Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityHome as a heartbeat

Le forum ferme ses portes !
Merci de l'avoir fait vivre
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

 Home as a heartbeat
 Home as a heartbeat
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Sam 3 Avr - 16:08

TW: drogues, handicap, deuil


Home has a heartbeart

La machine à café dévore, broie et moue. On dirait un monstre posé sur le plan de travail, dont le bruit menace de faire sortir les termites des poutres de bois épaisses comme leurs arbres. Les percolateurs ont tendance à faire reculer la nuit. Elle avale toute la nuit par mottes de grains de café. Il ne reste plus qu’un paquet de silence et un fond de café. Appuyé contre l’îlot de la cuisine, Wyn regarde le café couler dans le mug à n’en plus finir. Le bruit de la machine ne parvient pas à surpasser le bruit de ses pensées, comme des vagues qui luttent avec des fritures statiques.

Il devrait aller au laboratoire.
La chemise blanche, tâchée d’encre au col, est relevée aux niveaux des coudes, froissée et pleines des rides de son ennui. Les avant-bras dévoilent les cicatrices en croissant de lunes qui achèvent d’y cicatriser, les pansements qui les bandent témoignent de la profondeur des coupures, le tatouage de son rite à demi caché par la gaze, et ses doigts brûlés de la pointe incandescente de son stylet à runes à l’exception de son alliance.

Il devrait aller au laboratoire.
Dans le silence de la grande maison, ses pensées se prennent les pattes dans les fils à linge, comme des papillons de nuit qui cherchent désespérément une sortie. La maison est trop grande pour deux. Elle étend ses dédales comme une forêt silencieuse autour d’eux, une forêt où se perdre, sans horizon. Les vitraux multicolores diaprent la lumière et ruissèlent sur le sol, comme un lit de gemmes jusqu’à ses pieds. Son pied. Mais les étoiles peintes sur les poutres du plafond menacent de se casser la gueule et derrière ses reins, derrière le comptoir s’étend un vide, un gouffre, le dos à l’abîme. L’impression d’être au bord de sa propre psyché.

Il devrait aller au laboratoire.  
Son époux lui manque et ses bras et l’illusion d’être aimé. La facile intimité, la compagnie, les soirées et sa voix qui tenait debout l’édifice branlant de son crâne. Le lit qui lui a suffi depuis des années est devenu trop grand. Il l’avait pourtant acheté pour son célibat. Solvi est partie. Ses affaires gisent inachevées dans sa chambre. Les larmes ont séché sur le parquet là où Wyn les a laissés. La machine dégueule ses derniers grains, demande grâce, titube de fatigue. Elle vomit du bruit.

Il devrait aller au laboratoire, il a encore dans les centrifugeuses quelques tests en attente d’analyses. Mais il ne s’y résout pas mais dans la nuit le laboratoire crie des grands méchants loups qui dévorent les scientifiques trop curieux, les fantômes des pas desquels ils marchent.  Peut-être que sa curiosité craint l’eau froide. Peut-être qu’il craint juste Renata. Depuis qu’Henok a emporté ses bagages – quelques valises, comme il est venu – Wyn s’est remmuré dans son bureau, dont le sol est jonchs de livres, éventrés panse de papier à l’air et des runes dessinées sur le plancher refait annuellement à cause de lui.

Il a froid, dans la cuisine aussi ouverte que son esprit tendance emmental et c’est ce qui le décide à bouger. Sa respiration s’est coupée dans sa poitrine, l’asphyxie le happe, l’aspire. Il a un moment de flottement où Wyn ne sent plus le temps s’écouler à l’intérieur du sablier de son bureau. Il n’ose plus bouger, coincé à la porte, ses doigts glissants de sueur sur le pommeau de sa canne. Jusqu’à ce qu’il croise le regard d’Yildun, la sérénité que ses yeux ont toujours ancré dans son âme, comme une boussole. Mal réglée la bousole. « - You came back. » Il n’a pas articulé un seul mot depuis des heures (des jours ?) et sa voix résonne rauque et sèche. Il porte le café noir à ses lèvres, boit de longues gorgées sans quitter son visiteur des yeux. Il brûle sa trachée à la place d’humecter ses lèvres. Les derniers jours flottent, intemporels. Wyn cille et Yildun ne disparaît pas. Son visiteur n’est pas une rémanence dans sa pupille, pas une impression de sa propre vision. Wyn a toujours conscience de l’absence de sa présence dans un coin de son champ de vision, dans un coin de son esprit.

Wyn prend silencieusement la mesure de son angoisse, de tout ce qui l’a poussé à passer la porte du bureau – laissée entrouverte comme une invitation. Il voudrait glisser sa main dans ses cheveux, l’apaiser du contact de son front, de son esprit. S’asseoir à son bureau et laisser la pièce se remplir du rythme irrégulier des touches et des pages, bruyant des pensées pétillantes du sublimateur jusqu’à ce que son visiteur prenne la parole. A la place Wyn clopine jusqu’à son bureau, s’asseoit dessus, le café dans son giron. Le bureau plein de choses pendant que Wyn néglige un être pour des choses. Il ne l’avait pas aimé avant de le sublimer ; quoiqu’en pense et dise Renata. Il en est convaincu maintenant, condamné à mort par la demande de divorce de Henok – les premiers papelards sont posés sous une améthyste brute rapatriée du Brésil dans ses bagages. Il n’aime pas. Il ne peut pas aimer, pas sans la sublimation comme un raccourci, une triche. Il a son travail.
Alors sa voix a un drôle de timbre lorsqu’il reprend la parole, avalant sa salive, coincée dans sa gorge, contre son palais. Sa loquacité en panne. Il a un geste très enlevé pour à nouveau porter son mug à ses lèvres, mais murmure dans son café. « - It’s been… years, since the two of us have been alone in here. »
Ici. Dans cette maison.
Ici. Dans son bureau. Son antre.
Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Sam 12 Juin - 19:00

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

« Je ne suis jamais parti. Seulement trop couard pour oser pénétrer ici. Un étranger dans ma propre maison. » Souffle le géant de la Nature avec tranquillité. Tu sais même plus trop comment tu es arrivé là. Tu as l’impression de vivre la scène du dessus, comme si tu n’étais pas vraiment toi-même. Tu connais cette sensation. Tu connais ça par cœur. Comme si c’était une vieille amie qui venait te rendre visite après des années d’ignorance, la laissant à la porte, ignorant les coups à la porte et la sonnette, où seul le vide de ton esprit arrive à lui répondre. Mais cette fois, elle avait trouvé une ouverture par la fenêtre du salon, s’était glissée à l’intérieur, suivant tes pas, prenant de plus en plus de place. Comme une grosseur maladive, qui laisse une mauvaise odeur sur ta peau. Tu as beau faire le ménage derrière toi, ta nervosité nourrit cette maladie et tu n’arrives pas à l’ignorer. Le retour de Solvi, c’était en partie grâce à elle, que la tumeur disparaissait. Mais elle ne faiblissait pas. Malgré elle, elle t’avait forcée à retourner dans cette partie de la ville. Elle est comme une douloureuse piqûre de rappel. Elle n’est que l’outil, en rien responsable. Mais tu as une colère sourde dans la poitrine et tu n’arrives pas l’exprimer. Démuni.

Et quand tu es démuni, tu viens ici. Pour sentir la maison à sa racine. Parce que la maison n'est rien s'il n'y a pas le pilier de ton existence. Ce fauteuil a toujours été trop petit, trop étroit pour toi. Seul endroit où tu te contorsionnes comme un gamin de sept ans qui a peur du monstre sous ton lit. Si tes pieds ne touchent pas le sol, alors il ne peut pas attraper ta jambe. Si les bras restent à l'intérieur, contre ton ventre, alors il ne peut pas t'enchaîner dans son antre. Tu n'as pas besoin de toucher son esprit pour comprendre ce qu'il pense. Ça a toujours été votre différence. Tu n'as pas besoin de ça pour comprendre l'autre, a la grande damnation de Wyn. Tu ne lui en voulais pas. Il était ainsi. Faire un reproche sur une nature, n'avait aucun sens pour toi. « Nos douleurs étaient trop grandes pour cela, je crois. » Tu croises un peu les jambes, continues de tordre ton corps. C'est inconfortable au possible. Mais le monstre rôde et tu ne veux pas lui donner une chance de te cueillir sur un moment d'inattention.

« J'avais besoin de venir. » Sérénité ne l'était pas. Tu souffrais des cauchemars du passé, des démons de l'autre côté de la porte, des fantômes derrières chaque coin de murs. « Je m'en souviens plus... »< Tu finis par assumer, la voix basse, les yeux fermés, la tête écrasée par une douleur insupportable. Vous avez vieilli tous les deux. À vous écorcher ensemble sans prononcer un mot. « Je ne me souviens de rien... » Tu reposes tes yeux vers lui. Tu n'es pas un être émotionnel. Les tiens sont remplis de larmes, mais rien ne coule sur tes joues. C'est un regard d'une nuit étoilée humide dans tes yeux. « Je sais plus ce qu'on a fait là-bas. Juste qu'on est allé la sauver... » Tu sens une main enlacer ta gorge, délicate, tel le serpent que tu es, qui se serre et resserre. Tu as mal à la gorge, noué, étouffé. Comme beaucoup d'éléments de ton passé, tu sais très bien ce que vous avez fait, ce qui t'est arrivé y'a plus de vingt ans. Mais la mémoire te fait défaut. Comme un écran noir. Comme quand on écrit un mot ou qu'on prend une photo, pour la brûler, pour la laisser derrière soi. Il sait que tu n'as besoin qu'on te raconte. Ce n'est pas ce que tu lui demandes.

« This place... It's my only safe place in this world Wyn... My only one. » Tu avais passé des moments longs, difficiles, sur ce même canapé, pendant des années. Comme si cet objet était de la même nature que ton pouvoir. Capable d'absorber tout ce que tu avais de négatif. Au diable les autres, bien que tu les aimes, ni Aslaug, ni Henok, ni Solvi n'avaient eu le droit de s'y asseoir. La position en tailleur tend tes muscles et tu finis par ramener une jambe contre ton torse. Mais tu avais aussi passé de merveilleux moments ici. À observer le Connaissance travailler, à échanger quelques mots autour d'un thé, avant de reprendre votre étude chacun de votre côté. Tu n'étais pas, tu le pensais en tout cas, la personne la plus égoïste et tu donnais beaucoup aux autres. Mais cet endroit ? Il t'appartenait, malgré toutes ces années. Et Wyn en avait été l'éternel et fidèle gardien.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Ven 9 Juil - 21:05


Home has a heartbeart

Tout dépend d’où on parle. Yildun n’est jamais parti. La maison vit et respire autour de Yildun comme si elle reconnait qu’elle devait son existence et son essence même à la présence de l’homme. C’est Wyn qui y a mis le sang de ses mains, la sueur, qui a installé chaque bribe de son intellect dans les fibres du bois et du verre devenus leur maison, qui s’est rompu les reins à la faire tenir debout. La maison s’effondre si Yildun en passe le seuil comme un mirage : elle n’existe que par lui, que pour lui – comme quoi, Wyn y a bien mis sa psyché, comme des fondations qui viennent menacer le mirage. Yildun était parti de sa tête. Yildun était parti de son futur, de lui. Wyn se mord la lèvre inférieure (le goût du sang amer) pour s’empêcher d’avoir le dernier mot, de commencer une dispute stérile qui lui fera perdre un peu plus Yildun. C’est toi qui est parti. Je ferais tout pour que Mihaïl soit encore en vie, même dans une autre caste.

« - Elles sont trop grandes pour Senja. » Il se contente de grimacer et cela tire la peau arrachée par ses crocs. Wyn a cette manie de faire que ses problèmes, ses douleurs, soient les problèmes et les douleurs de tout le monde. Un problème d’adolescent fêté, d’enfant unique, de petite crapule qui refuse qu’on l’oublie, qui refuse d’oublier. C’est typiquement masculin, privilégié, faut croire, typiquement pathétique vu de l’extérieur : il geint. Il se promène comme une âme en peine pour que tout le monde sache à quel point il souffre, à quel point il n’y a aucun remède. Livre par livre, il s’engloutit dans la commisération, sème comme le petit poucet ces graines de misère, à prendre ses clics et ses clacs, être partout, sauf à Senja. Il reste loin, appuyé contre la table. Ses mains, dans son dos, griffent le bois, creusent des petites runes d’angoisses dans le bord du bureau. Comme pour s’empêcher de bouger. Comme pour s’empêcher de le toucher. Yildun détestait le contact, détestait les doigts curieux qui viennent l’effleurer comme s’il était à eux. Comme pour s’empêcher de gigoter, de trouver du réconfort dans les manies qui occupent ses doigts à longueur de temps.  

Il y a quelque chose de fascinant, dans la présence d’Yildun dans son coin de la pièce. Recroquevillé, il est étrangement beau. Esthétiquement intéressant. Ils se ressemblent. La même manie de se contorsionner, de ne pas s’asseoir comme des adultes. Yildun se ressemble ici.  Il ressemble au souvenir qu’il a laissé, aux photos glissées entre les pages des livres qui couvrent les murs. Il n’est pas Sérénité, il n’est pas un homme, il n’est pas un surnaturel. Il n’est pas un homme aux épaules larges, au corps solide, inébranlable, qui n’a plus besoin de lui, à trouver sa propre voie. Il semblait avoir conservé une part de son compagnon. Il est Yildun. (Son) Yildun. Celui que Wyn pouvait protéger. De la même façon qu’un air de déjà vu ténu s’est recréé entre eux à la faveur d’un désastre (Solvi). Déjà vu. Familiarité. Comme quand on se réveille d’un cauchemar.

Ses mots prennent son cœur avec des pincettes et le tordent comme une serpillère qui vient d’éponger ses erreurs. De quoi est-ce qu’il ne se souvient plus ? D’eux ? D’être ici ? La réalité (hideuse) balaie l’acide qui moisit son cœur – égocentrique Wyn, toujours. Comme s’il n’y avait eu que vous dans la vie d’Yildun. Wyn se racle la gorge lorsqu’il réalise qu’il n’a pas dit un mot depuis quelques minutes et que Yildun le fixe toujours. Est-ce qu’il se souvient des jours, des semaines avant la maison ? Des jours, des semaines passées dans son bureau à préparer le retour de Solvi comme si aucune décennie ne s’était écoulée, une âme, deux corps.

Qu’ils se fixent toujours. Il s’est noyé dans ces yeux-là et son masque est partiellement tombé. Oh non, le masque, les cheveux blonds, les pattes d’oie fines au coin des yeux plus gris que bleus, le nez un peu trop droit, tout est resté. Mais ses lèvres entrouvertes et le souffle coupé, Wyn a fait un pas en avant. Silencieux, prothèse et chaussette étouffées par le tapis.  Ce n’est pas parce que c’est vrai que ce n’est pas malhabile et creux. « - Ton esprit essaie de te protéger. » Le sien aimerait écrire des pattes de mouches (essaim) au fer rouge dans les replis de son cerveau, dans sa chair. Il se souvient de tout avec un esprit pathologique, il ressasse, rappelle les images et les émotions à la nuit tombée, jusqu’à ce qu’elles le hantent (même de ce qu’il n’a pas vu de ses propres yeux. Yildun, dans la maison. Yildun, dans la cave. Il l’a vu. Il se souvient, lui.) « - Comme le mien après Aslaug. Ce que je ne comprends pas. » Sa voix s’accélère comme pour faire disparaître la dernière phrase. Sa voix se bloque dans sa gorge et Wyn finit par abandonner son ancre, son bureau, les papiers du divorce et le talisman pour Solvi.

Il traverse la pièce comme on traverse le pont d’un bateau qui fait naufrage, comme il avait l’habitude de marcher les branches dans les arbres – un pas après l’autre, le pied leste, léger, catastrophe aux ailes de lumières. Mais un pied après l’autre. « - Je ne te l’enlèverai pas. Tu me crois, encore ? » Le parquet n’a même pas l’élégance et le discernement de craquer pour annoncer son approche. « - Je n’y suis même pas autorisé, légalement parlant. » Wyn croise les bras sur sa poitrine, appuyé contre une pile périlleuse de livres. Il a baissé les yeux vers Yildun, sa moue s’excuse de l’humour qui tombe à plat. Il détourne les yeux après un instant. « - Henok et Solvi seront bientôt partis, si c’est ce qui t’inquiète. » De l’un, il en est certain. Les papiers sur le bureau en témoignent – demande de divorce. Son anneau est lourd à son doigt. Il aura mis un instant à faire fuir son époux. L’échec a un goût amer. Un goût de vide. De l’autre, il en est certain, malgré le talisman qui gît sous les papiers du divorce. Un moment il est prêt à enchanter un bijou pour offrir un foyer à Solvi, l’autre, il est convaincu qu’elle ne reviendra pas de chez son frère. Pourquoi faire ? Elle était là pour Henok, et Henok est parti.

Ce qui veut dire, conséquence logique, que Yildun et Wyn resteront seuls, jusqu’à ce que Wyn sublime un.e autre humain.e. Et la maison est trop grande et trop hanté. Il y a trois chambres là où ils partageaient à peine un matelas. Wyn voudrait lui demander s’il pourra rester, lui. Lui dire que c’était son refuge, à lui aussi. Mais il avait toujours été lâche. Mais une chose est sûre : il a décidé qu’être seul avec Yildun, ici, était moins terrifiant que perdre Yildun à son tour. Mais le truc, c’est que cela ne lui appartient pas. Si on lui avait laissé le choix, il aurait gardé Yildun, Aslaug, Henok et Solvi. Mais ils partent toujours. C’est lui, le dénominateur commun. Il a un rire sans joie, secouant la tête. Wyn évite son regard, titille à la place la plaie de sa lèvre. « - The only thing I've done right. Giving you at least a safe place. I’m glad. I’m really glad. It’s yours. » C’est toujours son refuge. Il y a des choses à gratter, racler sous la surface – Yildun n’a pas utilisé son refuge en presque dix ans. C’est mauvais. Malsain. Mais le bureau représente toujours son refuge (avec juste Wyn, néfaste, comme une moisissure incrustée, à l’intérieur).

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Jeu 19 Aoû - 21:02

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

Voir Wyn te donner une explication de pourquoi, tu ne te souviens de rien, c'est comme être dans un autre monde pendant un bref instant. Incapable de faire sa propre psychanalyse. Mais comme d'habitude, non, on est toujours meilleur pour s'occuper des autres plutôt que le contraire. Tu sais très bien que ce n'est pas la première fois. En fait, c'est un sentiment très naturel, comme une seconde nature. C'est comme ce qui concerne ton passé. Tu ne te souviens de rien. Ton esprit cherche à te protéger, sinon tu vas t'effondrer Ithan, tu vas briser le peu d'humanité qu'il reste en toi. Tu as participé à la mort d'êtres vivants, surnaturels ou non, même si c'étaient les pires pourritures de cette planète. Tu avais beau clamé que tu n'hésiterais pas une seconde, que tu le referais encore si tu avais l'occasion de faire payer à ces personnes. Mais dans le fond, ça te brisait simplement un peu plus. T'enlevant un peu de ton humanité à ton tour.
Tu balances ta tête contre le fauteuil, un petit sourire aux lèvres, sans pouvoir t'en empêcher totalement. « Wyn. Tu pourrais me dire que nous habitons sur la lune et que nous sommes des oiseaux dans une simulation que je te croirais sans la moindre hésitation. ». C'était stupide, mais ainsi aller cette relation. Certainement la plus malsaine qui puisse être, mais on ne changeait pas les mauvaises habitudes, n'est-ce pas ? Comme il le disait lui-même, d'aucune façon Wyn ne pouvait l'empêcher d'aller et de venir à sa guise. Sur les papiers, la maison était à son nom. Tu avais même rechigné à signer les papiers quand ils te les avaient mis sous le nez. Comme si ce n'était pas important. Comme si, c'était indécent de te le proposer. Finalement, tu l'avais fait, presque plus pour lui faire plaisir que pour ton propre bien. La propriété n'avait aucune importance à tes yeux, aujourd'hui encore, cela n'avait que peu de valeur à tes yeux. Tu fais une moue peu convaincue. Tu n'avais aucunement conscience que la maison n'a pas de sens si tu n'es pas là. De toute façon, tu avais aussi ton chalet. Est-ce que Wyn avait conscience de cela ? Une maison n'a de nom que parce que ces habitants lui en donnent. Sinon, ce n'est que bois, pierre et mortier. Il faut y mettre son âme et des sentiments.

« Elle a toutes les raisons de vouloir rester avec eux. Tout comme je pense que nous sommes aussi un ancrage pour elle. Elle t'aime beaucoup Wyn. Et je l'aime aussi énormément. Elle a sa place ici. Laisse-lui... un peu de temps. » Tout comme il t'avait laissé du temps pour apprendre à lui faire confiance. À vivre avec ta personne sans te haïr. Il n'y avait rien de pire que de ne pas laisser l'autre. « Juste un peu. Comme tu l'as été avec moi pendant toutes ces années. » Tu relèves les yeux vers lui, avant de te pencher lentement. Tu offres une ouverture a ce qui se trouve dans le noir pour qu'il t'attrape. Ton bras s'étend, de plus en plus, jusqu'à frôler Wyn, sans réelle force dans les doigts au début. Puis, tu saisies enfin sa peau. Sans violence. Depuis combien de temps, tu ne l'avais pas touché ? Tu ne t'en souviens pas. Si... Peut-être quand tu avais amené Wyn chez... les Carlsen. Oui, il s'appuyait sur toi, pour soulager sa jambe. « Tu as toujours été... ma maison Wyn. » Ton souffle te fait défaut. Presque comme un murmure. Une confession maladroite à la hauteur de celle d'un enfant.

C’était aussi sa maison. Wyn avait toujours demandé tacitement l’accord de rester ici. Tu ne lui avais jamais dénié. Tu pouvais accueillir et chasser qui tu voulais, quand bon te semblait. Mais Wyn était le résident permanent. Il frottait doucement son nez. « No… You saved me. Just like you saved Solvi. Tu as fait beaucoup de choses bien. ». Il avait fait des choses moralement discutables, même sûrement mauvaises. Mais comme tout un chacun sur cette planète. Encore plus, dans cette ville, où c’était l’ensemble de la population qui était un champignon toxique et nocif.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Mer 8 Sep - 22:13


Home has a heartbeart


Son sourcil s'arque, face à son remarque, sa langue fait une bosse dans sa joue. Comme un ricochet face à la confiance aveugle, si mal placée de Yildun. «- J'ai toujours apprécié ton manque d'esprit critique. » Il place son insolence comme un parapet face à la malice de l'autre homme, terrifié à l'idée que ça soit vrai. La tumeur (le monstre, le membre fantôme coincé dans ta gorge) enfle un peu : manipulateur égoïste.

Elle a toute les raisons de vouloir rester avec eux. Les mots de Yildun déroulent l'intérieur des tripes de Wyn et les étalent bien proprement sur le parquet, comme pour y chercher une prophétie ou les explications à son comportement. Toutes les raisons de rester là-bas, aucune ici. Sa raison divorce, largue les amarres avant qu'il ne soit trop tard. Pourquoi est-tu resté toi ? C'est une question qu'il aurait fallu posé il y a longtemps, en fait. Pourquoi est-ce que tu es resté ou pourquoi est-ce que tu m'as laissé resté ? Qu'est-ce qui a fait que tu es resté, toujours, toi.  «- Ce n'est pas pareil. Toi et moi, ce n'est pas pareil. » Wyn a un vague geste de la main (pour désigner quoi au juste ? ) qui ne veut rien dire. Bien sûr que ce n'est pas pareil : malgré leur différence d'âge, elle n'a rien à voir avec celle qui les sépare d'une génération précédente. Ils n'avaient pas l'âge de Solvi, ni l'un ni l'autre, quand Wyn laissait des livres et des plantes en pot comme des miettes de pain pour tirer Yildun de son fauteuil. C'était Wyn qui s'était tenu face à Yildun alors que l'atrocité du système de Senja s'actualisait entre eux, pas Henok.  Il n'avait pas finir par être embrassé par ou par sublimer Solvi - leurs relations étaient différentes. (Wyn se focalise sur cette différence, comme si c'était une hiérarchie alors que c'est simplement différent - comme s'il ne s'était pas torturé, physiquement, mentalement, jours et nuits jusqu'à ramener la jeune alouette au nid - parce qu'il tient à elle, fortement.) Mais effectivement, rien de cela (rien des vingt dernières années, ni Solvi, ni Henok, ni son amputation, et même ses publications étaient en périls) n'aurait eu lieu si Wyn ne lui avait pas laissé le temps, ne lui avait pas donné la possibilité de partir. Pour quelqu'un habitué à brûler ses ponts avant qu'on les emprunte, il s'était donné beaucoup de mal sur la fondation de leur relation.

Son geste est esquissé jusqu'à sentir son toucher.  
Wyn le laisse faire, se laisse faire, sans se rapprocher, sans lui faciliter la tâche.
Il y a toujours une tasse suspendue entre ses doigts, tenue par le dessus. Une flaque noire comme un puit qui reflète mal leurs visages déformés. Les paroles de Yildun semblent venir de loin. Plutôt du tout jeune homme qui découvrait la maison pour la première fois : avec timidité, plutôt que du surnaturel invincible assis sur son fauteuil. Les mots lui viennent très simplement, alors qu'il sort tout à trac : «- Certains maisons sont pleines de moississures et devraient être démolies. Elles sont toxiques et plus le temps passe, plus je crois que je le suis également. »  Afin d'éviter toute felûre face à son aveu, il le rejette, brûle le pont entre eux plutôt que le franchir. Wyn a toujours été friand d'auto-sabotage. Plus facile de fuir ensuite, quand il rejette ses cheveux un peu trop longs en arrière, son visage déformé par un rictus narquois. Il est toxique bien sûr qu'il l'est à ses yeux - à sublimer un ancien esclave, à épouser un homme dont il n'est pas amoureux, à être impatient, abrupt, être incapable d'aimer et pourtant vouloir qu'on l'aime. Est-ce que sa prétendue lucidité rend cela mieux ou pire ?  Il ne veut pas être contredit, réconforté - ça ne serait qu'une preuve.

Pourtant, à son contact, Wyn a lentement exposé l'intérieur de son avant-bras : réponse automatique à son toucher, que l'exposition d'une peau fine et martyrisée, sensible, comme une jugulaire. La rune qui la consacré surnaturel est entourée de sa cohorte prétorienne de cicatrices. Des paupières closes, en demi-lunes, qui ressemblent presque aux ongles d'un amant. Les dernieres semaines étaient passés dans une nausée pour lui. Cette insomnie, le café qui a encore brûlé sa langue étaient presque le premier moment de lucidité. Veiller sur Solvi à distance, ne plus dormir, ne plus manger, se vider de son sang. Récupérer Solvi, la serrer contre lui, refaire les cercles autour de la maison, la protéger. Voir Henok faire ses bagages, sans comprendre. Voir Solvi faire ses bagages, en comprenant. Et se réveiller soudain dans la maison vide, le lit vide, la cuisine vide, et le bureau plein. Il veut lui demander s'il se souvient qu'il revenu dans le bureau, quelques jours auparavant. Qu'il lui a tenu la main tandis que Wyn partait  « voir » Solvi, la présence de Yildun la seule chose le reliant au monde, la seule personne se souvenant de ce qu'il racontait alors que Henok restait dans le salon, trop humain.
Mais cela risquait de rappeler que c'était une exception et que cela ne se reproduirait plus.

«- Wrong. Henok saved her and you've saved yourself. I just gave you the time and place to do so. I am not a house fit for you anymore.»   Il était bien incapable de se sauver lui-même. La lourdeur dans sa poitrine est allégée par la gentillesse de son sourire. Une innocence un peu trop re-lavée sur ses  traits. Son visage se lit comme une carte d'étoiles - les sourcils presque joints au milieu de son front. C'est bien qu'on est au coeur de la nuit, qu'il n'y a personne pour les écouter. Il ne veut pas que Yildun croit qu'ils sont des oiseaux dans une simulation.   «- I mean, I'm a scientist. I know how to recognize a pattern. That's what I do. » Il hausse les épaules. Il était doué pour certaines choses, pas pour d'autres. Il a une espèce d'irréverence, de morgue quand il redresse un peu le menton - comme s'il voulait regarder Yildun dans les yeux, alors que celui-ci s'est fait tout petit sur son fauteuil. Wyn s'est rapproché, à son contact - il finit par s'asseoir sur le large accoudoir, sa tasse appuyée contre son biceps, l'avant-bras qu'avait touché son sublime toujours exposé. Le café a progressivement tacelé la chemise, une myriade de petits point.   «- J'ai fait des choses bien ? C'est pour cela que j'ai causé la mort de ma sublime. Ou que mon époux refuse la sublimation et demande le divorce avant notre 2e anniversaire ? » Divorcé, le mot est lancé. Henok a pris ses valises pour ne plus revenir. Il penche légèrement la tête sur le côté, presque appuyée contre le fauteuil à son tour, sa langue entre ses dents.
Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Lun 4 Oct - 22:18

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

« Et j'ai toujours détesté ce genre de remarque de ta part. » On était toujours à la limite du mépris à ton sens. L'impression d'être un enfant et qu'il était l'adulte. C'était un poil malsain, c'est ce que tu dirais n'importe qui. Pourtant, tu étais toi aussi un scientifique de formation. Un adulte responsable, qui avait des gens dont tu devais prendre soin. Tu avais l'esprit assez critique pour de longues études. Pour prendre du recul sur certaines choses. Mais peut-être que tu n'en avais pas tout à fait pour votre relation. Là encore pourtant, tu savais que tout ça n'était pas normal. Et il continuait à te faire la morale ? Un souffle t'échappe. Qui manque de sens de l'observation, si Wyn ne comprend pas que comme lui, tu sais. Tu peux sentir tout le rejet qu'il tente d'accomplir envers toi. Les mots tranchent, l'esprit est fermé, le corps essaye d'obéir au reste. Tu as envie de sourire un peu plus. C'est faux. Une moisissure peut disparaître, si on a les bons ingrédients et la patience. Tu ne demandes pas, les choses impossibles dont Wyn se fait les films. Il n'y a pas de retour en arrière possible.

Tu observes ce réflexe, humain. Il offre son bras, comme si tu allais accomplir un nouveau rituel pour lui. Il était un paradoxe à lui tout seul. C'était difficile de le suivre et c'était une torture depuis vingt ans d'essayer de suivre cette logique. Mais tu devais avoir une tendance masochiste. Tu ne voyais aucune autre raison. Pourtant, tu n'étais pas un fervent pratiquant. En fait, tu détestais probablement tout ça. « Wrong too. Peut-être que je suis le principal responsable du fait que j'en suis là aujourd'hui. Mais sans toi, sans ton aide, je serai sûrement mort depuis très longtemps... Quand tu m'as trouvé, j'étais sur le fil. Ou enchaîné à un personnage profondément mauvais du même acabit que ceux qui ont kidnappé Solvi... Tu n'es peut-être pas la meilleure personne, Wyn, mais tu n'es certainement pas un monstre. » Il y a longtemps, même après être devenu le protégé de la famille Evjen, tu avais plusieurs fois maudit Wyn de t'avoir emporté et de ne pas t'avoir laissé mourir. Pour ne plus faire de cauchemar, pour ne plus craindre pour ta vie. Pour ne plus voir les fantômes aux coins des yeux dès qu'il faisait un peu sombre.

Tu te demandais pourquoi Wyn aimait toujours se complaire dans l'idée qu'il était un homme profondément mauvais et inutile. Qu'il n'apportait que chaos et destruction autour de lui. Et c'est toi qui étais censé te laisser aller dans ta tristesse parce que tu souffrais de dépression ? Lentement, tu déplaces légèrement ton corps pour lui faire de la place et le laisser s'installer à tes côtés. Tu n'as pas réellement lâché son bras. Tu l'envies, presque innocente de glisser tes bras autour de lui, pour le réconforter. Mais ça serait certainement trop. Et puis, votre présence contre l'un et l'autre, était déjà belle et précieuse. Tu l'écoutes attentivement. Tu n'as pas de réponse toute faite à lui offrir. Parce que tu n'aimais pas Henok. Pas comme il l'attendait en tout cas. Pourquoi s'enfermer dans une relation qui n'aurait qu'un seul sens. Être aimé, mais ne rien demander en échange. Il ne voulait pas de cela. Et tu n'étais pas dans la tête de son ex-mari pour l'expliquer. « Solvi craignait que ça soit sa faute. Qu'elle était la cause de votre séparation. » Murmures-tu doucement. « Comme une enfant qui se sent responsable de ses parents. ».

Tu ne vas pas lui répéter qu'il a sauvé deux personnes. Qu'il essayait aussi de se battre pour les humains, à son échelle. Finalement, ta tête se pose un peu légèrement contre le bras de Wyn. Cela faisait du bien, d'être dans l'intimité de cette pièce. Dans l'intimité d'une relation étrange et détruite. Pourtant, que tu avais envie de raviver vers un chemin plus tranquille et paisible. « Je ne sais pas Wyn... Je peux simplement parler pour moi. Je peux simplement... » Tu te mords doucement la lèvre inférieure. Avant de frotter un peu sa barbe. « Je suis désolé. » Pour tout. Pour être partis. Pour avoir été trop lâche pour ne pas revenir vers toi. Wyn avait aussi ses torts, certainement. Mais tu n'avais plus envie de porter ce poids dans ta poitrine. Lui pardonner. Et repartir peut-être sur des bases saines. Il méritait aussi, ses excuses.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Dim 31 Oct - 21:11


Home has a heartbeart


Il y a un vide immense à côté de l'homme venu dans son bureau. Les fleurs passées de mode et du temps s'éparpillent jusqu'à toucher Yildun avec une sorte de timidité farouche. C'est un colosse est pourtant il se fait petit dans les bras chaleureux du fauteuil. Le fauteuil semble l'avoir absorbé, enveloppé. Le champs de vision de Wyn ne lui échappe pas. Où qu'il regarde, il voit un morceau de Yildun. Une mèche rebelle, une main, une épaule, jusqu'à son ombre. Sa langue vient appuyer contre ses dents et Wyn secoue la tête. Au plafond, il y a l'ombre d'Yildun, comme un reflet inversé tandis qu'il rit jaune ; «  Tu lui as dit que c’était ma faute ? »  Son pouce tourne lentement l'alliance qui sertit encore son doigt. Il ne se fait aucune illusion sur sa part de responsabilité dans l'échec de son mariage. Le kidnapping de Solvi a été un catalyseur, alors que la maison semblait s'écrouler dans le silence, entre les trois adultes qui se croisaient dans un jeu de pantomine ridicule. Mais Henok se s'était jamais senti à sa place. Il ne s'était jamais senti aimé.
Par-dessus la gaze de ses bandages, les cheveux de Yildun chatouillent sa peau. Ils s’accrochent aux replis des compresses, la pression de son front contre son bras rouvrent certaines plaies plus profondes que d'autres, le sang se mêle à l'encre. Une brûlure qui élance son bras, dizaines de petites coupures qui maculent sa chair. La sensation d'élancement se diffuse de son avant-bras à son épaule, l'oppression de se diffuse dans sa poitrine, avec l'impression de plus pouvoir respirer. Chaque inspiration amène l'odeur de l'océan et celle de l'étang familier, de la terre un peu humide. Pourtant il reste là. Ses doigts effleurent les boucles sombres qui pendent jusqu'à ses genoux, sans oser y mêler les doigts, pas sans demander l'autorisation. Et le beau parleur n'ose rien dans le silence qui sourde entre eux.

«- Tu n'as vraiment pas à t'excuser. » Il ne lui en avait jamais vraiment voulu. Il en avait voulu à Freyr, oui, l'amertume avait corrompu sa relation avec son deuxième dieu préféré. Il lui avait arraché la moitié de son âme. Mais il ne pouvait blâmer Yildun d'avoir choisi sa voie, d'avoir parlé pour lui-même. C'était tout le bien qu'il pouvait lui souhaiter. «- C'est moi qui suis lâche. Je l'ai toujours été. Je ne voulais pas… gâcher nos souvenirs. Gâcher la perfection. Jamais été bon pour les compromis. » Il n'avait pas supporté la certitude que leur relation ne serait plus que tiède acquiescence. De finir vieux couple, par ne plus l'aimer, lentement se lasser comme il l'a toujours fait, disparaître. Il avait préféré brûler les ponts, sans savoir qu'il restait une maison qu'il ne pouvait se résoudre à incendier. Comme la présence qui pulse dans son crâne - un écho de la part de lui-même qu'avait été Yildun.

Il pose sa main sur son genou dans un effort pour grimper contre lui. Sa jambe est raide, le soutient mal quand il vient se glisser contre lui, gauche. Sa dexterité s'est ankylosée, mais il laisse sa main là. Wyn pose sa joue contre le dossier du fauteuil, la barbe blonde gratte un peu le velours, un velours élimé par le même geste, mille fois. Il pose des yeux livides comme des echymoses, à peine gris, sur Yildun.   «- Tu as dit que tu avais oublié, la nuit de l’incendie. Mais est-ce que tu souviens que ce n’est pas la première fois que tu reviens ici ? » Il est recroquevillé dans un fauteuil de grand-mère et tout son corps touche celui d'Yildun, son genou contre son coude, son épaule contre la sienne, ses bras bandés dans son giron. Le filtre des souvenirs se superpose : combien de nuits ont-ils passés là, une moue boudeusue sur les traits juvéniles du blonde ? Son allure démunie, sa posture qui tient autant à la douleur quà la pose inconsciente des jeunes hommes blonds dans les peintures de bougres est contrariée par la provocation qui brûle dans ses prunelles.
Ils avaient passé des jours enfermés dans le bureau, seulement reliés par la main de Wyn sur la sienne, par le sang qui coulait au compte-goutte de ses plaies, son regard porté au lien, obsessionnel. Enfermés dans ce bureau, en silence. Comme avant. Wyn se frotte le nez, bien au chaud coincé contre Yildun, son corps immobilisé et contraint incapable de gigoter, même si sa jambe lui renvoie des vagues de douleur dans la colonne.   «- Tu vas me le dire ? » Qu'il n'aurait pas dû l'épouser. Qu'il ne devrait pas le sublimer.

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Dim 7 Nov - 15:02

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

Tu gardes les lèvres scellées quand il te demande si tu as expliqué de qui c'était la faute. Ce n'était pas ton rôle de donner un avis sur cette relation. Le plus important, c'était de s'assurer que la plus jeune n'allait pas prendre le rôle d'un enfant de cinq ans, qui se dit que c'est sa faute si ses parents divorce. Tu peux sentir ta langue appuyée contre tes dents. Tu ne peux et ne veux rajouter rien à cette question. Tu secoues simplement la tête. Est-ce que ça servait encore à quelque chose de battre un clou qui était déjà enfoncé et tordu à l'intérieur du bois ? Cela allait simplement fragiliser, voire même, brisé le bois qu'il était sensé aidé à soutenir le poids qu'il devait supporter. Tu étais beaucoup de choses, mais tu ne pensais pas être quelqu'un de cruel. Tu fermes un instant les yeux, soupirant doucement. C'était un silence étrangement confortable. Puis de plus en plus plat. Sentir une présence fantôme, presque oublié. Pourtant si familière. Quand il ouvre la bouche, pour dire que rien n'est ta faute, tu sens un léger tremblement dans les épaules. Tu n'es coupable de rien à ses yeux ?

C'est comme un choc. Comment ça ne pouvait pas être de ta faute ? C'est toi qui étais parti. C'est toi qui avais accueilli l'appel de Freyr et qui l'avait rejoint pourtant. Il y a ce rappel constant de ta vie, que ce n'était pas de ton fait ces choses-là. Comme pour te dire sans cesse que quelqu'un ou quelque chose avait un certain contrôle sur ton destin et si demain, tu allais te lever avec le soleil ou rester dans la nuit noire. Un besoin de contrôle qui t'avait échappé une grande partie de ta vie. Tu reposes tes mains au niveau de ton ventre, frottant un peu, pour réchauffer ta peau sous le t-shirt. « J'ai aussi été lâche Wyn. » Tu avais décidé de lui pardonner ses torts. Pour aussi te pardonner à toi-même. Pour avancer enfin. Peut-être que ça ne servirait à rien dans l'immédiat. Mais dans le temps. C'étaient des mots importants tout comme un dire merci ou montrer son amour pour l'autre, son appréciation de sa présence à tes côtés. Tu n'avais pas beaucoup de gens à qui le dire, mais ceux au plus proche, y avait droit quand tu en avais besoin.

« Oui. C’est surtout le moment où on y est allé. Je me souviens de la réunion avec eux, mais je n’ai plus vraiment les mots qui ont été dits. J’ai mis plusieurs heures, avant de comprendre d’où venait le talisman que Rebekka nous a donné. » Naturellement, quand il se colle contre toi, quand il essaye de trouver un équilibre pour ne pas te quitter, alors tu le prends contre toi. Tu fais attention, trouves un nouvel équilibre avec le sien très naturellement. Tu peux voir sa jambe, qui tremble sous la pression, sous la tension des muscles et des nerfs. Silencieusement, tu demandes d’un regard quand il te regarde, si tu peux le toucher, le manipuler. Avec la même douceur qui accompagne toujours la plupart de tes gestes, tu le déplaces pour soulager au mieux sa patte folle. Avant de reposer gentiment ta main sur ta propre jambe. Du coin de l’œil, tu vois le fantôme de tes angoisses. Elle est là, présente. Mais elle est confinée dans un coin de la pièce. Elle n’ose pas s’approcher. Mais elle observe. Comme une ombre au mur. « Oui… Je m’en souviens… ça je m’en souviens. ».

Tu soupires lentement, avant de prendre un instant sa main dans la sienne. Un ancrage, comme un tas d’autres dans cette maison. « Non… non. Je n’ai pas envie d’avoir ce rôle. » Tu observes la marque de ses mains, des premières rides, des signes d’une peau abîmé par le travail manuel. « Je pense qu'à ta façon, tu l’as aimé. Et lui aussi. Mais ce que demande cette ville, ce que demande Senja… C’était trop pour lui. Et elle ne lui donnait rien en retour. » C’est vrai, tu avais vu la fin de cette relation, avant même que Henok et Wyn ne s’en rendent vraiment compte. Peut-être parce que tu avais été son sublime. Peut-être parce que malgré tout vos efforts, vous étiez liés, même si la Connaissance ne pouvait l’admettre parce qu'il n’y avait plus sa « sainte sublimation » qui vaut plus que tout. Tu jettes de nouveau un regard sur le côté, attiré par la silhouette. Tu as l’impression qu’elle a diminuée de taille. Peut-être juste pour te rassurer. Tu reviens sur sa main, puis de nouveau vers son visage. « Tu sais pourquoi j’ai préféré m’occuper des esclaves, là-bas ? Ça, je sais. » Tu effectues une légère pression sur sa paume, sans lui faire mal. « J’ai peur. De ce que j’aurais pu faire, si ça avait été moi, là-haut. Je ne veux pas être, le fantasme tordu qu’ils ont voulu faire de moi. » À vomir. « Je suis peut-être un ancien disciple de Mimir. Un disciple de Freyr. Mais je ne suis pas une bête. » Tu frottes un peu ta barbe. « Sur les routes, au moins, je n’étais pas tout ça. » Dans le regarde de l’autre, tu étais juste un touriste. Pas le sublime de Wyn. Un humain, comme les autres.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Mer 26 Jan - 23:06


Home has a heartbeart


Il lui semble qu’un silence consiste en une série d’urticaires qui frottent la surface de ses os, râclent l’intérieur de son crâne, le dessus de sa matière grise. C’est tout ce que le silence a toujours été pour lui : une démangeaison à soulager par la logorrhée. Mais là, il a pris des dimensions oppressantes. Un bourdonnement sourd et continu qui le rend sourd, qui emplit la pièce d’un grattement furieux de pattes d’insectes, qui étouffe des sons et aspérités venus de très loin. Il n’a jamais été confortable avec le silence : la sublimation ronge les moutons de silence, il n’y a pas de silence lorsqu’on possède un sublime. Est-ce que c’était ça qu’il avait fui, le premier matin du Rite ? La maison inondée de silence était insupportable ; trop d’échos, trop de vides, trop de manque, l’impression d’être seul au monde, seul entouré de silences et d’immensité. Il n’avait jamais partagé de silence avec Yildun. Il est aussi inconfortable avec son silence qu’avec son pardon.

A défaut du silence, les deux hommes comblent un large fauteuil de fond en comble, jusqu’aux moindres interstices de velours. Bien sûr qu’il n’y résiste pas, alors qu’il arque un sourcil, indécent énergumène : « - J’espère que ce n’est pas un défi, parce que tu sais que je n’y résiste pas. » Son cœur est au bord des lèvres. Malgré son arrogance, la provocation lui brûle les lippes, enflamme l’anxiété dans son estomac : est-ce que Yildun le sait ? Est-ce que Yildun sait encore Wyn ? Il se coule contre lui à la manière d’une flamme léchant une bûche pour s’enrouler autour, prendre sa forme. Cela ne peut pas être confortable, leurs positions, mais Wyn ignore la raideur qui tire sur tout son côté et il n’est pas grand-chose si ce n’est têtu. S’il se décale, il prend le risque que le mirage s’effondre, que le bûcher de leurs corps soit un tas de cendres prêt à s’écrouler. Alors, Wyn se blottit contre ce havre qu’il n’attendait plus de peur qu’il se l’arrache, de peur qu’il ne le sabote lui-même. Cela fait longtemps qu’ils n’ont pas mêlé ainsi leurs jambes, et c’est la sensation d’un baume appliqué sur une plaie à vive. Sa main libre vient se porter sur le talisman qu’il a encore contre sa poitrine, la rune gorgée de chaleur contre sa peau. « - It’s a good one, » Il enroule la cordelette autour de son majeur, la pression sur son doigt et le sang qui le quitte diffère un peu ses sens de la douleur qui lui enflamme tout un côté.

« - J’en doute. » Tu as cru aimé Henok : l’aimer assez, l’aimer à ta manière, l’aimer et l’épouser. Mais ce n’est pas Senja dont il a divorcé. Toi non plus, tu n’as rien donné en retour, pas l’amour dont Henok avait besoin – l’amour qu’il méritait. Tu es juste un passage ; tu leur offres une sortie de secours, un aperçu de ton monde, mais ils finissent toujours par partir, par une brassée d’air dans les bras, comme si tu étais incapable de ressentir quoi que ce soit. T’aimerait tellement.
Dans un moment de silence, Wyn n’est plus conscient que de la question de Yildun. Et de l’abyssale sensation de de ne pas s’être posé la question. Sa bouche est sèche quand il admet timidement. « - Je pensais que c’est simplement parce que c’était… important. » Bien sûr que Yildun s’occuperait des esclaves – il fallait bien que quelqu’un y aille, que quelqu’un les sauve d’être brûlés vifs, que quelqu’un traverse Svart pour autre chose que pour sauver (1) une personne que pour une raison au fond, égoïste. Que quelqu’un fasse ce qu’il fallait. « - Tu sais pourquoi je ne suis pas rentré. » Sa désinvolture est affectée, de peur de parler. Parce que sa jambe ne lui permettait pas de fuir les lieux du crime sans avoir une longueur d’avance ou parce que le maître des runes n’était pas d’utilité à l’intérieur – faux, il aurait pu avoir d’autres sceaux, d’autres cercles à l’intérieur. Parce que dans la nuit le manoir Carlsen se détachait des ombres funestes comme un mausolée somme de toutes ses peurs. Wyn n’a jamais peur de l’inconnu, il a peur de ce qu’il a vu. Il fuit, comme on le dit d’un récipient et malgré son flegme, il reprend, fait le tour de la zone douloureuse, sans oser percer le pus. « « - Si cela avait été toi là-haut, cela ne fait pas de toi une bête. On sait où sont les monstres, Yildun. » Et les yeux de Yildun sont restés très doux malgré sa toute-puissance.

Cela n’a tellement rien à voir avec ce qu’est Yildun, avec ce qu’il fait, ce qu’il est. La manière dont Wyn le voit. Toujours sur un toit de chalet ou penché au-dessus d’une plante, d’un animal blessé, ses mains – pas de sang, juste les vestiges de la terre sous ses ongles et une trace verte, mûre et odorante sur la pulpe de son pouce, la peau durcie par endroit et d’une douceur invraisemblable à d’autres. « - Tu ne l’as jamais été. » L’idée qu’ils aient gagné lui est absurde. L’idée qu’ils aient encore autant de place dans l’esprit de Yildun, aussi – et pourtant. Il se souvient d’une ombre à la périphérie de mémoire, à la marge de son esprit, comme une tâche de moisissure persiste dans un angle du plafond. Facile à ignorer, mais présente à l’intérieur de la psyché de son sublime et tirant des frissons à Wyn à chaque fois qu’il cherche à partager cette peur, cette douleur. Elle n’a jamais tout à fait été éradiquée. Autrefois, Wyn chassais les ténèbres pour Yildun. Les repoussais – elles étaient toujours dans là, à cerner les murs de leur maison toute pleine d’objets, et chaque bougie, chaque flamme, chaque objet finissait par projeter au sol une nouvelle ombre. Il sait qu’elle existe. Réponse automatique à la pression de ses doigts, il renferme ses doigts sur sa main, tient un doigt entre les siens. Son alliance, froide entre leurs doigts, lui fait mal. « - Mais tu ne devrais pas non plus faire des choix pour éviter d’être ce qu’ils veulent. » Facile à dire. Et riche venant de lui. Il y a de la lourdeur dans sa voix, une espèce d’expérience avec ses yeux clairs devenus presque laiteux, lumineux et comme percés d’étoiles.

Il a un sourire de gosse au mot « routes ». Le côté crapule tourne aussitôt rance. La dernière fois qu’il est parti, il a ramené Henok. La dernière fois qu’il est parti, il a ramené Yildun… « Sur les routes. » Il a perdu de sa vivacité, de son mordant. Vague à l’âme, mal du pays inversé. « - Tu étais beaucoup d’autres choses. Ici aussi. » Ses doigts libres pianotent sur la cuisse de l’autre homme, la main légère comme un souvenir. Il avait tellement de souvenirs, de vestiges d’Yildun, comme des fragments d’un kaléidoscope. « - Je ne sais pas comment tu fais. Comment tout le monde fait. Pour garder le même visage, tout le temps, partout, tout le monde connait tout le monde et je suis censé être respectable, et en deuil, et divorcé. » Sa phrase s’accèlère sur la fin, se précipite et s’ourle d’un peu de venin (contre lui-même). « - J’oublie souvent ce qu’est de devoir vivre avec son propre reflet. » Pour un homme qui prend autant soin de ses fosses au coin des lèvres, des pattes d’oies au coin des yeux et d’un vague air de charme sur ses traits, il évite avec soin les miroirs. Yildun se souvient de leurs voyages comme d’un anonymat, lui se souvient comme d’un trop plein, l’impression enfin d’être plein, débordant. Il se promène masqué de part la ville avec insolence, mais cela a le goût d’une station balnéaire aux prix chiqués. Il joue avec ses doigts avec une pensée en tête : Yildun aurait pu partir, si Senja ne lui donnait rien en retour. « Je ne peux plus être livré à moi-même sur les routes, je le crains. »
Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Dim 13 Fév - 23:09

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

Un petit gloussement s'échappe de tes lèvres quand tu entends la phrase de Wyn. Bien sûr qu'il ne pourrait jamais dire non à un défi. C'était à la fois une bénédiction, mais aussi une malédiction selon la situation qui se présentait bien sûr. Et tu hoches très lentement la tête à son deuxième commentaire. Tu n'étais peut-être pas un maître des runes comme lui, mais tu avais été son apprenti. Tu avais déjà vu du bon travail et cela, depuis longtemps : oui, c'était un bon talisman. Elle avait fait du bon travail. Mais cela n'empêchait pas ton esprit de rester fermer à tout ce qui se passait autour d'elle et de l'instant qui avait précédé votre attaque. Lentement, il baisse les yeux vers lui puis vers les mains qui se cherchent, qui s'alignent, qui se touchent pour finalement se lier. C'est un étrange sentiment. Mais si tu étais un étranger, tu verrais un étrange tableau se dessiner devant ses yeux. On dirait un couple discutant, deux âmes en peine qui cherchent simplement à soigner leurs blessures et à avancer tous les deux ensembles. On ne demandait pas l'amour avec un grand A. Simplement qu'il ne soit plus douloureux de vous frôler dans les couloirs.

Tu aimerais avoir le privilège de dire ça. Tu savais que tu ne l'étais pas. Mais cela n'empêchait pas la douleur et la vérité des choses : aux yeux de certains, tu étais un humain non-entier. Parce que tu étais métisse. Tu n'étais pas blanc. Pour d'autres, qu'importe ta couleur de peau ou tes origines. Mais tu n'étais pas un surnaturel. On avait commencé à avoir du respect pour toi, le jour où tu t'étais attaché à l'âme d'un autre. À l'âme d'un être dit supérieur sur ses terres. Et regarde-toi aujourd'hui : tu étais devenu la même chose que lui. Privilégié. Mais tu étais certain que dans les yeux d'un autre, vous formeriez un beau tableau pour un maître. Tu as un petit sourire avec le soupire qui suit. Tu n'as pas vraiment la force d'en dire plus à ce sujet. Tu peux encore voir l'ombre du passé tapie dans l'ombre de la pièce vous fixer silencieusement. Mais elle ne s'approche plus. Affaiblis. Et tu n'as pas envie de lui donner de quoi se nourrir pour qu'elle reprenne de nouveau des forces. Tu relèves un peu les yeux vers lui, un peu surpris par les mots de l'autre. Tu as les yeux qui brillent.« … Tu penses vraiment ? ».

Même si tu ne demandais pas clairement de quoi il était question. N’était-il pas le monstre qu’ils avaient voulu faire de lui ? Ne l’aurait-il pas été s'il avait été à l’étage avec les autres ? Mais ce n’était pas ta place. C’était la vengeance des enfants. Sur les routes, étais-tu autre chose que le sublime de Wyn ? Et même aujourd’hui, étais-tu autre chose que l’ancien sublime, l’ancien esclave ? Peut-être. Tu étais aujourd’hui l’un des druides. Tu étais un scientifique croyant. Même si tu avais beaucoup de choses à reprocher aux dieux de l’île. Tes doigts se serrent contre les siens, tu as besoin de sentir sa présence contre la tienne. Et lentement, tu peux sentir lentement ta tête venir chercher son épaule. Fixant le vide de la maison et le trop plein des bibliothèques où les livres n’ont plus la place pour respirer. Instinctivement, c’est ton être qui vient serrer Wyn contre toi. Tu ne cherchais rien de cet échange. Seulement la chaleur de l’autre. Seulement sentir une âme amicale contre la tienne. Une âme qui était la moitié de la tienne.

« C'est parfois plus facile de couvrir tous les miroirs. » Que cela soit de façon aussi matériel que de façon la plus métaphysique. « Pourtant, tu as un magnifique visage. Surtout quand tu souris, avec tes pommettes qui remontent et tes yeux qui brillent d'une douce malice.» On pouvait l'accuser de jouer les charmeurs. Mais Yildun ne mentait pas du tout. C'était de la sincérité de presque un enfant face à un autre. Il souffle doucement, d'une voix douce et tranquille « On porte nos blessures sur la poitrine et on avance Wyn. C'est pourtant toi, qui m'as appris ça. Tu le sais. Tu as été, dans les recoins les plus sombres de mon esprit. Qu'il y a eu un moment dans la vie, où je n'avais plus envie d'avoir de visage non plus. » De disparaître de la surface de la planète. Pourquoi continuer de respirer, quand chaque inspiration était comme une taillade dans les poumons et qu'on ne comprenait pas pourquoi on devrait se lever. Et espérer qu'on ne se réveille pas le lendemain plutôt qu'affronter ses cauchemars et son passé. « Il existe alors peut-être des routes plus prudentes sur laquelle tu pourrais t'aventurer. Sans pour autant sacrifier quoi que ce soit. » Et tu relèves la tête vers lui, le menton appuyé contre son bras. Si ça avait été toi sur la montagne avec Aslaug, les deux seraient morts. Mais ce n'était pas le cas. Tu avais une chance de faire amende honorable et de l'aider comme il t'avait aidé. « Laisse-moi être encore une fois une épaule sur laquelle t'appuyer.» Peut-être pas de la même façon qu'il y a dix ans. Mais peut-être qu'ensemble, en parlant, en vous soutenant, alors vous pourriez de nouveau être livré à vous-même sur de nouvelles routes.
(c) mars.
Wyn Evjen
Wyn Evjen
connaissance vénérée
Personnage
Arrivée : 17/03/2020
Missives : 1023
Pseudo : Elorin
Avatar : Charlie Hunnam
Crédits : chandelyer (av) & alcara (icon) & akira (gif)
Thèmes abordés : deuil, drogue, rapport au corps, santé mentale
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wighard Wolden
Points : 2080
Home as a heartbeat 61586362ce3642d168828023adfb2eae
Âge : 48
Occupation : Maître des runes, chercheur pour le centre de désintoxication, cours occasionnels et avancés à l'université, fouine professionnelle, fournit cercles de protection, divinations et talismans pour le Nouveau Monde et parfois ses services de façon illicte...
Statut : Célibataire | Divorcé d'un humain depuis février 2021
Famille : Connaissance | Mystère | Curiosité
Dons : Troisième oeil astral | Multiface | Ecureuil d'Albert
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Dim 27 Mar - 0:19


Home has a heartbeart


La vibration du rire d'Yildun résonne jusqu'à l'intérieur de sa poitrine, transmet la chair de poule à ses bras labourés de cicatrices, jusqu'à bondir au creux de son ventre, comme s'ils étaient encore confondus. Ce n'est pas comme s'il… Wyn est momentanément distrait par la réalisation qui le nargue comme l'envie de se balancer sur sa chaise en pleine conférence internationale. Si. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que Wyn était appuyé contre Yildun, la première fois qu'il est serré de si près, ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas l'habitude d'être si proches, si intimes. C'est la première fois depuis une décennie. Il a dorénavant passé plus temps sans Yildun qu'avec et retrouver la solidité de son torse contre son épaule le brûle, chacune des mèches dépoussièrent une partie de son âme et la mettent à vif.

« Tu connais mes pensées. » Il répond simplement, comme on explique que le ciel est bleu, alors qu'il baisse les yeux vers Yildun et l'espoir fragile qui noie les yeux qui le regardent. Yildun connaît chacune de ses pensées, chacune de celles qui le regardaient avec la même dévotion qu'il considère les flammes ou les runes, consacrés. Wyn n'avait jamais caché la moindre de ses pensées à son sublime, les conservant à la surface de son esprit, en une litanie continue, presque obsessionnelle, réservoir où Yildun pouvait puiser sans demander. Comme il avait eu connaissance des pires des pensées, des souvenirs et des traumatismes de l'autre homme, armé d'un sceau de rosée face à un incendie dévorant. Que Yildun n'y était pour rien. Qu'il n'était pas un monstre. Qu'il était un homme et que son humanité ne pouvait pas augmenter ou diminuer, quoiqu'ils fassent et quelque soit sa façon de les endurer, de survivre. D'autres pensées - l'admiration, la joie et la tendresse, sa beauté et son intelligence, la force que cela prend d'être encore bon après ça, la concupiscence et la sensation d'être petit. Et pourtant cela n'avait pas suffit. Il sait que l'ombre est toujours là. Même après tout ce temps, il n'a pas besoin de poser la question. Il sait qu'elle est toujours là. Et il n'est plus là pour servir de bouclier en ombre chinoise.

Sa tête pèse sur son épaule et Wyn se sent déchiré par la tendresse en le sentant contre lui, le genre de tendresse qui lui donnait un instinct de fuite, où l'envie de le protéger est saisie à la gorge par les crocs de tout perdre. Il n'a plus entre eux aucun des bécots-réponses pour bluffer et d'avoir le dernier mot. Wyn, lui est charmeur. Il se redresse un peu pour laisser la lumière jouer sur les ombres de sa mâchoire et couler coruscante jusqu'à ses yeux. «- Yeah, je sais. Je l'ai fait. Ce n'est pas moi, tu le sais. » Ici, il n'y a plus de photos, mais ses parents avaient gardés celles où un garçon blond et insatiable tenait par la taille Yildun avec la fierté d'un paon, heureux avec insolence. On aurait pu faire un jeu des sept erreurs subtiles entre l'homme qu'avait aimé Yildun et celui qui se tenait contre lui, tout juxtaposé. Des erreurs qui ne tiennent pas tout à fait qu'aux rides prises à force de rire et de veiller, ni aux cicatrices et tatouages qui ornent son corps, ni même à la lividité de sa peau ou de ses cheveux sous le blond. Il avait perdu un bout de lui lorsque Yildun était parti, psychiquement et physiquement. Personne ne s'en souvenait plus.

« Fais ce que je dis, pas ce que je fais. » La catastrophe faite homme réplique pour avoir le dernier mot, l'esprit ailleurs, les doigts coincés dans la porte que Yildun entrouvre. Il repense à l'époque où il n'avait pas peur, où il était affamé, dévourant tout sur son passage, inconscient du soleil qui faisait fondre ses ailes à chaque passage. Où il martelait ses mots à Yildun, encore et encore, comme il invoquait à leur conscience les mêmes pensées, solides, pour que Yildun les retrouve où il les avait mises, où il il traçait encore et encore des runes intangibles à même sa peau. Où il y croyait avec la pureté d'un feu-follet, brillant, intrépide. Et les mots de Yildun (pas les mots : les sensations, les souvenirs qui subsistent en lui, de quand Yildun pensait ça, et quand Wyn ressentait la même chose, vase communicant plus direct que les mots, plus direct que n'importe quelle brûlure au bout des doigts, n'importe quel coup dans le plexus. On ne peut pas mentir quand on avait ce qu'ils avaient eu.) qui menacent de l'engloutir.

Il relève la tête vers lui, le menton contre son bras et leurs regards se croisent - une émotion qui entrave l'effronté à la gorge, que personne n'avait jamais suscité chez lui et qui l'empêche de répliquer avec arrogance qu'il n'avait jamais été familier de la prudence, avec panache qu'il n'avait plus rien à sacrifier. Il était une créature de mouvements et de sursauts et quelqu'un avait enlevé les piles. Wyn est éreinté de l'effort que cela lui prend, de boucher les felûres au fur et à mesure qu'elles apparaissent. «- Tu ne peux plus. Tu t'en es occupé. Nous sommes deux personnes différentes maintenant. » L'amertume suinte, catégorique. Wyn avait toujours été amateur d'absolu, incapable de demi-mesure. Yildun avait brûlé le pont qui les liait, posé largement assez de C4 pour couler l'île entière. «- Je vais reprendre un ou une sublime, et cela sera réglé. Je doute que Saide accepte, mais je trouverais bien quelqu'un pour m'aider. Je ne peux pas rester comme ça. … » Sa tirade s'itnerrompt lorsque sa respiration se coince dans sa poitrine, quelque part entre sa 3e et 4e côte. « -Henok. Est-ce qu'il serait resté, si je lui avais demandé avant ? » Il avait hésité à demander à Henok, plus qu'il avait hésité à l'épouser. Ses angoisses d'engagement vaguement conscient que la sublimation et le mariage ne jouaient pas dans la même cour, même s'il refusait de l'avouer à voix haute. Il y avait quelque chose d'à vif dans sa poitrine, un petit animal qui geignait et refusait de sortir à la lumière du jour, tenant son membre blesséc contre lui. Et ensuite, il avait été trop tard. C'est ce qui arrive lorsqu'on brûle tous ceux qui s'approchent.

Non, il ne peut pas rester comme ça. Ce n'est pas une vie, de vivre comme ça. D'être deux âmes qui se touchent sans plus se confondre, les deux doigts d'une main : liés et distincts, incapables de se séparer. Wyn referme lentement les yeux, une expression presque féline sur les traits. Sa main libre, celle que ne tient pas Yildun, celle qui ne porte pas d'alliance non plus, vient écarter une mèche de cheveux d'Yildun de son visage, effleurant sa tempe du bout des doigts, geste aveugle et parfait, suspendu dans les airs. Son autre main presse toujours ses doigts avec la même force. Les yeux clos, Wyn convoque les moments enfermés dans cette pièce, passé à voir ailleurs et relié au monde réel par sa main sur l'épaule d'Yildun, par leurs doigts entrelacés, dans une bulle. A retracer les mêmes pas qu'avant, dans l'espoir d'élaborer un rituel élaboré pour se retrouver face à face. Quand il les rouvre, il a les yeux qui brillent. « … Tu penses vraiment ? »  



Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message Jeu 31 Mar - 22:56

Wyn & Yildun / Home as a heartbeat
here in the forest, dark and deep, I offer you eternal sleep.

Tu as un picotement dans la poitrine, pourtant, étrangement, cela te fait moins mal. Tout simplement parce que, et c'est bien normal, la communication est toujours complexe avec Wyn. Amusant, quand tu te dis que vous pouviez tout vous dire sans prononcer un seul mot avant. Une fois encore, il ne comprenait tout simplement pas, qu'avoir un sublime, ce n'était pas la relation la plus parfaite qui pouvait exister bien que d'une fusion très impressionnante. Mais tu n'avais pas le cœur a le blâmer, ni à alourdir sa peine de cœur. C'est ce que tu avais décidé. Tu étais déjà dans cette pente-là, avant l'incident avec Solvi. Ce dernier, avec un traumatisme supplémentaire et une bonne angoisse t'avait fait prendre la décision que tu ne voulais plus te trouver dans ce cercle de rancune, de tristesse et d'amertume. Tu voulais te pardonner. Tu voulais lui pardonner. Et tu étais prêt à l'aider à sortir de cette situation s'il acceptait la main tendue. Même s'il ne comprenait pas tout à fait la métaphore, le petit génie des alpages. Tu hochais simplement la tête à sa décision de reprendre quelqu'un. Tu ne serais pas son déclencheur. Mais peut-être que l'avenir lui apporterait les réponses dont il avait besoin. Tu ne pouvais être, qu'un bout de son chemin.

« Hm… Je ne pense pas. » Au moins, on ne pouvait pas dire que la sincérité te faisait défaut. Et en vérité, tu n'avais pas assez connu Henok pour juger l'homme dans son entièreté. Juste que c'était un homme bien, peut-être trop, dans un monde aussi cruel que celui où se trouvait Senja et les excentriques qui y vivaient de force, par habitude ou préférence. Et tu ne lui en voulais pas d'avoir fui cet endroit. Pour Wyn, c'était leur intimité et tu ne voulais pas ou plus t'en mêler plus que nécessaire. Il serait à jamais ton préféré et celui que tu aiderais quoi qu'il en soit. Tu as un léger sourire pourtant, relevant un peu ton regard sur lui, un bref instant avant de retrouver la sécurité du regard dans le vide, lieu contrôlé par ta simple pensée. « Tu as raison. Et pourtant, on est exactement en train de faire ce que je viens de proposer, petit génie. » Et toc. Tu as ce petit sourire, celui du sale gosse, celui qui a raison et Wyn ne peut pas vraiment le nier. Mais tu n'appuies pas plus ton argumentation. C'était amusant, d'être Monsieur Evjen et avoir la malice d'un adolescent qui en sait trop pour son propre bien. Ses mots résonnaient encore, comme une confession de l'autre. Oui, tu connaissais ses pensées. Et lui les tient. Tu pouvais bien gentiment en jouer, n'est-ce pas ? Tu avais eu, le meilleur des professeurs.

Vos mains sont toujours liées l'une à l'autre. Depuis combien de temps, n'avais-tu pas eu de contact humain intime comme celui-ci ? Un bout de temps. Tu n'étais après tout, pas un homme tactile par nature, encore plus par l'apprentissage. Qu'on ne t'enlace pas, qu'on ne touche pas tes cheveux sans ta permission. Presque comme un fantôme, un sixième sens pour te dire quand quelqu'un se rapprochait trop de toi. Il n'y avait que le cas de ceux venant au sanctuaire, pour consulter les druides et leurs soins. Tu pouvais prendre les gens contre toi pour les rassurer, pour les laisser pleurer si cela pouvait soulager un peu leur peine. Le pratique d'avoir une carrure de géant. Quand il touche tes cheveux, puis ta tempe, c'est une caresse presque intime, mais qui n'a rien d'érotique ou d'étrange. C'était doux. Et c'était simplement réconfortant. Ton regard, en dit peut-être plus que tes mots. Ta respiration calme, soulève ta poitrine dans un rythme serein et régulier quand tu le regardes de nouveau. « Oui. Je pense vraiment que c'est possible. Pas que cela soit facile. » Pas avec Wyn Evjen qui aime prendre les chemins les plus tortueux. Si deux routes menées au même endroit, mais que l'un d'eux était plus dangereux, il prendrait ce chemin-là. Pourquoi ? Par pur esprit de contradiction, de défis et de curiosité de comprendre pourquoi c'était dangereux. Un petit poucet semant les miettes pour que l'ogre le trouve.

« Il suffit de bien les chercher. Et le voyage, sera tout aussi intéressant. » Tu ne pouvais pas demander à Wyn, d'arrêter d'être lui, ça n'avait pas de sens. Mais depuis votre séparation, depuis la mort d'Aslaug, il y avait un feu qui vacillait. Le départ d'Henok, donnait une nouvelle bourrasque à celle-ci. Peut-être qu'il fallait simplement lui redonner le bon combustible et le bon souffle, pour qu'il reprenne de son plus grand éclat. « J'ai toujours été un combattant Wyn, surtout dans mon cœur et mon âme. Mais tu m'as montré comment rééquilibrer cette énergie dans les bons endroits. Et là où c'était nécessaire. » Comme tu crois que je serais là où j'en suis maintenant ? Scientifique ? Druide ? Capable de maîtriser les runes ? Attiser ta curiosité intellectuelle et magique ? Tes doigts se serrent gentiment dans les siens, les yeux se fermant aussi. Cet endroit, était de nouveau, un endroit sécurisant. Ta propre bulle de sérénité, sans artifice. Même si Wyn ne pouvait pas encore voir ce chemin par la douleur présente, il se dessinerait. Et tu pourrais gentiment lui montrer par où aller. « Je le sais. C'est tout. ».
Et c'est sûrement à cet instant, que tu voyais de nouveau la structure de la maison se former autour de vous. La charpente qui était ses os. Son bois, ses jointures, qui était sa chair. Chaque pièce, un organe. Et puis, il y avait ce fauteuil. Le coeur. Appauvri, mais toujours battant. Et peut-être à cet instant, dans la tendresse de l'instant, dans les retrouvailles maladroites, les excuses sincères, et la tristesse d'une ancienne et nouvelle relation, alors peut-être que ce coeur malade, lui aussi, reprenait sa place vitale dans son écosystème et dans votre poitrine.
(c) mars.
Contenu sponsorisé
Personnage
Hors-rp

Home as a heartbeat Empty
Message

 
Home as a heartbeat
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Les Enfants du Nord :: rp-
Sauter vers: