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 Ivre, il se trompe d'appartement et fête ses noces de soie (Ingward)
 Ivre, il se trompe d'appartement et fête ses noces de soie (Ingward)
Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
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Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Ven 14 Fév - 20:52



Walk of shame in our bedroom

@Ingvar Lund | Février 2020

◊ ◊ ◊


Les lumières traversent la vitre du taxi comme autant de météores qui t’éblouissent alors que tu bargouiles un voeu sous la forme d’un prénom unique. Tu te laisses disparaître un peu plus contre la portière, essaye d’éviter leur rayonnement blafard. Aux creux de ton poing, au fond de ta poche de manteau, enfouie comme un secret, la carte d’identité dont les coins t’entaillent la paume depuis que tu l’as mise sous le nez du chauffeur, la bouche trop pâteuse pour décliner ton adresse. L’air frais de la nuit te fait frissonner des pieds à la tête, accusant ta vulnérabilité d’un froid difficile à chasser, le genre de froid qui tient plus à ton état qu’à la réalité phosphorescente de la météo. Tu es absolument ivre, tu n’essaies même pas de le cacher alors que tu titubes jusqu’à l’ascenseur. Tu fais partie des hommes qui feraient peur, dont on détourne le regard pour qu’ils ne vous voient pas : satyre éméché, ébréché. Cheveux sombres et ébouriffés, joues mangées par une barbe épaisse, la démarche avilie. L’oeil non pas vitreux, mais brûlant d’une intensité crue, d’une truculence tapageuse. T’as les poings éclatés, aucun souvenir de ce qui a bien fait les frais de ta rage. Ta chemise est encore ouverte sur ta poitrine, portant les stigmates d’une ardeur dont tu as oublié l’auteur, plus fraîches que la cicatrice presque neuve de ton ventre.

Usuellement, tu as l’alcool gai, gaillard et obscène, mais tu as bien dépassé ce stade alors que tu ouvres la porte de votre appartement. Tu as la poitrine oppressée comme après tant de mauvais rêves. Tu veux rentrer chez toi, auprès de lui, tu as besoin de serrer Ingvar de tes bras, de te convaincre qu’il est là. La terreur dans ta poitrine ne te laisse pas de cesse, t’empêche de respirer.  Cela te donne envie de chialer, ce besoin d’être à la maison, de poser tes bagages, de vérifier que tout cela était bien réel.

Cela fait un an que tu n’es pas rentré chez toi ivre en te cognant à tous les meubles comme une balle de ping pong. Cela fait un an que tu n’avais pas ainsi traversé l’appartement trop grand, trop vaste, sans obstacle, déversant sur ce qui semble des kilomètres, tes vêtements semés au petit bonheur la chance. Tu as bien l’impression que quelque chose cloche, à mouliner dans le vide jusqu’à votre chambre, où les murs reculent sans cesse.

Puis tu enveloppes Ingvar de tout ton corps, le couvre de tes membres et l’attire contre toi d’une étreinte d’ours. Tes pieds froids s’entrelacent à ses jambes et tu expires lentement, comme pour la première fois depuis des heures. Ta poitrine se vide enfin de son angoisse, et malgré l’étau de fer de ta future gueule de bois sur tes tempes, tu te sens apaisé.   “- Désolé mon amour, la faut’ à Kus’.... Tu marmonnes et tu t’en veux de marmonner comme un vulgaire poivron dans votre lit. Tu t’en veux de puer l’alcool, la sueur, ta vulgaire humanité, laide et bestiale. Tu t’en veux de ne pas être à la hauteur de l’être solaire que tu tiens entre tes bras, tu sens le cocoon que vous avez tissé inexorablement t’échapper comme les sanglots ont noué ta poitrine toute le trajet.  Tu enfouis pourtant ton nez dans son cou, juste sous ses boucles.  Tu déposes un baiser par trop rugueux dans sa nuque et des promesses à la langue de plomb, mâtinée d’un irlandais à la gueule de whisky pur, murmurées à celui que tu espères endormi. “- Je t'aime, je, nous …ferais l’amour, demain. Demain. Pas à la hauteur, tellement peur d’te perdre…”

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Message Ven 14 Fév - 22:04



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊


Il avait refusé, chassant une à une, les invitations faîtes pour lui changer les idées. Balayer le souvenir qu’il y a, un an jour pour jour, l’amour de sa vie avait brisé son cœur, son foyer, son existence. A peu de choses près. Ingvar possédait chez lui ce naturel dramatique transformant chaque épreuve de la vie en un opéra en quatre actes. Parce qu’au final Wighard avait eu raison, de lui rappeler, il y a quelques semaines comme sa vie tient toujours debout. Les castes ne risquent pas de le bouffer au moindre faux pas, il n’est pas obligé, Ingvar, de survivre dans une prison dorée prête à l’exploiter jusqu’à son dernier souffle. Il en serait presque devenu aveugle, demi-dieu ayant enterré trop profondément le passé d’où il vient. Il avait fallu qu’on lui rappelle l’humanité.

Depuis ce matin abandonné, où l’absence de son amant ne lui avait jamais semblé si douloureuse, Ingvar se traîne. Observe le monde à travers le filtre de la mélancolie, a oublié le goût qu’ont la colère et la joie. Tout est devenu morne. Parce qu’il a compris, le surnaturel, que plus rien ne serait comme avant. Il a fini par, si pas accepter l’idée, au moins l’apercevoir. Il a cessé d’ignorer l’évidence. Wighard ne reviendra pas. Jamais. Il devait l’oublier. Arrêter de s’accrocher à lui, de le réclamer, de ne penser qu’à lui. D’espérer qu’il finirait pas changer d’avis. C’en est fini.

Un plaid en cape de prince déchu, Tequila entre ses bras, il danse doucement sur les notes d’une musique de Queen. Il murmure les paroles d’un amour perdu, aperçoit l’esquisse des souvenirs heureux qu’il a pu vivre avec le gardien. Ils sont si nombreux. Un sourire au bord des lèvres, le visage enfoui parmi la fourrure du chat ronronnant, il a décidé de se concentrer sur tout ce que ces douze dernières années avaient pu lui amener de bon. Il dépose le chat, le troque contre sa bouteille de vodka. Tout autour de lui, sur le fauteuil, la table, le sol même, des dizaines de photos qu’il a pris. Il se souvient de chaque instant derrière elles, de ce qui a causé ces sourires sincères, de ce que ces visages concentrés observent, des rires éclatant de joie. Il s’assied parmi elles, tente de se rappeler l’état dans lequel il se trouvait, à cet époque. Cette providence à laquelle il avait aspiré tant de temps, effleuré, savouré pendant toutes ces années. Maintenant qu’il s’y trouve quasiment seul, il souffre d’une solitude cruelle. Les rues de son enfance lui semblent moins hostiles que cet appartement trop vide.

Il finit par les ramasser, les ranger aussi bien que puisse le faire un homme ayant vidé dans son gosier de trop nombreuses rasades d’alcool. Il se colle contre la baie-vitrée, laisse le froid transpercer ses doigts, apaiser son front brûlant. Passe une main lasse sur ses joues humides. Jure contre lui-même. Il se redresse soudain, en colère contre lui-même. Peste contre Wighard par la même occasion. C’est d’un ridicule. De pleurer encore pour lui, comme un adolescent en mal d’amour, au cœur brisé et piétiné pour la première fois de son existence. Il est adulte, fier représentant surnaturel de sa caste, parfaite personnification du plaisir. Que ferait le monde d’une incarnation pareille ? Il doit se reprendre. Un an, c’est déjà trop long. Il parle aux chiens, accroupi devant les deux bêtes, les mains accrochées parmi leur poil. Leur promet de se reprendre. Demain. Qu’ils lui laissent une toute dernière nuit. Demain, demain, il serait un autre homme. Il serait à nouveau lui.


Il se crispe d’abord. Imagine mille choses terribles, est projeté dans l’angoisse d’un passé pourtant révolu. Reconnaît rapidement le corps l’enlaçant. Se détend subitement. Pourtant il persiste dans quelques muscles, une tension. Comme un mal-être. Ce n’était pas censé se passer comme cela. Rien de tout ce qui se déroule depuis ces douze derniers mots ne devaient se passer comme ça. Pris au dépourvu à tout instant, Ingvar est perdu. Il se laisse enlacer pourtant, profite de la chaleur amenée par ce corps contre le sien. Il a dormi un peu, l’alcool tape moins fort mais n’a pas eu le temps d’être éliminé par son organisme.

« Tu… » Est-ce que tu as bu ? Trop évident. Qu’est-ce que tu fais là ? Il n’a pas envie qu’il réfléchisse trop à la question. Egoïstement, il veut qu’il reste là. Il se persuade que c’est parce qu’il s’inquiète. Ce n’est pas dénué de vérité. L’idée qu’il veuille passer la nuit dans ses draps, dans ses bras, éveille le brasier d’un désir brûlant envers l’homme à ses côtés, jamais réellement disparu. Ce qui le tue le plus, ce sont ces derniers mots. Il démentira sans doute, demain, au petit matin, plus tard, quand il le crâne cognera et que le cœur saignera. Il refusera d’admettre que l’alcool a agi comme un sérum de vérité, dira que tout cela l’a fait délirer. Alors il se contente de se retourner, avorte toutes paroles pour leur préférer un baiser. Le souffle s’emporte à l’instar du cœur battant la chamade au fond de la poitrine. Il n’attendait que cela. Depuis un an. Le baiser a un goût de libération. Et de whisky irlandais. Par réflexe, par amour, son corps se presse contre celui échoué dans le lit. Les mains caressent, avides d’une chair interdite depuis trop longtemps. S’arrêtent au creux des reins. Il grimace. Ils ne peuvent pas. Il ne peut pas. Plus lucide que son amant, il se penche à son oreille, murmure quelques mots au creux de son tympan. « Qu’est-ce que tu penses d’une petite douche, hein ? »

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Message Dim 16 Fév - 22:13



Walk of shame in our bedroom

@Ingvar Lund | Février 2020

◊ ◊ ◊



Tu accueilles le corps d’Ingvar contre le tien avec un soupire qui traverse tout ton corps comme un frisson, une digue qui s’ouvre en grande. Une retenue et un manque dont tu n’avais pas conscience. Tu ne te souviens plus distinctement pourquoi tu as bu autant, et seul, sans Ingvar. Tu en avais l’habitude, avant, avant lui, avant d’être gardien, quand les horreurs de la journée s’imprimaient dans tes rétines jusqu’à t’empêcher de faire les paupières, lorsque l’impuissance te tordait les boyaux plus que Pia. Tu avais oublié la violence du whisky sur tes tempes. Tu ne te souviens plus distinctement, c’est confus, les verres alignés sur le comptoir - il te reste juste la tachycardique. Le coeur qui s’emballe sans que tu saches pourquoi, la peur de perdre Ingvar. La sensation de perte, languissante, incontrôlable et sans origine définie.

La crispation du corps contre le tien te donne l’impression de manquer une marche. Tu connais pourtant son histoire par coeur, comme il connaît la tienne. Mais ton cerveau marche à côté, il a dû mal à accorder pensées et actions. Tes doigts remontent de son postérieur à sa gorge, effleurant sa peau par petites touches loin d’être innocentes. Tes phalanges effleurent son menton avec une inquiétude qui défigure tes traits. Quelque chose est cassé en lui comme un mécanisme un peu fragile, et tu ne parviens pas à raccommoder tes souvenirs, à comprendre ce qui s’égare sur son visage, dans la pénombre. Tu n’as pas besoin de le voir pour discerner ses lèvres près des tiennes, sur les tiennes.

Un an, c’est long. Et ton corps se déplie et s’étire pour venir s’emboîter au sien, entremêler vos jambes avec une faim vorace. Il t’as manqué. Tu as l’impression que cela fait une éternité, et tu lui arraches de nouveaux baisers, plein de maladresses, de dents qui s’entrechoquent, mais ardents, voraces.   “- Je pue tant que ça ?” Tu exhales un peu plus ton haleine contre sa peau, tes doigts caressant sa gorge sans pouvoir s’arrêter, tu expires la tension, son visage encore dans ton cou. A ton insu, il te mène à la baguette, sans que tu t’en aperçoives. Où il veut, ce qu’il veut. Tes défenses sont abattues par l’alcool, détruites à ras ta peau. “- Baignoire. Cela fait… une éternité.”  

Tu restes immobile, redressé et assis sur le lit un moment. La pièce chavire autour de toi, et tu as un raté, mettant un moment avant de saisir que de longues minutes se sont écoulées, au lieu d’une seconde. Avant de te reprendre ou du moins le mimer.  Tu lui accordes une légère tape sur les fesses, avant de te redresser, les gestes lents, mesurés pour ne pas perdre l’équilibre. C’est une corde raide mais aussi une ligne de vie : tu ne dois pas lui laisser voir ton état. Pensée omniprésente dans ton esprit. “ - Rendors-toi.”
Tu te concentres jusqu’à la baignoire, et t’agenouilles dans ce que tu espères le plus grand des calmes, ouvrant les eaux à toutes pompes. Toute ta lucidité est ramassé dans les gestes ordinaires à accomplir, à accomplir, correctement. Tu es à ce stade étrange où tu perçois ton ivresse, et t’efforces de la cacher, de contenir en toi, un état qui transparaît par chacun de tes pores, et incapable de savoir à quel point tu paraîs normal. Eau chaude, eau froide, ôter ton dernier vêtement, dévoiler la rune wunjo qui garde encore ton aine, indélébile. Se glisser dans l’eau chaude. Tu ne glisses ni te trébuches, tu ne fais rien tomber des produits bien rangés. Tu ramènes tes jambes contre ta poitrine et les marques qu’elle porte, ton nez au ras de tes genoux et le regard perdu dans une rangée de produits qui te semblent bizarrement étrangers. Tu murmures dans ta barbe une chanson en gaélique - tu ne te souviens plus des significations, juste de l'air et des syllabes étrangères, qui te bercent dans ton ivresse.Tu te sens comme un étranger alors que buée et vapeurs viennent humidifier ton visage et remplacer une partie du brouillard qui alourdit ton crâne, remplaçant le bien-être et l’angoisse par une fatigue viscérale.

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Message Lun 17 Fév - 14:46



Walk of shame in our bedroom

@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Le regard paumé, à scruter le plafond sans plus le voir, l’impression désagréable d'une réalité qui s’échappe te collant à la peau. Serais-tu en train de rêver ? Sur le dos, un genou plié vers le ciel, l’autre jambe échouée contre le matelas, une main dans les cheveux, tu écoutes les bruits émanant de la salle de bain. Wighard pense qu’il est discret. Il ne l’est pas. Wighard pense qu’il marche droit. Que son ancien amant ne devine par le nombre de verres ingurgités, qu’il a lui-même oublié. Est persuadé d'être un bon comédien de la sobriété. Un bon menteur. Il se trahit lui-même. Même dans ton état d'entre-deux, tu n'es pas dupe. Les tempes cognent, tu es perdu entre un retour brutal à la sobriété et les derniers élans confus de l’esprit pataugeant péniblement sous fond d’alcool et de stupéfiant. Le corps brûle toujours du désir volé, l’absence est douloureuse, il ne réclame que plus fort celui qui est parti.

Alors tu te lèves. Traînes d’un pas lent, comme dans l’espoir que tu finisses par te réveiller et que rien ne puisse à nouveau perturber les résolutions déclamées aux chiens il y a quelques heures à peine. Vous n’en aurez jamais fini. La pensée alourdi le cœur, étire un sourire triste sur la face quand les pupilles se posent sur le spectacle offert par le gardien. Tu refermes doucement la porte derrière toi, pour ne pas l’effrayer, pour ne pas laisser le froid lui mordre la peau. Spectateur silencieux, tu mesures l’ampleur de sa lassitude. Il va mal Wighard. Malgré tous les reproches, les piques et les coups de poignards en plein cœur. Malgré le temps qui passe. Malgré tout. Ses mots avinés repassent en boucle au fond de ton esprit. Il t’aime. Il ne veut pas te perdre. Les épaules s’affaissent. Tu pourrais lui demander. Encore. Et encore. Pourquoi est-ce qu’il est parti. Pourquoi il ne revient pas. Tu l’attends depuis douze mois maintenant. Sens que s’il te le demandait, tu pourrais l’attendre au moins autant de temps encore. Tu refuses d’écouter quand on te suggère de passer à autre chose. Cela te semble injuste. Tu perçois dans la rage de l’amant quelque chose d’injustifié. Comme s’il ne te disait pas tout. Mais que peut-il bien te cacher à toi ?

Ce sont les mains qui trahissent d’abord. Le dos de ta dextre effleure doucement la peau humide de sa joue, les doigts finissent par glisser dans sa barbe, remontent dans la chevelure d’ébène. Passent un peu d’eau sur le front. Sous leur pulpe, mille mots d’amour que tu n’oses plus prononcer. Tu leur préfères un nouveau baiser, mêlant tendresse et passion. C’est cruel qu’il soit là. Que tu puisses voir ce corps adoré, que tu puisses te permettre de le toucher – pire, qu’il le réclame. Tu te redresses, passes les mains sur ton visage. Ôtant la brosse à dents du verre traînant sur l’évier, tu le remplis d’eau avant de lui tendre ainsi qu’un cachet. Tu me remercieras demain que tu lui souffles en t’asseyant sur le carrelage, désormais à sa hauteur. Tes bras se posent croisés contre le rebord de la baignoire, viennent accueillir ta tête dans le nid qu’ils forment désormais. La surprise a été telle tout à l’heure, que tu ne lui as pas répondu. Ca creuse au fond de tes tripes un profond désagrément, si bien que tu ne peux plus lutter contre les mots te brûlant les lèvres. « Moi aussi, tu sais. Je t’aime tellement. » Une main se perd à nouveau parmi les mèches sombres, parce que c’est plus fort que toi. Tu ne peux pas le repousser. L’ignorer. Attendre que ça passe. La dernière nuit passée ensemble n’a fait que retourner tes entrailles, semant un doute pernicieux tant au fond de l’esprit que de ta cage thoracique. Il n’est plus clair, Wighard, se perd lui-même dans les signaux qu’il t’envoie. Il ne s’agit guère d’un hasard qu’il soit si minable cette nuit. Ce n’en est pas un non plus s’il soit venu jusqu’à toi. Et tu n’as strictement aucune idée de savoir quoi faire de cette situation. Pour l’heure, tu te dis que le plus important c’est qu’il aille bien. Que tu prennes soin de lui pour cette nuit, peu importe ce qui te retombera dessus demain matin. Alors tu étouffes les questions, bâillonnes chaque parole désireuse de jaillir d’entre tes lippes. Te contentes d’attraper délicatement sa main, en caresses machinalement le dos du bout du pouce.

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Wighard Wolden
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Message Mar 18 Fév - 22:50



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@Ingvar Lund | Février 2020

◊ ◊ ◊

Un courant d’air vient faire frissonner ta peau, et ta mélopée s’interrompt lorsque tes dents s’entrechoquent, brièvement. Tes mains pleines de savons s’immobilisent sur tes épaules, et tu lui jettes un coup d’oeil, une question sans paroles, une invitation qui ne se fait pas, alors que tu restes recroquevillé dans l’eau laiteuse. Une pensée déracinée te flotte dans la boîte crânienne : pourquoi est-ce qu’il ne te rejoint pas, quitte à t’observer ? Le manque rejaillit à nouveau, obscène besoin qui court-circuite le reste de tes pensées. Tu laisses l’eau savonneuse détremper ta peau. Tu le laisses glisser sa main dans ta barbe, dans tes cheveux, affamé de son contact, surtout. Tu voudrais qu’il tire sur tes cheveux, ne te lâche pas, comme avant - tu enfouis ton crâne dans sa paume cherchant son contact comme le chat qu’il est parfois.

Tu as été sage toute une année. Et maintenant, Ingvar te regardait avec ces yeux là, en se passant de mots. Comme si tu étais la beauté après laquelle il court. Qu’il te dise qu’il t’aime n’a jamais eu grande importance pour toi - tu l’avais perçu bien avant qu’il ne le dise, par les regards, l’attention constance, les actes. Et ce regard sombre qui t’englobe et t’épingle sur place, malgré sa douceur qui ne demande rien, comment étais-tu censé le dévisager ? Comment étais-tu censé l’embrasser, affamé de son attention, suspendu à ses lèvres ?

“- Tant mieux, j’aurais eu l’air idiot si ce n’était pas le cas.” Oh elle est là, la morgue insolente, le sourire plein de charme et les paupières lourdes qui dévisagent l’homme accoudé à la baignoire. Ton regard ne laisse guère place à l’imagination. La dernière fois à réveiller le manque de son toucher, et l’interdit même a de quoi te plaire. Ce serait bête non, de t’introduire dans le lit d’un homme qui ne t’aimait pas, où il y avait déjà quelqu’un, dans l’intimité d’un ex qui ne voulait plus de toi?

Tu te déplies et t’appuies contre le rebord de la baignoire. Le froid dans ton dos est un baume qui te tire un peu des brumes alcoolisées qui te collent à la peau. Cela fait longtemps que tu n’as pas été aussi ivre. Aussi mal. L’alcool dans ton sang ne diminue jamais vraiment ces dernières années, mais tu fonctionnes, tu ne sembles jamais ivre, à l’exception de quelques soirées où tu baisses la garde. Il a le même goût que la vitamine C et le café. Jusqu’à te submerger. Tu as appliqué tes propres recettes : venir chez lui plutôt que chez un inconnu où n’importe quoi pourrait t’arriver sans que tu puisses faire quoi que ce soit.

Le corps étendu dans la baignoire, les bras le long du rebord dans une attitude où il ne manque qu’un verre ou une cigarette, tu saisis la main qu’il a posé sur la tienne. Tu l’attires jusqu’à ta poitrine ; sans qu’il le sache ou que tu le remarques, tu poses ses doigts sur la Sowilo, et sur ton coeur. Ta main remonte le long de son avant-bras, évitant inconsciemment ses tatouages, jusqu’à prendre son coude dans ta paume. Sur la peau fine du creux de son bras, sur les piqûres mal cicatrisées, abîmées, tu déposes un baiser doux, malgré ta barbe, malgré la rudesse de tes gestes saccadés par l’ivress. Tu relèves les yeux - sans jugement, mais son regard noir sait bien quoi trouver dans le tien. “- Puis-je te rejoindre au lit, beauté ?”

Ils reviennent les souvenirs - dans la question pourtant innocente. C’est une mauvaise idée, que tu regretteras mais à l’instant rien n’est assez fort pour en avoir quelque chose à foutre. Tu avais décidé il y a des heures de ne pas passer cette nuit seul ou sobre. Tu étais parti pour ne plus revenir, il y a un an, alors que Ingvar et Mahaut avaient réfléchi toute la veille au Gala de la Paix. Les souvenirs sont là,  ils menacent de sortir comme une nausée. Mais ils sont lointains, décalqués. Irréels. Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ? Senja ne sera pas soignée de ton vivant, et la rage, le dégoût, la frustation se mêle en toi avec un ras-le-bol aussi impétueux que ton envie de lui et de ses bras. Surtout de ses bras. Des corps tu en as connu - mais aucun où trouver le sommeil. Depuis combien de mois n’as-tu pas dormi plus de cinq heures ? L’alcool te rend égoïste.

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Message Mer 19 Fév - 21:02



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Les yeux perdus dans les siens, tu te souviens. Du bonheur renaissant, du goût particulier des sentiments revenant à toi, comme une vague déferlante sur les plages de ton âme esseulée. De la certitude que, peu importe ce que l’avenir promettait, si tu avais Wighard à tes côtés, tu pourrais l’affronter. De la plénitude atteinte quand il avait accepté, enfin, d’emménager. De la joie apportée par l’idée de construire, à nouveau, un foyer. De l’euphorie des premiers mois, la stabilité bâtie au fil des années. La confiance rétablie. L’abandon de soi pour lui. Quand la solitude te frappe, perdu dans le loft devenu trop grand, tu peines à te persuader que tout cela a existé. Mais là, là avec sa face au creux de ton bras, ta main sur sa peau, tout cela ne t’a jamais paru si réel. Si lointain. C’est cruel qu’il soit là. Pourquoi est-ce qu’il t’impose cela ? Tu les aperçois, ses propres souffrances qui l’ont mené jusqu’à toi. Il t’aime encore. Tu le ressens dans la douceur de ses gestes, de ses lèvres se posant délicatement sur l’épiderme. Les pupilles effleurent la marque des aiguilles et les entrailles se serrent un peu. Tu sais à quel point il déteste ça, Wighard, même s’il reste aveugle sur ses propres addictions. Mais il ne dit rien. Te pose cette question qui agite ton cœur fébrile au fond de ta poitrine. Comme un adolescent à l’affût de la première nuit passée avec la personne dont il s’est enamouré.

« Wighard… » Tu soupires longuement. Il te fatigue. Tu n’es pas en état de lutter, tu es épuisé de le faire. « A quoi est-ce que tu joues ? » Que tu souffles, scrutant son visage. La main abandonne son torse, bat en retraite. A un moment d’hésitation. Parce que toi-même, tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais plus sur quel pied danser, quelles sont les règles du jeu dans lequel Wighard t’a jeté. « Regarde-moi. » Finalement, les doigts s’attardent sur le visage, l’encerclent tendrement. « Tu ne peux pas faire ça. Me poser ce genre de questions. Parce que tu en connais la réponse. »  Il sait bien, Wighard, comme tu l’as réclamé durant des mois, d’abord intensément, ensuite sporadiquement quand les nuits sont devenues trop longues et trop froides. Il a fini par venir, la rancœur au bord des lippes de se sentir héler comme un clebs, prêt à te cracher la bile accumulée de son côté durant tout ce temps. Il avait raison, le gardien, ce soir-là ce n’était pas lui que tu aurais dû appeler. N’importe qui d’autre aurait fait l’affaire pour vérifier que ta sécurité ne soit pas mise en danger. Mais il ne s’agissait pas que de cela. Et cette nuit étrange n'a fait que raviver mille doutes au fond de toi.

« Et à l’aube tu m’en voudras d’avoir accepté, tu me cracheras ta haine, craindras des gestes que je n’ai jamais eu envers toi. Et tu fuiras. Encore. » Les muscles se crispent, l’étreinte se durcit sans que tu n’y prennes garde tandis que la flamme d’une colère grondante s’illumine au fond des pupilles. Tu passes la langue entre tes lippes, reprends. « Te fous pas dans des états comme ça, me reviens pas comme ça. Pour que tu me dises des conneries comme quoi tu m’aimes encore, que tu veux pas me perdre. » Les doigts glissent le long de la peau, s’agrippent au bord de la baignoire où tu prends appui pour te relever. Debout, le souffle court, à le mater vulnérable échoué dans ta baignoire, il y a ce mélange de rage et de tendresse éternelle pour ce corps si familier. « Parce que… » Les mots sont trop rudes. Une fois qu’ils sont prononcés, ils paraissent trop concrets, transforment les idées en vérité. Tu ne peux pas dire cela. Tu ne veux pas le penser. Mais l’idée jaillit au fond du crâne, se répercute de toute part, dévore chaque parcelle pour y prendre toute la place. Tu n’y tiens plus. Le ton monte, le sang-froid a pris le large et les émotions le contrôle. « Bordel Wighard, parce que c’est toi qui as provoqué tout ça, c'est toi qui veux plus de moi. C’est fini. T’étais clair là-dessus et maintenant… maintenant que je commence à l'accepter, toi tu reviens la queue entre les jambes me débiter ces conneries. T’es qu’un putain de connard sur ce coup-là Wighard. »

Et tu claques la porte. Littéralement. Tu fuis. Ne veux pas attendre ce qu’il aurait à te répondre. Les doigts tremblent et tu ressens la détresse du manque. Ce mal être profond rampant, le vide intérieur de ta cage thoracique qui ne demande qu’à être empli. Dix secondes. C’est le temps que tu hésites sur le pas de la porte. Juste le temps de chasser d’un revers de la main les larmes de rage qui ont perlé. Les pas sont déterminés, tu sais exactement où tu vas. T’assieds dans le salon, là où tu as laissé traîné le matériel de ta dernière injection.

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Wighard Wolden
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Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Jeu 20 Fév - 22:08



Walk of shame in our bedroom

@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Pas ce soir, Ingvar, juste pas ce soir. Ce n’est pas une pensée consciente, juste la litanie de ton instinct de conservation qui implore un temps mort. La voix d’enfant qui parle de très loin, cachée dans un trou en attendant que ça passe. Un an que tu attends que Ingvar avale la pilule que tu lui as jeté au visage. Un an que tu attends qu’il sorte de l’attente et de l’apathie pour te haïr. Qu’il reprenne du poil de la bête et donne raison, qu’il donne raison à Freyja et redevienne Plaisir - à donner et à prendre, à tous comme si tu n’étais qu’un parmi la masse de ses admirateurs. Qu’il comprenne que c’était fini. Mais il a fallu attendre ce soir pour qu’il te traite de parfait connard. N’importe quel autre soir, tu l’aurais accueilli dans l’arène avec toute la niaque d’années de frustrations et de rancoeurs, tu aurais encaissé.

Mais pas ce soir, tu n’as pas la force. L’alcool te rend toute chose. Vulnérable. Dépendant. Toute cette fragilité mal bricolée que tu caches si bien sous ton humour de chienne et ton humeur de chien. Les démons que Ingvar a apprivoisé jusqu’à les confiner à un placard où dort ta vieille valise. A petites doses, quotidiennes, pharmaceutique, ta fée d’ambre te rend plus fort, t’aides à faire front. Les doses toxiques te laissent toujours la luxure au bout des doigts, et au-delà le besoin d’être aimé, rassuré.

Tu es démuni, le coeur en bandoulière dans la baignoire. Blessé à mort. La réponse n’est pas aussi évidente qu’il croit, puisque tu ne t’attendais pas à son refus. Sa lucidité crève coeur noie ton ivresse sous une nouvelle rasade, froide. Il te force à le regarder, mais tes lèvres entrouvertes n’osent rien dire, tes yeux n’osent pas ciller. Tu devrais être fier de lui. Ni un monstre, ni un dieu, ni un enfant, ni une victime. Qu’il t’envoie bouler pour se protéger lui et son coeur un peu trop mou, son corps un peu trop pris. Qui est plus ridicule, toi qui a besoin de l’excuse d’un taux d’alcoolémie équivalent au PIB de la Somalie, ou lui qui t'accueillerait comme s’il n’avait eu qu’à t’attendre si longtemps ? Tu devrais être fier, que Ingvar se batte pour sa propre peau, pour une fois, plutôt que ne sortir les crocs que pour les siens, résilience toujours plus subtile que ta violence.

T’es pitoyable et t’es cruel. Plus que le surnaturel ne l’a été en douze années. Non : plus que la caste entière ne l’a été. C’est fini, tu l’as voulu. T’es qu’un putain de connard. Mais malgré ton sourire, un peu fier, un peu attendri, tu ne descelles pas tes mâchoires. Tu le suis des yeux, le coeur oppressé dans ta poitrine, et pourtant vaguement amoureux de ce refus. Ta lèvre tremble sous l’alibi de ta barbe. Cela te torture, de laisser cette image à ton compagnon. Ton époux, si ce n’était les alliances jamais échangées. Mais tu aurais dû le faire avant, pour arrêter de piétiner son coeur. C’est pas ça le pire. Le pire c’est que l’égoïsme que l’alcool a fait rejaillir dans ta poitrine. Tu voulais juste dormir avec lui. Tu voulais juste un câlin, sentir son odeur sur ta peau à nouveau. Faux : tu voulais arrêter le temps pour une nuit. Céder à l’illusion que la Beauté bâtit si confortable.

Tu dois partir.
Tu dois arrêter de vous empoisonner.

Ce serait nettement plus héroïque si l’eau n’était pas glaciale autour de toi, avec ses clapotis qui à chacun de tes mouvements, envoie une onde glaciale sur ton épiderme. Si tu ne luttais pas pour en sortir, de la baignoire, les jambes flageolantes et les mains tremblantes, qui glissent et ripent sur l’émail. Tu manques de tomber comme un vieillard, nu et pathétique. Si tes fringues n’étaient pas éparpillées dans le salon, champs de bataille sans plaisir. Si tu n’étais pas qu’un putain de connard, en réalité. Devenu ceux que tu hais.

“- Tu as raison. C’est..” Fini. Mal. Je suis un connard. Je m’en vais. M’écoute pas. Tu refermais tenait le peignoir d’Ingvar refermé sur ta poitrine. Tu n’as pas besoin de voir ce qui se trouve sur la table du salon pour savoir ce qui s’y trouve.   “- Va te faire foutre Ingvar. Va te faire foutre.”  La colère monte, la rage que l’alcool et le temps, la distance avaient dilué, anesthésié. Tu craches, les yeux noirs. On a tiré sur ta laisse à nouveau. Elle se brise ta colère. Ta voix s’étrangle dans le noeud qui obstrue ta gorge. C’est inutile. Tu vas lui faire la morale en peignoir de bain, à tremper le loft pieds nus. Comme si il allait être en état de t’écouter. Comme si vous pouviez avoir une discussion. Tu attrapes ton pantalon, laisse tomber le peignoir si doux au sol à la place - dans ton état, ça te donne envie de chialer comme un gamin, le contact du jeans sur ta peau en manque de douceur, et la douleur dans ton abdomen quand tu te redresses - les points de sutures de Zak se sont rouverts, suintant salement contre ton ventre. Chantage. Sobre, tu resterais. Cela te ferait mal, et sans doute que ça le mettrait dans le mal mais tu resterais. Tu lui as dit, la dernière fois que vous vous êtes retrouvés dans ce même salon. Même discussion, même malaise, même distance, presque les mêmes positions. Vous rejouez la même scène comme des automates aux engrenages cassés et bricolés avec amour. Tu tiens à lui. Tu ne supportes pas de craindre l’overdose, tu ne supportes pas de le voir se détruire seul dans sa cage dorée. Combien de fois aurez-vous cette conversation avant de ne se préoccuper plus du tout de l’autre ? Chantage. Il sait que tu te sentiras forcé de prendre soin de lui. Tu veux juste pour une fois demander une seule chose égoïste. Te sentir bien. Mais si tu n’étais pas avec Ingvar, cela t’était a priori interdit : nul orgasme, nul câlinerie, nulle ivresse, tandis que lui se repaît de drogue, de sexe et de divinité. Pantalon à demi fermé, tu le désigne de ta chemise, enfermée dans ton poing. L’alcool a envoyé valser ton instinct protecteur, laissant tes propres envies prendre le dessus. Elles font de toi un connard, mais tant pis tu n’as pas la force, ni l’envie de ployer l’échine ce soir. Tu le fixes, avec un rictus cynique ; “-  Je ne peux pas me foutre dans des états pareils, mais toi, tu peux me faire un putain de chantage avec ta merde ? Avant de t’envoyer en l’air avec tes endorphines artificielles, pense à appeler un autre gardien. Tu ne peux pas me demander ça, pas ce soir. C’est fini.”  Tu es fini, cuit, à reculer, titubant vers la porte. Pourquoi t’es venu ?

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Message Jeu 20 Fév - 23:13



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Il n’y a plus rien sur la table. Le souffle court, tu prends conscience du manque. Entends les bruits dans la salle de bain. Merde, merde, merde. Psalmodie paniquée, tu regrettes soudainement chaque mot prononcé. Assis esseulé dans ton canapé, face à la preuve criante de tes pires addictions, tu perds pieds. Qu’est-ce que tu étais censé faire, bon sang ? Les mains se perdent dans les cheveux, le corps se recroqueville, se balance d’avant en arrière avant que tu ne te redresses soudain, sous l’entrée fracassante de l’amant. Tu aurais dû, l’enrouler de ton corps, d’un plaid, le serrer contre toi, lui rappeler que tu es là pour lui. Le seras à jamais. Tu aurais dû Ingvar. C’est cruel et idiot de lui avoir craché à la gueule dans son état. Il te vient faible et vulnérable et toi tu l’achèves. Il a raison Wighard. Tu es un monstre. Tu as beau te persuader que tu es différent, qu’une once d’humanité persiste chez le surnaturel que tu es. C’est faux.

Il y a la rage, la colère, la rancœur, ce sourire détestable aux bords des lippes, comme s’il jouissait de ces horreurs véridiques qu’il te jette à la figure. Tu t’es levé, l’écoute baragouiner avec cet air peu éloquent que donne inévitablement l’alcool. Le reproche est mérité. Même si tu n’as pas cédé finalement – la réserve sur la table est vide, pas ton appartement. Tu as bien envie de lui hurler qu’il ne s’agit pas que de lui. Qu’après tout, il n’a absolument plus aucune légitimité à te susurrer ce qui est bien ou non pour ton être. Mais ce serait rajouter de l’huile sur un feu que tu ne maîtrises déjà que trop mal. A pas mesurés, comme si tu craignais de l’effrayer, tu t’approches. « J’ai rien pris Wighard. Et je prendrai rien tant que tu seras là. » Tu grimaces, fermes les yeux, les sourcils froncés devant la tournure que prend cette phrase une fois prononcée. « Je te fais pas de chantage. Je sais que tu supportes pas ça, c’est tout. » Tu essayes d’expliquer le plus calmement possible, poses les mots les uns après les autres avec une concentration te donnant presque mal au crâne, à vouloir tant contrôler le flot d’émotions t’envahissant. Faut pas que tu chiales. Faut pas que tu gueules. Faut pas que tu te laisses emporter dans les torrents passionnels dont tu sais faire preuve. Parce qu’avec lui en face, ça finira en drame, inévitablement. Tu lèves les yeux vers le plafond, tentes d’y récupérer un peu de contenance. Soupires. « Je t’aime Wighard. Le plus sincèrement du monde. » Tu lui rappelles, qu’il n’oublie jamais. « Jusqu’à aujourd’hui, tu m’as maintenu que toi, toi tu ne voulais plus de moi. Plus comme ça. Plus du tout. » Qu’il puisse te soutenir le contraire serait se moquer de toi, après dix mois passés à éviter toute conversation déviant du sujet des chiens. « Bien sûr que tu peux venir dans mon lit. Tu peux venir quand tu veux Wighard. Mais demain il se passera quoi ? Tu filerais à l’anglaise, à nouveau ? » Cela t’avait brisé le cœur (l'avait achevé), la dernière nuit passée ensemble, qu’il soit parti sans un mot. Que durant un moment, tu avais douté de ce qui c’était passé, avais craint avoir rêvé. Le deuxième verre sur le comptoir t’avait rassuré, affirmé la réalité de ce que tu avais vécu. « Je te veux pas pour une nuit Wighard, je te veux pour le reste de ma vie. » C’est ça qui te tue. C’est ce que vous aviez prévu. Tu ne t’imaginais pas autrement que vieillissant à ses côtés.

« Viens-là. »

Tu avances un peu plus franchement mais toujours avec prudence. Passes la garde de ses réflexes, glisses les mains sur ses épaules. « Je pensais pas que tu en souffrais autant. T’avais cet air sur de toi, que c’était ce que tu voulais. Mais regarde-toi ce soir. Regarde-nous. » La dextre se pose sur la joue, caresse avec tendresse la peau mangée par la barbe. « Je serai toujours là pour toi. Toujours. » C’est un murmure, une confession, pourtant le regard s’est baissé, comme gêné de cette faiblesse que tu lui accorderas à jamais. C’est là que tu l’aperçois. Cette traîné carmine lui bouffant le flanc. Le cœur manque un battement, les mains s’approchent sans pour autant toucher, de peur de causer une souffrance inutile. « Merde, velte, qu’est-ce que t’as foutu ? » Tu imagines facilement ce qui a bien pu se passer. Le surnom a passé la barrière de tes lippes sans que tu n’y penses, malgré le temps accumulé depuis la dernière fois que tu l’as prononcé. « Laisse-moi regarder, attends viens, viens t’assoir. » Tu agrippes sa main, l’entraînes avec toi, espérant de tout cœur qu’il te suive, qu’il ne résiste pas.

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Message Dim 23 Fév - 23:48



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊



Tu le laisses t’approcher, bataillant avant ta ceinture et tes doigts gourds et malhabiles qui ripent avec l’alcool qui court encore dans tes veines. Tu n’as pas “dessoulé”. Tu es toujours clairement gris. Tu es juste à cette phase où l’alcool demande le sommeil. Tu étais tout prêt à faire ta nuit dans ses bras, il y a une heure. Dormir d’un coma absolu qui t’appelle. Bien que toujours ivre, tu es plus calme, plus anesthésié, plus las aussi. Rien à voir avec l’ivresse racoleuse qui t’avait fait tant rire, trop fort, qui t’avait poussé à entraîner un inconnu dans les toilettes, poussé à refaire le monde, désinhibé. “- C’était ce que tu voulais.” Tu le connais trop bien pour le croire. S’il n’a pas pris sa dose, c’est parce que tu es arrivé trop tôt, pas parce qu’il a changé d’avis. Mais Ingvar était après tout béni par Freyja : il était le plus adorable des camés, sauvé du manque par ses endorphines, comme si la déesse avait voulu préserver sa dignité. Il y a de la jalousie qui bat dans ta poitrine, de l’inquiétude aussi.

Est-ce tu comptais filer à l’anglaise ? Tu t’humectes tes lèvres trop sèche, détournant les yeux, tu prends un moment pour trouver le seul mot qui convient. “- Oui.” Tu n’avais pas vu à aussi long terme. Tu n’avais pas pensé à ça. Tu ne penses pas à ça. Tu n’avais pensé qu’à l’envie, le besoin de rejoindre ton compagnon et de le sentir contre toi, un besoin assez irrésistible pour bloquer ta gorge de sanglots. Tu voulais être auprès de lui. Dans ton tunnel d’alcool, les conséquences, le matin, la marque, son toucher que tu t’étais interdit avaient été envoyés valdingués bien loin.

Son geste te prend par surprise et tu as un mouvement de recul - un an à t’entraîner à crainde son toucher, à éviter chaque effleurement, le plus innocent. Des années, à commencer à craindre et à éprouver du ressentiment à chaque fois que ses mains se posaient sur ton corps. Tu te corriges à rebourds. C’est trop tard maintenant. Ton corps ivre oscille légèrement vers le sien. Tu refermes les paupières sous tes doigts. Son calme et sa douceur te réduisent à l’impuissance, réduisent ta rage à rien. Tu dois carburer à la colère pour la haïr, mais l’alcool a dissout tes rancoeurs dans l’absinthe et la ouate. Je serais toujours là pour toi. Je te veux pour le reste de ma vie. Il les apprivoisé tes démons et tes fantômes, jusqu’à déplacer tes vêtements d’un sac à une armoire. Pour le reste de ma vie. Les mots te crèvent le coeur. C’était tout ce que tu avais toujours voulu, et bâti avec lui. Deux orphelins qui construisent un foyer à quatre mains. La certitude de ne pas retrouver ses affaires sur le pas de la porte. Que Ingvar ne partirait pas avec un autre. Qu’il ne t’abandonnerait pas. Il avait apprivoisé la peur primale qui s’était toujours nichée en toi, qui t’avait empêché de baisser ta garde. Tu laisses ton souffle effleurer ses lèvres, rompre la distance entre vous comme si les mots t’avaient enchaîné à lui comme un sortilège. Tu voudrais y croire. Tu le veux aussi pour le reste de ta vie, il ne te croira pas si tu lui dis maintenant, mais c’est la vérité. Simplement tu ne veux pas que ta vie soit comme ça. Tu veux des enfants avec Ingvar. Tu veux qu’il n’ait pas à craindre les raffleurs. Tu veux vieillir avec lui mais tu sens bien que ça ne sera pas le cas. Tu as une sorte de sanglot pathétique qui s’étrangle dans ta gorge, transformation d’un rire sans joie. Tu n’as aucune idée de ce que pourrait être ta vie sans lui maintenant - vous aviez vos projets, votre vie, tu n’as plus de nord. Alors tu es là.

Si tes paroles ont un sens et que tu suis le fil de tes pensées avec une concentration violence,, la bouche cotonneuse que tu te tapes mange tes syllabes, mange ton norvégien, tu fait sens, mais ta diction te trahit. Tu relèves un peu le menton et rive ton regard au sien. La fierté reprend le dessus. Avec l’obstination qui te caractérise tant, tu articules le plus soigneusement possible. “- Je suis sûr de moi. J’ai pris ma décision. C’est fini entre nous.” Mais c’était plus fort que toi. Tu essuies les larmes qui perlent au coin de tes yeux, se perdent dans les rides qui s’y cachent, renâcle. Tu sais pourquoi tu as fait ce choix et tu ne le renies pas. Tu ne peux pas. “- Tu… What we had. Cela me manque. Je suis un connard. A drunkard who text his ex. Shit happens.” Tes paroles se perdent en un anglais revêche qui a tout du pilier de bar d’Irlande.

Peut-être que cela irait mieux, si tu lui expliquais le capharnaüm que tu ressens, ton impression d’être un chenil dévasté par les chiots et vide de leur présence. Que cela ne peut être fini que si tu ne le vois plus et que tu ne peux pas ne pas le voir, qu’il est partout à Rodsand, jusqu’à être placardé par les couvertures de Vogue format publicitaire. Peut-être que est-ce un effet secondaire de ses endorphines, une addiction à ce qu’il te faisait éprouver, la sécurité affective.

Tu ne partages pas son inquiétude, trop imbibé pour sentir l’effet de la douleur, ou trop coriace pour ça. Sur ton torse, des cicatrices moins fraîches cotoyent déjà tes tatouages. Tu as vu pire, tellement pire que tu n’as même pas été voir Imani - tu as préféré noyé le manque dans l’alcool. Tu ne peux pas résister, alors que tes pas titubent jusqu’au canapé, endroit où cèdent tes genoux. Le geste est dramatiqué, tu tombes sur le dos sur le canapé, une jambe posée sur l’accoudoir, l’autre pendant au sol. Ton regard tombe sur le matériel encore exposé sur la table du salon et tu es pris d’un rire. Un rire de stentor qui éclate dans ta poitrine qui tressaute avec vigueur appuyée contre les coussins. Un rire large et virile  tire un peu les points de suture faits à la va-vite dans un bar fermé au-dessus de réfugiés et de prisonniers de guerre. Tu passes ta main sur ton visage, essuyant les larmes de rire qui y perlent, gloussant sans discontinuer. “- Rien. C’est rien. Les camés auront ma peau.”

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Message Lun 24 Fév - 12:56



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Chaque ricanement est une claque sur ton visage, sur ta face interdite, toi dressé immobile et droit devant le spectacle déconcertant du gardien blessé échoué sur ton canapé. Comme tu peux le haïr en cet instant. Dans le fond de la gorge, un millier de mots qui ne passent pas. Parce que ce serait inutile. Tu as bien vu comme il vient de réagir. Prêt à partir affronter la nuit, dehors, alors qu’il n’est même pas capable de fermer sa propre ceinture. Alors tu prends sur toi. Te contentes de soupirer. Le plus important c’est qu’il reste là. Que tu le soignes. Dans tes pupilles, une brisure s’opère, comme un flou qui apparaît, une absence qui se crée. Tu tasses tes propres ressentiments, oublies la douleur étant tienne, te rappelle qu’une seule chose importe. Whigard. Tu t’abandonnes pour lui. Les pupilles se baissent, à l’instar des épaules, le corps lui-même obtempère face à ce que l’esprit a décidé, presque qu’inconsciemment. D’accord. Si tu n’as plus le droit d’espérer quoique ce soit, si à toi il te reste tout et lui plus rien, si tu es le traître et le monstre qu’il dépeint, si tu n’es plus qu’un ex camé dont il se souvient uniquement quand la solitude et l’alcool pèsent trop lourd sur son âme. Si ta place est celle-là, d’accord. Tu acceptes. C’est une fatalité dans ton existence. Tu as cru pouvoir choisir, pouvoir créer une place pour ton être mais au final, les mêmes mécanismes vicieux s’imposent à toi. Tu n’es rien Ingvar. Juste un moyen d’apaiser certains maux, certains besoins, qu’on finit par délaisser quand il devient inutile. Et même si ton ancien compagnon aura passé douze ans à te persuader du contraire, ce soir, les choses sont là telles qu’elles le sont. Les illusions tombent et tu te résignes.

« Ca ou ton foie. »

Que tu lui lâches, désabusé, te détournant de lui pour te diriger vers la salle de bain. En reviens les mains chargées de quoi panser sa plaie. Fais tout tomber à tes pieds quand tu aperçois l’objet maudit abandonné innocemment sur le sol. Wighard est fin saoul et il était armé. Si bien qu’il a oublié qu’aucune arme n’était acceptée, ici, dans ton foyer, dans ton sanctuaire, dans le seul endroit au monde où tu as réussi à bâtir un semblant de sécurité. Bafoué par l’acier meurtrier, par la simple présence du flingue te narguant tranquillement fourré dans son holster. Tu agrippes la choses du bout des doigts tremblant, as vite fait de l’enfermer dans le coffre. Tu prends quelques instants pour respirer profondément, te calmer, chasser les idées, les pensées, les souvenirs te sautant à la gueule tels une meute enragée. Ramasses le matériel médical, cherches un peu de contenance dans tes gestes saccadés. Reviens t’installer auprès de Wighard. Tu ne lui dis rien. Ne croises même plus son regard. Chaque mouvement est mécanique, au fond de ton crâne la conscience s’éteint pour ne plus réfléchir davantage. C’est inutile. Il n’y a plus de tendresse, plus de douceur, juste le protocole appris au fil des années pour rabibocher les humains blessés autour de toi. Cela te gêne soudainement, cette quasi nudité face à ton ancien amant. C’est ridicule. Mais tu ne peux lutter contre cette impression de vulnérabilité, ce désir de cacher ce qu’il pourrait prendre sans même avoir demandé. Alors tu fuis, agrippes le peignoir que tu découvres trempé et plein de sang. Réfléchis, l’étoffe contre ta poitrine, finis par disparaître à nouveau dans la salle de bain.

Tu reconnais à peine le reflet de tes propres traits dans le miroir trônant au-dessus de l’évier. As un geste vers la surface, avorté à mi-chemin. Balayes l’angoisse d’un geste de la main, préfères te concentrer sur la quête de ton pyjama noir à carreaux gris sur lequel tu mets la main rapidement. Un long regard sur le vêtement que tu finis par laisser de côté. Les pupilles glissent jusqu’à la porte que tu fixes durant un moment. Soupir. Une nuit Ingvar, juste une nuit. Accorde-lui.

D’un pas traînant, presque lascif, tu reviens vers l’homme, t’installes à ses côtés. Prends son visage entre tes mains, poses tes lèvres contre les siennes. Dérobes un baiser passionné tandis que du bout de l’index, tu caresses la peau de sa gorge, glisses le long de ton torse. A toute petite dose, qu’il ne s’en rende même pas vraiment compte, tu uses de ton don, qu’il se sente bien, qu’il oublie les tracas de son existence, qu’il ne sache même plus pourquoi il a bu autant. Blotti contre son corps, évitant avec précaution le pansement appliqué quelques minutes auparavant s’étant imbibé de carmin, la tête nichée au creux de son cou, tu lui glisses dans un souffle :

« Qu’est-ce que tu veux ? »

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Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Lun 24 Fév - 22:56



Walk of shame in our bedroom

@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Tu te frottes le visage des deux mains, dans un mouvement qui t’hypnotises presque. Ils te poursuivent. Pourquoi est-ce que tu as suivi Zak aux wc, pris ce coup ? A cause de Ingvar, et de ce que ça disait sur toi de ne pas le faire. Ton rire s’est tarit sans que tu mesures le temps, sombrant dans une léthargique éthyllique sur le canapé, barbe et cheveux en broussailles. “- Où es-tu …” tu murmures doucement, à la recherche d’Ingvar - Tequila qui file, les seringues, la balle que dépose Loukoum a côté de toi sur le canapé, mais pas lui. Elle s’enfonce sous ton dos, attirée par l’inclinaison du siège sous ta masse. En temps ordinaire, dans ton état ordinaire, couple ou non, rancoeur ou amour, tu t’apercevrais du malaise d’Ingvar. Rien que parce que rien ne colle à tes souvenirs, jusqu’à pouvoir te donner l’impression de dissociation toi-même. La sècheresse de ses gestes, méthodique, clinique, qui laisse ta peau vide. Comme si lui-même évitait de te toucher. Réinstaurait l’interdit et la distance entre vous. Tu réaliserais qu’il a peur de toi, qu’il dissocie, s’éloigne et que tu as dans tes bras une coquille creuse. Mais tu t’endors à moitié, tes paupières se referment docilement sous ses doigts, qui suffisent à te rattacher à la réalité. Il te quitte à nouveau, te laissant assez de temps pour sombrer dans ses bras en rêve.

Tu es réveillé d’un baiser.

Un léger gémissement, grognement de plaisir à demi endormi, t’échappe, aussitôt réduit en silence par ses lèvres. Sans te tirer tout à fait de ton sommeil, tu glisses tes bras autour de son cou, joignant vos lèvres avec l’ardeur d’un noyé. Un baiser en entraîne un autre. Tu ne te rends pas compte de son manège, de la séduction de sa voix dans ton cou, si fausse, du froid de son corps presque nu contre le sien. Pas plus que tu ne te rends compte du temps qui passe ou de l’usage de son don. Est-ce que ton corps s’en détend d’autant plus vite qu’on lui donne son fixe ? Tu es bien. Enveloppé de ses bras, de la chaleur de vos corps engloutis par le canapé. Tes muscles se sont détendus et un bras passé autour de son cou, tu l’attires un peu plus contre toi. Un soupire de bien-être t’échappe, les yeux mi-clos. “- Toi.” Qu’est-ce que tu veux ? L’abolition de l’esclavage et du système des castes. Pouvoir aller en Irlande, un jour, revoir la mer de verdure, prier dans une église et se confesser pour la première fois, recevoir la communion, pour la première fois. Des chiens, au moins trois autres, et faire la balade en traineau que vous aviez prévu. “- Dormir avec toi…” Tu laisses échapper, groggy comme un marshmallow à son soleil. Avoir des enfants, au moins deux, avec Ingvar. Que Zhenkha te pardonne et que tu réussises à communiquer avec la petite. Que Badia puisse revoir son frère. Vivre dans un monde libre. Faire la révolution. Tes paupières papillonnent et se referment. Tu l’enveloppes de tes bras, te nourris de ce contact corps à corps, peau à peau qui t’avait manqué. En douceur. “- Pas ce soir, juste pas ce soir honey...” Le long couinement du sifflet de la balle pressé entre vos corps t’interrompt jusqu’à ce que tu gigotes pour la récupérer et la lancer à un Loukoum toujours attentif. Hissé sur un coude, sans égard pour ta blessure, prenant toujours trop de place dans l’étroit canapé, tu fixes le chien le regard vague, mais attendri. Avant de baisser les yeux et répéter ta demande, les yeux bordés de sommeil. “- May I join you in bed then ?

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Message Dim 1 Mar - 22:39



Walk of shame in our bedroom

@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Le couinement agresse les tympans, le temps d’un instant il te semble que la balle souffre. Relevé précipitamment, le cœur battant, l’angoisse s’apaise à peine en observant la joie du chien. Tu souffles. Les épaules se détendent, retombent de quelques centimètres. Les paupières se ferment, la tête se penche légèrement, tombes sur le côté. Tu ressens. Le monde autour de toi, cette impression de chute vertigineuse, la désagréable sensation qu’absolument tout t’échappe. Il ne veut pas de ton corps Wighard, juste ne pas dormir seul. Tu peines à croire ses mots. Qu’il te veut toi, spécifiquement. Pourquoi maintenant, après un an ? Il ne regrette pas, est sur de lui, il te l’a dit. Tu ne comprends pas. La lèvre tremblante, le regard tranchant, tu détailles sa silhouette alourdie par le sommeil et l’alcool. Au fond de ta poitrine, un trouble, indicible. C’est une injustice. Une cruelle mascarade que de l’avoir ici, là, maintenant. Tu t’approches à nouveau de son être, encadres ses traits lassés de tes deux mains, redresses son visage vers le tien. Tu scrutes sa face milles fois observées, agites doucement les doigts dans une caresse plus chaleureuse que les précédentes. Tu ne peux pas lui résister. Tu obtempères, baisses définitivement toute défense. Tout stratagème. Si Wighard ne t’accepte plus que dans ses nuits les plus sombres, si vos existences ne se lient plus que sous le manteau obscur des heures tardives, tu pourras t’en contenter. Lentement, tu te penches sur lui, déposes un baiser, éphémère mais sincère. Attires sa masse contre toi, guides ses mains contre ton dos, sa joue contre ton ventre. Passes une main tendre dans sa tignasse ébouriffée tout en lui murmurant ta réponse.

« Bien sûr, oui. Bien sûr que oui. » Regard trouble, perdu dans la contemplation de tout ce que tu as perdu. Le malaise au fond des tripes, la question brulante qui persiste : t’avait-il un jour seulement aimer ou à jamais n’avais-tu été qu’un leurre contre sa propre solitude ? Bien sûr, bien sûr que l’amour porté avait été véritable mais coincé entre sa carcasse avinée et tes propres angoisses, tu n’en sais plus rien. Tu chasses la larme échappée du coin de l’œil, trop plein d’émotions que tu n’as pu contenir, avant d’attraper sa main, l’aidant à se lever. Passes le bras autour de tes épaules, colles vos corps l’un contre l’autre pour qu’il ne trébuche plus, que son équilibre tienne la route jusqu’au lit. L’y laisses s’échouer avant de le rejoindre, te blottissant contre son corps malmené. Observes le pansement, te demandes toujours ce qui a bien pu se passer sans être certain de vouloir le savoir. Il y a d’autres marques sur son corps, de celles que tu devines appartenir à une autre forme de violence. De celles dont on jouit. Les sourcils se sont froncés à cette découverte, parce que malgré ça, malgré avoir trouvé du réconfort dans les bras d’un autre, il te revient Wighard. Et tu ne sais définitivement pas quoi en penser.



Le sommeil se fait rare, éparse, arraché brutalement par des sursauts incontrôlables à chaque mouvement, grognement, de l’ours abandonné sur ton matelas. La chaleur de son corps est agréable mais les questions que posent cette présence te privent de repos. Alors tu te contentes de caresser la peau par moments, te perdre dans un ravin trop profond de questionnements et ressentiments. De te lever dès les premiers rayons de soleil, laissant derrière toi l’ancien amant que tu couvres amoureusement de la couverture, effleurant son front d’un baiser. Le temps du geste, tu oublies presque que c’est une anomalie dans vos existences désormais bien trop distinctes.

Les secondes s’égrainent péniblement tandis que tu scrutes le matériel d’injection abandonné là. Ton don t’épargne le cercle vicieux macabre de l’addiction physique mais ne parvient pas complètement à tromper l’esprit. Tu dégages la table, essayes de ne plus y repenser. Retombes sur les photos égarées la veille. C’est Wighard, pris en flagrant délit de tendresse face à la bouille irrésistible de Bullet encore chiot, le jour même de leur rencontre. L’évènement avait fini par le convaincre de poser ses affaires ici, chez toi. Chez vous. Maintenant il était parti. Avait laissé la moitié des placards vides. Le lit. Toute ta vie. Il y a Wighard et toi aussi. Vous riez, parce que prendre un autoportrait – un selfie devais-tu dire – avec un réflexe n’est pas une mince affaire. L’image coincée entre les doigts, tu repars vers la cuisine où tu commences à préparer le café. Oublies constamment où tu en étais, le fil des pensées se perd, se dilue immanquablement dans le flux envahissant des émotions que tu tentes d’ignorer, sans succès. Tu finis par craquer, les doigts crispés autour du pot en verre où tu ranges le café moulu. Avortes un sanglot qui sort brisé de la gorge avant de ne plus pouvoir lutter. Glisses finalement contre la paroi des armoires, te retrouves misérablement assis sur le sol, toujours accroché au récipient, le corps secoué des soubresauts du chagrin, les deux chiens inquiets venus te réconforter. Il faut que tu les sortes. Tu passes les doigts dans leur fourrure, enfoui ta tête dans leur cou, laisses leur langue affectueuse chasser les larmes. Tu peux toujours compter sur eux. Ils finissent par te faire rire, cela te fait du bien. Te remets d’aplomb. Au moins jusqu’au moment où tu retombes sur la silhouette échouée au fond de ton lit. Tu soupires, ordonnes aux chiens de rester tranquilles et hors de la chambre. Tu imagines bien l’état du gardien, deux bêtes sauvages l’attaquant de câlins brutaux n’est définitivement pas un bon remède. Tu préfères déposer une tasse de café fumant sur la table de nuit, t’asseyant au bord du lit. Passes une main délicate contre la joue de l’homme.

« Il va falloir te réveiller Cendrillon, il y a deux bêtes sauvages qui t’attendent pour sortir. » La voix est calme, douce, tu ne veux pas le brusquer, appréhendes de voir comment son corps compte lui faire payer les déboires de la veille.

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Wighard Wolden
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Message Mar 3 Mar - 22:40



Walk of shame in our bedroom

@Ingvar Lund | Février 2020

◊ ◊ ◊


Ta nuit ressemble à un coma, où l’inconscience t’assomme quand des embryons de cauchemars ne t’aiguillonne pas en sursaut. Tu le cherches dans ton sommeil, revenant tout juste assez à la conscience pour ramener ton corps contre le sien, le recouvrant de ta jambe ou de ton bras comme un oreiller, un doudou qui t’aurait manqué, et te renvoie dans les vapes comme une vague qui t’achève. Ton insomnie se bat griffes et ongles contre ton alcoolémie, elle ne gagne que le temps de micro-réveils qui ne te laissent qu’une impression de mauvais repos.

Ta joue ne repose plus que l’oreiller froid, ton ventre sur le drap plat et raide plutôt que la peau d’Ingvar. D’abord, tu n’ouvres pas les yeux sous sa main, caresse intangible qui te tire du sommeil comme un rêve. “- Tu es une bête sauvage ?” Il y a des mécanismes qui dépassent la conscience, des choses et paroles que tu pourrais prononcer dans ton sommeil. Malgré ta voix laborieuse et endormie, tes lèvres s’étirent d’un sourire câlin. Tu t’extirpes du plomb qui t’enchâsse au lit comme à un cercueil. Tu roules sur le dos et tire ta migraine sur le matelas, difficilement. Tu t’abats contre les oreilles, te redressant péniblement en position assise dans un corps qui te fait payer tes excès et ton âge. Tu es trop vieux pour t’enivrer ainsi, verres que tu sens plus passer qu’une nuit de débauche. Tout ton corps craque et se meut avec lenteur. “- Fuck. Réalisation de la chape de plomb dans ton crâne, et la sécheresse de ta bouche. “- Fuck.” En même temps que tu remontes ton postérieur sur le matelas, tu remontes le regard vers Ingvar et les marques de larmes qui marbrent encore son visage fatigué. ”- Shit, shit shit. Tu imprimes tes paumes contre tes yeux, murmurant dans ton dialecte. Réalisation de ton attitude de goujat, de pervers, des draps qui se froissent entre tes jambes que tu ramènes contre ton torse, de l’attitude propriétaire qui t’as amené là, à t’introduire chez un homme, dans son lit, sans son consentement, et réalisation du désir mal enfoui par le sommeil qui t’a amené là. Tous tes chemins mènent à Ingvar. Tu inspires lentement, prend la mesure du désastre derrière tes paupières closes, attentif à sa présence près de toi. Tu recomposes les impressions laissées par l’intermède nocturne. Tout te semble irréel comme un rêve, un déjà vu qui s’accroche à ta peau.

“- Je…” Ta gorge rauque s’éraille, et tu relâches tes mains et jette un regard de côté. Ses yeux rouges comme des hématomes que tu lui aurais causé. Tu ramènes le café dans ton giron et boit une gorgée - suivie d’autres, plus pour te taire que pour t’hydrater. “- Je sais pourquoi tu m’as réveillé Je ne vais pas disparaître si tu les sors.”. Avant qu’il ne te le demandes, tu n’avais pas pensé, à ce qui arriverait maintenant. Mais si tu en avais eu l’occasion, tu l’aurais sans doute fait, filer à l’anglaise pour vous épargner ça. Pas après hier, non. Tes jambes s’agitent sous les couvertures, mal à l’aise, de ce corps que tu lui as imposé, dont tu n’as jamais eu honte pourtant. Tes jointures sont blanchies autour de la tasse.

C’est un réflexe. Tu tapotes le lit à côté de toi, à la place d’Ingvar qui doit dormir seul, maintenant et attires aussitôt Loukoum et d’Udo comme deux boulets de canons qui viennent sauter sur tes jambes, menacer ton café, te faire sourire. Flash de lumière sur ton visage tiré, douleur lancinante qui transperce ton crâne immédidatement. ”- Doucement, doucement.Hey…” Courtoisie de Ingvar, tu n’as pas trop empesté vos draps, sentant encore son odeur jusque dans ta peau. Tu t’humectes la lèvre, goûte ta propre haleine de poivrot. “ -Comment est-ce que tu as pu supporter de m’embrasser… ” Tu dis toujours ce qu'il ne faut pas, hein ? Mais le souvenir de ses baisers entravent ta mâchoire de spectres avides. Tu secoues la tête, sans le regarder, les doigts enfouis dans les pelages de chiens fous qui croient à une impossible réconciliation. Il y a beaucoup entre vous alors que tu as encore le sentiment de serrer son corps nu contre toi. Il a des choses à te dire, que tu ne lui a jamais laissé l’occasion d’exprimer, une gangrène. Tu lui dois ça, après t’être imposé. Une chance qu’il était seul dans ce lit quand tu y es arrivé - la vision te fait reprendre la parole et le regarder à nouveau. “- Sauf si tu préfères que je me tires quand tu n’es pas là. Ou donne-moi une minute pour venir avec toi.”

Tes vêtements empestent le tabac froid, l'odeur d'un autre, rincés à l'alcool. Tu tournes le dos à l’éléphant dans la pièce comme si ton amant ne connaissait pas chacun de tes tatouages, chacune de tes cicatrices, ton corps labouré de ses lèvres, mieux connu de lui que toi-même. Le pansement a tenu la nuit, coincé entre vos peaux et tu enfouis ta chemise dans ton pantalon, sans le regarder. Tu cherches ton holster du regard et la panique doit se voir. Ce n’est jamais une bonne chose, de perdre son arme de vue. Jamais. Tu croises son regard, ta main sur ta hanche, mais tu n’oses rien réclamer. Tu espères que c’est lui qui a ton arme. Tes souvenirs avant la chaleur du loft sont plus hasardeux. Le taxi et le bar. Un homme dont tu ne souviens que de la rudesse propre à te faire oublier l’hélianthe. Markus en début de soirée, en tous cas. De l’alcool. Tu espères, mais tu ne dis rien, ce n’est pas le moment et après tes propos lancés comme des bouteilles (vides) à la mer, tu respectes le silence complet de vos maladresses.

Cela sonne comme un adieu de passer ton manteau ici et maintenant. Tu t’attends à ce qu’il ferme derrière toi sans dire un mot. C’est toi qui va à la porte le premier, pendant qu’il récupère les laisses et tu ôtes la clef avec laquelle tu as fermé en arrivant. Le toi ivre n’a pas eu besoin de penser pour venir ici, trouver la porte de votre repaire, refermer derrière lui. La clef de chez toi. La clef de chez Badia. La clef de voiture. Tu ôtes de l’anneau celle de votre appartement. Tu ne lui as jamais rendu. T’arrogeant ce droit sur lui de savoir où il vivait et de pouvoir revenir dans sa vie quand toi, tu disparais sans laisser de trace. Tu lui tends la clef, simplement après t'être raclé la gorge. « - Je n’aurais pas dû. Je ne peux pas débarquer ici et anéantir … tout ce que tu deviens. »  Avec ou sans ton soutien. Un membre éminent de sa caste. Un homme qui parvient à fermer l’œil seul. Un homme dont tu es fier, qui se sent en sécurité. Un homme qui tourne la page.

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Message Ven 6 Mar - 18:31



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Il te rend la clé de l’appartement. Maintenant qu’il te la tend, que tu la fixes là au creux de sa main, tes gestes en suspens, les doigts agrippés aux laisses, deux chiens fous de joie de partir en promenade autour de toi, tu te demandes pourquoi il ne l’a pas fait avant. Bon sang. Il te rend les clés. Le regard file de l’objet métallique jusqu’à sa face chiffonnée. Ses mots ricochent au fond de ton crâne. Anéantir tout ce que tu deviens. Est-ce qu’il est désolé ? Tes paupières se plissent, tu tentes de déceler où il tente de parvenir. Est-ce qu’il te libère, te rend les clés de cette cage dans laquelle tu ne cessais de tourner en rond ? Pris entre les filets de l’amour que tu lui portes, le cœur en miette et l’espoir vain qu’il reviendra un jour. Parce qu’il ne t’a jamais donné de raisons valables. A tes yeux, tout cela a été trop soudain, trop brusque, d’une violence sans nom. Mais si tu y réfléchis bien, si tu ne te faisais pas si aveugle, tu comprendrais le cheminement vous ayant mené jusque-là. La rage de Wighard, toujours plus acerbe, toujours plus grondante. A le bouffer de l’intérieur, à le tuer à petits feux. Sa méfiance. L’interdiction formelle de le marquer depuis des années. La distance qu’il a creusé entre vous. Mille questions se posent au fond des pupilles, les lippes s’écartent, prêtes à dégainer une première salve mais se closent tout aussi vite. Les cabots aboient, impatients. Tu les calmes, attaches leur harnais et leur laisse. Finis par agripper la clé.

« Merci. »

Juste merci, prononcé faiblement, le regard fuyant. Parce que tu ne sais pas quoi en faire de ce geste. Tu le sens ce gouffre au fond de la poitrine, ce désarroi qui réveille une mer de larmes pourtant asséchée. Tu n’en peux plus de chialer, tu es misérable. C’est peut-être cela qui l’a fait fuir, au final. Tu es faible et brisé, qui donc pourrait supporter de rester autant de temps à tes côtés sans saturer. Personne ne voudrait s’infliger de finir sa vie auprès de ton être. Les nuits éphémères, c’est tout ce qu’il te reste. Que tu remplisses le lit d’inconnus de plaisir, que tu leur laisses ce simple souvenir sans plus jamais te dévoiler à quiconque. Parce que personne ne veut connaître plus que ce que tu as offrir.

L’air frais te change les idées, la joie innocente des bêtes, aussi. Tu marches un peu vite, ignorant ostensiblement Wighard, l’attention fixée sur l’aventure incroyable que vivent les chiens à chaque sortie. Tu les laisses choisir le chemin, inévitablement ils se dirigent vers le parc. Tu n’arrives pas à décider si c’était une bonne ou une mauvaise idée de réveiller le gardien pour qu’il t’accompagne. Tu souhaites autant sa présence que son absence, une incertitude qui te taraude. Cette ballade n’a au final pas grand-chose de différent de toutes les autres. Vous marchez en silence, happés par les mouvements d’Udo et Loukoum.

Tu lâches les bêtes, une fois au parc. Partant dans une course folle, les deux chiens sont à des années lumières de se soucier de ce qui vous unit – ou ne vous unit plus. Tu te tournes légèrement vers Wighard, l’observes attentivement. C’est cela qui est le plus douloureux : il a voulu t’effacer de son existence si brutalement, t’en expulser sans ménagement après tout ce que vous aviez pu partager, à deux. « Tu peux toujours venir, tu sais. » La phrase a tourné en boucle au fond de ton esprit, si bien que les mots te semblent étrangers maintenant prononcés. « Si tu veux parler ou… je sais pas, prendre un bain. » Tu hausses doucement les épaules. C’est ta façon à toi de lui dire que tu ne veux pas qu’il quitte ton existence. Pas totalement. Bien sûr, même avec tous les efforts du monde, Wighard ne peut guère t’ignorer en tant que gardien de ta caste. Mais c'est différent. Tu l'invites à ne pas tout rejeter en bloc. Qu'il ne veuille plus d'amour entre vous est une chose. Si douloureuse qu'elle soit, tu peux la respecter. Mais imaginer une vie entière sans sa présence t'est impossible. « Ou quelqu’un pour te recoudre. » Plaisantes-tu, un sourire éclipsant un instant l’air sombre peint sur ta face. « Mais tu as raison. Tu ne peux pas revenir comme ça. Pas dans cet état. Pas en te glissant dans mon lit alors que je dors. » Le regard fuit, capte le ballet des cabots jouant. Même mort saoul, il aurait dû y penser. « J'aurais pu ne pas être seul. » Que tu lâches. Comment est-ce que tout cela aurait pu tourner ? « Et toi tu étais armé. Ou plus ou moins. » Le ton est aux reproches, sans détour, sans doute possible.  « Et puis enfin, Wighard, je… tu sais bien. » Tu connais mes démons. Ceux qui hantent mes nuits malgré plus de vingt années écoulées. Tu n'oses pas lui dire, pourtant, que quelques instants, tu t'es cru à cette époque, pris au piège d'un désir que tu ne pouvais pas refuser. C'est trop dur à formuler, à imaginer venant de lui, à concevoir que même lui, tu l'as craint. Alors tu préfères supposer qu'il sache, lui laisser deviner ce qu'il connaît déjà.

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Wighard Wolden
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Message Ven 6 Mar - 22:09



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@Ingvar Lund | Février 2020

◊ ◊ ◊

Le tigre aux coutures usées, la tête de chien au métal poli par les doigts, prennent la sueur dans le creux de ta paume. Tu martyrises les oreilles du porte-clef en peluche comme un bambin son doudou, malaxe le coton comme une balle anti-stress. Ton autre main te donne l’impression de bourdonner, de vibrer sous la clef et le bref contact de ses doigts. C’est fini. Pourquoi est-ce que tu les as gardées aussi longtemps ? Tu te sens dépossédé. Du déjà vu, on ne peut pas te faire confiance avec un trousseau, n’est-ce pas ? Tu ne reviendras plus. Ce n’est plus chez toi, si ça l’avait été un jour. C’est le plus gêné qui s’en va et surtout celui qui n’est pas propriétaire.

L’air frais et le silence te font l’effet d’une essoreuse à salade dans ta boîte crânienne. L’hiver te gifle et tu frissonnes. Tu détestes cette froidure qui crispe tes traits. Tu la détestes d’autant plus que tu ne peux pas te réfugier contre Ingvar. Tu la détestes d’autant plus qu’elle te tire avec violence hors de ton cocon, des illusions de la nuit. Elle te rend malade, vaguement nauséeux et tu progresses en silence, récupérant tes vagues à l’âmes de la nuit à chaque pas. Tu te fais absent et silencieux. Vos pas retracent vos habitues, côtes à côtes dans le petit matin. Tu sens sa présence et le creux de ses reins attire ton bras comme un aimant. Tu ne sors tes mains de tes poches que pour effleurer l’échine des chiens quand ils passent près de toi, et tenir ta cigarette du matin, qui sème sa cendre au vent dans le parc.

Ton regard échappe aux chiens et se pose sur lui, à la dérobée. Le bout de son nez rougit par le froid va de pair avec le coin de ses yeux, et pourtant, cet enfoiré arrive à être beau. « - Je ne peux pas, Ingvar. Je ne peux pas. » Tu bégayes presque, submergé d’émotions conflictuelles. « - Je ne veux pas être ami avec toi. Je me connais, tu me connais. Tu crois que je te déteste tant que ça ? » Que tu t’es éloigné de lui par cruauté ? C’est même insupportable, que tu sois aussi incapable de t’amouracher d’un autre. C’est facile pour toi, le cœur raccommodé, fragile, aussi enthousiasme que ton désir. Tu aimes vite et fort, mais tes jouissances sonnent creux, ni pendant votre couple, ni maintenant, c’est comme si depuis Ingvar, tu n’étais plus un cœur d’artichaut. L’excuse qu’il soit dur à surpasser est la seule qui te vient. A chaque orgasme qui te laisse sur la faim et le goût de lui sur le bout de la langue, tu te demandes si cela vaut la peine, tes petites morts au rabais. A moins que ça soit ça, le goût du naturel. Tu retomberais dans ses bras à la faveur de n’importe quoi. Comment t’empêcher de le toucher ? Tu ne te vois pas le fréquenter sans l’aimer. Tu ne te vois pas l’aimer sans être avec lui. Et tu sais qu’être avec lui c’est finir par ne plus l’aimer, tu n’as pas envie que ça finisse comme ça, se rabibocher pour le pire.

Parler de quoi sinon de votre futur séparé, votre passé commun ? Prendre un bain, ta nudité derrière un paravent alors que tu portes sa marque sur ta hanche ? Tu t’étires imperceptiblement, tic qui arque ton corps. La nuit dans ses bras, le bain surtout, l’eau chaude sur ta carcasse t’ont détendu beaucoup plus que ne le crie la lourdeur de tes membres. C’est rare les moments où tu peux t’étendre de tout ton long, depuis votre rupture, rares aussi les nuits où ton corps à l’occasion d’en trouver un à épouser si parfaitement comme un nid ou un oreiller.
« - Tu as toujours les doigts agiles. » C’est une pente glissante, l’œillade lubrique que tu lui lances, et les mots que tu ne retiens pas. Une pente vers une plaie qui ne cicatrise pas et s’infecte, mais est-ce pire que le silence ? Panneau lumineux qui montre bien que tu serais incapable de le côtoyer sans ça, sans lui faire du mal. Imani te recoud, le plus souvent. Duncan aussi, bien que ses doigts manquent de la douceur d’Ingvar, du frisson qu’ils te causent, les promesses du lendemain. Un sentiment désagréable s’infiltre dans ton ventre, quelque chose qui cloche. Tu glisses ta main sur ton estomac et palpe le léger renflement du pansement neuf, songeur. Un mauvais goût en bouche te taraude, sans s’exprimer encore tout à fait alors tu le ravales un peu trop vite : « - Parce que être accompagné nous arrêtait peut-être ? » Tu n’y avais pas pensé, le cœur emballé à l’idée de le retrouver. S’il y avait eu quelqu’un… Qu’est-ce que cela t’aurait fait, dans cet état, à toi, ton besoin de le sentir contre toi ? Confit dans ton ivresse tu aurais rejoins leurs corps encore chauds. La réalité aurait été différente : tu es l’étranger de sa vie, maintenant. La pièce rapportée, encombrante, à expliquer, présenter, excuser.  

Tu roules des yeux – tu étais toujours armé. Le temps passe, Ingvar a toujours la même réaction à tes armes, comme si tu étais un fou dangereux. Sa caste t’as laissé gardé son arme, pour être son bras armé. Le temps passe, tu la vois toujours comme un outil, ni mauvais ni bon. Certainement pas pire que leurs dons – et bien insuffisant contre eux.  Tu claques ta langue contre ton palais face à son reproche. « - Je ne suis pas… je sais que c’est imprévisible. Mais même ivre, surtout, ivre je ne te ferais pas de mal. L’alcool ne me rend pas violent, où j’aurais arrêté depuis longtemps. Tu sais ça. Je n’ai jamais pressé la détente à tort. » Tu enfonces ton doigt dans la manche de son épaule, accusateur, geste souligné du sillage de fumée de ta cigarette tenue entre ton index et ton majeur. « - Si tu m’avais écouté et avait appris à tirer, j’aurais eu un trou en plus au niveau des couilles, mérité. » Toi, tu aurais tiré. Ou au moins, tu aurais eu le temps, le réflexe de réagir physiquement à l’homme qui t’aurait enlacé. Un genou remontant sans érotisme aucun entre ses jambes, son crâne heurtant le chevet du lit. « - Je ne venais pas… pour baiser. Tu sais. Mais j’ai été égoïste, l’alcool me rend égoïste. » L’alcool t’autorise à réclamer toute l’affection que tu jures n’avoir pas besoin. « - Je me suis comporté comme un pervers. Ce que je suis, mais… Je n’avais pas le droit de faire ça. Je n’étais pas en état de penser à l’effet que ça te ferait, au milieu de la nuit. »  A se glisser dans son lit comme un voleur, l’image te file la nausée. Comme un violeur de son intimité, maître en son domaine. Tu tires une taffe, répugné. Répugnant.

Tu ralentis légèrement, jusqu’à t’immobiliser, la rosée humidiant ton pantalon, tes chaussures recouvertes de givre. « - What do you mean ? » Tu fronces les sourcils et le considère avec attention. Tu pêches le fil d’Ariane par habitude, tu sais qu’il a quelque chose à te dire, que ce genre de mouvements à demi confessés veulent dire plus que ça. Que tu es censé savoir, même si ta migraine persistante te laisse comme deux ronds de flans.   « - Je sais bien… Que tu ne peux pas me résister ? Que ce n’est pas juste ? Mais tu l’as fait. Et je suis … fier, heureux que tu l’ais fait. » Tu as encore la violence de sa dignité dans la chair, et tes épaules s’affaissent. Il a un pouvoir débilitant sur toi. « -  Cela répare rien, je sais. Mais je suis désolé de t’avoir fait.. vivre ça. Pleurer. L’ivresse repartie, elle a refermé les vannes de ton égoïste, et tu reprends sur toi, autant de ta cuite que tes crevures.


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Message Sam 7 Mar - 10:28



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Le regard à tes pieds, tu le laisses parler, attrapes les mots au fur et à mesure qu’il te les lâche. Tu es épuisé. De cette situation, de cette conversation que vous auriez dû avoir il y a longtemps, qu’il a refusé de t’accorder pendant tout ce temps. Il n’y a pas de solution. C’est ce qu’il insinue quand il refuse l’idée de préserver votre amitié, quand il te soutient qu’il ne regrette pas ses choix. Alors qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que vous faîtes là ? La volonté de comprendre, de saisir ce qui se passe, ce qui s’est passé, pour pouvoir enfin avancer. Aller de l’avant. Tu ne veux pas, ne peux pas l’oublier. La sensation qu’il s’agit là de votre ultime échange, qu’après cela, plus rien ne persistera, te frappe soudain. Il n’y aura plus de lendemain, il n’y aura plus rien.

Il ne comprend pas, il ne comprend pas Wighard. Tu lui en demandes certainement trop, à son crâne douloureux, à son corps fatigué. Tu ne devrais pas lui en vouloir. Pourtant la colère gronde, réchauffe les entrailles d’une sensation désagréable qui crispe les mâchoires. Tu as ralenti, comme lui, te retrouves figé à quelques pas de son être vers lequel tu t’es tourné.

« C’est vrai ce que tu dis ? Parce que tu m’as perdu Wighard. » Je t’ai perdu.

Soupir. Le tissu des gants frotte le visage, un peu trop brutalement, laisse la face plus rougie qu’elle ne l’était déjà par le froid. Tu restes un moment-là, à le mater, à ne pas savoir quoi faire de lui, quoi faire de toi. Finis par t’approcher. Les doigts agrippent les siens, les lippes murmurent un viens-là, de ceux auxquels on ne résiste pas. Tu l’entraînes sur un banc, jettes un œil au duo infernal batifolant plus loin. Ils t’arrachent un sourire, leur joie est pure, allège immanquablement ton cœur. Par instinct, le corps se blottit contre le sien. Tu ne lâches pas sa main, la garde précieusement entre des doigts, d’une poigne sans doute un peu trop intense. Tu t’accroches à lui parce qu’il est resté à tes yeux ce qu’il a toujours été : le point de repère de ton existence, le pilier gardant en place cette dernière. Et pourtant. C’est lui-même qui l’a déraciné, a tout arraché, envoyé valser sans ménagement aucun.  

« C’était une question de bon sens. » Tu ne le regardes plus, malgré le contact physique maintenu, préfères te laisser distraire par la fierté d’Udo ayant trouvé un magnifique bâton que Loukoum tente vainement de lui voler. « Ca aurait été profiter de toi, dans ton état. Et tu me l’aurais reproché ce matin. » Ou tout du moins, tu en es persuadé. « Tu n’as pas être fier ou heureux ou quoique ce soit de ça, c’est juste… normal. » Les épaules se hissent sèchement, témoins d’un certain agacement. Il faut que tu lui parles, retardes ce que tu veux lui dire sans pour autant savoir par où commencer. Il y a des lustres que tu n’avais plus dû te confronter à ce genre de sensations, de ressentiments, avec lui. « C’est pas de ça dont je parlais, c’est… » Les sourcils se froncent, la tête s’agite vaguement, tandis qu’un nouveau soupir est poussé. Tu lâches la main, agite les tiennes devant toi, essayes d’expliquer comme tu peux, la rage au ventre. « C’est que moi, moi je suis prêt à faire absolument tout ce que tu veux dans ces moments, c’est que… Tu sais. Tu devrais savoir, bon sang Wighard. » Les poings se ferment à l’instar des paupières, le temps de reprendre le contrôle, de retrouver le fil de tes pensées submerger par les émotions. « Parce que je vois comme tu souffres, parce que je vois comme tu es, que je t’aurais laisser me faire absolument n’importe quoi, sans même en avoir envie, pour peu que ça puisse te réconforter. » C’est dit et c’est tremblant que tu te tournes vers lui, le regard mal assuré, fuyant, le matant par en-dessous, incertain, submergé parce que tu viens de dire, regrettant déjà chaque syllabe à peine après les avoir prononcées.


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Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Mar 10 Mar - 23:25



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊


Tu l’as perdu. Le choc d’un deuil ne vous prend pas tant en voyant le cercueil, en apprenant la chose, c’est un choc qui vous prend d’un coup, des mois après le coup, alors qu’on ne s’y attend plus. Tu as beau te réveiller seul depuis des jours, dans un appartement étranger, trouver ton plaisir dans des corps qui te plaisent car ils ne sont pas le sien, tu n’avais pas l’impression de l’avoir perdu. C’était fini, mais c’était temporaire. Tu le quittes pour vous permettre, un jour, d’être ensemble. Tu le quittes avant de vous détruire. Tu le quittes, mais tu l’as encore, avec la certitude que si tu ouvrais la porte, il t’ouvrirait ses bras.  A le fixer comme ça dans le petit matin, tu mets des mots sur ce que tu ressens, des mots intimidés par ton absence de réaction, groggy de ta migraine et de ta cuite. Anesthésié d’émotions. Tu gardais la clef comme un passe-partout pour son coeur et la capacité à rembobiner. Comme si après un an, les choses pourraient revenir pareilles.

Tu ne cherches pas à contrôler ton réflexe : tu passes un bras autour de ses épaules, posé sur le dossier du banc, cuisses contre cuisses et tu le regardes vider son coeur, protecteur. Tu fronces les sourcils, et ton visage s’assombrit sans que tu le veuilles, crispé : tu ne lui en aurais pas voulu. Tu t’en veux, d’être venu comme un désespéré en manque, sitôt ta conscience partie par la fenêtre. Quelques verres te séparent de la trahison. Tu te sens vidé, physiquement, mais aussi émotionnellement: un an après, ivre mort, tu lui reviens toujours. Est-ce que tu vas mettre autant de temps à le quitter que tu n’en as mis à t’installer ?
Ingvar ne veut plus de toi, le rejet en filigrane empoisonne ton sang. Tu décroises tes jambes, et laisse revenir Loukoum entre elles. Le pauvre chien ne comprends pas pourquoi tu sens autant l’amour et tu frictionne son oreille de ta main libre, coincée entre sa tête et ton genou. Il ne t’as jamais dit qu’il voulait que tu reviennes. Il t’aime encore, tu l’aimes, encore, cela ne veut rien dire et vous faite une belle jambe. Au moins est-ce un raccourcit pour ne plus avoir peur de l’aimer, la réalisation qui retourne ton estomac comme une vieille chaussette, une chaussette avec un parpaing dedans.

“- Mais tu ne l’as pas fait … ?” Il ne s’était pas laissé faire, avait montré les crocs. Il t’avait demandé d’arrêté de jouer avec son coeur, t’avait traité de connard. Il ne s’était pas laissé faire et par Freyja, son image farouche était gravée dans ta pupille. Au fer rouge. “- Je sais. Je sais, c’est pour ça que je dis que je suis fier de toi, de dresser une limite, que je t’ai… que je t’ai posé la question Ingvar.” S’il était consentant, s’il voulait bien de toi dans son lit. Il t’avait empêché de repartir. Il t’avait emmené à son lit. Il t’avait dit…

Il n’ose même pas te regarder en face et tu suis des yeux à défaut des doigts la ligne tremblante de sa mâchoire. Ingvar, qui sait ce que veut dire toucher le fond et qui protège toujours ceux à qui il tient. Ingvar, brisé, mais résilient, au sourire éclatant quand ses yeux sont des perles noires. Ingvar qui t’inspirait lorsque tu le voyais danser dans la ucisine alors que t’avais l’estomac en vrac de Pia. Ta joie de vivre se nourrit de cynisme et d’humour, lui de beauté.  Tu pourrais lui dire que tu ne coucheras pas avec lui, qu’il n’avait pas à avoir peur de ça. Que tu refuses qu’il te touche peau à peau, que tu ne supportes plus son toucher. Mais c’est lui qui te dresses comme son violeur, son prédateur, tortionnaire et cette figure de cauchemar qu’il t’appelle normalement pour les dissiper. “- Jésus-Christ…” La voix se meurt dans ta gorge. “- J’étais si inquiet, la tête tellement loin dans mon anus...inquiet que d’une certaine façon, tu m’avais ôté tout choix, mais c’est le contraire ? Est-ce que je…” Qui est usé, toi à jamais esclave, lui pour ton plaisir ? Tu as envie de lui demander, si c’est juste toi, ou si c’est tous les gars, toutes les femmes qui passent dans ses draps qui lui font cet effet-là. Si tu devrais le garder de leurs mains, aussi. Si tu lui as fait tant de mal, ou si en douze ans, tu as été capable d’autre chose que poursuivre un cercle vicieux.

Tu veux le toucher, le forcer à te regarder, mais éloigne ton bras et te décolle du banc. “- Et tu te demandes pourquoi on est plus ensembles ? En quoi c’est normal ?” Tu n’as plus l’énergie d’être peiné, plus vraiment : tu le fixes, éberlué.  Choqué, et ton murmure envoles la buée de tes lèvres en flammèches désordonnées. Tu connais le passé d’Ingvar, a cherché à le raccomoder caresse après caresse. Mais tu ne pensais pas qu’il te voyait ainsi… Ta lanque cingle plus vite que ta pensée, jappement qui ressemble à un coup de feu. “ Tu es en haut de la chaine alimentaire Ing. Personne ne te prend quoique ce soit. Tu as tout fait pour ça.” Quoique. Tu as quand même fini par abuser de lui, n’est-ce pas ? Tu te pinces le nez et expire lentement. C’est un vertige qui n’a pas tout à fait avoir avec l’alcool, la cuite qui agrave tes lèvres sèches et ton filet de voix grave. Tu remets d’aplombs les impression de déjà vu qui te restent de la nuit. Remonte le cours de vos étreintes et son regard fuyant. “- Shit. Je voulais dormir dans tes bras, et ce fut le cas, n’est-ce pas ? Je ne m’y suis pas réveillé, mais…”

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Message Jeu 12 Mar - 21:58



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Sa question te transperce le cœur, sans que tu puisses en saisir l’origine. Non, il ne faut pas, Wighard, arrête. Tu ne comprends pas. Il ne comprend rien. Vous vous ne comprenez plus. Vos mots maladroits, vos demi-vérités, vos murmures insensés. Tu as envie de hurler. A la place, les épaules tombent et tu écoutes. Il t’achève, avec sa réplique, t’accuse de ne pas pouvoir te plaindre. Que toi, d’où tu es, plus rien, plus personne ne peut t’atteindre. Il sait que c’est faux. Est-ce qu’il a décidé consciemment d’être cruel avec toi ? Tu ne relèves pas, surveilles Udo toujours occupé par la branche qu’il a trouvé. Mais il s’inquiète malgré tout le bougre, tu l’entends dans sa voix, dans ses mots, ses phrases qu’il ne termine pas.

« Oui, oui, rien ne s’est passé, ne t’inquiète pas, c’est… c’est rien. C’est moi. C’est juste moi. Oublie. » Oublie qu’il y a des démons que tu ne pourras jamais chasser Wighard, des angoisses que rien ni personne ne pourra contrôler et dont tu ne seras jamais réellement responsable. La désagréable sensation que ton existence sera à jamais placée sous le signe de la servitude te colle toujours à la peau ce matin, c'est insensé. Un poids sur l'estomac qui te rappelle que tu ne seras jamais tout à fait libre malgré tous tes efforts. « C’était étrange comme nuit, c’est tout. » Un euphémisme. Elle n’avait rien de réelle, cette nuit, hors du temps, de vos existences respectives. Coincé entre deux réalités, tu as peiné à la gérer, à en sortir vivant, remarques ce matin que tu n’en reviens pas si intact que tu l’aurais espéré.

Un nuage se forme, s’échappe d’entre tes lippes tandis qu’un long soupir passe entre ces dernières. A nouveau, tu frottes ton visage, enfonces les doigts avec un peu trop de force contre tes globes oculaires, douloureux du manque de sommeil. Tu cherches à remettre tes idées en place, à retrouver pied là où tu es complètement paumé. Il n’y a qu’une certitude, unique, qui persiste. « C’est juste… J’aimerais que tu arrêtes de m’envoyer des messages aussi contradictoires. » Tu te penches contre lui, pour pouvoir caresser le haut du crâne de Loukoum, bien heureux de toute cette attention lui étant portée. Tu hausses brièvement des épaules, ramènes ta main vers toi tout en restant collé au corps de Wighard. Tu ne veux plus le laisser partir. Le manque n’en serait que plus cruel après l’avoir eu auprès de toi après une année passée à l’espérer. « Que tu me dises que tu m’aimes, que tu as peur de me perdre, que tu me promettes de faire l’amour au réveil… » Tu secoues doucement la tête, un regard vers le ciel, le sourire du souvenir de cette promesse a éveillé se fanant doucement. « Après tout ce temps à me chasser de ta vie à… me détester ? » Tu n’es plus sur de rien. Incertain, tu lui jettes un regard en coin, l’interroge par cette œillade. « Je veux pas que tu me rendes tes clés, je veux pas qu’on soit amis, je veux pas qu'on s'interdise de se toucher, j’aimerais juste… » Les paroles se meurent, coincées au fond de ta gorge. « J’aimerais juste que tu reviennes. » Un murmure, une confidence, une évidence pourtant que tu étais certain qu’il connaisse. « Et qu’on finisse notre vie ensemble, comme on l'avait prévu. »

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Message Dim 15 Mar - 12:09



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊


Vous ne vous parlez plus. Vous ne communiquez plus. Vous ne comprenez plus. ll est à la fois très loin et très proche de toi. Cette nuit tu sentais tes étreintes et tes mots ne le toucher qu’au travers d’un mur invisible qui étouffait tout, cette nuit tu avais l’impression de te débattre dans une couverture qui t’empêcherait de le toucher,  et une bouche cotonneuse qui mangerait tes mots, cette nuit tu avais l’impression que vous ne parliez pas dans la même pièce. Tu as blâmé l’alcool. Tu aimerais blâmer la gueule de bois. Depuis cette nuit, rien ne semble réel. Rien ne semble t’arriver à toi, à l’exception de sa peau chaude sous tes doigts. Vous ne parvenez plus à vous parler. Vous ne parlez plus la même langue, alors vous pouviez parler de tout, que vous aviez apprivoisé vos textes à trous. Contrairement à d’autres couples, vous parliez, sans en avoir peur. Et ton visage ploie, ton sourire retombe, tes traits en pâtissent. Concerné. C’est juste lui, oublie. Est-ce qu’il s’entend ? Comment est-ce que tu étais censé le croire ?

“- Yeah.” Cela avait été une nuit étrange, une étrangeté que le soleil timide et froid ne parvenait pas encore à percer tout à fait. Ton regard s’attarde encore un instant sur ses traits et sa nuque baissée. Tu voudrais enfoncer tes doigts dans ses cheveux et l’attirer contre ton torse, pour lui demande ce que tu dois oublier, ce qui ne va pas, vraiment. Tu es incapable de quitter des yeux son profil tourmenté, qui disparaît entre ses mains.. Est-ce qu’il croit vraiment te duper ? Est-ce qu’un an de silence, un an de mutisme n’était pas le contraire du contradictoire ? Tu avais été clair. L’entendre reprendre tes mots enivrés te fait un coup dans l’estomac et tu détournes les yeux. Tu rougis légèrement sous ta barbe, marbures rouges sous le poil sombre et tu détourne le regard avant de croiser le sien, comme un adolescent qui ne veut pas se faire voir. Tu ne lui donnes rien, à sa question suspendue.   “- Cela n’arrivera pas, Ingvar.”  Derrière ton calme chiqué, posé, l’affirmation sereine, ta voix s’enroue et se noue. Tu aimerais revenir, rattraper votre vie au vol ou que les choses soient plus simples. Mais au final, rien n’a changé depuis votre rupture, ni tes sentiments, ni leur contexte.

“- J’aimerais finir ma vie avec toi, Ingvar, je n’ai pas changé. Mais pas comme ça, pas dans ce monde. Je ne le supporterais pas.” Est-ce encore contradictoire ? Tu as une enclume dans la poitrine, comme si Pia fouillait encore dans tes entrailles, spectre assis confortablement sur ta poitrine. Tu ne sais plus trop si tu lui mentais, il y a un an. Pas vraiment. Tu avais forcit le trait tout juste. Ton genou a un spasme, tu heurtes gentiment sa cuisse de la tienne..   “- Je finissais par te détester. Je finirais par te détester si je revenais. J’approchais du point de rupture, babe.” Tu as un frisson dans le petit matin, rappel de l’écoeurement qui te t’étouffait jusqu’à la nausée. Tu ne t’étais jamais fait à leur froid sec, qui picote tes joues comme la barbe d’un Odin immatériel, constant. Tu as un frisson dans le petit matin, contre son corps dont tu cherches la chaleur. Ton visage proche du sien, à regarder les chiens. A regarder dans la même direction : vos mains gantées se frôlent dans la masse du poil de Loukoum et tu ôtes ta main, la ramène dans ton giron. Pas de signaux contradictoires. Tu gardes tes mains jointes dans ton giron, et tu expires lentement. Choisissant tes mots pour ne pas mentir (salir), ne pas lui faire trop de mal, ne pas te faire trop de mal. Depuis combien de temps il s’était interdit de te dire ça ? L’idée de revenir est fantaisiste. Tu es revenu hier soir : tu imagines, malgré de rentrer après la balade, de passer votre journée ensemble, comme avant. Comme si un an ne s’était pas passé. Comme si vous n’aviez pas tellement d’abcès qui s’infectent.   « - Tu me reprendrais vraiment là, comme ça ? Comme si de rien n’était ?” Tu n’as pas besoin de demander à ton psy pour savoir à quel point ce serait malsain, impossible. Bancal. Ce n’était pas de l’amour. “ - Parce que tu es prêt à tout me laisser faire ?  C’est pas une relation comme ça dont j’ai envie. Deux adultes consentants et égaux. » Et tu ne crois plus que vous puissiez faire ça.

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Message Mer 18 Mar - 20:53



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@Wighard Wolden | Février 2020

◊ ◊ ◊

Est-ce que tu serais prêt, réellement, pour de vrai, à reprendre l’amant maudit ? Maintenant qu’il te pose la question, qu’elle est formulée de vive voix, tu te le demandes. Les iris passent de Wighard aux chiens. Fouillent l’esprit, incertain. Est-ce que tu serais prêt à oublier un an de souffrance ? Les mots acerbes d’une haine t’étant à moitié destinée ? Le silence radio ? Les nuits froides à désespérer, à hurler contre le rien, à pleurer jusqu’au petit matin ? Est-ce que tu pourrais pardonner ce qu’il t’a infligé comme si de rien n’était ? Est-ce qu’il pourrait s’offrir à nouveau à ton corps, et le tien au sien ? Est-ce que ta peau brûlerait encore comme cette nuit de son contact ? Pas une chaleur agréable, non. Une sensation étrangement désagréable, qui suinte la maladresse et l’indésirable. L’inconnu. Alors le regard se baisse. Ce n’était qu’un fantasme. Tu ne souhaites pas réellement que le gardien revienne. Tu veux qu’il te rende ta vie d’avant.

« Cette nuit ne représente pas ce que l’on a été. »

Comme si vous vous découvriez pour la première fois. Ou pas tout à fait. Comme si vous étiez décalés, mal accordés. La vérité est douloureuse. Il te fait payer Wighard. Comme Badia l’avait fait avant lui. Les choix que tu as fait, il y a des années, pour te protéger. Te sauver.

« Ce n’est pas moi que tu détestes. Ca ne devrait pas être moi. » La haine qu’il peut te porter, qu’il peut porter à cette nature que tu as choisi, à ce mode de vie, aux castes, aux horreurs devant lesquelles tu fermes obstinément les yeux, cela te rend malade. A tout cela oui, mais à toi, à toi personnellement ? Tu sers les dents, mal à l’aise. Combien de temps, bon sang, faudra-tu encore que tu payes ? Pour l’éternité, et tu le sais. Cela te donne envie de hurler. Tu ne peux pas reculer, défaire ce serment que tu as prêté. Tu es passé d’une forme de servitude à une autre. Les épaules se tassent, les paupières se ferment. Tu es las, si las de tout cela. Freyja seule peut savoir combien de temps tu pourras encore tenir. A moins que même elle t’abandonne. « Mais je comprends pourquoi c’est le cas. Il m’arrive aussi de me détester. »

Les mots enrobent la vérité, pour la faire paraître un peu moins fatale, un peu moins brutale. Tu y penses de plus en plus souvent, cela te bouffe de l'intérieur. Il y a des nuits où tu te maudis, te haïs de tout ton être. Tu es abjecte. Egoïste. As fichu en l’air la moindre once de principe, pour peu que tu puisses sauver ta peau. Tu tentes de palier l’irréparable par quelques dons, des heures de ta vie à aider ceux qui furent les tiens. Hypocrite. « Je ne peux pas reculer. Je n’ai pas le choix. Je dois vivre avec mes erreurs. » La seule échappatoire, une fois que l’on s’est embrigadé dans une caste, Wighard et toi la connaissez. Tu ne voudrais pas en arriver là, même s’il t’arrive d’y penser il est vrai. Sans doute serait-il plus tranquille dans un monde où tu n’existerais plus. « Tu as raison. Ce serait insensé que tu reviennes. » Tu soupires, l’air maussade. La tristesse te bouffe, malgré les semaines à essayer de te ficher ça dans le crâne. Tu ne t’y feras jamais. « C’est juste que… sans toi, sans Badia, sans Oona, sans vous tous, je sais pas comment être heureux. J’ai plus de famille, plus de foyer. J’ai tout foiré. » C'est que tu dois pas être fait pour ça. Au final, tu n'as jamais rien eu de tel. Ce que tu as tenté vainement de construire était bancal, c'est fracassé méchamment la gueule. Cela ne devrait pas t'étonner, au final.

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