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Message Mar 15 Sep - 0:39

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Dorures et voluptés, le confort du luxe pour mieux neutraliser la peine. Aucun malaise ne saurait résister au meilleur champagne du Golden Curtain. Quand Mahaut en a assez d’être elle, elle se fond au milieu des joueurs invétérés du casino, se fait porte de bonheur pour hommes riches ou pour vagabonds en dettes. La taille toujours ceinte par le bras d’un autre, elle distille la dopamine dans les petites victoires qu’elle marque de gloussements, de gestes délicats, de cheveux savamment rejetés en arrière et de lèvres posées sur les joues d’inconnu. Le jeu, le rouge, l’alcool, le sexe, tout est prétexte à addiction et celle qui joue de la dépendance comme d’un piano s’immerge dans le rush de toutes ces âmes qui s’abandonnent à elle.
A la table de craps, elle est penchée au-dessus d’un chanceux millionnaire qui vient tenter les mises remportées au Black Jack. « Sept ! » S’exclame-t-il alors que le chiffre vainqueur lui fait remporter un tas de jetons qu’il hésite à remettre en jeu. « Qu’est-ce que t’en dis ? On se fait la malle dans une belle chambre avec la somme remportée ? » Elle papillonne des yeux, fait celle qui n’en sait pas plus alors qu’elle a déjà décidé de son sort au moment même où il s’était permis des familiarités sans lui demander son avis. Elle n’aime pas les hommes impolis. Mais rien n’y paraît, elle a les yeux qui pétillent, laisse son pouce courir sur la joue du malotru. « Je trouve que c’est une belle somme. » L’innocence dans ses mots alors qu’elle le piège dans l’appât du gain, dans la satisfaction de la victoire qui lui manque déjà. Alors il relance, grisé par l’addiction, par la dopamine, par la belle brune au décolleté plongeant qui a l’air de lui manger dans la main. L’orgueil peut faire un homme puis tout lui enlever. La chance finit par tourner. La frustration s’installe, il s’échine, mise encore et encore sous l’air indifférent du croupier qui lève vers Mahaut un regard impénétrable. L’employé de Vera connaît bien les frasques de la cousine et surtout, il est habitué à la folie des hommes qui cherchent son affection et perdent des milliers de couronnes sur leurs tables.

Quand elle est enfin satisfaite, elle s’éloigne, glisse un sourire de connivence au stickman. « Il ne faudrait pas non plus qu’ils gagnent trop, j’ai des parts ici. » L’homme renvoie un sourire, paraît sincèrement amusé et non contraint par ses obligations.
Elle laisse une traînée d’infortunés dans son sillage, sans se préoccuper des soucis qui les attendent pour rembourser d’éventuelles dettes. Et il ferait mieux de payer, car Mats n’était pas du genre à se laisser attendrir par des discours tristes. Un serveur qui passe devant elle s’empresse de lui servir une coupe de champagne, suivant une consigne qu’elle a elle-même exigé. Pour une soirée, elle aimerait se sortir d’elle-même, de son nouveau quotidien fait de rédaction intensive de sa thèse et de visites à Wighard pour s’assurer qu’il va bien. Elle n’a jamais eu le contrôle sur elle-même aussi longtemps, et le manque commençait à gratter ses entrailles : Freyja exigeait d’elle qu’elle utilise son don. Alors le thème de la soirée est la perdition et elle s’y adonne, plus qu’enchantée d’oublier les longs mois de chaos, de peines de cœur, d’humiliations et de solitude.
Elle aurait dû inviter Athalia à l’accompagner, en l’honneur du bon vieux temps, de l’hydre sans limites qui aurait tôt fait d’avaler tous les cœurs et tous les porte feuilles de la salle.

Les obsidiennes balaient la salle, repèrent des visages familiers, les connaissances ou les habitués, mais aussi ceux qu’elle ne voudrait pas voir. Elle n’a pas que des amis partout, malgré ses faux sourires lancés à la cantonade. Et puis il y a une silhouette précise qui se découpe devant un bar. Les sourcils froncés, elle est brièvement gagnée par un sentiment de contrariété, la même qui guide ses pas, un claquement de talons après l’autre, au rythme d’un tambour de guerre.
« Est-ce que je peux savoir ce que tu fous ici ? » Les yeux percent, le ton est plein de réprimandes. L’espace de quelques secondes, les rôles sont inversés. Il est l’inconscient rebelle et elle le parent inquiet. « Tu devrais être en train de te reposer. » C’est le verre serré dans les paluches qui tire un trait final sur sa posture. « Et certainement pas en train de boire ! » L’indignation tonne. Depuis quand est-elle la plus raisonnable des deux ? Mais les circonstances sont au-delà de leurs habitudes : il s’est pris une balle. Si l’imbécile qui avait pris son arme avait visé un peu plus juste, il ne serait peut-être plus de ce monde. Et l’idée est insoutenable.

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Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
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Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Lun 16 Nov - 12:14


Slaves of fear

Il sait qu'elle est là, bien sûr. Le gardien n'est pas encore à mettre aux objets cassés, pas totalement à chier. Il sait encore ce qu'il fait. Il est conscient de sa présence, sans qu'elle soit tout à fait dans son champ de vision. Qui n'a pas vu la Beauté surgir dans le casino comme si elle voulait éclipser sa cousine ? On la remarque, avec ses chaînes clinquantes sous les lumières tamisées. En apparence, Wighard est bien l'un des rares à ignorer la comète qui brûle par les deux bouts. En réalité, il est sans doute l'homme le plus conscient de ses mouvements dans la pièce, chaque bruit de talon se détachant nettement des autres sons de perdition. Ils claquent à ses oreilles comme autant de rappels à l'ordre. Comme autant de gifles. La bile s'entasse dans sa mâchoire. Il est condamné aux bars minables s'il veut boire comme un trou, disparaître du radar des surnaturels, disparaître de la présence solaire de sa fille, de sa protégée, disparaître de ses responsabilités. Disparaître des mensonges. Il est juste fatigué de mentir, tout le temps.
Il est juste fatigué. C'est ce qu'il se dit.
Entre ses doigts le whisky danse comme pour le séduire. Il voit son faciès déformé au fond du verre comme pour le railler. Il n'a pas bu depuis qu'on lui a servit à son arrivée, bien qu'il ait sur les lèvres le goût de l'eau de vie. A chaque fois qu'il s'humecte la lèvre, l'alcool brûle la dernière plaie de sa lèvre, le goût un peu acre, vif, lui offre une piqûre de rappel. Il a trempé ses lèvres dans l'alcool, mais n'a pas bu. Il est ignoré à présent du barman - l'homme a obéit aux ordres de Vera, à l'étrange danse que Wighard et la surnaturelle font depuis des mois. Ce n'est pas uniquement par peur de se réveiller enchaîné dans quelque cave qu'il n'a pas bu - cela aurait le mérite de faire avancer d'autres projets personnels, au moins. Il peut faire ça, se vendre, fonctionner, espionner, infiltrer jusqu'au jour où il fera le pas de trop. Une balle dans la tête. Comme Markus. Ou pire, l'esclavage. Quitte à finir par servir de poupée gonflable au Golden Curtain, autant s'y faire des amis avant, n'est-ce pas ?

Le thème de la soirée est la perdititon. Mais il n'ose pas franchir le pas, il ne fait qu'imaginer la lourdeur de l'alcool sur sa langue. Encore et encore. Il n'a fait que ça - accepter le verre, et le regarder, penser à son goût dans sa bouche, son effet sur ses vaisseaux sanguins. En crever d'envie. Crever de la frustration et de la peur que son addiction ne fasse plus effet. Peur que l'alcool ne soit plus la solution à ses problèmes, qu'il ne suffise pas à retrouver goût à ce qui l'entoure, à avoir encore un peu de feu au ventre. Peur de la désillusion.

«- Non. » Il réplique et se retourne un peu plus vers le bar, dos à la foule - ce n'était pas tout à fait le cas auparavant, gardant la trace de sa cicatrice encore fraîche abritée par la solidité du comptoir, et son bras droit, de tir, libre de dégainer si besoin. Elle ne peut certainement pas savoir ce qu'il fout là - il se ferme, sa langue claquant contre son palais. Il lève son verre comme pour le descendre cul sec, mais  le garde levé à bout de bras, coude sur la table. A observer les miroitements du liquide, sa langue formant une boule à l'intérieur de sa joue. Il n'est pas en service, bien qu'il risque de lui dire le contraire dans cinq secondes. Il fait ce qu'il veut. Il va où il veut, mortel qui tire sur ses chaînes, sur sa laisse. Et il n'avait certainement pas de comptes à rendre à sa fille adoptive. «- Tu devrais être en train d'étudier pour finir tes études avant ta ménopause, est-ce que je te dis quoi faire my love ? » Il repose son verre sans y avoir tremper les lèvres. Il craint qu'il ait le même goût que sa bille.

Lorsque son regard se pose sur elle à travers la glace, son regard s'attendrit contre son gré, étincelle familière dans le masque cerné et velu qui lui sert de son visage. Bien sûr qu'il l'aime Mahaut.  C'est bien ça le problème. Il l'aime, sans lui pardonner ses défauts, sans lui laisser passer ce qu'elle brûle par les deux bouts. Parce qu'il l'aime, en fait. De la même manière qu'elle lui fait ce reproche parce qu'elle l'aime, qu'elle veut qu'il reste sobre, parce qu'elle l'aime. Il doit garder cela en mémoire, c'est important pour la suite. Bien sûr qu'il lui en veut toujours, aussi. Pour avoir voulu prendre sa soeur, la seule qu'il a, en sublime, le déposséder de sa famille pour en faire sa chose, une de plus, jusqu'à ce qu'elle la casse, sans même penser que celui qu'elle était censée appeler son père adoptif pouvait avoir en travers de la gorge qu'elle sublime sa tante. Pour ne pas l'avoir sublimée, pour l'avoir jeté dans les bras d'un autre gamin qui a grandit de travers et abuse de ses pouvoirs comme un enfant gâté. Il préfère sa soeur addicte aux endorphines qu'agenouillée, bizarrement.  Il est entre-deux eaux avec Mahaut. Il lui en veut, encore, d'avoir chapardé sa petite soeur, d'avoir été à Paris, d'avoir voulu la sublimer. Il lui en veut encore plus de ne pas l'avoir fait.  Il n'avait pas envie de choisir entre les deux femmes de sa vie quand elles allaient juste se faire du mal, un jour ou l'autre - mais le résultat est d'autant plus amer. Mais il ne pourrait jamais haïr Mahaut. Ni la sacrifier.

«- I'm chilling and playing nice with your couz'. Thought you would like that. »   Vera n'a pas encore su qu'il avait accepté ce foutu verre, il l'aurait sinon à son bras, à ronronner comme une créature vicieuse qui déchiquète sa proie du bout d'ongles vernis. L'humain fait tâche, malgré sa veste de costume de velours noir et la jupe de soie - la chemise hawaïenne, les bottines crottées, l'humanité scabreuse. Il aurait pu choisir n'importe quel autre bar plutôt qu'un casino maudit à Svart. Mais il se sent… utile ici. Il se sent l'esprit clair. Seul moyen de s'extraire du marasme de son corps en douleur, de son esprit en sanie.  Au Deep Blue, le tabouret vide de Markus le nargue jusqu'à la nausée - littérale. Il a enchaîné l'hôpital, les coma éthyliques, la rage, la putain de rage incandescente qu'il a noyé dnas l'ivresse jusqu'à la lie, jusqu'à s'y vautrer. Il n'a plus vu Oona pendant des jours. C'est bien cette pensée qui le force à jouer avec l'éthanl sans y mettre les lèvres. Il est là pour agir, faire avancer les choses, (venger Markus), car il se déteste d'avoir sombré. Il n'avait jamais été ce genre d'homme.   « - Et je ne bois pas. » Il y a une aigreur qui pique dans sa voix, comme la barbe pique entre ses doigts
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@Mahaut Delaunay | août 2020
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Message Dim 6 Déc - 11:38

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L’insolence à peine voilée d’un sourire, c’est leur love language. Il percute et lui renvoie la faveur d’une boutade du tac au tac, et elle ne peut que façonner un sourire sur son visage pour ne pas céder à l’instinct de mordre. Pas Wig. Jamais Wig. Il y avait des limites à ne pas dépasser et elle avait frôlé le point de non-retour déjà avec lui. Ils venaient à peine de bricoler un semblant de réconciliation, alimentée par la peur primaire de perdre ce qu’il y a d’important dans sa vie, ce qu’il y a de plus stable même, quand bien même c’était bardé d’imperfection : sa famille.
Alors elle ne vacille pas, reste droite dans ses talons, reprend l’air courroucé du parent trahi. Elle n’avait certes pas de leçon à donner sur les habitudes de vie, s’était gardée de tout commentaire sur l’alcoolisme diagnostiqué, se sachant elle-même dans la case de ceux qui consomment trop jusqu’à se bousiller la santé, mais elle respectait suffisamment son choix d’arrêter pour s’interposer entre lui et la tentation. Et si la maîtresse des addictions était capable de fendre sa nature pour aider quelqu’un d’autre, c’est bien qu’il y a une forme d’amour aussi précieuse que le devoir qu’elle a envers sa déesse.

« Et donc, ton idée de la rémission c’est de venir au casino pour tremper les doigts dans un whisky de luxe et te chamailler avec Vera ? » L’inimitié entre les deux extrêmes de sa vie n’est pas une nouvelle pour la brune. Si elle préfère d’ordinaire garder tous ses mondes à part à bout de bras, elle sait que Senja est aussi le terrain de jeu des associations les plus étranges. Les écarts sont saisissants mais parfois il n’existe pas. Ailleurs dans le monde, ceux qui détiennent le pouvoir paraissent intouchables, forts de siècles d’exploitation sur des classes plus fortes, ils ont érigé un mur et un plafond de verre puis tout un système pour garder les deux bouts du continuum le plus éloigné possible. Mais dans la ville des dieux, seule deux coupures aux poignets et une foi solide séparaient le bas de l’échelle au sommet, à tel point que les classes à Senja forment en fait un cercle.

Mahaut se hisse sur un tabouret, déjà décidée à balayer tout le reste. Le Golden Curtain a déjà perdu en importance, tous les gens qui le composent ne sont plus qu’une masse insignifiante ; au bout du compte, elle choisit toujours là où va son cœur. Et bien sûr, elle marche encore sur des œufs, alterne le regard plein de malice et les grands yeux mouillés d’innocence parce qu’elle ne sait pas comment l’attendrir autrement et qu’elle craint plus que tout de perdre cette attention un jour. La coupe de champagne danse entre ses deux mains, mais elle se garde d’en prendre une nouvelle gorgée, soudainement fidèle à son rôle de non tentatrice maintenant qu’elle a conscience du regard paternel sur elle.
« Je vais prendre le parti de l’humilité et ne pas prétendre que tu es là pour moi. Mais maintenant qu’on est à la même soirée et que tu n’es pas service, on peut profiter un peu, non ? Parier sur quelques dés ? Faire une petite partie de Black Jack ? » Ses yeux pétillent à la perspective d’une folle aventure, une des nombreuses variantes de sa fuite continuelle de l’ennui. Sous la tutelle du gardien, la reine de pique se fond en reine de cœur. Rares sont les fois où elle peut conjurer le sort et quitter le costume de la malédiction des hommes qui rôdent dans le casino pour revêtir un air plus enfantin troublant de sincérité.

Et s’il y a de la distraction, alors il n’y a plus l’appel viscéral de la boisson. Il y a une idée en fond qui la taraude depuis quelques jours : s’il la laissait, pour une fois, elle pourrait l’aider. Les tentacules du don de l’Envie donnent tout autant qu’elles ne retirent, et l’occasion d’utiliser ses pouvoirs à bon escient se font beaucoup trop rares pour qu’elle n’essaie pas au moins une fois. Il suffirait d’une poignée de tentatives, une descente graduée de la dopamine ci et là, et les conditions pour un effet pavlovien seraient réunies. Le problème d’alcool finirait aux oubliettes et elle redorerait au moins le blason de Freyja aux yeux de Wighard. Ou plutôt le sien, de blason.
C’est qu’elle est nostalgique d’une époque où tout était plus simple entre eux, où ils pouvaient blâmer son inconséquence sur sa jeunesse et non pas sur une possible nature profonde plus sombre. Elle est nostalgique des soirées où elle siégeait entre Ingvar et lui et ils regardaient des émissions insignifiantes à la télévision. Ce cocon semble si loin derrière, révolu, fané. Tous les jours est un clou à enfoncer dans le cercueil ou pour bâtir une nouvelle relation qui se rapproche de ses souvenirs.
Elle sait aussi que tout repose sur elle, parce que c’est ainsi, les reproches ne vont toujours que dans un sens et qu’elle ne cherche même plus à se dérober de cette responsabilité. Elle sait aussi que c’est à double tranchant, parce qu’elle est réactive et de mauvaise foi, parce qu’elle se sent trop souvent au pied du mur pour ne pas tenter le tout pour le temps en brisant toutes les vitres pour s’échapper. Depuis la mort de son père, elle sent le noyau chaotique pulser au fond d’elle, le signe du pire dont elle se sait résolument capable. Il n’y a que les gardes fous pour l’en préserver. « Allez, juste une partie et après je te laisse tranquille si tu veux. Promis. »


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@Wighard Wolden

Wighard Wolden
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Message Mar 5 Jan - 21:38


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Il y a un sale gosse dans la charpente virile d'homme. Ces dernières semaines il tambourine fort dans la cage de son thorax, demande à sortir, demande justice : pour lui, pour Markus, pour tous les gamins des rues abîmés par le système, tous les humains qui n'ont aucune idée de ce qui les broies. Le gamin des rues veut forcer Mahaut à mordre. Après Ingvar, il veut se donner des billes pour haïr la fille qu'il s'est choisit. Lui donner des raisons de le traiter comme les autres et qu'il ait la satisfaction d'avoir raison sur leur compte. Il veut ressentir quelque chose. La partie rationnelle de son esprit sait que cela ne leur fera du bien, ni à l'un, ni à l'autre. Elle sait aussi que l'orphelin dans son ventre n'est pas assez costaud pour résister à une dispute au-delà de l'insolence, des grosses larmes d'enfant comme des bulles de savon dans la barbe noire. «- C'est la version légale moins de dix-huit ans en tous cas. » Tu parles d'une rémission. Il n'est capable de dormir qu'après l'amour, le corps lourd d'Ingvar dans son organismes, des membres de titan écroulé emmêlés dans les draps. Il est poursuivit par l'insomnie et les monstres qui se cachent sous les lits des orphelins. Il est poursuivi par les pensées qui tournent en boucle et les remords, la pression catholique écrasant sa cage thoracique. Rester immobile dans un lit n'était pas le truc de Whigard. Surtout sans petit-ami dans les bras duquel regarder la télévision. Il avait levé le pied, passé du temps avec Oona, Niene. Mais il n'allait certainement pas arrêter de travailler.  Claustrophobie du vide.

Le whisky ressemble à une vinaigrette tournée dans l'ombre de l'Envie.  Il sent presque son don saturer l'air et il lui donne la nausée. Il se donne la nausée à avoir envie de s'avilir et à demander. Il a peur que le whisky aura le même goût que les olives qu'il picore depuis une heure, le même goût tourné que la peau de ses amants, la même apathie qui forme une chape de plomb sur ses épaules. Il ne lui reste que de la rage et le bidon est presque vide. Elle frissonne à peine, battue à plate couture par une migraine permanente.  Il sait quand elle essaie de le balader. C'est une capacité spéciale, de la voir arriver avec ses talons aiguilles et ses yeux de biche. Il ne comprend pas comment les autres s'y laissent prendre sans le savoir. Il se laisse prendre, souvent, mais parce que il adore voir le sourire d'enfant ravie de Mahaut, il adore jouer le jeu comme il joue à la dînette avec Oona sauf lorsqu'elle passe les bornes.   «- Je n'oserais jamais te chaperonner, voyons. » Il n'est pas là pour elle. Mais il était quand même con d'avoir voulu l'éviter au Golden Curtain. Les surnaturels sont autant de bulles de champagne à Rodsand. Et il ne veut pas aller au Deep Blue. Il ne veut pas non plus rester auprès de Badia. Il ne veut pas mentir à Ingvar. Il est censé aller où pour aller se faire foutre ?

Il soupire et ses articulations craquent quand il s'étire. Pourquoi est-ce que cela ne le tente pas ? Wighard aime le monde de la nuit presque autant qu'elle. Le menteur professionnel a un talent naturel au poker, et il a l'habitude de passer ses nuits de repos dans les mêmes clubs que ses nuits d'astreinte. Il mue, échange l'uniforme de gardien contre l'uniforme de fêtard, fards contre revolver, mais c'est bien la seule différence. Pourquoi est-ce qu'il s'en contre-fout ? Pourquoi est-ce que les paillettes et les rires sonnent faux, floutés comme au travers d'une vitre de salle de bain ? Pourquoi est-ce qu'ils sont chiants ? Il a le rapport du médecin, il a sa place fétiche sur le parking de l'hôpital.  Mais dopamine sonne comme un mot tabou dans la famille.

Wighard claque sa langue contre son palais pourtant, appuyé contre le bar et la gouaille demi-molle. «- Je sais que mon costume offert par mon adorable fille peut t'induire en erreur, mais ai-je l'air d'un sugar daddy ? »  Il n'a pas l'argent de fumer son salaire en une seule partie. Les surnaturels jouent sur les tapis verts autant d'existences mortelles, autant de rêves d'université et de berceaux d'enfants. C'est insolent. Avec ses tatouages, sa chemise à fleurs largement ouverte sur les chaînes d'or à sa gorge, il ressemble plus à un mac qu'à un vieux riche amateur de la sylphide à son bras. «- Je vais ruiner ta soirée, babydoll. »  Il a baissé la voix malgré lui. Il confesse comme il lui disait qu'il l'aimait quand elle s'endormait dans ses bras sur le canapé. Cela fait une éternité qu'il ne s'est pas amusé. Il risque mal d

La nostalgie le fait se redresser tel un coup de pied aux fesses, bomber un peu le torse. Il est dans son monde, et il en a ras la couenne d'en être étranger. Lumière éteinte dans ses yeux. Son incurable joie de vivre a du plomb dans l'aile, les neuro-transmetteurs ont pris leurs RTT. Il devrait être transcendé de la proposition de la jeune femme. Il a appris dans sa jeunesse qu'il plaît à beaucoup de types d'hommes et certaines femmes trompées par sa prétendue virillité en papier mâché. Il aime aimer, il aime s'amuser, il aime rentrer à l'aube blanche avec les paillettes barbouillées sous ses yeux. Une soirée au bras de Mahaut, à plumer des surnaturels sonnent comme une soirée délicieuse. Il a envie d'être cet homme. Celui qui ne buvait que pour oublier le passé de flic et rire avec son petit ami, celui qui prenait le joint qu'on lui tenait. Celui qui pouvait envisageait de rejoindre la caste de la Beauté.

Wighard lui tend son bras, cérémonieusement.  Il accepte son offre de paix, et honnêtement. Une part de lui est impatiente. Il y avait un temps où ils s'entendaient. Où ils rentrraient en racontant la naïveté des surnaturels où ils étaient père et fille et pas uniquement quand elle avait besoin d'une figure d'autorité. Une période où ils se faisaient des souvenirs tous les deux. « Aux frais de la princesse. » Pourtant au moment de quitter le comptoir, il attrape son verre pour le descendre avant d'entrer en piste. En vrai, il n'est pas sûr d'y arriver sans à ressentir l'euphorie, la dopamine fugueuse
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@Mahaut Delaunay | août 2020
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Message Sam 6 Fév - 13:43

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Il ne la chaperonne peut-être pas, mais il a toujours un œil sur elle, même en périphérie, même quand ils sont loins, même il ne préférerait pas. C’est un réflexe parental, un instinct qui reste dans les tripes et réveille en pleine nuit avec l’inquiétude soudaine de savoir si son enfant va bien. Elle est une boule dans son estomac et il est une barre placée au-dessus de sa tête à elle, cristallisation des attentes du monde envers elle qu’elle décevra inévitablement. Elle ne s’est jamais vraiment défait de ce besoin de satisfaire, de plaire, de rencontrer la fierté dans le regard d’une figure qu’elle tient en estime. Pourtant, elle est aussi cruellement consciente du jugement qui frémit sous les couches d’émotions. Il y a ce facteur irréversible, Wunjo qui pulse au creux de l’avant-bras et qui provoquera toujours un retroussement imperceptible des narines. Une marque de désapprobation.
La surnaturelle impavide vacillera toujours devant la moindre fissure du modèle familial composé de toute pièce. Et si ce modèle imparfait reste en équilibre, ce n’est pas le fruit du hasard comme elle se plaisait à croire autrefois, c’est une affaire d’efforts à faire, de ponts à reconstruire, d’excuses à prononcer. Désolée d’avoir tenté de sublimer ta soeur à ton insu. Et même les plus grandes erreurs ne s’avouent pas facilement. Et elles demandent un temps infini à se faire pardonner.

Ils sont encore sur une ligne fine, à s’observer, à se jauger, à avoir peur de s’imposer dans la vie de l’autre comme s’ils étaient ce cousin gênant qu’on invite à une soirée pour faire plaisir à la tante. Mahaut en est certaine pourtant, la flamme de leur complicité est toujours quelque part, n’attend qu’un coup de pouce, qu’une allumette à craquer et tout peut repartir de l’avant. “Ma soirée ressemble à toutes les autres soirées, il n’y a absolument rien à ruiner.” Elle a suffisamment fait des siennes au Golden Curtain et aura toujours cent autres occasions de le faire. “Alors qu’un blackjack père-fille, ils sont pas prêts pour ce spectacle.” L’enthousiasme dans sa voix est pur, un peu comme ce réflexe de poser sa tête contre son épaule alors qu’elle s’agrippe à son bras. Elle a une place ici.

Elle est surexcitée, se redresse pour lancer la marche, le tirer vers la table de son croupier préféré. Elle ne repère le geste que trop tard, ce verre qu’il saisit comme une arme de guerre, le poison de l’addiction est souvent plus fort que tout. Mahaut en est une clé, mais dans ce cas précis, elle se fantasme aussi la solution, le contrecoup qui saurait calmer les pulsions sombres. C’est un rôle qu’elle ne connait pas, elle est plutôt le feu inverse, mais pour lui, elle est prête à essayer, elle est prête à fredonner pour ses démons et les amadouer au lieu de leur faire un nid. “Tu n’as pas besoin de ça !” Elle assène en reprenant le verre d’autorité et en le déposant sur un coin de table au hasard.
Regarde-moi.” Elle s’arrête pour lui faire face, les obsidiennes accrochent les reflets dorés du casino, les promesses de luxure, d’argent flambé, de décadence, d’insouciance d’une autre époque, une époque où il n’y avait pas de conflits entre eux.
Mets un sourire sur ce beau visage et va montrer à tous ces pauvres types qui est vraiment aux commandes. Y a trop de portefeuilles pleins dans le périmètre, on va les soulager de quelques couronnes, t’en dis quoi ?” Elle est extatique, brille de l’arrogance de sa caste, le genre de certitude de celle qui sait qu’elle n’a rien à perdre parce que tout est taillé pour son confort.

A la table de blackjack, Kjell l’accueille d’un hochement de tête et se garde bien de dévisager le gardien. On ne contrarie pas la cousine de la patronne, et ceux qu’elle ramène à son bras sont tout autant d’invités de marque jusqu’à ce qu’elle décide de les couler. Ce qui n’est pas le cas de Wighard. En revanche, les deux hommes déjà attablés et qui glissent un long regard sur les épaules dénudées et la tentation révélée par son col largement échancré. Ils l’évaluent, comme s’ils tentaient d’estimer son prix, avant même de la saluer. Et rien qu’à ça, ils signent leur perte.
Elle se penche contre son protecteur et lui glisse : “Fais-toi plaisir, c’est Vera qui paie.” Un brin de malice dans la voix. D’un geste, elle indique qu’elle ne joue pas, alors le jeune homme distribue les cartes aux hommes présents. Mahaut préfère concentrer les tentacules de son don, les préparer à s’emparer de la raison des autres joueurs. Elle ne compte pas faire chavirer Kjell au passage, parce qu’elle l’aime bien, parce que c’est un brave garçon et qu’il souffre sûrement déjà assez comme ça de travailler pour sa cousine.
Sûrement pour impressionner ou faire frémir, les deux autres joueurs misent immédiatement la somme maximale, ce à quoi elle répond avec un sourire intéressé. Autant les encourager à l’imprudence, autant modeler leurs désirs. Et quand elle se retourne vers son gardien, c’est pour lui confier : “Ils sont mûrs à point.

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Message Sam 17 Avr - 17:33


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«- J'en ai strictement besoin, par définition. » Wighard vérocifie dans le vent, sa complainte se noie dans les bruits du casino, balayé par la tornade. Sa langue claque contre son palais comme le verre sur la table. Il n'a rien d'un enfant pétulant et geignard, l'accusation brûle son palais comme la bile - mieux que quiconque, elle sait le besoin physique du manque, le manque qui rend fou, auquel on échappe pas. Pourtant, il laisse le verre lui échapper, se contentant de détourner la tête. Mahaut obtiendra ce qu'elle veut. Il retourne les yeux vers elle en prenant son temps. Comme si rouler des yeux dans ses orbites pouvaient le protéger du pouvoir de sa Gorgone personnelle.  De se voir dans les grands yeux de biche, les grands yeux irrésistible comme des puits sans fonds. Ce qu'elle voit : les rides au coin des yeux, les cernes qui mangent son visage, comme un écho du maquillage qu'il posait sur ses yeux, et la barbe sombre qu'épargne à peine un sourire en coin, ombre famélique de la gouaille qui faisait des ravages.

Leur soirée ressemble à toutes les autres soirées, et il y a quelque chose d'insensément triste, de chiqué, dans l'aveu de l'Envie. Le Golden Curtain comme un décor de papier maché, de théâtre recyclé. Elle en a revendre, des hommes à ses pieds, des femmes à son bras, de l'or sur la peau et l'ivresse du jeu, sans les chutes des faillites. Elle est arrogante, puisque la chance est sans conséquente - d'eux deux, c'est lui qui ramassera les morceaux, payera le prix de leur petite soirée improvisée. Les mauvais perdants, les coups perdus, Vera. Il est le bouc-émissaire et le bouclier.  Mais les chiens ne font pas des chats, même lorsqu'ils ne sont qu'une famille recomposée, famille bâtie de toutes pièces, famille choisie. Elle a une place ici. A ton bras. Et toi au sien. (Et c'est tout ce que tu veux. Une soirée père-fille, être les rois du monde, un papa invincible et une fille heureuse. Vous prendre pour les rois. Fixer son sourire et son impatience dans tes rétines, dans ta poitrine, tout contre ton holster, pour l'emmener avec toi en rentrant, lorsque le mirage aura déteint.  Se rappeler que tu l'aimes à la mort ta fille adoptive, te rappeler que vous faites des étincelles tous les deux. Que vous êtiez invincibles. (Son arrogance n'est-elle pas bon signe ? Est-ce qu'un père ne devrait pas vouloir ça pour sa fille ? Réussir mieux que lui, défoncer le plafond de verre, envoyer au placard les traumatismes de l'enfance). Il voudrait prendre son visage d'ange entre ses mains pleines de sang (rôles inverses) et lui promettre qu'elle soit toujours en sécurité, répéter les mêmes erreurs, l'un et l'autre, s'empêcher vieillir. S'empêcher de se séparer.

Il a laissé son verre prendre la poussière sur une table, mais c'est la même dose qu'il prend. L'oubli et le déni. Pour se rappeler que s'il n'a jamais épousé sa caste d'un point de vue formel, on aurait pu s'y méprendre, à une époque. Par la beauté de l'homme à son bras, son amour pour leur garde-robe, leurs boîtes à bijoux et à maquillages, leur style de vie. Il aime Freyja. Elle et Ingvar, elle et Mahaut, ont été relégués dans la relation toxique d'un ex dont on ne raconte que du mal pour oublier le bien. Il aime Freyja, il aime sa caste, se languit d'appartenir quelque part.  Il n'échange qu'un bref regard avec Kjell alors qu'il s'installe à la table de blackjack - comme pour vérifier leur libre-arbitre mutuel. «- Tu sais donc vraiment comment parler aux hommes. » sussure-t-il doucement dans sa barbe, quand Mahaut annonce que ce sera sur l'ardoise sur Vera. Difficile de trouver mots plus doux à son oreille - et pas dans l'oreille d'un sourd. Wighard renverse la tête en arrière pour lui glisser à l'oreille : «- Et est-ce que je garde aussi le gain ? Personne me paie de vacances à Paris personnellement. » La pique s'arrondit dans son flegme. Ses seuls congés ont été passés dans un lit d'hôpital, ces derniers temps.

S'ils ne sont pas tous surnaturels, s'il y a le lot de touristes, le lot de ceux qui ne méritent pas de l'être, le lot de ceux qui veulent gravir les échelons - ils font partie de l'échelle dominante, coupables d'avoir été pris dans le miroir aux alouettes du Golden Curtain. Ceux qui ont de l'argent à flamber, méritent ce qui leur arrive. Méritent pire. La seule raison qui pourrait faire hésiter Wighard, c'est l'instinct de survie, l'instinct humain, le seul qui fasse survivre les types comme lui à Senja - ruiner ces types risquaient d'attirer leur rage, et leurs connexions. Il n'a pas peur de leur colère. Mais se mettre Vera à dos était l'exact opposé de sa venue ici. Avec l'accord explicite de la cousine intouchable, revient l'épine cruelle dans ses côtes, celle qui appuie son palpitant d'une once de sadisme.  En outre, il sent le regard des hommes sur la jeune femme, qu'elle soit sa fille, sa protégée, membre de sa caste ou une inconnue, elle est pris pour un objet, de luxe, mais un objet. Savoir qu'elle les utilise à son profit, qu'elle est leur perte… est une agréable louche de whisky dans le café. L'incite à miser gros, puisque c'est l'argent d'une surnaturelle, un argent qui lui brûle les doigts comme s'il avait donné son intégrité à une déesse qui a tout un quartier à la braguette. Il ne va pas se dénier le plaisir de les ruiner, de les humilier.

Wighard se laisse aller en arrière, les bras croisés sur sa poitrine, les fruits mûrs récoltés. Les bras retroussés de sa veste expose ses avant-bras lourdement tatoués de tout sauf ce qu'il faut. Comme pour provoquer ceux d'en face alors que l'ombre des crocs du molosse pointe derrière le charme de l'homme quand il leur fait signe de foutre le camp d'un signe de menton - et de laisser leurs gains. « Ce n'est pas du strip poker, donne. » (Vera dirait qu'il prend ses aises, qu'il prend plaisir à ses privilèges, à la laisse que Mahaut lui laisse longue,  qu'il profite de sa position, tant qu'il peut - elle n'aurait pas tort ).  C'est au sujet du pouvoir.  On pourrait s'y habituer. «- Tu ne fais que remplacer une addiction par une autre » souffle-t-il à la jeune femme tandis que ses doigts dansent sur les cartes disposées devant lui, ses bagues attrapant la lumière, contrastant avec les recoins d'où le sang n'est jamais parti. Il s'humecte la lèvre inférieure, un sourire joueur dansant dessus. Il se force à ne pas s'apesantir sur le creux, sous la joie vicieuse de la victiore, sous la jouïssance de savoir Mahaut à ses côtés, regardant dans la même direction - évite de penser que ce n'est qu'une illusion, un autre masque, un jeu de rôle. Fade. Il expire lentement, fixant la salle malgré lui.   «- Cela me manque, j'avoue. »



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Message Mar 4 Mai - 19:49

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Tu gardes ce que tu gagnes.” Elle claironne, juge rieuse, amusée par la taquinerie qui serre les vis de leur relation. “Et vu les mises, tu risques même de t’offrir un tour du monde.” Elle roucoule, coulant son regard vers les autres participants à la table, montres brillantes en main prêtes à être perdues dans un pari désespéré.
Exit les disputes, les désaccords, les prises de tête, les tu as voulu sublimer ma soeur ?!, Mahaut veut tout mettre dans une boîte, prendre le chemin inverse de Pandore, mais au lieu des malheurs du monde, ce sont les siens qu’elle enchaîne. Elle ne sait pas encore où ils mettent cap, Wighard et elle, mais elle est décidée à y voguer, à contre courant s’il le faut, juste pour pouvoir à nouveau profiter de quelques minutes où l’amour qu’il lui porte est pur, sans la corruption des statuts et des devoirs, et de leur passif compliqué.
Quelques minutes où les rôles s’inversent, où elle retrouve un semblant d’innocence à ses yeux, et il devient prêt à chasser tous les monstres de la nuit loin des rêves de jeune fille, comme si ce n’était pas elle la créature nocturne qui rôdait. Et elle n’aurait jamais cru autant vouloir de ce genre de lien, elle qui n’avait eu qu’un géniteur la majorité de sa vie et avait dû attendre trop longtemps avant de pouvoir compter sur des parents… Et dire que d’autres naissaient avec ce privilège. Eux avaient dû le fabriquer de toute pièce et y mettre du leur tous les jours pour parfaire le résultat. Et dire qu’elle avait failli tout gâcher, encore, tout comme elle gâchait tout le reste. Ses doigts se crispent contre la table. Quand elle ne fait pas attention, la haine d’elle-même revient mordre brutalement, égarement ou sinistre lucidité ? Elle ne préfère pas fouiller davantage et plutôt plonger dans le décompte des jetons.

Les chiffres s’alignent, les couronnent s’empilent, elle est indifférente à cette richesse qui s’accumule. Elle en a vu d’autres. Et ce n’est pas elle qui perd, contrairement au type à côté d’elle dont le front se perle de sueur. N’importe qui de sensé aurait déjà déposé les cartes sur table, aurait préféré se coucher et ne pas perdre plus, mais il a pris goût, le poison de l’addiction sur la langue, l’appât du gain est beaucoup trop fort. La dopamine également. Et la défaite fait mal, tout comme le rictus que Mahaut leur adresse. Ils invectivent l’infortune, mais elle est le seul obstacle que les Nornes ont placé sur leur chemin. Ils ne le savent pas, mais désormais, une part d’eux lui appartient.
Mais le jeu est une maîtresse capricieuse, comme Vera, comme elle, et elle doit surveiller en retour que ce ne soit pas envers cette déesse que Wighard n’abandonne pas tout. Il n’est pas dupe et il le lui fait bien savoir. “Cette addiction-là, je saurai lui faire la peau.” Elle n’en livre pas plus, laisse juste briller la détermination surnaturelle.

Les façades dorées ne parviennent pas à garder la nostalgie bien loin. Est-ce qu’il regrette le même temps qu’elle ? “C’est jamais parti.” La fête, la nuit, la fuite des responsabilités, autant de personnages qui sont les mêmes d’une saison à l’autre, même emprise, même scénario, une boucle sans fin de rires, d’artifices et de gueules de bois. Toutes les soirées sacrifiées pour Freyja, à conquérir la ville juste avec la force de leur insolence. “Je suis jamais partie.” Mais elle n’est plus la même. Ou du moins, pas celle qu’il a connue et qu’il a aimée. “La nuit est jeune, on peut encore se lancer dans quelque chose de complètement dingue ! Faudra bien dépenser cet argent durement gagné.
Elle ne sait pas ce qu’elle tente de compenser. Elle aussi court après des mirages, après des je t’aime qui se font trop rares maintenant, après des souvenirs. Pourtant elle a appris à ses dépens que les souvenirs sont toujours plus reluisants, tous les défauts gommés par le temps, toutes les émotions remplacées par de l’allégresse, pour ne pas avoir à souffrir du malheur de la mémoire. Car ne serait-ce pas tragique de se rappeler, si on ne pouvait pas s’en sortir pour revivre le beau ? “Imagine, ce soir c’est toi qui choisis et c’est moi qui cours partout pour essayer d’exaucer tes voeux. Qu’est-ce que t’en dis ? On fait maintenant, on réfléchit demain.

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Message Dim 20 Juin - 13:22


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La nuit est toute osbcure de déni. Les paillettes sont à contre-jour. Tu te sens étranger à la scène, le calme plus que de façade. Absent alors que l'équivalent de ton loyer te brûle les doigts. L'impression de décalage, de bouche sèche qui te quitte difficilement ces dernières semaines. Il y a quelque chose d'envoûtant pourtant, qui prend la tête dans le mouvement des cartes, des jetons, la sourde assurance de votre duo. Comme elle, tu as toujours aimé être au centre de l'attention. Aimé l'attention. Tu en as trop manqué. Les chiens n'adoptent pas des chats pour rien. Tout est fait au Golden Curtain pour faire monter vos taux de dopamine, vous faire acheter, vous faire vous vendre, incite au vertige. Le temps ne passe plus. L'extérieur n'existe plus. Rien n'existe à l'exception des sommes, des chiffres reliés à rien, la réalité perd de son épaisseur. Un monde de plastique dans lequel faire la peau à une addiction est une prophétie plutôt qu'une bravade. Tu romps le charme par un rire qui t'étrangle, presque un râle, par le nez. Moqueur quand tu remontes ton regard vers elle, un sourcil arqué comme une provocation. Mahaut a perdu l'habitude de l'impossible.

C'est jamais parti. Au lever du jour pourtant, les rues de Rodstand font la gueule. Les artifices paraissent chiqués dans le petit matin. C'est parti dans tes yeux. La poussière dans l'oeil qui te faisait voir la beauté là où il n'y avait que de l'apparat. C'est parti, tu ne crois plus au père noël. En Dieu, Jésus, Freyja, Odin, oui. Mais plus en leurs interventions. C'est parti, tu vois les fards qui bavent, les tics qui agitent les mâchoires, les traces de soutien-gorge sous les robes. Tu vois au-delà du mirage. La lucidité a un goût amer. Tu voudrais juste boire les mensonges jusqu'à la lie. Y croire comme lorsque tu es entré dans la vie d'Ingvar et de Mahaut. Nier jusqu'à être heureux.  Elle n'était jamais partie. Sous-entendu : c'était lui qui était parti. Il ne pouvait pas partir, c'était bien le problème. Enchaîné à la caste par amour, et pourtant célibataire au coeur brisé.   «- C'est parti sans moi. » Wighard se racle la gorge. « - Lorsque j'ai quitté Ingvar, c'est parti de ma vie. Vous avez continué sans moi.» Sa relation avec Mahaut avait été cabossé quelques temps, mais surtout le gardien était revenu dans l'indifférence dont il n'aurait jamais dû sorti, habitué à être aux bras de Plaisir et d'Envie, redevenu une ombre sous leurs souliers. A défaut d'un verre, parce qu'il a comme des fourmis plein la bouche, il s'allume une cigarette. Il sent presque l'alcool sur l'haleine de sa sirène de fille. Ou bien est-ce son imagination qui bave d'envie. «- Tteu. Cet argent est à moi, sur Freyja. » Parce que honnêtement il, aurait bien quelques projets poru dépenser cet argent, projets qui n'incluent guère de nouveaux vêtements, bijoux, paillettes de maquillages - non pas que Wighard ne soti pas friand. Mias il faudra racheter son péché, racheter d'avoir failli pour une nuit, faire pénitence d'avoir cédé à Freyja.

On réfléchira demain. Il devrait réfléchir. Il devrait être l'adulte, le père, le gardien, toutes ses personnalités s'accordent à dire qu'ils seraient plus heureux en pyjama, avec du pop corn, sur le canapé, à commenter une émission à la con. Mais sans Ingvar, le popcorn est goût salé. Wighard penche sa carcasse en avant pour effleurer son visage avec douceur, affection. Il claque sa langue contre son palais, émet une dénégation flutée.   « - Huhu. Tu ne te plies en quatre pour exaucer les voeux de personne. » Comme s'il était flatté qu'une surnaturelle se plie en quatre pour lui - sûr, il y a un sadisme viscéral qui pourrit dans sa poitrine, des fantasmagories placardées sur les murs du refuge, un complexe d'infériorité qui se nourrit du mépris. Mais pas ce soir. Pas Mahaut. Il sait que son monde est mieux avec Mahaut à l'intérieur. Il n'aime pas Envie, mais elle est entière. Comme lui. A moins que comme pour Ingvar, il est tellement intoxiqué d'eux qu'il ne se rend compte de rien. «-Je n'ai pas besoin de ça pour tenir à toi. » Quoiqu'il arrive, quoi que tu fasses. Elle ne lui rendra pas la pareille. Lorsqu'il sera condamné à mort par les siens, elle ne le sauvera pas.

Tu te cales contre le dossier de ton siège, un bras en arrière, avachi et les jambes légèrement écartées. D'un signe de main, une révérence, tu mords à l'hameçon, grand seigneur. «- Fais moi croire, alors. Nous contre le monde. »  Ce ne sera jamais le cas, c'est son monde contre le sien. Toujours. Il brûle ses ailes et des neuf vies qu'il n'a pas pour profiter de celle qu'il considère sa fille, sans la moindre hésitation, le coeur en bandoulière -combien de fois le terme lui échappe et fait sursauter les autres. Elle est sienne. Son enfant. Et parfois, leurs vices comme leurs besoins se ressemblent à s'y méprendre. Le même besoin d'amour dévorant, quitte à se balancer dans la poudrière. Fais moi revenir. Fais nous revenir. Wighard désigne sa poitrine puis la sienne d'un geste de cigarette, les jetons, les hommes qui les observent de lui. La clope lui cause une légère toux, la gorge sèche sans rien pour faire passer l'impression de papier crépon.   «- Continuions. » Ce frisson-là ,d'être tous les deux, le regard brillant, et le frisson dans la colonne vertébrale.   «- Parader à ton bras, aller danser, briller, merde, ravager Rdosand, comme si c'était à nous, partenaires de crime, comme si j'étais presque ton égal. Montre-moi pour une nuit. » Fais moi-croire. Fais-moi oublier toute la rage et la colère que j'ai contre toi, fais-moi perdre ma lucidité, fais-moi être heureux pour une putain de nuit au lieu de crever d'envie de te voir tout perdre .


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@Mahaut Delaunay | août 2020
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Message Lun 12 Juil - 22:29

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Il y a toujours des cycles et ils sont en deux dimensions. Quand on les dessine, il y a forcément un haut et un bas, ils ne sont jamais sur le même plan. Ainsi, à la joie succède la mélancolie, inévitablement, et la pointe de nostalgie dans la voix de Wighard pourrait tout aussi bien ressembler à un reproche. Parfois elle a envie de s'époumoner, de lui dire qu’elle n’avait pas eu d’autre choix de continuer, et qu’il avait tort sur un point. Elle était peut-être partie sans lui, mais elle était aussi partie sans Ingvar, et si d’apparence leur proximité pouvait rendre amer, elle n’avait pas pour autant mené à plus de complicité au détriment de l’autre père.
Mahaut avait appris à les aimer quand ils formaient un tout, et il avait fallu du temps par la suite pour les découvrir seul. Cela s’apparentait parfois au choc qu’un enfant ressent quand il découvre que ses parents ont toute une identité en dehors de leur lien familial. Wighard n’avait jamais autant revendiqué son humanité que ces derniers mois, souvent il la tenait comme une arme, un instrument de culpabilisation qui avait petit à petit créé les barrières qui n’existaient plus quand ils étaient un trio. Elle les croyait invincible à trois, mais il fallait croire qu’ils étaient la première chaise à trois pied bancale. Le poids était inégalement réparti.

Le contact sur sa joue est d’une douceur infinie et attire automatiquement un sourire qui se transforme en rictus à sa remarque. Que ce soit une injonction ou un constat, il est certain qu’elle n’était de toute façon pas à prendre au pied de la lettre. Elle aurait poussé les idées, les autres auraient exécuté. Mais le moment n’était certainement pas à gâcher par une remarque impertinente comme elle en avait le secret. Ce qu’ils écrivaient à cet instant était plus profond, une tentative de reconstruire les ponts et de les doubler pour les rendre plus solides. Son engagement n’avait pas valeur d’une seule nuit, elle voulait faire table rase des erreurs du passé, sans pour autant les ignorer.
Hmm. Ravager Rodsand, hein ?” Elle répète, songeuse, avant de s’étirer. “C’est une affaire sans lendemain que tu proposes là.
L’été est d’ordinaire sans sommeil, d’une folie à une autre, une pilule ou un rail sur le chemin pour requinquer avant la prochaine soirée, le prochain voyage ou défilé. Mais Mahaut n’avait pas succombé à la bête habituelle cette année, ressassant plutôt ses déconvenues, concentrant son énergie dans ses dernières conclusions et son manuscrit. “Ah, si on était vraiment dingues, on prendrait la route maintenant vers l’aéroport le plus proche et on continuerait cette soirée dans un jet pour Mykonos.” Elle marque un peu la phrase, comme si ce n’était pas une banalité dans son existence, comme si elle n’avait pas fait pire, que ce soit avec son argent ou celui qu’elle arnaquait aux autres.

La brune jette un coup d’oeil aux joueurs qui partent et sont remplacés par des ambitions fraîches et de nouveaux espoirs sur le point d’être anéantis. Elle jugule un sourire carnassier alors qu’elle fait un signe au croupier. “Une dernière partie et on s’en va alors.
La même combine est appliquée, les autres sont poussés à l’excès tandis que les mises retombent dans les poches du gardien. Le tas de jetons s’accumule sous les regards incompréhensifs des adversaires qui luttent contre leur raison empoisonnée par un peu de dopamine. Ce sera leur cycle bas, leur lente descente, et elle est nécessaire pour qu’en parallèle, Mahaut et Wighard puissent remonter la pente. “Bon, maintenant allons chercher ton fric et j’appelle une voiture.” Elle s’éclaire, comme si elle venait d’avoir une idée. “Oh, j’ai mieux encore !” Toute excitée à sa trouvaille, elle sautille sur place, un grand sourire aux lèvres, avant d’attraper d’autorité la main de son partenaire de crime pour une nuit. Mais au lieu d’aller vers l’entrée, où les caisses attendent pour que les clients récupèrent leur argent, elle se dirige vers l’arrière, là où un grand rideau de feuilles d’or sépare la partie publique au coin privé.

Un employé se présente immédiatement à eux, le dos bien droit, les cheveux impeccablement tirés en arrière. “Madame Delaunay, en quoi puis-je vous être utile ?” Avec la force de l’habitude, c’est toujours un avec un ton poli mais légèrement détaché que Mahaut s’adresse à l’homme. “Vous pouvez convertir ses jetons, et me rejoindre au garage ?” Ce n’est que lorsqu’elle le mentionne que l’employé se tourne vers Wighard et effectue un signe de tête. Le sac de jetons lui est transmis et il repart à grand renfort de “Evidemment, comme il vous sied madame.
Envie reprend sa marche, guillerette, la démarche enjouée. Ils passent les nombreuses portes closes des salons privés pour atteindre une sortie de secours au fond, et elle brandit un badge d’accès sorti de sa pochette. “Tu vas voir, Vera a une collection de voitures mais elle s’en sert jamais. Moi je dis, on lui en pique une ce soir, ni vu ni connu !” Après un clin d’oeil, ils descendent un escalier en colimaçon, et la pierre nue change des dorures et des excentricités du casino. Le garage a été épargné par les goûts tapageurs de Vengeance, si ce n’est les nombreuses voitures de sport ou vieux modèles alignés. “Choisis celle que tu veux ! Jorrit nous apportera la clé.” Ils défilent au milieu des belles carrosseries avant d’être interrompu par un bruit de porte qui claque et les pas du dit Jorrit qui revient avec un sac de sport noir rempli de coupures. “Vous souhaitez emprunter un véhicule ?” Mahaut hoche la tête avant de se retourner vers Wighard, les yeux brillants. Puis, avec nonchalance, elle s’appuie contre une Lamborghini Huracan d’un orange flambant. “Qu’est-ce que tu en dis ?


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Message Dim 19 Sep - 20:57


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Les lendemains de chacun. Les affaires sans lendemain, les deux papillons les collectionnent. Les nuits suivies d’aucune aube, blanches et aphones contre lesquelles ils se cognent comme deux phalènes borgnes à une ampoule brûlante prise pour un soleil. « - Tu sais que je m’attache vite. » Son regard s’attache à elle, une impalpable tendresse effleure les paillettes échappées de son maquillage, le cheveu qui s’accroche à sa joue, l’œil qui brille plein d’une intelligence féroce. À son énergie, il oppose une ostentation de nonchalance, sa douceur repliée sur elle-même en tas, prête à se transformer en violence. Ils s’attachent, tous les deux, et se détruisent de façon radicalement différente. Mahaut est bien la seule personne qui n’est pas devenue sa nuit sans lendemain. Ils pourraient être eux deux contre le monde, mais elle a Freyja, elle a Freyja qu’elle partage avec Ingvar et Wighard ne sait plus ce qu’il partage avec elle. Cela lui fait peur.

Il l’a sur le bout de la langue : Senja ne sera pas ravagée en une nuit, détruite en un jour Il voudrait lui dire : mets-y le feu, s’il te plaît. Tu aimes Senja autant que moi, tu la détestes autant que moi (toi tu peux faire quelque chose, moi pas). Il a juste peur qu’elle n’immole que lui, si elle connaissait à quel point, la cruauté et la violence le dévore lui aussi. S’il brise la vision paternelle qu’elle a de lui, si elle sait à quel point il lui ressemble (et vice-versa). Ils marchent sur des œufs, essaient de se conformer à l’image qu’ils ont l’un de l’autre. Pas sûr qu’ils se regardent dans le miroir, sinon.

Si on était vraiment dingues. Si on était vraiment dingues, on prendrait un aller simple pour Mykonos – ou Dublin, Belfast, Paris, New York, un trou paumé du Texas pour autant qu’on lui demande son avis. Sans lendemain, sans retour, sans affronter les conséquences. « - Il n’y a nulle part comme Senja. »   Home sweet home. Il a un ttt entre les dents. Il a les tripes nouées à Senja. C’est cet endroit qu’il veut transformer, parce que c’est chez lui. Il est incapable d’aller en vacances et d’oublier ce qui se passe vraiment. « - Hm ? Comme ça c’est moi le méchant ? Hot stuff, tu as une thèse à finir et j’ai pas envie de revenir pour découvrir la moitié de la caste a dévoré la moitié de l’autre sous influences. » L’épaisseur de sa confiance envers les autres gardiens de sa caste est inversement proportionnelle en sa confiance envers l’humanité et la solidarité des gardiens et des humains entre eux.
Il s’auréole d’une espère de supériorité mal acquise tandis qu’ils refont les jeux, refont le monde autour de la table. Il n’y aura nul autre homme ou femme ce soir, juste eux deux. Et autant qu’être son compagnon privilégié, Cela ne lui monte pas à la tête, il n’a pas l’adrénaline qu’il avait autrefois, rémanence : mais la nostalgie est assez pour ce soir. Le bonheur de Mahaut est assez pour ce soir. Tu m’étonnes qu’elle fasse faire n’importe quoi à ses amants. Et Wighard profite d’être carnassier – ses sens émoussés s’étirent et sortent du lit, surpris de ne plus être docile. Prédateur au lieu de proie. Une bouffée d’air. Il savoure. Il se complaît dans le risque de violence, il gagne avec une espèce de cruauté et de morgue. Il se sent moins une pièce rapportée – il oublie que tout ça n’est qu’à crédit. (erreur de débutant, miroir aux alouettes).

Wighard suit sa fille au travers des couloirs, les portes se referment derrière eux et noient l’ivresse dans le silence. Le bourdonnement quitte son épiderme comme un frisson. Est-ce qu’un jour elle finira par lui parler ainsi ? Tant qu’elle ne s’adresse pas à lui sans le voir, elle est encore sienne. Il est invisible autant pour les employés que pour les surnaturels. Dans ce sac, il y a plusieurs vies humaines. Sa langue cogne contre ses dents, alors qu’il jette un coup d’œil aux alentours. Il tient toujours sa main, s’arrange pour qu’elle glisse son bras au sien. « - Oh, je ne suis pas assez bien pour les salons privés, hm ? » Le venin a pris racine. C’est une cadence presque tonale, la façon dont la haine bat à ses tempes, comme du sang – un battement, un pas, un battement. Il observe, mémorise, les secondes avant qu’un employé se présente et le nombre de portes, le badge. Il pense à ce qu’il fera de l’argent pour se laver des relents de la nuit.

Qu’est-ce que le contraire d’un sugar daddy ? A daddy salé ? Un quarantenaire entretenu par une jolie madonne. Il s’y connaît moins bien que Mahaut, il s’y connaît peu même : mais il a un penchant pour ce qui beau, et les voitures ne font pas exception. Un sifflement appréciateur résonne dans le garage alors qu’il effleure les carrosseries. Est-ce que Vera pourra sentir l’empreinte de ses doigts, poisseux, rustres, humains, trop humains, sur les capots impeccables de son harem ? Est-ce qu’elle sentira sa présence dans l’air, comme on sent le passage d’un chien mouillé dans un appartement ? « - Tu crois que je pourrais m’en offrir une pareille si j’arrête de dépenser autant en thérapie ? » Il se moque à haute voix, arquant un sourcil.  « - Posez ça là. »   Sa voix porte tandis qu’il s’adresse à Jorrit avec une autorité qui rendrait Vera malade qui n’est acceptée que par la présence de Mahaut. Qu’est-ce que lui avait dit Vera ? Qu’il prenait goût à ses privilèges. On pouvait dire ça comme ça.

Wighard ouvre la porte d’un vieux modèle, décapotable dans lequel Jorrit a déposé le sac de ses gains mal acquis. La hanche appuyée contre la voiture, le gardien s’allume une cigarette, sortie de son complet comme un lapin d’un chapeau. « - Puis-je vous emmener faire un tour mademoiselle ? Quelque chose d'illégal et de dangereux pour finir par un brunch en pyjama, peut-être ? » Le bagou est là, l’étincelle dans le regard aussi.  Il reste un moment à la fixer, la fumée se sauve entre ses doigts. Il tuerait pour elle, mais elle le sait. La dureté de son visage a fondu sous la lumière crue du garage. Il veut juste quelque chose en commun avec elle, et c’est ça qu’ils ont ensemble – ce qu’elle ne peut pas partager avec Ingvar, ce qui brise l’illusion, ce que lui n’est pas autorisé à faire. Les fêlures et la férocité. Wighard tend la main qui tient la cigarette, cendres vers le sol, la cigarette entre ses doigts comme une alliance. Il exhale une longue spirale de fumée vers le plafond du garage, menton redressé. Tout en nonchalance, sans la regarder. « - Si tu veux l’utiliser, ce soir. Oui. » ( : ses dons. Un passe-droit pour ce soir. Parce qu’il veut ressentir, parce qu’il veut se lier à elle, retrouver sa place auprès d’elle. D’une façon ou d’une autre. Pour un soir, trouver une nouvelle addidction.)


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@Mahaut Delaunay | août 2020
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