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 swimming with the crocodiles
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Hecate Mun
Hecate Mun
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 06/03/2021
Missives : 614
Pseudo : suskind | Cassandra
Avatar : adeline rudolph
Crédits : jojo (av), suskind
Thèmes abordés : relations familiales toxiques, maternité, dépression post-partum
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Comptes : Solvi le poussin
Points : 1609
swimming with the crocodiles 6mRwhIgj_o
Pronoms rp : elle/she
Âge : trente-trois ans (01.1990)
Occupation : tenancière d'une maison hantée à Elspark, sa vocation est toutefois en mer ; propriétaire d'un navire marchand dont elle était autrefois capitaine
Statut : le cœur lui appartient depuis si longtemps que les deux années d'exil n'ont fait qu'imprimer davantage le père de sa fille dans sa chair
Famille : membre de la rébellion depuis ses débuts, elle est passeuse depuis 2013, guidant celleux qui fuient l'oligarchie vers de nouveaux ports
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Message Mar 3 Jan - 19:12


— swimming with the crocodiles
The water's still the safest place to stay, they're sinking in their teeth tonight, I can feel them move beneath me with no sound. [...] Just tell me what you came for, just tell me what you can and what you can't.

tw: violence physique.

La nuit s’enroule déjà autour de l’île lorsque la maison hantée ferme ses portes. Hôte de l'horreur, maîtresse des frissons, gardienne du repos des damnés, Hecate trouve un malin plaisir à entendre les hurlements de terreur venir des entrailles de l’attraction. Loin du grotesque, c’est l’angoisse sournoise qui se loge dans les murs transpirants d’hémoglobine factice et les grondements sourds de l’effroi. La tenancière se gausse des hululements appelant à l’aide une fois le seuil franchi. Une part d’elle-même n’admettra jamais qu’elle s’est déjà fait de belles frayeurs toute seule à l’heure de la fermeture, bien trop réconfortée à la sortie par les visages déconfits de celleux qui sont entré‧e‧s en pensant ne pas s’émouvoir. Humain‧e‧s ou surnaturel‧le‧s, touristes ou insulaires, les horreurs de l’île n’enlèvent pas le shot d’adrénaline provoqué par une attraction finement préparée. C’est l’endroit où elle est en maîtrise, triple visage présageant le pire aux prémices du voyage vers les enfers, mais annonçant également sa fin proche. Figure de l’ambivalence permanente, à l’image des tempêtes dont elle s’habille. Son maigre pouvoir ne redevient néanmoins que factice dès lors que ses semelles frôlent le goudron. Elle n’est finalement qu’humaine, proie parmi le gibier pour les prédateurices de l’ombre.
Le trajet séparant Elspark du port est pourtant si court, que selon où elle se positionne à l’entrée de la maison hantée, elle peut observer la mer et soupirer d’aise à l’idée de sa proximité. Ce soir, la sensation des yeux contre sa nuque dont elle a l’habitude dans le parc lui colle à la carne même une fois sa délimitation franchie. D’abord inconsciente et désagréable, l’impression s’accentue plus qu’elle ne s’étiole à mesure qu’elle avance. Dans le manteau d’obscurité recouvrant peu à peu les allées, le soleil est déjà enroulé de l’autre côté de la planète, ne laissant apercevoir qu’un mince rayon orangé à l’horizon. Entre chien et loup, Hecate accélère le pas en essayant de se persuader qu’elle se fait des films. Les dangers courent néanmoins les rues — surveillée par les autorités de l’île après son altercation avec un surnaturel, bétail récalcitrant dont il faut veiller les allers-retours le temps que les soupçons s’apaisent. Les subjugué‧e‧s sont désormais le nouveau péril à ajouter à la liste de ceux grouillant sur l’île.

Le pas filant l’asphalte rapidement, la navigatrice tente toutefois d’apaiser le nœud de nervosité en palpant ses poches à la recherche de son paquet de cigarettes. Comme à son habitude, le briquet récalcitrant accentue son agitation avant de réussir à en allumer une. La flamme s’agite un court instant dans son champ de vision avant d’être brusquement soufflée par un mouvement à sa périphérie. Elle évite le premier coup seulement grâce à sa reprise légère du sport depuis quelques semaines et les réflexes de marin coulant dans le sel de ses veines. Le deuxième effleure sa tempe alors qu’elle recule de quelques pas désorientés. « What the f- » Le troisième entre dans ses flancs sans avertissement. Souffle coupé, la rebelle se recroqueville pour chercher sa respiration et tente en vain de capturer ce qui l’entoure d’un regard afin d’anticiper la salve suivante. Incompréhension, un brin de désespoir de se voir obligée de se battre pour survivre, ses pensées virent un court instant vers celleux qu’elle aime. Son coup d'œil ne révèle la silhouette qui se jette vers elle qu’au dernier moment alors qu’elle lève les poings dans l’espoir de se défendre. L’échange de coups l’essouffle plus qu’il ne la sauve, à la recherche d’un échappatoire pour fuir son assaillant sans qu’il ne la suive jusqu’à son voilier. La lame ne brille qu’à peine dans la nuit, alors qu’elle n’a pour armes que ses poings et sa rage de s’en sortir face à la surprise de l’assaut. Son agresseur sans visage joue violemment de son couteau qu’elle évite du mieux qu’elle peut, trouvant son salut dans un rebord de trottoir sur lequel elle l’envoie trébucher pour s’étaler avec fracas à l’angle d’un mur, emporté par sa force. Sans se retourner, à bout de souffle, elle détale dans les ruelles alentour afin de le distancer s’il est déjà sur ses jambes. L’adrénaline pulse sauvagement dans chaque fibre de son corps, le cœur battant à tout rompre quand elle franchit les grilles de la zone technique du port. Sans un regard par-dessus son épaule, requin en quête de discrétion, elle se faufile le plus prestement possible entre les ombres immenses des bateaux hors de l’eau pour rejoindre le ponton de son propre voilier.

Jetée sur son navire comme un boulet de canon, une faible grimace de douleur lui échappe en s’engouffrant dans sa cabine. A bout de souffle, rendue nauséeuse par le mélange grisant de peur et de violence, tous les sons de l’extérieur deviennent une menace. Pour la première fois, elle se sent prise au piège dans un des endroits où elle se sent habituellement la plus en sécurité. Oreille tendue, sa main cherche le premier objet lourd à sa portée — une grande pince multiprise qu’elle n’a pas encore rangée — lorsqu’à l’extérieur, un bruit de pas résonne contre le bois du ponton longeant le bateau. Prête à se défendre, elle est tous crocs sortis et écailles hérissées lorsque la petite porte s’entrouvre. Interrompant son élan, la rebelle se rejette d’elle-même en arrière face au visage familier. « Fuck me! » Le cri lui échappe, mélange de peur et de colère injustifiée à l’encontre de Zakaria. Comme s’il venait de la brûler, ses doigts laissent lourdement tomber l’outil sur le sol de la cabine. La prunelle aliénée et les jambes fébriles, elle peine à enregistrer la présence du barman sur le voilier. Dans sa cage thoracique une tempête fait rage de toute part et elle peine à s’accrocher aux cordages qui lui échappent des mains. « Gods, you scared the shit out of me! » Elle s’en prend à lui d’une voix accusatrice enrobant les accents de rage apeurée après son altercation. Les derniers instants lui paraissent irréels, enroulée dans un brouillard asphyxiant. « What are you doing here? » Ses semelles cherchent à creuser un fossé dans l’espace exigu, trop frénétique pour s'asseoir ou se calmer immédiatement. « Shit… » Chevelure auréolée de la violence contre laquelle elle a lutté, sa veste en cuir mal ajustée, le regard sombre et nerveux peine à s’arrêter sur son amant.
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Zakaria Carlsen
Zakaria Carlsen
humanité embrasée
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Arrivée : 22/01/2020
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Pseudo : Neventer
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Crédits : Neventer (av. ; aes) Nanami & Awona (cs) ; Suskind (sign.)
Thèmes abordés : Violence verbale, troubles anxieux
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swimming with the crocodiles AES-PROFIL-TROGNE-3
Pronoms rp : Il ; he ; him.
Âge : 35 ans (10.01.88)
Occupation : Gérant du Deep Blue, barman depuis presque quinze ans et kickboxeur.
Statut : Voyage dans les abysses, les ventricules déchirés, l'abandon de son âme soeur lui ayant laissé qu'un pan de leur vie à deux. Sa moitié a quitté la Reine des Glaces, le désormais père célibataire tente d'aligner son quotidien à l'éducation de sa fille âgée de seulement deux ans.
Famille : Il est membre de la Rébellion de Sowilo et ce depuis 2006. Recruteur depuis 2015.
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Message Ven 6 Jan - 21:21


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The water's still the safest place to stay, they're sinking in their teeth tonight, I can feel them move beneath me with no sound. [...] Just tell me what you came for, just tell me what you can and what you can't.

tw: sang.

Ses doigts effleurent le volant, tapotent le rythme qui retentit dans l’habitacle. Une cigarette consumée, une deuxième, une troisième, jusqu’à ce que le rebelle ne sorte de sa voiture, clés sur le contact, phares allumés et moteur vrombissant toujours dans la nuit humide. Il s’avance sur une certaine distance et se rapproche de l’épicentre du chaos, n’ayant guère d’autre choix que d’adresser la parole au flic dépassé qui se retourne vivement lorsque la silhouette inconnue se greffe à son champ de vision. Zakaria veut rentrer chez lui, cherche à comprendre pourquoi l’autorité sur place refuse de libérer les conducteurices pris en otage dans une file longue de plusieurs mètres. Il ne trouve aucune réponse, convié à regagner son véhicule et à patienter jusqu’à ce que des renforts arrivent. Par-dessus l’épaule de l’agent, une voiture s’est empalée dans le décor. Une sortie de route ayant plutôt trouvé les vestiges d’un tronc foudroyé plutôt que de s’écraser dans les profondeurs menant au plateau entre Isby et Svart. De retour sur son siège, il s’y enfonce un peu plus, écrit à sa sœur avec tant de véhémence que la pauvre jeune femme doit voir pleuvoir un assaut de caractères ne signifiant rien, si ce n’est le sous-entendu d’un agacement accentué par des références de longs métrages animés et un ensemble de grossièretés qui lui sont propre. Désabusé à bonne distance de son antre, le barman se penche et fouille dans sa boîte à gants dégueulant de cassettes audio. Plusieurs échappent à la paume de sa main et entraînent un objet n’appartenant pas à sa collection.

Subitement, la mémoire lui revient à la minute où ses prunelles se reposent sur le portrait juché dans le coin gauche de la carte d’identité. Le rebelle repose son coude contre la portière et se frotte les yeux. Le détour lui est sorti de la tête, un crochet qu’il souhaitait effectuer le soir même. Trop pressé de se réfugier au coin du feu ou supposant que sa journée se serait terminée plus tôt pour qu’il puisse rendre le bien de la tenancière de la maison hantée d’Elspark. Lorsqu’il dépasse la zone accidentée, les gyrophares clignotent dans la nuit, véhicules ignorés par les autorités et les ambulanciers. Presque agacé d’avoir à dépasser son pâté de maisons à vive allure pour se rendre au port, Zakaria réalise qu’au milieu de ses nombreuses clés, il dispose encore de celles du voilier. Hecate n’est peut-être pas encore rentrée. Il danse sur un pied, honteux de chercher à l’éviter, ne sachant plus à quel sentiment il doit se fier. Une relation en dents de scie qui lui donne plus de fil à retordre que s’il s’y laissait glisser. Il redoute la béatitude, l’angoisse, la félicité de leur moment, la force qu’exerce ce lien indomptable et incassable. Et s’il mettait les pieds là où il ne devrait pas ? S’il découvrait des éléments renforçant une idée qui germe dans son esprit depuis le retour de la mère de sa fille ?

Zakaria quitte la pinto garée à quelques pas du voilier. Un instant, il contemple les environs, assiégé par un mélange sucré et amer, les relents du passé lointain et proche. Les balises teintent au gré des flots, mer penaude au début de l’hiver. Il a le sentiment d’être seul au monde et la sensation l’oblige malgré tout à se retourner sans qu’il ne daigne s’arrêter. Il a la ferme intention de rebrousser chemin dans les quelques minutes à venir et, les yeux fermés, il pourrait parcourir le ponton, tourner au bon endroit et sauter sur le bon navire. Des gestes qui le ramènent à des années lumière, mais également à ce qui semble avoir été quelques semaines seulement. Il n’y a aucune clarté dans l’antre exiguë lorsque la porte – déjà ouverte – s’ouvre et qu’il s’engouffre dans l’obscurité, refermant soigneusement derrière lui. Et son cœur implose dans sa poitrine. « Oi! Easy, Mary Read! It’s just me. » Geste de défense, la garde relevée, le kick boxeur se protège machinalement. Iels se regardent en chiens de faïence jusqu’à ce que la brune affolée ne souffle à moitié de soulagement, l’angoisse toujours cramponnée à ses membres. « Put that shit down, would you? » Il lui mime de baisser la pince, s’avançant prudemment vers elle, l’appréhension de l’espace noyée par le soubresaut inattendu. Alors, il explique sa venue, sortant la carte d’identité de sa veste pour la reposer sur un meuble. « You forgot your ID at home or maybe someone has kleptomaniac skills and we should worry a little bit more. » Il se force à se détendre, rabaissant ses bras le long de son corps « What’s wrong? » Il halète son inquiétude, ravale l’effroi, conscient qu’il n’est pas l’unique raison ayant poussé sa conjointe à bout. « What happene- » Et les prunelles effleurent le flanc tailladé, les vêtements tranchés proprement à un endroit et s’étant abreuvés de l’hémoglobine de la navigatrice. Il s’avance prudemment, l’attention jonglant entre la peau agressée et les iris jumeaux. « Who did this to you? Where? » Le mélange d’émotions provoque le frémissement des viscères. Il désigne les fripes du menton et enlève sa veste en premier. « Take it off, let me look at your side. »
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Hecate Mun
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Message Jeu 12 Jan - 19:21


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tw: sang.

L’électricité se rue dans ses veines à la vitesse d’un cheval lancé au grand galop. Éclair foudroyant sur place, au lieu de rester seulement immobile pour éviter une propagation, Hecate martèle le sol dans l’espoir d’un nouvel électrochoc suffisant pour diluer le trouble. Sous sa peau se hérissent les milliers de fibres survoltées en quête d’un nouveau conducteur afin de laisser s’échapper le surplus agglutiné sous l’épiderme grisé. Parée de figures de Lichtenberg, violence de l’orage pour une œuvre funèbre éclatée dans ses vaisseaux sanguins, un Styx empoisonné charriant l’appréhension pulsant douloureusement contre sa nuque. Tout s’est enchaîné si vite qu’elle n’a eu que le temps de chercher à s’échapper prestement, sans même essayer de comprendre ce qui arrivait. A grandes inspirations, l’air s’engouffre dans sa poitrine prête à éclater sous un myocarde paniqué. L’image de Zakaria dans la cabine semble irréelle tant elle ne s’attendait pas à ce que ce soit lui qui se glisse par la petite porte. Le bout des doigts tremble de consternation, stupéfaite de découvrir qu’une part d’elle aurait préféré pouvoir s’en prendre à l’individu croisé plus tôt. Pour étouffer la menace, l'annihiler d’emblée sans lui laisser la possibilité de se relever pour la pourchasser. Afin de détruire sans attendre la cible invisible peinte dans son dos et se nettoyer de la sensation des yeux épiant chacun de ses gestes durant les dernières semaines. Se vider de la férocité déclenchée par l’hormone de survie. « Don’t oi me while you’re sneaking in! » Mais dans le feu, c’est lui qu’elle invective avec force, fautif d’avoir attisé sa peur sans le savoir. Épaules contractées, elle le désigne du menton en se rangeant derrière le paravent de son sarcasme grinçant. « What are you now? A sneaky little trespasser or something? » Elle tente pourtant de réguler sa voix et moduler le ton, en cherchant à reprendre pied malgré le léger balancement de la coque qu’elle ne perçoit même plus tant elle en a l’habitude. Au moment où les mots franchissent ses lèvres, elle secoue la tête d’un air désolé. Une étincelle dans l’esprit éclaire la question qu’elle ne se pose pas encore complètement — que fait-il ici ?

Déjà les remords d’avoir montré les crocs au risque de le mordre se répandent. Iels ont du mal, iels essaient mais le quotidien s’ajoure de difficultés qu’iels apprennent à dépasser ou contourner ensemble. Le voilier est cette alcôve dont elle ne lui reprendra jamais les clés, où elle espère qu’il viendra toujours la retrouver lorsque cela s’avère nécessaire. Elle n’a pas envie, qu’en plus de ne pas être réellement à l’aise dans l’espace exigu, il s’en sente repoussé. « Sorry, that’s on me. » Mais ce ne sont que des paroles murmurées d’une voix basse qui n’apaisent pas l’agitation courant sous sa carne. Ses yeux se posent à peine sur le bien rendu mais les nouveaux talents potentiels de Judit déchirent un éclair de sourire dans le ciel de tempête. Bref fragment à ne pas manquer pour un battement de cils. « Well, you know what we say. Apple doesn't fall far from the tree. » La question incongrue se pose de manière fugace dans son esprit, de savoir ce qu’iels diraient à leur fille si elle se met à voler, alors que sa propre mère ne se fait pas prier pour escroquer les élites — ou que ses deux parents complotent à renverser le système dans un sous-sol. Elle vogue dans ses interrogations inopportunes, figure lunaire en proie au brin de folie au fond des yeux caractéristique d’un choc encore nourri à la violence. « What? » La voix du barman la ramène face à lui en un sursaut camouflé dans un pas en arrière. Ses yeux suivent les siens, dubitative en cherchant ce qu’il désigne. Bras légèrement écartés de son buste, elle contemple son flanc sans réellement intégrer l’image. « Oh, okay. Okay. » Ce n’est pas la première fois qu’elle saigne, ni qu’elle récolte des coups, mais l’agression à l’arme blanche a un arrière-goût de ferraille dans sa bouche. Probablement entraîné par sa course effrénée et son cœur battant furieusement, le sang imbibe ses vêtements sans qu’elle s’en aperçoive. Presque stupéfaite, la navigatrice constate l’absence de douleur, trop dopée à l’adrénaline. « Let me just- » Shit. Gorge presque sèche, regard vague durant une fraction de secondes, elle se laisse tomber sur une des banquettes, un peu trop obéissante — elle ne sait pas si c’est car son énergie retombe brusquement ou qu’elle prend enfin conscience de la réelle violence de l’altercation que l’étourdissement la saisit brièvement. « You don’t usually ask before taking my clothes off. » L’air bravache adressé à Zakaria ne fait même pas l’effort de camoufler le trouble occupé à ronger ses os jusqu’à la moelle. Une brusque envie de fumer s’empare d’elle — de ses lèvres blêmes, de ses doigts anxieux, de ses poumons essoufflés.

« You haven’t seen anyone outside? » Peut-être enlève-t-elle sa veste et haut seule ou bien il l’aide à s’en défaire pour dévoiler la plaie, mais elle ricoche du regard contre la porte de la cabine, se demandant si son assaillant est toujours autour du port. « Some freak with a knife trying to punch people for sport, by any chance? » A travers l’agitation désordonnée brûle déjà la colère. Le sentiment d’être stupide d’avoir été ainsi violentée sans savoir ni comprendre pourquoi. Sourcils froncés, elle écume les raisons de s’en prendre à elle particulièrement — les résidus de son altercation avec un surnaturel subjugué aux côtés de Linus, un‧e ancien‧ne client‧e en quête de revanche après compris s’être fait‧e arnaquer par l’Hafgufa, n’importe quel surnaturel lambda ivre de son ego, un‧e drogué‧e à la Beyla, voire même quelqu’un envoyé par les Mun pour n’importe quelle autre raison tordues leur appartenant. Les dangers sont nombreux et étourdissants, ils se comptent sur plus des deux mains, à tel point qu’Hecate sent poindre une inquiétude toute fraîche en plus des précédentes. Au bout de combien de temps Zakaria se serait-il aperçu de sa disparition ? Le lendemain, lorsque le jardin d’enfants l’aurait appelé pour lui dire que la mère de Judit ne s’est pas présentée en fin de journée comme convenu, sa première pensée aurait-elle été de se dire qu’elle était repartie ? Disparue avec les flots, ombre flottant au large. Alors qu’elle aurait probablement été enterrée six pieds sous terre quelque part sur l’île, en une défection forcée dont la simple idée lui tord douloureusement l’estomac. « Is it bad? It doesn’t hurt. » Le tumulte des émotions s’agite entre les bagues qu’elle tourne furieusement, le regard qu’elle lui adresse toutefois essaie de se parer de la désinvolture crasse dont elle est coutumière. Orbes sombres fichées sur le profil du rebelle, un nouveau sourire crâneur s’esquisse, à la frontière d’un flou nerveux. « Did you know that for a c-section they cut through five layers of skin and tissues to get your daughter out of this body? I bet this is nothing, just a scratch. » Ses yeux ne descendent pourtant pas vers la source de l’hémoglobine, obstinément accrochés au visage qu’elle connaît par cœur, pendant qu’elle laisse échapper ce qui lui passe par l’esprit sans que ça n’est réellement d’importance. « Is it nothing? » Le froncement de sourcils inquiet est bref, disparaît en un battement de cils.
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Zakaria Carlsen
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Message Dim 15 Jan - 19:26


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tw: sang, sutures.

Le feu de la provocation, grégeois jeté au visage dans l’antre minuscule, Zakaria écarte les bras et les laisse retomber lourdement le long de son corps, résigné et déconcerté. « Honestly, I thought you weren’t home yet. Don’t be a dick. » Toustes deux pris.es par surprise, les corps malmenés de stupéfaction, un mal qui peine à redescendre alors que chaque esprit a actionné la manette d’urgence, le danger rôdant autour d’elleux en permanence et même en face de soi dans ce qu’iels supposent être un lieu sain et sauf. Le sarcasme en guise de bouclier, l’humain ignore les excuses, ne sachant ce qui lui retombera sur le coin du bec la seconde d’après. Et il voit juste. « Hopefully not. » Il hausse les sourcils, pourtant appréciateur des activités nébuleuses de sa compagne, il craint que son incapacité à mentir puisse aussi résonner en Judit. L’alliage des deux lui étant parfaitement inconcevable. Le barman n’a pas choisi le bon moment pour rendre le bien encombrant un contenant dans lequel il n’a pas sa place, sa conscience lui murmure de le poser et de s’en détourner, de partir sur le champ. Il ne l’entend pas. Surtout lorsque ses prunelles se reposent sur les séquelles d’une altercation qu’il découvre à l’instant. Et pour cette raison, il comprend l’amertume dirigée toute contre lui, le venin qui s’immisce dans ses veines, les coups de croc infligés comme un moyen de se rattacher à son intégrité. Elle a toujours surmonté sa douleur ainsi. Lui aussi. Peu enthousiaste pourtant, livré au scénario qu’il découvre à peine, Zakaria s’attèle à observer les vestiges du mal ayant entaillé Hecate au flanc. Il se pare d’indifférence, les traits soulagés d’une quelconque émotion. Toutefois, au fond de lui, l’indignation crépite. La remarque ne le fait guère flancher, il se contente de l’aider à se découvrir. « You’re right. I’m not asking. » De toutes leurs mésaventures, celle-ci n’atteint pas le premier niveau. Et lorsqu’il découvre le corps de la navigatrice, il regrette d’en être arrivé là, d’adorer le derme qu’il effleure au passage de ses doigts, la silhouette harassée et toujours resplendissante malgré les abus du quotidien, d’une vie en dents de scie. « Nope, I was alone. » Sorti de ses pensées, accroupi près d’elle, les ambres se relèvent brièvement vers leurs jumelles, détaillant immédiatement la blessure après le croisement de leurs regards. « It’s still quiet and creepy here, like always. » Désobligeant, la même saveur qu’iels partagent, il s’écarte d’une quelconque tendresse que ses gestes trahissent alors qu’il se relève pour se laver les mains. « Lie down. Any chance you’re hiding a sewing kit somewhere? » Un tiroir ou un placard, n’ayant aucunement l’envie de minimiser les enjeux, la douleur latente, ce qui attend la rebelle sur sa banquette.

Un genou à terre, l’autre servant d’appui, ressassant les bribes d’informations livrées entre deux grognements, le barman se laisse happer par le silence et le souvenir des actes presque oubliés au fil des ans. Fil sombre glissant dans le chas, les précautions de mises pour que la navigatrice puisse garder les évènements sous silence, entre elle et lui, loin de tout jugement extérieur. Attention happée par le son de la voix familière, une œillade jetée dans sa direction avant qu’il ne retourne à son labeur, il rétorque d’un timbre monocorde. « You’re in shock, the adrenaline makes you feel invicible til it slowly gets down. » Lui-même tailladé, ayant traversé maintes fois cet état émotionnel vingt ans plus tôt, il se retient de lui avouer qu’on ne s’y habitue jamais, mais replonge plutôt dans les profondeurs d’une mélancolie surpassée depuis longtemps. Le cimetière de Svart, la découverte des macchabé.es, l’intérêt qu’un chirurgien leur vouait et qui lui a appris les prémices de son art. Zakaria se voyait toujours à la place d’Hecate jusqu’à ce que les défunt.es ne fassent partie de son quotidien et que les corps ne soient plus que perçus comme de vulgaires enveloppes de chair. Points piqués dans la peau de sa conjointe, les gestes méticuleux et répétitifs, des zigzags serpentant sur la plaie qui se referme artificiellement, il s’arrête au milieu de son travail, adresse un regard consterné à la jeune femme. Seriously? La tournure de sa phrase le fait tiquer, le recruteur digère mal la provocation, notamment lorsqu’elle lui recale leur fille dans les bras, se dédouanant totalement de son propre labeur, de cette enfant qu’elle refuse soudain de reconnaître. Il sert les dents, se replonge dans son œuvre comme s’il n’avait pas entendu. « Yeah, I bet it’s nothing compared to giving birth. » Répond-t-il dans un murmure, filant toujours le massacre, les doigts couverts de sang. « But still, hold your breath a little. I’m no expert. » Il achève son geste en coupant les restes de fil, s’essuie les mains sur un torchon en contemplant les méandres tissés de loin, découvrant que l’hémorragie a cessé. « Yeah, you’ll live. » Il s’attèle à nettoyer les vestiges partiellement secs, une compresse imbibée d’antiseptique,  il cherche l’attention de la rebelle. « On my signal, breathe out, okay? » Au-dessus de la plaie, il attend. « Breathe out. » Et agit, prêt à réceptionner les plaintes douloureuses de la tenancière, les éventuels noms d’oiseau, purgeant l’affront de quelconques envahisseurs, plus soucieux de la savoir sauve qu’en proie à une souffrance passagère.

Que l’intrusion soit désormais un lointain souvenir, le barman choisit le bon moment pour se défausser de sa chemise, couvrant de flanelle les épaules de la navigatrice, de l’intense chaleur qui émane de l’arcane du soleil. « You’re good? » Et il lui tend un verre d’alcool rempli au préalable, s’attribuant également un remontant de la collection de sa compagne. Il s’assoit à ses côtés, non sans garder une distance qu’il aurait amincie bien vite quelques années plus tôt. Les ventricules meurtris par son propre choix, il prédit la peine qui l’oppresserait s’il venait à baisser sa garde, s’il restait là dans ce nid réconfortant par la simple présence d’Hecate, chaque fois rebuté à l’idée de s’enfermer dans la coque, l’espace retranché lui refilant la gerbe. « What were they like? » Demande-t-il en décrochant son regard de l’épais pansement dissimulant la blessure de son hôte. « I can look around, if you want. » Si l’attention peut la rassurer, si sur le chemin du retour, l’extravagance de son agresseur pourrait transparaitre le long des routes, pour qu’iels puissent conclure les faits à grand renfort de rancune. Zakaria observe Hecate au point de l’en dévisager, déterminé à remonter à bord de sa Ford Pinto dans les minutes qui suivent. « You should rest and call in sick tomorrow. You look like shit. » Un rictus étire ses lippes en un coin, attrapant à bout de bras sa veste larguée sur un meuble.
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Hecate Mun
Hecate Mun
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 06/03/2021
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Crédits : jojo (av), suskind
Thèmes abordés : relations familiales toxiques, maternité, dépression post-partum
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Pronoms rp : elle/she
Âge : trente-trois ans (01.1990)
Occupation : tenancière d'une maison hantée à Elspark, sa vocation est toutefois en mer ; propriétaire d'un navire marchand dont elle était autrefois capitaine
Statut : le cœur lui appartient depuis si longtemps que les deux années d'exil n'ont fait qu'imprimer davantage le père de sa fille dans sa chair
Famille : membre de la rébellion depuis ses débuts, elle est passeuse depuis 2013, guidant celleux qui fuient l'oligarchie vers de nouveaux ports
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Message Jeu 2 Fév - 22:49


— swimming with the crocodiles
The water's still the safest place to stay, they're sinking in their teeth tonight, I can feel them move beneath me with no sound. [...] Just tell me what you came for, just tell me what you can and what you can't.

tw: blessure, alcool.

Sous l’éclairage tamisé de la cabine, la nuit veut dévorer chaque parcelle de lumière s’échinant à illuminer faiblement les recoins cachés dans les ténèbres. Le balancier du voilier berce les idées sombres et entraîne un roulis rassurant pour la navigatrice dont le pied, rendu hésitant par l'altercation, trouve toujours son réconfort sur l’eau. Dans l’atmosphère intimiste et terriblement personnelle, elle observe Zakaria se mouvoir comme si le temps n’avait pas défilé entre elleux. A savoir déchiffrer son inconfort dans l’étroitesse de l’espace, elle le trouve pourtant parfaitement à sa place auprès d’elle. Égoïsme vorace dont l’empathie ne matine pas le moins du monde les angles — ils sont affutés et dangereux, un fil aigu pour déchirer à la moindre caresse. Quand elle peut réunir deux de ses plus grandes histoires d’amour, elle s’en gave jusqu’au point de rupture. Là où la limite s’effrite et oblige le barman à retrouver la terre ferme pour se sentir mieux et entier. Comment leurs âmes peuvent se retrouver à ce point alors qu’iels cherchent leur souffle à différents endroits, avides d’atmosphères opposées. Mais ces interrogations ne durent qu’un instant, une fraction de secondes insignifiantes, rapidement balayée par la chaleur diffusée depuis ses entrailles à son contact. L’adrénaline s’estompe petit à petit mais continue son office d’anesthésiant, de ses angoisses à ses blessures. Baume qui la pousse à se grimer d’une moue mollement boudeuse dès qu’il prend la direction des événements. Il la déshabille et elle gronde avec paresse tout près de lui. « Bossy. » Entre ses cils, c’est lui qu’elle observe plus que ses propres flancs tailladés. Il est là, et Hecate s’abreuve de son image au point de friser l’impolitesse. Et tant pis. Tant mieux. Myocarde encore affolé par la course, les tempes brûlantes, les crépitements court-circuitent le fil de ses pensées chaotiques. La remarque courbe un sourire amusé sur ses lèvres. « I like it quiet and creepy. Don’t be a dick. » Elle répète le sarcasme précédent, baignée de nonchalance distraite, trop occupée à détailler les détails de la carrure agenouillée à ses côtés. Mots plus mordants que les gestes, modulable comme de l’argile entre ses mains occupées à détailler la blessure. La rebelle désigne un placard où se trouve un kit de premiers soins du menton, déterminée à se laisser faire sans broncher sous l’attention qu’il lui porte. Un peu trop obéissante, coopérative plus qu’il n’en faut — à peine quelques respirations retenues lorsque l’aiguille mord la chair, réveillant petit à petit la douleur de la plaie, des crocs occupés à retenir un grondement en maltraitant la lèvre.

« So far so good. I got some sails that could use a needle. You’re working miracles with these hands. » La gouaille insupportable de celle qui se dédouane de ses propres douleurs, dans un brin d’humour pour apaiser l’atmosphère étrange de la cabine. « Yay, lucky me. » raille-t-elle quand il lui assure la vie. Ses pensées embrumées suivent les consignes avant de les comprendre réellement dès lors qu’il lui intime d’expirer. Soudainement cambrée pour échapper vainement à la douleur de l’antiseptique, elle jure entre ses dents, une main crispée sur l’épaule de Zakaria. « Pretty sure you’re secretly enjoying this. » Alors l’adrénaline retombe brusquement. Petit à petit, tous les éléments de la soirée se remettent dans l’ordre dans son crâne. Ils cognent contre sa boîte crânienne, cherchent leur place dans le rang et se bousculent dans un chaos qu’elle tait face au rebelle. Rejetée au fond de la banquette, genoux remontés contre son buste, la jeune femme s’enroule instinctivement dans la chemise qui lui est déposée. « Mh, thank you. » Songeuse, ses prunelles fixent un point invisible, le nez dans le tissu, imprégnée de son odeur qu’elle connaît par cœur — un mélange de lui, de lessive, de cigarette et du bar. En s’approchant de nouveau, elle maudit la chaleur qui émane de lui à une distance qu’elle juge trop grande. Ses lèvres trempées dans l’alcool, la langue de feu réchauffe un peu plus ses viscères en réponse à celle dans laquelle elle se vautre. Sa remarque l’ébranle, pourtant peu soucieuse de ce à quoi elle ressemble après une lutte dans l’obscurité. « Yeah, thanks, it’s my new night routine. Stunning, isn’t it? I like being stabbed to look like hell. » Le sarcasme est un peu trop rude et rêche, à l’image de l’inquiétude inédite ressentie avec trop d’intensité. Ses yeux faussement dans le vague rendent brûlants ceux de son compagnon qu’elle sent fixés sur elle. Est-ce une caresse ou une volonté de lui aussi déchiqueter sa chair à leur manière ? Son épaule haussée en signe d’incompréhension tire sur les fils de la plaie. Lentement, un tintement chuchote contre le verre en contrepoint de ses souvenirs flous. « Can’t say, it’s blurry. I only remember how much they want to hit me for no fucking reason. » Hecate essaie de faire le tri une nouvelle fois, de chercher des réponses à l’impuissance ressentie dans la rue. Livrée à elle-même.

Qu’aurait-elle fait une fois seule si le barman ne s’était pas présenté à quelques secondes d’intervalle ? L’aurait-elle appelé ? Serait-il venu ? A moins qu’elle n’aurait passé la nuit accrochée à son arme de fortune sans se rendre compte de ses blessures, dans l’angoisse de voir la silhouette de l’inconnu se glisser par la porte de la cabine. « A man I think. With a knife, obviously. He just appeared out of nowhere on my way back here, I didn’t even see him coming. » Les bagues s’entrechoquent un peu plus fortement, cliquetis d’une berceuse d’appréhension résonnant jusque dans sa moelle. Une profonde inspiration ébranlent ses os brusquement meurtris par la tension navigant sous sa carne. « Now we’ve got creatures hiding in the mountains or prowling in the sea. Is it just me or is it really worse than before? The stare on our neck, the freaks lurking in the dark, the constant guilt of being human. What if I wasn’t alone, what if I was with our- » L’inquiétude déborde tant qu’elle s’interrompt, la simple idée de Judit à ses côtés quelques minutes plus tôt la faisant frémir. Étrangement, ses préoccupations changent et évoluent avec le temps. Les et si impliquent leur fille là où il était plus complexe pour elle de l’imaginer jusqu’à présent. Sans vouloir l’effacer, incapable de dessiner un présent sans son visage, ce sont les ajustements de son esprit face à une réalité qui l’a tant fait souffrir par le passé. Un bref coup d’oeil vers son amant repousse rapidement le sujet, incapable de tenir la distance s’il est brusquement d’humeur à rappeler tout ce qu’elle a raté. Tête appuyée contre la cloison, les doigts de sa main libre ostensiblement agrippés à la chemise, elle se tourne complètement vers lui pour le contempler. « I’ve got a quite good reason to look like shit right now, what’s yours to have a face a foot long too? » L’interrogation scrute les traits du visage fatigué et fermé sous les rictus qu’il lui a adressé — l’homme de peu de mots se recompose une impassibilité pourtant incapable de camoufler les ombres qui le tourmentent à l’oeil amoureux de la jeune mère. Le revers d’une médaille qu’iels portent à deux mais dont iels peinent encore à ajuster les nuances. « Jude’s okay? » Une ultime question en écho à la peur pulsant douloureusement dans chacun de ses membres maintenant qu’elle prend peu à peu mesure du choc ressenti.

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