Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityif i needed you ▬ wighard & ingvar

Le forum ferme ses portes !
Merci de l'avoir fait vivre
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Aller à la page : 1, 2  Suivant
 if i needed you ▬ wighard & ingvar
 if i needed you ▬ wighard & ingvar
Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Lun 27 Jan - 22:44


If I needed you
Would you come to me,
Would you come to me,
And ease my pain?
If you needed me
I would come to you
I'd swim the seas
For to ease your pain


D’un œil distrait, tu suis la danse sauvage exécutée par les deux canidés. Leurs muscles saillant sous leur épaisse fourrure, s’adonnant aux jeux des chiens avec une passion naïve qui te laisse admiratif. Tu expulses une bouffée, chasse la cendre d’un coup de doigt habile. Il est trop tard pour que tes clebs trouvent d’autres congénères avec qui se dépenser. Cela arrive, parfois, que Wighard accepte de promener les quatre en même temps. Vous ne parlez pas. Il dit que c’est juste pour les chiens. Alors vous vous concentrez sur les chiens. Rien d’autre. Bullet te manque comme Udo doit lui manquer. C’est ridicule. Tu souffles cela en permanence, une boucle infinie, un disque rouillé, le désespoir plus que l’espoir en guise de relance éternelle. Parfois le husky ta sœur se met à courir à vive allure vers le rien, vers quelque chose que tu n’as pu percevoir par-delà tes sens trop humains, et tu ne peux t’empêcher d’espérer quelques secondes apercevoir la silhouette de sa maîtresse. De son ancienne maîtresse. Que cela t’est difficile. Causer d’elle au passé. Parce qu’elle a cessé d’exister. Un soupir. Tu lèves tes pupilles sombres vers les volutes de fumée avant que l’attention ne retombe sur les deux terreurs du parc. Hèles leur nom respectif avant d’accrocher la laisse à leur collier. Il est l’heure de rentrer. A vrai dire, beaucoup diraient que ce n’était pas une heure pour sortir. Une heure du matin pour promener ses chiens, c’est étrange. Un coup d’œil pour les étoiles. Tu fais ça quasiment toutes les nuits, parce que le sommeil te fuit. Le lit est trop grand, trop froid, quand tu n’amènes personne pour en réchauffer les draps. Alors tu jettes un œil aux clebs, leur demande s’ils veulent aller promener. Une question rhétorique, tout propriétaire de chien le sait.

Le brouhaha lointain propre au quartier de l’Amour distrait tes pensées. T’hésites un instant à te jeter à corps perdu, là-bas, dans la marée des illusions et rêves sans sommeil. T’as beau savoir que le réconfort est éphémère, c’est toujours plus encourageant que ce vide mortel creusé sous ton sternum. Perdu au fond de tes pensées, suivant mécaniquement le chemin vers ton habitation, tu manques de trébucher. Ca t’a pris à la gorge. Soudainement. Cette angoisse vive, plantant férocement les crocs dans tes chairs. Les chiens aboient, aux aguets. Ils n’aiment pas non plus ces bruits trop abruptes, ceux propres aux explosions qui, s’ils sont festifs aujourd’hui, gardent en eux l’écho de la violence. Le regard fou cherche la source de bruit, ne perçoit que des ombres floues tandis que l’ouïe s'accroche au résonnement de quelques rires gras. L’esprit confus mélange, passé et présent, crainte et réalité. Au creux de tes tympans, le bruit sourd du palpitant s’affolant. Les tempes pulsent, tu as trop chaud malgré l’air glacé, tu peines à reconnaître ces lieux pourtant mille fois visités. Tu te focalises sur le seul point de repère : les chiens. Ils se calment peu à peu d’eux-mêmes, reprennent la route qu’ils connaissent par cœur vers leur foyer. Même Loukoum a rapidement retenu, suivant joyeusement ton propre animal. Tu essayes de ne penser à rien, de chasser chaque pensée dès qu’elles pointent le bout de leur nez, de ne pas voir ces images s’imposant à ton être. Tentes de faire bonne figure face au monde extérieur malgré tes traits tirés par l’angoisse et tes mains moites.

La porte d’entrée se fermant dans ton échine, c’en est fini de toi. Tu te laisses glisser contre la paroi de bois, rapidement attaqué par deux langues roses, leur propriétaire se montrant impatient concernant leur liberté. Tu détaches leur laisse, les observes vaquer à leurs occupations. Retires ta veste, toujours à terre. Ton pull aussi – pourquoi est-ce qu’il fait si chaud ? La boule au ventre, l’obscurité de la pièce ravive davantage cette crainte latente te bouffant les tripes. Et s’il y avait quelqu’un ? N’importe qui pourrait s’introduire ici. Piqué à vif par la terreur causée par cette idée, tu sautes sur tes jambes et allumes toutes les lampes du loft, anéantissant le moindre coin de ténèbres, fouillant méticuleusement les pièces, les deux chiens se mêlant à ton étrange investigation, par curiosité. Ils commencent à être inquiets, ont repéré chez toi un paterne inhabituel. Leur regard doux t’apaise quand tu tombes dessus. Tu ne peux t’empêcher de t’agenouiller, répétant que cela va aller – définitivement plus pour toi que pour eux. Du fauteuil, deux paires d’yeux fendus t’observent également, intriguées. Les félins sont des gardiens plus discrets, incertains encore du comportement à  adopter. Tu finis par t’échouer à leur côté, passant un plaid sur tes épaules – désormais c’est le froid qui te mord la peau, une absurdité après cette vague de chaleur.

D’un air distrait tu allumes la télévision. Il faut du bruit, quelque chose en fond, qui occupe les pensées parasites. Tu ne suis absolument rien à la série sélectionné au hasard sur Netflix. Tu passes machinalement la main dans les différentes fourrures des quatre bêtes t’entourant. T’as l’impression vague d’être protégé ici, dans un cocon fait d’amour pur et de poils. Mais y a cette angoisse qui rampe sous ta peau, toujours, persiste à s’immiscer au plus profond de toi, t’obliger à la dégueuler sur le monde sans pouvoir lutter. Tu sursautes bêtement au moindre son, même les plus habituels, ne reconnais plus les pas de ces voisins qui n’ont pas changé depuis des années pourtant. Y a ce manque, cette absence qui te bouffe. Quand ça t’arrivait, avant, y avait toujours l’assurance rassurante que t’étais pas seul. Qu’il serait là pour te protéger, quoiqu’il arrive. Tu te relèves dans un bond soudain, filant jusqu’au coffre-fort que tu découvres – sans surprise, aucune – vide de toute arme. Tu pestes contre toi-même – et pis, on ne va pas se mentir, qu’est-ce que tu en aurais fait sérieusement ? Debout, l’air paumé dans ton propre appartement, en sous-vêtement et t-shirt, toujours enveloppé dans ton plaid, tu mates ta propre absurdité dans le reflet d’un des nombreux cadres décorant les murs blancs du loft.

Puis il y a ce bruit. Ce bruit infernal.

Ces pas précipités dans les escaliers. Ton cœur s’arrête, loupe un battement, reprend de plus belle. Les paroles prononcées par Merle quand tu lui avais expliqué d’où tu venais, te reviennent avec fracas au fond de l’esprit. Se répètent en boucle, empoisonnent les synapses. T’as pas peur qu’ils reviennent te chercher ? Théoriquement, tu leur appartiens toujours. Une idée bien implantée qui, malgré les années, n’a jamais eu l’amabilité de te quitter. Et maintenant qu’il y a ces pas, cet orchestre funeste venu te chercher, tu te figes de terreur au milieu de ton appartement. Ta sœur et ton amant ont bien essayé d’apprendre à te défendre mieux que ce qui tu as vaguement appris dans la rue, tu ferais pas le poids contre eux. Tu t’es déjà loupé une fois. Plus jamais ça. L’idée te donne envie de crever. Encore plus que d'ordinaire. T’essayes de relativiser, de t’accrocher aux vérités qui ne peuvent pas te tromper. T’es chez toi, dans ton loft. Y a ton chien, Udo, celui de Badia, Loukoum et vos deux chats, Whisky et Tequila. Tu répètes machinalement leur nom, les quatre bêtes se redressant en spectateurs de cette étrange mascarade Mais la rumeur de leur approche assourdit tout, tu te sens flancher, détales soudain après avoir manqué de t’étaler contre le sol de l’appartement. Tu fuis, en panique, éteints nerveusement toutes les lampes, la télévision, t’empares de ton téléphone et pars te réfugier dans la salle de bain impulsivement fermée à double tour. Est-ce que tu as pensé à en faire de même avec la porte d’entrée ? L’incertitude sert un peu plus ta gorge, si bien que tu peines à déglutir. Dans l’obscurité ici aussi, tu te cales dans le petit espace entre l’évier et la baignoire, les genoux contre ta poitrine. Et tu attends. Ecoutes le moindre indice sur leur avancée. Sursautes au moindre bruit. Te noies au fond de la houle douloureuse de l’océan sombre des souffrances passées.

Quoiqu’il arrive, tu pensais qu’il serait toujours là pour toi.

Tu tapes machinalement son numéro. Observes l’écran éblouissant, hésitant. Il est parti Ingvar, il est parti depuis longtemps maintenant. Il faut que tu te fasses une raison. C’est ce que tout le monde s’échine à te répéter. Il faut que tu te débrouilles sans lui, que t’arrêtes de dépendre des autres pour te sortir de la merde dans laquelle tu te fourres tout seul. T’es qu’un fardeau. C’est pour ça qu’il est parti. Dans ces instants tu le comprends. Il a trop de peine à porter déjà, pas besoin de la tienne. Tu souffles, réprimandes un sanglot qui éclate malgré la lutte. Déposes le portable avant de le reprendre, appuyant impulsivement sur la fonction appel.

Mais il ne répond. Ni cette fois-ci, ni les quatre suivantes.

Tu penses à Mahaut un instant. Non. C’est toi qui es censé la protéger, pas l’inverse. Elle est sûrement occupée et, en y réfléchissant bien, peut-être pas en état à cette heure de la nuit. T’en sortiras pas seul, tu le sais. Mordillant la chair de ta main à sang, tu hésites. Au pire, au pire, il t’enverra balader comme il sait si bien le faire. Ce ne sera pas un problème pour lui. Tu n’es plus son problème. Une nouvelle secousse, incontrôlable, un éclat de voix étouffé sous ta paume. Derrière la porte, le souffle des chiens, se demandant ce qui se trame derrière elle. Son autre numéro, celui auquel il est tenu de répondre par pur professionnalisme, tu le connais par cœur également. Le même manège est entreprit avant que tu finisses par te convaincre que, au moins, tu peux essayer. Une fois, une seule.

Il a fini par décrocher.

T’aimerais entendre sa voix, qu’il te dise que tu l’embêtes pas mais y a rien qui vient. Juste un long silence qui ravive les crampes dans ton ventre. Tu te mords les joues pour pas chialer, sois digne au moins, au moins un peu. Tu souffles, reprends un peu de contenance.

« Tu… » Tu cherches tes mots, essayes de faire le tri entre ce qui raisonnable de lui lâcher ou non. « Tu peux venir ? » C’est ça l’idée principale de l’appel. Du reste, il doit s’en douter, à ta voix brisée par la terreur de démons qu’il appris à apprivoiser au fil des années. « Juste venir. Ici. Je veux pas être seul. Je peux pas. Pas cette nuit. Juste… j’ai juste besoin que tu sois là. » Tu t’arrêtes avant de le supplier, ne veux pas t’y abaisser, ne veux pas l’embarrasser.


Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 11:08



Once you care, you're fucked.

@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊

Sur l’écran, le renard et le chien se font la course, pour jouer, dans un silence le plus total, pour le seul amusement de Toudoux qui fixe l’écran à côté de toi sur le canapé. Sa queue frappe le coussin en rythme avec ceux des animaux animés. Bullet à tes pieds n’a pas la patience, il se contente d’expirer bruyamment par intermittence. Les images colorées se brouillent devant ton regard fatigué. L’eau de la douche à une heure du matin te sert de bruit blanc, qui t’assomme et t’envoie au pays des rêves plus sûrement que la bière et les mégots de la table basse. Oona ne pèse rien sur ta poitrine, profondément endormie dix minutes après le début des dessins animés : c’était l’idée, après qu’elle s’est éveillée vers minuit pour assister à vos messes basses, cérémonial de poudre et de canons à nettoyer après le coucher de la petite.

La vibration de ton téléphone se propage d’un frisson le long de ton bras, de ton petit doigt jusqu’à ton épaule. Lund. Le nom s’affiche avec une luminosité qui t’arrache la rétine. Tu récupères le téléphone avant que le bruit ne finisse par réveiller Oona et tu laisses le vrombissement te remuer les os. Quatre fois. Tu n’oses pas bouger, à peine ciller, le visage de plomb alors que tu n’as aucun spectateur. La vibration remonte le long de ta mâchoire, qui tremble légèrement, entrechoquant tes dents serrées. Qu’est-ce qu’il fout. Les messages à sens uniques ont fini par se tarir, sans jamais s’éteindre tout à fait. Silence de plomb, tu entends Badia ouvrir et fermer des placards. Chaque son se répercute avec trop de forces. Tu ne peux pas t’empêcher de te demander pourquoi est-ce qu’il t’appelle à cette heure-ci. Ce sont les mauvaises heures dans les nuits blanches. Le manque, les peurs, s’effacent une fois le soleil levé, rationnel.

L’autre téléphone s’illumine à son tour. Lund. La syllabe s’étend sur tout l’écran. Un vrombissement. Un deuxième. On te siffle. Tu as un simple goût amer lorsque tu vois un ou deux appels manqués sur ton téléphone personnel, mais à chaque fois tu arrives à le reposer, faire autre chose, te servir un whisky. Qu’il prenne l’initiative de t’appeler , de commander son gardien, de te dire au pied… Amertume. La crispation se répand dans tout ton corps comme un feu de forêt, ou comme les frissons qu’il était capable de susciter chez toi d’un geste, d’un sourire. Tu n’as pas le choix, aucun libre-arbitre sur la question. Il a ce pouvoir sur toi, de se faire obéir. Tu n’as pas le choix et tu te détestes plus que lui - d’avoir cru à votre comédie. Que vous étiez égaux. Que tu avais un choix. Que l’entendre pleurer au bout du fil crée une douleur réelle dans ta poitrine. Tu décroches sans rien dire, le souffle régulier de ta poitrine berce autant la petite autant qu’il singes ton calme. Tu ne te fait pas confiance : même pas un “allo?” ne passe ta bouche.  

Tu confines Oona à sa mère, échange quelques mots avec elle. Ingvar, bien sûr, Ingvar, putain d’Ingvar. Ta tête est criante et tu promets d’envoyer des sms. Tu promets des tas de trucs pour quelqu’un qui tient à sa parole. T’avais promis d’être toujours là pour lui, déjà. T’avais promis de l’aimer pour toujours, aussi. Comme il avait promis que la chienne de solitude vous laisserait tomber. “- Je t’envoie un message, Baba. Tu seras la première à savoir si je finis par le tuer, j’aurais besoin de cacher le corps. Okay ? Tu restes ici, c’est une drama-queen, c’est tout.” Baiser sur la joue de l’une, le front de l’autre, tu pars affronter le froid et ton ex.

Tu y arrives sans t’en apercevoir, le chemin ne s’efface pas de ta mémoire, après 10 mois. Les clefs sont toujours au fond de ta poche. T’as une gueule patibulaire dans le miroir de l’ascenseur. Les miroirs. Ton manteau passé à la va-vite laisse voir la chemise rouge à fleurs, ouverte sur ta poitrine et l’encre de tes tatouages dépasse comme des ramifications tentaculaires, il laisse voir aussi ton arme à côté, et que tu vas choper la crève, du taxi au loft. Après l’ascenseur, les ténèbres sont aveuglantes - et les chiens qui te font la fête entre tes genoux compliquent encore la chose. Une caresse chacun. Tu dois aussi prendre une photo de Loukoum, tiens.  Les grandes baies vitrées diffusent la pollution lumineuse à l’intérieur, tu évites le sofa par habitude, mais marche par accident sur des vêtements. Le panneau blindé et scellé d’un code secret est ouvert sur le loft, béance noire et obscène dans l’appartement du photographe. Dernière trace de ton existence. Ingvar l’a laissé là, dans l’angle mort. Mais la présence du coffre-fort dans le salon valait place libérée dans la commode. Il attendait ton retour. Il n’y aurait que toi pour y mettre quelque chose. Vous ne l’aviez jamais utilisé pour des bijoux, papiers ou argents, simplement tes armes. Le cube métallique t’accuse presque, témoignage de l’entre-deux ou Ingvar est resté.

Tu portes ta main à ton propre revolver quand tu entrouves la porte de la chambre, de l’atelier, aucun mouvement sur la mezzanine. Tu restes quelques longues secondes sur le seuil de la salle de bain éteinte. Tu l’entends respirer, renifler, bouger dans l’obscurité, et c’est plus terrible que de le voir encore. Tu ne te laisses rien ressentir. C'est un membre de ta caste. Tu dois le protéger. Il a besoin de toi, et te sentir utile, protecteur, c’était ta propre came. La meute t’as précédé et ouvre la porte en grand qui rebondit contre le mur dans un son affreux avant de réclamer l’homme à terre. Cela te laisse un peu de temps, pour serrer les dents et allumer la lumière de la salle de bain.

Icare a pris une volée de 9mm dans les ailes. L’Apollon a l’air pathétique. Freyja a trop bu ce soir et ne doit pas voir clair. “- Tu as une sale gueule, beauté” tu murmures, presque inaudible, en entrant lentement. Tes mains sont enfoncées dans tes poches et tu t’assois sur le siège refermé des toilettes, ton manteau déployé autour de l’émail blanc, et tu replies tes rangers sur le tapis de bain. Tu ne le touches pas. Il te touche, sans le faire. Ton regard franc et calme se pose sur lui, pas question de lui montrer l’effort que ça te coûte de le regarder après tout ce temps, de voir ses yeux brillants et les cheveux collés à ses tempes. “- Tu es en sécurité, tu n’es pas seul. Il n’y a personne d’autre ici, Ingvar.” Le haut de ton corps s’incline irrésistiblement vers lui, mais tu n’ôtes pas tes mains de tes poches. La question suivante tombe avec la lassitude qui cache l’angoisse, la sévérité qui ne reproche rien pourtant : “- Tu as pris quelque chose ?”

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 16:51



Le choc est violent, le sursaut en écho tout autant. D’abord, d’abord il y a deux museaux suivis par deux langues avides, de montrer l’amour inconditionnel des bêtes promptes à réconforter. Les doigts se perdent parmi leur fourrure, par mécanisme, et voilà bientôt les deux chiens blottis contre ton être, interrogeant du regard le deuxième homme de leur vie. T’es pas plus fichu qu’eux de comprendre ce qui se passe ici ou même en général dans ta vie. Wighard est parti. Un cataclysme ayant balayé toute forme de stabilité, pourtant ardemment acquise au fil des années. Les mois ont beau s’accumuler depuis, y a rien à faire, t’es paumé, abandonné.

Il apparaît là, dans l’encadrement de la porte, les pupilles distinguent mal la silhouette, agressées par une lumière trop vive pour elles qui s’étaient acclimatées à l’obscurité. Lui et ses airs d’héro désabusé. Merde. C’est presque cruel qu’il soit venu. T’aurais presque préféré qu’il te remballe, qu’il te dise d’appeler quelqu’un d’autre, que pour une fois dans ta vie tu finisses par te démerder tout seul. Ou tout du moins, que ce soit pas lui qui vienne te tirer du trou dans lequel tu t’es toi-même fiché. Mais l’instinct, le cœur, plus que l’esprit, s’accrochent à lui obstinément. Parce que t’es pas capable, toi, de balayer vos années d’existence, de fermer les yeux sur ce lien maintenu pendant tout ce temps, d’enterrer à jamais ce que vous avez été. A côté de lui, tu te sens misérable. Tu baisses les yeux à son premier murmure mais t’as remarqué oui, t’as remarqué du coin de l’œil qu’il n’avait même pas pris le temps de s’habiller correctement pour braver la nuit froide. T’essayes de pas t’y accrocher, de pas te faire d’illusion – il l’aurait fait pour n’importe qui, t’es plus rien pour lui. Juste un nom perdu dans son répertoire pour qui il décroche uniquement de façon purement professionnelle.

T’es pas franchement convaincu par les mots qu’il t’adresse. Tu lui jettes un œil, le visage enfoui entre tes bras. Tu l’as bien entendu faire le tour de l’appartement pourtant, l’angoisse bouffe toute notion de rationalité. Tu renifles, te blottis davantage plus contre les chiens avant qu’il ne te pose cette question. Tes traits se durcissent un moment, un court instant avant que l’ego abandonne. T’aurait-il vexé ? Un peu. Tes craintes n’ont rien d’un délire psychotrope, non. Non. Tu les as entendu, tu en es certain. T’es noyé trop profondément dans tes angoisses pour te rendre compte que tu délires complètement, que tes propres sens t’ont trahi, taraudés par une menace inexistence. Les mains glissent du crâne aux genoux, juste l’avoir à tes côtés te rassure. Tu secoues doucement la tête, réponse négative à son interrogation un peu rude. Udo s’est couché à tes pieds, tu grattouilles distraitement le haut de son crâne.

« T’es sur ? » T’as dû t’y reprendre à deux fois, les mots s’échappant d’entre tes lippes au premier essai s’avérant trop faibles pour être entendus par qui que ce soit d’autre que toi. « Qu’il y a personne. » Les pupilles sombrent osent enfin croiser les siennes. Si elles ne sont pas froides, elles restent perçantes. Wighard est pragmatique. Il est juste en train de faire son boulot. Dans ton état, finalement t’en demandes pas beaucoup plus. « Je les ai entendu, dans l’escalier et… et… » En le formulant de vive voix ça te semble foutrement ridicule. Les mâchoires se crispent au rythme de tes angoisses, tes doigts retrouvent ton cuir chevelu, farfouillent nerveusement parmi l’ébène de tes cheveux. T’as envie de justifier, d’expliquer, mais plus tu le fais mentalement et moins les pensées ont de la contenance. Parce que la vérité s’insinue au fond de ton esprit, parce que la simple présence de Wighard a fait fuir les démons et qu’il ne reste désormais plus rien à craindre. « C’est ridicule... » que tu souffles, formulant ce que tu es persuadé que le gardien pense à l’instant.
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 18:05



Once you care, you're fucked.

@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



Tu parles de retrouvailles anti-climatiques. Il ne relèves même pas les yeux sur toi. Tu devrais en être satisfait et pourtant le manque te bat les reins. Tu discernes le sang sur ses mains, et ses cheveux en branle-bas combat, la jeunesse encore présente sous les premières rides que tu avais aimé voir, à l’idée de vieillir ensemble. Voir des éclats de son visage, à l’échappée sous ses bras te brise le coeur un peu plus que tu n’oserais l’admettre. Tu vois ses jambes repliées contre lui, l’ourlet de son t-shirt, mais son visage t’es interdit. Posture d’enfant battu un peu trop familière, pour vous deux. Son coup d’oeil te transperce et en réponse tu arques un sourcil qui veut rien dire, tout et rien. Qui ne t’engages pas, parce que tu la vois la pente glissante où tu t’es déjà tombé cul par-dessus tête la première fois. C’est comme ça qu’il t’avait attiré dans son appartement, dans son lit, dans sa vie - il était paumé, le montrait plus que toi et ça t’avait attiré, irrésistiblement. Tu étais resté pour sa force et sa résilience, mais tu étais venu parce qu’il avait besoin de toi.

Cela fonctionne toujours aussi bien. Tu aurais dû apprendre à te méfier.

Ton dos se détend imperceptiblement et tu te redresses pour t’avachir contre la chasse d’eau. Le froid se propage de l’autre côté de ton manteau. Tu ne lui demandes pas s’il en prend, tout court, ces derniers jours. Tu n’as pas le droit d’avoir ton mot à dire - et tu vois Mahaut suffisamment déchirée pour te douter que Ingvar est retombé dans ses vieux vices sitôt que tu avais le dos tourné et l’appartement vidé de tes affaires. C’était dans sa nature. Tu n’avais rien à dire là-dessus, ce n’était pas ton monde, tes coutumes. Que les Surnaturels restent entre eux et leur décadence et Senja sera bien gardée. Comment avais-tu pu espérer en faire un homme avant un dieu ?

“- Je sais faire mon travail.” Ton ton est neutre, policé, celui servi à peine réchauffé à ceux que tu gardes. Tu ne peux pas prendre outrage d’une peur irrationnelle, tu les comprends trop bien. Même si Ingvar devrait savoir qu’il est en sécurité avec toi. Avec ta présence inébranlable, les deux pieds plantés dans le sol. Une écorce plutôt que la réalité, t’es tout mou à l’intérieur, l’écorce sert de pansements hasardeux pour te maintenir en place. Tu propages ta présence, et les poils de chien dans la salle de bain, repoussant les ténèbres et les souvenirs d’avant vous deux. Doudou version humaine et canine.   “- Il n’y a personne, la porte était verrouillée. Tu as entendu des voisins, c’est rien.”  Tu ne rejettes pas sa peur comme enfantine, au contraire, ta voix de basse propage des vibrations de velours, rassurantes. Tu serais mal placé pour juger, à fuir la solitude comme si c’était une MST. Incapable de dormir seul, incapable de supporter le silence, tu loges entre une gamine sans lien de parenté avec toi et des amants insipides après le Plaisir. Ta déception est réelle au moins, sans artifices.  

Cela te démange, de prendre ses poignets, ses doigts, de les refermer sous tes poings. L’empêcher de malmener son cuir chevelu et son visage. De le protéger de ton corps, toi qui a toujours cru aux gestes de l’amour plutôt qu’à leurs mots. Tu détournes les yeux de lui, fixé sur le rideau de douche. Tu ne supportes pas de le regarder. Le rideau de douche n’a pas changé depuis ton départ. Tu réponds plus doucement avec une infinie douleur.   “- Tu sais que non. La seule chose ridicule” C’est que tu m’appelles. - Cest le prix de ton canapé pour te foutre le cul sur le carrelage. Tu es prêt à te relever ? ”  Tu baisses les yeux sur lui, sans pression, attentif. Dans l’attente, entre-deux entre l’attention, le souci et le mélange de rage et de passion qui t'embrase lorsque tu croises son regard, la chaleur tes yeux dans un visage habitué à mentir face à eux.

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 19:43



Tu as entendu des voisins, c’est rien. T’acquiesces doucement. Il doit avoir raison. Tu décides de, si pas t’en convaincre, au moins t’en remettre à lui. Dans le pire des cas, il sera là. Il a raison Wighard, il sait faire son travail, c’est un gardien exemplaire. Une seconde, tu te dis que s’il n’y a rien, il partira vite. La pensée ravive l’angoisse à peine dissipée. Est-ce qu’il t’en veut d’avoir appelé pour si peu ? Il n’a pas l’air colère et tu es bien placé pour savoir qu’il se la garde rarement pour lui. Alors tu continues d’acquiescer. Cesses de gratter nerveusement la peau, laisses les mains glisser jusqu’à la chaleur rassurante d’Udo qui te jette un regard en arrière. Loukoum aussi. S’il y avait quelqu’un, ils t’auraient prévenu. Ce sont de bons gardiens. Mais ils n’ont pas les mots, la présence d’esprit pour rappeler à l’ordre l’humain paumé. Wighard pourrait t’en vouloir pour l’avoir hélé pour si peu, parce que désormais toute cette mascarade a des airs de prétexte.

Un souffle en guise de rire, à l’instant c’est presque comme si tu étais hilare. Le regard méticuleusement plongé dans la contemplation du poil sombre du chien, tu réfléchis à la proposition. La salle de bain est un refuge stratégique car il s’agit de la plus petite pièce de l’appartement. Tu t’y sens comme protégé, là où, ailleurs, tu égares ton corps dans l’espace trop vaste. Instinctivement la dextre se lève, elle cherche son contact, son soutien. Le geste est arrêté abruptement à mi-chemin. La raison a rattrapé l’instinct. Tu récupères ta main dans un mouvement de recul brusque, comme si la peau avait été mordue par une brûlure ardente. Le regard bas, les sourcils légèrement froncé par la frustration équivoque de cet interdit, tu rumines tes propres joues. Alors tu entreprends de relever par toi-même, prenant appui sur la baignoire. Les articulations gémissent, craquent sous le mouvement. Combien de temps es-tu resté planté là, immobile et crispé ? Tes muscles engourdis te répondent : trop longtemps. La dextre posée sur le bras opposé, t’as l’air d’un gamin qui a fait une connerie.

Tu ne sais pas quoi dire alors tu ne dis rien. T’y penses bien pourtant. Que tu le remercies d’être venu. Que t’es désolé. Que t’aurais pas dû l’appeler lui. Qu’il peut partir mais ça, contrairement au reste, c’est faux. Parce que s’il te laisse là, maintenant, tu replongeras directement au fond des abysses. Pour rester à flot, il te faut Wighard. Au moins pour cette nuit. T’as l’impression que l’air s’épaissit autour de toi, au fil des secondes de silence que tu laisses s’installer entre vous, le regard figé sur lui. C’est sans doute ce qui te tue le plus. Quelque chose s’est brisé entre vous et même si parfois t’as du mal à capter quoi exactement, peu importe, le fait est que c’est là. La lutte pour ne pas tomber dans ses bras, le serrer contre toi – ce dont tu rêves depuis dix mois – est physiquement douloureuse. Tu renifles une nouvelle fois, es persuadé qu’il ne remarquera pas que cette fois-ci c’est pour lui que tu chouines misérablement. Alors les pupilles fuient, cherchent l’encadré de la porte. Tu te répètes que t’es chez toi et que rien peu t’arriver ici. C’est vrai. Il ne t’est jamais rien arrivé de mal ici. Enfin si. Y a tes démons qui traînent dans tous les recoins, les siens aussi, parce qu’après avoir brisé ton cœur et pris ses affaires, il n’y avait aucun moyen qu’il les reprenne avec lui. Tu les connais trop bien, il faut partie toi autant que les tiens font partie de lui. C’est ça qui est ridicule.

Tu t’avances de quelques pas, t’arrêtes avant de sortir de la pièce. Comme si tu vérifiais pour une ultime fois que la voie est libre. Tu reprends la route jusqu’à la pièce de vie, t’installes lentement au fond du canapé, rapproches à nouveau les jambes de ton torse. Tu crèves de froid à être resté assis sur le carrelage gelé de la salle de bain. Mais t’y prends pas garde, trop préoccupé par l’idée récalcitrante que quelqu’un finira par venir à t’arracher à ce qu’il reste de ton foyer. Et par la crainte qu’il ne reste pas.

Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 22:18



Once you care, you're fucked.

@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊


Il expire un genre de rire et ton estomac fait un saut périlleux. Tu voudrais le faire rire à nouveau, pour de vrai, un rire qui dévoile ses dents blanches sous sa moustache, qui lui fait renverser la tête en arrière, hoqueter jusqu’à en avoir mal aux côtes, et retomber sur toi comme une couverture faite d’amour. Tu aimais le faire rire. Tes doigts s’enfoncent dans ta paume, bien au fond de ta poche. Tu ne fais pas un geste pour l’aider à se relever et il doit bien le voir, à avorter son geste.

En douze ans de vie commune, tu ne te souviens pas d’un tel silence abattu entre vous deux. Des silences confortables, quotidiens ou à demi-endormis, confits dans votre présence mutuelle,, bien sûr. Mais tu le regardes et tu ne dis rien, tu ne bouges pas. Tu ne l’enveloppes pas de tes bras, ne le fait pas disparaître sous une étreinte d’ours capable d’en raccommoder tous  les morceaux.
Il est terrible ce silence.

Rien ne sera plus jamais comme avant, votre relation est cassée, désaccordée. Suspendue dans ce silence insoutenable, qui crève entre vous deux. Il n’y a jamais eu de silence entre vous, toi tu es le spécialiste pour briser la glace, d’une remarque de cul, une blague grivoise, une séduction un peu maladroite, un compliment, un baiser soufflé. Assis sur la cuvette des wcs, tu le fixes en silence, comme pour le défier de te forcer à décoincer un mot. Qu’est-ce que tu pourrais dire ? Tu veux que cette relation soit vouée à l’échec. Tu refuses de retomber amoureux. Tu l’as choisi. Tu n’as plus que des mensonges, demi-vérités, et vieilles rancoeurs à lui livrer, quelques banalités sur vos chiens, rien de plus. 12 ans et tu n’as plus rien à lui dire, le goût de ton sang plein la joue.
Tu ne te relèves que lorsqu’il suit les chiens qui s’ébattent dans le salon - tu reste un mètre derrière lui et en même temps tu rôdes dans son dos, comme prêt à le rattraper s’il s’effondre, à l’encourager, à l’enlacer.

La solitude suinte dans le loft avec les milliers de zones d’ombres. C’est un endroit invivable pour un seul. Tu vagabondes dans la pièce, rallume quelques lampes, non pas les néons du plafond mais les lampes de table et d’ambiance, jusqu’à la mezzanine qui promet d’être vide. De là-haut tu soupires, bruyamment, grattant la rampe de bois de l’ongle, à défaut d’une peau. ”  - Jésus-Christ, Ingvar.”  Ton accent irlandais revient lorsque tu en appelles au fils de Dieu. Les années passant, tu n’as pas perdu cette habitude, tu invoques en vain autant le nom d’Odin que du Seigneur Tout-Puissant. Un jour ça te perdra, mais pour l’instant tu n’as rien dit de compromettant en public. Tu pestes en tous cas, à le voir se recroqueviller sur le canapé comme un enfant. Comme à contre-coeur. A attendre tu ne sais quoi. Tu vois ce qui tourne dans son esprit, les rouages qui grincent et se morfonde. Combien de nuit avez vous passé à vous ramener de vos propres effrois ? Blottis dans le lit, l’un contre l’autre, à se rappeler à la réalité de quelques murmures,  de bras et de joues caressés comme pour gommer les cicatrices. Sur le canapé, une ânerie à la télé, et tes commentaires qui venaient faire rougir Ingvar de gré ou de force. Décorer l’appartement de photographies où ne subsistent pas vos coins d’ombre, pas vos nuits sans sommeil. Mais les vieilles recettes ne tiennent plus la route. Tu ne le suspectes pas une seconde d’avoir menti, de t’avoir fait venir juste pour te voir. Il faudrait qu’il arrête de l'appeler toi oui, mais la peur, le danger était bien réel. Tu ne l’aurais pas tant aimé si tu avais douté un instant de ça.

Au milieu de la nuit, avec l’extérieur devenu opaque face aux lumières, c’est facile de croire qu’on est dans un cube hermétique au monde. Que tu peux venir contre lui sur le canapé, effacer la peur de tes lèvres, et lui rappeler que n’importe qui devrait te passer sur le corps. C’est facile de croire que cela n’a pas de conséquences, que vous pourriez rester enfermés jusqu’à ce que Ingvar aille mieux, oublier les Castes. Si les runes tatouées dans vos chairs ne vous définissent pas comme incompatibles. “- J’y crois pas,” tu continues de râler dans ta barbe en recouvrant ses jambes d’un plaid. L’eau que tu as mis à chauffer à la cuisine siffle, et tu reviens avec un mug fumant à l’odeur de plante familière, que tu lui tends précautionneusement : “- Ne renverse pas sugar, je tiens à garder mes fesses au sec cette nuit.” Tu lui enjoins, avant d’aller t’asseoir dans le fauteuil proche avec le tien. Tu dormiras sur le canapé cette nuit. En attendant, machinalement, les pieds sur la table, tu te laisses avaler par les bras du fauteuil alors que tu n'as même pas ôté ton manteau. Tu prends une photo de Loukoum. Sans le regarder.

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 1 Fév - 23:52



Tu l’observes t’ignorer, les yeux fixés sur l’écran, occupés à cadrer correctement Loukoum qui le mate la tête de biais, l’air de lui demander ce qu’il fiche. Tu te demandes toujours pourquoi il s’évertue à prendre autant de photo de ce chien. Est-ce une manière pour lui de se rappeler Badia ? Peu importe, tu le laisses faire. Profites de la chaleur ramenée par le plaid et la tasse que tu as en main. Jettes un œil à la nuit dehors. C’est difficile pour toi. De savoir à quoi t’en tenir. D’une part, il te nargue à refuser sciemment tout contact, à préférer pencher son attention sur un de vos clebs plutôt que sur toi. De l’autre il te couvre d’un plaid et te sert une tisane. Qu’il ne vienne pas te dire qu’il fait son travail. C’est au-delà de cela. Tu pourrais te dire que ça tient du réflexe, après tout ce temps vécu ensemble mais tu vois bien dans ces gestes qu’il tient toujours à toi. Plus de la façon dont tu le supplierais presque de le faire à nouveau, non. L’amour qu’il te portait s’est muté en quelque chose de mélancolique. Passé. Comme on chérit un souvenir. Il ne peut pas te tourner le dos parce que tu fais partie de lui mais plus jamais il n’imaginera un avenir où tu es présent. Si tu n’insistais pas tant, il aurait disparu depuis longtemps. Et à jamais, vous seriez devenus pour l’un comme pour l’autre la réminiscence d’une époque hélas révolue.

Tu souffles sur le breuvage encore trop chaud, tiens la tasses contre tes pieds se réchauffant sous la surface réconfortante du plaid. Poses la joue contre tes genoux, les yeux rivés sur le gardien. Expires doucement. Il n’a pas l’air de vouloir partir. T’es pas certain parce que sur ses épaules persiste sa veste. Il ne porte pas grand-chose d’autre, non plus. T’aurais préféré qu’il s’assoit près de toi et que tu puisses te blottir contre lui. C’est ce qui te manque le plus. Même juste pouvoir l’effleurer, te rassurer sur le fait qu’il existe toujours bel et bien. Les promesses pourtant toujours tenues ne lui suffisent pus. Alors tu as accepté. Tu ferais n’importe quoi, absolument n’importe quoi pour lui. Il le sait. Nouvelle tentative de boire un peu, tu manques de te bruler mais c’est soutenable. Tu reposes la tasse à la même place, observant méticuleusement son trajet pour éviter de tout renverser avant que l’attention ne revienne sur Wighard.

« Merci. » Que tu souffles, assez fort pour qu’il l’entende. Les mots que tu n’as pas su dire là-bas, coincé dans la salle de bain s’échappent après avoir pu reposer au fond de ton esprit. L’angoisse s’évapore peu à peu même si elle persiste, a laissé son emprunte à l’arrière de ton crâne. Tu soupires. « Je savais pas qui appeler d’autre. » Un haussement d’épaule. D’un point de vue tout à fait pratique, bien sûr que si. Mais qui d’autre que lui serait venu chasser tes fantômes sans te questionner, se moquer, s’énerver ? « Tu peux rester ? » T’as failli lui demander s’il voulait rester mais dans l’absolu tu connais la réponse – sans doute souhaiterait-il être n’importe où ailleurs. Alors t’as formulé cela un peu autrement, cela te semble mieux. Ca te fatigue tellement. De devoir réfléchir à ce que tu lui dis. Un frémissement. Tu voudrais pas qu’il te lâche que non, qu’il a mieux à faire, ailleurs, qu’il existe dans ce monde des personnes ayant bien plus besoin de lui que toi. Qu’après dix mois à étancher sa soif d’affection dans les bras d’inconnus différents à chaque nuit où il a pu tromper la solitude, il a fini par te remplacer. Qu’un autre lit, bien plus attrayant que ton canapé – tu sais qu’il ne s’approchera pas du votre lit si tu t’y trouves toi-même – l’attend quelque part d’autre. Qu’il est passé à autre chose là où tu stagneras à jamais, perdu entre deux états d’existence chimériques.
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Dim 2 Fév - 13:07



Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊

Tu joues avec ton téléphone d’une main, comme un adolescent qui refuse d’entamer le dialogue avec son parent. L’adolescent a passé la quarantaine, porte une barbe aussi fournie que les cernes sous ses yeux, et son manteau s’accroche à ses épaules comme toute la misère de Senja. Tu envoies la photo de Loukoum la moins floue à “Babe”, avec un court message - “Je dors là-bas, allez vous coucher.” à défaut de son frère, Badia aurait des nouvelles de son chien. Tu lui expliqueras, plus tard, si la nuit et les angoisses finissent par passer. Si au lever du jour tu sors de l’appartement, lessivé à l’extérieur et à l’intérieur, et que tu retrouves ton chemin jusqu’à son canapé sans céder aux sanglots. Être à côté de Ingvar est éreintant, physiquement, émotionnellement, mentalement.

”- Tout le plaisir est pour moi.” ton sourire en coin, égrillard, trop plein de sous-entendus, te revient machinalement - combien de jeux de mots as-tu fait là-dessus, par le passé ? Mais les fossettes se coincent en même temps que quelque chose dans ta gorge. Un noeud. Tu finis par faire glisser le téléphone sur la table basse, le long de ta cheville. Tu secoues lentement la tête à sa question, ton regard perdu dans les mouvements de la queue de Loukoum, occupé à sentir le bas de ton pantalon avec un entrain notable. Est-ce que tu peux rester ou est-ce que tu peux seulement partir ? Ce que tu ressens n'entre pas vraiment en ligne de compte. L’appartement n’a pas changé. Tout juste y a-t-il plus de photos de Badia, et moins de désordre. Même l’odeur n’a pas changé - l'herbe, le vieux relent de drogue est plus fort qu'à l'habitude, comme un parfum de rupture. Ce n’est pas la première fois que tu y passes mais depuis la séparation, c’est la première fois que tu t’y trouves en même temps que Ingvar. Et c’est difficile de se rappeler que le temps a passé entre vous.

‘- Je te l’ai dit. Je dors sur ce canapé ce soir. Et ce n’est pas ouvert à la discussion.” Ta voix est égale, mais sans réplique. Tu restes, qu’il le veuille ou non, envahissant tout en refusant de déposer des bagages ou ta veste - retour au début de votre relation, paradoxalement. Mais tu n’as pas le droit à l’erreur, tu n’as pas le droit de le laisser dans cet état. Tu n’as pas le droit de l’abandonner. La Caste de la Beauté regarde les meurtres passionnels avec beaucoup (trop) d’empathie, mais comment est-ce que tu la justifierais, l’overdose de ton ancien compagnon, quelques heures après qu’il t’ait appelé comme gardien ? Et on ouvrira pas la boîte de Pandore de ce qui risquerait d’éprouver, si tu le faisais - si tu manquais à ta parole. Si tu laissais quoi que ce soit lui arriver, toi qui t’es littéralement damné pour pouvoir le protéger. Tu as besoin de sentir le soleil d'hiver quand tu sortiras de cet appart, tu as besoin d'aller colorier avec Oona, de prendre un brunch sur le canapé. Passer d'Ingvar à la nuit, tu as peur de ce que ça te ferait faire.

Tu passes tes mains dans tes cheveux, triture la noirceur foisonnante de ta barbe un instant. Garder tes mains occupées pour ne pas trahir ta décision. Ce faisant, tu tournes ton regard vers lui lentement, comme à regret. Le considère un long moment, les deux mains nouées dans ta barbe, avant de reprendre, lent et grave.: ” Mais il y a d’autres gardiens, Ingvar, si tu te penses en danger.” Est-ce que tu as vraiment besoin de lui rappeler ? Il le sait. Il le sait et il t'as quand même appelé, et il appelé d'abord sur ton téléphone personnel, et cela te fout en boule, dans un mélange de sentiments dont tu ne pourras même pas parler à ton psy. Un soir après la fermeture du Deep Blue, peut-être.

Tu ne contesteras jamais son trouble, ses peurs. Tu préfères qu’il t’appelle plutôt qu’il pleure seul. Mais tu as choisi de refuser ce masochisme, d’arrêter d’accepter son empire sur toi. Parce que tu ne peux pas, physiquement comme légalement, refuser d’accourir à son service, à son secours. C’est au-delà de tes forces. Mais te forcer à regarder ses yeux rougis et ces cheveux où tu voudrais perdre les mains, en parallèle avec la conscience qu’il t’as fait venir comme un chien qu’on siffle c’est aussi au-delà de tes forces. Tu n’es pas le seul à pouvoir et devoir le protéger. Ce n’est pas juste qu’il exploite votre lien comme ça. Pour aucun de vous deux. Tu détournes les yeux avant de te perdre - le cynisme qui suintait durant vos derniers mois te revient, éclatement dans un ricanement sans joie. “- Si tu voulais une seule personne à ton service, tu aurais dû être ambassadeur.”

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Dim 2 Fév - 20:08



Sa réplique t’arrache un sourire, écho lointain de ce que vous avez été. Tu te penches pour déposer la tasse sur la table basse, te laisses retomber contre le dossier du canapé, la tête en arrière. Les épaules se baissent à l’instar des jambes qui se retrouvent en tailleur. Tu tires le plaid sur toi, recherchant un peu de chaleur. C’est de la sienne dont tu te languis. Il est catégorique. Il dormira là où te trouves après t’avoir chassé dans votre chambre, tu t’en doutes. Ta chambre. Cela t’arrive encore par moment, tic de langage difficile à éradiquer. Ne plus parler au pluriel, séparer les choses comme vos êtres le sont désormais. Inévitablement, cela t’a fait repenser à Asa. Ainsi es-tu condamné à la solitude. Parce qu’après sa perte abrupte et celle déchirante de Wighard, tu es certain que c’est tout ce qui t’attend désormais. A trop souffrir, tu as perdu la certitude de pouvoir à nouveau aimer. Tu as trop donné de ta personne pour, qu’une fois encore, on t’arrache brutalement l’équilibre durement édifié. De foyer, il ne te reste plus rien. Il n’y a que Mahaut, une certitude qui persiste tel un phare au milieu de la tempête de ton existence. Vos âmes écorchées s’accordent à se protéger l’une l’autre des affres du monde.

D’autres gardiens, tu n’as que faire. Ce n’est pas de cela dont tu avais besoin ce soir. C’était nul autre que lui. Pourquoi s’évertue-t-il à souffler ce que tu sais. Les paupières se closent, la tête balance sur le côté. Ton corps est lourd, endolori par les peurs ayant engourdi ses chairs. Les mains frottent les traits chiffonnés, retombent subitement sur le canapé dans un petit bruit sourd. Tu as des airs de naufragés, la face éreintée par le chagrin, les cheveux en bataille, vêtu seulement d’un t-shirt trempé de tes propres larmes et un boxer. Tu décides d’ôter ton haut, finis assis sur le bord du canapé, les pieds ancrés dans le sol, les mains accrochées au coussin sur lequel tu es assis, le dos recouvert par le tissus rassurant de la couverture. Tu réagis à peine sa réplique emprunte d’un cynisme naturel chez lui. Tu l’observes un long moment, la face interdite avant de secouer doucement la tête. Malgré les reproches lancés en pleine face, malgré les grandes injustices hurlées à tes tympans, tu refuses de croire qu’un jour tu ne l’aies pas pensé comme ton égal. Qu’il l’ait vécu autrement enfle ta poitrine d’un mal difficilement identifiable.

« Tu sais bien que ce n’est pas dans mes ambitions. Cela ne l’a jamais été. » Le regard se perd dans les airs, cherche un point d’appui. Tombe sur un Loukoum curieusement enthousiaste. Les sourcils se froncent avant que tu décides d’abandonner les secrets propres aux chiens.  « Tu m'imagines toi ? De  chien des rues à ambassadeur. » Ca t'arrache un rire sans joie. L'idée est quelque peu absurde. Tu doutes que la suggestion ait été sérieuse. Tu as rejoins ta caste car elle t'offrait une porte de sortie, mieux encore : enfin, dans ton existence, tu y as trouvé ta place.

Est-ce que Wighard a fermé la porte ? L’inquiétude vient soudainement court-circuiter toute pensée. Tu continues tout de même à parler, tentes de ne pas paraître obstiné. « N’importe qui d’autre… » Tu cherches tes mots, l’esprit est fatigué, reste aux aguets, préoccupé par d’autre chose que ton envie de communiquer. « N’importe qui d’autre ça n’aurait pas été. » Tes mâchoires se crispent à l’instant où tu déclames cette vérité. « N’importe qui d’autre aurait chassé des démons qui n’existent pas ou se serait foutu de ma gueule. » Tu soupires. Finis par ne plus y tenir : tu te lèves. D’un pas traînant, tu t’avances, le plaid sur les épaules jusqu’à la porte d’entrée. Tu vérifies qu’elle soit bien fermée. Elle l’est. Bien sûr qu’elle l’est. Il ne te connaît que trop bien. Tu restes un instant face à la paroi. Jettes un regard par-delà ton épaule. « Mais tu as raison. » Les épaules basses, tu te retournes vers lui. « Je n’aurais pas dû t’appeler. » Tu hésites un instant à continuer. Il y a ce mot que tu crèves d’envie de lui dire sans pour autant oser. Finis par céder. « Désolé. » C’est un murmure, accompagné d’un regard fuyant, mitigé, à la recherche de n’importe quoi d’autre à observer que ses traits que tu connais par cœur. Comme pour chasser les ressentiments s’amoncelant au fond de ta poitrine, tu ajoutes, l’air de rien. « Si tu comptes rester, tu devrais retirer ta veste. » Tu reviens à ton point de départ, t’échouant à nouveau sur le canapé, radeau éternel dans lequel tu t’enfonces, tes bras enserrant tes jambes, le menton tombé dans le creux de tes genoux.
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Dim 2 Fév - 22:53



Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



Ton reniflement songeur cache une vérité acquise depuis bien longtemps dans le fond de tes entrailles, tandis que tu frottes ta barbe entre ton pouce et ton index. « - Le chien des runes a été assez bien pour Freyja, que je sache. » Assez bien pour toi. Trop bien pour toi. Tu l’imagines bien, trop bien en ambassadeur. Un courtisan à ses côtés, sans cesse, à le choyer comme il mérite et l’humain trophée à ses côtés, en retrait, toujours trop sombre, toujours trop vulgaire, trop terrible, trop réel. Il avait voulu s’en sortir, trouver une porte de sortie, une place. Ingvar avait un jour rêvé à un foyer, à un enfant. Pour toi, c’était une montagne d’ambition, terrifiante.

Et de toute façon, tu l’as perdu. La seule différence c’est qu’il est seul aujourd’hui. Comme toi. Toi, tu n’as pas le privilège de laisser voir combien cela te bouffe de l’intérieur, comme Tantale : ton gosier n’aurait jamais assez la brûlure de l’alcool, ta peau ne se satisfaire plus d’aucun orgasme, son odeur t’enveloppe depuis que tu es arrivé et tu dois te rappeler à tout moment d’esquiver son contact alors que tu voudrais l’enlacer et ne plus jamais le laisser. Tu as le mauvais rôle. Tu ne peux pas fondre en larmes, à genoux et lui demander de te reprendre. Tu ne peux pas être jaloux qu’il se reconstruise, et tu ne peux que souffrir en silence de le voir dans cet état. Tu sais que c’est de ta faute. Mais tu sais aussi que c’était un départ sans retour. Tu ne peux pas te permettre le moindre compromis, le moindre baume sur ton cœur meurtri. C’est débilitant, la douleur qui te paralyse. La bile dans ta gorge, qui te promet une matinée à boire comme un trou, avant de t’abandonner dans un lit inconnu, jusqu’à l’inconscience. Jusqu’au dégoût et les larmes que le sommeil rend anonymes.

Ta langue claque contre ton palais et tu répliques du tac au tac : « - Pas en face. » parce que si Ingvar veut se cacher derrière des raisons, tu l’en arraches. Tu ne l’as jamais laissé se morfondre. Tu n’as jamais accepté de s’apitoyer sur son compte, ni le tien ni celui des autres. Les autres gardiens auraient vérifié les autres pièces, auraient rallumé les lumières, tirer les rideaux. Ils auraient veillés sur lui, par devoir sans avoir des envies bien intestines à chaque fois qu’ils poseraient les yeux sur lui – ou si, au contraire, mais Ingvar aurait eu gardé le contrôle sur eux. Il aurait eu le contrôle de la situation, l’aurait regagné progressivement, une fois les monstres chassés. Pour tout ce qu’un gardien sait, les démons dans les esprits des surnaturels sont bien réels. Leurs dieux leur ont donné des dons pourquoi pas des visions ? Pourquoi pas des ennemis à leur hauteur ? Un gardien ne juge pas, il protège. Et parmi eux, tu as la plus grande gueule. Quoiqu’ils pensent, ils auraient respecté Ingvar. Toi tu lui fais du mal, tu le vois dans sa posture et la façon dont il ne te regarde pas. “- On sait tous les deux que je suis le plus mauvais gardien pour toi.”

Aucune remarque ne passe tes lèvres quand il se relève. Tu as refermé derrière toi, laissé ta clef dans la serrure, mais lorsque tu as commencé à vivre ici, ton pire était déjà passé. Tu as eu tes années à coincer une chaise derrière la porte pour pêcher quelques heures de sommeil sereines. Tu comprends le sentiment. Mais le loft fait figure de ring où vous êtes tous les deux enfermés jusqu’à ce que le jour se lève. Il n’y a aucune retraite possible. Ni l’un, ni l’autre, n’a de porte de sortie, de moyen de vous échapper – à part la porte d’une chambre, close, faisant rempart entre vos absences de vertus et trop de souvenirs en commun. Pour être franc, tu n’as pas la moindre idée de comment tu vas tenir jusqu’au petit jour. Tenir avec lui, face à lui.

Et le cul qu’il aperçoit sous la cape de pilou-pilou n’arrange pas les choses.

Tu l’as regardé se mettre à nu devant toi sans rien dire. Il a ton attention cette fois, enfin. Cela t’agace de te demander à quel point il est en conscient, à quel point il le fait exprès. A quel point, il sait qu’il occupe encore tes rêves – voire tes étreintes. Tu l’as regardé se mettre à demi-nu, parfaitement conscient que le maître du Plaisir devait savoir ce qu’il faisait, mais même si le temps a créé le manque, tu l’as vu depuis longtemps son corps. Et tu l’observes plutôt avec le souci quotidien du compagnon qu’avec la luxure incandescente du nouvel amant. Tu notes sa silhouette plus fragile, que tu craindrais de briser. Tu notes les marques dans le creux de son bras, qui te font serrer les mâchoires.
Il n’est plus ton petit-ami. Mais il est encore ta charge.

Mais voir son cul se dandiner dans l’appartement, te tourner le dos est une autre provocation. Tu mords ta lèvre jusqu’au sang pour étouffer ton commentaire, la grivoiserie qui te brûles les lèvres et les paupières. Tu refermes les yeux, laisse le sang envahir ta bouche. Tu t’affales un peu plus dans le fauteuil, inconfortable, les épaules de ton manteau remontent au-dessus des tiennes, t’étouffent de chaleur.
Désolé. Tu expires par le nez, plus fort que toi, le masque se fendille. Rides au coin des yeux, ton visage se tort. Désolé. Il n’aurait pas dû t’appeler. Mais il l’a fait quand même. “- Tu n’es pas désolé. Te fous pas de moi.” Ni pour ça, ni pour le reste.  Tu crois à ses peurs. Tu le sais sans avoir besoin de marque indélébile, tu sais ce qu’il ressent. Qu’il n’a pensé qu’à toi, qu’il avait besoin de toi. Parce que toi, lorsque tu te réveilles dans ton lit où pionce un étranger, lorsque tu tombes du canapé trop étroit, tu n’as personne à appeler, mais que tu penses à lui quand même. Il n’aurait pas dû t’appeler, mais il est quand même content que tu sois là.

Ton manteau, lourd de la froidure de la nuit t’enveloppe comme des ailes noires, comme une côte de cuir plutôt que de mailles. C’est une protection. Une armure. Le contraire de celles que tu as toujours employés : la grande gueule, les remarques vertes et pas mûres, le cœur en bandoulière. Tu as toujours exhibé tes fragilités comme pour prouver que tu n’avais peur de rien. Qu’on ne pouvait pas te faire pire. Sous les rabats largement ouverts de ta poitrine, les tatouages et la pilosité, la rougeur qui a grimpé sur ta poitrine, tout cela ne cache qu’à demi certaines cicatrices trop profondes. Mais elle est ton unique armure face à Ingvar. Que tu la gardes par esprit de contradiction, ou que tu l’enlèves, tu perds.  Quand est-ce que tu as commencé à penser à votre relation en termes de jeux de pouvoirs ?

Tu te relèves, écarte d’un geste doux les chiens avant de laisser tomber ton armure au sol. Tu frissonnes, les bras nus exposés, aux pois hérissés – tu les écartes lentement. A la place de l’érotisme, la vulnérabilité de te tenir habillé devant lui en boxer et traîne duveteuse. Vulnérable : tu le fixes dans un long silence, renouveau du fossé de la salle de bain. Tes bras sont légèrement écartés de ton corps, le regard sombre, fixe. Vulnérable – lui aussi et tu l’en aimes d’autant plus, plus que les corps que tu brigues une nuit, dégueulasses le jour levé, alors qu’entre ses yeux rougis et son plaid, les larmes mal séchées de ses joues, il est l’antinomie de l’érotisme. Tu laisses le silence s’épaissir. Tu n’as rien à dire, rien à faire, et la table basse entre vous est ton dernier rempart – ou son dernier rempart.  Nulle voix aussi mielleuse n'a jamais été si sèche, jamais voix aussi sèche n'a été aussi nouée à l'intérieur. «- Autre chose ? »

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Lun 3 Fév - 10:49



Embrasse-moi. Tout ton corps brûle de lui susurrer cela. Littéralement, ce serait se foutre de lui. Il a raison. Encore. Même s’il ne te croit pas, dans le fond, t’es bien désolé de tout ça. Tu l'observes dans son indignation théâtrale, le regard parcourant sa posture dramaturgique de la tête au pied. Dans les pupilles un air de défi. Les dents s'entrechoquent sous l'effet de la crispation des mâchoires. Il se moque de toi. Au fond de tes entrailles une colère gronde. Vicieuse, pernicieuse, elle se glisse, se repaît de mois de ressentiments, gonfle jusqu'à te donner mal aux côtes. Le menton légèrement relevé, tu ne baisses pas les yeux. Le traîtes mentalement de mille nom d'oiseaux qu'il mérite grandement. Immobile, le visage interdit, tu tasses la rage, la laisses passer. Retomber. Ce n'est pas le moment. Ce n’est plus le moment. Vous n'en êtes plus à cela. Tu es lassé.

« Arrête. » que tu souffles. « Tu n'as pas besoin de ça. » Ajoutes-tu. Le corps noué se déploie, regagne une position traditionnellement plus admise pour un adulte. T’aurait-il blessé ? A vrai dire, noyé dans ta peine, tu ne pensais plus cela possible. Mais le voilà qu’il récidive. Peut-être l’atteinte n’est-elle pas nouvelle, peut-être n’est-ce qu’une plaie à peine cicatrisée qu’il revient cruellement gratter. Tu n'en sais rien, l'effet reste le même. Il enfonce les ongles dans les chairs meurtries, déversent l’amour mué en haine au creux des entrailles. D’amant à bourreau, il n’y a eu qu’un pas qu’il a franchi brusquement.

« Qu'est-ce que je t'ai fait Wyatt, hm ? » La question passe la barrière de tes lippes avant que tu n'y penses davantage. Le ton n'est pas au reproche. La voix est fatiguée, épuisée, tu puises dans des forces que tu ne possèdes plus. La rupture t’est tombée sur le coin de la gueule sans que tu n’y prennes garde. Les jours, semaines, mois suivants, t’y as passé du temps à essayer de comprendre pourtant. Tu entends bien ses arguments mais ils te semblent étrangers. Comme si on lui avait bourré le crâne, que tout cela avait macéré et qu’il te crachait soudainement toute la bile accumulée. Qu'il balayait d'un revers de la main tout ce que vous avez construit pour un idéal inatteignable qui finira par le tuer. Toi avec. « Je ne comprendrai jamais, tu sais. Je te demande juste… Juste, n'en rajoute pas. Tu n'as pas besoin de me blesser davantage. » Cela te semble gratuit, injustifié. Il n’a pas besoin de cela. Toi, toi surtout, tu n’as pas besoin de cela. Saturation. Il y a comme une distance qui s’installe, l’esprit prend du recul par instinct de survie. Sait que tu n’en supporteras pas davantage.

« J’ai compris Wyatt. Je ne t’appellerai plus. Mais arrête. Ne te cache pas derrière ça. » Parce qu'il a beau jouer la comédie, cette tragédie, avec son faciès de marbre et ses grands airs de gardien inébranlable, tu le connais Wighard. Wyatt. Avec sa grande gueule qui aboie plus qu'elle ne mord. Il grogne beaucoup, pour éviter que le monde ne remarque qu'il est blessé. Comme une diversion vulgaire qu’il pense encore efficace sur ton être. C'en est presque insultant. Qu'il ait décidé de te considérer comme un autre, un étranger.  
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Mer 5 Fév - 0:11



Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊


Tu t’attendais à quoi, crucifié les bras en croix dans votre salon ? Une raison enfin de l’oublier et de le haïr, une excuse pour t’abandonner à nouveau entre ses bras ? Tu assumes ce que tu fais, d’habitude. Tu le connais mieux que ça. Sitôt la bravache lancée et le vêtement à terre, tu as un accès de pudeur et tu n’oses pas baisser les yeux. Tu te prends pour le Saint Sébastien que tes parents te montraient, dans la Bible aux couleurs acides. Nu, exposé, criblé de traits, hésitant à l’évanouissement à défaut d’extase.

Ce qui fait déborder le vase, c’est son expression. Son murmure à vif. Tu le considères en silence. Tu prends la mesure de sa lassitude, de son épuisement, de votre éloignement. Tu as besoin d’être cruel pourtant, de laisser votre foyer en ruines pour couper les ponts. C’était bien la raison de ton manège ignoble : ne plus pouvoir faire marche arrière. Ne plus pouvoir le récupérer. Tu lui demanderais de t’embrasser, là, maintenant, et il ne se souviendrait plus de l’homme que tu étais réel.

Tu es stupide : tu ne pensais pas que son expression résignée, apathique, te ferait si mal. Il ne se battrait plus pour toi, il aurait raison.  Il ne méritait pas ça. Un amour à la déesse de l’amour ne suffisait pas à vous damner autant. Il t’avait fait : un homme meilleur, un peu moins cabossé, un peu plus heureux. Des espoirs, une maison, une fille et l’amour. Des siestes crapuleuses et des photos. Des nuits à apprivoiser les fantômes et cinquante tours de Treby avec les chiens. Il t’avait fait les treize dernières années de ta vie.

« - Non. » lâches tu dans un souffle qui fait écho à sa défense. Ton propre instinct de survie pousse un cri de petit animal blessé à son tour quand il se reconnaît dans ce prénom. Il a du mal à sortir le non, étranglé. Depuis combien de temps ne t’es-tu pas reconnu dans deux syllabes ? "-Non." Depuis combien de temps ne l’as-tu pas entendu ? Si déjà ceux qui connaissent ce nom se comptent sur les doigts de la main, ceux qui l’utilisent sont des exceptions. Les chiens viennent lécher tes doigts retomber le long de tes cuisses, mais tu n’y sens plus rien. Tes sensations toutes concentrées dans le froid au milieu de ta poitrine, juste sous la rune de la rébellion. Le choc t’abasourdit, te rend sourd un moment, te passe dessus, aller-retour. « - Ne m’appelle pas comme ça. » La pensée surgit de très loin, brute comme l’enfance charcutée : il n'a pas le droit. C’est pire que tous les mots doux.

Tu traverses le salon, tes doigts tremblants serrés en un poing qui se propage le long des tatouages de tes avant-bras jusqu’à tes épaules tendues. « - Nah. Tu ne comprendras jamais. » jetes-tu dans un rictus en passant derrière le canapé. Malgré l’humour qui dénote dans ta voix, tu as un sale goût en bouche. Malgré vos communications, vos incompréhensions insolubles. Il n’est plus assez humain pour comprendre.

Le geste est haché, quand tu t’empares de la bouteille de whisky irlandais, ta marque, qui n’a pas bougé de place mais seulement de niveau. Tu te sers un verre qui compte triple et remplis le second que tu as aligné à côté, par habitude, sur le comptoir rutilant du photographe. Tu laisses en plan le second verre, où luit une seule dose d’ambre pour t’appuyer les reins au comptoir. Bas les masques. Mais si on t’enlève la drague et la colère, il n’y a qu’un enfant qui regarde tout ça de très loin, caché derrière une chaise. Il y a un homme cabossé qui a un cœur d’artichaut et les larmes aussi faciles que le rire de stentor. Derrière, il y a l’homme qui aime encore trop son ancien amour. Alors il te restes quoi à lui dire, puisque tu ne peux pas dire pardon ?

« - Je t’ai blessé. » Ce serait idiot de le nier, de dire qu’il n’avait pas voulu ça. Il l’avait voulu. Il avait pris cette décision, sciemment, il l'avait mûri. Il avait choisi comment s’y prendre pour ne pas mentir, et pour le blesser suffisamment en meme temps. Ta main ne tremble plus quand tu reposes le verre. « - Mais je ne te veux pas de mal Ingvar. Que…Tu m’as donné plus que je n’aurais jamais espéré. Je ne veux pas salir nos souvenirs, ni te blesser davantage.» C'est la première fois que tu lui dis. Tes doigts jouent avec le bâton de papier et de nicotine, pianotent la cigarette contre ta cuisse. Ton briquet est dans ton manteau. C'est la seule partie de toi qui n'est pas franchise et fermeté.

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Mer 5 Fév - 22:12



Il fuit Wighard, il fuit. Après t’avoir interdit de l’appeler comme ça. La première chose que tu as connu de lui. Vous n’étiez que des gamins, tout aussi paumés l’un que l’autre. Et si cette époque amoncelle bien trop de souffrances en elle, tu as gardé de cette rencontre un souvenir pur. Le temps a floué les détails, les images ne sont que des fragments rapiécés, entre rêveries et réminiscences. Il n’y a que les impressions qui persistent. Une légèreté, innocence des enfants vous ayant été arrachée, rendue en ces instants où vos seules préoccupations étaient les espoirs derrière lesquels vous courriez. Quand vos chemins se sont croisés encore et à nouveau, tu as pris cela pour un appel du destin. Les dieux eux-mêmes ont pavé les routes de vos existences afin que vous puissiez enfin vous retrouvez. Vous trouvez. Et voilà que tout était anéanti pour le caprice inexplicable d’un mortel. Alors oui, c’est un fait, tu ne pourras jamais comprendre. A le contempler s’effriter, colosse qui se veut inébranlable aux yeux du monde, tu en viendrais presque à regretter de t’être dévoué à Freyja. De telles pensées sont rapidement chassées, sans pour autant parvenir à calmer la déchirure fracturant ton cœur.

Tu le suis du regard, devines ce qu’il est parti chercher sans difficulté. Vous vous ne vous connaissez que trop bien. Par réflexe, tu reprends toujours la même marque. La sienne. Irlandaise. Les mots qu’il te lâche, tu ne t’y attendais pas. Il a baissé sa garde. Tu le vois dans sa posture. Dans cette façon qu’il a de triturer sa clope. Le manque de jeux de mots approximatifs, de remarques cinglantes, cyniques, ironiques. Le débit de parole, le rythme de ces fioritures qui distraient de ce qui sincère. Il t’a blessé, il le reconnaît. Attentif, tu scrutes sa silhouette tassée, ne manques pas une seule syllabe prononcée. Mais plus il cause et plus tu ressens l’envie de lui hurler de la fermer. C’est à ton tour de souffler. Tu ris même un peu. Un éclat bref, sans joie. Serait-ce à son tour de se moquer de ton être ? Tes pupilles se détournent, scrutent la nuit par-delà les fenêtres. Elle te semble si longue. Comme si vous étiez tous deux bloqués dans une dimension où le temps s’était arrêté. Comme si tu étais incertain que vous passiez tous deux la nuit, condamnés à vous mater dans le blanc des yeux et vous reprocher tacitement mille choses qui n'osent franchir la barrière de vos lippes, de peur que vous vous effondriez. Tes paupières se closent, machinalement. La gorge nouée, tu as de nouveau envie de chialer. Mais il n'y a plus rien en toi, les larmes se sont asséchées et ne persiste plus qu’un goût amer englué contre palais. Alors tu soupires. Te lèves soudainement, approches d’un pas sans doute trop déterminé jusqu’à lui.

Et maintenant quoi ?

Planté à deux pas de son être, te voilà impuissant. Tu ignores par où commencer. Où est-ce que tu souhaites arriver. Tu as envie d’être colère contre lui, d’expulser la rage bouillonnant au fond de tes tripes. Mais ce n’est pas cela, non. Ce n’est pas un feu qui brûle ardemment, désireux d’emporter le monde avec lui. C’est un gouffre béant, un désespoir criant. Tu scrutes ses traits fatigués, luttes contre cette envie irrépressible de toucher du bout des doigts ce visage si familier. Alors tu acceptes un compromis, négocier avec toi-même plus qu’avec lui. Les yeux se baissent, scrutent le motif à fleurs où vient s’égarer l’index de ta dextre. Tu ne le touches pas. Pas vraiment. Seulement le tissus qui le sépare de cet être que tu meurs d’envie de serrer contre toi.

« Alors qu’est-ce que cela aurait été, si tu avais voulu me causer du tort… » Un murmure confié avant de te détourner de son être, agrippant le briquet abandonné sur le comptoir. Tu lui tends, allumant sa propre cigarette avant de lui en piquer une. Tu tires quelques fois dessus avant de boire un peu d’alcool, adossé de la même manière que le gardien. A nouveau, tu as froid. Lui aussi doit souffrir du même mal. Tu pars sans mot dire jusqu’à la chambre, reviens vêtu d’un pantalon de pyjama noir et un pull du même coloris. Dans tes mains, l’un des ses propres pulls que tu lui tends, presque à contre cœur. Parce que, dans le fond, tu ne veux pas t’en séparer. Tu hésites presque à lui demander de te le laisser. Peut-être plus tard.

« Faudrait pas que tu prennes froid. » Te contentes-tu de lui dire.

Tu te détournes à nouveau pour ramasser le manteau abandonné au sol que tu accroches au porte-manteau. Restes plantés quelques secondes, les bras ballants à ne pas savoir quoi faire de ton être dans ton propre appartement. Finir par t'installer à nouveau à ses côtés pour terminer la cigarette abandonnée que tu rallumes après une gorgée de whisky.
 
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Ven 7 Fév - 22:28



Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊


La morsure du whisky décape l’intérieur de ta bouche devenue un charnier. L’alcool brûle les plaies que tu t’es infligé pour garder la face face à Ingvar. Sa chaleur se propage dans ta gorge, enflamme ta poitrine comme Ingvar avait l’habitude de le faire. Elle cautérise un réseau de nerfs et d’émotions qu’elle inonde à la manière d’un tsunami qui désinfecte. Une béquille que tu utilises de plus en plus souvent, sans t’en rendre compte, accumulant les verres qui tiraillent ta poitrine et y appliquent un baume en même temps. Comme un café noir dont on adore l’amertume et la brûlure, qui fait saliver à tout moment de la journée. Non pas que Ingvar ou Mahaut auraient remarqué quoi que ce soit. Non pas que cela ait commencé avec la rupture. Non pas qu’il y ait une raison, palpable, autre que l’envie et l’habitude. La décadence et la débauche sont le dandysme des surnaturels. Goûter à la petite mort à coups de nuits dehors et de drogues, gésir sur le canapé, les sens démontés et incapables de se lever, summum d’un luxe aristocratique, d’oisiveté. Un art de vivre.

Tu relèves les yeux en l’entendant pouffer. Le cynisme lui va mal. Pas à lui. Pas à ta tête de mule qui voyait le beau dans tout. Un tic agite ta mâchoire, fait un pli dans ta barbe. Ces mots d’excuses tu les as pensé, depuis longtemps. Tu as attendu longtemps, que Ingvar t’en veuilles assez pour ne plus y voir une réconciliation facile. Tu ne t’attendais pas à son rire sans joie, moqueur. Toi en pire.

Sa démarche assurée interrompt le fil de tes pensées. Il est vêtu d’une attaque de panique et cet enfoiré s’avance vers toi à mi-chemin entre un défilé de mode et une soirée en amoureux. Rappel qu’il tient du dieu, qu’il est à couper le souffle à bien des degrés, tu l’observes s’approcher, captivé. Imperceptiblement tu t’es raidi. Tu as beau être en âge de te rendre les coups aussi bien que faire l’amour, il y a un reste d’enfant battu toujours présent en toi. Tu l’attends venir sans savoir à quoi t’attendre, malgré toit prêt à te prendre un coup, ton avant-bras s’est déplacé en travers de ton torse, en diagonale sans que tu le sentes. Prêt à se lever devant ton visage - pour une raison, ou une autre.
Il s’est arrêté avant de te toucher.
Tu t’es redressé sans en avoir conscience, à nouveau droit face à lui. Assez proche pour contempler son visage - les yeux sombres mais limpides sous ton regard, le nez un peu trop fort qui transfigure son visage, sous sa moustaches, les lèvres sur lesquelles tu voudrais écraser les tiennes, vorace, presser ton corps contre lui. Pourtant lorsqu’il te touche, tu ne bouges pas, statufié. Tes doigts sont gelés. Ta main libre agrippe la poignée du placard contre ta cuisse. Ton ventre se creuse sous son doigt. Ton coeur manque une volée de marches - tu avales ta salive mais tu ne lâches pas un mot, lèvres entrouvertes. Ton regard quitte son visage pour voler sur ses avant-bras, où son tatouage est exposé, proche à te toucher, comme un sceau qui te menace.  

Tu murmures un non silencieux, bulle sans son. Tu l’implores en silence, le regard ancré dans le sien, les pupilles brûlantes, alors que ses doigts sont si proches de ton épiderme, laissant une traînée de lave au milieu de la chair de poule qui rampe sur tes avant-bras. Tu lui as dit que tu ne voulais plus qu’il te touche, jamais. Tu ne sais pas comment tu réagirais, s’il touchait ta peau. Et tu n’as aucune envie de le savoir.

Lorsqu’il vient s’installer près de toi, ton épaule frôle la sienne, corolle contre peau nue. Le crissement est insupportable, à faire le bruit d’une cacophonie à tes oreilles. Il te donne une trêve, l’occasion de respirer, gonfler ta poitrine d’air - la cigarette y passe, et un autre verre de whisky le temps qu’il réapparaisse avec l’un de tes pulls. “- Faudrait savoir.” Miraculeusement, ta voix n’est pas enrouée après ton looping émotionnel. La laine semble irréelle sous tes doigts alors que tu envoies balader verre vide et mégot éteint sur le comptoir. Il veut que tu enlèves ton manteau ou que tu mettes un pull ? Tu étouffes, mais le pull n’y changera rien. Tu n’avais pas froid, tu avais chaud, et il sent encore Ingvar. “- Par Odin, Ingvar. Joue pas à la dînette.” Tu siffles, te frottant l’arrière de la nuque tandis qu’il s’active. C’est insupportable comme vision. Comme si tu étais un invité, ou chez toi, comme si tout était normal.

Tu te détournes, passant ta langue sur tes lèvres dans un tic nerveux, la tête baissée.  Tu t’avances dans le salon d’un pas plus tranquille, alourdi des whiskys consécutifs, alors que tu ouvres ta boucle de ceinture, machinal.  “- Tu es prêt à aller au lit où je vais voir s’il y a des monstres sous ton lit ?”  Tu l’interroges du regard, l’humour revenant en douceur au coin de tes yeux, alors que tu ôtes ta ceinture, pour en dégager ton holster et ton arme.

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 8 Fév - 0:06



Tu hausses doucement des épaules à sa remarque. Son manteau abandonné là, cela fait désordre. Les vêtements abandonnés ne sont agréables à regarder qu’au souvenir d’une passion trop intense pour penser à ranger. Un des quatre habitants poilus ici aurait fini par décréter que la veste abandonnée remplirait allègrement le rôle de panier et Wighard se serait retrouvé avec un manteau de fourrure sans y prendre garde. Pas que cela l’aurait franchement dérangé. C’est la première chose qu’il a ramené chez toi. Des poils de clebs. Partout. Tu n’avais jamais eu de chiens avant. Ils t’effrayaient un peu. Tu ne connaissais que les cabots des rues, aussi affamés et apeurés que toi, à grogner et se battre pour la même pitance. Tu avais toujours eu une préférence pour les chats. Aujourd’hui, plus rien n’en persiste. Toutes ces bêtes sont les bienvenues chez toi, forment un agréable cocon d’amour duveteux, peu importe à quel point tes journées peuvent être merdiques.

Un sourire sincère s’accroche à tes lèvres quand il parle de chasser les monstres sous ton lit. Il l’a déjà fait. Tes épaules se sont abaissées, la tension s’échappe doucement. Persiste mais se fait moins étouffante. Tu n’as qu’une envie. Passer la nuit dans ses bras. Juste cela. Le sentir contre ton être, disperser ne fusse que pour quelques heures ce sentiment pesant de solitude. Mais tu ne peux pas. Tu as bien vu, la façon qu’il a eu de se crisper, au moindre effleurement. Tu ne l’as même pas réellement touché. Parce qu’il te l’a demandé. Tu lui livrerais ton cœur sur un plateau d’argent si cela pouvait le ramener. Mais aucune prière à la déesse de l’Amour elle-même ne pourrait le faire revenir. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Pourtant, tu ne regrettes pas un seul instant ces années passées à ses côtés. Vos premières rencontres. Vos premiers émois. Ce qui ne devait être qu’un coup d’une nuit, peut-être deux ou trois tout au plus, pour te changer les idées, t’ôter un peu de souffrance, te sortir de la spirale infernale dans laquelle tu t’es jeté à corps perdu à la mort de ta sublime, se muant en attachement d’abord, en amour profond trop vite. Et vous voilà aujourd’hui. Si proches d’une part, vous n’avez jamais été aussi éloignés l’un de l’autre qu’en cette nuit.

L’œil posé sur son arme, tu laisses sa question en suspens. Tu n’as aucune envie d’aller dormir. Tu n’y arriverais pas. L’insomnie est ta compagne la plus tenace. Tu suis son mouvement, te retrouves dans le salon à ton tour. Les bras se croisent, tu hésites à t’installer dans le canapé, jette un regard au meuble avant de te raviser. Une œillade pour la nuit au-dehors. Observer le monde se dérouler au-delà de la protection de verre te fascine, peu importe l’heure. Ici, c’est une fuite, personne n’est dupe. Parce que scruter la silhouette de ton ancien amant te fait brûler de désir trop profond et douloureux que pour s’y aventurer trop longtemps.

« Ca me manque tellement. » Que tu soupires. Tu es resté évasif, désirais souffler un tu me manques que tu as pressenti comme mal venu. Parce qu’il le sait déjà. Une évidence qui ne demande aucunement d’être répétée. Ce n’est pas que lui, non plus. C’est un tout. Un tout qu’il a brisé dans une violence innommable. Différente de toutes celles que tu as pu connaître, pas moins douloureuse pour autant. Cette fois, tu te retournes vers lui, franchement. Les pupilles ne suivent plus de ligne de fuite imaginaire, de détails hypocritement inconnus dans cette résidence fréquentée depuis tant d’années, d’animaux à la curiosité lassée transformée en somnolence, rangé dans ou au pied du canapé. Les mains serrées contre tes bras toujours croisés, comme pour te réconforter, comme un ersatz d’étreinte interdite, tu lui fais face. Mille questions se bousculent contre tes lippes, s’échouent contre le rivage de ta lassitude. A quoi bon ? C’est la première fois depuis la rupture imposée, respectée autant que tu le puisses, que vous vous trouvez autant de temps l’un près de l’autre. Est-ce que tu désires réellement tenter d’obtenir des réponses qu’il refusera obstinément de te donner ? Ou serait-il préférable de tendre vers cet étrange équilibre fait d’ignorance et de nostalgie en train de vous emporter ?

« Tu es heureux désormais ? »

C’était plus fort que toi. Elle a passé la barrière des lippes, de la conscience, du palpitant, toutes sans exception. La plus importante. La plus brûlante. Tu as failli lui demander pourquoi il t'avait menti. C'est un mensonge, tu le sais, qu’il ne t’aime plus. Une des horreurs crachés sur les cendres de ton cœur malmené. Il y a quelque chose de votre amour qui persiste, pourtant. Ou ne serait-ce que la force des habitudes ? Comme une accoutumance qui revient naturellement. Alors tu ne préfères pas demander. Pas maintenant. Ce n'est pas le moment. Tu n'es pas sûr de pouvoir endurer la réponse, quelle qu’elle soit.

 
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Sam 8 Fév - 19:38


Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



La ceinture claque dans le vide, revenant se nicher tel un serpent de cuir dans ta main. Le revolver est lourd à ton bras et tes genoux craquent lorsque tu les poses à terre devant le coffre-fort ouvert avec la gueule d’un cercueil. La béance te rappelle que Ingvar a été jusqu’à chercher une arme avec laquelle il se serait créé un trou supplémentaire. Comme si tu allais laisser l’une de tes armes dans son coffre-fort. Tu ne sens pas le regard d’Ingvar sur toi, alors que tu ranges soigneusement ton ’arme, verrouille le coffre, tu n’as pas besoin de penser au code, les gestes sont automatiques, naturels et les claquements se répandent dans un silence anormal pour ce lieu. Voilà, c’est fait. Si les démons d’Ingvar revenaient à la réalité, il n’y aurait plus que ton corps entre eux et lui.

Alors sa remarque te prend de cours, et tu restes bancal un instant, un genoux à terre. Ça me manque tellement. C’est le truc après autant d’années de vie commune, tu n’as pas dit au revoir uniquement à ton compagnon, tu as dit au revoir à une vie entière. Vos habitudes. Ton appartement. Le lit où tu dormais. Vos amis. Ta fille. Udo. Les chats, dont l’un vient se frotter en passant contre ta jambe comme si tu faisais partie des meubles. Sa queue traînasse entre tes doigts jusqu’à ce qu’il te quitte lui aussi. Vos sorties et vos blagues comprises uniquement par
“- C’est que tu… Tu le ravales, le sous-entendu qui obstrue ta gorge dans un semi-rire, cynique - même face à Oona, tu ne contrôlais pas autant tes paroles. Mais tu avais choisi de partir, tu n’avais pas le droit de te plaindre et la rage bat à nouveau à tes tempes. Tu avais tout perdu toi. Tu le savais quand tu avais pris tes clics et clacs, mais cela ne changeait pas le fait que Ingvar avait juste perdu son petit-ami, rien d’autre.   “- Yeah. A moi aussi. C’est la vie.”  Peut-être que c’est le pire, qu’il ne t’ait pas remplacé, qu’il ne se soit pas relevé, que tu aies eu raison d’à quel point il t’aimait. Que tu n’étais pas si facilement remplaçable, pas autant que tu le pensais - tu as beau brassé de l’air, sur ton charme et tout le reste, sur ton assurance et ta grande gueule, l’insécurité ne s’est jamais effacée, elle s’est creusée en même temps que votre fossé. La vérité c’est que si Ingvar a pu survivre à la perte de Asa, être heureux avec toi, il y arrivera bien à t’oublier. Tu te demandes comment il réagira si tu meures, plus précisément si tu meurs dans une révolution qui devient un massacre - s’il comprendra. S’il avancera enfin. Encore une différence entre toi et elle, entre toi et lui.

Tu te relèves, et cherches les chiens du regard - secours pour ces doigts, ce corps dont tu ne sais que faire. Et puis, tu n’as plus beaucoup de temps avec eux, à l’exception de vos rares balades. Loukoum te manque. Comme Whisky et Tequila et d’avoir un lit suffisamment grand pour dormir avec eux. “- Oui.” Tu es pris par surprise, et le fixe longuement. Tu t’étais attendu à d’autres questions, mais pas celle là. Tu en restes les bras ballants, coincé au beau milieu de la pièce, avant d’élaborer, cela va de soi pour toi. “- J’étais heureux. Je le suis toujours. Je n’ai jamais considéré que le bonheur venait avec un homme ou avec un truc spécial.  “ Même si putain, ta vie était bien plus belle avec cet homme là à tes côtés. Même les histoires sordides de flics ou supporter une Beauté aviné.e était plus facile quand tu savais qu’il t’attendait, qu’il y avait une maison au bout du compte. Tu as mis du temps à t’habituer au concept, tu te demandes si tu vas mettre trois ans à oublier ce que ça fait, à te contenter à nouveau du canapé et d’une valise cabine.   “- C’est comment tu vois les choses. Mais, oui, je me sens mieux. Avec moi-même.” Il y avait des choses qui te manquaient, et d’autres qui ne te manquaient pas. C’était compliqué de se rappeler celles qui avaient disparu, parce qu’elles ne semblaient ne pas avoir laissé de traces. La haine. La rancoeur. La sourde frustration. L’incompréhension. La haine qui venait pourrir jusqu’aux attentions et l’amour d’Ingvar. Tu adresses un signe de tête à la baie vitrée qui dévoile son monde de lumières et de papier glacé, arraché de la glace par un caprice des dieux. Ton visage se ferme sans que tu t’en rendes comptes. “-Il y a des  choses autre que les drogues et le sexe qui peuvent rendre heureux. Un bonheur réel, love. J’espère que tu le trouveras.”

(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Dim 9 Fév - 21:57



C’est la vie qu’il te dit. Tu pressens qu’il voulait te dire d’autre chose, a lâché une banalité qu’on dégaine quand on n’a plus rien à dire. Ou qu’on ne veut rien en dire. La première réponse à ta question te pique à vif. Aurais-tu réellement souhaité qu’il en soit autrement ? Qu’autant de souffrance infligée n’ait que pour conclusion une inutilité criante ? Il t’explique, ne peut pas se contenter d’un simple mot pour exposer ce qu’il ressent. Tu l’écoutes sans ciller, les bras toujours croisés. Il se sent mieux avec lui-même qu’il te dit. C’est le plus important, non ? Cela te tue. Tu es devenu un monstre à ses yeux. Une mauvaise personne. Un être abjecte qui le traînait vers les tréfonds des enfers, dans la boue, lui faisait mordre la poussière. Que tout cela est cruel. Lui aura-t-il réellement fallu toutes ces années pour se rendre compte des choses telles qu’elles le sont, telles qu’elles l’ont toujours été ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps ?

Tu ne sais pas ce qui est le pire. Sa pique, son love ou son souhait ironique. Cela te faire rire. A nouveau. Mais différemment, cette fois-ci. C’est nerveux et maladroit. Est-il seulement sérieux ? Son visage stricte, fermé, te répond que oui. Par tous les dieux, comment es-tu sensé réagir face à cela ? Il te poignarde d’une main et te relève de l’autre. Tu es confus, incertain des règles du jeu qu’il t’impose. Une main revêche, amère, vient essuyer les larmes perlant au coin des yeux.

« Et c’est le fin connaisseur de whisky irlandais qui me dit ça. » Que tu rétorques, la voix plus serrée que tu ne l’aurais imaginé. L’hôpital qui se fout de la charité. Comme si lui était meilleur être humain que toi. « Tu crois que je sais pas tout ça ? Que je suis idiot à ce point-là ? » Le ton est plus assuré. Accusateur. Possède-t-il encore au moins la moindre estime pour ton être ? « Ne viens pas me servir des conneries comme quoi avant d’être heureux avec quelqu’un, il faut que je sois heureux avec moi-même. » Parce que l’un, comme l’autre, sait que cela n’arrivera jamais. Parce que cela ne lui ressemble pas de parler comme un livre de coaching vendu trop cher pour ne rien nous apprendre. « Tu sais que c’est ma façon de survivre à moi. » Tu hausses les épaules. Parce que sans cela, tu aurais quitté ce monde depuis longtemps. Tu n’es même pas certain qu’il t’aurait connu. « Asa, toi, Badia... Il y a des vides que je ne pourrai jamais combler. » Tu lui en veux toujours pour cette indifférence qu’il porte à la mort de ta propre sœur. De ta sublime, tu ne parles que peu. Parce que le monde s’attend qu’après plus d’une décennie, tu t’en sois remis. Mais le gouffre creusé par sa mort brutale est toujours présent, là, au creux de ta poitrine. Tu l’as juste recouvert, un peu, pour que sa présence soit moins pénible. La souffrance ne s’oublie pas, elle s’apaise au mieux. Avec la promesse de revenir, toujours.

« Qu’est-ce que ça peut bien encore te faire, au final, si mon bonheur n’est que nuit sans lendemain et plaisirs artificiels ? Si je n’ai pas droit à ça, si je n’ai plus droit à toi, qu’est-ce qu’il me reste ? » Tu t’approches de lui, coupes d’un regard inquisiteur et un index réprobateur, indiques que tu n’en as pas fini. « Ne me dis pas tout. Parce que la moindre chose que je possède, je te la donne, Wighard. Parce que tout est à toi ici. Que tu n’en veuilles plus, que… » Le ton est monté, la voix déraille, tu piles soudainement, perdu parmi le flot de mot qui souhaite s’extirper de ta cage thoracique. Tu continues, les mots vibrent d’émotions, ta gorge est douloureuse tes précédents émois et des nouveaux à venir. « Même moi, je suis resté tien. Crois-moi, j’ai bien essayé de t’oublier, de me défaire de toi. Mais je peux pas. Je pourrai jamais. » Les bras se sont dépliés, retombent avec lassitude contre ton corps. C’est une confession, presque un murmure, une vérité jamais prononcée qui t’éclate à la face par sa véracité. Le souffle court, le regard paumé, tu n’oses plus lui adresser une œillade, vidé de l’intérieur, le cœur battant d’une ferveur trop intense.  
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Dim 9 Fév - 23:45


Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊



Le verre de trop qu’on ne sent monter à sa gorge que lorsqu’il était trop tard : venir ici était une mauvaise idée. Elle te coupe les jambes, te coupe toute retraite. Cela ne pouvait que mal finir. Dix mois de silence ont eu le temps de hacher menu tes griefs, de macérer son cœur brisé dans la colère. Vous en êtes loin encore, de la banalité affligeante, de la politesse maladroite, de l’indifférence cordiale d’anciens amants. Il y a encore trop entre vous. Tu n’aurais jamais dû venir, mais tu t’étais fait avoir par ton propre cœur. Par les larmes qui l’étranglaient au téléphone. La pensée insupportable, pathétique, qu’il puisse être en danger, qu’il puisse avoir besoin de toi. Que tu puisses le faillir. Treize ans que tu t’es dévoué à ne plus faire couler ses larmes, à le protéger de lui, de tout, à la rendre heureux.  Pourtant, t’avoir ne l’a pas empêché de chasser l’alcool et certaines drogues, certaines nuits de luxure à oublier que le monde existait. T’avoir n’a jamais réussi à combler le manque, la foutue injustice que tu n’étais pas assez.

Récompense ; voir les larmes perler au coin des ses yeux, dans le sillon des pattes d’oies dont tu avais embrassé chaque naissance avec l’optimisme inébranlable de vieillir avec cet homme. Tu sais qu’il a pleuré à cause de toi. Mahaut ne s’est pas gênée pour enfoncer les doigts où ça fait mal. Le voir dans cet état à l’enterrement de Badia sans pouvoir rien faire t’as ravagé pour des jours, des journées et des nuits – sobre par accident, éveillé contre ton gré, alors que tu étais bien le seul à ne pas porter le deuil.
Mais qu’est-ce que tu étais censé lui dire ? Tu sais comment cela doit sonner, la cruauté de tes paroles, de ta présence mais c’était lui qui t’avait appelé. Maintenant que tu l’as en face de toi, tu en crèves, de l’attirer contre ton torse, de plonger tes doigts dans ses cheveux, de le presser contre toi et de faire rempart de ton corps – c’est un mécanisme qui fait partie de toi avec le temps. Votre histoire était bien trop profonde pour être ignorée, jouer à ne plus se connaître. Tu roules des yeux, lèves les yeux au ciel. « - Odin… » Il y a une différence entre boire, même de l’alcool fort, et s’en abrutir. Entre le whisky et la drogue, entre l’herbe et l’héro.

Ta langue est sèche, lourde dans ta bouche, et tu serres les mâchoires pour ne rien dire. Ne pas l’interrompre. Ne pas te tirer une balle dans le cœur. Il n’y a rien à dire, parce que tu connais sa sincérité. Tu en doutes parfois, qu’ils savent que rien de tout ça n’est réel :  Lui, Mahaut, les autres. Leurs vapeurs jusqu’aux yeux, leur art de vivre, leur quête du plaisir, leur façon de manipuler les autres, leurs émotions presque sans s’apercevoir. Combien est-ce que d’orgasmes t’avaient été donné par Ingvar, et Ingvar lui-même ? Tu ne t’en étais pas plaint non. Mais la question méritait d’être posée. Et tu leur en veux, de ne pas comprendre à quel point leurs lofts sont amers quand tu vois dans quel taudis vivent vos réfugiés. Ils devraient comprendre. Eux devraient comprendre.

« - Qu’est- ce que ça peut bien me faire ? »  Ton cœur s’est brisé, ta poitrine est tendue, tiraillée, compressée. Tu vois l’effet des drogues sur lui, de ce qu’il appelle ton absence, et ce n’est pas juste, de te rendre responsable du malheur qui le dévaste. Tu ne peux pas rester juste parce que sinon il se tuera à petit feu. Ce n’est pas juste. Tu inspires profondément, la poitrine en feu jusqu’à réveiller d’anciennes cicatrices. « - La même chose que y a vingt ans ? Treize ans ?  Qu’est-ce que ça me faisait de voir le veuf au petit cul pleurer toutes les larmes de son corps ?  Se foutre en l’air de chagrin ? » Tu élèves la voix, malgré toi, poussé par le besoin de parler plus fort que lui, de repousser vos fantômes. Certaines images imprimées dans ta rétine, reléguées au rang de cauchemars. Ingvar, au bord de l’overdose dans un lit devenu le votre depuis. Ingvar, a moitié mort dans une ruelle, portant les séquelles de l’esclavage. Elles ne t’ont jamais lâchée ces images, mais tu n’avais jamais besoin d’en parler – tu embrassais son épaule chaude de sommeil, tu resserrais ton étreinte. Tant que tu serais là… "- Je suis devenu gardien pour toi. Qu'est-ce qu'il me reste ?"

Ta voix est à vif, emballée, éreintée d’une fatigue qui n’a plus de source depuis longtemps. Tu te frottes ta cuisse par habitude, là où dans le creux de l’aine est ancré le même symbole que celui que Ingvar porte aux bras. Là où sa marque ne s’effacera jamais. Tu t’es avancé sans y penser, ton corps aimanté au sien, comme un fil rouge. Plus tu parles, plus tu avances, plus tu sens vois les larmes qui brillent dans ses yeux, échos de ton regard hagard, en gamme désespoir plutôt que virulence. Tu es assez proche soudain pour souffler sur son visage, souffler sur ses lèvres, ta voix atone :   “-  Rien n’est à moi. Rien.” Tu parles de l’appartement, de la vie confortable que l’ancien esclave s’est bâti, de sa cage dorée et de votre foyer, mais pas que. Surtout pas que. Ce n’est pas tant ce que tu as perdu, refusé, mais le fait que tu  n’ais jamais rien de tout cela. Que tu n’aies jamais eu d’autre place que celle qu’Ingvar t’avait donné. Tu cherches tes mots, coincés dans ta gorge, qui luttent pour s’extraire. “- Rien est à moi. Et moi, je serais toujours à toi. Et pas comme je le voulais.” Sublime ou pas sublime, tu t’es vendu de la même façon. Après leur rituel, au moins aurait-il perçu une minuscule de ce que tu ressentais. De ce que tu vivais.  « - C’est ce que tu ne comprends pas, Ingvar. Ce que tu ne peux plus comprendre. » Le rire, le foutu rire, le mécanisme de défense dont tu te pares comme d’autres d’un épais manteau devant une tempête de neige, le rire grince. Fêlé jusqu’à l’os, jusqu’à ce que ton menton tremble. Les chiens gémissent sous les échos de voix dont ils ne comprennent pas l’intensité soudaine. Tu voudrais faire de même, tes tripes retournées comme une vieille chaussette, tes doigts tremblants serrés dans des poings. Tu voudrais l'enlacer. C'est plus fort que toi. Tu ne supportes pas de lui faire du mal alors que tu pourrais simplement le prendre dans tes bras. “- Je ne peux pas me défaire de toi. De notre vie. Je ne peux pas. J’appartiendrais toujours à ta caste. J’obéirais toujours à ton putain de monde. ” Une pause, et un geste avorté, tes mains retombent le long de ton corps apres avoir effleuré son bras. Ta voix de velours si grave se mâtine d’un aigu qui perd pied : Est-ce que tu t’entends ? Avoir le droit à moi ?


(c) oxymort

Anonymous
Invité
Invité
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Lun 10 Fév - 9:25



Il est proche, si terriblement proche. A quelques centimètres près, il briserait lui-même l’interdit le plus cruel qu’il ait imposé. Ses mots t’achèvent, broient un peu plus ce qu’il restait du cœur. C’est qu’il a raison Wighard. Toi plus que tout autre tu devrais pouvoir comprendre. Il n’est pas libre, simple mortel pris dans les filets vicieux des castes. Un pas de trop vers elles et c’en est fini de vous. Le regard baissé, posé sur son torse, sur le pull que tu lui as donné. Les paupières se closent sur son ultime question. Le poids sur tes épaules est insoutenable. Tu manques de t’agripper à lui, par réflexe, par envie, à cause des vertiges dont tu es pris, aussi. Les lippes tremblent à l’instar de tes doigts. De tout ton corps entier. Tu chasses du creux de la paume une nouvelle salve de larmes. Le geste est vain, elles reviennent sans cesse. Plaie béante de l’âme qui verse comme elle peut son désespoir sur le monde, pour que tout cela lui semble un peu moins invivable. Tu ne devrais pas, ne devrais plus pleurer. Il est trop tard. Depuis tant d’années, il est trop tard. Il s’est damné, condamné pour toi.

Tu n’oses plus approcher le moindre centimètre carré de peau de son corps, revois la réaction qu’il a eu la première fois. Que s’est-il imaginé que tu puisses lui faire ? Tu as l’impression terrible d’être devenu un autre pour lui. Quelque chose qu’il craint. Pourtant tu l’as perçu, gardes la brûlure de cette caresse avortée sur ton bras. Il en brûle autant que de toi.

« Désolé. » Un murmure à peine audible, s’il n’était pas si proche. « Je me moque pas de toi, c’est vrai. Je suis désolé. Pour tout. » Les mots sont faibles mais sincères, se suivent dans un calme étrange après la tempête vous ayant tout deux animés. Tes doigts s’entrelacent, pour en calmer la fébrilité, pour lutter contre l’envie d’attraper les siens. « S’il y avait un moyen, n’importe lequel, peu importe le prix, je te jure, je ferai en sorte que tu puisses partir. » Parce que c’est ce qu’il veut le plus au monde. Retrouver une liberté qu’il n’a même pas remarqué s’envoler. Que si c’est l’ultime preuve d’amour que tu puisses lui fournir, tu lui donnerais, sans une once d’hésitation. Parce que ses mots t’ont fait réaliser à quel point tu as été égoïste envers lui. C’est dur à comprendre, encore plus à accepter. Tu déglutis. « Parce que c’est à cause de moi si tu en es là. » Le regard se relève, doucement, prudemment. Se noie au fond des larmes roulant au compte-goutte sur la peau irritée. Qu’il voit que tu es sincère, qu’à lui tu ne caches plus rien depuis longtemps. Qu'il cesse de t'imaginer plus monstrueux que tu ne l'es. 
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
if i needed you ▬ wighard & ingvar  11020804d8381a9d9391f8e5d117ef3ba3998719
Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message Lun 10 Fév - 22:27


Once you care, you're fucked.


@Ingvar Lund | Janvier 2020

◊ ◊ ◊

 « Pourquoi, tu croyais que j’étais devenu gardien pour le cul de Mimosa ? » Bien sûr que c’est à cause de lui qu’il en est là. Qui d’autre ? Si tu es là c’est à cause de lui - ça a toujours été le cas. Du flic qui essaie de protéger les humains, de faire régner un semblant de justice et qui n’y croit plus sans l’aide du whisky, au gardien d’une caste qui se joue des apparences, se prélasse dans la perfection dans des tours hautes comme leurs talons aiguilles. Loin de la crasse, des orphelins, même les esclaves sont alignés, propres comme des sous neufs sur leurs podiums.

Tu murmures pour toi-même, cillant à répétition pour empêcher ton masque de tomber : “- Si on vivait dans un monde, où c’était possible, on aurait pas besoin d’en arriver là.” Le moyen tu comptes le trouver, le prix, tu le payes, tu le payeras au centuple, peut-être de ta vie. Comme Badia, même si son frère ignore tout de la double vie de sa famille. A quel point il ne sait rien de ceux qu’il croit aimer. On devrait juste ne pas choisir entre aimer pour toujours et en être condamné à mort. Ça et une litanie d’autres injustices, celles qui te tordent le ventre de rage, en continu, te rendent malade.

Ta trentaine a été à lui, pour lui. A cause de lui. Tu savais où tu mettais les pieds, avec ton cynisme, ta lucidité, tes cicatrices. Mais tu as juré fidélité à sa caste, par amour. L’amour rend aveugle. C’est le pire : sachant ce que tu sais maintenant, tout ce que tu révoltes jusqu’à te dégoûter d’Ingvar, tu le ferais encore. Ne serait-ce que pour la rébellion. Ne serait-ce que pour votre vie.

Mais ta haine des castes n’est pas une haine des surnaturels, encore moins une haine de lui.  Il ne ressemble pas à un petit dieu qui a le pouvoir de vie et de mort sur toi, d’extase et de contrôle absolu. Il ne ressemble pas à l’homme dont tu as peur, la paranoïa te grignotant la moelle, alors qu’il n’a jamais élevé la voix contre toi, qu’il n’a jamais fait quoique ce soit sans ton accord absolu et enthousiaste. Il ne ressemble pas à ce que tu hais, mais tu connais le double-tranchant des siens. Tu sais les êtres qu’on torture dans vos caves, tu accueilles cette connaissance avec une froide indifférence, efficace. Mais la caste de la Beauté est fragile. Ingvar est fragile. Et tu ne supportes pas ces larmes qui brûlent sa peau.

Tu accroches son regard, et t’aperçois que tes mains se sont levées de chaque côté de son visage, elles l’encadrent, comme prêtes à prendre en coupe son visage s’il tombe.. Elles tremblent, ça te tire jusqu’au bout des doigts. Chaque vibration dérange l’air, effleure son visage sans le toucher. Sans s’immobiliser non plus. Mais il ne peut pas s’excuser, il ne peut pas s’excuser, lui de briser à nouveau Ingvar. Pas alors que Ingvar s’excuse avec sincérité. Ce n’est pas juste que ce soit lui qui réconforte Ingvar, quand il y a encore une minute il était soulevé de rage, d’indignation, tirant sur sa laisse avec détresse. Son pouce tremblant écrase une larme sur la joue de son ancien amant, la pulpe de son doigt vient presser sa joue avant de s’écarter aussitôt. Le geste t’as échappé mais tu ne le renies pas - tu ne peux pas vraiment le cacher, avec sa larme mouillant ta main. “ - Viens par-là. Viens.” Tu recules à petits pas, l’entraîne vers le canapé comme on danse un tango intangible, proche à le toucher, mais trop raide pour fondre contre lui, comme avant.. Tu ne le touches pas, à l’exception de tes mains arrimées à ses hanches, tirant sur le tissu tendre du pyjama.

(c) oxymort

Contenu sponsorisé
Personnage
Hors-rp

if i needed you ▬ wighard & ingvar  Empty
Message

 
if i needed you ▬ wighard & ingvar
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Les Enfants du Nord :: rp-
Sauter vers: