Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilitydryhope | wyn evjen

Le forum ferme ses portes !
Merci de l'avoir fait vivre
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

 dryhope | wyn evjen
 dryhope | wyn evjen
Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

dryhope | wyn evjen Empty
Message Mer 14 Déc - 23:14


—  Dryhope
You'll understand why storms are named after people. @Fitzgerald  — Wyn Evjen



Tu te demandais bien comment les choses étaient faites. Sûrement que les dieux avaient des petits secrets bien gardés, des desseins qui vous échappaient totalement et c’était peut-être pour le mieux. Dans la plupart du temps en tout cas. Mais en vue de la scène qui se déroulait devant tes yeux, tu souhaiterais un peu plus de clarté par instant. Il était tard, peut-être une heure du matin. Tu avais eu du mal a fermé l’œil de la nuit, un sentiment d’inconfort s’accrochait au fond de ta gorge. Impossible de t’en défaire alors que tu tournais et retournais dans ton lit, ton regard accroché au plafond, les pensées divagantes. C’était donc dans le silence que tu avais décidé de te lever, pour ne pas réveiller les monstres appartenant aux cauchemars ou perturber le quotidien paisible de potentiels rongeurs dans les combles. Tu connaissais cette maison par cœur, dans ses moindres recoins, pas la peine d’allumer les lumières. Sauf la toute petite lumière se trouvant au niveau de l’aspiration au-dessus de la cuisinière pour ne pas faire de bêtise. Tu prépares une tasse de thé, tu fais chauffer l’eau dans la bouilloire. Tu penses que Wyn est dans son bureau.

Pourtant, c’est quand tu vois du mouvement à la fenêtre, que tu arques un sourcil, interrogatif. Tu connais assez bien les environs pour savoir quel genre d’animaux sont du type noctambule, mais les mouvements et la forme te semble un peu trop imposante. Lentement, tu viens éteindre la lumière, éteindre la bouilloire et le silence retombe complètement dans la maison. L’idée d’un invité indésirable qui voudrait venir dans la maison t’effleure l’esprit, mais n’arrive pas à t’inquiéter réellement. Tu sens même ue pic d’excitation. À ton tour, tu deviens une ombre qui se diffuse dans la maison, comme le vent, sans un bruit, tu te déplaces jusqu’à la porte pour sortir de l’enceinte sécurisante de ton foyer. Tu ne sais pas sur qui, ni sur quoi tu vas tomber, mais ce n’est pas en se planquant derrière le comptoir de bois que tu le découvrirais. Peut-être aurais-tu dû aller chercher Wyn. Avec un peu de chance, peut-être était-ce l’heure de la balade nocturne du loup géant et venait-il de piétiner tes plantes. La contrariété de voir un parterre ravagé est bien là. Et le fauteur de troubles n’est pas celui que tu imaginais. Bien que tu devrais être habitué avec le temps.

Tu n'avais pas eu besoin de plus de dix secondes pour laisser ta vision s’accoutumer à la nuit et reconnaître la silhouette que tu reconnaîtrais entre mille sans difficulté. Mais c’était plutôt ce qui faisait qui t’intriguait. Si tu avais eu des yeux de chats, certainement qu’ils brilleraient à cet instant-là. Il fallait que tu t’approches un peu plus. Parce que tu pensais bien comprendre ce qui se passait et tu n’y croyais pas tout à fait. Non pas sur le fait en lui-même, mais surtout où est-ce qu’il faisait cela. « Au moins, la terre est déjà retournée pour l’année qui vient. Tu m’évites du travail. Et de l’engrais visiblement. » Ta voix claque doucement dans l’air, vous n’avez pas de voisin très proche, personne pour voir ou entendre ce qui se passait. Et il y avait très peu de chances pour qu’un randonneur perdu se cache dans un buisson tout proche. Voilà un Wyn dans un certains état disons. Et à côté de lui, le début d'un cadavre qui émergé de terre, Wyn avec une pelle à la main qui avait commencé à visiblement creuser. Pensait-il vraiment que tu n’avais rien remarqué à la seconde même où tu aurais mis un pied dehors il y a plusieurs jours ? Tu lui donnais une gommette verte pour l’effort au moins.

Ton regard voyageait un instant entre l’inconnu.e et le blond devant toi. Même si tu ne voyais pas tout à fait clairement son visage, tu pouvais très bien en compléter l’image mentale. La peur au fond des yeux, à combattre sa gorge trop sèche et sûrement à essayer de se battre contre ses propres muscles du visage pour essayer de se donner un minimum d’assurance et de niaque. Mais que pouvait faire la souris une fois que le chat lui avait posé la patte sur le ventre ? Jouer avec ou abréger ses souffrances directement. Tes pas finissent par te conduire tout près de lui, a une portée de bras, tu dirais. Tu as envie de le saisir avec force pour le rapprocher de toi, pour plonger ton regard dans le sien et qu’il finisse par cracher le morceau tout seul. Mais c’était bien là le souci : est-ce que ça t’intéressait vraiment de savoir tout ça ? « Tu te rends compte, j’espère que ça va être une vraie galère plus tard de se débarrasser du cadavre ? » C’était ton travail après tout. Tu avais bien une solution pour régler le problème, mais ce n’était ni le moment, ni le lieu. Pas encore en tout cas. Tu as un léger sourire en coin des lèvres, venant croiser les bras sur ta poitrine. C’est toi qui as la morgue peinte sur tes traits. « C’est peut-être pour ça que tu m’as aidé à devenir médecin légiste en fait. » Des questions ? Tu n’en vois pas l’intérêt dans l’immédiat. Tu gardes ton sourire insolent sur la figure. Et toi qui avais du mal à dormir, après cela, tu tomberais comme un mort dans ton lit.

icons by shitedit & jeremiahs-things
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
dryhope | wyn evjen 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

dryhope | wyn evjen Empty
Message Lun 26 Déc - 22:59


Dryhope
I would follow him to hell but I just wished he stopped going there
Et s'il y avait un cadavre au fond du jardin ?  devrait être une phrase qui se suffit à elle-même. Le mot cadavre se suffit à lui-même. Un cadavre est toujours un problème. L'homme gratte la terre de la même façon que sa curiosité gratte à la porte. L'incertitude qui le tient éveillé. Il déracine la pensée obsessive à la façon d'une mauvaise herbe, elle lui brûle les doigts, refuse de le quitter. Est-ce qu'il y aun cadavre au fond du jardin ? Pourquoi y aurait-il un cadavre au fond du jardin, interroge la lucidité en plein jour. Qui aurait mis un cadavre au fond du jardin ? La forêt est toute proche, constate l'odeur du café et la lumière du matin qui lutine sur le parquet. Ithan aurait remarqué un cadavre dans ses plates-bandes, justifie le bruit des pas d'Ylva derrière la porte du bureau. Ithan aurait dit quelque chose si Aslaug était enterrée depuis deux ans au fond du jardin, rectifie son sandwich de midi. L'idée d'avoir un cadavre dans son jardin est absurde entre deux rendez-vous. Enterrer ou déterrer un corps n'a pas sa place dans aucune to-do list. ( sur un post-it, au bureau, il y a écrit : jardin ?? ).

Il ne peut pas s'empêcher d'y penser. Bizarrement convaincu qu'il y a un cadavre enterré au fond du jardin. Bizarrement convaincu qu'il y a mis un cadavre. Certaines personnes n'arrivent plus à souvenir si elles ont fermé la porte à clef, éteint les bougies. Lui n'arrive plus à être certain d'avoir bien mis un cadavre en terre. Rêve-t-il d'enterrer quelqu'un (Aslaug) dans le jardin parce qu'il a bien enterré quelqu'un ? Ou bien est-ce qu'à force d'y penser, son inconscient grippe la machine à cauchemars ?
La présence ou l'absence de cadavre n'est pas le problème. Le problème est de ne pas savoir. Le besoin de savoir.
Comment est-ce qu'il en était arrivé là ? Sa silhouette réapparaît dans la mémoire par intermittence. Presque des spasmes, sporadiques, éclairés par la foudre. L'insommnie à travers les rideaux. Les craquements de la main qui ronge ses os. L'incapacité de penser à autre chose. La migraine qui s'accumule derrière ses paupières, derrière ses os, derrière sa boîte crânienne, comme des vagues à chaque fois que sa pensée se cogne contre l'idée d'un corps qu'on charrie dans le potager. La décision radicale, impulsive, de sortir au milieu de la nuit, de dévaler les escaliers, en pyjama élimé, qui lui tombe sur les hanches et le pull trop grand de son ex. Que dévaster l'intégralité du jardin armé d'une pelle (à Ithan) et d'une lampe frontale (à lui) était une solution logique, la seule vraiment, possible.  Le noir sous ses ongles ne partira pas facilement. La terre humide qui colle à ses chevilles, macule son pantalon, noie les étoiles phosphorescentes d'une marée de nuit. La peau de ses avant-bras est maculée de terreau humide, les manches de son pull retombent sur ses mains, s'alourdissent à leur tour. La terre dissimule ses tatouages et ses cicatrices, brûle ses plaies, cherche chacune des minuscules coupures de papier qui tapissent sa chair et s'insinue à l'intérieur, à la façon d'une pensée supplémentaire. Il n'avait pas conscience à quel point sa peau était fêlée à laisser passer la lumière jusqu'à mettre les mains au charnier.

Les premières minutes, les mouvements répétitifs l'apaisent, les mouvements de ses muscles l'hypnotisent alors qu'il déterre ses cauchemars. La résistance de la terre et des racines sous sa bêche le tire du confort du sommeil. La nuit lui vole la chaleur confortable de son lit vide, elle se glisse entre les mailles de son pull over élimé, le dénude à la façon d'un fantôme, fait coller son pyjama à ses hanches, à ses chevilles à la façon d'un linceul turquoise. Ses mouvements s'embourbent, la fatigue rend ses mouvements plus hasardeux et le fossoyeur considère l'idée de se mettre à genoux et de creuser à mains nues. D'aller se recoucher sa curiosité satisfaite. Il y a bien un cadavre dans le jardin. Et alors. Sa frustration augmente à chaque geste inachevé, handicapé, brouillon. La pelle racle contre du solide, s'emmêle dans les racines qui l'accrochent. La terre s'écroule sur elle-même, comme entraînée vers le fond, avalée par une bouche sans fond, comme si les portes d'Hellheim siégeaient entre le rang de courges et celui de capucines. Les tuteurs projettent les mêmes ombres que des lances figées dans le sol. Chaque coup de bêche appelle le même grondement. Que la chasse commence. L'air froid irradie ses poumons à chaque inspiration. Elle charrie avec elle une odeur de putréfaction qui vient teinter la nuit de nausée.

Il est presque soulagé - non, il est soulagé, lorsque la voix de Ithan interrompt les gestes mécaniques, le tire de du mouvement répétitif.  L'homme en pyjama à étoiles et pull over disparaissant sur ses clavicules ne sursaute pas. Il se retourne.  Wyn, 4 ans, mange de la terre, tient un ver de terre entre deux doigts. Wyn, 8 ans, devant le sapin en feu, des étoiles plein les yeux. Wyn, 12 ans, sur le toit de la maison, des étoiles pleins les yeux. Wyn, 14 ans, dont le tour de passe-passe vient de flanquer la carte dans sa manche par terre. Wyn, 18 ans, dans les rues de Rodsand, les étoiles dans les gouttières. Il a tout la panoplie du gamin pris en faute. La bouille en tous cas. Mais en même temps, est-ce que c'est pas pour ça qu'on fait des conneries ? Pour se faire prendre ? Une mèche de cheveux blonds remonte sur sa joue barbouillée d'une traîne de terre et Wyn la remonte derrière son oreille, souille un peu plus les cheveux dorés. Il referme la bouche, mord sa lèvre, avale sa salive et son coeur avec.   «- Tu vois. De quoi tu te plains. » Il saisit la branche tendue par Ithan pour ne pas se noyer, à faire semblant que tout est normal. Qu'il se contente d'aérer la terre au milieu de la nuit alors que son temps total de jardinage en presque 50 ans remonte à grosso modo 3 heures. Il ramène la pelle contre sa poitrine, croise les bras dessus, les deux pieds enfoncés dans la terre. Son regard virevolte sur l'ombre qui s'épaissit en face de lui, le coeur compressé dans sa poitrine. Ithan. La nuit s'accroche par lambeaux à son ancien [tout], le laisse devenir réel dans la nuit. Là-bas, très loin, très haut (tout proche) la lumière de sa chambre brille encore. C'est la seule lumière avec la pleine lune et l'ombre d'Ithan s'étend jusqu'à lui, l'enveloppe. Il n'y avait qu'Ithan pour irradier d'énergie, de solidité par une nuit pareille. Wyn lui est vif et fragile, agité par l'effervescence du manque de sommeil et le brouillard nocturne dissout tout le reste. Il reste une fenêtre allumée et les deux yeux d'Ithan.

« - Yeah, je sais. Enterrer un cadavre dans son propre jardin est une idée stupide, c'est pas la mienne.  »   Qu'il assure avec une grâce indolente - il se rend compte, oui. Il ne cherchait pas à se débarrasser d'un cadavre. Il cherchait à vérifier qu'il était là. Il n'avait pas vraiment cherché plus loin. Ses yeux descendent brièvement, un bref coup d'oeil vers ce qui dépasse, un bras blafard, raide, et remontent immédiatement. Une inspiration. Il hausse les épaules, appuyé sur sa pelle.   «- Si je devais me débarrasser d'un cadavre. » La morgue de Ithan lui fournit la courte échelle pour la sienne. Il s'appuie sur son esprit comme sur une béquille. Il y a une voix en arrière-fond qui rend ses mains moites. Qui s'inquiète de ce que Ithan doit bien penser - s'il le pense assez idiot pour enterrer un cadavre. S'il va penser qu'il a perdu la tête, complètement. A rêver qu'il enterre des cadavres et à les déterrer en pleine nuit. Au moins, il devait être satisfait que leurs fils soient démêlés, leurs âmes séparées bien proprement, avant que tout parte en vrille, avant que Wyn brûle le pont qui les sépare. Il souffle sur une mèche de cheveux égarée et lui adresse un petit signe de menton, son regard accroché aux siens. Tout le reste est noir, ténèbres opaques d'où sortent les ombres. Il ignore le mouvement du vent et des arbres, les grincements des abris de jardin et d'un animal un peu plus loin. « - La forge monte jusquse 1 000° degrés celsius, les corps passent à l'état gazeux à 800. Tu ne le retrouverais même pas, docteur Nesseth. Je n'ai pas besoin d'aide pour cacher un corps. » Un frisson le traverse en même temps que la brise, le défi mordant ses lèvres avec arrogance. Il lui lance un regard noir, arrogant, sans commentaire - il l'avait aidé parce que cela interessait Ithan, rien d'autre.

Il se sent vachement petit et minable, frigorifié et sans réponse alors qu'il arque un sourcil. « - Tu comptes rester là à juger mon jardinage ou tu as fini ? » Le juger tout court. Ne demande pas. Retourne-toi et pars. Laisse-moi faire un nervous break-down dans mon coin. Pourquoi est-ce qu'il est tout seul ?  Comme un tic, Wyn appuie où ça fait mal : la sensation de déjà vu (nausée), de se rappeler un rêve (nausée), tirer le corps (nausée) et tâter dans son esprit le vide (frisson), l'endroit où il ne reste rien, qui ne répond pas (nausée). Comme il se sent seule, dans son pyjama et avec un cadavre à ses pieds, le sol mou s'enfonçant entre ses orteils. Seul et fragile, alors que son esprit appuie là où se trouvait la plénitude réconfortant d'Ithan, comme on appuie sur une dent qui se déchausse. Ca fait mal. Mais il n'arrête pas.

icons par ethereal // avec @Nom du Partenaire

 
dryhope | wyn evjen
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Les Enfants du Nord :: rp-
Sauter vers: