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 Juni.
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Message Mer 27 Mai - 12:22

Your smile is like a breath of spring
Toutes les couleurs s'étaient éteintes. Le rouge, le jaune, le vert et même le bleu n'existaient plus. Seul un épais gris aux mille et une variantes subsistait. Plus rien n'était réel, ou plutôt, plus rien ne lui semblait réel. De sa chambre d’hôpital, de son lit, le temps était comme arrêté. Comme si ce dernier avait pris une pause, et s’y plaisait que trop pour redémarrer. Sa douleur aussi était différente. Bien plus distante, bien plus intime aussi. Son corps tout entier était pris de tremblements, alors qu’il songeait de plus en plus de ne pas prendre la prochaine inspiration. Il voulait dormir, mais il n’y arrivait pas. Ses yeux grands ouverts étaient plantés sur le plafond. Des yeux secs, immobiles. La lumière avait été coupée, mais l’obscurité ne lui avait jamais paru si claire. Il ne s’était jamais senti aussi perdu. Ses pensées n’étaient faites que d’une succession de demi-phrases, de demi-mots qui perdaient leurs sens avant d’être complétés. Tout comme lui, son esprit étouffait, il avait besoin d’air. Et, dans la noirceur de la pièce, il se mit à imaginer son sourire.

Une main trouva d’elle-même la perfusion qui entravait son bras. Les dents serrés, ses doigts tirèrent pour faire céder le pensement puis retirer l’aiguille. Sa fuite était initiée. Il dégagea son nez de l’oxygène qu’on lui avait administré pour la nuit. Il se débarrassa aussi des autres tuyaux reliés à son corps. Lorsqu’une machine s’affola, il était déjà assis sur son lit. Lorsqu’une infirmière de garde s’était présentée, il tenait difficilement sur ses deux pieds au milieu de la pièce. Non. Elle lui ordonna de se recoucher, elle lui demanda ce dont il avait besoin. Mais ses réponses étaient approximatives, incomplètes et plus agressives que Niklas l’aurait voulu. Il ne pourrait dire ce qu’il avait dit de particulier, mais elle venait de faire demi-tour, le laissant seul à nouveau. Pour combien de temps ?

Ses pas n’étaient pas assurés et sa tête lui tournait. Il était resté allongé trop longtemps et se retrouver si subitement à la verticale déplaisant à son corps qui se manifestait pour le lui faire comprendre. Mais il s’ignora, ce qu’il ressentait et lui-même, pour se concentrer sur sa quête que des anti-douleurs bien dosés avaient sublimés. Le couloir était encore agité malgré l’heure tardive. Il y avait beaucoup de patients, trop même pour un seul hôpital comme celui de Senja. Et les blouses blanches qui passaient - surchargées de travail - n’avaient pas le temps de faire attention à lui. Entité invisible dans un dédale de masques et d’inconnus, il la cherchait elle. Juni. Il voulait entendre sa voix. S’assurer qu’elle allait bien. Retrouver son sourire. Son sourire. Il venait déjà de perdre un membre de sa famille, et la peur de perdre une amie le poussait à avancer. Non. Il ne laisserait pas une telle chose arriver.

La chambre était là, devant Niklas. Du moins, il en était quasiment persuadé. Sa main, hésitante, s’accrocha à la poignée sans exercer la moindre pression dessus. Son autre bras tenait ses côtés, comme s’il était capable de supporter la douleur. Ce n’était pas le cas. Mais la souffrance n’était pas suffisante pour le décourager, pour le forcer à faire chemin averse, ou simplement demander de l’aide. Il voulut s’assoir, mais se fit violence pour rester sur ses pieds. La transpiration perlait sur son front trop pâle. Ce monde aux milles nuances de gris tanguait et tremblait sous ses yeux qui ne parvenaient pas à se stabiliser. Enfin, il poussa la porte dévoilant l’univers qui s’y cachait derrière. Des lits, des blessés. Juni. Sa respiration trop bruyante s’engouffra dans le calme d’une chambre qui n’était pas la sienne. Il ne voyait que peu de choses, et il n’entendait que peu de bruit.  Sans fierté ni assurance, il s’introduisit dans la pénombre qui contrastait grandement avec l’éclairage du couloir sous ses pupilles trop dilatées.

Wighard Wolden
Wighard Wolden
humanité embrasée
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Arrivée : 17/01/2020
Missives : 1219
Pseudo : Elorin
Avatar : Karl Urban
Crédits : Mad'eyes (coloring lunpand)
Thèmes abordés : alcoolisme, addiction, deuil, langage cru, violence
Infos RP : pris / rp le week-end / 800-1000 mots, dialogues en fr/eng au choix
Comptes : Wyn Evjen
Points : 4139
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Pronoms rp : il
Âge : 46
Occupation : Gardien à la beauté, bénévole à l’orphelinat, ancien flic qui veut changer le monde. Loyauté aux rebelles et inscription aux alcooliques anonymes.
Statut : En couple avec Zhenka
Famille : Rebelle, infiltré qui connaît ses priorités, et pourtant rattaché à la beauté, gamin qui veut être aimé, soigne ses daddy issues avec Odin
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Message Sam 27 Juin - 23:24



Juni.


◊ ◊ ◊

Tu revois ta sœur pour la première fois depuis des jours. Vous passiez souvent une semaine sans vous voir, sans vous téléphoner, sans vous harceler des memes idiots que ta crise de la quarantaine envoie parfois à Isolde. Tu revois ta sœur pour la première fois depuis des jours, et elle est toujours en vie. Tu as la sensation que c’est la première fois depuis un an. A vrai dire, tu as l’impression de tout revoir pour la première fois depuis très longtemps, avec les derniers jours encrassés dans le brouillard.
Tu n’as pas la place pour te nicher dans le lit contre elle. Ce serait maladroit, étrange pour les adelphes qui n’ont pas grandis ensembles. Ce n’est pas comme si tu allais dormir – tu ne dors que d’un sommeil induit par les médicaments, le manque te tient en éveil depuis des jours. Agonie d’insomnie – tu crèves du silence bienheureux du coma. Assis sur la chaise, ta main posée sur la sienne, ta barbe brûle sa peau sans la réveiller. Les deux, trois derniers jours se sont passés dans la confusion la plus totale – rattrapé, trahi par contre ton corps. Chaque chambre est son propre univers aux sons étouffés. Capsules indépendantes, connectées par les machines à café et le temps qui ne s’écoule plus.
Médicaments pour dormir. Médicaments pour arrêter de dormir. Médicaments pour arrêter d’avoir la chiasse. Médicaments pour ne pas avoir d’infection. Médicaments pour calmer les nerfs et l’irritabilité. Médicaments pour calmer les hallucinations. Médicaments pour ne pas arracher les croûtes sous tes bandages. Pour ne pas te battre, pour ne pas t’enfuir. Et la première nuit que tu n’étais pas entravé, tu te faufilais jusqu’à la chambre de ta sœur. Tu as frappé un médecin, ou plusieurs. A un moment Tu t’en souviens mal. Un frisson s’empare de ton corps tout entier à voir des bêtes ramper sous les draps de Juni. Tu te contrôles, détend tes muscles de forces, ordonne ta respiration. Elles ne sont pas réelles. C’est dans ta tête.

Ce qui est réel c’est la porte qui s’ouvre et te tire de ta torpeur.
Tu ne reconnais pas l’homme qui se détache dans la pénombre avec l’aura d’Hel. Il n’est pas un médecin. La suite est confuse, violente : tu bondis sur lui pour l’attraper par le collet de son vêtement, le plaquer contre le musique. « - Not her. » Tu siffles entre tes dents, ta lèvre saigne du choc, les yeux noirs, exorbités et fous. Tu ne menaces pas, tu éructes dans un grognement sauvage Tes mains tremblement jusqu’au moment où elles se referment sur son vêtement, en poings serrés et agités.Ton haleine bourrée de médocs, absente d’alcool envoie des bouffées à se figurer alors que tu le fixes de près sans le reconnaître. L’inconnu en veut a ta sœur. Elle a peine échappé à la bombe, ta petite sœur, ta fille, Ingvar, ils ont failli tous crever, tu as failli tous les perdre et l’adrénaline coule à flots dans tes veines, la paranoïa, la férocité. Toute la rage et la frustration bloquée depuis des jours. « - Don’t you fucking dare you bastard»

Avant le coup, la chute.
Sous la masse de ton corps et de ton épuisement,de vos épuisements – vous vous écroulez au sol comme des loques. Tu restes sonné une minute, allongé sur le côté, reprenant ton souffle, tes esprits. Tu rampes légèrement pour reprendre le-dessus – voulant dominant l’inconnu de ta mase, de ta menace. A la place la vision de ton visage te scie sur place, appuyé sur ton coude :  « - Kiddo… ? » Démuni. Ton visage se froisse comme si tu allais pleurer un bref instant. Tu ne veux pas le blesser. Surtout maintenant. Les médecins t’ont dit que tu ne pourras pas sortir assister à l’enterrement. Le fils de Markus. Un gamin que tu considères (considérais ?) presque comme ton filleul, à force. Le reflet de ce que tu aurais pu être si tu avais fait d’autres choix. Jusqu’à ce qu’il merde. La dernière fois que tu l’as vu, il était au bras de Juni et tu avais les tripes tordues de rage et d’angoisse à l’idée qu’il force ta sœur à se mettre à genoux devant lui. En silence, tu lui fais signe de parler bas – Juni dort encore.Tu vois les draps s’abaisser et se redescendre, au rythme calme des moniteurs.Tes doigts tremblent encore, comme ta voix qui articule dans un presque silence : « - What the fuck ? »

(c) oxymort | @Niklas Østerberg

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Message Sam 8 Aoû - 22:44

Your smile is like a breath of spring
Il ne l’avait pas vu venir, Wighard. Il ne l’avait pas entendu non plus. Un instant, il entrait dans la chambre avec cet équilibre précaire qui l’obligeait à prendre appui sur le mobilier, puis  l’instant d’après il se retrouvait plaqué contre l’un de ces murs austère qui l’aidaient à se supporter. Le souffle coupé par la douleur, incapable de parler ou d’exécuter le moindre mouvement, Niklas se contentait de le fixer dans la pénombre, devinant sans grande difficulté le masque de chien fou qui habillait ce visage si familier. Était-ce l’alcool qui le mettait dans cet état ? Ça ou son absence, le coupable restait le même. Instinctivement il voulut lui cracher au visage - verbalement comme physiquement - mais la salive lui manquait. Tout comme les mots. A la place, ses pupilles trop dilatées même pour l’obscurité le dévisageaient, pleines de surprise et d’interrogations. Quoi ? Car tout était trop lent, là-haut, ou trop rapide. Les pensées ne venaient pas, le sens glissait sans qu’il ne puisse rien y faire. Wighard. Oui. Wighard était là. Juni. Il ne pouvait plus la voir, mais le son des machines indiquait sa présence, ou il s’en persuadait. Car son cœur résonnait si fort contre ses tempes qu’il était incapable d’entendre autre chose que sa propre respiration. A moins que ce ne soit celle de Wighard, dont le visage était si proche qu’il aurait pu l’embrasser. A cette pensée, ses lèvres s’étirèrent en un mince sourire. De l’anglais ?

La chute ne tarda pas. Plus brutale que le plaquage contre le mur, plus dégradant que cette main trop brute qui le gardait prisonnier. Il crut avoir été frappé, tant il lui semblait que son squelette tout entier se démantelait en lui. Mais non. Wighard aussi était à terre, et le sentir déjà reprendre le dessus sur son corps le fit frémir. Son simple toucher lui donnait l’impression que des roues de voitures passaient et repassaient sur lui. Qu’on le dépeçait vivant, à même le sol. Qu’on l’écartelait avec lenteur. Il voulut crier, mais il n’y arrivait pas. Parce que le son se perdait dans sa gorge, trop endolorie. Parce que son cerveau, pour qui l’image globale restait flou, était déjà occupé à essayer de remettre son hôte sur pied. En vain. Le surnaturel restait à terre, les bras écartés, la tête légèrement penchée. Il ne bougeait pas lorsque l’humain s’était rapproché, et il ne bougea pas non plus lorsque ce dernier se stoppa. Une question fut posée, mais elle n’obtint aucune réponse. Parce que Niklas ne l’avait pas traité, parce qu’il était plus concentré sur ce qui se passait à l’intérieur de son corps que ce qui se passait autour.

« Va te faire foutre. » Sa voix, brisée, finit par trouver un chemin vers la sortie. Le ton était acerbe, mauvais, remplit d’une douleur qui débordait de lui. De mémoire, jamais il ne lui avait parlé sur ce ton, à Wighard, parce qu’il le respectait. Ce soir pourtant, les choses étaient différentes. A vrai dire, elles l’avaient été depuis le Gala et leur rencontre, où il avait sentit ces petites ondes négatives dirigées vers lui. De la colère, de la déception, un peu des deux. La faute à Markus, certainement, qui avait dû se plaindre à son meilleur ami de l’humiliation que son méchant fils lui avait fait subir. Ses poings venaient de se serrer, inconsciemment. « Va te faire foutre. » Répéta-t-il, plus agressif encore. Tout deux n’étaient pas dans leur état normal. Lui flottait dans sa tête, entité interne et externe. Spectateur et acteur. L’autre paressait être au bord d’une falaise, un pied dans le vide.
« Tu m’entends ? » Cette fois, il cria presque et ce malgré les signes que l’autre lui avait adressé un peu plus tôt. Se taire ? Il ne voulait pas se taire. Pour lui, l’important était de voir Juni, de s’assurer que tout allait bien. La déranger dans son sommeil, perturber son rétablissement, ça, il était dans l’incapacité d’y penser. « You bastard. » Il le provoquait, volontairement. Parce que le provoquer signifiait créer un problème pour éloigner les autres. Son sourire, mi-moqueur mi-triste, décorait toujours ses lèvres alors qu’il le jugeait, le dos toujours contre le sol.


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