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Message Sam 14 Mar - 23:41

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(wighard & juni)

Le repas du dimanche midi était normalement un instant sacré. Le genre de ceux qui tenaient les Wolden étroitement liés. Pour cette raison et pour tant d’autres, il était impensable dans l’esprit de Juni qu’il n’ait pas lieu et ce malgré les circonstances. Habituellement la réunion avait lieu dans la maison parentale mais après l’incident du Panthéon et les consignes médicales, Juni avait demandé à ce que ce soit les Wolden qui viennent à elle pour respecter la tradition familiale. « Et voilà, plus qu’à attendre que ça soit cuit. » La mère reposa torchon et cuiller en bois, s’affairant à se laver les mains. Juni lui adressa un sourire reconnaissant, son odorat redécouvrant avec délice le fumet des plats qui avaient souvent l’habitude de mijoter dans le four familial. « Ca sent vraiment bon. » Un sentiment de culpabilité s’imprégna dans son être ; elle avait causé déjà assez de soucis comme ça ces derniers jours à ses parents, et elle leur en rajoutait en les faisant cuisiner chez elle. Pour la fille-modèle qui préférait toujours tout gérer et organiser, ce n’était pas un détail facile à assumer. « Je suis un peu désolée de ne pas vous aider plus … » Son père qui avait eu la lourde tâche de dresser la table et qui veillait au grain à ce que sa petite dernière ne bouge pas le petit doigt haussa les épaules, un sourire rassurant aux lèvres. « Il faut écouter le médecin, si tu en fais trop, tu vas t’épuiser. Et puis ça nous plaisir, à ta mère et à moi. » Il déposa la dernière fourchette à table avant de s’arrêter, observant le défilement des images sur la télévision où une demi-douzaine de journalistes et de spécialistes en tout genre discutaient encore les conséquences et les mystères de l’explosion de Troensted. « C’est tout de même incroyable. Ils n’ont pas la moindre idée du responsable de ce désastre ! » soupira l’homme, passant une main soucieuse sur son visage. Juni ne répondit pas, les yeux fixant l’écran sans vraiment chercher à le voir et à l’analyser. Repenser au Panthéon lui coûtait trop d’effort.

La sonnette aigrelette se fit entendre. « Ah, ce doit être ton frère. » s’exclama non sans un mélange d’appréhension et de soulagement la figure paternelle. Il se redressa, quelque peu empressé d’avoir des nouvelles de son fiston. La cadette voulut se lever également pour le doubler mais elle fut stoppée dans son élan par la main vigilante de son père. « Je vais lui ouvrir, ne bouge pas ma puce. » déclara t-il calmement. La jeune femme s’attela à fixer son regard pour lutter contre le léger vertige qui l’avait pris en se mettant trop vite debout sur ses deux pieds. L’entêtement de la plus jeune, s’il avait été quelque peu douché par son repos forcé, n’était pas complètement disparu. « Ca va, ça va, je peux y aller. » Ce n’était pas quelques pas hors du canapé dans lequel elle s’était échouée depuis bientôt une quinzaine de jours qui allaient la tuer.

Sa main déverrouilla la serrure dans un cliquetis pour finalement laisser apparaître un bout de ses yeux bleus par l’ouverture de la porte, un regard aussi sombre que le sien était clair lui faisant face. Elle ouvrit en grand le pan de bois, dévisageant Wighard avec une satisfaction évidente. La petite sœur était à l’image exactement opposée de son frère ; le soleil et la lune se rencontrant. Même si pour cette fois, il semblait que quelque chose les avait réunis – comme si l’attentat avait posé un point de soudure brûlant dans leurs tracés souvent parallèles. « Tu es à l’heure, c’est un incroyable exploit. » le taquina t-elle gentiment pour s’échapper à l’étreinte de la gravité et de l’inquiétude. Comme pour esquiver sa réponse sûrement tout aussi taquine, elle se hisse sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur la joue – afin d’adoucir ses mœurs - et se pousser afin de le laisser entrer dans l’appartement. Ses yeux se posèrent sur lui, détaillant de part en part son état physique jusqu’à remarquer la présence d’un box de transport fermement retenu dans sa main droite. « Tu vas bien ? Tu veux que je t’aide avec ça ? » Les yeux légèrement plissés dans un froncement intrigué, elle ne voyait pas distinctement ce qui se trouvait à l’intérieur.
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Wighard Wolden
Wighard Wolden
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Arrivée : 17/01/2020
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Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
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Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Jeu 18 Juin - 22:21

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Premier dimanche depuis ta sortie de l’hôpital. Depuis tes seize ans, les repas dominicaux de tes parents adoptifs ont remplacé les messes de tes parents biologiques. Tu y arrives souvent en retard, sans petit déjeuner dans le ventre et trois heures de sommeil dans les pattes. Barbe qui pique et marque d’oreiller sur ce qui reste de découvert sur ta face. Les samedis soir sont occupés à Rodsand, par plaisir ou par travail, tu passes souvent des nuits blanches en fin de semaine.
A chaque fois, la maison familiale te semble irréelle. Son seuil te ramène de plein fouet à la première fois qu’ils t’avaient ramenés là : un maigre sac sur le bras, gamin qui a trop grandit, qui a encore la lèvre ouverte de sa dernière bagarre et un corbeau au fond des yeux. Irréel. Il devait y avoir eu un malentendu, tout ça c’était fait pour un autre (la naissance de Juni, naturelle, aimée, t’avait bien prouvé que ton instinct d’orphelin était toujours aussi acéré). Et à chaque fois que tu reviens, il te faut le même temps d’adaptation, comme si tu te glissais dans un costume qui ne t’appartient pas. Le fils prodigue devenu déception. Le fils adoptif qui a quitté le giron d’Odin. Même s’ils avaient accepté Ingvar comme s’il était leur gendre, sans hésitation.
Tu as toujours peur de trouver porte close.

Ton bras s’engourdit du poids que tu te trimballes et allonge les minutes. Et ton autre bras est encore enveloppé de bandages comme s’il était de porcelaine et risquait de se briser à chaque mouvement. Tu as recommencé à avoir des sensation sous ta peau neuve, et franchement tu le regrettes. Tu pourrais te frotter au mur pour faire disparaître l’envie de te gratter.
Pendant un moment, un bref instant, tu restes coi et bras ballants devant Junie. A la place du silence maladroit entre les deux adelphes séparés par beaucoup trop d’années et l’absence d’enfance commune, il y a un quelque chose de timide, qui n’était pas là auparavant. Quelque chose qui sonne comme : putain elle est en vie. J’ai eu peur bordel. Ce n’était pas un rêve.

Au moment de l’impact, tous les dieux se sont bousculés à tes lèvres jusqu’à se transformer en créature borgne aux milles bras crucifiées sur une croix tordue de ta peur. Tu ne savais plus à quel dieu te vouer. A quel dieu vouer la sécurité des tiens, étendu les bras en croix, sourd, comme projeté hors d’un corps brulé. Ou peut-être que c’était une punition pour tes secrets et tes doutes. Une sorte d’épreuve de la foi. Que tu sembles avoir, étrangement, réussi. Est-ce que Odin les a finalement entendus ? Est-ce que le dieu borgne a une quelconque reconnaissance pour la famille qui le sert depuis si longtemps ? Est-ce qu’il n’avait pas des raisons de te punir ? Est-ce que… tu pourrais être sur la bonne voie, est-ce un signe, que tous les tiens aient survécus ?
Les chiens, Bullet le vieux pitbull et Toudoux, le jeune … vaguement berger noir, bousculent ses jambes et annonce son arrivée en fanfare.   « - Le docteur a dit de ne pas te contrarier. »  Tu lèves un peu les mains en signe d’innocence, avec ta gouaille qui ment comme un arracheur de dents. Comme tu aurais aimé grandir avec elle. Tu aurais fait un grand frère ravageur. Et tu inclines un peu la tête pour te laisser embrasser, exagérant ton geste… avant de la serrer avec force contre toi, un peu trop fort pour vous deux – la douleur remonte dans tout ton bras comme une lame de feu.
Tu aurais dû même être en avance et aider tes parents à préparer le repas, pendant que la cadette miraculée se reposait. Encore une fois, tu es le vilain petit canard, l’échec cuisant, mauvaise graine. Tu ne veux pas d’aide – tu caches la cage de transport dans ton dos d’un mouvement un peu trop vif (le grattement des pattes contre le plastique rejoue un peu le titanic qui sombre, envergure chiots) et tu grimaces. Tu la oustes légèrement de ta main libre, l’incitant à retourner à l’intérieur. « - Je veux que tu ne sois pas agacée parce que je vais perturber tout le repas et qu’on va manger froid. » L’appartement sent bon comme un foyer. L’odeur, les plantes, la vague familiarité de l’ensemble de l’appartement – tu ne viens pas souvent chez ta petite sœur, mais l’endroit n’a rien du meublé dans lequel tu vis, c’est un lieu de vie, accueillant. Parfait au point qu’elle arrive à cacher ses manies d’ordre.

« - Linus, Amalie. » Tu déposes un baiser sur la joue de ta mère. Ta tendresse est infinie dans ton geste, l’embrassant sans piquer de la barbe, en douceur. Ils t’ont sauvé ta vie tes vieux à bien des égards. Tu ne serais pas le même homme sans leur adoption de dernière minute. « - Que Odin soit loué. » Tu es sincère, c'est le pire.

Ton regard ignore la télévision qui tourne en boucle de manière trop intentionnelle pour être honnête. Tu gardes les horreurs dans ton angle mort. Tu étais là. Tu as failli perdre ta petite sœur dans l’histoire. Tu n’as pas besoin d’entendre les théories complotistes et paranoïaques tourner en boucle, rampant jusqu’à vos foyers. « - La télévision, déjà ? Je dois revenir en retard pour éviter ça ? » Tu te moques à haute voix, le sourire en coin, dérisoire pendant que tu ôtes docilement tes chaussures dans l’entrée. Ton regard s’arrête sur la bouteille de vin posée sur la table, marque un temps d’arrêt. Il te faudrait parler de ça aussi. Les mots des médecins ressemblaient à une peine capitale. Alcoolique. Un mot laid, fait pour d’autres. Ils ne méritent pas d’avoir un fils ivrogne, en plus de tout le reste. La caisse de transport s’agite au bout de ton bras et se rappelle à ta présence – d’un mouvement d’épaule et de doigts, tu ré-assures ta prise. Si Bullet est parti dire bonjour aux parents et inspecter l’appartement familier, Toudoux, le jeune berger indistinct s’agite autour de la caisse. Bullet est parti dire bonjour à Amalie tandis que Toudoux, le jeune berger s’agite autour de la caisse que tu déposes, solennellement sur la table basse. Elle tangue, chargée jusqu’à la gueule de boules de poil. Tu ouvres la boîte avec cérémonie, laissant voir une première tête, aux oreilles pendantes et aux grands yeux bleus et tu le saisis sous les pattes avant, juste à temps avant qu'il ne dégringole avec ses pattes maladroites. « - Doucement, toi. Juni je peux te t'emprunter une gamelle d'eau ? Je viens de les trouver. »
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Message Ven 24 Juil - 14:47

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Il brandit l’excuse du médecin avec l’habileté qu’elle lui connaissait pour trouver une parade. Ne parvint même pas à vraiment lui en tenir rigueur ou le bouder, préférant se réfugier dans une brève étreinte et une bise chaleureuses et à la fois si euphémistiques de toute l’affection, de toute la tendresse qu’elle souhaiterait lui dispenser. « Certaines habitudes ne changent jamais alors. »

Fiston ! qu’elle entendit à l’autre bout de la pièce, les deux parents se levant pour aller accueillir leur aîné qu’ils ont bien évidemment reconnu. Contrairement à ce que Juni crut deviner dans l’éternelle attitude braquée de son frère, Linus et Amalie étaient toujours aussi soulagés et heureux de le voir. Elle n’était pas dupe la petite sœur, pas plus qu’eux quant au désamour du gardien pour ces vieilles traditions pantouflardes du dimanche. Pourtant cela les touchait qu’il poursuive l’effort de venir. Et qu’il s’y accrochât même en ces temps particulièrement sinistres. « Maman, papa, est-ce que vous pouvez … » La cadette n’eut pas l’occasion de continuer sa phrase. Dans ses jambes, une série de petites truffes tièdes se faufilèrent pour courir et galoper dans le salon de l’appartement. Les deux autres chiens habituels, eux, plus tranquilles, s’étaient naturellement intéressés aux deux parents Wolden pour venir quémander caresse et attention. Juni baissa le nez vers la cause inconnue du remue-ménage autour d’elle, un sourire fleurissant spontanément à la commissure de ses lèvres. « Ooh mais qui sont ces trois adorables petites créatures ? Coucou toi … » Sans se tourner vers son frère, soudainement plus préoccupée par l’arrivée d’un des petits êtres poilus dans leur existence, la jeune femme hocha vaguement la tête. « Oui vas-y. Il y en a dans l’armoire de la cuisine, sers-toi. Tu ne veux pas lui donner à manger aussi ? » Non elle n’avait pas d’animal de compagnie et pourtant dans la cuisine il y avait de quoi choyer le premier toutou égaré trouvé. La prévoyance ne s’improvisait définitivement pas chez la benjamine de la famille.

Lorsque Wighard revint écuelle pleine d’eau en main, la jeune fille était en train de grattouiller entre les oreilles du jeune chiot qui n’avait désormais aucune raison d’aller voir ailleurs au vu du traitement affectueux qu’on lui administrait. Ses deux autres acolytes n’étaient pas en reste. « Ils sont tellement mignons. Tu te fais sauveur de la cause animale maintenant ? Tu en as eu assez des surnaturels ? » La danseuse leva un regard malicieux vers lui avant de laisser la curiosité l’emporter naturellement sur le reste. « Où est-ce que tu as trouvé ce chien ? » Ils auraient tout le temps de parler de la sordide fin de soirée vécue après le gala. Auraient tout le loisir de pouvoir s’inquiéter pour l’autre quand ils seraient à table ou occupés à faire la vaisselle comme à l’époque où ils étaient bien plus jeunes et moins alourdis par leurs fardeaux personnels.

« Le plat est prêt, on va pouvoir se mettre à table ! » s’exclama au lointain Linus derrière eux, probablement occupé à sortir la viande du four, dresser les assiettes et remplir les verres à l’aide de son épouse. « On s’occupe des chiens et on arrive. » répondit Juni, qui savait jouer sur le fait qu’en cette période de convalescence particulière pour elle, on ne lui opposerait pas de franche résistance – quitte à la laisser manger froid pourvu qu’elle n’ait pas à s’énerver. La benjamine baissa un peu la voix pour s’adresser au gardien, un sourire aux mille significations peint sur ses lèvres. Merci d’être là ; ne t’en va pas trop vite ; on - j'ai - a besoin de toi. « Je sais que tu détestes ces repas et promis je ne te retiens pas si tu veux t’enfuir avant le dessert. Mais après ce qui est arrivé, ils méritent qu’on fasse un peu d’efforts pour eux. Tu ne crois pas ? » Elle n’avait pas besoin d’insister plus que de raison. Wighard le savait, il ne pouvait pas se dérober – et encore moins quand elle faisait cette moue-là. « Tu es sûr que ça va ? » Elle n’a pas pu la retenir, cette question. C’était qu’elle se faisait un sang d’encre pour lui, après les nuits passées à l’hôpital qui lui avaient laissé un sentiment aigre-doux de manquer dans l’existence de son frère quelque chose qui se passait juste sous son nez et contre lequel elle n’avait pas d’emprise.
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Message Dim 27 Sep - 21:11

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Trente ans qu'il ne sait pas comment les prendre dans ses bras - de l'adolescent écorché vif, à l'adulte à la barbe épaisse, les mains en haut, en bas, sur les épaules, de travers autour de la taille ? Maladresse particulièrement riche de la part d'un type spécialisé dans les câlins et l'affection physique à tort à travers. Dormir en travers d'un inconnu et l'ensevelir sous son poids, immobilisé parce qu'hors de question qu'il le lâche oui. Saluer ses parents adoptifs…. D'une certaine façon, il y a beaucoup plus de papillons dans le creux du ventre inclus. Il les serre contre sa large poitrine en ayant peur de les abîmer. Peur du refus. Mais les poings de Linus se referment avec la même fermeté dans son dos, les mains de Amalia se posent sur sa taille, commentent sa maigreur. Il sort de l'hôpital.. Vu les poignées d'amour sans amour qu'il se tapait depuis sa séparation, est-ce un mal vraiment ? Ils n'ont aucune idée de ce qui peut bien passer dans le crâne (dans le corps) de quelqu'un qui brûle les doigts au culte de la beauté. D'être quelqu'un qui questionne sans cesse sa place face à la divinité, s'en humilie plutôt que s'en contente.
Dans quelques minutes, quelques quart d'heures à la queue leu leu, il aura repris ses marques. Pour l'instant, il fait très ornithorinque.

Une écuelle dans chaque pain, Wighard ressemble un peu au messie capable de créer le vin et le pain pour les chiots - deux d'entre eux le voient arriver de loin, manquent de lui faire manger le sol impeccable. Il y avait des croquettes pour chat, pour chien et de la nourriture pour poissons rouges dans les placards de sa petite soeur alors même qu'il n'y a aucun poil de chien sur le canapé? On dirait un tour de magie, le plastique coloré d'une capote qui passe de sa poche arrière au placard, ni vu ni connu.

Wighard referme la porte du placard dans le plus grand silence avant de revenir au salon. Erratum: il y a à présent beaucoup de poils de chiens sur le canapé. Ô être un chiot aux yeux bleus sur les genoux de Juni Wolden, les oreilles étalées sur sa jupe. Facile de prendre ses aises quand on pèse trois kilos de poils longs bicolores. «- Yeah, qu'est-ce qui m'a trahit ? Ne me dis pas que ce sont mes deux chiens et mes deux chats ? » Il se moque, à genoux sur le tapis, les bras pleins d'une brassée de chiots. Les chats sont toujours à lui. Simplement expatriés dans un autre appartement. Il sauverait bien les animaux plutôt que les surnaturels. Même un crocodile lui rendrait mieux ses soins. Si il n'avait pas été adopté par les Wolden… Il essuie les yeux du chiot sur ses genoux d'un pouce rugeux, tête en l'air. Légèrement absorbé par les foutues vagues d'amour qui lui broient le coeur à l'idée de toutes les petites vies poilues abandonées sur le bord de la route. Il hyper-identifie avec un chiot aux oreilles sales. «- Peeek abooo…» Murmure gentiment Wyatt en repliant les oreilles du petit, avant de les relâcher. Les replier. Les…  « Elsted, sur le chemin. A côté de là où je me suis garé. » Il continue de froisser les oreilles comme un doudou entre ses doigts.  Il roule un peu des yeux à sa remarque et rétorque un peu brusquement :   «- Je ne les déteste pas. » Il s'est contracté, assombri quand il la dévisage. Le regard lointain, inaccessible. Un enfant blessé qui a les yeux qui brillent, au fond du faciès d'homme mangé par la barbe, les cernes, et les restes de paillettes autour des yeux. «- Je leur dois tout. Tu n'as pas idée à quel point je chéris ces repas. Ils sont… précieux. » Il baisse la voix, les yeux. Il y a du mordant, possessif, protecteur dans sa voix. Il avait cru qu'il n'aurait jamais le droit à des repas dominicaux. Il croyait toujours qu'il n'en avait pas le droit en fait. L'intrus depuis qu'il avait une petite soeur, jaloux de la familiarité de Juni avec Linus, Amalia. Elle n'a connu qu'eux. Il sait ce que c'est de ne pas avoir de parents. Et il avait eu peur. Ses doigts se resserre sur le bidou du chiot, au fond de lui un gamin effrayé qu'on lui enlève.

Les paroles des parents leur parviennent assourdies par les cloisons, par le silence qui tombe entre les adelphes. Comme s'ils étaient des gamins assis sous une table pendant qu'on prépare le repas. Il y a une mince étincelle qui traverse ses prunelles quand il pose les yeux sur la manipulation évidente de sa petite soeur. Odin seul savait qu'elle avait une telle ressource en elle. Comme la voir apparaître, dans cette tenue, au bras de Niklas, lors du gala, c'était tout un pan de Juni qu'il explore à l'aveugle. Il sait des tas de choses qu'elle tait au monde, mais il ignore des tas d'évidences.  Il est curieux d'apprendre à la connaître. «- Pas de vin pour moi, les médecins m'ont interdit, Linus, désolé. »   Sa propre voix porte quand il ment, à moitié, prenant exemple sur sa cadette. Adopté à 16 ans, il avait toujours bu de l'alcool au repas, avec ses parents, rien à voir avec les eau de vie rances qu'ils s'échangeaient à l'orphelinat, dans les coins de rue. Ses doigts tremblent et se referment dans le pelage tacheté. Il salive rien qu'à y penser.

C'est le moment que Juni décide avec son tact habituel pour lui demander si ça va. La mâchoire de Wighard se fige sous sa barbe, qui se dresserait comme les poils d'un chat sur son dos s'il y pouvait. Vulnérabilité. Il reste statique, le regard dans le vague une demi-seconde avant d'arquer un sourcil, la gouaille en bandoullière :   «- C'est pas moi qui ait une commotion. » Il s'inquiète. Il ne sait pas comment la prendre, la soeur que Odin lui a donné, mais ça n'empêche qu'il l'a vu grandir, qu'il était là à chaque anniversaire, qu'il lui a tenu les mains quand elle apprenait à marcher, les galas de danse et jouer au taxi les mercredi-après-midi. Elle était si ténue dans le lit d'hôpital. Il a presque pas eu de soeur.  Il n'est pas de la gamme des frères protecteurs et possessifs. Si ce n'était qu'une histoire de petit ami peu fréquentable. Nah, Wighard est d'avis que ça lui ferait du bien, à la benjamine, de se faire mettre un peu.

Un chien lui  lapant la barbe, il se redresse dans un craquement de rotules trop de fois déboîtées, en portant le chiot qui l'a choisit comme un nouveau. Il choisit son moment, quand on les appelle pour passer à table, espère un coup d'oeil par-dessus la table, un coup de pied. Il murmure la voix veloutée, malicieuse. Sa barbe lui gratte la joue, effacée par un clin d'oeil quand il se redresse, mauvais bougre en chaussons chez papa maman.   «- Show me yours and I will you show you mine, Pancake. » Les traumas, ça se partage. Les secrets, ça se partage, quand on est une famille.

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Message Dim 18 Oct - 21:42

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Il avait toujours été comme ça, Wig. A donner bien plus qu’il n’avait, à penser aux autres et à toutes les causes perdues du monde avant de se préoccuper de son propre sort. Si son corps cicatrisait vite et encaissait rudement bien les coups, son âme n’avait pas cette même capacité à se régénérer, à panser les fêlures et à recoudre les trous béants qu’on lui avait faits. Juni le voyait mais ne parvenait pas à le soigner comme elle l’aurait aimé. Elle aurait voulu l’aider mais n’y arrivait jamais. Toujours à côté, jamais bien loin mais pas assez légitime à son sens pour pouvoir s’opposer réellement quand il avait décidé d’aller à contre-sens et de se ruer droit dans la gueule du danger.

Pourtant aujourd’hui, son frère avait plus que jamais l’air de rechercher leur compagnie. Juni sonda son regard avec empathie, entendit le poids de sa confession avec une certaine émotion. C’était rare de l’entendre parler ainsi. Elle baissa les yeux, troublée comme lui. « Alors on est deux. » Et à court de mots plus impactants elle lui sourit plus chaleureusement que n’importe quelle étreinte aurait pu le faire. Pas fichue de s’excuser, seulement rassurée.

La voix paternelle les appela de l’autre côté, signe qu’ils allaient bien vite se mettre à table. Croquettes rangées, écuelles mises de côté dans un alignement soigné pour que tous les chiens puissent s’abreuver et se sustenter sans se marcher dessus dans ce début de chaos ordonné, la jeune femme épousseta ses mains et se redressa à la suite de son aîné non sans grimacer. Le docteur lui avait interdit la moindre goutte d’alcool et ce n’était pas plus mal – même si le refus poli de l’adelphe n’était pas non plus complètement anodin pour elle, elle s’abstint de le commenter. Poussa simplement un soupir ennuyé, proche de ceux qu’elle clamait à l’âge ingrat où Wighard avait trop souvent eu le rôle du frangin rabat-joie. Sa commotion était devenue l’excuse préférée de sa famille pour l’exhorter à tout et n’importe quoi. « Je crois que je ne suis pas prête d’oublier ça de sitôt. » bougonna celle qui n’aimait décidément pas être traitée comme une fragile statuette de cristal. « Quand bien même, ca ne m’empêchera pas de m’inquiéter pour toi. » lui glissa t-elle discrètement en lui passant devant, tapotant son avant-bras au passage. « Et ça ne t’empêche pas de me parler si tu en as envie. » Ne lui laissant pas le temps de protester, la jeune fille arriva dans la cuisine accueillie par un concert de fumets appétissants et de saladiers remplis à ras-bord en tout genre. « Pour être honnête, vous avez ramené tellement à manger que je ne suis même pas sûre qu’on arrive à bout de tout ce qu’il y a à table. » soupira t-elle, aveu de son incapacité à leur refuser ce plaisir – ils avaient toujours aimé les couver, les choyer, les aimer jusqu’à ce qu’ils en soient pleinement conscients et repus. Et chaque jour depuis le Panthéon, Juni remerciait profondément Odin de les avoir préservés, de ne pas avoir laissé Hel les emmener sur son radeau. Ni elle ni Wighard n’auraient été prêts à survivre, « seuls à deux » contre leurs démons et sans la protection bienfaitrice de leurs parents.

Et ils les attendaient, le plat dominical fumant au centre de la tablée alors que le vin était débouché et que leur génitrice s’affairait à les placer chacun, dresser les assiettes avec une générosité maternelle jamais oubliée. Les quelques premières minutes parurent difficiles à accepter, étranges – comme s’ils avaient à peine l’impression de réaliser qu’ils étaient tous là, vivants et en relative bonne santé. Et puis un premier mot maladroit fusa, un rire suivant l’autre et les langues se délièrent. Le repas défila sans vraiment qu’ils ne s’en rendent compte. Pendant une heure, peut-être deux, le temps avait reculé de plusieurs années, il s’était allégé. Les voilà revenus à cette douce et hypothétique époque où elle n’avait même pas la majorité et lui était un jeune adulte. Il y avait des stigmates qui subsistaient entre eux, des regards en coin et des sourires qui suffisaient à leur montrer que le temps pouvait être léger. Et ça suffisait à Juni.

Les assiettes bien garnies avaient été pour la plupart bien vidées et alors que Juni débarrassait avec son aîné la vaisselle, il fut proposé de sortir la tribu canine qui commençait à s‘agiter dans le trop petit appartement. Juni n’eut guère besoin de prétexter la moindre excuse qu’on lui assurait déjà qu’elle était mieux à rester au chaud à l’intérieur. La ballerine acquiesça sans commentaire, certaines guerres étaient inutiles à mener lorsqu’elles étaient perdues d’avance. « Wighard va rester avec moi pour la vaisselle, n’est-ce pas ? » Elle lui adressa une moue à mi-chemin entre l’innocence de ses grands yeux bleus et la malice de son sourire fier d’avoir coincé son frère pour une corvée de ménage. Manteaux sur le dos et laisses en main, les deux parents Wolden disparurent dans l’encadrement de la porte avec les volontaires à quatre pattes les plus pressés de courir le pavé de Senja. « A tout à l’heure. » salua la jeune femme, savourant une fois la poignée verrouillée quelques secondes le calme soudainement retrouvé dans son salon maintenant qu’ils n’étaient plus que deux.

Juni contempla la pièce à vivre, le plus jeune chiot tacheté fermement occupé à détricoter de ses pattes malhabiles le pompon d’un plaid duveteux. Un bref souffle amusé plus tard, ses yeux se posèrent à nouveau sur le gardien, à qui elle lança un torchon avant d’aller vers le plan de travail. « Bon. Est-ce qu’on peut vraiment parler pour de bon cette fois ou tu veux continuer à faire semblant ? » Elle s’activa à faire mousser l’eau chaude, plongeant les couteaux et les fourchettes dans l’évier tout en attrapant de quoi les récurer avec une minutie satisfaite. Si ses mains s’occupaient par la maniaquerie, ce n’était pas par hasard. Son esprit, lui, sentait qu’il y avait une entourloupe que Wighard voulait lui cacher. « Tu es sûr que tu n’as absolument rien à me dire ? Parce qu’en tant que victime de commotion, on m’a précisé que je supporterais très mal les mensonges. » objecta t-elle avec espièglerie avant de rajouter, pas beaucoup plus sérieuse. « Je sens ces choses-là. »
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Message Mer 9 Déc - 0:27

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Wighard sent la chaleur de ses parents se déposer sur sa peau comme des touches de peintures, des rayons de soleil qui apportent couleur, chaleur sur sa peau finit de remboîter les pièces d'un puzzle en forme de bonhomme. L'orphelinat et les familles d'accueil ratées lui ont inculqués trop profondément la peur de l'abandon pour que le noyau de peur enfantine, cristallisée dans sa poitrine s'efface totalement, mais il avait envie d'y croire. Il se souvient des premiers dîners entre Amalia et Linus, quand il était persuadé qu'ils finiraient par le rendre à l'orphelinat, par se lasser du gamin trop grand, trop bagarreux, trop indigné, trop vulgaire, trop homosexuel, qui ne seraient jamais leur. Quand les tablées étaient silencieuses et que Wighard hésitait entre faire tout pour leur plaire et ne pas prendre de place, se faire petit. Jusqu'à ce que leur bébé, sa soeur lui vomit sa bouillie sur son uniforme de flic tout neuf. A partir de là, les repas avaient été beaucoup plus chahutés, beaucoup plus du grand frère qui s'endormait avec la gamine dans les bras, et jouer jusque pas d'heures, le cul par terre. Il ne parvient pas à haïr ses parents. Il ne parvient pas à l'appeler maman et papa non plus, mais ces repas, ils forment une île. Un pillow fort envahi par les chiens où Wighard peut rire à gorge déployée, l'estomac rempli de chaleur et juste, rivaliser de dad's jokes avec son père. Il aime faire rire Juni. Ils sont des adelphes ratés et pourtant échangent les mêmes regards par-dessus la table. Le sensation d'avoir manqué de perdre ça le rend féroce, le rend fou. Il ne peut même pas les protéger contre ça. Il attendu huit ans pour avoir des parents. D'être adulte pour avoir une soeur. Odin lui-même ne lui enlevera pas ça. Et pendant quelques heures, c'est juste eux. C'est la même chaleur diffuse que les Noël dont il se souvient, gamin. Yule, il l'a toujours fêté comme un adulte, jamais comme un enfant.

«- Ca va aller avec les chiens ? Ils ont beaucoup d’énergie en ce moment, j’ai dû les laisser à Markus, le temps… » Badia et Markus, en alternance, en fait. Tu avais laissé tes boules de poils chez elle avant d'aller en gala, l'appartement-tombeau bien plus grand que ta garçonnière. Oona les adorait. Mais les morts ne vont pas au parc aux chiens. «- Faudrait pas que tu te te commotionnes à frotter trop fort. »  La porte qui se referme est lourde de mauvais pressentiments. Est-ce qu’ils vont l’accompagner jusqu’à la fin de sa vie ? Est-ce que c’était ce qu’ils ressentaient, quand il était dans les force de l’ordre, quand il partait au milieu de la nuit pour faire la tournée des bars, sur la semelle de surnaturels, prêt à mourir pour eux ? Wighard a l’impression qu’il ne va plus jamais les revoir. Que s’il a une seule pensée de travers, un seul et si, s’il arrête pendant une fraction de seconde de prier quelqu’un pour qu’ils reviennent sains et saufs, ils ne reviendront pas. Et prier qui ? Son cerveau fait un ping-pong épuisant. Jésus. Odin. Freyja. Jésus. Odin. Freyja. Marie. Jésus. Odin. Freyja. Jésus. Marie. Odin. Freyja. Sa foi essaie de tous les prier en même temps, de peur qu’un seul raté de ses pensées les condamne.

« - Du coup, tu as une idée de cadeau pour l’anniversaire d’Amalia ? »  Il saute au-dessus de la perche tendue comme si c'était uen corde à sauter. Il s'appuie de la hanche contre la cuisnière, tâte sous son col de chemsie pour vérifier qu'aucun de ses mouvements n'a imbibé ses pansements encore frais de pus ou de sang. Wighard sort les tupperwares de leur place prédestiné, divise les restes d'un geste machinal. «- Par les tétons de Freyja, on va avoir de quoi manger pendant deux semaines…» Ce n'est pas une complainte. Depuis sa rupture avec Ingvar, il survit de pâtes et de plats commandés. Ni lui ni Badia ne sont doués pour la cuisine. La cuisine d'Ingvar lui manque comme devrait lui manquer la cuisinière maternelle. S'il n'a pu boire un verre, il va au moins fumer. Il ouvre la fenêtre, la cigarette coincée entre ses dents. « - Sure you do. Don't bullshit a bullshiter darling. » Il se moque, montre les dents avec amusement. Pas convaincu. La liste de mensonges dont il gave ses proches comme des oies prêtes au sacrifice pour Sowilo est longue. Très longue. «- Je vais bien. Je suis couvert de cicatrices, laid comme un pou mais ça va. » C'est sa soeur. Il ne parle jamais à quiconque, d'avant. A peine à Ingvar et Badia qui le connaissent depuis l'enfance. Wighard enfonce sa langue contre sa joue. «- L'hôpital a fait remonté des tas de merde. De l'accident… quand j'étais gosse.  » Quand il avait huit ans et qu'il avait perdu l'ouïe, une partie de son épiderme et accessoirement ses deux parents biologiques. Il attrape une assiette dégoulinante d'eau pour l'essuyer, expulssant des bouffées de fumée par à-coups, comme un train à vapeur qui toussote. « - Et je suis un alcoolique. »  Arracher le pansement, et passer à autre chose. Wighard croit profondément au dialogue, à la confession. A ne pas crever en silence de ce qui empoisonne. Il pleure, il souffre, il aime, il refuse de gérer la masculinité toxique des autres et va au psy tous les quinze jours, parce qu'il sait qu'avant Linus et Amalia, il a eu sa dose, et que ses proches ne méritent pas les échos de ses traumatismes. Mais alcoolique est un mot qui lui fait mal. Ses vrais parents restent un sujet presque tabous. En-dehors du foyer Wolden, ils sont rarement évoqués. il y a trop de secrets avec.

Wighard lui adresse un coup de torchon humide, change de sujet comme on descend un shot de vodka. « - Du coup, j'ai pas suivi, tu en pinces pour le fils de Markus ou pour Mahaut ? Ou pour les deux ?  » Il a l'impression de s'être mordu la langue sans faire exprès, même sensation engourdie, même goût du sang. Il y a trois mois il aurait adoré avoir Niklas en beau-frère. Il aurait attrapé Juni entre ses bras, lui aurait ébourriffé les cheveux, collé du gloss qui colle et sent la fraise sur la joue. Il aurait adoré. Il l'aurait fait tourner dnas la pièce. Il a vu grandir le fils de son meilleur ami. Il l'a vu subir les crasses et la libido du quarantenaire en crise. Wighard a pris fait et cause pour Niklas et sa mère, plutôt que Markus. Il a essayé d'être là. Niklas pouvait rendre Juni bien plus heureuse que Mahaut (Wighard se tuerait pour sa fille adoptive, sa princesse, la prunelle de ses yeux, mais il sait que son coeur est encore plus fouilli que celui de son père, et qu'elle peut être cruelle quand elle se sent délaissée. Ils ont les mêmes terreurs, juste des façons inverses de les gérer.) Mais certains crimes sont impardonnables. «- Je ne jugerais pas la réponse C, tu sais.'' Comment est-ce qu'il était censé les protéger les uns des autres ?
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Message Lun 14 Déc - 23:57

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« Je devrais survivre à un peu de vaisselle, va. » qu’elle fit mine de répondre pour la forme, un brin d’ironie dans la voix tout en reposant une succession de couteaux parfaitement propres sur l’égouttoir.

Comme prévu, une fois seul à seule, le frère et la sœur laissèrent le cliquetis des assiettes et des couverts prendre d’abord la parole. Le silence avait parfois ces vertus apaisantes et agréables lorsqu’on se trouvait en présence de quelqu’un avec qui l’on était capable de le partager. La jeune femme sourcilla à peine en l’entendant s’interroger benoîtement sur les surprises prévues pour leur mère. Elle secoua la tête avec un brin d’amusement, ne levant même pas le nez pour répondre d’un ton tout aussi malicieux. « Vraiment ? On va parler cadeaux d’anniversaire ? Une grande première. » Elle n’y croyait pas vraiment – pas qu’il n’était pas du genre à penser aux jours si particuliers qui consacraient la naissance de leurs parents, pas plus qu’il ne dérogeait à la règle de les gâter. Simplement, Juni savait reconnaître lorsqu’un homme tentait d’éluder le sujet qui le gênait le plus en en brandissant d’autres bien plus faciles à aborder. « Je comptais faire les emplettes la semaine prochaine, si tu veux tout savoir. Tu n’auras qu’à venir. » Elle les imaginait bien, oui, traverser les rayons du magasin favori d’Amalie à la recherche de pulls et de laine chaude. La grande silhouette de Wighard menaçant à tout moment de faire se renverser quelques piles de mohair tandis qu’il se gausserait des manières empruntées des pervenches faisant office de vendeuse pour le plaisir de voir les joues de Juni rosir et ses lèvres se retenir de rire.

Elle hocha vaguement la tête en signe d’approbation à la remarque du gardien ; comme bien souvent lorsque les Wolden décidaient de faire une tablée, les proportions étaient généreuses de sorte que personne ne manque de rien. Au-delà de la simple bienveillance d’hôtes, c’était un crédo familial qui leur seyait. Ils avaient toujours fait en sorte que leurs enfants soient choyés à leur juste valeur, béni l’un comme l’autre pour leur arrivée – quoi qu’il se passerait, quoi qu’il s’était passé, l’un n’était pas moins Wolden que l’autre. Preuve en était l’héritage de ces coutumes où indubitablement, ils prenaient soin d’autrui, même quand la maladresse de leurs ébauches venaient parfois se heurter. Son regard se tourna enfin vers l’adelphe pour proposer le plus spontanément du monde. « Tu n’auras qu’à en prendre si tu veux. Autant que ça fasse plaisir à quelqu’un. » Elle s’inquiétait parfois du train de vie de son frère, persuadée sûrement à tort qu’il n’était pas le genre à s’embarrasser d’un repas. A l’époque, quand Ingvar était là … Un soupir intérieur, qui ne franchit jamais ses lèvres, se formula dans son inconscient. Une époque révolue qu’elle n’avait plus le droit d’espérer ni de regretter – elle devait soutenir son frère, quoi qu’elle en pensait.

La suite perturba le fil tranquille de la conversation, fit hausser les sourcils de la danseuse qui en abandonna son éponge pour se tourner de moitié vers lui, coite. « Quoi ? » Elle s’était bien entendue imaginer qu’il puisse souffrir des séquelles du Panthéon. Elle s’attendait à ce qu’il en garde des séquelles psychologiques, des cauchemars revenus de loin qui viendraient perturber le rythme aphasique de ses nuits. C’était devenu le pain quotidien de ceux qui avaient vécu l’explosion si près qu’ils en avaient été marqués à l’indélébile. Mais si la jeune femme avait déjà entendu parler par le passé de ce que Wighard avait bien voulu lui dévoiler, son penchant pour l’alcool était une nouvelle épée de Damoclès qu’elle n’aurait pu prédire. « Tu ne leur as pas dit, j’imagine. » Leur sous-entendant leurs géniteurs. Quant à savoir s’il fallait le faire ou pas, elle-même n’avait pas la réponse à cette énigme. Parfois, elle les chérissait au point de s’en vouloir du moindre mensonge – parfois elle estimait que c’était mieux ainsi. « Tu sais ça depuis quand ? Est-ce que tu en parles à un médecin, tu es suivi ou – » Consciente d’en faire brusquement trop, la jeune ballerine se tut quelques secondes avant d’ajouter, irrépressiblement. « Si tu veux, je peux venir avec toi, il y a des groupes d’aides qui organisent des réunions. » Elle ne voulait pas s’imposer mais elle avait peur de le laisser seul, de lui faire sentir à tort qu’il ne pouvait pas être encadré dans cette épreuve. Que ce n’était pas parce qu’ils avaient parfois des difficultés monumentales à être sur la même longueur d’ondes qu’il devait fuir son aide, aussi pataude et scolaire pouvait-elle paraître.

Rebond destiné à la renvoyer dans ses filets, Juni fit mine de ne pas s’embarrasser des autres questions de Wighard. Elle n’arrivait pourtant pas tout à fait à s’en amuser, encore perturbée par l’aveu précédent. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » marmonna la principale intéressée, éternellement pudique quand il s’agissait de ses affaires sentimentales – elle préférait infiniment s’épancher sur celles de son aîné. Pas qu’elle ne lui faisait pas confiance pour tenir sa langue, mais elle doutait qu’il reste sage et les bras ballants si elle lui parlait de la surnaturelle qu’il protégeait ou du fils de son collègue.

La blonde ne mit pas longtemps à reprendre sa vaisselle mais pour mieux l’interrompre à nouveau, sécher ses mains et faire un peu de place sur le comptoir. La nervosité l’obligeait à occuper ses mains plus que tout. « Wig, c’est sérieux. Si tu as des soucis … » Elle n’osait pas le dire à voix haute. L’alcoolisme n’était pas vraiment le genre de syndromes qu’elle pouvait comprendre ou identifier, pas nécessairement à l’aise avec l’idée. De la part de la petite fille modèle, des conseils de vie sur comment lutter contre ses addictions semblaient déplacées. « Je n’insiste pas. Très bien. » anticipa t-elle, simplement pincée dans une moue qui hurlait au monde entier qu’évidemment, elle allait insister. « Niklas est un collègue de travail. » précisa avec un sérieux inébranlable la danseuse tout en s’assurant qu’elle parvienne à détacher le fond du plat en terre cuite auquel elle s’attaquait avec une énergie curieusement renouvelée. « Et Mahaut … est une amie de longue date, je pense que tu le sais déjà, tout ça, non ? Et puis elle a un sublime. » Comme si c’était suffisant. Comme si c’était une excuse pour éviter les échanges de regard, les mots malicieusement susurrés à l’oreille et les invitations à dîner. Comme si.
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Message Mar 5 Jan - 22:27

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«- C'est la première fois que je n'ai pas eu le temps d'acheter quelque chose. J'étais à l'hôpital, je te ferais dire. » Si Juni peut utiliser sa carte sortie d'hôpital pour se tirer d'affaire, le brûlé au deuxième degré est capable d'en faire autant. Parce qu'ils sont adultes et se comportent plus comme des manchots ivres que comme des adelphes, c'est facile d'oublier à quel point le frère et la soeur peuvent se conduire comme des vrais adelphes. Comme des cons. Depuis qu'ils l'ont sorti de l'orphelaint tels des envoyés des dieux eux-mêmes, Wighard n'a jamais manqué un seul anniversaire, une célébration, que ce soit Yule ou leur propre anniversaire de mariage, ou l'anniversaire de son adoption. Les premiers temps, l'adolescent avait ramené des fleurs arrachées des jardins, ramassé ses premiers salaires auprès d'Odin pour offrir des cadeaux qui avaient le pathétique du collier de nouilles. Mais il ne les avait jamais oublié. S'il vivait, il ne les oublierait pas non plus dans le vieil âge. S'ils ne mourraient pas de honte avant, s'ils ne le reniaient pas de ses agissements avant. On dirait qu'il fait exprès Wyatt : ses parents adoptis ne l'avaient pas détesté pour son orientation sexuelle, alors il avait quitté Odin, avait adopté un mode de vie débauché, et avait choisi de rejoindre une organisation terroriste. Pour un type qui voulait tellement être aimé, il avait toujours rendu ça très difficile.

Il a une moue qui dit pourquoi pas ? Il n'avait jamais eu trop  l'occasion de lui faire un défile de mode après tout  - les surplus de maquillage, de pailletes et de vêtements provoquant la morale étaient rarement portés chez Amalia et Linus. Mais il aurait un commentaire sur tout, et … peut-être que ce serait un moment pour se lier à sa petite soeur.  Wighard essaie de se creuser quelques moments juste à lui, pas à Sowilo, pas à sa caste. Il va devenir fou  sinon.
Wighard empile les tupperwares méthodiquement dans le frigo. Comme si coincer le pot de moutarde à côté de la plaquette de beurre était un travail de broderie délicate, accroupie par terre. Le visage éclairé par l'ampule du frigidaire, il n'a pas besoin d'observer la réaction de Juni. Il entend bien la rupture de rythme dans la vaisselle, l'eau du robinet qui n'est plus interrompue par les mains de l'abeille ouvrière disciplinée. Il soupire et ses rangers squickent sur le sol quand il pivote pour la regarder. «- Tu ne m'as pas entendu leur dire que le type qu'ils avaient ramené chez eux par charité était un ivrogne ? C'était juste avant le dessert. » Il attrape une assiette trempée par dessus son épaule, une goutelette vient se ficher sur la joue de pêche à la place et Wighard baisse les yeux sur elle, vachement sérieux pour un type en chemise hawaïenne qui essuie une assiette.   «- Tu n'as pas intérêt à leur dire quoi que ce soit. » Le murmure est tendu. Il regrette déjà. Mais il avait besoin de le dire à quelqu'un. Il avait besoin d'arrêter de penser au verre de whisky qu'il se prendrait en rentrant.  Presque personne n'était au courant. Zakaria le serait bientôt - si ce n'était par Mahaut, par les nouvelles consommations de son pilier de bar. Mahaut, parce que rien ne lui résiste. Zhenka, parce que c'est impossible de lui mentir.

La réaction de Juni est terrifiante aussi contrôlée soit-elle. Il sait à quel point c'est grave. Mais le choc de sa réaction enfonce le clou, lui donne envie d'un verre. Il est une honte, une disgrâce. C'est terrifiant d'être pris au sérieux. Que les verres de whisky qu'il s'enfilait depuis le café matinal jusqu'à l'heure de prendre ses fonctions soient les signes du cancer qui le bouffait à chaque gorgée. Le terme alcoolique l'avait secoué plus que l'explosion, la réalisation tétanise. Il buvait bien sûr qu'il buvait, mais le mot était hideux, ignoble, comme un monstre pourvu de trop de pattes une vérité qu'on veut pas voir en face. Il ne voulait pas voir un ivrogne dans le miroir. Il avait trop bataillé avec ses traumatismes, ses PTSD, ses efforts pour ne pas être toxique, ne pas etre abusif, ne pas être l'homme qu'il pourrait être pour accepter ce reflet. L'impression d'un caucehmar, d'une course-poursuite où on ne peut pas semer son ombre. Personne ne se demandait pourquoi il buvait, par contre. « Trois semaines. L'hôpital m'a sevré. » Sobre depuis officiellement trois semaines, mais il a l'impression que ça fait trois jours. Il avait ses médicaments, le rendez-vous prévu. «- Il y a des groupes d'aides qui organisent des réunions ? Jamais entendu parler. » L'hôpital était la partie facile. Il avait été surveillé, encadré, sans bouteille à proximité et la moitié du jour assommé par un cocktail médicamenteux qui avait tout d'une drogue. Il avait cessé de boire pendant le travail depuis des années et certaines mauvaises rencontres, mais son boulot se passait dans des bordels, clubs, bars et autres lieux de nuit et d'éthanol. Il devrait demander une prime de risque. Environnement néfaste pour sa santé. (comme s'ils n'allaient pas simplement le virer).   « - J'ai reçu tout un tas de jolis flyers colorés que j'envisage de les disséminer un peu partout à Rodsand, pas de raison que je continue à en chier tout seul. » ' Son incurable joie de vivre, étrangement disproportionnée dans le claquement des assiettes qu'on empile bien sèches, la tranquiilité de sa voix grave qui semble hausser des épaules. La vigueur de Juni toute concentrée sur son plat donne à la vaisselle la gravité d'un rituel. C'en est un d'une certaine façon. Wighard se tient toujours sur le seuil métaphorique de la famille, constamment surpris qu'on ne lui demande pas de les laisser entre eux. Il est un voyeur conscient, un peu envieux des rites de leurs actes, de la sacralité des embassades.   «- Tu ne vas certainement pas m'accompagner. C'est tellement déprimant qu'on se croyait à Svart. Une gentille fille comme toi dans un lieu comme ça. Tun n'es pas la gardienne de ton frère. Sa langue fait une bosse dans sa joue tandis qu'il continue de sécher et ranger la vaisselle comme s'ils discutaient effectivement boutique. La référence à Caïn et à la Bible passe sans doute au-dessus de la tête de sa petite soeur, mais elle pèse lourd sur la langue de l'ancien irlandais.  C'est une défense réelle, une promesse de ne pas la laisser lui tenir la main. Une réunion des Alcooliques Anonymes n'avait rien de drôle ni de glamour. C'était plutôt la déchéance du frère étalée sous des néons un peu trop fort.

«- Et personne ne couche avec ses collègues, j'oubliais. » Il était aussi le fils de Markus. Il était aussi le fils qui avaient agenouillé son père. C'était tellement facile de partir en vrille, de souiller tous les bons souvenirs qu'il avait du gamin. Wighard déteste ça. Niklas venait de perdre sa mère et ce n'était juste pas. Pas juste du tout.  «- Yeah. Elle a un sublime. Et un harem. Et une ex. Et… »  Il compte sur ses doigts, beaucoup plus à l'aise avec la persepective d'enfoncer Mahaut que d'exposer sa poitrine béante. Parler de ses problèmes, de ses traumatismes n'avait jamais dérangé Wighard, il les collectionne comme Juni les tupperwares. Le problème vient plutôt de l'impuissance. Il n'aurait pas le dernier mot, ça le il sait très bien, alors il en profite.   «- Je te considère peut-être comme ma soeur, mais je la considère comme ma fille. Je la connais. Et par Odin, je l'aime avec tous ses défauts, mais je ne suis pas aveugle. Tu ne tiens pas à m'accompagner tant que ça aux réunions hm ? »    Mahaut était une addiction en elle-même, avec le même effet sur l'organisme que ton whisky. Comment dit-on : si l'un d'eux te fait du mal dis le moi et je leur casse leurs gueules quand o na jamais été proches ? Sauf qu'il n'allait pas leur casser la gueule - l'envie pouvait le démanger face à Niklas, lui donner envie de lui de le frapper, de lui inculquer du bon sens à coup de savate et de fessées. Mais c'était une mauvaise éducation que de frapper quelqu'un dans l'espoir qu'il se comporte mieux. Très mauvaise éducation. Niklas était un garçon bien qui a connu quelques traumatismes coup sur coup. Wighard peut comprendre mieux que quiconque.    


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Message Mer 13 Jan - 13:56

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Juni ne réalisa pas de suite qu’il cédait une fois de plus au plaisir enfantin de la faire marcher. Feignant des airs étonnés frôlant le naïf, la danseuse ne mit pas moins d’une demi-seconde à tomber dans le piège sans flancher. « Bien sûr qu’il y en a, plein même et d’ailleurs … » Elle s’apprêtait à lui citer ceux chapeautés par leur communauté – celle-là même que Wighard s’appliquait soigneusement à éviter pour plutôt se réfugier dans les démons qui le guettaient justement. Son air interloqué fondit comme neige au soleil, révélant un squelette de déception amère qu’elle finit par égayer d’une moue lassée. « Très drôle. Ne fais pas semblant d’en avoir rien à faire sous couvert de blagues. » Mieux valait récurer le reste de ce qui baignait sagement dans l’évier pour le moment. Il n’y avait qu’à voir la façon dont le gardien cherchait à couper court au débat pour comprendre qu’il n’était pas à l’aise avec sa propre condition, qu’il avait besoin de temps pour l’encaisser – du temps ou une grande dose de déni.

Il en plaisantait – et il était doué pour ça. Capable de montrer un visage parfaitement optimal quand tout partait à vau-l’eau en coulisses, talentueux quand il s’agissait de rabrouer ceux et celles qui essayaient misérablement de l’épauler ou de lui témoigner un peu de soutien, un peu d’empathie. Il n’avait pas besoin d’elle. Le message était limpide. Et pourtant, pourtant … La plus jeune continuait de se heurter contre le mur, tête baissée, convaincue qu’un jour ou l’autre une fêlure apparaîtrait, lui permettrait d’y voir plus clair. « Peut-être mais ça ne m’empêche pas de vouloir être là si tu en as besoin. » Tout le monde avait besoin d’être protégé. Tout le monde avait besoin d’être écouté. Tout le monde avait besoin d’une main tendue, à un moment ou à un autre. « Je te rappelle que si toi tu es le gardien de cette famille, je suis ta rabat-joie de petite sœur – tu sais, la miss-je-sais-tout qui fait toujours tout mieux que tout le monde et qui donne des conseils à tour de bras … » argua t-elle, brandissant l’éponge pleine de mousse dans sa direction d’un air faussement menaçant avant de soupirer, jetant littéralement – et figurativement - l’objet détrempé dans le fond du bac en même temps qu’elle admettait ses réelles intentions. « Je veux juste t’aider. » L’humaine se tourna pour s’appuyer contre le meuble de cuisine, bras croisés, la posture lui assurant de pouvoir mieux jauger son interlocuteur abonné à une solitude qu’il cultivait dès qu’il avait un problème. « Alors très bien si tu refuses que je t’accompagne, mais dis-moi qu’au moins tu réfléchiras à y aller seul. » Elle avait menti et insistait finalement sur ce point, pas sûre qu’il fasse écho chez lui et qu’il y réponde favorablement. Mais Juni n’était pas du genre à transiger quand elle avait quelque chose en tête … Au moins autant que lui.

Revenu à la charge sur le sujet qu’il appréciait davantage dès lors qu’il ne le concernait plus, la principale intéressée roula des yeux avant de soupirer. « Pas moi en tout cas. » Tout n’était pas que physique, aurait-elle voulu plaider à celui qui aurait cessé de l’écouter à cet argument précis. Pour elle les alchimies pouvaient naître de n’importe quoi et celle-là n’avait rien de sexuel bien au contraire. « Si tu veux tout savoir, Niklas est une personne très intéressante avec qui j’aime beaucoup discuter. » Coupant l’herbe sous le pied à celui qu’elle connaissait assez pour sa capacité à tout rendre plus graveleux qu’il n’y paraissait, Juni répliqua aussitôt. « Pas au sens où toi tu l’entends, évidemment. » La jeune femme s’occupa les mains en rangeant quelques éléments de vaisselle qui traînaient là, le regard s’estompant pour se perdre dans la réminiscence de la dernière visite du fils Østerberg. « Il est très présent pour moi depuis l’attaque. » Et ça lui avait fait du bien. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé, plus que lui-même ne devait l’estimer. « Mais il n’y a rien de plus. » laissa finalement tomber la ballerine en refermant la porte du placard où elle avait consigné une multitude d’assiettes.

Un rire traversa sa poitrine à la suite des mots fraternels. « Est-ce que tu es en train de me faire passer le message de ne pas être proche de Mahaut ? » Son sourcil s’arqua, interloqué. « Allons bon. Qu’est-ce qu’elle a de si terrible, à part la capacité de ne pas savoir tenir un agenda suffisamment organisé ou d’avoir une garde-robe en bazar ? » Pour ce qu’elle connaissait de la surnaturelle, elle n’avait jamais eu à affronter la moindre noirceur, la moindre impression de méfiance. Bien sûr que Mahaut était … Mahaut, bien souvent joueuse et avec un passé empreint de sulfure qu’elle n’avait jamais caché. Elle n’aurait pas menti si on le lui avait demandé s’il n’y avait pas déjà eu des regards, des mots, des attitudes trompeuses qui flirtaient avec certaines limites. Mais rien de tout cela n’avait dépassé l’implicite – jusqu’à cette dernière soirée, d’avant le Panthéon. Sa conscience occulta sciemment ce détail, se contentant de lui faire murmurer mollement une conclusion vague et évasive à l’interrogatoire de Wighard. « Je m’amuse bien avec elle. » Et finalement, la volte-face ne tarda pas. « Et à bien y réfléchir s’il y a bien une personne qui devrait l’éviter, c’est toi. Je ne suis pas certaine que le standard de vie de la Beauté soit ce qu’il te faut. » Au vu de tes problèmes, aurait-elle pu rajouter avec moins de tact mais plus de pointillisme. Elle collait parfaitement au rôle qu’on lui avait attribué à la naissance, mais Odin qu’elle haïssait d’avoir parfois à ramener les choses sur la terre ferme, d’autant plus quand elles incluaient l’esprit buté de son aîné.
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Message Dim 7 Mar - 15:05

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as they say
(wighard & juni)

Il n'en a pas rien à faire. Elle est là, la tragédie. Ingvar a passé leur relation à l'alerter sur sa consommation d'alcool, à faire des remarques qui le poussaient à s'engloutir le verre par défi. Que c'était tout ce qu'il lui restait de ses vrais parents. Comme la drogue est érigée en consommation culturelle à Senja, le whisky est la messe irlandaise. Il apprend sa culture par les clichés, orphelin ballotté loin du catholicisme. S'ils lui avaient pris son nom, ses parents, la majorité de son accent, sa foi, ils pouvaient lui laisser son whisky, à chercher au fond de sa bouteille un parfum d'enfance. Un cul sec de connerie, plein de à ras bord quand on prend du recul et quelques médecins impitoyables dans la tronche. Ce n'est pas parce qu'une balle lui prendra le cœur avant l'alcool son foie qu'il n'a pas honte. C'est très irlandais aussi, la honte, plutôt catho.

Nya nya nya, que l'homme mûr articule face aux vociférations de sa petite soeur. « Tu ne me laisses pas vraiment le luxe d'oublier, miss je sais tout. Tu fais généralement mieux que moi, faut dire. »  Combien d'années avait-il passé à être un exemple ? Le frère modèle, le fils qu'on ne jette pas. Celui qui se voue à Odin, étudie la loi, corrige les vilains. Il y avait toujours ce petit Odin en lui, le rebelle dépareille au milieu de ses pairs. Il aime toujours Odin, comme on aime un père un peu trop lointain (un peu trop toxique). Habitué à gérer les catastrophes, Wighard a du mal à expliquer que c’est lui, la catastrophe.  « - Je sais, babydoll, mais c’est moi le grand frère ici. Et je préfère en rire qu’en pleurer, vu mon état. » Il n’y a jamais rien resté d’autres que son humour de merde, et ses sous-entendus grivois, première pièce de l’édifice fragile qu’est le gardien. Et cela passait par enquiquiner la petite sœur, la faire tourner en bourrique et refuser qu’elle lui tienne la main lorsqu’il affrontait ses cauchemars. Il espérait qu’elle n’ait jamais à les connaître ces cauchemars, ils n’ont rien de joli. Bien sûr qu’il devrait se reposer sur quelqu’un – il en crève de fonctionner à vide sans la béquille éthylique, incapable de se préparer à aller travailler sans whisky dans son café. Se reposer sur quelqu’un : parent, sœur, petit-ami. Il ne lui reste, ne s’autorise qu’une adelphe, et encore la mauvaise, comme dirait Badia elle-même. C’est facile de cracher ses doutes, ses colères, ses peurs à Badia, miroir ébréché qui lui ressemble, qui picole sur le canapé pendant que Oona dessine sur le visage de Wighard. Nettement moins facile envers Juni. Elle est parfaite. Elle ne le jugerait même pas. Elle ne le juge même pas. Il n’a jamais pu la haïr, lui a cédé la place sans se battre. Il ne se rend pas compte que Juni est tout pile ce qui lui faut, pour se reconstruire, qu’elle est la famille qu’il veut, sa famille. A force de la mettre sur un piédestal, il oublie qu’elle est sa sœur, qu’ils font partie d’une même famille. Il voudrait être à la hauteur de sa famille.

Plus jamais. L’explosion lui remis les idées en place, et il observe l’apparence où traînent encore le fantôme des voix de leurs parents comme un médaillon avec les cheveux de l’être aimé. Irréel et tangible à la fois, précieux. Il a eu peur pour Juni. Peur de sa pâleur dans la chambre d’hôpital, peur des tonalités du téléphone. Il la laisse allègrement gagner cette manche, ordre du médecin.

Ils ont imité la posture de l'un et de l'autre, dans la petite cuisine, bras croisés sur sa poitrine. Le mouvement lui rappelle la brûlure à vif qui subsiste sur son épiderme fragile, la sensation cotonneuse des bandages, les tiraillements qui les maintiennent à sa peau. Sa langue forme une boule dans sa joue, railleur.   « - J'y suis déjà aller, en réalité, mademoiselle Wolden. Deux fois. Et deux fois plus au psy. »   Wighard s’incline, faussement grâcieux, docile, moqueur. Il n’a aucune difficulté à parler de ses problèmes, contrairement à l’image qu’il renvoie, l’image qu’il tisse autour de lui, velue, grivoise, sûre de lui, séduisante. Amalia l’avait emmené la première au psychologue, la première fois qu’il avait osé parler, osé laisser les mots déborder ses lèvres comme s’ils le brûlaient. Ils seraient rapidement soulés d’entendre ses émotions à fleur de peau, aux AA, les détails de ses sanies. La plaie la plus profonde s’infecte sans remède – il n’avait pas commencé à boire à cause de l’oligarchie (les premiers homicides, l’injustice quotidienne, les plaintes sans suite, les viols soi-disant mérités, la facile injustice, avaient suffi).

Cela n’assèche pas sa gorge, n’assèche pas la soif qui le tourmente. Il arque un sourcil, comme ravi de damner le pion à Juni, avant de se remettre en mouvement, finir de ranger, effleurant la jeune femme dans la petite cuisine, compagnonnage qui l’apaise à sa façon. Tu heurtes gentiment son épaule de la tienne (celle valide). «- C'est un chic garçon, quand il n'est pas aussi bourrique que son père. Je suis content que tu aies quelqu'un pour toi, vraiment. » Son regard clair se pose sur elle, brûlant d’une sincérité presque épaisse dans l’air. C’est plus fort que lui. Il adore Niklas. Adorait, Niklas ?  La conjugaison des temps est imparfaite. Il aurait toléré qu’il gifle son père, d’une certaine façon – Markus méritait sa colère, son courroux. Niklas avait le droit de lui en vouloir. Il merdait depuis tellement d’années. Mais qu'il abuse des dons que le père des dieux lui avait accordé sur son propre paternel remue le napalm sous vases de ses entrailles. «  Je n’ai pas dit ça. » Il lève les mains en signe d’innocence.  Mahaut n’avait pas besoin qu’on bave derrière son dos. N’avait pas besoin que son père bave derrière son dos, dresse autour d’elle autant d’avis de non-passage. Elle avait besoin d’être aimée (non pas adorée). Elle avait besoin de quelqu’un. Tu serais le plus heureux des hommes, si Mahaut et Juni trouvaient un équilibre, se tiraient vers le haut. Si les deux femmes de ta vie étaient heureuses. « - Je l’adore, et je pense que vous vous faites beaucoup de bien. Qu’elle prenne un peu de toi, toi un peu d’elle. Je suis le premier qui dit que tu mérites de t’amuser, un peu plus. » Il singe des guillemets dans les airs, avec une grimace, sa langue claque contre son palais. S’amuser – à sa manière à elle, pas à celle de Mahaut, pas à celle de Wighard. Qu’elle s’amuse comme elle le voulait. « - C’est juste qu’à vous voir proche, j’ai peur de devoir récupérer et les morceaux de ma sœur, et de ma fille. Mahaut est entière, jusqu’à ce qu’elle se lasse, jusqu’à ce qu’elle ne se sente plus aimée, je croise régulièrement des gens qui ont le cœur brisé, même sans être ses amants, ses amours. Après c’est moi qui ait un cœur en mousse dans la famille, je projette un peu. »

La suite fait mouche, et Wighard expire lentement, ses doigts venant frotter sa barbe, crissant dans le silence de la cuisine. Sa gorge se noue et cela lui prend quelques dizaines de seconde pour débloquer sa mâchoire, sa trachée, faisant jouer sa mâchoire sous la barbe épaisse.    « - De un, Mahaut est ma fille, et je ne compte certainement pas l’abandonner. Ni toi, ni elle, vous êtes ma famille. » Elle le lui avait demandé. La seule chose qu’elle lui avait demandé, supplié. Et Wighard ne comptait pas la laisser tomber, même lorsque la Rébellion déciderait de mettre Rodsand au feu. Le « divorce » avec Ingvar rendait les choses compliquées, distendues entre lui et Mahaut – mais cela ne changeait rien. Elle sifflait, il venait, et il serait toujours derrière elle, bon gré mal gré à se dire son père même si leur famille était plus que biscornue, même s’il n’était pas son père pour les autres.  « C’est juste que parfois… j’ai l’impression que tu n’as pas de problème, parce que tu es si différente de moi. Mais toi et moi, on se ressemble là-dessus.  Si tu veux être là pour moi, tu me laisses être là pour toi. J’ai cru te perdre là-bas. Vous perdre. Je suis trop vieux pour l’orphelinat. » Il joue avec les bracelets qui ornent ses poignets, machinalement, tirant les élastiques et les chaînettes comme on tire sur un doudou. Une certaine aigreur lui revient comme un haut le cœur. « - Ensuite, certainement, je vais quitter mon job, quitter ma caste et … ouvrir un café, sans alcool. Un café à chien queer. » L’ironie et le désespoir pulsent dans sa voix. Ce n’est pas comme s’il n’y avait jamais pensé – bien avant le diagnostic. Ce n’est pas comme s’il avait le choix – son job consistait à baby-sitter des alcooliques cocaïnomanes sex-addict : tout ce qui était mauvais pour ce qu’il avait lui. Ce qu’ils avaient fait de lui.  « - Qu’est-ce que tu veux que je fasse d’autre ? » Il a un rire sans joie, avant de baisser la voix, comme de peur que les parents absents ne l’entendent, son regard se rivant à celui de sa cadette.    « - Je ne dis pas que ça rend les choses faciles de travailler principalement dans les bars et les boîtes de nuit. Clairement pas. Mais je ne buvais pas pendant le service, ça aide. »  Il avait arrêté d’accepter les verres après certaines mésaventures, certains matins cruels réveillé sans souvenirs. Il connaissait le mépris de caste des surnaturels envers lui, sa condition d’objet, de serviteur alors qu’il aurait été de leur intérêt de le garder vif. Toute erreur sera toujours sa faute, il ne buvait pas en service. Mais les verres claquaient sur le comptoir de la cuisine pendant qu’il ôtait ses fringues puant la clope froide. Un verre, un geste, un verre, un… « - Le pire c’est à la maison. »  


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