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 [Um] the element of confusion (wynata)
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Message Lun 19 Oct - 18:17

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Wyn Evjen )

Les pas résonnent dans les couloirs - pressés, rapprochés et frénétiques. Ils ont le rythme rapide imposés aux petits gabarits, dans l’incapacité de faire de grandes enjambées pour couvrir une distance plus grande. Alors ce sont les petits talons précipités qui résonnent dans les lieux et dispersent les groupes agglutinés qu’elle traverse comme Moïse fend la mer dans d’autres croyances. Si la petite taille joue en sa défaveur et que même son don de branche n’a rien pu y faire, ses grands airs mi-concentrés mi-dédaigneux suffisent à faire écarter les individus sur son passage. Elle ne se rend qu’à moitié compte qu’elle vient de donner un coup d’épaule à un étudiant qui s’est empressé de s’écarter - il fallait être plus rapide, petit. Les pans de la blouse immaculée volent autour d’elle, dévoilent le velours côtelé de son col roulé rentré dans la taille haute à carreaux de son pantalon en flanelle. Les cheveux mal retenus par plusieurs pinces ajustées de guingois et la paire de lunettes oubliée sur son crâne, elle semble être passée à travers un ouragan puis en être devenue l’incarnation. Les mots qu’elle murmure pour elle-même pourraient tout aussi bien être une formule magique pour maudire ceux qui ne s’écartent pas assez vite. Et le monde continue de se compresser dans les couloirs du Laboratoire de Recherche, de palabrer bruyamment, de s’invectiver et s’interpeller. Le bruit ambiant devient tel qu’il sort Renata des feuillets qu’elle parcourt au rythme de ses pas. Comment peut-elle deviner qu’il s’agit du retour de la pause déjeuner alors qu’elle s’est contentée de négligemment mâchonner au dessus d’un rapport une part de fyrstekake ramenée par un assistant zélé ? Mais son objectif se trouve de l’autre côté de cette marée humaine sans visages - croiser une quinzaine de personne c’est déjà une marée pour la scientifique socialement mal dégrossie. Des corps dont elle distingue à peine les figures, elle pourrait croiser sa directrice qu’elle ne la reconnaîtrait pas sans un intense effort. Depuis son laboratoire aseptisé, c’est du côté des bureaux qu’elle cherche à se rendre, l’origine de son agacement en train de se froisser entre ses doigts. « Mais c’est pas possible ça, sortez-vous de là, il y en a qui travaille ici ! » Elle gronde, impatiente et irritée, en agitant les documents devant elle pour chasser les petits jeunes qui bavardent et les vieux qui traînent la patte. Vraiment parfois (souvent) elle ne comprend pas comment certains ont réussi à se faire engager par l’institut scientifique. Elle a l’impression constante de passer après eux pour corriger des erreurs, remarquer des défaillances dans leurs recherches - qu’on ne lui ait rien demandé ne lui apparaît pas comme un souci majeur, priorité à la science. Certains manquent de précision, de raisonnement et de pur bon sens. Ils n’auraient tout bonnement pas dû être laborantin, technicien ou même simple assistant. Les compétences requises leur semblent éloignées de la rigueur et de la jugeote nécessaires.

« Move, move, move! Mimir soit témoin, je trouverais un moyen de vous faire virer si vous dégagez pas et croyez-moi je n’aurais pas à chercher un motif bien loin. » Grogne-t-elle en abattant ses feuilles contre les épaules, les dos, les bustes, qui la contournent précipitamment. Malgré sa petite taille, les colères du Dr. Haavik sont suffisamment désagréables - au mieux, peut-être pas impressionnantes - pour que le flux commence à se tarir, chacun ouvrant portes et empruntant couloirs pour retourner à ses travaux. Alors le pas pressé reprend de plus belle, s’éclate contre les murs au son des talons désormais agités par l’exaspération. Son objectif approche à mesure que l’agitation cesse sur le chemin. Chacun retournant à ses analyses, les dossiers à rédiger, les subventions à réclamer. Les titres ronflants de la plaque accrochée sur la porte du bureau n’effraie pas la scientifique. D’abord la tête d’as de pique passe l'entrebâillement en une fausse timidité qui dure un quart de seconde. « Je peux savoir ce que tu fabriques ? » Déjà elle ouvre en grand, s’aventure dans l’antre du responsable, envahit l’espace. Après quelques semaines d'intérim, ce bureau est peut-être un peu le sien aussi ? Ou alors elle n’a pas attendu pour inonder la pièce dès qu’une idée traverse son cerveau au rythme endiablé. En tant d’années elle ne compte plus le nombre de rendez-vous et d’entretiens qu’elle a pu interrompre, les portes qu’elle a ouvertes en claquant - le mur derrière en garde les stigmates - et les épiphanies magnifiques que leurs discussions ont dévoilés. Les pupilles volettent sur le visage de Wyn. La barbe aux nombreux reflets, la ligne du nez sur lequel les lunettes ont glissé, le coin de bouche plissé, et les yeux. Flous, vertigineux, intangibles. Renata détourne les siens rapidement. Nul besoin d’insister. Quasiment un demi-siècle d’incapacité à se plonger dans un regard, à saisir les nuances complexes qui forment un visage entier, qui les distinguent les uns des autres. Un geste vif et la pile de feuilles tombe sur un tas de documents plus éparpillés encore, soulevant les papiers volants dans un soubresaut. « Tu m’expliques pourquoi ce rapport est bourré d’énormités ? » Les poings se hissent sur les hanches, preuve de surprise et d’ébahissement agacé. Sa manière de poser les questions détournées, de marque son incompréhension, un brin d'inquiétude sous les airs courroucés. Elle se revoit dans la position de celle qui se fait taper sur les doigts plusieurs années plus tôt. « Je n’arrive pas à déterminer quel scénario m’effraie le plus, que tu aies laissé un assistant rédiger ça ou que tu aies toi-même écrit ce truc. » En atteste le rouge qui bariole les lignes de compte rendu, les points d’exclamation outrés à côté d'aberrations entourées trois fois, l’écriture nerveuse d’Enigme qui s’est sentie obligée de réécrire des pans entiers de formules pour sa tranquillité d’esprit. Bien qu’elle ne puisse pas ignorer les signaux qui s’agitent chez son meilleur ami, l’un des rares qu’elle décrypte, elle espère qu’il s’agit d’un assistant mal relu. La première des deux options lui paraît la plus rassurante. Ou la moins pire.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
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Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
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Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
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Message Jeu 12 Nov - 0:24

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Renata Haavik

Il y a du sang sur le col claudine brodé de fleurs jaunes.
Il y a du sang sur le poignet de sa blouse blanche.
A l'exception du ronronnement du pc et celui de la pompe des poissons, le grésillement de la lampe de bureau est le seul son qui plane dans l'antre. Les sons des couloirs ne parviennent pas à l'intérieur, et les sons de Laere passent par la fenêtre ouverte, les oiseaux dérangent les fantômes et le bruissement des branches, du passage des voitures sont inaudible pour le scientifique au travail.  
La porte s'ouvre comme une bourrasque dans l'indifférence générale. Le bureau résonne du calme après la tempête. Après des semaines et des semaines d'apocalypse continue. Il est une zone sinistrée par les piles de désordre qui s'affaissent sans crouler comme si c'était bien un esprit scientifique qui les avait entassé là.  On dirait qu’une faille tente de s’ouvrir sous le sol du bureau, que tout est prêt à être engloutit, à sombrer. Tout s’amasse, de la poussière aux tasses de café, aux objets que l’écureuil a ramené dans son nid comme pie. Sans Aslaug pour les nommer et les sauver, les poissons font grises mine dans une eau maronnasse et rose-excréments. Pourtant, le fait qu'ils ont encore en vie au mois de septembre trahit le soin qui toque encore Wyn. Les débris des derniers expériences et des va-et-vient gisent ça et là.

En équilibre instable sur sa chaise, les roulettes stabilisées par le paquet de gants jetables, Wyn a les paupières closes, le catogan en déroute et les sourcils froncés. Il joue avec la balle anti-stress qu'il tient en main, la fait passer de main en main, encore et encore, les doigts en constante ebullition. Sans le teint accordé par son don de branche, ses cernes formeraient des hématomes de panda autour de ses yeux. Le collier de barbe dans des nuances de gris traduit le même souci de l'apparence que ses vêtements, enfilés comme un uniforme, une carapace. Comme à la perte d'Yildun. La chemise de lin d'un blanc naturel. Le veston sans manches, de laine beige à carreaux. La cravate noisette assortie, un ton plus foncé. La veste de velours brun. La blouse blanche, tâchée de différents réactifs. Les chaussures impeccables et le pantalon en tweed qui tombe à ras des chaussures, cache l'infirmité que dévoile la raideur - la lenteur nouvelle, la canne posée contre la bibliothèque. Le col claudine chapardé à Solvi dont la couleur s'accorde pourtant au vêtement de l'homme.

Il a les yeux clos derrière ses lunettes.
Il a sur la gorge, sur la pomme d'Adam, à la naissance de la barbe récalcitrante, une plaie qui sourde, un ovale en amande. Il y a un œil dedans sans cil ni paupière, un iris argenté comme celui d'un borgne, qui voit tout sans voir Renata, et pourtant suit ses mouvements dans la pièce. A l'intérieur du poignet, une autre plaie a ouvert une veine sur la peau diaphane, elle s'ouvre vite, barbouille le tracé gracieux d'une cicatrice de paupière fermée sous l'armure de coton et de laine. Sur sa cuisse, une plaie encore fraîche lui brûle la peau, le sang invisible sous l'épaisseur du pantalon. Ses yeux se sont ouverts et refermés comme on cligne de l'oeil pour chasser une poussière.

Cela ne sert pas à grand chose quand on se prend un mur, encore et encore.
Lorsque Wyn se lance sur les traces de son collègue, lorsqu'il cherche à le voir par son troisième, il se heurte au noir avant de rouvrir douloureusement ses deux yeux sur son bureau embué des larmes que lui cause la migraine. Trois yeux, trois résultats. Oh Wyn a conscience que l'homme est mort, il ne cherche guère à lutter contre la chose (pas comme ça, en tous cas). Comme lorsqu'Yildun était dans le coma, il cherche à étendre les ramifications du don que lui a offert Mimir, il cherche à toucher la conscience qui n'est plus sur leur pan, cherche à repousser les limites de sa propre boîte crânienne, comme lorsqu'il poursuit les traces de la sublimation qui imprègne les murs de leur maison comme une odeur de fumée pour essayer de revoir le fantôme d'Aslaug. A la différence d'Yildun, à la différence d'Aslaug, il n'arrive pas à s'accroche aux bribes de vestiges runiques. Le lien est différent. Il cherche à voir l'endroit, pas ce qui reste de l'autre là où il se trouve, aussi.

Comment était-il passé à côté ? Dans son propre laboratoire, sous sa juridiction, sa responsabilité, et le mot brûle la cuisse du Evjen comme un fer rouge, bien plus ardant que la plaie réelle qui marbre sa peau. Cela faisait des mois. La voix de sa conscience est féminine, l'est depuis des années, encore plus ces derniers mois. Elle ressemble à celle de Renata, d'Aslaug, de Bo qui vient de quitter son bureau. Au-delà de la frustration, au-delà de la terrible tête de mûle qu'est Wyn face à un problème insoluble (irrésolu), il y a l'aveu. Il sait pourquoi il n'a rien remarqué. Il sait pourquoi Bo ne vient de lui parler du projet du Dr. Breiner que maintenant.  Parce qu'il est hagard. Coupé en deux. Oh il est toujours plus brillant que la majorité de ses collègues, toujours aussi perfectionniste et il accorde son entière attention à son mariage et à sa protégée lorsqu'il est à la maison, mais la mort d'Aslaug a ébranlé l'équilibre fragile dont Yildun avait ôté les murs de soutènement.

Il n'entend pas Renata et ouvre les yeux sur son amie presque par erreur, ses yeux s'ouvrant comme s'il arrachait les fils qui maintenait les paupières closes. La paupière sur sa gorge se clôt pour ne laisser que la coupure qui continue à laisser échapper un mince filet de sang. La plaie éructe une bulle de sang quand il se remet à parler.   « - Je n'ai plus d'assistant. » Rebekka l'aide pour l'université, et il joue avec l'idée de lui offrir un poste plus important, bien qu'il n'arrive pas encore à franchir le pas. Le second bureau de la pièce, près de la fenêtre, affiche des post-it délavés vieux d'un an.  Je n'ai plus de sublime.
Il saisit la feuille qu'elle vient de lui mettre sous le nez et l'écriture nerveuse de sa partenaire, rouge, furieuse, comme son courroux qui menace de s'abattre sur lui à tout instant. Il est imperméable à ce courroux. Penchée au-dessus du bureau où il est assis, elle le domine d'une tête, et elle vibre dans l'air. Il n'a pas besoin de liens par les runes pour lire les rouages qui grincent dans l'esprit de son alter-ego. Les deux moitiés d'une même pièce. Ce n'est pas parce qu'il sait ce qu'elle dit qu'il veut l'entendre. Wyn balance la feuille dans son dos, toujours en déséquilibre sur sa chaise.  

« - J’en ai une meilleure. Ferme la porte. » De lui-même, il attrape sa canne pour claquer la porte. Les yeux sont rouges, irrités de l'usage de son don mais les engrenages se mettent lentement en branle. Ils sont rouillés, les toiles d'araignées limitent leur mouvement, mais il y a une qualité dans sa voix qui met la puce à l'oreille. La curiosité sort de la tanière où elle rongeait son frein. C'est une bouffée d'air. L'apathie ne lui ressemble pas, jamais longtemps. Quelque chose sur lequel accrocher son esprit, une lubie, une obsession sur laquelle se fixer pour oublier le manque, pour oubliler qu'il cloche. La dernière fois c'était les drogues et le sexe.  Il ne supporte pas l'idée d'avoir failli. Qu'on ait pu considérer qu'il n'était pas à la hauteur, qu'il valait mieux ne pas l'impliquer. Sa langue claque avant qu'il ne commence, comme on raconte une blague, ce sont deux scientifiques qui trébuchent sur un cadavre. «- Tu savais que  Ørjan Breiner était mort ? Bureau 212, il a écrit un papier très intéressant il y a quelques années sur les modifications entraînées par le rite sur la régénération cellulaire, je n'ai pas réussi à lui voler. C'est une sorte d'hydrochère si mes souvenirs sont bons.' » Pas de visage, pas de coupe de cheveux, les faits, il tire de son dossier mental les informations qui évoqueront quelque chose à Renata, son regard s'accroche au sien. S'allume progressivement - une part de lui est en colère, le Dr. Breiner est mort et il y aura la putain de rage de la Connaissance, la guerre juste qu'a exigé Mimir, mais pour une demi-seconde. Il s'amuse. Il y a un jeu de piste. Et Curiosité et Enigme aiment les chasses aux trésors avec des morts dedans.

(c) mars.
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Message Lun 16 Nov - 8:45

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Wyn Evjen )

La scientifique contemple son collègue et ami, les poings sur les hanches, remontée par ce qu’elle a lu dans le rapport. Elle n’est pas d’accord avec une partie de ce qui y est énoncé et outrée par les bêtises dans l’autre partie. Pourtant elle ne se rend pas compte immédiatement de l’absence de Wyn. Elle est en colère, peut-être trop, avec un manque de proportion évident. La brune accuse son ami alors qu’il y a mille raisons pour lui donner tort, mais l’idée que son nom soit associé à un dossier erroné l’agace, l’ennui et l’oblige à reposer les pieds sur terre. Pourtant elle était bien dans leur monde d’expériences, de raisonnements euphorisants et d’idées saugrenues à démontrer. Mais elle n’est pas aveugle au point de voir qu’il n’est plus le même depuis son retour des montagnes d’Isby, retour solitaire et traumatisant. Renata ne connaît pas la violence de la perte d’une moitié - ne sont-ils pas une moitié d’eux, ces sublimes qui ont tant de pouvoir en se logeant dans leur esprit ? En y installant leur petit monde, en vibrant de leur humanité jusqu’au jour où ils décident de s’en aller ? De rompre le contact en rejoignant une divinité ou bien un des Royaumes des Morts. Renata ne connaît pas la violence de la perte, elle n’a connu que la cruelle et lente agonie d’un esprit éveillé. La douleur en filigrane dans l’esprit ajouré comme une passoire. Son inquiétude n’est pas moins grande face aux interstices qu’elle distingue chez le scientifique. La disparition d’Aslaug l’a changé et elle devine les difficultés que cela représente pour lui, quand en moins de dix ans son esprit a vu partir Yildun, Runa et Aslaug. Il a pourtant eu le courage de retourner dans le cercle par deux fois après le départ de Sérénité vers la Nature. Elle grommelle, consciente qu’il ne la voit guère ni ne se rend compte de sa présence. « Range ton œil espèce de voyeur. » Il ne peut pas encore l’entendre, pas entièrement revenu de son exploration sur un autre plan. Où est-il encore parti ? Combien de temps va-t-il mettre à revenir dans son bureau encombré du Laboratoire ? La tentation est grande de s’amuser à ses dépends pour agacer son vieil ami de (quasiment) toujours. Dans une tentative pour estimer son retour parmi eux, elle plonge le regard dans l'œil sur sa gorge qu’elle n’aperçoit qu’après un clignement à la périphérie de son champ de vision. Celui-ci est définitivement magique - s’il fallait plus que l’emplacement incongru pour le confirmer, c’est aussi la tangibilité qu’elle trouve en lui, que son trouble de la reconnaissance ne semble pas prendre en compte. Cet œil là ne lui donne aucun inconfort lorsqu’elle le regarde. Mais déjà la fente se referme et le corps du scientifique se remet en mouvement. Et elle n’a pas bougé, le courroux pour peinture de guerre sur sa moue colérique et les hanches soutenues par deux poings hargneux, prêts à en découdre par l’esprit. Quitte à le secouer, l’escogriffe qui a remplacé sa famille, mais elle a bien l’intention de comprendre ce qui se trame pour laisser passer des erreurs si grossières. « Rebienvenue parmi nous, j’espère que la balade était agréable, tu plagies chez qui cette fois ? Celui qui est à l’origine de ce papier ? » Elle est sarcastique, encore, mais déjà il envoie les feuilles valser comme autant de poussières qu’il chasserait de ses costumes trois pièces. Et l’absence d’assistant à ses côtés n’est aucunement une information qui rassure la biologiste. C’est donc pire si ce torchon est de son fait ! « Je ne plaisante pas Wyn ! Ce n’est- » Mais sa voix l’interrompt, ronronnement qui n’a que faire de ce qu’elle a à dire. Il l’agace, il l’agace le bougre et elle va faire voler tous les papiers libres, classeurs et dossiers encombrés qui tiennent en équilibre précaire sur son bureau !

Elle suit la canne des yeux, les bras retombés le long de ses flancs, et plisse les yeux en le fusillant du regard. Un sourcil en épi se hausse - ce n’est pas simple d’avoir une conversation émotionnelle pour l’un comme pour l’autre et s’il s’y prend bien, il réussira à la faire abdiquer en envoyant tout valser pour éviter le sujet fâcheux : Wyn n’est plus Wyn en ce moment. Mais la suite des propos attirent son oreille et attrapent son intérêt rien qu’un instant, suffisant pour lâcher un minimum prise sur la raison de sa venue. L’esprit volatile court déjà. Il va chercher dans tous les tiroirs de son cerveau les informations listées pour remonter les pièces du portrait dépeint. L’évocation de l’article lui arrache une remarque laconique, encore occupée à tout agencer. « Pas mauvais. Breiner, 212, Breiner, 212, 212… » Elle pioche, elle cherche, elle remet le casse-tête dans le bon sens.  « Il n'était pas vieux. » Elle affirme plus qu’elle ne pose la question. Physiquement elle est incapable de détailler son visage mais les détails qu’elle garde en mémoire sont ceux qui lui permettent de remonter les puzzles lorsqu’elle croise quelqu’un. Alors Dr. Breiner n’était pas vieux et n’a pas eu de raison de mourir de vieillesse. Aucun assistant ne lui a annoncé le décès d’un collègue avec des trémolos dans la voix, comme exagérément touché par la disparition d’un être respecté avec lequel il n’avait pourtant jamais travaillé - tous des lèche-culs. L'émotion et la compassion ne sont guère son fort.« Mort de quoi ? Pourquoi on nous a rien dit ? » Quelques pas de déambulation dans le bureau - inutile qu’elle cherche un support sur lequel s’asseoir, ils sont tous ensevelis sous la documentation. Déjà l’ambition cavale en tête, les yeux de la scientifique s’allument avec intérêt. Qui va récupérer ses essais et ses travaux ? Il n’était effectivement pas mauvais scientifique et il y a probablement des travaux très intéressant sur lesquels mettre la main pour continuer ses expériences. Point bonus si Wyn n’a pas encore réussi à plagier son collègue - avec une gommette verte pour féliciter Ørjan Breiner d’avoir su rester vigilant quant à la teneur de ses recherches. Toutefois Renata est intriguée que l’annonce vienne de Curiosité, et pas de Bo qui serait venue leur annoncer solennellement la disparition de l’un des leurs parti en Helheim et se rapprocher d’Yggdrasil. La scientifique additionne les faits et se retourne précipitamment vers l’homme en posant les mains à plat sur le bureau - ou les papiers - pour se pencher vers lui. « Attends une seconde Evjen, que faisais-tu avant que j’arrive ? Tu es déjà en train d’essayer de récupérer ses travaux ? Si tu ne m’en laisses pas un bout, c'est la guerre. » La menace gronde, conflit éternel des scientifiques trop habitués à travailler ensemble pour avoir une quelconque pitié. La chercheuse ne sait pas si l'attribut “sain” leur convient dans l’expression “compétition saine” mais elle ne se laissera pas faire - et n’ira pas non plus faire un esclandre auprès de Bo, alors cela restera un conflit entre leurs deux cerveaux qui se connaissent trop bien. Un quart de seconde, l’idée de se battre sur un projet ou d’en monter un nouveau ensemble lui plait beaucoup. Renata se redresse, les bras croisés sur la poitrine, profitant d’une rare opportunité de toiser physiquement un autre humain de haut. Ils sont rares ceux et celles qu’elle n’a pas envie de sortir du laboratoire manu militari au bout de quelques manipulations. Et si cela lui permet de retrouver le Wyn d’il y a quelques mois alors elle signe d’emblée.
(c) mars.
Wyn Evjen
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Message Sam 21 Nov - 13:43

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Renata Haavik

C'est un guet-apens. Dommage que son troisième oeil ne l'ait pas averti à temps. Elle attend comme un chat devant un trou de souris. Elle attends comme un chat devant un trou de sourire. Le pouls de Wyn bat encore la chamade quand il rouvre les paupières pour tomber nez à nez au docteur Haavik en personne. Elle ne lui accorde aucun répit quand bien même sa peau dégouline de sang et qu'il a l'impression d'avoir forcé dans les escaliers. Wyn passe les mains sur son visage, comme pour effacer les traces de stabilo qui auraient pu se glisser dans ses pattes d'oie. La froideur de son alliance contre sa peau, contre ses paupières injectées de sang sert d'antidouleur temporaire à sa migraine. « Stop staring at me like that. » Sa voix parvient étouffée derrière ses paumes. Pour une fois qu'il peut lui dire ça. Pour une fois qu'elle le fixe. Peut-être que la caractéristique de Renata est une grâce accordée par Mimir aux gens qu'elle enguirlande. Elle irait beaucoup trop loin si elle contemplait les visages, à son avis.

Wyn protège machinalement une colonnade de classeur, un panthéon de papier vergé un peu trop exposé au courroux de sa partenaire, fait rempart de ses bras. Pour un peu il aurait singé ses grimaces. Il y a quelque chose de profondément faux dans les surnaturels vieillissant, à considérer le don de leur divinité comme une balade. Son esprit est toujours ailleurs, projeté vers l'homme devenu invisible à son oeil. Ils n'écoutent leurs remontrances mutuelles que lorsqu'elles ont mis leur oripeaux de critiques constructives. Lorsqu'elles concernent leurs travaux et ont le goût de l'émulation. Mais lorsque l'un et l'autre entrent en tempêtent dans leurs antres, ils sont comme des hérissons effarouchés. Ils se connaissent mieux que quiconque, finissent leurs phrases mais n'ont pas parlé des sublimes qu'ils ont sentis s'éteindre et de la façon qu'ils ont de monologuer dans le vide aujourd'hui. Le sensation de déjà vu fonctionne comme un sixième sens qui hérisse les poils sur ses bras. 2020 a la gueule d'un déjà vu. L'ombre de Renata s'étend au-dessus de son bureau comme en 2013. Comme il avait récupéré ses dossiers à elle en 2015.

«- Plus jeune que moi, en effet. » signale Wyn avec une sorte d'humour noir, un reste d'un sarcasme trempé dans les poils gris qu'il laisse voir au monde depuis un an. Il a l'inverse de la coquetterie de Renata (mais cela dit plutôt des choses sur leur société, plutôt que sur les deux scientifiques). Son corps se ratatine sur le fauteuil de bureau où il a usé ses fonds de culottes ces dernières années.  Sauf que son flegme ne traduit guère la commissération, honte ou culpabilité. Il est tombé bien bas derrière son bureau, enfoncé dans le fauteuil qui tourne légèrement, au rythme des pas de sa compagne. Elle envahit le bureau de bruits, chasse la poussère, chasse les fantômes qui quittent les étagères comme des rats un navire. Les mains sur ses genoux, emmitouflé dans sa blouse comme un manteau de fourrure, l'oscillement des mèches blondes comme autant de feuilles dans le vent de la tornade, se fait au rythme des roulettes de sa chaise. Une part de lui s'accroche aux branches, s'accroche aux  réflexions de son bras droit qu'il peut presque voir s'échafauder dans l'air. Il se laisse emporter par le flot de paroles, de questions, qui agissent comme un enchantement sur son âme usagée, l'attachent solidement à la réalité. «- Il avait disparu et son responsable ne s'en est pas aperçu de suite. »  Bo s'en est aperçue. L'une des raisons pour laquelle Wyn ne s'est jamais occupé de devenir maître de branche, ambassadeur, alors même que sa vie est passée au coude à coude avec celle qui occupe cette place. Il est protecteur, responsable, féroce pour s'occuper des plus faibles, mais en pointillé, de façon discontinue. L'irritabilité sociale de la docteur était un secret de Polichinelle : elle ne s'en est pas aperçue non plus, et l'idée qu'elle se demande pourquoi elle n'est pas au courant de sa mort fait sourire Wyn. «- Heure de constat de la mort, 23 septembre 15h51. C'était ce que je vérifiais, je le cherchais. Il est mort.  Je ne sais pas où est le corps, ni de quoi. Son dernier rendez-vous avec Bo était en juin. »

Pourquoi est-ce qu'il est encore à suivre les traces d'un mort ? Pourquoi est-ce qu'il est obsédé par l'idée de voir ce que voit un mort ? De voir la mort en face ? Il s'est senti mourir en même temps qu'Aslaug, des mois après, ses souvenirs sont encore troubles, submergés par la terreur ressentie par Aslaug au moment de mourir. Il a vécu ses propres derniers instants. Et la migraine qui pulse à ses tempes lui rappelle cette curiosité insatiable, celle qu'il ne peut résoudre. Il s'enfonce un peu plus dans son siège. Wyn se mord l'intérieur de sa joue face à l'intérêt pour les travaux en suspens de Breiner. Yeah. C'était une grosse partie du problème. La voracité, la raideur, prend le pas sur l'anxiété et il lâche tout à trac : «- Tu étais au courant ? De ses travaux ? » L'ignorance a la gueule de remarques écrites en rouges dans la marge. Une litanie de points d'interrogations partagés par les deux côtés de la copie. Cela l'insupporte, l'idée d'avoir été tenu à l'écart. Non seulement volontairement par les deux larrons qu'étaient Breiner et Médicis, mais surtout qu'il se soit fait avoir. Ses laborantins n'ont pas besoin de le mettre en copie de tous leurs mails, il sait très bien ce qui se passe dans son labo, normalement. Wyn hausse les épaules, une part d'éclat revient dans ses prunelles. «- Je ne peux pas ouvrir un dossier ou un ordinateur en ne le touchant qu'avec les yeux. En général j'utilise un tournevis ou un crochet, d'ailleurs. Sauf quand j'ai ça. » Il y a une sorte de contentement mesquin, malappris dans ses propos énoncés d'une voix égale et satisfaite, un air de supérioté émane de sa voix avec son pesant d'agacement parfaitement maîtrisé. Il ne la tourne pas en ridicule, mais souligne proprement les malfonctions de sa pensée, comme elle avec le rapport jeté au sol. Il saisit entre deux doigts les clefs posées sur son bureau, laissées par Bo. Le bureau est vide depuis des mois, déserté, elle a vérifié. Mais ce n'est pas ça l'important.

Il se lève avec une sorte de légèreté oubliée - Wyn doit s'appuyer à son bureau, saisir sa canne pour ne pas tomber, comme s'il avait oublié l'infirmité de son corps vieilli. Un instant de déséquilibre. Il a récupéré les clefs qu'il lève comme un trousseau de clochettes.  Les roulettes du fauteuil ont sali le rapport au sol. «- Tu viens ou tu as du boulot ? » Bo l'a chargé, lui, d'enquêter sur la disparition de Breiner, sur ses recherches. Il a une énigme à préserver, des informations à conserver, mais il n'envisage pas de demander à Renata de sortir de la pièce. Les esprits fonctionnement à plein potentiel qu'à deux, il le sait. Non seulement elle a sa confiance, entière, mais aussi, c'est fait pour elle.


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Message Mar 1 Déc - 8:22

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« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Wyn Evjen )

L’équilibre entre eux est complexe à expliquer. A faire comprendre aux spectateurs qui les voient parfois s’invectiver durement et sans compassion. Ils en ont vidé des laboratoires à grands renforts d’exclamations et de feulements qui ont inquiété les collègues et les assistant.e.s. De la précision dans le travail et l’approximation dans leurs relations avec les autres. S’ils n’avaient pas été élevés quasiment ensemble, leur ressemblance serait effrayante. « Tu es jeune et fringuant. » Renata ricane en réponse, insolente. Les choix qu’ils ont fait, l’usure que leur a donné le don offert par Mimir lui-même, ne fait que renforcer leurs caractères ambivalents. La chercheuse sait pertinemment que lorsque viendra l’heure de rejoindre Mihail et son dieu, il ne restera d’elle que des lambeaux de ce qu’elle se donne tant de mal à entretenir jour après jour. Elle ne sera plus qu’une ombre délavée, à la sagesse grise et discutable. Ironiquement, le fait de maintenir ce visage pour elle-même et les autres accentue plus encore les ravages que cela provoque sur son physique usé. C’est Jörmungand qui se mord la queue et ne connaîtra pas de repos avant Ragnarök. Un réflexe porte sa main vers ses cheveux relevés à la sauvage, des mèches volants autour de son visage qu’elle espère machinalement ne pas avoir laissé se blanchir par inadvertance. Mais déjà l’idée s’éloigne, la préoccupation aussi. Frénétique entre les Carnac de feuilles volantes et les Colisées de livres éventrés qui dégueulent leurs post-it, son regard glisse sur Curiosité qui suit aussi son mouvement dans le bureau encombré. Un métronome aimanté parfaitement aligné. « Si tu veux mon avis, je sais pourquoi son responsable n’a rien vu, mais il n’aime pas spécialement qu’on le confronte à ce genre de choses. Je le connais bien, c’est un rongeur avec une tête de mule. De quoi mettre en veine les collègues en tératologie. » Une fois encore le grognement est tout sauf flatteur lorsqu’il s’échappe de sa bouche. Mais elle n’est pas plus fiable que lui, et si Wyn avait été lui-même ces derniers mois rien ne garantit pourtant qu’il aurait quand même remarqué la disparition d’un subordonné. Non pas par manque d'intérêt - ou peut-être que si - mais bien parce que ce chercheur doit être suffisamment négligeable pour que plusieurs collègues ne remarquent pas sa disparition et que personne dans le laboratoire n’ait soulevé la question. Aucune famille n’est venue poser des questions également. Elle croit, suppose. Pour ce qu’elle connaît de la famille. La voix amie ronronne, égraine les faits. Le factuel qu’elle aime, qu’elle réussit à comprendre et analyser. Quelques pas vers la fenêtre pour contempler l’été se tarir et l’automne tirer la couverture. Ou plus certainement pour laisser son regard divaguer sur l’image des bâtiments et des arbres, créer des points qu’elle seule peut voir, les relier entre eux. Elle établit une nouvelle carte, lie déjà deux hypothèses, efface mentalement le trait, joint finalement le premier point à un troisième. « Trois mois pour s’en rendre compte ? Comment on disparaît sans laisser aucune trace sur cette île ? C’est impossible. » En réfléchissant à voix haute, elle se promène entre les rayonnages de la bibliothèque de son esprit, où tout est aligné - de manière un peu anarchique parfois mais dans une cohérence et un ordre qui lui conviennent. Un logique qui échappe à tout sauf à elle, à la façon dont elle a construit son palais mental. Le ton de Wyn la ramène au bureau, l'agrippe subitement. « Je ne sais pas, de quoi es-tu au courant ? » Mais le ton énigmatique ne trouve pas client, pas aujourd’hui. Elle s’empresse d'enchaîner. « Range tes crocs, la dernière publication que j’ai en mémoire avec son nom c’est un article qu’il a coécrit en 2019. Même pas dirigé. Toi tu es au courant ? » Elle veut constater objectivement mais l’arrogance de son ton lui échappe, comme un objet que l’on rattrape du bout des doigts mais dont la prise mal assurée le laisse quand même choir lamentablement sur le sol. Renata se rapproche du bureau une fois encore. Ses doigts tapotent négligemment sur une pile branlante. Il a réussi à lui faire changer de sujet le bougre. Mais les belles excuses ironiques ne lui plaisent pas. Si elle comptait le nombre d’heures passées à l’empêcher de plagier, elle mériterait certainement un salaire supplémentaire. « N’essaies pas de me faire croire que ça a pu t’arrêter par le passé, dans ce bureau il n’y a personne à convai- » Une fois encore ses palabres sarcastiques sont interrompues en plein vol. Les prunelles tombent sur la clé scintillante entre les doigts du biologiste. L’attention est définitivement pleine et entière. Le regard croise celui de son ami, et en voyant la même lueur qu’elle devine dans les siens, elle a l’impression d’avoir onze ans de nouveau. Quand le départ de feu constaté (et rapidement maîtrisé) fut la consécration d’une de leur première expérience commune. Que les Evjen, vaguement habitués depuis des générations, avaient été partagés entre la frayeur inquiète de l’incident et l’agréable surprise des deux petits cerveaux frénétiques. Le myocarde tambourine dans sa poitrine et le sourire s’élargit complètement face à la haute silhouette qui s’extirpe du fauteuil. Le sourire d’un chat qui aurait fini l’écuelle de lait dans le dos de son maître - alors qu’en vérité il est déconseillé de donner du lait à un chat adulte, elle a toujours trouvé cette comparaison stupide. Et puis les chats ne sourient pas. « J’ai du boulot par-dessus la tête, Winnie. » Elle grince la scientifique, le ton mordant. Pourtant son corps contredit déjà ses belles paroles. Renata aime avoir du travail à n’en plus voir le bout, se perdre dans tout ce qu’il y a à faire, oublier l’heure et la date pour se consacrer à ce qu’elle fait de mieux : chercher et découvrir. La lueur même au fond de ses yeux s’est allumée instantanément. Un simple interrupteur sur lequel Wyn a appuyé négligemment, qui lui garantit la pleine attention et collaboration de la scientifique. Il est venu tirer sur la curiosité parfois morbide, a agacé le besoin de réponse. Face à elle, il dévoile une énigme en sachant pertinemment qu’elle n'aura de répit qu’en ayant trouvé la réponse à celle-ci. Qu’elle retournera méticuleusement chaque pierre de cette île pour décrypter le mécanisme du rébus de la disparition de ce collègue oubliable. On ne disparaît pas ainsi sans qu’il n’y ait derrière matière à découvrir ce qui se trame. « Allons-y, voyons pourquoi un capybara disparaît subitement. Et le premier qui trouve les recherches en cours dirige la publi. » Ils laissent derrière eux le bureau encombré pour parcourir les couloirs quasiment déserts. Le rythme légèrement ralenti cadencé par la canne permet à ses petites jambes de se maintenir à son niveau sans trop d’efforts. Le bras d'Énigme se glisse sous celui de Curiosité pour tout de même suivre l’allure. La paire prête à rire : l’échalas unijambiste et la petite empressée, le même air un peu trop lunaire, un peu trop clairvoyant, pour inciter complètement à la confiance. Dans leurs blouses, ce sont des super-héros hallucinés. Grands pouvoirs, pour sûr. Mais alors les grandes responsabilités, peut-être vaut-il mieux y réfléchir à deux fois. Face à la porte du bureau du disparu, Renata tend spontanément la main pour pénétrer dans les lieux. Mais la résistance rencontrée décroche son soupir. Pas l’habitude que des portes lui soient fermées. « Me regarde pas comme ça, ça vaut toujours le coup d’essayer avant. » Elle grommelle encore, n’arrête peut-être jamais finalement. Les bras croisés et les yeux roulés en arrière, elle attend que Wyn déverrouille l’antre 212, avant de s’y glisser à sa suite. Les lieux n’ont pas été aérés depuis un certain temps - trois mois ? - et les choix de rangement sont plus discutables encore que chez Wyn ou chez elle. Une partie de la pièce semble être soigneusement rangée et triée, les dossiers alignés à côté de l'ordinateur, les papiers agrafés et les stylos rangés. A première vue, tout est impeccable. Mais l’autre partie laisse entrapercevoir des feuilles volantes mal rangées dépasser de tiroirs qui peinent à fermer, une chaise à l’assise en cuir est renversée près de la fenêtre. Celle-ci est obscurcie par un kraft scotché tout autour du cadre, laissant à peine une luminosité marronnasse filtrer à travers. Sur le bureau l’empreinte circulaire qu’aurait pu laisser un pot de fleur longtemps entretenu par les soins du disparu. D’ailleurs des traces dans le linoleum indiquent que des meubles ont été déplacés après être restés l’équivalent d’une éternité au même endroit. De sous la fenêtre - emplacement classique pour tous les bureaux lorsque les chercheurs y accèdent - le bureau est désormais face à elle, quasiment collé au mur d’en face. A peine de quoi laisser la place pour se glisser dans un siège. Et encore tant de détails. « Une idée de ce qu’on cherche, cher ami ? Il y a déjà mille informations à traiter. » L’exagération pour camoufler l’excitation charriée dans ses veines. En voilà une magnifique énigme.

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Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
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Message Jeu 17 Déc - 0:48

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« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Renata Haavik

«- Secret professionnel ? Confidentialité ? Respect de l'intimité d'autrui ? Cela ne te dit rien du tout ? » Les raisons pour lesquelles son responsable n'avait pas été au courant abondent. Il devrait cesser de micro-manager le pôle surnaturel, d'espionner leurs faits et gestes à se ruiner les yeux et la santé. Avoir été pris sur le fait de l'ignorance ne lui convient pas, ne lui correspond pas. Plus que le reflet étranger dans le miroir, c'est le signe qu'il n'est pas lui-même. Bo avait choisi de faire des messes basses, et il ne s'en était pas aperçu. Même : sa vieille amie avait-elle choisi de lui cacher quelque chose ? Où avait-elle pensé qu'il trouverait la solution tout seul ? C'était bien le genre de la Curiosité de découvrir le pot aux roses, bien le genre de Secret de communiquer à pas de velours, tendre une perche à l'ami dont elle connaît la tourmente. Non il n'était pas lui-même.

Bref éclat de lui :  Le rire le traverse tel un frisson à voir comment la clef coupe la chique de sa partenaire. Il y a un rayon lumineux au travers de ses yeux quand il se bouffe la lèvre inférieure. Il la rempoche avec un tour de prestidigateur, l'allégresse du cleptomane avant qu'elle ne mette la main dessus.   « - Si tu viens m'importuner sur le mien [de travail] , c'est que tu as le temps avant les résultats de ta dernière analyse. » Il la connaît comme une soeur insupportable, et si ils ne ressemblent plus, par l'âge et le deuil, c'est une certaine facilité que de sentir les pièces du puzzle s'emboîter. La même malice perdure, s'effiloche à s'appuyer sur le petit gabarit pour traverser un couloir familier au lieu de jouer à la semer. Depuis gamin, Wyn profite de sa taille pour escalader les arbres et les toits, narguer Renata. Il n'y avait bien qu'Yildun, Henok pour le dominer et l'empêcher de se brûler les ailes au soleil. Il reste encore un peu de poudre au fond du sac à malice, assez pour que la tête contre le mur et les bras croisés Wyn fasse une moue mutine et impatiente devant la porte fermer. Prévisible. Il n'était pas le rongeuur à tête de mule du zoo des chimères. Il devait y en avoir quelques unes au troisième étage.

La sensation de franchir un seuil interdit. L'oppression d'être un intrus, de voir quelque chose d'interdit. L'impression d'une chambre d'hôtel où il faudra tout remettre en place après son passage. Ils pénètrent par effraction chez un collègue et ami en son absence. Ils sont dans son intimité la plus nue, une chambre aux draps défaits mise en scène dans une period-room de voyeur. Toutes ces sensations que Wyn n'éprouve pas en pénétrant dans la pièce. Toutes ces sensations sont inconnues, diluées dans l'habitude, épaissies dans la curiosité comme son café dans le sucre. Im-pu-dence. Im-pu-deur. Wyn boitille en propriétaire. «- Pas de corps. » La déception est palpable pour l'habité des cimetières et des autopsies. Et sous la poussière, la vibrante curiosité. Le Capycabra n'est sans doute pas parti aux Bahamas. Les élus de Mimir ne prennent pas de vacances.  

L'air y est nauséabond, odeur de renfermé, de papier et de carrière déçue.  «- Les humains disparaissent tous les jours. » La voix coule, simple, limpide. Elle semble dénuée de toute aigreur et amertume, quand bien même elle charrie dans son flot le corps de Solvi, d'Yildun. Elle est par trop factuelle pour être honnête, elle a le ton de statistique. Et pourtant ils sont là à utiliser un temps qu'ils n'ont pas pour leur proche pour chercher un surnaturel disparu. Le bureau est trop rangé, trop sobre, trop minimaliste quand on l'oppose aux babioles qui encombrent les étagères de Wyn, anti-stress avec lesquels occuper ses doigts, poissons rouges et autres colifichets dérobés, post-its qui matérialisent son esprit éclatés et travaux en cours. Sans l'ordinateur portable, le bureau semble vide. Tous les scientifiques du pôle collectionnent les écrans comme des mites attirées par la lumière bleue. Wyn à lui seul en a deux, plus son pc portable. Qu'est-ce qu'ils cherchent ? «- Comment est-ce que je suis censé chercher ? Où est-ce qu'il est passé serait une bonne piste. Qui il a vu en dernier, pourquoi est-ce qu'un scientifique serait mort et de quoi. Je ne lis pas de roman policier. » De la canne Wyn désigne le papier brun collé aux fenêtres. Sa claustrophobie pousse une gueulante devant l'obscurité, devant la clôture opressante. Il aime ses fenêtres, ses vitraux, ses baies vitrées, la terrasse et le jardin en contre-bas. Wyn est un obsédé de la luminosité. «- Paranoïa. »    


Il va pour tendre une liasse à sa comparse, distrait quand le fou rire le prend, le secoue comme un prunier mal garé. Il ne s'arrête plus. Il est sans doute au bord de la crise de nerf mais c'est la première fois qu'il rit ainsi depuis la mort d'Aslaug. Le psychiatre auquel Wyn refuse d'accorder une minute de son apathie, une seconde de son hystérie aurait sans doute des choses à dire de cette vanne qui s'ouvre.   «- L'hébreu d'Aslaug était meilleur que le mien. » Il hoquète, sévèrement atteint. Il aurait besoin d'un minimum de lexique pour retrouver les racines, à bras raccourcis il tombe des nues. Des larmes viennent mouiller les sillons au coin de ses yeux, des larmes de rire. Wyn ôte ses lunettes, les envoie valdinguer sur la table, avachi d'un rire hystérique sans pouvoir s'arrêter.

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Message Dim 24 Jan - 0:39

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Message Sam 13 Fév - 20:40

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“Been there, done that” Il y avait une sorte de frémissement jovial dans le murmure qu’il entonne comme une comptine. Risquer sa vie pour ses recherches n’est que le titre suivant celui du doctorat. Après docteur, idiot. Il a perdu sa jambe dans sa dévotion aveugle à Mimir. Il a perdu une partie de son âme et de sa santé mentale dans ses recherches. Il a laissé le corps de sa sublime sur autel interdit des yeux mortels n’auraient pas dû se poser, sacrifice à un dieu avide. Bien avant sa dernière bêtise en date, Wyn a risqué sa peau pour ses recherches – à l’autre bout du monde, dans son laboratoire où dans certains recoins de Svart ou de Rodsand, avec un visage d’emprunt, à observer un corps au beau milieu de la nuit. Sa curiosité lui a brûlé les prunelles des dizaines de fois. Il ne peut voir que ce qu’il n’a déjà vu. Il ne peut plus ne plus le voir ensuite. Sa curiosité crée des sanies sous sa peau, qui s’infectent plus facilement que les cicatrices de son regard.  Comme s’il avait les paupières closes et son troisième œil ouvert, il s’observe lui-même de l’extérieur. Une cheville sur le coin de la table, il parcourt le carnet d’où s’échappent des liasses de feuilles rebelles. Renata est perchée sur la pointe des pieds à fouiner dans la bibliothèque, il entend ses pas et bruissements pendant qu’elle y remet de l’ordre. Les bruits de couloir ont disparu. Le silence de son crâne a disparu, momentanément. Son esprit retrouve un peu de paix à s’éparpiller dans tous les coins. Un puzzle où il manque la moitié des pièces et rédigé dans trois langue différentes est le minimum syndical pour maintenir son cerveau assez occupé pour qu’il pense à produire de la dopamine.



Il renifle son rire au grognement de Renata, frotte ses yeux et les larmes hystériques qui s’y sont nichées dans les pattes d’oies. « - He did actually. He did get the gist of it. » Comme toujours, l’emploi du parfait détache Yildun de son présent. Yildun est passé. Yildun est terminé. Yildun connaissait autant la langue que lui, il avait laissé Aslaug régner dans la bibliothèque, s’amouracher des livres avec sa faim dévorante d’aider les autres. Yildun connaissait l’hébreu. Mais le regard clair et trouble ne comprend pas ce qu’elle insinue par là. Yildun autant inaccessible qu’Aslaug. Ses lunettes tournent comme une girouette entre ses doigts, maintenant qu’il les récupère.. La poitrine prise d’un hoquet. « - Son esprit pratique manque singulièrement, à la situation. » son esprit à elle..  


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Message Lun 1 Mar - 8:17

wyn & renata / septembre 2020
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Message Lun 19 Avr - 9:01

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Le mouvement de pupilles de Wyn tient un monde dans son globe, tient tout un dictionnaire de non-dits. Il ne se demande pas pourquoi Breiner n'en aurait pas parlé à Bo, ou Bo à eux (voir le dossier confiance d'un classeur éreinté par l'usage). Il adore Bo comme rares sont ceux de la caste à connaître l'ambassadrice. Il a grandi avec elle, a été élevé, coude à coude dans bien des promotions d'étudiants. Une partie de sa carrière, il la doit à l'émulation dûe à Bo, à Renata, il la doit à son esprit de contradiction et de compétition. Il adore Bo. Elle est l'une de ses plus anciennes amies, mais si elle tolère ses écarts (ou du moins, la discrétion avec laquelle il les commet), cela ne veut pas dire que Wyn lui dit tout. Lorsqu'il déboule dans son bureau, dans son foyer avec des liasses de dossiers plein les bras c'est qu'il a besoin du soutien de sa caste, du soutien de son amie. Il y autant de liasses qui gisent dans un âtre. Il y a des choses qu'on ne dit pas à son ambassadrice, pour son propre bien. Wyn s'accomode par trop bien de la psyché du disparu.

«- Il y avait quelqu'un d'autre, dans les montagnes. » Qu'il lance, d'un ton plat, alors que ses doigts se coupent aux papiers entre lesquels il frôlatre les doigts comme s'il caressait un amant. Ils ne sont rien, savants fous reclus avec leurs idées d'un autre âge, mais il y avait quelqu'un d'autre dans les montagnes. L'individu hante ses rêves, ses nuits - il lui semble qu'on lui rend la monnaie de sa pièce, la sensation d'être épié, suivi en permanence crée un frisson insupportable dans sa nuque. Il laisserait un oeil se graver définitivement dans sa nuque pour échapper à cette sensation de déjà vu, d'exposition. La thérapie élude progressivement les traumatismes de sa mémoire, trie les élucubrations d'un inconscient trop fertiles, dépouille peu à peu à nu le linceul qui enveloppe sa sublime. Ils n'étaient pas seuls, là-bas. Personne n'était parti chercher l'ancien temple et n'en était revenu - sans cette épée de Damoclès, Curiosité n'aurait pas voulu de cette recherche là.



Il manque d'en tomber de sa chaisse à roulette. Wyn se rattrape de justesse, les doigts crispés sur les accoudoirs, tandis qu'il encaisse l'assaut de sa partenaire et le vitriol de sa colère, la justesse de ses propos. L'esprit de contradiction ressurgit sous ses saillies, et sa langue claque contre son palais, sa voix se fait retive si elle n'hausse pas le ton, professeur agacé qui se contente de rappeler les faits, enfant boudeur, aussi. «- Je ne l'ai pas aimé avant de le sublimer ! » N'est-ce pas la clef de voûte du problème ? La sublimation était ce qui les tenaient ensembles. La sublimation, la connexion entre leurs âmes l'avait fait aimé, au sens où le grand public l'entend, Yildun. Pas le contraire. C'était ce qui l'avait terrifié, ce qui l'avait fait fuir. Qu'était-il censé faire d'autre ? Mentir, prétexter l'amour, répéter des gestes creux alors que tout tombait à plat ?  Yildun, la sublimation avait comblé en lui un vide bien plus grand que celui causé par son rite, par la séparation d'avec sa mentor. Bien plus grand que celui qu'Aslaug avait laissé, malgré les circonstances. «- Il est en vie, mais c'est un inconnu. Je ne le veux pas peu importe sa nature, qu'est-ce que tu vas faire ? » Il la mimique avec insolence, les bras croisés sur sa poitrine, le menton levé, sa colonne vertébrale hérissée d'un frisson. Parce que c'est bien le fond du problème - il ne voulait pas de Yildun comme un colocataire, comme un ami, comme un petit-ami. Ni même comme époux - Wyn savait très bien que certaines personnes pensaient d'Henok comme d'un second choix, en l'absence de son amour de jeunesse. Mais Yildun n'avait jamais été la sécurité affective qu'offraient les bras d'Henok, n'avait jamais été la sérénité qu'offraient les mains d'Henok. Ils avaient été l'absolu. Accepter l'expression affadie, tiède, de leur lien, semblait une insulte, un gâchis.


Lorsqu'il avait tourné la page de Yildun, pour la conservation de sa propre santé mentale, de sa propre santé tout court, pour la santé mentale de Yildun aussi, il avait eu tort. Lorsqu'il prenait le temps de porter le deuil d'Aslaug, refusait de la laisser partir, comme il avait refusé de laisser partir Yildun lorsque celui-ci était dans le comas, il avait eu tort, aussi, apparemment. Il n'y avait aucune bonne façon de souffrir.   « Lequel de mes cousins ? Celui qui pourrait très bien ne jamais avoir existé, vu le nombre de fois où tu l'évoques ? Ou bien ses adelphes, ses parents qui évoquent sa mémoire tous les week-end ? »   Sa mine est celle de l'insolence, alors que ses bras croisés sur sa poitrine enlacent sa poitrine, froissent son veston. Il la considère avec le culot de l'hôpital qui se joue de la charité. Mihail. Son prénom était Mihail et il était son cousin, avant d'être le sublime de Renata - membre de son clan, plutôt que de sa caste, et Wyn voyait encore ses adelphes, ses parents régulièrement. I

« Au moins je porte le deuil, moi. Je ne fais pas comme si de rien n'était. Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. J'ai perdu Yildun. J'ai perdu Aslaug. Yildun pourrait être au Folkvangr que ça ne changerait plus rien pour nous. »   Sa chaise est reculée dans un grincement de roulettes, alors qu'elles froissent les feuilles de papier tombées sous son trône. Wyn fixe la jeune femme, une jambe repliée sous lui. Elle s'oblitère dans le travail. La sphinge aurait une autre énigme pour Renata (quel est le nom de son sublime ?). Pourquoi n'avait-elle a pas eu cette recherche, et le bureau de Wyn qui allait avec, si sa méthode était la meilleure ? «- C'est exactement ce que j'ai dit, » qu'il lâche face à ses réflexions. Peut-être était-il devenu un vieux fou, mais il fonctionne, lui. Son esprit converge vers celui de Renata, laissant leurs idées se faire la courte-échelle. Il ne se lève pas, se contente de traîner ses roulettes de l'autre côté du bureau, d'un grand geste de bras. (Quel est le nom de son sublime ?). Wyn attrape au vol un paquet de feuilles qu'il pose sur son giron, un crayon entre ses dents - il dépouille les papiers méthodiquement, ses doigts filant entre les feuilles. L'esprit à la fois obsessionnel, monomaniaque de la quête qui électrise l'air, presque comme si leurs esprits étaient liés, presque comme s'ils appartenaient tous deux à la même hydre à deux têtes, à la fois distrait. La vérité qu'il donnerait ses deux jambes plutôt que se retrouver dans l'esprit de Renata. Wyn a conscient des propres absences, causées par la drogue, le traumatisme, la sublimation, ses propres accès irascibles, de frustration injustice, des silences maussades, les regrette toujours, après, sans parvenir encore à trouver le moyen de les contrôler ailleurs que dans une porte fermée entre lui et les autres. Faux : n'a pas encore trouvé l'envie de les contrôler. Mais il sait aussi que ce qu'avait vécu Renata n'était pas une séries de retrouvailles, de meet-cute chaque matin. En plus d'être une longue et sordide descente aux enfers, la maladie de Mihaïl représentait la pire chose qui pouvait leur arriver à elle comme à Wyn. Et Renata avait partagé les sanies de la sénilité. Et à voir l'état de sa propre psyché, Wyn ne peut pas s'empêcher de se demander quelles décombres encombrent le palais mental son amie, quelles planches de mémoire cèdent sous la moindre pression, quels coffres ne s'ouvrent plus. Le coude posé sur la table, sur le bureau plutôt, entre eux, le poignet cassé et la main vers lui il énonce le plus calmement possible.   «- Tu n'as pas eu cette recherche, ni mon poste. » Comme un tabou.   «- Et agir comme si Mihaïl n'avait jamais existé, cela ne va faire qu'empirer la chose.» Les yeux gris vague à l'âme se teintent de leur bleu original, comme pour apporter un peu d'âme dans son beau visage chiffonné, comme pour la regarder, pour de vrai. Il avait été là. A se noyer dans les abus, puis dans le travail pour oublier la présence d'Yildun. A vouloir l'ôter de sa mémoire, puisqu'il n'était plus dans sa tête. Il sait que Renata n'oublie pas Mihaïl - comme lui a toujours été conscient de la présence d'Yildun dans la maison, douloureusement conscient de chaque mètre entre eux, même dans ces silences. Mais il n'a pas besoin des diplômes de son cousin pour savoir que le déni est une jauge qui finit par déborder.



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Message Dim 25 Avr - 20:11

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Wyn Evjen )

L'Énigme croise les bras sur sa poitrine, toise sans retenue son ami. Le droit d’arrogance que donne la colère et la frustration, l’autorisation d’animosité que délivre la déception d’être écartée de ce qui se fait de plus intéressant, de plus stimulant. Tout ce que réclame son cerveau en ébullition, son esprit qui ne cesse jamais de s’agiter pour trouver pépites à décortiquer, à comprendre. Oubli à dénicher dans les complexités scientifiques. Ne pas penser à autre chose qu’aux faits. La mention d’un autre individu dans la montagne tire un reniflement à la métamorphe qui ne sait pas bien quelle interprétation faire de cette information. Que s’est-il réellement passé là-haut ? Renata connaît la méticulosité scientifique de Wyn, de ses analyses, de son goût pour l'indicible à comprendre. Elle sait aussi toutes les conséquences qu’entraîne une escapade de plusieurs semaines dans le froid polaire. Le manque d’oxygène, le déshabillement paradoxal, les hallucinations, la perte d’orientation, le jour qui confond les nuits dans leur partie du monde. Elle veut lui faire confiance, le croire et aller découvrir de quoi il parle. Mais sa colère a trop d’ampleur, trop de lumière, trop de points de friction pour ne pas étinceler.
La surnaturelle se contente de grogner avec assentiment pour valider la théorie de cet esprit si similaire au sien. L’instant d’après, elle a le nez déjà occupé à fouiller ailleurs, chien truffier des indices à récolter avec frénésie. Elle a le culot de ne même pas relever les yeux vers lui au ton contrarié qui lui parvient. Les épaules se haussent avec une désinvolture feinte, le regard occupé dans une lecture. «  Ah oui, vivre dans une maison avec quelqu’un que tu considères comme un inconnu, effectivement ça m’a l’air tellement plus sain. » Elle ricane avec insolence. Comme si elle-même n’avait rien à se reprocher sur la manière de mener sa vie. Comme si elle était la seule à pouvoir juger ce qu’il se passe chez les autres. Elle s’en accorde le droit par provocation, par confiance en elle qu’elle dégueule sans y réfléchir. Elle déborde de frustration, de ses propres blessures qu’elle préfère attribuer à d’autres - c’est plus facile de les regarder ailleurs que les contempler sur elle-même. «  Ce que je vais faire ? Mais rien mon cher, c’est toi-même qui t’enlise là-dedans et qui continue de te voiler la face. Je ne suis ni Yildun, ni Henok, ni Solvi. Si cette situation vous comble, grand bien vous fasse. Les seuls comptes que tu as à me rendre concernent notre travail. » Travail qui à l’heure actuelle les éloigne des recherches intéressantes. Parce que Wyn et Renata c’est acté, c’est normal. Ce sont deux entités insupportables qu’on préfère parquer ensemble en faisant semblant d’avoir un œil sur eux pour s’assurer qu’ils ne font rien exploser. Et finalement les barrières tombent bien vite et les limites ne sont que des concepts flous pour les deux scientifiques. C’est moins usant pour supérieure et collègues de les laisser vaquer à leurs méticulosité que de les surveiller comme le lait sur le feu. Parce qu’ils débordent, s’exaltent, s’enflamment. Et ils sont doués pour ça.

L’attaque la foudroie. Grille ses neurones un millième de seconde et elle a la sensation de manquer d’air. La main serre le papier qu’elle parcourt, chiffonne les notes avec l’envie d’en faire de la poussière. Les minutes sont longues, elle le laisse palabrer, babiller avec arrogance et morgue sa propre défense. Ce qui ne sont que des jappements d’un ami qui ne se laisse pas faire, fait l’effet de morsures sur des ecchymoses fraîches. Le sifflement dans ses oreilles détourne son attention du post-it collé sur sa blouse, des trouvailles d’Evjen qui le font bondir du siège de Breiner. C’est l’étrange silence suivant les découvertes de Curiosité qui lui permet de reprendre pied. L’échine se crispe et le chagrin lui donne l’impression de gagner quelques centimètres, tant elle se dresse de toute la hauteur de sa douleur. Sans poser les yeux sur lui, le ton devient ombrageux et rauque. Elle mâche les graviers de sa souffrance. « Tu veux avoir mal ? Te complaire dans leur perte ? Sache que ça, ça ne s’estompe pas avec le temps. On vit juste avec. Mais on vit quand même. » On n’a pas le choix. Ils sont là pour ça. Mimir les a choisi pour survivre aux sublimes. Pour faire triompher le savoir au-dessus du chant de Hel qui se complait à appeler ceux qu’ils chérissent. Les paroles de son ami font l’effet d’un fer rouge enfoncé dans son estomac. D’une plaie horrible qu’elle avait pourtant si bien cachée, qu’elle est stupéfaite de découvrir l’état écoeurant quand il soulève le leurre déposé dessus. Son esprit morcelé la renvoie cinq ans en arrière. Non, presque dix ans. « Je l’avais déjà perdu bien avant que vous voyiez son corps nous quitter. Quand vous pensiez tous voir un éclair de lucidité dans ses yeux, moi je savais vraiment ce qu’il en était. » Elle parle à moi, à je. Parce qu’elle a le droit. Parce qu’elle, elle sait. Elle s’est noyée avec son sublime, à chaque fois, cent fois. Mille fois. Elle est morte à chaque regard qu’il posait sur elle sans la reconnaître, à chaque sursaut de son cerveau qui prenait peur de la présence de l’esprit de la scientifique lové contre le sien. Enfin, elle pose les yeux sur Wyn, les sourcils froncés et un air de dédain peint pour dissimuler la peine. « A chaque grimace de sourire que vous espériez vous être destiné, à chaque main que vous avez posée sur lui en voulant l’apaiser. Je savais ce qu’il ressentait réellement. Tu veux jouer à qui souffre le plus Winnie ? Dans ce domaine il n’y a pas d’échelle de valeur, seulement des taxons. Parle-moi de douleur fulgurante, je te conterais l’agonie insupportable. Celle qui dure des années. »

La voix est sourde, le souffle bas et la volonté de ruer dans les brancards vivace comme jamais. Elle a voulu le réveiller, il a appuyé là où elle avait le plus mal. Là où ça ne cicatrisera jamais. « Celle qui laisse la vie filer entre les doigts comme le sable du désert et dont on ne peut rien retenir, rien garder contre son sein. Celle qui te transperce dans une torture dont tu ne vois pas la fin. » Son rire sort de nulle part, éraillé par les souvenirs qui surgissent de toutes parts - toutes les années passées à parcourir le monde, à apprendre, à découvrir, en compagnie de sa moitié. « La fin que tu termines par redouter autant que l'espérer. Tu te surprends à prier pour qu’elle arrive et achève le supplice. » Sans même être capable de distinguer pour qui cette fin doit venir. Pour lui ou pour elle, pour leur lien ? Pour la décomposition répugnante d’une force qui les a tenu ensemble durant plusieurs décennies. Pour le départ en flamme d’un sacrifice aux dieux qui ne suffit plus. Seulement la mortelle maladie des Hommes, sans même la beauté d’un acte divin. L'obscène humanité. « Son deuil je le porte depuis qu’il a oublié les clefs de sa salle de cours pour la première fois. » Quand son cerveau a compris avant sa conscience, avant les premiers diagnostics, avant les premières analyses, avant les premiers signes impossibles à rater. Quand il s’agissait encore de détails que personne ne pouvait remarquer. La plongée dans les souvenirs laisse la scientifique nauséeuse. Vidée par le passage du passé dans son esprit qui était encore stimulé par les découvertes quelques minutes plus tôt. La chape de plomb qui s’est abattue sur ses épaules étreint désormais sa gorge, ceinture son cerveau en surchauffe. « Parlez de lui autant que vous voulez pendant les dimanches en famille. Il existe au fond de moi. Et je préférerais qu’il ait passé un rite ailleurs plutôt que- » Elle tremble la scientifique. Elle tremble de tous ses petits membres, de colère et de douleur contenue. Elle tremble, les yeux d’ambre dans le bleu aimé que son cerveau n’analyse pas. « Je préférerais que Mihail soit devenu un enfant de Hel plutôt qu’il soit mort. » Le prénom ne tremble pas dans sa bouche, s’abat comme un couperet. Dans un calme électrique, elle se saisit à deux doigts du post-it déposé sur son cœur et en déchiffre l’adresse révélée. Une partie des feuilles tenues dans ses mains  a été broyée frénétiquement. Le calme qui perce n’est que de surface, un fard mal appliqué. L’esprit est essoufflé, lasse. Retombe dans la véritable raison de leur venue ici. « On n’a pas fini ici. » Enigme déclare, le timbre rocailleux.

(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
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Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
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Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
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Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
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Message Sam 12 Juin - 23:59

wyn & renata / septembre 2020
« Si c'était à refaire, quelles erreurs tenterions-nous de corriger ? Quelle douleur, quels remords, quel regret choisirions-nous d'effacer ? Oserions-nous vraiment donner un sens nouveau à notre existence ? Mais pour devenir quoi ? Pour aller où ? Et avec qui ? » ( @Renata Haavik


L’idiot a donné une mauvaise réponse au Sphinx et en toute connaissance de cause ; il s’est fourré le poing en travers de la gorge du monstre en lui faisant la nique au passage. Parfois, la seule chose qui arrive quand on met le feu à quelque chose pour voir, c’est des brûlures. Il savait ce qu’il attendait. Les lèvres entrouvertes, Wyn observe sa comparse avec une sorte d’indolence, comme indifférent à ce qui s’apprête à lui tomber dessus. Il a donné la mauvaise réponse à une question dont il connaissait la réponse : signe de disfonctionnement majeur pour un premier de la classe, ânerie dont il est familier. Juste pour voir, agiter un drapeau rouge devant la sphinge.

Tu veux avoir mal ?
Il a toujours eu cette curiosité morbide de ressentir à l’extrême, d’avoir mal, de se complaire dans la douleur et d’appuyers les hématomes et autres plaies qui sertissent sa peau comme autant de tatouages de ses erreurs. Cette manie de ne jamais fermer la connexion qui le lie à ses sublimes, même lorsqu’ils sont sujets aux cauchemars de leurs traumatismes, même lorsqu’ils sont dans le coma, même lorsqu’ils trouvent la mort. La douleur est une expérience, aussi. Emprunter la vie d’autrui, se gorger jusqu’à la lie, jusqu’à la nausée de leurs émotions, de leurs pensées, jusqu’au vertige, connaître tout jusqu’au mal. Il veut avoir mal. Il veut ressentir l’absence de Yildun, l’absence de Aslaug, parce qu’il a peur de ce que cela signifie, sinon.

Wyn ne referme pas les yeux. La pensée parasite rôde dans son esprit se demande si cela change quoi que ce soit pour son amie, l’intensité douloureuse avec laquelle l’homme pose les yeux sur elle. La façon qu’il a de ne pas ciller, la gorge nouée. Est-ce que c’est pour elle ou pour lui qu’il ne détourne pas le regard, qu’il ne s’invente pas une pudeur ? Il ne détourne pas les yeux. Il écoute, et laisse les paroles de Renata creuser un sillon en lui comme le ressac contre une falaise. Incessant. Opiniâtre.
Et certaines formes d’Alzheimer étaient héréditaires. Curiosité laisse la soude de sa voix piquer des trous dans sa chair, autant de marques au poinçon acide. Il n’avait pas été là. Il avait été lâche et accessoirement très occupé à formater sa propre mémoire sous les bras. Il avait été là après, mais pas pendant. Occupé à s’éborgner pour ne rien voir. Elle fait ce qu’il avait fait pour elle à l’époque. Wyn s’en aperçoit avec retard, clarté, lucidité : le secouer et lui dire ses quatre vérités, parce qu’il n’y a que de l’un et l’autre qu’ils veulent bien l’entendre. Après la tempête, le silence du bureau est irréel.

Les restes de la douleur de Renata gisent tout autour d’eux, autant d’éclats de voix et de mémoires éparpillés au sol. L’enquête un ersatz pour leur peine, un jeu de dupe, où s’occuper l’esprit.  Son visage se tord d’une grimace. Il y a du sang dans sa bouche, dans sa gorge. A se demander d’où ça sort ça. « - Je connais l’agonie. Lorsque Yildun était dans le coma… Ce n’est pas la même chose, évidemment. Mais j’ai passé trois mois avec mon sublime dans le coma. » Au centre de son être, il y a une purulence d’égoïsme. Egocentrisme. Il fait de son mieux pour flirter le pus en bienveillance, en attention, en générosité, avant que ça ne devienne mauvais et ne se répande dans tout son organisme, mais le caillou entre ses côtes est toujours là, gênant la respiration. « - Et je n’ai jamais dit que je préférais que Yildun soit mort. » Sa voix est creuse, elle se brise, un peu trop aigüe. Yildun est mort, sorti de son esprit, aussi dissocié de lui que le membre qu’il a perdu. Mais l’idée qu’il soit mort, mort, qu’il ne puisse plus entendre ses pas au-dessus de sa tête lorsqu’il est dans son bureau, qu’il ne puisse plus voir sa silhouette par la fenêtre… Le malaise se love dans son abdomen, appuie sur sa rate comme une nausée, comme une anxiété, une tumeur qui crée un bruit de fond, d’anxiété généralisée, dans sa glotte.  « Yildun existe toujours au fond de moi. Mais je ne suis pas la ‘homme qu’il a aimé. Ni qui l’a aimé. J’ai avancé. J’ai épousé un autre homme, à qui je tiens bien plus que tout ce que tout le monde veut bien croire. » C’était ce qui lui manquait. Parler de ce qu’il ressentait. Avoir quelqu’un qui comprenait, même partiellement – être compris. Avoir un sublime était une façon de prendre un raccourci, d’avoir quelqu’un dans son esprit qui suit vos pensées sans avoir besoin d’expliquer ce qui vient entre. Avoir Renata aussi. Sa meilleure amie est une façon de combler le vide, d’arrêter de crier face à un mur blanc, sans pouvoir faire autre chose alors qu’on sait que cela ne sert à rien. Avoir la sphinge dans la pièce, c’est avoir l’impression que le bruit blanc s’arrête. Il a une partenaire avec qui danser au lieu de s’abrutir à se battre contre un punching-ball. Comment est-ce que cela aurait fini, s’ils avaient été sublime et sublimatrice ?

« - Yeah ? Qu’est-ce qui reste à trouver ici ? Des aliens ? Je l’ai déjà chez moi, celui-là. » Wyn exhibe près de son visage l’une des revues qu’il attrape sur le bureau, un sourcil arqué. Rien d’extraordinaire parmi les abonnements du scientifique – on pourrait arquer un sourcil face aux abonnements complotistes, mais comme vu infra :  le docteur Evjen les avait aussi, alors bon. Le tintement de la clef tombée au sol alors qu’il s’emparait de divers revues pour les agiter comme un pompom lui fait manquer une série de battement de poitrine. Du bout de la canne, Wyn pousse la clef vers Renata. Petite, sournoise clef, semblable à un cadenas ou à un journal intime. Semblable à une clef qui brûle dans sa poitrine, troisième œil entre ses deux yeux, imparable argument pour rester. aLes deux lascars échangent un bref regard avant qu’une tornade ne s’empare du bureau. Wyn dérange les étagères en hauteur, Renata s’agite autour de lui, dans un va et vient presque familier qui consiste à désosser en un temps records toutes les alcôves et recoins du bureau avec une technicité toute professionnelle, agité d’une sorte de frénésie coriace.

Wyn observe le sac qui renverse ses entrailles sur le bureau, qui mélange couronnes norvégiennes et posts-it jaunes fluos, carte de cantine et faux-passeport. C’est compliqué, de ne pas se prendre pour un capybara. C’est compliqué, pour le maître des runes (égocentrique) de ne pas penser que Mimir a mis le Dr. Breiner comme un signe sur son chemin. Un immense panneau ne pas toucher qui donne des fourmis aux mains crispées de curiosité. Les paroles de Renata rôdent dans un coin de son esprit, comme en attente d’une conclusion, elles entortillent des lampions autour du miroir déformant de ce bureau. Cela pourrait être lui. (Cela devrait être lui). Cela pourrait être lui. Il possède les mêmes faux-papiers à son nom, la réserve de couronnes en moins. Il possède les mêmes carnets, quoique les siens soient gribouillés en hébreu ancien, où les secrets de ses petits camarades sont annotés, cryptés, décryptés, avec la curiosité et le voyeurisme qui le caractérisent. Le malaise qu’il éprouve est celui d’une vaste blague, d’une étrange caméra cachée. Une paranoïa qui n’apparaît que lorsque Yildun, Solvi, Henok étaient menacés. « - .La Beyla pourrait être utilisée comme substance de manipulation des foules, entre les mauvaises mains. »

Il réfléchit à voix haute, effeuille les notes jusqu’à trouver ce qu’il chercher – la sienne. Son don, assorti de quelques points d’interrogation lui dire un claquement de langue. Son premier instinct est de brûler le document. Pas ici. Des cendres dans la poubelle, soupçons. Son esprit tire les conclusions tandis qu’il glisse les papiers dans la poche de sa blouse blanche. Une hanche contre la table qui maintient son équilibre instable, il cherche patiemment Renata, s’il y a une trace de Yildun (cela hurle dans son abdomen). Son regard se fait nébuleux lorsqu’il fixe le nom d’un autre surnaturel. Il ne l’avait pas vu depuis des mois, l’une des disparitions à laquelle il avait pensé rattacher Breiner. Mais pas comme ça. « - J’ai toujours pensé que Yildun et moi étions des exceptions, parmi les scientifiques. » D’être capables de se battre, l’un pour survivre, l’autre pour le plaisir. Il ne s’était plus égratigné les phalanges depuis des mois, mais il aurait été capable de kidnapper (tuer Aslaug) si nécessaire. Mais ce n’était pas vraiment une caractéristique fréquente au laboratoire – et kidnapper quelqu’un possédant une force surnaturelle et des dons venus des dieux était particulièrement difficile.  « - On sait qu’il n’était pas seul, il a besoin de locaux, de fonds…mais kidnapper quelqu’un, surtout des surnaturels, surtout avec ce genre de dons… » Wyn frotte son front du pouce, considère les vies éparpillées sous ses yeux. Il connaît ces personnes. Il connaissait certaines d’entre elles. Le malaise tord ses reins à nouveau. C’est doux-amer. La peur (la reconnaissance de soi) ne gagne pas face à l’intérêt scientifique. Ne peut pas gagner. La politique lui cause une appréhension (guerre juste), mais il ne peut pas s’empêcher de fixer les rapports, fascinés, ces yeux allant de l’un à l’autre, lisant une phrase, un autre. Il doit se pencher sur la Beyla. Il doute qu’il y ait du sang de surnaturel, il y trop de rumeurs sur le sujet, mais le champ de recherche est criant. Ses cheveux ébouriffés devant son visage, après y avoir tant passé les mains, Wyn relève les yeux, comme lève une bougie à la hauteur du visage de Renata. « -Pas si rouillés, partenaires. On devrait rapporter ça à Bo, avant de disparaître comme un capybara. » Ils pourraient être à la place de Breiner. Sauf qu’ils sont plus intelligents pour ne pas disparaître sans laisser de traces, eux.
Toc.

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