôt, les yeux luisants d’une terreur mal contenue. C’est à pas prudent, sans oser faire de gestes brusques, son arme en main, qu’elle se relève, incapable de savoir d’où provient réellement la menace. « Comment ça, elle est là ? Dans ton esprit ? Tu la sens prendre l’ascendant ? » La curiosité la démange aussi fort que la peur. Si seulement c’est le cas, il ouvre une nouvelle porte à ses déductions. Pourrait-il être conscient, d’une certaine façon, lorsque la créature prend l’ascendant ? La mémoire effacée seulement une fois que l’étreinte se relâche ? L’espoir qu’elle a osé murmurer à Ulrik, presque honteusement, qu’il ait pu la reconnaitre pour se réveiller et éviter le pire en devient plus oppressante encore. Mais le danger n’en est pas moins pressant, l’agite assez pour qu’un cri de panique n’émerge. « Répond-moi, Malik, bordel ! » La détresse hurle au fond de sa gorge, lui tire les cordes vocales, en devient douloureuse. « Qu’est-ce que tu racontes ? Elle n’est pas dans cette pièce et ce n’est pas une arme à feu qui te permettra de lui échapper, de toute façon ! » L’incertitude lui retourne le cœur, referme ses doigts sur son arme, comme si s’y accrocher pouvait suffire à l’ancrer à la terre ferme avant de dériver pour de bon. Les hypothèses s’entrechoquent sans trouver de réelles finalités, elle le craint lui autant qu’elle craint sa propension à vouloir mettre fin au chaos en retournant son arme contre lui. « Explique-moi ce qu’il se passe, s’il te plait. » qu’elle supplie finalement d’une voix tremblante, terrifiée, à tanguer sans savoir quelle direction prendre, s’il ne serait pas plus sage seulement de s’effacer derrière la porte, de prendre la fuite et de le laisser seul face à ses démons.
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Message Mar 22 Nov - 18:02

Eyes on fire
TW : Drogue (Beyla)
Le chaos s’installe, repeint intérieur et extérieur. Rouge carmin pour habiller les démons qui émergent depuis sa position. La cohérence fissurée, ne permet plus à l’aliéné d’apprécier les rebondissements à proximité. Maja devient un élément inoffensif au mieux, une personne à préserver au pire. La menace qu’elle incarne subitement ne l’effleure à aucun moment. L’œil ne se braque pas sur l’arme qu’elle brandit dans les premiers temps, s’évertue plutôt à se fixer sur les tentacules qui continuent à lui frôler les chevilles, à s’étendre toujours plus loin dans le studio, sous la table, près de la cuisine. L’effroi génère une toute nouvelle fièvre que les interrogations de la journaliste entretiennent allégrement. L’urgence agit à la manière d’une foule le propulsant au-devant d’une scène bondée, attention dérangeante pour l'introverti qui ignore tout de ce qu’on attend de lui. Lui n’a pas le loisir de se montrer inattentif, le luxe de rassurer son public. Le corps s’élève maladroitement, frémit d’ardeur face à la menace. Les requêtes oppressantes de son interlocutrice percent son incompréhension un bref instant, moustique qui continue à bourdonner désagréablement dans son oreille et qu’il voudrait pouvoir écraser avant de laisser le son lui faire perdre ses restes de patience. La riposte est rude, alimentée par une fureur étrange. « Tu es aveugle ? Elle est là ! Ici, présente, physiquement. » Comment ne peut-elle comprendre, voir ? La carcasse bascule vers l’avant, se rattrape à la table rapidement alors qu’il est convaincu d'avoir trébuché contre l’un des appendices repoussants de la créature. Cette vision n'a rien de sensé et s’il prenait le temps de la réflexion, chassait le trouble pour s’armer de pragmatisme, il reprendrait enfin pieds avec la réalité. A la place, le désorienté préfère encore planter son talon dans ces chimères, croit nuire à la chair monstrueuse alors et non au parquet élimé. Malgré les vérités voilés, le malfrat pense s’accorder le courroux de la bête. Ca s’enroule alors autour d’un pied, il pourrait jurer sentir la pression contre sa cheville, sensation visqueuse insoutenable. Les hallucinations se donnent les moyens pour se rendre convaincante, attaquent le système nerveux plus dramatiquement encore.

La peur augmente le volume de la voix, lui qui ne l’élève jamais, privilégie le ton tranchant aux hurlements jugés dégradants, se retrouve à scander ses ordres avec dureté. « Mais tire, bon sang ! Qu’est-ce que tu attends ? » Le regard fou cherche de quoi trancher les différents éléments lui enserrant les jambes désormais. La fourchette trainante ne fait pas tout à fait l’affaire, lui permet tout juste de piquer un morceau de manière futile. Il se débat contre des liens invisibles dans la foulée, remuant les guiboles comme il peut, s’en sort finalement sans trop savoir comment et fonce alors directement sur les tiroirs des placards. Le couteau le plus imposant en échappe, tient bien dans le creux de sa main. Présence réconfortante qui lui donne une fausse impression de contrôle et de pouvoir. Il le plante immédiatement dans le plan de travail à côté de lui, là où l'une des illusions s'est attardé. Le camé répète le geste deux fois avant de jeter son arme contre le mur opposé. Alors que la lame s’enfonce dans la cloison, le mirage s’efface abruptement, quitte sa vision sans explication. Les paupières se referment à plusieurs reprises, tentent d'établir une vérité tangible avant que d’autres ombres se manifestent autour de la table, autant de visages familiers dans un décor peu commun. Les mots volent en israélien immédiatement, autant d’accusations justifiées, bien trop réalistes. Il ne sait pas expliquer en quoi cette scène est plus cruelle et plus terrifiante que la précédente, matérialise des peurs sévèrement enfouies. Entre deux réprimandes, alors qu’il prolonge en silence son affolement, le cerveau le supplie de réagir. La poitrine se soulève de manière précipitée, réclame un air manquant. La panique s’empare de ses poumons, phénomène qu’il n’a pratiquement jamais expérimenté par le passé. Dans un sursaut de lucidité – croit-il du moins, le criminel quitte sa tétanie éphémère pour jeter sa tête dans l’évier de la cuisine, actionne le jet glacé et reçoit son horrible morsure contre son crâne. La douleur est immédiate, a le mérite de disperser les prémices d’une crise d’angoisse. Il s’immerge si vivement sous les flots qu’il avale sans le vouloir l’eau à plusieurs reprises, le recrache dans la foulée en suffoquant horriblement.

Le robinet est refermé après quelques minutes de torture auto-infligée. Les cheveux dégoulinent dans la nuque et contre le torse quand il se redresse finalement. Sensation insupportable qui est reléguée au second plan car le calme s’est bien réinstauré pour l’instant autour de lui. Sa propre folie gagne en perspectives dans la quiétude apparente. Il se souvient avoir ingéré la Beyla, en déduit la suite sans difficulté. La dignité est ébréchée trop voracement pour qu’il ne commente pas l’instant. « Tu vois pourquoi tu devais partir. » Les relents de terreur continuent à infecter le fond de la voix, faiblesse le dérangeant excessivement, le poussant à effectuer les premières enjambées vacillantes jusqu’à la salle de bain encore inondée. « Ne range pas ton arme et surveille la porte. » Qu’il lui demande encore avant d’arracher quelques vêtements à sa commode. La flotte sous ses pieds nus aggrave la nouvelle vague de froid éprouvée. Il se remet à grelotter, essore rapidement ses cheveux, enfile ses fringues à vitesse hallucinante tandis que de nouveaux mirages émergent du fond de la baignoire, d’autres dangers provenant de fonds marins insoupçonnés comme autant d’alliés de la pieuvre qu’il a traquée. Ce n’est pas réel, ça ne peut l’être. Il se le répète un millier de fois avant de revenir dans la pièce principale, le pull épais enfilé sur le trajet. La migraine rend la pensée, déjà si déconstruite, encore plus compliquée à articuler.

Toujours bien fébrile, le criminel cherche à ignorer toutes les autres manifestations de son aliénation mais les retombées de la drogue ne lui permettent pas le répit. Les anciens contours retrouvent ainsi leur place, attablés, prêts à reprendre là où la narration a été laissée. Mère, père, frère, fils, ils sont bien tous présents pour le juger, procès mené uniquement dans son esprit, matérialisé de manière crédible sous ses globes apeurés pourtant. Le revers de ses péchés exposés avec les sons qui crèvent et achèvent l’estime qu'il pouvait encore se porter. Autant de traits qu’il aurait rêvé retrouver et qui symbolisent seulement ses échecs répétés désormais, le déshonneur porté. Le regard hagard figé encore sur les sièges résolument vides, il s’exprime plus pour se sortir de ces convictions viciées que pour réellement communiquer. « Ça ne s’arrête pas. » Et ça n’est pas réel, n’est-ce pas ? Les yeux trouvent leur point d’ancrage du côté de la seule témoin tangible. Il s’en approche alors subitement, déverse dans son sillage de longs sillons, transportant avec lui les ravages opérés dans la salle d’eau. La supplique l’interpelle avant même qu’il ne l’ait rejointe. « Parle-moi, crie s’il le faut. Ou frappe-moi, peu importe. Mais fais quelque chose, s’il te plait, je vais devenir fou. » Mais avant qu’elle ait pu accepter ou refuser cette demande, il attrape la poignée de la porte et ouvre aussi facilement l’entrée. « Il faut que je sorte d’ici. » Aussi vite, il atterrit sur le palier, pieds nus, s’expose à d’autres risques se faisant. Car la chimie détraquée n’a pas fini de le harceler.
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Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 39 ans.
Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Jeu 1 Déc - 16:53

Eyes on fire
Dans la nuit se dissimulent encore trop de démons aux sourires sordides, sortis des ombres au moment même où s’apercevait enfin une lueur d’espoir. Quand la dérive parait enfin toucher à sa fin, une vague plus destructrice encore vient pour le submerger, l’entrainer encore plus loin, l’éloigne autant d’elle que du rivage.  Le poids de la solitude ne lui a jamais paru aussi lourd à porter qu’en cet instant, à l’observer combattre quelque chose qui ne peut pas être combattu. C’est douloureux, de le voir lutter contre lui-même, se heurter à des menaces invisibles, noyé sous le poids de ses délires, des illusions que la Beyla a appelé à son esprit. C’est douloureux et terrifiant, et cette même terreur suffit à la tenir loin, lui épargner un pas en avant, de tendre une main qui finira immanquablement mordue jusqu’à l’os. L’empathie ne suffit pas à aller au-delà de la peur qui lui tapisse le crâne et corrompt le moindre raisonnement nerveux. Chaque nouveau geste vient gratter au plus profond de son esprit, tire sur les cordes abimées de ses peurs, usées par l’expérience. Quand elle pensait avoir déjà touché le fond, il lui démontre qu’au contraire, il est toujours possible d’aller plus loin. Les doigts tremblants et la gorge nouée, la poitrine infestée d’un vide intersidéral et terriblement froid, elle se recule comme pour se protéger, s’échapper avant que ce ne soit contre elle que ses chimères l’orientent. Il délire, trébuche, aboie des ordres insensés, se démène et s’agite, frappe le vide, en proie à une frénésie qui s’attaque à ses nerfs à elle, manque de lui faire rebrousser chemin pour de bon, et de claquer la porte derrière elle. Mais bien malgré elle, elle se tient droite et tremblante, dos au mur contre lequel elle s’est retranchée, à contempler le désastre commandité par la Beyla. La lutte contre des ennemis imaginaires ne se suffit plus d’un pied, s’empare d’un couteau, luisant et menaçant, assez terrible pour lui faire imaginer le pire. La fuite s’amorce d’une main sur la poignée, à demi entre-ouverte quand l’arme se plante dans une cloison, que le silence finit par reprendre ses droits, le laisse immobile au milieu de la pièce, à orienter son regard vers la table sans paraitre vraiment la voir. « Malik ? » qu’elle appelle d’un murmure désespéré, un pied presque déjà à l’extérieur de l’appartement, à moitié rassurée qu’il n’ait fini par poser l’arme pour se figer, trop silencieux pour que ce n’en soit pas inquiétant pour autant. Elle tangue entre deux mondes, à craindre de rester ici autant qu’elle craint de le laisser seul, la cage thoracique frappée d'un tambour affolant, le cœur lancé à vive allure, si douloureux qu’elle jurerait qu’on lui frappe la poitrine à coups de marteau.

L’instant se brise d’une énième impulsion, il coupe court à la débâcle d’un geste tout aussi insensé, finit la tête sous l’eau, prêt à s’y noyer si ça pouvait mettre fin à son calvaire. Et la peur d’un énième geste inconsidéré suffit à lui faire refermer la porte, garder un œil sur les risques qu’il encourt sans même paraitre le notifier, prête à bondir vers lui au premier signe indiquant qu’il serait allé bien trop loin. Mais en se relevant, le calme arboré suffit à piétiner l’envie d’aider, la suffisance retrouvée dans le fond de sa faiblesse la rejette plus loin encore, creuse la distance sans qu’elle ne sache plus comment atteindre l’autre côté. « Tu vois pourquoi tu ne devais pas ingérer de Beyla. » qu’elle ponctue, furieuse, en l’observant se réfugier dans la salle de bain. Malmenée entre son amour propre et son affection, la terreur et le besoin de s’assurer qu’il ne se précipite pas aux-devants d’un énième danger, elle reprend son souffle une fois seule, la lèvre tremblante, à ne plus savoir si elle voudrait seulement en pleurer ou hurler de rage. Elle tourne en rond, le pas trop vif, à extérioriser un torrent d’émotions dévastateur, auquel elle ne sait donner corps sans se calciner elle-même. Animé par autant d’inquiétude que de fierté, à pousser l’esprit de contradiction jusqu’à refuser d’écouter tout ce qu’il aurait pu dire. L’arme fini au fond de son sac et elle croise résolument ses bras sur sa poitrine, comme si ça pouvait seulement aider à lui donner de l’assurance quand tout s’effrite autour d’elle. Il n’y a plus rien auquel se raccrocher. Et il se fait un devoir de le lui rappeler, l’air hagard en émergeant de la salle de bain, aussi trempé qu’à son premier passage, à observer sa table comme s’il la redécouvrait encore, à voir ce qu’elle ne voit pas, l’esprit corrompu par la drogue. Autant de points inquiétants qui renforcent sa méfiance, lui font amorcer un mouvement de recul quand il s’élance dans sa direction avec des demandes frénétiques et terrifiantes. « Malik, je ne vais pas te… » La contestation meurt pourtant dans le vide, une fois la sortie gagnée, et un hurlement de rage ne suffit pas à la convaincre de demeurer ici.

Dans les escaliers résonne le bruit de leur course-poursuite, à essayer de le rattraper et de l’interpeler avant qu’il ne débouche dans la rue, le cœur malmené par la terreur. Elle manque de se tordre une cheville sur une marche, claudique sur quelques mètres avant de se remettre à courir derrière lui, essoufflée une fois en bas des marches et persuadée d’avoir à le rattraper dans la rue. Mais il s’est figé devant la porte, étonnement, et elle ne tient pas plus à en comprendre les raisons, se précipite déjà devant lui comme si ça pouvait seulement suffire à le dissuader de s’aventurer au-dehors. « Ok, ça suffit les conneries, tu vas m’écouter, maintenant. » Les yeux brillants d’autant de peur que de rage, elle le contemple un moment, le ton trop tranchant pour traduire l’ampleur de l’inquiétude qui tambourine dans sa poitrine. La sollicitude est troquée par une brusquerie un peu trop vive, quand ses mains finissent par encadrer son visage, ne pas le laisser échapper à son regard et se focaliser seulement sur elle. « Regarde-moi, Malik, regarde-moi, juste moi. » La détermination prend une forme nouvelle, tiraillée entre le besoin de le rassurer et que le supplice cesse pour de bon, trop éprouvée par l’épreuve. « Je suis avec toi, et je suis réelle, et il ne t’arrivera rien tant que je serais là, ok ? Ça va s’arrêter si tu m’écoutes et que tu me fais confiance. » qu’elle ponctue sans jamais cesser d’appuyer ses mots d’un regard ferme et décisif, incapable de le laisser s’échapper une nouvelle fois. La fatigue se mue en colère sourde, grignotée par l’hiver et une froideur nouvelle dans sa voix. « On est dans le hall de ton immeuble, en bas des escaliers, il n’y a personne, il n’y a que nous, aucune menace, aucune créature, rien que nous, et tout va bien se passer, je te le promets. » La voix tremblante, elle éructe trop vite ses mots sans reprendre son souffle, incapable de savoir comment le rassurer à propos de quelque chose sur lequel elle n’a aucune emprise. Là où elle aurait voulu aider, elle constate seulement son impuissance. « C’est seulement les conséquences de la Beyla, Malik, et je te jure que ça va finir par s’arrêter, ça s’arrête toujours. Mais ce n’est pas en sortant de ton appart, pieds nus et complètement trempé, que tu vas résoudre les choses. Ça risque même juste de les empirer. » Tu m’écoutes ? qu’elle l’interroge du regard, avec l’impression périlleuse de parler dans le vide, de s’adresser à lui sans qu’il ne puisse seulement l’entendre. Elle puise une force insoupçonnée de sa propre terreur, piétine la conscience aiguë d’être bien trop proche de lui, face à lui, comme il y a trop longtemps qu’iels ne l’ont pas été. La dernière fois que leurs visages se tenaient aussi proches, elle avait failli mourir de ses propres mains. C’est se faire violence que se concentrer seulement sur les risques à lui éviter et se persuader qu’elle ne risque rien, elle. Camper sur ses jambes et tenter seulement de le raisonner.  « On va fonctionner très simplement. S’il y a quoi que ce soit qui apparait, tu me dis, je regarde, et je te confirme si c’est réel ou non. La créature, par exemple, n’était pas réelle, elle n’était pas présente dans ton appartement, donc tu n’as pas à lutter contre elle et on peut rentrer l’esprit tranquille. » Ça se fêle trop facilement, elle peine seulement à reprendre son souffle entre ses mots, le cœur retourné par une panique intériorisée, mais pas moins dévastatrice. « Tu me fais confiance ? » Elle aurait voulu le lui ordonner, le lui imposer, si seulement ça avait été en son pouvoir. Mais elle n’est capable que de trembler en maintenant son visage entre ses mains et en espérant lui faire entendre raison, qu’il lui prouve qu’il n’est pas perdu pour de bon. « J’ai besoin que tu me fasses confiance, Malik. S’il te plait. »
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Occupation : (Dealer & Co-gérant du Wonderland) Promesses d'allégresse ou de puissance au bout des doigts,, il se fraie un chemin entre les ombres et tente d'élargir ses activités.
Statut : (Célibataire sur le papier) Les projets avortés et le nom rayé dans la marge lui assuraient la captivité. Désillusion tatouée à même la peau, encre qui perd en intensité alors que le troc des souvenirs a bien débuté. Ils s’apprivoisent à l’abri de l’indiscrétion et il ignore encore que Maja prend tout l’espace que le temps et le retrait ont libéré à ses côtés.
Famille : (Neutre) Position ambivalente réacquise par les circonstances, anciennemment affilié à la Tourmente.
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Message Dim 11 Déc - 17:19

Eyes on fire
TW : Drogue (Beyla)
Les marches s’envolent presque sous ses pas empressés, râpent la plante des pieds. Dans son dos, les sons significatifs entrainent le déchainement des pulsations. Pourchassé, devenu incertain quant au décor ondoyant sous la coupe de son esprit fragmenté, le fugitif pressent une énième tragédie. Elle se façonne entre le troisième étage et le rez-de-chaussée, roman en treize chapitres qui définit sa perte. Par chance, la sortie se dessine, perce son obscurité comme une lueur tant espérée. Échappatoire qui se dérobe aussitôt pourtant. Derrière les vitres sales, fissurées par endroit, le monde se réinvente. Svart cède la place à Jérusalem, accueille ses milles dangers, autant d’yeux de l’autre côté pour le scruter sortis du néant, autant de visages familiers le traquant, attendant qu'il sorte du bâtiment pour le cueillir, l'embarquer. Il se voit forcé de reculer d’un pas, s’imagine se planquer sur le côté pour qu’on ne puisse pas évaluer ses traits mais la silhouette déjà oubliée l'ayant traqué réussit à se réimposer. Le regard fou s’autorise une incursion dans le ciel troublé, brouillard voilant le bleu à collecter. L’air hagard trouve son écho dans la dégaine particulière, la sueur dégringole des tempes, les vêtements collent désagréablement à la peau. Le sens même de la scène lui échappe à lui aussi, il se sent piégé entre deux univers incompatibles, bout de sa vie d’avant entrant en collision avec son présent décousu. Les mirages l’oppressent, même s’il ne les discerne plus totalement, se contente d’en deviner le chuchotement. Sa complice tente de les dissiper, se rapprochant doucement pour en appeler à sa raison mais cette dernière continue à manquer à l’appel, se carapate sous des couches de terreur mal contenues. Les voix qui n’appartiennent qu’à sa paranoïa, résonnent avec plus de force à l’intérieur, le poussent à se déroger au contact tendre de la trentenaire, à la chaleur de ses paumes contre son visage. Les doigts grimpent pour se faire, les arrachent de sa peau alors que deux, trois pas sont pris en arrière.

La méfiance caractérise alors l’échange, contamine les orbes portés dans sa direction. « Je ne sais même pas si tu ne sors pas de mon esprit toi aussi. Tu es apparue en même temps que le reste. » Sa logique bancale demeure affreusement cohérente pour sa conscience en pleine dérive. Une foule d’autres éléments s’additionnent pour l’amener vers cette même conclusion. Il se sent ridicule de ne pas l’avoir envisagé plus sérieusement auparavant. « La porte était fermée à clé. Et puis, comment as-tu su que j’étais rentré d’ailleurs ? Tu es arrivée d’un seul coup sans même t’annoncer. » L’omission de tous les détails déjà fournis ultérieurement par la jeune femme parvient à emboiter des pièces qui ne correspondent même pas, forçant sur les coins quitte à les plier pour que tout soit replacé. Ce fil rouge totalement fictif ne le ramène pas là où il le souhaiterait pour autant. La solitude est aussi salutaire que cruelle quand la peur couve encore. Il butte un peu plus sur ses propres observations. « Tu n’aurais pas pu te jeter dans la gueule du loup de ton plein gré. Pas après ce qu’il s’est passé. Tu n’aurais pas le courage de te tenir dans la même pièce que moi. Je sais très bien dans quel état je t’ai laissée avant mon départ. Sans assurance que je ne représente plus aucun danger, tu aurais trop peur de mettre ta vie à nouveau en danger. » Et à raison. De ce point de vue-là, il préfère qu’elle ne soit qu’une chimère de plus dans sa démence passagère. Au moins, aura-t-elle évalué les risques, se sera protégée en restant bien à l’abri, loin de lui. A part égale, ce songe le transperce, traverse l’artère principale et affecte le timbre. La fébrilité massacre la mélodie, lié intimement à la conviction du point de rupture atteint quand la violence s'est imposée entre eux. Il l'a sans doute perdue pour de bon et les quelques appels ne suffiront pas à rattraper ce traumatisme-là. « Je t’ai inventée comme le reste. J’avais besoin que tu reviennes et tu es apparue comme par enchantement. » Cela lui semble si crédible qu’il n’en doute même plus, soutient sa seule puérilité, sa faiblesse mal assumée. « J’en suis donc réduit à ça. » A devoir abuser de produits chimiques pour la retrouver, à se noyer dans des pans d’inconscience pour s’offrir le luxe de sa présence.

La note à payer pour cet excès reste salée, drôlement amère pour le gosier. La bouche en devient pâteuse, la gorge asséchée ne parvient même plus à projeter le moindre son alors qu’un voisin pénètre dans le bâtiment, vaguement éméché, revenu d’une soirée arrosée. Il brise l’intimité étrange qui s’est tissée là et ramène un peu de consistance à l’aliénation généralisée. Malik ne l’observe pas mais prend conscience sans doute que même si sa réalité est altérée, il continue bien à subsister dans celle des autres, dans cette dimension qui regroupe encore les gens tangibles. A petits pas, il se met alors à remonter les escaliers pour ne pas se donner plus en spectacle, n'accorde alors plus d’attention à l’ombre qu’il est certain d’avoir invoquée, ignore tout de ses décisions, ne lui a même pas donné les moyens de répliquer. La remontée reste néanmoins lente, ponctuée par des points de côté insupportables, la respiration restant saccagée par la panique qui peine à refluer. De retour sur son palier, l’israélien ne se résout pas à outrepasser le seuil pour retrouver les participants à son procès, craint d’y ajouter en plus les contours de la blonde à l’ensemble maintenant qu’il a établi sa culpabilité dans cette sombre comédie. Las et sans solution immédiate, il finit par s’asseoir par terre, près de sa porte pour fixer le vide dans un premier temps avant de refermer ses paupières. Les mains nouées derrière la nuque alors que la gueule se penche vers l’avant, le désorienté se repasse mentalement les causes qui l’ont rejeté dans cet état, exècre cet enchainement. Après quelques minutes de silence, il s’essaie à chiffonner le silence, les yeux toujours refermés. « Tu es toujours là ? Maja ? » S’il ne peut plus posséder autre que son spectre, peut-être devrait-il s’en contenter, profiter de cette proximité totalement viciée pour se réconforter. Le pragmatique trouve cette issue si lâche et si indigne qu'il en éprouve une honte cuisante. Ça ne l’empêche pas de poursuivre cependant. La certitude de s’adresser à une hallucination et pas à la journaliste le libère de sa pudeur, lui ôte quelques couches de protection. Le taiseux préfère ironiquement parler plutôt que de prêter l’oreille à tout ce qui n’existe pas mais qui ne cesse de le hanter. Y a trop de pensées dans le fond du crâne pour qu'il parvienne à juger sa seule tactique, pour parvenir à tout conserver pour lui à l’instant. « Si tu es encore là, tu ferais mieux d’imiter les autres. Continue à tout me reprocher, à me blâmer de tous tes maux que je ne prenne pas cette habitude de consommation pour d’autres raisons que celles que j’ai invoquées tout à l’heure. » La recréer artificiellement, pour ne pas totalement se soustraire à l’idée de son retour à ses côtés. Une vulnérabilité et une sottise à laquelle le criminel ne souhaiterait pas se rabaisser. Sauf que sans repères, il ne sait déjà plus quelle direction emprunter, son plan bancal comporte trop de défauts pour qu’il soit apte à se gorger de l’espoir exprimé plus tôt. Ce retour de flammes suffit à l’illustrer, perdre le contrôle d’une autre façon ne lui parait plus si brillant. Et c'est engourdi par son seul désespoir, qu'il s'autorise à être cette version de lui qu'il ne supporte pas. De toute façon, il n'y a personne de concret pour témoigner. Du moins, le croit-il encore. « Rester à Senja dans ces conditions, sans même plus avoir la possibilité de te voir… » Ce songe reste en suspens et avec lui, le prochain battement. Fuir ne lui est pas permis, pas envisageable. Rester s’apparente à un autre supplice. Les options se réduisent et il en prend toute la mesure tandis que la Beyla se met seulement à lui épargner la suite de ses raisonnements.

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Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
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Message Jeu 22 Déc - 22:35

Eyes on fire
Il suffit d’un geste pour la poignarder en plein cœur. Tout s’effrite au moment où il se dérobe à son étreinte, lui glisse entre les doigts. La défaite est terrible, tonne sous son crâne à lui en faire mal, fracas assourdissant qui résulte seulement de l’effondrement de tout ce qu’iels ont construits ces dernières années. La confiance s’effrite, grignotée par les hallucinations invoquées ; ne reste d’elle qu’un spectre hantant ses pas, cauchemar rendu vivant par la Beyla. La frustration bout au fond de ses entrailles, manque de l’en faire hurler de rage, à se heurter contre mille obstacles en si peu de temps, confrontée à sa seule impuissance. Le doute gangrène le peu de terrain qu’elle avait cru reconquérir, la renvoie à sa seule inutilité, là, devant lui. A son inconscience, qu’il pointe résolument du doigt, rappelant à elleux l’ombre de la menace qui a plané et planera peut-être toujours. Le danger n’a fait que se tapir dans l’ombre, roulé en boule dans un coin, à ne dormir que d’un œil ; prêt à ressurgir à tout instant. Le destin est retord, ne lui accorde qu’une issue, celle de s’effacer pour de bon de la réalité, d’errer parmi les ombres, soustraite à la réalité, un spectre de plus passé de l’autre côté du miroir. Rendue intangible par la conscience morcelée de Malik, à user trop longtemps de son don et disparaitre pour de bon. Le cœur à la dérive, l’aveu du besoin de sa présence près de lui ne fait qu’enfoncer le clou, ouvre un peu plus grand la gueule béante de la spirale tragique qui les aspire peu à peu. Les confessions qu’elle aurait dû apprécier à leur juste valeur, s’entortillent plutôt autour de ses chevilles pour l’attirer vers le fond. Un mirage à invoquer par nécessité, incapable d’exister dans sa réalité. « C’est sous-estimer ma bêtise et mon manque d’instinct de survie. » La logique s’effrite une fois ses sentiments en jeu, plus portée par un instinct déraisonné que par la nécessité de se mettre à l’abri. Prête à se jeter dans la gueule du loup si ça pouvait suffire à obtenir des réponses.

L’amertume lui brûle le palais, ne lui donne envie que de l’ouvrir plus grand, plus fort, mais elle ravale sa bile, consciente qu’elle ne saura ni le raisonner, ni lui prouver qu’elle est réelle s’il en a décidé le contraire. Et plus que tout, elle n’a plus l’énergie de lutter. Quand l’irruption d’un voisin arrache Malik à sa contemplation du vide, elle en souffle de soulagement, lui emboite le pas en bénissant les divinités de lui avoir envoyé cet homme. Elle s’épargne la peine de le convaincre de remonter jusque chez lui, se persuade presque de n’avoir qu’à se saisir de ses affaires pour partir en refermant derrière elle, la conscience tranquille. Mais ce ne sera jamais vraiment le cas. Il préfère s’effondrer sur le palier, tout près de la porte, se réfugier dans le confort familier de l’obscurité de ses paupières, on oublier le monde qui l’entoure, protégé par ses mains comme un cocon. Ainsi recroquevillé sur lui, l’instant s’étire, se transforme en minutes de silence indigestes qu’elle aurait voulu briser d’un geste - le coller au fond du lit une bonne fois pour toute. A la place, elle se prête au même mutisme, s’adosse au mur en face de lui sans ne rien dire de plus, à attendre seulement qu’un sursaut de vie l’anime.

L’appel résonne comme un nouveau mirage, à peine réel. « Oui. Je ne compte pas t’abandonner. » Un demi-mensonge, quand tout son être lui crie de ne pas s’attarder, que sa raison la pousserait bien à se débarrasser d’un fardeau qu’elle n’est pas prête à endosser. Mais l’inquiétude la poursuit, lui grignote la conscience, l’empêche bien de se détourner pour de bon. La crainte la garde bien de s’en aller, bien droite face à lui, à l’observer comme de peur qu’il ne finisse lui aussi par s’effacer. Pétrie par trop de sentiments contradictoires, incapable de mettre les mots sur l’émotion qui lui broie le cœur, elle prête seulement une oreille attentive aux plaintes émises par le désespéré. Une onde glacée se répand, à la seule idée qu’il pense user de la Beyla si ça pouvait lui permettre de la retrouver elle, et s’enfoncer ainsi dans un gouffre sans fond pour poursuivre une lubie insensée. La gorge nouée, les mots lui manquent, se font plus incisifs pour lui éviter un tremblement ravageur, de peur de s’écrouler si elle cède. « Je ne compte pas te reprocher autre chose que ce que je t’ai déjà reproché, Malik. Tes mensonges et ton inconscience en prenant de la Beyla. » Une colère qui sommeille sans jamais vraiment fermer l’œil, seulement muselée le temps qu’il soit prêt à l’entendre, plutôt qu’à se noyer au cœur de ses tourments. « Mais je peux continuer sans problème, j’ai en des tonnes, des arguments pour te dissuader de t’enfoncer dans ta connerie. Et je peux devenir foutrement chiante, si c’est de ça dont t’as besoin. » Ce serait pourtant se battre contre du vide, dépenser son énergie en vain. Elle doute encore qu’il l’écoute, qu’elle en vienne aux supplications ou aux menaces. Un combat perdu d’avance dans lequel elle refuse encore de s’impliquer, pas quand il s’est réfugié dans le déni, au fond de mirages aussi chatoyants qu’inquiétants.

Le silence réinvestit trop facilement l’espace, tire sur ses pensées, en devient pesant tant ça bourdonne trop fort sous son crâne. Elle finit par céder à la gravité, au besoin de se rattraper à quelque chose de tangible quand le désespoir manque de la submerger. Ce n’est qu’un murmure, qui émerge d’entre ses lèvres, porteur pourtant d’une vive émotion, d’un sanglot réprimé tant la situation en devient douloureuse. « Pourquoi tu es revenu, si ce n’est pas pour moi ? Tu n’as pas peur d’être encore un danger pour Basil non plus ? » Il a dit être là pour lui, parce qu’il avait besoin de son père, d’une réelle protection. Mais comme le reste de cette soirée, cette sentence ne tient pas plus la route. « A quoi ça rime, Malik, d’être là, si c’est pour continuer seul ? T’entourer de fantômes et d’hallucinations, ça ne te ressemble pas. » Trop pragmatique, trop réaliste pour croire en ce genre de solutions, elle n’aurait jamais osé l’imaginer tanguer si douloureusement à la frontière du réel, à s’enticher de chimères préférables à la réalité. N’avise-t-il pas le piège qui se referme sur lui ? « Ce n’est pas en usant de la Beyla que tu me feras revenir, Malik. Tu… tu ne peux pas continuer dans ce but-là. » Les arguments se perdent, parce qu’elle a déjà lutté, et sait que ce soir, il ne cédera à aucune logique, sinon qu’à l’irrépressible besoin de reprendre le contrôle sur sa vie en cédant à une dérive tout aussi dangereuse que celle qu’il cherche à éviter. « Je ne serais pas là, la prochaine fois que tu manqueras de te noyer, ou de mourir d’hypothermie. Je ne serais pas là, quand les effets secondaires de la Beyla seront si graves qu’il faudra t’emmener à l’hôpital. Je ne serais pas là, quand une hallucination te convaincra de te jeter sous les roues d’une voiture. Je ne serais pas là pour t’emmener au centre de désintoxication et traquer tes avancées, surveiller que tu ne rechutes pas. » Plus qu’une absence, c’est une peur intestine qui l’anime, à trembler à la seule idée de la quête qu’il a entreprise. Elle a perdu un frère d’abord, avant d’en veiller un désespérément, à se saigner en espérant le soigner. « Je refuse d’être là. Je peux juste pas, Malik. » La voix se fêle avec sa volonté. Elle se rétracte avant que le mal ne soit causé, le cœur au bord des lèvres. Il est bien trop facile de se projeter dans les scenarii les plus déchirants, d’imaginer combien le destin pourrait être retord.

Elle est prise entre deux feux : le besoin de se protéger, le cœur enfermé sous clé, de s’éloigner avant de s’y brûler, autant que d’être là pour lui, lui épargner une cruelle erreur. A endosser une responsabilité qui ne devrait pas être la sienne, dont elle ne veut pas, mais qu’elle ne peut seulement délaisser sans s’inquiéter des conséquences. « Ce serait tellement plus simple, si je pouvais être insensible à ton sort. Te laisser pour mort dans ta salle de bain, ne pas m’inquiéter des répercussions de la Beyla, ne pas m’inquiéter que tu continues, que ça vire à l’addiction, et que tu te foutes en l’air. » La pleur prend de l’ampleur, bourdonne sous son crâne, assourdit toute autre pensée cohérente. Il n’y a plus qu’une détresse tapageuse pour se glisser sur sa langue, s’infiltrer dans ses murmures et lui comprimer la gorge d’un sanglot. « Mais je m’inquiéterai sans cesse, et ça va finir par me tuer. » Elle se prête bien au même jeu que lui, à céder aux confessions qui n’auraient jamais dû passer le seuil de ses lèvres, avouer tout haut son égoïsme, ses propres limites nébuleuses, son incapacité à faire face à la spirale de l’addiction chez un proche. « C’est au-dessus de mes forces, Malik. S’il te plait. J’ai besoin de toi. » Quelques mots suppliants, une tentative désespérée de générer une émotion, une réaction, en face d’elle, de lui faire revenir sur ses pas, oublier ses projets, pour elle. Comme si elle en avait réellement le droit, d’implorer de la sorte, de s’imposer comme réel argument à prendre en compte dans pareil décision. Mais il a tiré le premier les ficelles de la réalité pour la réarranger, projeté au cœur d’une hallucination, et c’est si simple, soudain, de croire qu’elle-même n’est que le fruit d’une projection déformée, que la responsabilité revient à une autre, d’oser implorer de la sorte.  
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Âge : 38 ans
Occupation : (Dealer & Co-gérant du Wonderland) Promesses d'allégresse ou de puissance au bout des doigts,, il se fraie un chemin entre les ombres et tente d'élargir ses activités.
Statut : (Célibataire sur le papier) Les projets avortés et le nom rayé dans la marge lui assuraient la captivité. Désillusion tatouée à même la peau, encre qui perd en intensité alors que le troc des souvenirs a bien débuté. Ils s’apprivoisent à l’abri de l’indiscrétion et il ignore encore que Maja prend tout l’espace que le temps et le retrait ont libéré à ses côtés.
Famille : (Neutre) Position ambivalente réacquise par les circonstances, anciennemment affilié à la Tourmente.
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Message Lun 2 Jan - 15:57

Eyes on fire
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Le chaos engendre de drôles d’incantations, chuchotements imperceptibles qui nourrissent une magie ingérée par ses seuls soins. Maja en incarne le caractère sournois et obscur, s’entêtant à disperser l’illusion de sa présence, s’attardant dans son imagination viciée pour bousculer ses comportements douteux. Vision qui l’accompagne en enfer et qui attise les flammes pour un bon moment. Les couches de désespoir s’empilent pour fracturer la solidification de leur lien, remettre en jeu leur loyauté indéfectible. Une part de lui comprend, entend, reçoit les griefs avec beaucoup de sagesse et de recul. Qu’elle se protège des fléaux le rassurerait même. Il n’a jamais voulu que ça, qu’elle se préserve de toute forme de danger et il appartient à cette catégorie depuis un bon moment. L’ambivalence, néanmoins, intervient dans le raisonnement, crame ses bonnes intentions pour glorifier ses penchants plus orgueilleux, l’égo bousillé par la simple idée d’être rejeté  quand le fond du gouffre sera touché. Pour autant, souhaiterait-il qu'elle soit témoin de cette déchéance ? Ne voudrait-il pas mettre ses défaillances hors de sa portée ? Cette dualité qu’elle transpose à leur réalité, se dispute le terrain dans sa conscience à lui aussi. Depuis que ses doigts se sont refermés contre sa nuque, l’équilibre précaire trouvé entre le malfrat recherché et la journaliste à la morale affûtée, s’est définitivement détérioré. Et il semblerait que les décisions prises hâtivement pour palier à la violence de l’instant, précipitent toujours plus leur relation vers le néant. Personne n’aurait parié sur eux mais Malik s’attache à relever ces défis. Peu de chances que Yara accepte son bras autrefois, toujours aussi peu de probabilité que Maja veuille rester à ses côtés. Il aurait pu miser sur la facilité, accepter les avances des femmes ayant traversé sa trajectoire par association aisée, issues de milieux similaires au sien. Il aurait pu choisir du côté de l’illégalité, son reflet. Sauf que ça ne l’a jamais intéressé ironiquement. Le prétendu insensible préfère se battre pour conserver celles qui ont toutes les raisons de lui échapper, celles qui ont des idéaux plus élevés ou possèdent tout ce dont lui est dépourvu et qu'il aimerait pouvoir revendiquer. Et il n’a jamais aimé la facilité après tout.

Le challenge se corse pourtant un peu trop. Alors que le mirage lui indique les limites même de son attachement. Et qu’il ne sait pas quoi faire de ces informations, dérouté de faire face à autant de douleur et de résignation à la fois, à vouloir répondre au besoin extériorisé tout en étant incapable de promettre assurer cette mission au regard des conditions. La conviction que la chimère face à lui pourra s’évanouir et emporter avec elle la cruauté de ces réflexions, ne suffit pas réellement à le rassurer. Comme trop souvent avec lui, la dureté répond à cette débâcle émotionnelle, à cette ambiguïté dans les reproches fournis. Le ton consolide l’irritation, vexation déplacée éprouvée à l’idée d’être définitivement seul face à cette problématique quand bien même, c’est déjà ce qu’il aurait choisi lui. Entre décider d’une chose et devoir affronter le choix de la trentenaire, les choses se vivent à une toute autre intensité. « C’était pour toi et Basil que je suis revenu, oui mais je croyais que le problème s’était dissipé, je te l’ai déjà dit. Bien sûr que je ne veux pas vous mettre en danger. » Les mâchoires serrées pour accuser l’état des lieux effectué, pour encaisser le coup porté à même la trachée, le criminel rétablit au moins une vérité. « Je ne t’ai jamais demandée d’être là pour assurer ce rôle, à ma connaissance. Je ne t’ai pas conviée à cette expérimentation. Et il n’a jamais été question que je développe une quelconque addiction. » Il sombrera donc sans témoins pour la suite. A quoi ça rime ? L’interrogation ramenée par la voix alliée résonne avec un peu trop de force à l’intérieur de sa caboche, le bouscule juste assez pour qu’il se remette à déblatérer sans grande cohérence. « Quels choix me restent-ils alors, Maja ? Te voir partir à cause de la Beyla ou à cause de mes pertes de conscience qui ont déjà manqué de te tuer ? L’un des deux te met plus en danger que l’autre, je voulais choisir le moindre mal, pour toi. » Et pour lui par extension, incapable d’envisager la suite en portant le poids de son crime.

Son train de pensées déraille à mi-chemin, l’assurance habillant la mélodie plus tôt se désintègre au profit d’une vulnérabilité voilée. « Si je repars, autant ne plus revenir et cesser de jouer avec mes chances à ce niveau. » L’inconnu, la solitude, autant de données qu’il n’aurait jamais cru un jour redouter. Que s’est-il passé pour qu’il en arrive là ? Plus aucun ancrage, juste le vide à perte de vue. Il s’est lancé dans la vie avec pour seul objectif de devenir la figure emblématique de son clan, s’est égaré aux quatre coins du monde pour œuvrer en faveur de cette finalité. Que leur apporte-t-il depuis sa fuite ? Il a perdu de vue tout ce qu’il a un jour été et tout ce à quoi il aspirait. Il a remplacé, alors, petit à petit, la protection des siens par la préservation de ce qu’il avait déniché ici, près de la norvégienne. Une révélation qui s’est renforcée ces derniers mois, a été définitivement acceptée malgré son acharnement à le nier jusque-là. « Je n’ai plus de foyer depuis presque dix ans maintenant. Senja n’est pas l’endroit que j’aurais choisi pour recommencer à zéro mais les choses sont plus simples grâce à toi. Je ne veux pas remettre ce point en question. Je n’ai pas ce luxe. » Qu’une question de survie au fond d’après ses propos mais il y a une multitude de choses qui ne peuvent se justifier rationnellement, peu importe les tentatives entreprises par son esprit cartésien pour réaffirmer cette prise de position. Le cœur en disperse un millier d’autres, autant de raisons de s’attarder là où il s’est épris de celle qui aurait mieux fait de le congédier. Le hors-la-loi se relève alors lentement, les paumes le propulsant sur ses guiboles en un rien de temps.

Il s’accole au mur un bref instant, avise la stabilité de son environnement, déduit l'absence de nouveaux délires issus de sa chimie déconstruite puis profite du silence pour clôturer la stérilité de leur débat. « Je ne supporterais pas plus d’être à l’origine de ta mort.  Et si je te demandais de partir avec moi, tu ne me suivrais pas. Ta vie est ici. » Toujours habité par la forte possibilité que son interlocutrice appartient aux ombres, il s’autorise un ultime excès, confession brodée par une lassitude étrange. Comme une fatalité à laquelle il aurait préféré échapper, trop indépendant de nature pour accorder à cette vérité, un peu d’indulgence. « Et la mienne est là où tu te trouves, il semblerait. Alors j’ignore bien quelle solution il me reste encore. » Sans un regard pour le fantôme du couloir, l’homme s’engouffre par la porte encore entrouverte, rejoint le studio avec une pointe de fébrilité. Depuis l’entrée, la normalité se crayonne, s’admet finalement quand la seconde enjambée est effectuée. Plus aucune voix, plus aucun contour à traquer. Est-ce que ça serait finalement arrêté ? Les pas se multiplient jusqu’à la salle de bain par acquis de conscience avant que la carcasse accepte le retour à la sobriété. Il souffle en extirpant le couteau du mur dans lequel il l’avait envoyé, commence peu à peu à ranger le résultat de sa folie et conscientise alors sa probable méprise. Sursaut d'effroi au milieu d'une reprise de contrôle encore bien bancale. « Tu es réellement là, Maja, c’est ça ? » Les yeux ne la cherchent même pas, espèrent ne plus butter contre elle en cet instant de lucidité. Pas après tout ce qu’ils viennent de se confier et tout ce que ça impliquerait pour la suite de cette épopée.
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Maja Lindholm
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Thèmes abordés : morts
Infos RP : une à deux semaines de délai ; longueur variable selon les rp, chill, on s'adapte ; <ma></ma>
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Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 39 ans.
Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Dim 8 Jan - 16:04

Eyes on fire
L’horizon s’assombri, repeint par une nuit sans fin. Lune et étoiles s’éclipsent peu à peu, le ciel avale les maigres repères qui auraient permis de s’orienter dans ces ténèbres-là, lourds et menaçants. Où que se porte le regard, elle ne discerne plus qu’un désespoir poisseux, inquiétant, un silence de mort. La peur ne bourdonne plus dans son crâne jusqu’à l’assourdir, ne bouillonne pas dans ses veines jusqu’à la faire se sentir curieusement vivante. C’est un vide glaçant qui l’étreint et l’étouffe. Confrontée seulement à la cruauté d’un destin qu’iels n’auraient pu prédire, à lutter contre des forces supérieures, qu’elle a toujours aimé autant que détesté. A se réfugier derrière sa foi tout en craignant ce que la réalité de ses croyances pouvait engendrer. Le sentiment d’être dépouillée de l’intérieur, de tout ce qui importe vraiment, enfle douloureusement dans sa poitrine, manque de l’en faire cracher ses poumons, poser un pied dans l’eau d’abord, avant de s’y laisser glisser, s’immerger pour de bon. Ça sonne trop sévèrement à son oreille, ces constats qu’il érige comme autant de vérités cruelles, mais nécessaires. Mise face au fardeau de leur existence, un dilemme qui n’en est pas vraiment un. Iels connaissent l’un·e comme l’autre la meilleure réponse, la réponse la plus raisonnable. Un chemin tout tracé sur lequel s’engager pour s’éviter le pire ; et oublier de possibles avenirs plus heureux. Elle aurait aimé pouvoir les ignorer, ces milles voix plus raisonnables que la sienne, se façonner une voie plus envieuse, plus praticable. Mais elle n’est bonne qu’à en trembler, pétrifiée face à lui, confrontée seulement au tragique de leur histoire, une spirale infernale qui finira par les broyer pour de bon. Cette réalité ne parait pas lui appartenir ; ou peut-être est-ce seulement ce qu’elle souhaite tout bas. Elle l’observe, le cœur brisé, se relever et s’éloigner, l’oreille bercée d’aveux trop douloureux, dans ce contexte-là. L’honnêteté et la vulnérabilité qu’il remet soudain entre ses mains lui fait l’effet d’une lame aiguisée sur laquelle se couper profondément la peau, y saigner sous peine de la laisser tomber au sol, elle et tous les aveux murmurés à elle et à elle seule. Un instrument de torture de plus, quand le monde entier semble comploter contre elleux, murmurer au sujet de leur déchéance avant même qu’iels n’aient pu l’aviser.

Le silence en devient assourdissant, aussitôt la porte passée, qu’elle se retrouve seule sur le palier, la gueule basse et la gorge nouée. Les premières larmes coulent sans un bruit, comme à devoir respecter la solennité d’un énième adieu, mise au pied du mur devant l’absence de réelles solutions. Il n’y a que des espoirs à cultiver tout en sachant pertinemment qu’au bout de la ligne, il n’y a que la chute pour l’accueillir. Elle ploie sous le poids de la somme de ses terreurs et des épreuves affrontées, après une éternité à lutter, à tenter de se tenir droite. Son prénom résonne avec fracas, la secoue assez fort pour l’arracher à sa paralysie, passer à nouveau la porte de l’appartement en s’essuyant les yeux, le cœur au bord des lèvres. « Tu préférerai que je ne sois pas là ? » La voix lasse claque un peu sèchement, reprend bien maladroitement ses droits. Incapable de savoir comment réagir sans s’écrouler tout bonnement et simplement. Son manteau est saisi comme pour avoir quelque chose à quoi se raccrocher, un moyen de se redonner contenance alors que ses lèvres en tremblent encore. « Que tu puisses encore me mentir, que je ne te fasse pas la leçon sur la Beyla ? Que tu puisses croire que je n’ai rien entendu, que tu n’as jamais été aussi honnête et vulnérable devant témoin ? » Elle ne saura pas faire comme si elle n’avait rien entendu. Ça s’est brisé pièce par pièce à l’intérieur, et c’est à se demander comment elle tient encore debout, parvient à enfiler son manteau d’un air aussi assuré, comme pour mettre fin aux espoirs qui ont manqué d’éclore. « Je peux toujours partir et faire comme si je n’avais rien entendu, si ça t’arrange. » qu’elle assène, la bouche sèche, relevant vers lui des yeux mouillés de larmes, mais pleins de défi. Mais ça sonne faussement, comme une supplique déguisée, un appel à l’aide dissimulé sous une morgue craquelée par l’émotion, le désespoir qui s’est faufilé entre ses côtes pour lui poignarder le cœur.

Le geste suivant - prête à s’emparer de son sac - est désamorcé en plein élan, comme retenu par une impulsion déraisonnable, une dernière émotion qui manque de lui crever la poitrine. Elle se dresse, trop droite, le menton un peu trop haut, mais le visage défait par l’épreuve. « Tu ne m’as jamais demandé de partir avec toi. Tu assumes que je tiens plus à Senja qu’à toi sans même m’avoir posé la question. » Cette seule possibilité se noie dans le marasme de la soirée, incapable de vraiment y réfléchir, de savoir ce qu’elle aurait pu lui répondre et décider. L’idée lui parait trop définitive, et en même temps, si confortable. Un rêve éveillé, sûrement différent de ce qu’elle imaginait, dans la pratique. « Tu crois vraiment que ça me fait plaisir que tu restes à Senja à cause de moi, tout en sachant que tu y es malheureux ? » Elle s’en rend malade. Chaque confirmation de cet état de fait, qu’il hait cette île autant qu’il l’aime l’enfonce un peu plus loin, lui piétine le cœur. Une épreuve de plus à affronter. Il lui semble sans cesse puiser dans ses réserves, chercher une énergie nouvelle et puissante pour leur permettre d’aller plus. Iels nagent à contre-courant, manquent de se faire happer mille fois par la marée. En vain. « Je sais plus quoi faire. » L’aveu est ponctué d’un sanglot, réel, cette fois-ci, plutôt que silencieux, à éclater dans l’espace réduit de cette pièce comme un coup de tonnerre. Tout lui parait s’effondrer. Les meubles autour d’elle, Malik, leur histoire, elle-même. Un trop plein qui finit par lui déchirer la poitrine, le cœur à vif, sa propre vulnérabilité exposée. « Je me sens juste… dépassée par les événements. Par tout. C’est beaucoup trop. Tout. » Les mots lui manquent pour exprimer l’ampleur de ce qu’elle ressent, tout se confond dans le brouillard, dans le tremblement de ses lèvres, de ses doigts ramenés contre son visage, comme pour lisser ses traits, l’empêcher de s’affaisser plus encore. Il lui semble lutter contre la gravité, une loi de la physique immuable et impérieuse. Rien contre quoi elle puisse vraiment rivaliser. « On savait l’un comme l’autre que c’était une idée foireuse dès le début. Que ça ne marcherait pas, que ce serait sûrement qu’une passade dans notre vie, que c’était amusant sur le moment, mais que ça mènerai à rien. C’aurait été mieux, même, peut-être. » Qu’il la croit morte et lui en prison. Il n’y aurait jamais rien du avoir pour les rapprocher. Iels auraient dû vivre leur vie sans même se croiser, ne jamais entrer en collision, ne jamais poursuivre une histoire vouée à l’échec dès son éclosion. « Mais c’est plus le cas. C’est pas le cas. C’est réel, maintenant. » Et je sais pas quoi en faire. L’ampleur de son affection se dispute avec une rationalité cruelle, à ne savoir donner de réelle réponse aux tourments qui les harcèlent, et exigent bien quelque chose d’elleux.

Elle cède enfin à la force de la gravité, aux lois immuables qui gouvernent ce monde, s’affaisse et se rattrape maladroitement à une chaise, finit par s’y asseoir en tremblant. « Je sais pas quoi faire. » qu’elle répète comme un écho entêtant de sa propre impuissance. Démunie face à l’adversité. « Je sais pas quoi faire, Malik. J’ai jamais voulu de ça. » Sans savoir vraiment quoi pointer du doigt, quel mal blâmer en premier. Ça s’encrasse dans sa conscience depuis trop longtemps, plus habituée à passer sous silence ses propres maux, s’oublier en espérant que ça suffise pour que le reste du monde l’oublie également. « Je veux pas avoir peur de toi. Je veux pas que tu sois loin de moi. Je veux pas te voir couler dans la drogue. Je veux pas qu’un sale type pointe son arme sur mon crâne à cause de toi. Je veux pas que tu restes ici par obligation, tout en étant malheureux. Je veux pas avoir à m’interroger sur ce que tu fais pour gagner ta vie et qu’on passe soigneusement sous silence. Je veux pas rêver de ta mort et me réveiller en étant persuadée que c’était réel. » Il y a tant d’autres tourments qui s’époumonent dans sa cage thoracique. Tant d’autres farces du destin, expériences cruelles et démesurées dont elle ne sait plus se défaire. La liste lui parait à la fois déjà si longue, et si peu exhaustive. « Je veux juste être avec toi. Et être heureuse. » Est-ce trop demandé ? C’est naïf et ridicule à peine passé le seuil de ses lèvres, et elle a la gueule basse, à tenter de sécher ses larmes qui ne s’arrêtent jamais vraiment, à rêver d’une vie plus douce quand tout parait le lui refuser. « Je veux retoucher mes photos en écoutant le bruit du bois que tu sculptes pour en faire une figurine. Je veux lire, paisiblement, contre toi. Je veux partir en voyage avec toi. Je veux te retrouver, chez moi, en rentrant du travail. Je veux manger et dormir avec toi. Je veux… je veux tellement de choses avec toi. » L’aveu tombe dans un murmure, une supplique plus destinée à elle-même qu’à lui. La fatigue lui enserre le crâne, craquelé par l’émotion, à ne plus savoir répondre à quoi que ce soit de cohérent. Rien qu’à la lassitude qui a finit par se former, omniprésente et douloureuse. Assez pour lui faire relever les yeux vers lui, chercher une réponse qu’il n’aura pas plus qu’elle. « Mais pas ça. Pas tous ces malheurs qui nous tombent sans cesse sur la tête. J’en peux plus. » La force lui manque, après une éternité à lutter.
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Message Lun 9 Jan - 11:58

Eyes on fire

Le tribunal reprend mais plus tellement pour lui asséner une sentence personnelle, plutôt pour jauger la qualité de ce qu’ils sont occupés à vivre, ensemble. La relation est placée sous une loupe déformante, altérant les détails, grossissant les traits foncés pour noircir l’ensemble de la vision. Maja trébuche à chaque pas, contre la vigueur de ce cœur en mal de sérénité, bascule à chaque sanglot dans une tristesse sans fond. Elle s’arrache la peau sous le lustre du séjour, expose sa chair mutilée à la lueur du plafonnier sans que Malik ne puisse rien y changer, est seulement capable de l’observer, s’asseoit à son tour sur son lit, le plus loin possible de la barre, là où elle voudrait l’appeler à témoigner. Le jugement reprend sans son consentement, la journaliste se coule à la place des spectres pour présider sur le vide, picore les nerfs et les artères avec plus d’efficacité que les chimères. L’éreinté se referme immédiatement, posture suggérant sans mal ce repli volontaire. L’œil pourchasse les reflets égayant la surface lisse du couteau qu'il n'a pas daigné replacé, tout pour oublier les sensations qu'elle est occupée à provoquer. Déjà, les entrailles s’alourdissent dangereusement, béton dans le bide qui l’empêcherait de se relever et d’avancer en toute impunité. Ses aveux et sa vulnérabilité ont ouvert la pire des portes, convié les amants au royaume des possibilités et des fins inéluctables, il semblerait. Le malfrat discerne les similarités, affreusement tronquées, entre le présent et le passé. A chaque avancée pour dépasser ses propres insécurités, il a délaissé une morceau de carapace, à ôter un peu de métal pour libérer sa peau, a permis ainsi à chacune d'elles d’enfoncer la lame plus profondément. Yara ne se gênait pas. Et Maja ne le détrompe pas sur ce schéma. A hérisser ses barricades pour éviter ce genre de fracas, il se protégeait autrefois. Ce n'est plus le cas. Et il n'est toujours pas assez équipé pour encaisser les constats qui visent à les séparer à l’heure où il lui a révélé la profondeur de son attachement, son besoin viscéral de la conserver à ses côtés. A peine retombé de ses hauteurs, à peine remis des tracas liés à la Beyla, l’organisme digérant à peine la déroute endurée, qu’il se retrouve déjà propulsé au cœur de la pire conversation avec aucun moyen de gérer correctement l’écho qu’elle a engendré au fond de son être.

C’est assourdissant, sa peine ricochant là-dedans, multipliant la sienne. La logique intervient, mécanisme de défense et de survie ancrés, trace le seul chemin sensé pour répondre aux obstacles qu’elle pointe sur leur route initiale. Mais il est déjà trop impliqué pour prononcer le détachement avec toute la cruauté le caractérisant. L’israélienne faisait en sorte qu’il tire ses conclusions, l’amenait sur ces mêmes pentes glissantes, en lui démontrant à quel point ils étaient différents, voués à l’échec. La trentenaire l’ignore encore que certains de ses mots provoquent des réverbérations assez violentes pour le détruire de l'intérieur totalement. Passade, vouloir plus, ne plus en pouvoir, autant de formules que Yara affectionnait. La tourmente se réinsère ainsi dans son environnement, pousse des frissons d’effroi sur sa pelure. Il ne peut pas gérer ça, pas maintenant, pas comme ça. Les réactions sont d'abord mécaniques, reprises par l'habitude. Sa voix sort dématérialisée, animée par une fausse tranquillité. « Tu essaies de me faire passer quel message au juste ? » Sa retenue subit pourtant l’empressement de ses souvenirs, réminiscences venu l’écrouer à un mal être plus entier, à exacerber les sentiments qui pullulent dans la poitrine à l’égard de l’égarée. Nouvelle entaille présentée alors, l’inflexibilité brisant sa prétention, le flegmatique ne peut plus prétendre être calme alors que toutes les parties de lui se sont mises à hurler. Le portrait qu'elle a dépeint de cette vie idéalisée est venu le démolir sans ménagement. Tout ce qu’il aurait voulu pouvoir obtenir lui aussi, tout ce qu’il aurait voulu bâtir si seulement d’autres choix avaient été pris. Si seulement, il avait pu choisir sa voie autrement que par loyauté pour le sang. Toute son existence remise en cause sur cette seule constatation alors qu’il est déjà à terre, à ramper depuis des semaines maintenant afin de s’en tirer. Pas altruiste de nature, l’égoïsme s’en retrouve maintenant renforcé. Le timbre gagne en irritation, ton sec et rêche qui râpe l'épiderme sans difficulté. « Tu crois que tu es la seule à subir ces malheurs ? Que c’est sujet à amusement pour moi ? Que tout ça est facile pour moi aussi ? Que j’apprécie que ça soit aussi compliqué ? Que j’ai envie de perdre la tête et de mettre tout le monde en danger ? Que je suis heureux de te voir dans cet état continuellement ? » Les mâchoires serrées craquent sous la pression.

Est-ce que l’option scandée était réellement à leur portée ? Pouvait-il vraiment lui demander de l’accompagner ? A quel moment l’aurait-elle suivi quand la peur la ronge à ce point à la seule idée de se tenir à ses côtés ? Le besoin de baliser au moins une partie de cette affirmation, lui permet de déjouer ce qui finirait bien par les scinder, ce qu’il n’est pas encore prêt à déposer entre eux. « Je ne serai bien nulle part, à partir du moment où je ne peux pas être réellement chez moi. » Ici, c’est moins pire grâce à toi. Il ne peut rien lui promettre, rien faire contre ce qu’elle extériorise. Lui-même est dépassé. Lui-même n’a plus de forces à dispenser, a évolué aveuglément vers son unique but, les protéger, tous, se mettant des œillères sur tous les besoins qui n’étaient plus rencontrés, muselant sa propre terreur pour ne pas faiblir. Incapable de la relever, de la rassurer, encore plus inapte quand il s’agit de se rassurer lui-même sur tout ce qu’elle lui a conté. Avec difficulté, le criminel se relève pour poser sur elle un regard sévère. La blessure se devine dans la tonalité. « Je ne t’ai rien demandé, Maja. J’essaie même de te préserver. Ce n’est pas moi qui m’acharne à faire de ta vie un tel enfer. Vu qu’a priori, ça aurait été un choix plus judicieux selon tes dires de garder tes distances, pourquoi tu reviens sans cesse alors ? Si tu n’as pas voulu ça et que je ne devais être qu’une distraction de passage, pourquoi tu continues à t’accrocher ? Je ne t’ai jamais forcée à rester à mes côtés. Tu peux toujours partir. » Les orbes funestes tracent une frontière obscure dans le ciel et il n’y a qu’elle pour décider si elle conservera ses distances ou si elle la franchira une fois sa vérité expulsée. « Mais prends cette décision toi-même. Ne fais pas en sorte que je la prenne à ta place pour te soulager du doute ou de la culpabilité. » Chaque propos est exécré, il ne veut pas de ça. Mais il ne s’agit déjà plus de ce qu’il désire. Il est question de ce qui rejaillit sans cesse de leurs conversations honnêtes. Il ne la rendra jamais heureuse, il ne pourra pas lui donner l’existence espérée. Tout comme il n’a jamais pu répondre aux exigences de celle qui l’a précédée.

La douleur se répand de l’organe affolé au reste du corps, pulse jusqu’au bout des doigts. Le tenace tient bon, refuse de ployer sous l’intensité de cette détestable vibration. « Et si tu le fais, ne reviens pas. Parce que je ne compte pas revivre ça encore une fois. » La dignité en bannière craquelée aussi vite par une nouvelle vague de malaise qui le pousse à insister sur cette nécessité. Les intonations perdent leur stabilité, trémolos légers mais réels qui attestent de l'émotion. « Il est hors de question que tu m’obliges à revivre ça, Maja. A venir et repartir, à me démontrer que je ne serais jamais suffisant sans jamais y mettre un terme réellement. » Pas avec elle aussi. Pas encore. Il ne le supportera pas. « Alors décide-toi et ne te retourne pas. » Qu’elle sectionne tous les espoirs dès le départ, que ça fasse mal une seule et unique fois. Mieux vaut se prendre une balle en plein cœur, en crever directement plutôt qu’avoir à endurer un millier de petites coupures fréquemment sans jamais être achevé efficacement.
icons par march-mars // avec @Maja Lindholm

Maja Lindholm
Maja Lindholm
nature sous la lune
Personnage
Arrivée : 11/07/2020
Missives : 1514
Pseudo : awona (peluche)
Avatar : vanessa kirby.
Crédits : mars (ava), excelsior (signa), bo (gifs aes)
Thèmes abordés : morts
Infos RP : une à deux semaines de délai ; longueur variable selon les rp, chill, on s'adapte ; <ma></ma>
Comptes : badia & eira.
Points : 5355
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Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 39 ans.
Occupation : Journaliste curieuse en quête de vérité, trop obstinée pour son propre bien, elle court après les mystères de Senja.
Statut : Recluse derrière l’indifférence, à croire que son cœur s’est arrêté de battre et a emporté toute émotion, un sursaut la surprend pourtant encore pour Malik.
Famille : La nature lui a tendu les bras, l'a accueilli dans sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Elle y incarne le trépas, dans la branche de la mort.
Dons : Un pied dans chaque monde, presque morte, elle se désincarne, devient intangible, capable de traverser la matière.
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Message Lun 16 Jan - 19:24

Eyes on fire
L’orage se déclare trop brusquement, éclate si vite, si fort, qu’elle en finit aveuglée. L’émotion ne leur a jamais réussi, pas plus que les confessions. Tout se désagrège si vite, les mésinterprétations font légion, autant de clous enfoncés dans le cercueil de leur relation d’un geste vif et précis. Elle en a mal au cœur à force de s’accrocher au bastingage alors que le bateau vogue sur une mer déchainée, à la merci des vagues dévastatrices. Le pont grince désagréablement, le navire entier ploie sous la force des éléments, mais elle a les doigts noués à une corde, s’y raccroche encore désespérément, de peur de finir happée par la prochaine vague, incapable de refaire surface. Le chaos se déchaine avec force, lui enlève tout appuie. Chaque mot est plus destructeur que le précédent, il lui ouvre le cœur dès la première phrase, fonde des accusations erronées, dessine des récifs où il n’y en avait pas. Secoué·es d’un bord à l’autre sans que ça ne s’arrête jamais, le cœur à la dérive, elle souffre en silence, le visage défait, le regard interdit en l’observant saccager l’entièreté de ce qu’iels ont vécu. Iels cèdent à une vulnérabilité destructrices, aux réalités menaçantes et aux émotions les plus dangereuses. Elle a perdu le cap, a lâché le gouvernail, et l’a entrainé à sa suite, incapable de retrouver un terrain commun sur lequel évoluer sans sauter aux pires conclusions. Il lui semble jouer à nouveau une scène désastreuse, les prémices de leur propre fin, comme de trop nombreux conflits le sont déjà secoué. Mais chaque fois qu’elle croit s’en relever, une nouvelle vague frappe, plus démesurée encore, et les jette dans la mer en furie, à la merci de la tempête qui hurle au-dehors. Assise sur sa pauvre chaise, à l’observer, elle n’est même plus capable d’en pleurer, ou de générer une quelconque émotion. Tout semble s’être éteint au moment où il a rué dans une toute autre direction, à s’éloigner pour échapper aux émotions qui finiront par les dévorer vivant·es. Elle le contemple, interdite, le cœur au bord des lèvres, sans savoir qui répondre, à ce mélange chaotique de détresse et de peur, auquel il ne répond que par le besoin de se protéger, et de la repousser toujours plus loin. Comme si ça pouvait seulement suffire à les prémunir de la douleur. « T’as rien compris. Je n’ai jamais dit ça. » Elle n’a même pas la force d’être réellement en colère, l’observe seulement d’un regard las en essuyant les quelques larmes qui s’assèchent sur ses joues. « Je ne t’ai pas accusé. Je ne t’ai rien reproché. Y’a personne à blâmer pour tout ce qui nous arrive. C’est juste… comme ça. » Cela fait trop longtemps qu’elle ne lui en a plus voulu, qu’elle ne s’acharne plus sur l’image de l’homme qu’elle a rencontré, pour seulement se confronter à celui qu’elle a appris à connaître. Elle n’a jamais rougi de ses choix, bien au fait de sa propre implication dans cette histoire.

Pourtant, sa propre volonté finit par manquer, craquelée par l’épreuve et la tempête qui redouble d’intensité. Au pied du mur, à se frotter une tempe en espérant apaiser le mal de crâne qui sévit, elle espère encore trouver une échappatoire à l’ultimatum qu’elle n’avait pas anticipé et qui prend soudain une dimension terrifiante. « Je compte pas venir et repartir, Malik, dans quelle langue tu vas finir par le comprendre ? » qu’elle souffle, piteuse, la bouche asséchée par le désespoir. Sa gorge nouée rend chaque nouvelle phrase douloureuse, mais le besoin de s’expliquer, d’éclairer la situation, est plus fort que la fatigue et l’envie de se noyer dans le silence, de fermer les yeux pour tenter d’oublier, de remonter dans le temps, peut-être. « C’est trop tard pour ça. Je peux pas garder mes distances maintenant que tu comptes autant pour moi, je peux pas juste te tourner le dos. Justement, je veux juste te démontrer à quel point les choses ont changé en dix ans. A quel point je suis inquiète et concernée, même si tu me demandes rien. Je peux pas juste t’oublier dans un coin de mon esprit. » Comment ne peut-il pas le comprendre ? Serait-ce si facile pour lui, de faire une croix sur leur histoire, de s’en aller sans un regard et de décider de ne plus jamais la revoir ? Elle a l’impression d’être jetée au bord d’un précipice, en équilibre précaire. Il serait trop simple de basculer au fond du gouffre. « Je tiens à toi, putain. Moi aussi, ma place est là où tu te trouves. C’est réciproque, ça va dans les deux sens. » Les mots lui échappent en désespoir de cause, se nouent douloureusement dans sa gorge. Elle a l’impression de monter à l’échafaud malgré toutes ses tentatives d’éviter le pire, de ruer chaque fois dans le mauvais sens, incapable de discerner le bas du haut, de se rappeler encore où se trouve la surface pour reprendre un souffle salutaire.

Le découragement se noue à la lassitude, formule des interrogations qui ne trouveront sûrement jamais d’échos, seulement un silence destructeur. « Comment tu peux croire que je veux partir ? Que je veux que ce soit fini ? » Elle aurait aimé être capable de crier, de hurler, de se battre jusqu’au bout pour lui faire entendre raison. De le secouer, de supplier. Mais elle n’est plus capable que de s’exprimer d’une voix basse, depuis sa chaise, la peau parcourue de frissons. « Oui, c’est vrai, c’est pas facile. Mais je suis encore plus terrifiée à l’idée d’un futur sans toi. » Il lui semble se confier au vide, cueillie seulement par le silence, le gouffre creusé entre elleux à la force de leurs émotions et des événements qui finiront pas avoir raison d’elleux. Elle se secoue d’une inspiration, transie de froid et d’effroi, resserre les pans de son manteau en se relevant, sans savoir que faire. L’épuisement finit par la porter jusqu’à la sortie, alors que la crainte qu’il n’y voit un geste décisif l’aurait bien gardé de passer cette porte. Elle cherche encore à rétablir sa vérité d’une vois basse, mais ferme, comme si cela pouvait suffire à lui offrir une chance, tournée vers lui. « Je vais m’en aller. Pour ce soir, parce qu’on a tous les deux besoin de repos je crois. Mais je refuse que tu établisses que c’est fini, que je m’en vais pour toujours parce que t’as peur. » Le regard jeté vers lui a tout d’un défi, incapable de le laisser jeter à l’eau leurs efforts communs, des années à construire une relation tant bien que mal, partir de rien pour aboutir à quelque chose d’aussi important. « Je ne t’oblige à rien, je ne t’ai jamais obligé à rien et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Pas plus que tu ne m’obligeras à mettre fin à tout ça parce que tu crois que c’est ce que je veux. » Main sur la poignée, elle tangue au bord du vide, sans savoir s’il l’écoutera vraiment, s’il ne décidera d’y voir qu’une fuite définitive ou prêtera vraiment l’oreille à sa volonté. Elle remet entre ses mains la suite de leur histoire, trop lasse pour lutter encore ce soir, éprouvée par les heures qui ont suivies. Peur et culpabilité ont fait leur chemin dans son cœur, ont finit par avoir raison d’elle.
icons par march-mars // avec @Malik Mizrah

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