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Message Dim 26 Jan - 23:59

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My self preservation and all of my reservations are sitting and contemplatin' what to do with me

Ses veines vibrent et les couleurs ont une odeur. La pièce n'est visible qu'un flash à la fois et Madonna sous le prisme de la LSD projette les corps les uns contre les autres suivant plusieurs rythmes différents. Chaque contact réveille une émotion brutale qui explose dans son crâne, euphorie, frénésie, apathie ou sérénité l'emportent dans une cacophonie des sens. Petit à petit, elle disparaît elle aussi. Son individualité est ensevelie sous le bonheur collectif, elle nage dans l'abandon. La surnaturelle ne tient debout que parce que les corps autour d'elle lui font rempart. Il y a des mains qui se baladent et des hanches qui se rencontrent, de la tequila à déguster à même la peau et des nez poudreux surmontés de pupilles dilatées. La débauche sous ses plus beaux atours.
Il n'y a pas de plan d'action, pas de grand schéma de manipulation, rien d'autre à part peut-être le désir ardent de tout oublier. Juste une nuit, devenir quelqu'un d'autre, devenir tous les autres autour d'elle et aspirer leur fardeau pour redistribuer de la dopamine à tour de bras. Mahaut maîtrise à peine son pouvoir qui spirale autour d'elle et accroche tous ceux qui, comme elle, sont avides de cesser d'exister ce vendredi soir.

Quelqu'un lui glisse quelques mots à l'oreille mais elle n'entend rien et lorsqu'elle ouvre les yeux pour apercevoir son interlocuteur, ce sont des boucles rousses sous néon qui accrochent son regard. Et le cœur rate un battement. Les boucles rousses ont une odeur de framboise et de pivoine et les fragrances entêtantes la tirent de sa transe pour la guider à la poursuite de la créature éthérée.
Les hallucinations se tordent autour d'elle, ouvrent un passage au milieu de la foule où elle s'engage sur des jambes chancelantes. Those who run seem to have all the fun, insiste Madonna dans les paroles qui dansent maintenant autour d'elle. Quand il s'agissait de la rousse, Mahaut avait toujours eu l'impression d'attendre, comme un portrait figé. Isolde fuit et rafle tous les honneurs alors que la brune accepte la position pathétique de ceux près du téléphone à désespérer. Et elle était comme la chanteuse, pendue aux faits et gestes d'une personne qui lui échappait constamment. Mais ce soir, Mahaut n'était pas Mahaut, et elle n'allait pas se montrer passive, elle allait rattraper la rousse et lui obliger à ouvrir les yeux sur elles. Elles, comme une entité à part entière et non plus juste deux atomes en collision. Elles sont inévitables et il est temps qu'elles l'assument. Il était hors de questions qu'elles finissent par s'épuiser et se lasser, elle ne laisserait pas Isolde s'enfuir plus longtemps. Elle voyait ce que l'abandon faisait, chaque jour qu'elle passait avec Ingvar et qu'il s'enfonçait un peu plus.

L'odeur de pivoine lui prend complètement le nez et elle est obligée de s'arrêter quelques secondes pour admirer les boucles rousses qui disparaissent sous un bonnet. Mais même sous le mirage de la drogue, elle sait au fond d'elle-même que ce n'est pas celle qu'elle cherche, que cette course obsessionnelle n'est qu'un reflet de ses sentiments qui se ruent dans sa gorge et s'y nouent. La force quitte à nouveau ses jambes et elle titube un peu vers la porte de sortie. L'employée dans les vestiaires se rue près d'elle, hésite avant de lui attraper doucement le bras et de la guider vers un fauteuil. « Madame, vous ne pouvez pas sortir sans manteau. » Elle sourit, parce qu'elle est obligée de le faire pour une surnaturelle. Elle est jolie, avec son carré blond qui encadre un visage où s'effacent à peine les traits de la jeunesse. Pendant deux secondes, Mahaut a quelques idées en tête pour transformer cette déception en quelque chose de moins sérieux et moins réflexif, mais elle n'a pas besoin d'un pansement. Elle a besoin qu'on le lui arrache, elle a besoin qu'on lui remette ses idées en place, elle a besoin qu'on lui affirme qu'elle ne sera jamais seule. Elle a besoin de Wighard.
Et elle s'étonne de cette pensée spontanée, de ce visage qui s'impose dans son esprit.
« Je peux faire quelque chose pour vous ? » La jolie blonde revient avec son manteau et son sourire, avec sa sollicitude qui a l'air sincère. Dans son regard, Mahaut peut lire le désir de réussite. Une histoire vieille comme le monde, mais flambante dans les yeux d'une femme. Ça lui plaît. « Oui, vous pouvez appeler mon gardien. Dites-lui de venir me chercher. Ne lui laissez pas le choix. » Et la jeune femme s'exécute sans poser plus de questions.

Les yeux dans les vagues, les veines encore chaudes, les pensées pleines d'elle, elle attend.
(c) nightgaunt | @Wighard Wolden
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Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
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Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Sam 1 Fév - 20:43



The kids aren't alright

@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊

Il y a un réconfort certain à rentrer chez soi à trois heures du matin. Les probabilités qu’on te demande de ressortir sont relativement faibles, même pour un samedi matin - il est trop tard, ou trop tôt. Tu peuples le petit appartement des affaires en vrac - manteau, holsters finissent sur le canapé toujours à portée de main dans tes quelques mètres carrés. Le son de l’expresso meuble le silence insupportable. On est à Rodsand, les voisins n’ont pas de quoi se plaindre. Tu exhales un long soupire, faisant craquer ton dos, les paumes de tes mains plantées sur le comptoir froid de la cuisine. La tête baissée, ta nuque craque et ton regard se perd entre tes chaussettes. Les chiens sont chez Badia et tu portes encore la chemise à fleurs et la veste de costume noire qui t’ont servi d’uniforme pour la nuit. Tu empestes un alcool que tu n’as pas bu, les parfums féminins et masculins se mélangent jusqu’à la nausée alors que ta peau crie de solitude. A tes tempes tape la migraine de tout gardien de la Beauté après une soirée en boîte de nuit. Tu rêves de la baignoire d’Ingvar, depuis dix mois se collent à ton corps des crispations et courbatures qu’aucune douche brûlante ne peut effacer.

Tu contemples le plafond grisâtre, la tête renversée contre le dossier du canapé, pendant qu’on t’expliques où venir chercher ta garce en détresse. Le mug brûlant et plein à ras bord réchauffe tes cuisses, l’idée de t’extraire du canapé te paraît momentanément insoutenable. Passé le brusque moment de rage, à l’idée que Mahaut se fout en l’air, le soulagement prend le dessus. Comme un parent devant un enfant en roue libre tu es juste rassuré de savoir qu’elle t’appelle encore à l’aide. Tu préfères qu’elle t’appelle après avoir tué quelqu’un, pris de la drogue, vomis sur un amant sans nom, plutôt qu’elle le fasse seule et se retrouve seule à arpenter les rues de Senja. Ses talents et sa niaque ne la protègent pas de tout - c’est ton job. Depuis le premier jour où Ingvar l’a ramené dans vos pénates, où tu es t’es habitué à voir la jeune femme dans votre loft, et peut-être plus de fêlures qu’elle ne l’admet aujourd’hui, tu ne supportes pas l’idée de la voir seule à galérer. Votre relation est peut-être en dents de scie et pleine de piques, elle peut toujours contenter sur toi. Au-delà du gardien. Et elle le sait, sans doute trop bien.

Tu ne pourras jamais échapper à l’influence qu’ils ont sur toi, tu ne pourras jamais être libre d’eux.

“- Dites-lui d’aller se faire foutre. Et empêchez là de quitter les lieux avant que je sois là.” Il n’y a aucune hésitation dans ton sang-froid ni dans ta répartie. Au bout du fil, la jeune femme marque un temps d’arrête, rupture de quelques secondes avant de se reprendre, reprendre le fil de sa ritournelle bien huilée. L’idée qu’un humain vient de dire d’aller se faire foutre à une surnaturelle à qui il doit respect et soumission va lui tourner longtemps dans la tête, peupler ses cauchemars. Tu la perturbes, avec ton irrespect contre nature, et cette étrange, nouvelle joie malsaine te fait sourire en même temps que tu claques la porte derrière toi, emportant ton café avec toi. “- Hey, je veux vous entendre lui dire d’aller se faire foutre.”

Dire que tu te frayes un passage aux abords du night club sous-entendrait que tu tentes d’esquiver les ivrognes et fêtards qui, talons sous le bras, commencent à envisager de traîner leur insomnie ailleurs. Inexorable, tu avances sans dévier de ta route. Tu as l’avantage de marcher droit et ne pas être déstabilisé par leurs coups d’épaule maladroits. Tu fends la foule désordonnée jusqu’à la chaleur étouffante du hall illuminé de néons. L’odeur te foutrait presque la nausée, mais Mahaut t’attend, tout en sequins et eyeliner fatigué. La déesse a le maquillage qui coule et les cheveux du matin difficile, mannequin qui, passé de l’obscurité du club à la violence des néons, a perdu l’éclat du rêve. Contraire aux hommes et femmes qui sortent et lui jettent des regards à la dérobée, tu la fixes bien moins que impressionné. Plutôt sceptique.

“- Ton carrosse est avancé, majesté, si ce n’est pas trop te demander.”  Tu adresses un signe de tête à la blonde qui avait dû t’appeler, sans lui donner l’occasion d’ouvrir la bouche avant toi : ” - Un sac ?” Tu t’approches de Mahaut, et ton regard l’observe avec plus d’attention, note le regard qui s’accroche à rien, les pupilles dilatées, et les yeux rouges comme d’une allergie aux paillettes. Plus soucieux qu’il ne l’aimerait, il siffle, volontairement trop moqueur : “- Besoin que je te porte princesse ?”

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Message Ven 7 Fév - 17:56

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La lumière des néons n’est jamais flatteuse. Son teint doit paraître jaune, vitreux, éteint. Mais ses yeux. Ses yeux sont grand ouverts, si brillants, qu’ils doivent refléter toutes les couleurs. Malgré la lassitude, elle se tient bien droite, parce qu’elle est une image avant tout. Il y a des symboles à respecter pour chaque icône, des couleurs à bien choisir, des caractéristiques physiques qui marquent l’époque. La façon dont elle se tient a toujours été importante, imprimée dans ses os à grands renforts de remarques cinglantes de la part de sa mère. Et ses cheveux en cascade, tracés par un coup de pinceau fluide mais peu précis, encadrent sa moue toujours boudeuse d’un désordre organisé. When you feel good, you look good. Est-ce que ça fonctionne quand on se sent supérieure également ?
La demoiselle au carré blond revient vers elle avec un sourire crispé. « Il sera là très bientôt, il vous a demandé d’attendre. » Et à la brune de rétorquer : « Sans me dire d’aller me faire foutre ? » Et elle a l’air prise au piège cette humaine, à deux doigts de se laisser aller à la boutade et à garder figure professionnelle. C’est qu’on ne sait jamais comment jouer le jeu avec les surnaturels. Ils sont deux faces d’une même pièce. Alors elle se contente d’être une façade polie, trop de familiarité finit par attirer des problèmes, toujours. « Je peux encore faire quelque chose ? Vous voulez quelque chose à boire en attendant ? » La mauvaise idée, même pour elle. Mahaut prend la décision sage, demande de l’eau pétillante au gingembre et au citron, et comme la princesse habituée à avoir ce qu’elle veut, elle attend qu’on la serve en regardant dans le vide.

Et c’est cette image que Wighard trouve, sa protégée et son verre d’eau, le regard errant mais les pupilles dilatées, les rêves hors de portée et le mascara qui fait des éclairs sous les yeux. Sa première réaction, c’est toujours de l’accueillir par un sourire radieux. Elle avait besoin de lui et il était là, et il en avait toujours été ainsi, et ce sentiment de satisfaction lui donne peut-être un ait béat. Et puis elle se rappelle de ce qu’il a fait. Elle se rappelle qu’il a claqué la porte, qu’il l’a torpillée même, et sans aucune raison.
Mahaut soupire, lève les yeux au ciel, un peu pour la forme, un peu aussi pour remonter son taux d’indignation pour pouvoir répondre aux moqueries de son protecteur. « Pour que tu me laisses tomber encore une fois ? » La blonde profite de ce moment légèrement tendu pour aller chercher la pochette de Mahaut rapidement, dans lequel la surnaturelle fouille discrètement pour récupérer son talisman et son porte feuille. « Tenez mademoiselle, appelez-moi lundi, si je peux vous aider d’une quelconque manière, ce serait avec plaisir. » Derrière la carte de visite sont glissés deux billets de 500 couronnes et un sourire plein de promesses. Et de machinations.
Par la force de ses bras, la jeune femme se redresse, serre entre ses doigts un talisman censé lui redonner un peu de consistance. « Regarde, je suis parfaitement capable de tenir debout toute seule. » Le monde a cessé de tourner, l’ombre des boucles d’Isolde a cessé de lui torturer l’esprit. Elle ne tangue pas vraiment, mais son axe d’équilibre n’est pas très centré, penche vers Wighard et elle tente tant bien que mal de ne pas l’utiliser comme pilier de soutien. Même s’il l’a été ces dix dernières années.

Il est difficile pour elle de tracer une ligne stricte entre ce qu’elle peut encore lui demander sans pour autant trahir son allégeance pour Ingvar. Elle a l’impression d’être une enfant du divorce, à qui on n’a rien demandé mais qui se sent obligée de ménager les émotions de tout le monde pour ne pas faire de la peine à un parent ou à un autre. Sauf que dans cette histoire, c’est sa relation avec Wighard qui en pâtit. Parce qu’elle le sent de plus en plus vindicatif sans comprendre la source de sa colère, et parce qu’ils sont deux créatures têtues qui ne savent pas comment aborder leurs sentiments sans être sarcastiques. Elle a pris le parti d’Ingvar parce qu’elle était son unique cercle de soutien, mais qui était là pour consoler son autre figure de soutien ?
La morsure du froid ne manque pas de les rattraper quand ils sortent du club, sous l’œil toujours méfiant du videur que Wighard salue vaguement. Il fera partie de ses projets plus tard, pour l’instant, elle laisse son corps s’engourdir sur le trottoir. « T’as pas une cigarette ? » Il en a forcément une, lui qui fume plus qu’il respire. Elle a bien une pilule qui doit traîner dans sa pochette, mais elle préfère rester dans la lancée du verre d’eau et de réduire le niveau de toxicité. « Merci d’être venu. » Il répondra sûrement qu’il n’a pas le choix de toute façon, mais au fond elle espère que ce ne sont pas que des raisons de « service » qui le poussent à courir à sa rescousse au beau milieu de la nuit.

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Message Dim 9 Fév - 9:55



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@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊

Les montagnes russes, l’ascenseur émotionnel, petite mort et balle dans le kevlar. En une fraction de secondes, tu te prends une gifle que tu aurais dû voir venir, à force. Tu as un aperçu de ce qu’elle donne au monde - tu connais Mahaut, tu connais ses jeux, et tu la vois quand elle essaie de te manipuler. Mais tu as rarement un avant-goût aussi criant de ses humeurs et de son jeu du chat et de la souris.  Le changement te fait toujours aussi mal - l’instant où elle te voit, avec la même expression que Oona quand elle ne t’a pas vu depuis plusieurs jours. Les grands yeux émerveillés, sombres, bordés de noir, qui s’illuminent et où monte un sourire franc. Un rare moment de grâce que de voir Mahaut aussi heureuse de voir quelqu’un et que cela te tombe sur toi - moment où sa beauté, réelle, vraie, illumine la pièce. Tu siffles avec admiration puis elle te coupe le sifflet. Aussi vite que l’éclair a déchiré la tempête, le voile retombe avec la violence d’un uppercut. Tu as envie d’ouvrir les bras et de les refermer autour d’elle. Tu as envie de la serrer contre toi et lui dire qu’elle t’as manqué. Qu’elle te manque. Que tu es heureux qu’elle aille autant que possible. Mais elle ne te laissera pas faire.

Les bras que tu as ouvert en venant à sa rencontre n’enlacent que l’air et tu portes la main à ta poitrine. “- Outch, injuste, je suis là, je suis toujours là pour toi” Tu essaies de ne pas mordre, de ne pas laisser voir à quel point tu es blessé par sa remarque.Essaie de ne pas trop insister - elle t’a appelé, elle le sait. Mais tu ne l’as pas laissée tomber. Jamais. Et même si elle est trop vieille pour se conduire comme une adolescente en colère, qui ne comprend pas que ses parents peuvent cesser de s’aimer et avoir leur propre vie, c’est difficile de lui en vouloir. T’es assez puéril pour te sentir abandonné toi-même. T’es le père secondaire, le second choix. Les surnaturels se sont serrés les coudes. Tu es heureux qu’il y ait quelqu’un pour ramasser les dégâts auprès de Ingvar, mais ce n’est pas censé être le rôle de Mahaut. Et ce n’est pas juste que tu perdes ta fille adoptive en cours de route. Tu grognes dans ta barbe pendant qu’elle se fait de miel et de beauté auprès de la blonde : “- Tu t’en souviens juste quand tu veux que personne d’autre te voit.”. Les mains dans les poches, tu attends qu’elle ait finir ses petites affaires, sans rien dire. C’est exactement ce dont rêve la blonde. C’est ce que tu trouves le plus repoussant dans les transactions entre les humains et les surnaturels. A quel point ils en crèvent de leur ressembler. A quel point ils sont prêts à tout. Tu as perdu tes illusions très tôt, sur ce qu’un mortel était capable de faire, avec ou sans don, avec ou sans surnaturel, pour ce qu’il voulait - entrer dans une caste, du blé, un rail de coke, ou avoir l'impression d’avoir du pouvoir.

“- Comme une grande.” Tes yeux crépitent d’un mépris léger, tes fossettes se moquent gentiment avec un rire mal contenu quand tu baisses les yeux sur le talisman. Tu la laisses sortir sans la soutenir, mais à temps pour sa demande, tu as une cigarette coincée entre les lèvres - tu lui tends le paquet froissé pour qu’elle y prenne une autre. La flamme de ton briquet brille un instant entre vous deux alors que tu allumes vos cigarettes. Puis, tu l’attires contre ton torse sans lui demander son avis, glissant ses doigts dans sa nuque au travers de la masse bouclée de sa crinière, le bras passé autour de son épaule.. Tu la gardes contre toi, masse chaude et solide béquille - mais l’expose un peu à l’air frisquet de la nuit, dégrisant, le temps de tirer une taffe. LSD, si tu ne te trompes pas sur les effets que tu as l’habitude de connaître, entre elle et ton ancien amant - et les autres. Cela pourrait être pire. “- Merci d’avoir appelé.” Ses cheveux empestent déjà, tu y ajoutes un baiser de nicotine. Tu profites un peu qu’elle t’ait demandé. Tu viendras. Tu n’as pas besoin d’être remercié pour ça - c’est une évidence. Qu’elle, t’appelle, c’est autre chose - le soulagement se dissout dans ta poitrine. Tu grimaces, avec une moue dégoûtée, exagérée :   “-Vaut mieux moi qu’un de tes ex, hm? “ ou Solan, quoique le sublime la ramènererait saine et sauve chez elle. Tu lui fais confiance pour cela et ça allège un peu le poids sur tes épaules, la masse qui étouffe ta poitrine. Un jour Mahaut finira par ne plus t’appeler, et tu  as peur de ce moment. Tu l’observes à la dérobée, la protégeant du froid d’un pas de ton manteau et de ton bras, attendri. Tu expires une longue fumée fluette, presque opaque dans l’hiver scandinave. “- A pieds ou voiture ?”


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Message Ven 14 Fév - 18:48

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Il est là. Il l’est toujours. Et elle sait qu’elle est injuste, elle se sait vile et pleine de ressentiments, parfois contre lui, parfois contre le monde et souvent contre elle uniquement. Et aussi loin qu’elle remonte dans sa mémoire, il est là. Il la tient à bout de bras depuis quinze ans, il la ramène saine et sauve depuis quinze ans, et à chaque fois elle est douceur ou fureur, incapable de se mesurer auprès de lui parce qu’elle sait qu’il a la force de tout contenir, de tout essuyer. Un jour peut-être qu'il débordera, qu'il craquera de partout, le poids des mots durs et des peines accumulées auraient raison de ses os et de ses nerfs. Un jour peut-être, elle frappera à la porte et il n'y aura personne de l'autre côté pour lui ouvrir. Comme tous les humains qui côtoient le divin, il se laisserait consumer. Il y a un abîme intérieur qui se creuse toujours davantage à la pensée d'un tel monde, si proche et en même temps hors de portée. N'est-ce pas Nietzsche qui l'a dit : S'il y a un Dieu, comment supporter de ne pas l'être ? Elle le voit tous les jours Mahaut, cette marée humaine qui s'échoue aux pieds de ceux qu'ils ont décidé d'ériger en maîtres à penser. Ils sont prêts à se laisser ferrer juste pour avoir l'opportunité de caresser ce qui les dépasse, comme s'il y avait quelque chose d'enviable dans la position des surnaturels.
Si la belle tient le monde entre ses mains, elle n'est qu'une poupée dans celles de Freyja, et dans celles de tous ceux qui l'ont poussé à cette position. Ses parents surtout, et leur acharnement cruel à la briser méticuleusement pour mieux la manipuler. Il lui avait fallu si longtemps pour se reconstruire et sans personne pour l'aider, elle avait monté les pièces à l'envers et dans la précipitation. Dans de rares moments de lucidité, elle comprend avec amertume que tout ce qu'elle pensait posséder avait en fait été planté en elle par d'autres : la fuite de ses parents, le désir de rejoindre les castes, tous ces éléments sont soufflés par le traitement des parents et de ceux qui ont tu ce traitement. Si elle avait voulu aller contre tout, elle serait restée humaine, près d'Isolde, à baigner dans la simplicité. Mais elle était tellement aveuglée dans son désir de vaincre son héritage qu'elle a préféré prendre le chemin des puissants. If you can't beat them, join them.

Et elle voit toute cette fatalité se dessiner derrière ses paupières. Le fil de sa vie se déroule et elle n'a pris que la moitié des décisions. L'angoisse d'avoir été celle qui a été dupée tout le long lui noue la gorge et elle a beau aspiré de grandes bouffées d'air, il n'y a rien pour chasser ce genre de réflexions paranoïaques exacerbées par la drogue. Aussi, l'étreinte forcée est finalement bienvenue. Elle ne proteste pas, elle ne se dérobe pas, se contente de poser la tête sur son épaule et espérer qu'il soit toujours là comme il le dit, et toujours aussi solide. La fierté l'empêche peut-être de se confesser à ce propos, cette même fierté tatouée au creux des avant bras, cette fierté qui lui fait croire qu'elle vaut mieux que d'être abandonnée et donc que toute défection mérite d'être punie.
Elle préfère rire à sa boutade. « Oui, c'est sûr qu'il vaut mieux. Tu te souviens de ce type qui a campé en bas de chez moi pendant une semaine ? Il serait peut-être encore là si t'étais pas intervenu. » La tête calée contre lui, la cigarette au bout des lèvres, le monde a l'air presque de tourner à nouveau en rond. Fureur et douceur. « Je préfère rentrer en voiture. Je commence à atteindre mes limites. » Pour preuve, elle indique ses Valentino qui claquent timidement les pavés.

Les soucis dissipés, l'esprit voit un peu plus clair, le cœur aussi. Il y a une raison pour laquelle elle avait besoin de Wighard plus que tout, une raison qui prend la forme d'une tête auburn avec des lunettes rondes. Isolde lui mène la vie dure, à la fuir et à la réclamer selon ses termes, pour la congédier tout autant. Et son fantôme est encore plus cruel de fait, à faire croire en sa présence pour finalement nourrir la frustration davantage. « En parlant d'ex, j'ai cru voir Isolde ce soir. » Elle lâche tout de go. « Et je sais pas pourquoi, ça m'a rendu dingue. Et triste. » Et le mélange des deux est létal. « Je ne sais plus quoi faire avec elle. » Aveu d'amour, aveu de faiblesse. Les confessions d'une adolescente à son père, d'une femme à son meilleur ami.

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Message Dim 1 Mar - 9:45



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@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊


Combien de temps tiendras-tu sans leur emprunter leurs démons ? Combien de temps tu auras encore de la force dans les bras pour la soutenir, la porter presque jusqu’à la voiture en lui accordant sa dignité de reine, puisqu’elle est trop bien pour tomber de sommeil dans les bras de son père ? Combien de temps, encaisser sans trembler, et jeter sur la route son cœur et son corps pour les protéger ? Combien de temps, colmater ses propres fêlures avec la bière épaisse ? Il a ceux de sa caste à protéger, il a ceux de la rébellion à épauler, une cause à défendre, des fragiles à protéger et nul dieu vers qui se tourner. Alors il n’a pas le choix. Il l’ouvre en demi-teinte, une fois par semaine, à un.e psy qui lutte pour tricoter quelque chose de cohérent à partir des fragments de ce que  tu peux dire, sans trahir ta caste, sans trahir l’humanité. Pour une grande gueule, t’as pas le droit de dire grand-chose, tout compte fait.

Le souvenir ravive la colère dans ton poitrail. Lui et les autres. Ils te dégoûtent mais surtout t’enragent, crescendo qui te fait recracher une bouffée agressive, qui s’arrondit entre tes lèvres, vorace. Il a craché ses dents contre ton pare-brise, à ne pas comprendre tes façons gentilles. Il serait encore là oui. Ou dans son appartement. Tu resserres un peu ton étreinte autour d’elle, l’enveloppe et l’embrasse presque violemment sur le front. Possessif. C’est malsain, le besoin de savoir qu’elle a besoin de toi. Que tu peux lui être utile, à la petite déesse, qu’on justifie tes envies de violence et de guerre au monde. Les ex un peu trop vicieux sont un problème simple, que tu peux régler.
Et en même temps la peur : elle te dit ça, et tu ne vois plus la jeune femme dont les paupières s’endorment sous le fard et le besoin d’être à la hauteur. Tu la vois, quand tu amenais doucement la voiture à son niveau comme tu l’y amènes à petits pas dans la froidure. Quand tu lui tenais la portière pour qu’elle rentre au chaud, comme maintenant. Bullet et Toudoux s’agitent sur la banquette et le plaid qui y est étendu, batterie de queues comme des essuie-glaces par soir de tourmente. Comme si les années n’avaient pas passé.

Appuyé contre la portière ouverte, tu l’observes, les bras posés sur le toit de la voiture. “- Yeah I know my love. I miss her too.”  Entre Badia et Isolde, cela te manque d’avoir quelqu’un avec qui échanger des coups d’œil en coin lors de certains dîners. De ne pas se sentir comme un intrus dans un palais où tu devrais être juste le serviteur. De pouvoir servir de mentor, de guide, d’avoir l’air de savoir dans quoi tu mettais les pieds, alors qu’on les connait tes propres crevures et problèmes mal gérés. Plus, Isolde était drôle. Passé les premières semaines… mois où elle avait dû à se situer face à ses beaux-pères, elle s’était bien installée, et vous échangez encore régulièrement. Elle n’avait rien à avoir avec Mahaut, et avec les gens que Mahaut sortait d’ordinaire. Justement. “- Elle te faisait du bien.”

Tu claques la portière sans lui laisser le temps de répondre. Tu fais lentement le tour pour prendre la place du conducteur – tu écrases ta cigarette avec regrets - l’habitacle connaît son odeur permanente de cendrier froid, mais tu évites quand les chiens sont là. Tu n’es pas encore prêt à leur survivre. Tu relèves les pans de ton manteau sombre et l’entoure autour de tes jambes comme une traîne pour t’installer confortablement. « - Okay, I’ve got a plan for you, princess. »  Tu glisses ton bras à l’arrière du siège passager pour l’observer avec une sobriété rare. Alcoolique et humoristique. Tu sembles chercher tes momements un moment, pesant tes pensées toujours un peu trop à vif sur ce sujet. Tu vois ses grands yeux de gamine au milieu du maquillage qui lui fait comme un masque trop parfait. Tu sais qu’elle en souffre. Tu sais qu’elle pense à Isolde et que la jeune femme lui manque. Qu’elle l’aimait à sa façon. « - First, did you try honesty ?” Ton geste machinal d’humecter ta lèvre te renvoie le goût âcre de l’hypocrisie. Il y a toujours une grande tendresse dans son regard, tu l’aimes ta fille adoptive. Tu voudrais lui donner le monde – ou un autre si possible. Mais tu martèles les syllabes comme si elles t'avaient volé le jouet du chien. “ -  Second, did try to get your head of your ass for one sec ?” Mais tu ne supports pas d’être pris le cul entre deus chaises, c’est bien pour ça que tu as gardé Ingvar. Leur peine te brise le cœur, mais est-ce que toi, ou Isolde aviez le choix ? Question de respect de soi et d’instinct de survie, très humain bien que douloureux. « - Like, tried, for one second, to be in her fucking baskets ?”

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Message Mer 11 Mar - 16:45

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La nuit n’a pas toutes les réponses, c’est un mythe.
Elle connaît bien la nuit, Mahaut. Elle l’a arpentée de nombreuses fois et n’en a pas toujours tiré des enseignements pertinents, parfois elle n’a rien tiré même, parfois elle s’est juste fait tirer. Cette nuit, elle a décidé de ne pas explorer ses démons mais plutôt de se laisser secourir, de tendre la main pour qu’on la désembourbe enfin d’elle-même. La princesse n’a pas besoin de dragon pour la garder, elle est son propre ennemi.
Wighard le sait sûrement mieux que quiconque. Il n’a pas la même dévotion aveugle qu’Ingvar quand il pose les yeux sur elle. Il y a une tendresse infinie bien sûr, mais plombée de lucidité sur sa nature véritable. C’est pour ça qu’elle l’appelle souvent, pour son honnêteté qui dérange, son ton de bon patron qui sermonne son adolescente de trente ans avant de réparer ses bêtises. Comment fait-il pour ne saturer ? Comment fait-il pour avoir encore autant de patience avec elle, avec ses folies qui s’enchaînent et s’empirent ? L’âge n’a pas l’air lui faire du bien à Mahaut.
Tout ça, elle le sent dans la poitrine de son père de substitution : la menace de craquer un jour, paradoxalement couplé avec le besoin viscéral de la protéger. Il bougonne à l’intérieur quand il pense à elle, à son innocence perdue trop tôt et qu’elle fait semblant de posséder toujours, qu’elle confond avec l’insouciance. Pas étonnant qu’Isolde lui manque. Elle au moins, elle équilibrait le cadre familial, donnait une impression de normalité au tableau.

Elle ferme les yeux quand elle s’enfonce dans le siège de la voiture. Le confort du familier est exactement ce dont elle avait besoin. Les chiens s’agitent en les voyant, attendant leur maître et toute l’attention qui va avec. Mais elle n’a pas la force de se redresser pour les saluer. Elle est comme eux, à attendre que Wighard règle tous leurs problèmes.
Et tout de suite, il percute avec ses idiomes, sa logique des plus simples mais que personne n’ose employer contre elle de peur de vexer une surnaturelle. L’hypocrisie guindée des humains envers elle lui sort par les yeux quand elle boit, quand elle déambule dans son petit enfer personnel et qu’elle a besoin qu’on l’en sorte brusquement. Elle n’a que Zakaria et Wighard pour jouer ce rôle, mais le premier le fait à coup d’éclat de voix et elle n’a pas besoin qu’on lui crie dans les oreilles. Elle a besoin d’être gentiment rassurée, de trouver la patte réconfortant d’un père et non celle plus cassante de son ami.

Impossible de réprimer un sourire quand il lui conseille de se mettre dans les bottes de son ex compagne. « You do know I’m an empath, right ? » Elle ne sait faire que ça, se mettre à la place d’Isolde, ressentir ses peurs, se voir dans le miroir de ses craintes. Mahaut comprend toutes les réticences de sa blonde. C’est au moment de les accepter que ça coince. Il lui paraît inconcevable de simplement renoncer à un tel amour, de pouvoir tourner le dos aux émotions qu’elle sait toujours présentes. « I tell her I love her all the time, can I be more honest than that? »
Elle en est persuadée, il y a une histoire qui n’est pas encore écrite et attend de verser de l’encre. Les yeux d’Isolde ne mentent pas. Ils envoûtent, corrompent, implorent, mais ils sont incapables de mentir sur les désirs profonds. « And I know she still loves me too. It’s just not enough. All of this… » Ses mains s’égarent sur son manteau, au niveau de l’intérieur de son coude, là où les runes prédisent son avenir divin. « She’ll never get over this. » Wunjo au creux des bras, sa bénédiction et sa sentence.

Ce sont les yeux de l’amour qu’elle pose sur lui, un regard où traîne le chagrin de ceux qui attendent leur dulcinée. Elle se sent minable parfois, de ne pas pouvoir se sortir Isolde de la tête, ni même du corps, quand même bien même ils sont nombreux les autres à essayer d’en effacer les traces du bout des doigts. « And I can’t get over her. How do you let go of someone you love this much?  » Il doit bien savoir, lui. Après tout, il a trouvé le moyen de se priver du plaisir, de se défaire d’Ingvar, même quand les sentiments le tourmentent. La route est sûrement encore longue avant qu’il ne soit totalement désintoxiqué de la Beauté, mais au moins ne cédait-il pas au moindre souffle adverse. Et elle aimerait apprendre ce secret, aimerait ne plus être si faible pour la blonde, ne plus se mettre à genoux devant ses larmes. Elle implore même, dans son expression : teach me everything you know.

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Message Jeu 19 Mar - 23:32



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@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



“- Yeah. Keep telling you that.” Malgré l’ombre de ton sourire, ta langue qui humecte ta lèvre inférieure sur sa barbe, ton regard la tance sans humour. Pouvoir littéralement ressentir les émotions d’autrui n’a rien à voir avec pouvoir compatir avec eux, se mettre à leur place. Différence entre sympathie et empathie, entre surnaturels et humains, aussi. Je lui dis que je l’aime tout le temps. Ses mots te renvoient à un autre amour. Amour accumulé dans tous les coins jusqu’à te convaincre qu’il était pour toi. Ingvar ne faisait pas que te dire qu’il t’aimait, il l’avait prouvé, jour après joué, jusqu’à rejeter les ombres de l’orphelin dans les coins, jusqu’à tu te sentes rassuré, rassassié de l’amour qu’on pouvait te donner. Non, Mahaut a un pouvoir d’empathie, mais elle n’est clairement pas empathique.

Ton regard perçant ne se pose même pas sur son manteau, les marques qu’elle porte. Elles semblent si facile à oublier pour tout le monde, et pourtant tu les évites comme la peste. Tu essaies de regarder ton attention sur son visage, oublier le reste. “- She should not get over it.” Tu murmures, acerbes, avec une superbe mortelle qui ne devrait pas être autorisée à ton rang. Tu ne crois plus que les humains et les surnaturels peuvent s’aimer à égalité. Cela finit toujours mal pour vous. Si Isolde a un peu de respect pour elle-même…  Malgré la drogue qui court dans ses veines, Mahaut semble lucide. Minable, peut-être, vulnérable aussi. Une fenêtre ouverte sur son âme, sur le parking, qui te donne un peu d’espoir. Que ta fille existe encore derrière les tatouages. Tu ne peux pas résister à la douceur qui la rajeunit à nouveau. Au besoin d’être un repère pour elle, alors que tu n’es pas capable de l’être pour toi.. Au besoin d’être son père, plus que l’ex du sien. Au lien ténu qui vous reste et que tu aimerais rembobiner.

Et pourtant, il est là le danger de transfert, dans le regard fatigué que tu détournes vers le rétroviseur où pend une peluche usée et les chiens qui bavent à l’arrière.  Tu aimerais lui rendre l’insouciance bravache qu’elle avait quand elle leur a présenté sa copine, presque issue sur la pointe des pieds et la poitrine prête à éclater. C’était une époque plus simple. Tu les aimais, elle et Ingvar, sans l’ombre d’une arrière-pensée. Tu aimerais être cet homme à nouveau : pour elle, pour lui, et surtout pour toi. “- I know that your goddess of yours  told you that love is enough. But it’s the real world honey-pot. It’s not enough. You know why she can’t be with you. But you’re always trying to twist things, twist her, her mind to make it happen whether she wants it or not. You refuse to understand what she’s saying.”  Tu devrais lui dire de respecter sa décision. La mettre au défi d’aimer Isolde autrement qu’égoïstement, de la laisser être heureuse sans elle, dans un monde où on ne peut pas manipuler ses émotions. Mais tu ne veux pas qu’Ingvar soit heureux, pas tout le temps du moins. Des fois, tu voudrais lui faire du mal, lui faire payer alors que ce n’est pas vraiment pas vraiment sa faute, et il y a tous les mots que lui, que Mahaut ont cru innocent et qui t’ont rongé de l’intérieur. Elle sait que Isolde l’aime. Elle sait, elle. Je, je, je, toujours avec eux. Elle sait ou croit savoir. C’est insupportable qu’elle soit là à taper du pied, à exiger qu’on l’aime, à exiger que Isolde l’aime et se conduise comme elle veut. Tu ne doutes pas qu’Isolde l’aime encore. Tu ne peux pas t’empêcher non plus d’avoir envie qu’elle lui pardonne, d’être du côté de l’Amour et de la Beauté. Et en même temps, sans t’être concerté avec la blonde, tu es raccord avec elle. Tu extrapoles, mais tu saurais que tu ferais la même à sa place. Isolde a de la chance, elle a pris dix ans d’avance sur toi, elle peut encore échapper à leurs rêts. Ton bras déjà posé derrière son siège remonté dans ses cheveux, froisse un peu les boucles qui s’accrochent à tes doigts bagués, fils sombres qui tissent leur toile d’araignées entre tes doigts. Tu voudrais l’attirer contre toi, malgré le levier de vitesse entre vous. A la place, de ta main libre tu pianotes sur le volant, et l’observe, le regard sévère. Brut et bien en face, incapable de concessions. Comment est-ce qu’on laisse quelqu’un qui vous aime, et qu’on aime ? “- Why do you think I won’t see Ingvar anymore.”

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Message Mar 31 Mar - 1:31

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Le sermon qu’elle avait cherché à entendre lui est finalement servi et son premier réflexe est évidemment de tout rejeter en bloc. Bras croisés contre sa poitrine, elle remonte ses jambes contre elle comme pour se protéger de la vérité. Les figures d’autorité dans sa vie ont tendance à ne pas trouver le chemin vers son cœur ou vers son esprit, surtout l’autorité masculine. Mais quand Wighard parle, une partie d’elle écoute. Peut-être parce qu’il fait partie de la maigre liste des hommes qu’elle a appris à respecter au fil du temps, quand tous les autres ne sont que des silhouettes méprisables. Wighard est plein, ses angles ne sont pas cassants, ses bras sont suffisamment larges pour l’accueillir. Wighard porte ses idéaux comme il porte ses chemises, sans s’en excuser, n’en déplaise à la flamme divine qui danse dans les yeux de la brune.
Flamme d’une colère qui gronde, d’une indignation qu’elle ne compte pas relâcher tout de suite mais qui va traîner dans la fange. Pourquoi à ses yeux a-t-elle le forcément le mauvais rôle ? Il la dépeint comme une force avilissante et sans égard pour les autres, pour elle. Comme si Isolde ne faisait que subir des assauts répétés sans s’en défendre, sans empoigner les armes pour les retourner le lanceur. Elle aimerait lui dire qu’elle ne souffre pas seulement de la frustration de ne pas avoir l’objet de ses affections, elle souffre aussi de ne pas savoir s’en défaire. Elle aimerait que ce soit aussi simple, elle aimerait pouvoir couper les ponts et se dire que l’oubli sera automatique et salvateur. L’histoire retient toujours qu’elle n’est qu’un bourreau qui tient la blonde en joue. Mais elle n’est pas en reste, cette femme à la bouche ronde et aux rêves brisés, qui revient tirer sur la manche quand elle n’a plus rien à espérer.

Mais indignation il n’y aura pas. Parce qu’elle écoute quand il parle, et elle entend bien les confessions en filigrane. Isolde apparaît comme un prétexte dans ses mots et au bout du compte, il s’agit bien de lui. Il conclut qu’il ne voit plus Ingvar pour ces raisons précises et le cœur de la surnaturelle s’étreint de cette injustice. Douze ans d’une relation qui disparaissent si brusquement, qui s’éteignent dans les ressentiments et dans la différence. Il existe donc bien des montagnes infranchissables.
Did she tell you all this? Or is it you talking?” La question est timide, énoncée du bout des lèvres, témoignage de l’incompréhension qui lui plombe toujours le corps des mois encore après la séparation de ses pères. Et elle se fend d’un soupir quand cette réalité se rappelle à elle. L’amour a une date de péremption, peu importe ses croyances, peu importe sa ferveur et son application à vouloir le faire durer. Un jour Isolde en aimera une autre. Peur indicible dans sa poitrine.

What changed?” Brusquement, parce que le silence ne s’aime pas, parce que c’est toujours dans ses cauchemars. “If he hasn’t changed and you haven’t changed. Then what changed?” Et si le monde est le même et que le temps est le même, alors d’où sort ce poison qui efface les sentiments et sépare ceux qui s’aiment ? Et qu’y a-t-il dans ce monde qui soit immarcescible ? L’Envie aimerait bien trouver cet élément pérenne, cette chose unique qui ne changera jamais, et elle voudrait l’observer, des heures durant, peut-être des jours, jusqu’à ce qu’il s’opère en elle cette opération étrange qui bascule la perception et les sentiments.
Elle aimerait être inaltérable. Elle aimerait être de marbre, figer sa Beauté dans un miroir et pouvoir s’observer toujours avec l’arrogance de la jeunesse. Parce qu’elle a peur. C’est inavouable mais elle a peur elle aussi de changer complètement jusqu’à ne plus se reconnaître et alors elle ne s’aimera plus. Et il n’y aura personne pour l’aimer non plus, parce qu’Isolde en aimera une autre et Solan aussi, et Wighard et Ingvar ne seront plus jamais ce front uni… Elle sera au sommet de son tas de petits riens, à hurler dans le vide pour espérer avoir l’écho d’un amour.
Il y a des tableaux d’elle dans cette ville, des peintures de son corps souple et de sa peau lisse, il y a des portraits de sa moue rieuse et de son air indifférent, mais elle les déteste tous subitement. Parce que si elle change, alors ces tableaux n’auront plus de valeur, deviendront des mensonges et des parades du passé. Elle déteste l’avenir. Elle déteste le changement. Elle déteste de toutes ses forces jusqu’à l’épuisement. “What changed?” Elle répète une dernière fois. Pour son reflet dans la vitre de la voiture.


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Message Sam 11 Avr - 12:35



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@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



La quarantaine tassée dans la cafetière et tu ignores encore que les parents n'ont pas toutes les réponses. Tu fais comme toutes les figures parentales du monde : tu exportes ce que tu ressens, tu greffes tes cicatrices sur la colonne vertébrale de ton enfant, en espérant qu'il apprenne de tes erreurs, que tes heures de psy soient infusé dans son sang, comme par magie. Tu dis ta vérité. Elle ressemble à une enfant boudeuse, presque les pieds sur le tableau de bord, à ne pas savoir gérer son crush pour sa copine de classe. Elle se ressemble. C'est difficile de faire coïncider l'image d'elle qui t'enrage et la jeune femme assise à côté de toi. Celle qui tient tant bien que mal les fêlures de sa psyché ensembles. Elles ont été réparées à coup d'or, de paillettes et de poudre blanche, mais les craquelures sont toujours là.

Peut-être que tu as été trop dur dans tes paroles.
Comment est-ce que tu es censé lui dire que Ingvar, qu'elle, ont finit par se dédoubler ? Comme si les photos qu'il a pris d'elle placardée sur les arrêts de bus et celles de son salon, où tu déposes un baiser dru sur sa joue ne correspondent pas au même modèle, ni au même photographe. Que tu as oublié l'homme que tu aimais pour ne voir plus que Plaisir, un surnaturel qui risquait à tout moment de t’abandonner, de t’oublier pour un autre, de te demander de changer ? Que tu vois la surnaturelle qui manipule son monde, entre dans un bras de fer vicieux avec l'homme qui partage ses émotions, qui agite ses tatouages et son sourire en récompense aux humains qui la servent ? Que tu ne peux t'ôter du crâne la façon qu'elle a d'entourlouper son monde, de le faire tourner autour d'elle. Que ton instinct paternel se bat en duel avec celui qui te demande de te méfier d'elle, de garder des murs levés les murs qui se sont transformés pour elle en cocoon.

« - Both, I guess. »  C’est étrange de l’entendre te demander ça, sur ce ton. Comme si elle ne connaissait pas la réponse. On dirait qu'elle vient de très loin sa question, comme si elle avait peur de la réponse. Tu ne t'y attendais pas tant que ça et tu baisses les yeux un instant, mouvement confus de cils sombres et de paupières tuméfiées d'insomnies.   « - We did not talk about this. But knowing you, knowing Ingvar… what you both went through, your… capacities and desires. The way you said it’s my girlfriend the first time and the way he used to say I was his man… Sure, I don’t know specifics. I’d loved one man, she’d loved one woman and as much as my… anger likes to tell me otherwise, all supernaturals are not the same. Isolde and I are different, sure. Being a human was is trying very hard not a knock on his door, knowing what it’s like to be next to one your kind… I think… I can hazard a strong guess. »  Tu saurais ce que tu aurais ressenti, si Ingvar aurait pris un sublime - si Ingvar n'avait ne serait-ce qu'envisager de te demander si tu y survivrais. Partager son corps sans un regret, mais férocement possessif du reste.

Qu'esr-ce qui a changé ?
« - I did not wake up one morning and decided to stop loving him and just went on my way, babydoll. »  Pourtant, tu as l'intuition que c'était bien la sensation qu'avait eu Ingvar. Tu es devenu trop bon comédien, trop de rancoeur entrée en toi pour ne jamais en sortir. Tu as décidé de ne plus l'aimer, pour être honnête, lorsque tu es parti avec ta valise et ton chien. Ta décision a eu autant d'effet que des résolutions de début d'année. Tu te frottes la barbe, lentement, fixant la nuit de l'autre côté du pare-brise. La voiture ronronne à l'arrêt, comme si vous hésitiez encore à vous jeter dans les bras d'inconnus. Les lumières des clubs se répandent en taches colorées sur vos visages,  sur son son visage à elle, les museaux des chiens, télescopent deux mondes que tu désespères de concilier, d'observer « - What changed between you and Isolde, then ? » Ta voix est sincère, s'adoucit, tu t'inquiètes comme un père. Parle-moi, tu lui dis. Tu n'as rien suivi de leurs jeux de portes musicales, tu sais que Mahaut souffre et que tu viens de la traiter comme une sorcière, comme une inconnue. Tu aimerais dire que c'est ce que les surnaturels ont fait de toi, mais tu as honte. C'est sur toi, celle là. « - I’ve changed. My perception of Ingvar changed, if not the man. Everything's changed, it's life. I grew old. Isolde broke. And we both knew that this kind of scars are not allowed around you two. And change ain't bad if people change at the same pace. » A nouveau l'amertume inutile.

Tes doigts frottent ta barbe, tes lèvres de droite à gauche, pendant que tu rumines. L'ironie est que tu ne veux pas rendre Mahaut triste. L'ironie c'est que tu veux, au fond qu'elle revienne à Isolde, qu'elle revienne dans ton giron, tu te crèves de vouloir la serrer dans tes bras. Elle se confie à toi, et ta rage mal dirigée manque de tout flinguer en l'air. Tu expires lourdement, et la fixe, son regard au-loin. Qu'est-ce qui a changé ? Le monde est parti en vrilles, les repères familiers défigurés. Cette année semble appartenir à une autre vie que toutes celles d'avant. Ton quotidien ne se ressemble plus. Mahaut dernière trace de familiarité et que tu chéris, plus qu'elle ne l'imagine, qu'elle ait posé ses questions dans ta voiture, qu'elle t'ait appelé. Elle ne se rend pas compte, à quel point tu ne tiens qu'à un fil, celui de son téléphone. A quel point tu as le palpitant à fleur de peau, à quel point la buée qui voile les vitres vous cachent du monde, vous laisse, père et fille. A quel point elle est la fille que tu as toujours refusé à Ingvar. Vous n'êtes pas en guerre l'un contre l'autre. Tu murmures en douceur, pour la persuader de ta réalité, percer son armure de papier glacé :   «- What did not change is that I will always be here for you. You don’t have to pick a side. And we can get through anything. Please, don’t make me loose you too. If I had some magic formula to help you be happy with Isolde, I would. I promise. »

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Message Dim 19 Avr - 23:58

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Le problème quand on vit dans un monde où tout un chacun se plie à nos quatre volontés, c’est que la première personne à dire la vérité peut violemment tout faire basculer. Et plus cette vérité est simple, plus elle est difficile à entendre, parce que la nier serait alors un signe de folie pure. Mahaut n’en est pas encore là. Il y bien des évidences qu’elle essaie de contourner et de tordre pour les coller à sa réalité, mais une fois mise face au miroir, elle est bien obligée d’admettre ce qui ne va pas.
Il y a la poigne solide de Wighard qui la met face à ce miroir et l’oblige à regarder, à regarder plus près encore, jusqu’à ce que la vérité lui gonfle le cœur et s’impose. Elle a passé des années à construire un château fait de désillusion et de mensonges, où elle règne et où elle nourrit son égo. Mais voilà, en un coup d’épaule, l’ancien policier fait tomber toutes les barricades, lui montre que les murs sont en carton et qu’elle n’a rien. Elle n’a rien à faire dans ce royaume.

La vérité c’est que l’amour ne suffit pas. Pourtant elle s’était persuadée du contraire, avait même eu l’audace d’écraser les volontés des autres au nom de cette conviction. Mais c’est ainsi que Freyja l’a faite, c’est ainsi qu’elle a choisi de porter l’étendard divin, et si on lui enlève aussi cette croyance basique, alors qui sera-t-elle aux yeux de sa déesse ?
Il ne s’est pas levé un matin et a décidé de tout plaquer. C’est la même chose pour Isolde. Au fond, la surnaturelle le sait. Chaque jour de leur relation les éloignait un peu plus et elles avaient beau se couvrir d’amour au lit, le réveil le lendemain ajoutait une angoisse de plus à la fange qui se dressait entre elles. La vérité, c’est que rien n’avait changé entre elles. Ce qui les a séparées était là depuis le début.

Plus il parle et plus elle se recroqueville, passe de femme à petite fille sur le siège passager. Elle ne parvient pas à secouer l’impression de se faire disputer tout en ne sachant pas exactement quelle bêtise elle a bien pu faire. En dehors de cette voiture, elle a des plans terribles qui attendent d’être exécutés, mais près de lui, elle est ramenée à une nature oubliée, ou plutôt, à une nature bannie. Celle qui a sa part d’enfant. Mahaut a grandi trop tôt mais mûri trop tard, et dans cet entre-deux, il était là, à la guider avec sa force tranquille et ses vannes insupportables. Il lui fait la promesse qu’il le sera toujours et elle hésite quand même. Jusqu’à quel point elle peut y croire ? Comment cette conversation qui parlait des autres avait fini par dériver sur eux ? Ou alors, il s’agissait d’eux uniquement depuis le départ, depuis que, perdue entre les sons et les couleurs à la recherche de la chevelure d’Isolde, elle avait pensé à l’appeler lui. Uniquement lui.
« I don’t want to lose you either. » Il y a un début de sanglot dans sa voix. « I just don’t know how to act around you anymore. I thought you felt the same way about me… Like… I don’t know. » Elle s’étrangle sur ses émotions. Trop vives. Trop nombreuses. Trop prenantes tout d’un coup. Et elles demandent toutes à être ressenties et Mahaut ne sait pas faire le tri dans ce magma qui perle au coin de l’œil.

« I’m afraid of change. » Pas de surprise quand elle l’énonce, elle le répète depuis qu’elle sait parler. « But maybe I should try. » Pour le bien d’Isolde. Parce qu’elle l’aime, elle la laisse partir. Il n’y a pas une morale comme ça dans la culture populaire ?
« Will you still love me if I do? » Les voilà, les peurs d’une petite fille à qui on n’a pas chanté assez de berceuse, à qui on n’a certainement pas donné assez d’attention, qui n’a appris à composer qu’avec des modèles tordus d’affection. Quand on lui dit qu’on l’aime, le monde s’arrête de tourner et son cœur se met à battre la chamade. Elle pourrait tout abandonner pour un peu de cet amour-là, celui qui est sincère et profond, celui qu’elle ne force pas à coup de divinité, celui qu’elle grappille quand elle se retourne vers lui juste pour le regarder dans les yeux.


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Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
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Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Mar 23 Juin - 22:12



The kids aren't alright

@Mahaut Delaunay | Janvier 2020

◊ ◊ ◊


T’es qu’un salaud. Les chiens ne font pas des chiens quand bien vous n’avez aucun lien du sang, qu’elle n’est dans la tourmente et que tu es né sur une autre île. Vous n’avez rien en commun à part de vous êtes retrouvés dans le loft de Ingvar au même moment. Vous n’avez rien en commun à part le même besoin d’être aimé à en crever. Cela pose des questions intéressantes sur le don que Freja te fournirait si tu daignais lui demander gentiment. Une petite part de toi ne peut pas s’empêcher d’aimer ce moment, malgré les larmes qui se regroupent au coin de ses yeux pour saloper le maquillage de Mahaut. Parce que c’est votre moment à tous les deux, dans l’habitacle, à parler, franchement, loin des complots et mesquineries, loin de la colère incandescente que tu peux nourrir parfois ; Cela faisait une éternité que vous ne vous étiez pas parlé entre quatre yeux. Qu’elle ne t’avait pas appelé au secours. Qu’elle ne t’avait dit qu’elle avait peur.
Tu es toujours utile. Et peut-être, aimé.

Tu ne sais pas non plus comment agir autour d’elle d’une certaine façon – c’est moins difficile qu’autour d’Ingvar. Mais les images d’elles se superposent sans que tu saches laquelle croire. Sous le vernis du maquillage, la jeune femme craquèle et à besoin d’un père – que tu sais à peine être. Tu tiens par les fils de ton obstination, cousue de fils couleur ambrée. Rien de plus. Parce que si tu t’arrêtes d’être en colère, si tu t’arrêtes d’encaisser, si tu t’arrêtes de ruminer, si tu t’arrêtes de boire, tu vas t’écrouler de façon bien moins charmante que Shéhérazade en détresse sur le siège passager. Tu détournes le regard vers les chiens à l’arrière, ton bras passé derrière son dossier pour malaxer le crâne de Toudoux. Tu lui laisses l’intimité des larmes, uniquement visible par le rétroviseur. A nouveau, la chaleur qui se diffuse dans son estomac d’avoir encore le droit de la voir ainsi. De lui causer une telle émotion.
Alors, ta voix est un peu étouffée, maladroite, anarchique dans sa tendresse. Sans la regarder. « - Change is good sometimes. I wouldn’t want to be stuck where I was ten, twenty, thirty years ago. Don’t tell me you would want that for yourself  » Même si, d’une certaine façon, il y a dix ans, elle était dans une même bagnole défoncée, avec toi à ses côtés, à quémander trois minutes d’intermission du monde. La seule chose qui n’avait pas changé étant ton impuissance crasse : elle, elle avait changé. Et tu étais fier d’elle (généralement).  Elle avait un doctorat, bientôt. Elle avait un appartement à son nom. A défaut de sécurité affective (sauf toi et Ingvar), elle avait la sécurité matérielle, physique et le dressing qui va avec. Une déesse l’aimait. Elle était libre. Elle en avait fait du chemin la fugueuse.

Ta nuque craque à sa question finale. Tu reposes ton regard sur elle, un peu trop vite – alors que le regard est d’un calme placide à donner envie de te foutre des baves. Comment ose-t-elle demander ça ? Tu la considères avec une grande douceur, et répond de la façon la plus naturelle qui soit : « - I still love you even when you try and manipulate me, kitten. » Even when, not because, not when. Elle ne saura jamais à quel point ton engagement dans la rébellion est née de ton envie d’être un père pour elle. Tu poses ton pouce sur sa peau, un peu rugueux mais fort pour effacer ses larmes sans toucher au maquillage. Ton regard se plonge dans le sien, la fermeté en bandoulière, presque trop tenace. “- You can call me, even if you kill some dude princess. Do you want me to swear ? Pinky swear and everything ? If you change in bad ways, I will tell you about it. And I will spank your glittery ass if needed. I will always tell you the truth especially when you don’t want it.” Tu lèves les mains au ciel, autant que la voiture te le permet, tes mains retombant sur le volant dans un bruit sourd. Comme pris d’une inspiration soudaine, tu mets le contact, sortant de ta place de parking dans un mouvement fluide, grillant la priorité d’un fêtard comme une provocation. Ta langue humecte ta lèvre sous la barbe dans un va-et-vient qui dit tout bas que tu vas reprendre la parole. Tu cherches dans ton esprit ce que tu as sur le bout de la langue. Si tous les gens qu’il connaît sont des orphelins ou souhaitent l’être, qui est le sain modèle de relation familiale ? Tu lui jettes un coup d’oeil. La gorge soudainement nouée par le poids des mots que tu veux prononcer, ceux qui pèsent en continu dans ta poitrine. “- I am… I am your dad Depuis quand est-ce devenu si difficile à dire ? Depuis quand n’es-tu pas certain d’avoir le droit de le dire ? . More than the dumb fuck that dying shitting himself. I hope anyways Jesus-Christ I wanted to be there when you would have married Isolde in a embarrassing over the top ceremony. I don’t have powers no, but I’ve got a gun and I can be an ass. And I can be angry at you. You can be angry at me. That’s okay. But you can’t get rid of sexy ol’ me.”  

(c) oxymort

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Message Mar 7 Juil - 0:52

the kids aren't alright
My self preservation and all of my reservations are sitting and contemplatin' what to do with me

Le réconfort de sa présence vaut parfois plus que mille mots, mais les mots… Oh les mots. Quand ils se donnent la peine de les dire, ils sont divins. Il l’aime malgré les jeux, il l’aime même s’il n’accepte pas tout d’elle. Il l’aime d’une façon qu’elle n’a jamais connu avant et qu’elle n’aurait jamais pensé trouver un jour quand on prenait en compte d’où elle venait. Ses parents l’avaient habituée à une relation au mieux courtoise et au pire damnée et elle n’avait jamais nourri l’espoir de savoir ce que voulait dire famille. Du moins, jusqu’à ce qu’elle tombe sur Ingvar et Wighard qui lui avaient ouvert leur porte et ensuite leur cœur et n’avait pas cherché à contrôler la personne qu’elle allait devenir, quand bien même ils n’étaient pas toujours d’accord avec cette personne en question. Elle avait pu mûrir puis gâter et quand même revenir vers eux sans craindre d’être rejetée Mahaut ne voulait pas testes les limites de leur clémence, mais elle poussait quand même, par la force des choses et elle se justifiait par toutes les circonstances plutôt que d’admettre que quelque chose en elle était en train de pourrir. Si sa divinité a une date de péremption, elle allait rapidement le découvrir à l’allure à laquelle elle allait, mais au bout de la route, il y aurait toujours Ingvar et son pardon et Wighard et son amour vache.

Alors elle rit. Après les sanglots silencieux, après la culpabilité qui lui bouffait la poitrine, il y a un rire qui s’échappe d’elle et qui résonne dans l’habitacle de la voiture jusqu’à attirer la curiosité des chiens. Il promet d’être là même si elle tue quelqu’un, et c’est une idée qui flirte dangereusement avec la réalité. Un jour, elle ôterait la vie directement, elle pousserait un homme jusqu’à son dernier souffle et elle se réjouirait d’avoir atteint l’étape ultime dans sa quête du chaos. Ça commençait à sonner comme un futur inévitable, mais elle préfère le camoufler sous toute l’insoutenable légèreté de l’être. Au fond d’elle, elle savait qu’il disait vrai, mais que ça ne s’appliquerait qu’à une catégorie de personne. Si elle tuait son père, comme le destin semblait le lui dicter, Wighard hocherait la tête en silence et tirerait un trait avec elle sur ce chapitre de sa vie. Mais ça ne fonctionnait que si c’était un salaud reconnu à l’autre bout des machinations. Il avait toujours cette moralité variable : on pouvait faire ce qu’on voulait à ceux qui avaient également dépassé toutes les barrières de l’humanité.
C’est déjà trop tard pour retenir la pensée malsaine : et si elle s’en prenait à un innocent – selon les standards de l’Irlandais, sa promesse tiendrait-elle ?

La voiture démarre et le ronronnement du moteur accompagne et calme ses pensées. Elle s’adoucit à chaque parole qu’il prononce, confortée dans ce lien unique et puissant qu’ils partagent. Et ça rassure les fibres jalouses de son corps de se dire que ce qu’il est pour et ce qu’elle pour lui, ils ne le sont à personne d’autres. Et c’est au nom de cette affiliation qu’ils ont construite qu’ils se soutiennent peu importe les vents et les marées, peu importe les épreuves, peu importe les rêves qu’ils nourrissaient secrètement et qui meurent. Il aurait voulu l’accompagner le long de l’allée et la donner en mariage, dans la reconstitution presque fidèle des romances vendues par la télévision et l’imaginaire collectif.
« You know, maybe ten years from now, things will be different again. I belong with her and part of me can’t help thinking we’ll meet again. And this crazy marriage fantasy will come to life and you’ll walk down the aisle by my side. »
Les yeux rêveurs, comme ceux de sa douce. Elle fixe un ailleurs qu’elle fantasme et où tout finit par rentrer dans l’ordre. Même si l’ordre ça n’a jamais été son fort. « Please don’t wear a Hawaiian shirt at my wedding. » Le rêve se mue en attendrissement qu’elle coule en un regard en biais vers lui. « Or maybe I’ll still be the same crazy ass junkie waiting for my dad to get me out of the club safely. But hey… As long as you’re with me I guess I’ll be fine. » Ils espèrent certainement tous les deux que ce ne soit pas le cas, mais la tournure que prend la vie a toujours des surprises. Il n’y a que certaines convictions auxquelles elle s’accroche et qu’elle énonce tout bas. « I love you, bear bear. » Ces mots s’étaient faits plus rares ces derniers temps, mais sa poitrine lui brûlait de ne pas les avoir prononcés. Maintenant elle se sent mieux. Maintenant elle sent qu’une partie d’elle trouve sa place.


(c) nightgaunt | @Wighard Wolden
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