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Message Jeu 18 Juin - 19:13

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« N’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. » qu’elle leur susurra d’une voix suave et doucereuse. Une fois les remerciements finis et les premières mises déposées, Vera s’écarta de la table avec le sentiment du devoir accompli. Ceux-là n’allaient pas ressortir de son établissement les poches bien pleines et elle s’en était assurée.

La  jeune femme fit volte-face pour contempler le Casino qui tournait comme tous les soirs, sa population battant les cartes, brassant les jetons et faisant couler les bulles à flot. Son œil était vif et pourtant elle était distraite. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes et elle ne l’aurait jamais avoué mais elle était presque éreintée. Après le malheureux incident qui avait conduit la stupide petite humaine à être intégrée à Hel de gré ou de force, les tensions tant avec Lev qu’avec Ilya l’avaient irritée plus qu’elle ne tenait à le laisser paraître. Elle avait parfois du mal à penser à autre chose et se réfugier dans le travail – ainsi que dans ses meilleures bouteilles de vodka - lui avait permis d’y voir plus clair et de ne pas se concentrer sur ces pertes collatérales. Le chemin de la repentance serait long pour eux ; peut-être une impasse. Obtuse au point qu’elle les ignorait délibérément, elle s’astreignait à feindre une ignorance plutôt maigre. En attendant, elle ne courrait pas après eux et ce même si sa jambe s’était suffisamment remise pour qu’elle puisse commencer les premières séances de rééducation.

La carrure musculeuse avait attiré son œil luisant d’envie, ses lèvres s’étaient tordues en détaillant la haute stature et la barbe broussailleuse. Si Daan – relégué à la surveiller d’un peu plus loin maintenant qu’elle marchait un peu plus facilement - avait eu un lien de parenté avec ce type elle n’en aurait même pas été surprise. Il avait l’air de surveiller la table où ses plus récents clients avaient choisi de vider leurs économies. Immobile, parfaitement fermé aux sirènes qui le cernaient et surtout terriblement bougon. Une porte de prison faite de chair et d’os. « Eh bien, vous ne buvez pas ce soir ? » s’exclama t-elle de son ton le plus insupportablement mielleux et enjoué, se plantant à ses côtés sans la moindre gêne. « Oh je vois. Vous êtes en service. » Pourtant, elle aurait juré que d’habitude ça ne le dérangeait pas. Elle l’observa de long en large sans se cacher, ses yeux ne se privant pas de ce qu’elle pouvait voir. Daan aurait eu du souci à se faire si Vera avait eu besoin d’un gardien : nul doute qu’elle se serait jetée sur cette carcasse humaine bien bâtie et solide aux airs grognons et renfrognés. Mais il était à la Beauté et pour sûr, Vera ne voulait en rien dérober une possession de Freyja, surtout pas en ce moment. « Mais vous n’allez pas les attendre là sans rien pour vous hydrater le palais. Promis, je ne leur dirai rien. » Elle lui adressa un clin d’œil venimeux, parfaitement capable de mentir tant que la promesse de vice était signée. Rien de plus délectable que de voir céder un homme de main convaincu et décidé à ne pas flancher.

En attendant que l’autre se décide à craquer, la brune se tourna vers son serveur pour commander. « Un Cosmopolitan. » Elle n’allait pas se laisser abattre, après tout. Les petites mains s’affairèrent à préparer la décoction pendant que la directrice du Golden papillonnait dans les jambes du molosse de Freyja. « Qu’est-ce que vous prendrez … Wighard. C’est ça ? » Oui, elle en était sûre à présent. La mémoire lui était revenue et plusieurs fois la surnaturelle se rappelait de la compagnie qui rôdait aux environs de sa cousine ou de tant d’autres Beautés venues s’aventurer dans les dédales du Golden Curtain. Le prénom lui évoquait des sonorités étrangères à Senja. Elle n’avait jamais eu l’occasion de lui parler – souvent c’était le peu de considération qu’elle affectait aux humains qui la privaient de toute curiosité leur égard. Mais lui était seul, acculé à ce bar et coincé entre ses griffes proprement manucurées. Et surtout, surtout, à chaque fois qu’il venait au Casino, il arborait le même air contraint et désapprobateur. Elle avait hâte de savoir ce qui le froissait tant. « Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas ? » Un peu comme une intrigante et facétieuse trouvaille qu’elle se complaisait à vouloir dépiauter pour mieux comprendre, Vera avait choisi son objet de convoitise du soir. Pas sûr cependant qu’il fut volontaire de se prêter au jeu.
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Message Dim 30 Aoû - 19:54


Fumisterie

C'est une ruche où les abeilles agaçantes ont les dards acérés, les mains baladeuses et font le bruit des mouches à merde. Tes propres mains sont pressées l'une contre l'autre devant ton giron, sagement jointes. Si tu avais eu les ongles longs, tu sentirais le sang imbiber ta peau, tes manchettes impeccables. En costume noir que ton salaire ne pourrait te payer, et qui pourtant fait tapis mité par rapport aux fêtards, tu es la poupée sage des surnaturels. Immobile comme de la porcelaine, le dos droit, les épaules carrées, l'ombre menaçante tombée sur ton regard. A peine reconnaissable pour ceux familier du stentor au rire fracassant, à la gouaille bonne-vivante, au coeur de marshmallow, le visage ridé d'un sourire, une meute de chiens errants sur les talons.
Tu n'as pas vraiment la gueule de circonstance.
Mais tu n'as jamais été payé pour t'amuser. Tu ne quittes des yeux la beauté que tu surveilles que pour observer son environnement, les mains qui se posent vers elles, les individus qui la ruine, les verres qu'on lui propose. Ton rôle est de la ramener saine et sauve, que son verre n'est pas drogué, d'arrêter sa main au moment de faire un deal bien trop malvenu. Pas de t'assurer que les dés ne sont pas pipés ou son portefeuille est encore plein. Tu es son gardien, pas son père, même si tout ton instinct protect est en alerte depuis que tu as passé la porte d'or et de vice.

Tu ne réagis pas à la présence de la cousine de Mahaut à tes côtés. Son parfum chatouille tes narines et sa voix te donne des envies de violence, mais tu ne bouges pas. L'indifférence est pire qu'une gifle pour les surnaturels dans son genre. Le lien du sang avec ta fille devrait t'attendrir mais il éveille plutôt la méfiance en toi. Vous alignez rarement une conversation, dans l'ombre d'un de ta caste, ou roulant des yeux derrière Mahaut. Elle est mieux que ses congénères. Mahaut a conservé contact avec elle. Mahaut promet qu'elle n'est la pire de ce ramassis d'enfoirés qui te nourrissent la bête affamée dans tes entrailles. Parmis tous ces beaux connards réunis dans l'antre de pertitude, elle est celle qui a un vote de confiance de ta propre fille - elle n'est sans doute pas consciente du crime de lèse-majesté que tu commets dans ta tête : Mahaut est ta fille, ce n'est pas une Delaunay (ni même une Wolden), et elle n'a rien à voir avec les Lerberg.
Alors pourquoi as-tu l'impression de la connaître par coeur, d'être déjà dégoûté de son contact. De son regard que tu sens sur toi, sur tes muscles qui rêvent de la détruire, de la plier sous toi, de la faire te supplier. Tu es mal placé pour te sentir embarrassé de ce que tu sens sans avoir besoin de la regarder, pas si tu n'avais pas l'habitude de regarder les hommes de la même manière. Une fois à la Beauté, difficile de jouer à l'innocent. Ils se sont tant frottés à toi qu'ils ont finit par déteindre.  Foutus animaux.

Tu ne bois pas ce soir, ni les autres soirs. Tu ne bois pas en service - pas après certaines mésaventures, il y a des années. A Rodsand, un verre en appelle toujours un autre, toujours servis au kilomètre, toujours assortis de pilules et autres smarties colorés, à ton insu ou non. Pas après t'être réveillé sans les souvenirs de la veille ni consentement.   «- Je suis occupé, ma'am. »  "Ils' ne diraient rien à te voir boire, pas tant que tu ne commets pas d'erreur en tous cas. Et si tu échoues, que tu aies bu ou non ne changera rien au couperet. Plus qu'un principe, à l'instant, c'est un instinct de survie ancré en toi. Tout en ce lieu sue le stupre et la luxueure. Les odeurs familières d'alcool et de corps, de paillettes et de parfums un peu trop fort t'entourent comme un bain délassant. Planté en plein milieu de Svart, le casino a la gueule de la maison. L'odeur des tiens. L'odeur des liqueurs. Tu ne la regardes pas, mais tu vois du coin de l'oeil le cocktail qui se prépare et tu sens la salive envahir ta bouche. Depuis que les médecins ont mis un nom, et quel putain de nom de merde, sur ta soif, elle te débecte. Elle débecte depuis que tu as un enfant à charge. Elle débecte alors que tu meures d'envie de saisir le verre et de le boire cul sec. Tes mâchoires se crispent. Tes poings se ferment. La salive se bloque dans ta gorge rêche. Tu désires ce verre. Tu le sens presque tangible, doté d'une vie propre à côté de toi. Tu refuses de le regarder mais tu ne peux rien dire, tu ne fais pas confiance à ta bouche d'ivrogne. Tu viens toujours de revivre les méandres des premières semaines de sevrage, tu tiens mal. Tu as fermé les paupières, et c'est ton prénom qui te force à rouvrir les yeux. Te concentrer sur autre chose. L'effort que ça te coûte est visible, crée une ridule, une faille dans le masque de professionalisme que tu affiches.

Ne pas te concentrer sur l'envie d'alcool qui te tord l'estomac. Te concentrer sur les 8 jours de sobriété à ton nouveau compteur.
Ne pas te concentrer sur ton envie de fracasser le minois contre le bar, de la saisir par ses boucles trop parfaites, d'effacer son sourire et de barbouiller son visage de rouge.

Elle aurait eu la classe et la beauté d'une membre de ta caste, tu lui aurais dit que maître ou daddy suffirait bien pour s'adresser à toi. Ta mâchoire se crispe de façon imperceptible sous la barbe épaisse, ta pilosité te fournissant le meilleur alibi pour cacher la fumée qui te sortirait bien des oreilles. Tu lui coules un regard en douce, arquant un sourcil. Elle est un peu plus grande que toi, perchée sur ses échasses pour te regarder de haut. Tu es sincèrement surpris qu'elle ait retenu ton nom, et tu la jauges de haut en bas. Le constat ne semble pas impressionné.   «- Vous vous souvenez de mon nom, je suis sincèrement surpris. Daan va finir jaloux. » Tu connais mieux le garde du corps que la vipère et pourtant, le gaillard avait été… méfiant, les premières années, à vous regarder en chien de faïence.
Ta faute, il paraît.

Pas d'ici. Tu as un sourire narquois - pour toi, elle ne parle pas de Senja, tu as Senja dans les veines autant que ton île natale. Fait pour les îlots du bout du monde. Tu es de Senja - et pourtant, tu sera toujours un étranger, malgré ton norvégien presque parfait, qui se matine d'un accent teigne seulement lorsque tu perds le contrôle. «- Nah, je ne suis pas l'un de vos humains de compagnie. Si vous vous cherchez une figure paternelle, j'ai déjà assez de Mahaut, merci. » Plutôt que crever que de porter la marque d'un objet de luxe.

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@Vera Linnmon-Lerberg | début avril 2020
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Message Mar 8 Sep - 23:27

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Un mur de la prison de Svart aurait été plus ouvert et agréable. Mais Vera n’était pas femme à se formaliser de la rudesse d’un homme ou d’une femme. Si elle s’était arrêtée à la moindre attitude fermée, elle n’aurait pas été là où elle se trouvait. Alors elle haussa vaguement les épaules, ses boucles soigneusement ondulées s’agitant gentiment sous le geste nonchalant. Occupé, hein ? « Je vois ça, oui. » D’un air goguenard, elle désigna du menton les Beautés supposées être gardiennées cette nuit. Des créatures qui avaient davantage besoin d’être protégées de leurs propres vices que des leurs, mais soit. « Vous savez qu’ils ne risquent rien ici ? » Moins que vous, en tout cas. Son regard l’ajouta en silence, ses lippes obstinément closes et souriantes avec insolence.

Comme il refusait de choisir la moindre boisson et que la Vengeance pouvait deviner l’attrait de la soif transpirer par chacun de ses pores – ou bien simplement n’aimait-elle pas qu’on lui refuse une offre même aussi risible que celle d’un verre -, elle choisit pour lui. « Deux. » D’un signe, le serveur s’était échappé pour concocter une réplique du premier cocktail auquel le gardien ne toucherait par principe sûrement pas et les laissait seule à seul. Pour le déplaisir de l’un et la satisfaction de l’autre ; l’une étant non-négociable.

Ennuyeux parasite venant voler tout autour de l’animal pour s’en approcher sans jamais vraiment le toucher, Vera croisa les bras tout en s’emparant de son verre. Maintenant qu’elle était installée aux côtés de Wighard, il semblait qu’elle avait trouvé sa place et ses yeux se désintéressèrent des surnaturels précédemment cités pour venir se poser sur Daan, l’ombre qui jamais ne la quittait. Avec un petit reniflement sarcastique, la jeune femme commenta avec bien peu d’inquiétude dans la voix. « Oh, il s’en remettra. » La jalousie n’était pas nécessairement le trait qui avait le plus sauté aux yeux de son garde du corps. Ce qui n’était pas le cas de tout le monde ici … « Je vois qu’entre armoires à glace, vous avez fait connaissance. C’est bien, entre expatriés. » Elle n’avait pas l’air d’être aussi réjouie que ce que ses propos le sous-entendaient, pourtant. Presque embêtée qu’ils aient déjà eu l’occasion d’échanger quelques mots dans son dos – comme si elle avait préféré avoir son mot à dire sur cette accointance. Mais finalement c‘était trop prévisible pour être un reproche. Par la force des choses, les hommes de main devenaient des connaissances les uns pour les autres.

Son rictus se tordit douloureusement, ses yeux s’écarquillant d’un étonnement propre et rond. Si Vera s’était attendue à de la résistance, elle ne l’avait pas vue venir sous cette forme si particulière et mordante. « Ha ! Sacrée Mahaut. » Elle éclata d’un rire sincèrement amusé, riant à une grossière blague qui n’avait pas vraiment l’air d’en être une. Une du genre où une surnaturelle jouait innocemment à se constituer une famille faite de pièces rapportées et d'individus inférieurs. « Il ne faut pas lui en tenir rigueur. Elle a de gros soucis avec son père. Mais moi … » Ses yeux fouillèrent des souvenirs immatériels, la comparaison entre le géniteur de l’Envie et celui de la Vengeance se faisant dans le silence de ses propres connaissances sur le sujet. Dans un cas comme dans l’autre, des hommes d’ambition peu touchés par les sensibleries du monde humain ; cruels, pour employer les mots corrects. A la différence de sa cousine, elle avait rapidement compris qu’être du côté de Hel et des siens lui assurerait une vie plus simple, plus douce. Finalement elle hocha la tête avec vigueur en signe de dénégation, un air entendu et moqueur en bandoulière en hommage au sarcasme de son vis-à-vis. « Non, non, pas de risque que je vous prenne pour le mien. »

La surnaturelle vit le deuxième Cosmopolitan pointer le bout de son nez, être posé négligemment sur le côté du gardien de Freyja comme un objet de décoration subtilement inséré dans son environnement – sans exagération mais avec la juste suffisance pour qu’il lui soit impossible de sentir l’agitation du mixologue du coin de l’œil. Imperturbable et apparemment pas le moins du monde affectée par les tourments d’addiction qui auraient pu hanter l’homme, Vera reprit. « En effet, vous n’êtes pas un de mes humains. » La brune possédait bien des choses et des êtres mais celui-ci – cet homme érodé par des épreuves qu’elle ignorait, cette grande carcasse butée, elle ne lui appartenait absolument pas. Et elle pouvait peut-être s’en émouvoir ou bien s’en moquer complètement. Mais elle n’avait pas choisi de l’aborder par pure coïncidence, ça, ce n’était pas le genre de la maison. « Cela doit-il pour autant nous empêcher de discuter un peu ? » Il n’y avait là que de la rhétorique car Vera porta son verre à ses lèvres pour le déguster avant de reprendre. « Vous avez l’air de pouvoir faire deux choses en même temps. Surveiller qu’ils ne se fassent pas égorger par un ninja et parler de vous. » Parfaitement consciente qu’elle dédramatisait autant son emploi qu’elle lui conférait une simplicité abrutissante, Vera poursuivit son petit monologue en le détaillant avec cette fois bien moins de gourmandise et plus d’analyse. « Vous n’avez pas le look british. Vous êtes peut-être des Pays-Bas. Votre taille, vos proportions. » Elle cessa de le scruter pour suivre le mouvement des cartes étalées plus loin sur la table de jeu en silence jusqu’à ce que les visages de rois, de reines et de valets se dévoilent. Sa langue claqua contre son palais, signe de satisfaction primaire alors que les jetons revenaient à la maison – l’argent alourdissant par la même occasion chaque seconde un peu plus ses poches. « Vous aimez l’endroit ? » Comment aurait-il pu, en tant qu’humain ? Il n’avait pas la moindre raison de lui répondre par l’affirmative. Et malgré tout elle lui demandait. Ostentatoire, ostensible question posé avec un sourire angélique salement installé sur sa petite bouche joliment habillée de bordeaux.
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Message Dim 15 Nov - 17:55


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D’un mouvement d’épaule, Wighard balaie l’impression d’être une poule jetée dans le terrier de renards aux dents longues. La vulnérabilité de son humanité dans les lieux vernis de doré semble lui échapper alors qu’elle brûle dans sa cage thoracique, roidit ses membres, l’adrénaline plein sa gorge. Il est conscient de chaque éclat de clinquant et de silhouette encaissée de noir, massive, rugueuse qui fait tâche au sein du décor. Une tâche de moisi qu’on ne parvient pas à gratter.  Il sent le regard de la maîtresse (des lieux) sur lui, qui semble déshabiller et démembrer sa charpente du regard. Il ne se permet pas d’y tressaillir, d’y réagir. L’œillade qui lance en réponse à la menace de velours ne semble pas inquiète. Offrir aux surnaturels l’image qu’ils souhaitaient mais décalée d’un cran était son point fort. Si elle veut accrocher ses griffes à son costume pour la soirée, elle ne doit pas oublier que c’est une Delaunay qui lui a offert, et que son visiteur sait ce qu’il fait. Il est là de son pein gré. Depuis qu’il est rentré dans le casino, il est en représentation, il ne subsiste que la trempe de rebelle, et les vieux relents de flicaille qui lui donnent goût au risque et à la violence. Faillite, overdose et alcoolisme ne sont rienz vis-à-vis de ce qui pourrit sous Svart. Wighard n’a rien d’un innocent. Il ne s’est pas porté volontaire pour accompagner son protégé au Golden Curtain par bonté.  

Elle ne comprenait pas la notion du mot non lorsqu’il était éructé par un humain, mais il n’avait pas eu besoin de lui être présenté pour s’en douter.   « - Les heures sont longues lorsqu’on ne peut que profiter du spectacle. » Les gardiens formaient une presque caste de leur genre. Sans rien divulguer de ce qui passaient sous leurs yeux mutiques, ils se comprenaient d’un œil, se gardaient dans leur ligne de mire. Si les choses escaladaient, ils protégeaient autant leurs couennes que celles de leurs surnaturels à vouloir les séparer. Autant se serrer les coudes. Daan n’était pas un gardien, mais à force Wighard commençait à apprivoiser le gaillard. Il note la fausse jovialité de Vera et la satisfaction qu’il en tire se traduit sur son visage par l’expression d’un chat satisfait de sa chasse. Il ne risquerait pas la rébellion à y recruter Daan. Le jeu est trop délicat, n’en vaut pas la chandelle, mais l’infiltré conserve la carte Holt dans le creux de ses doigts pour tout un tas de raison. Au-delà de Vera.

Il peut encaisser les menaces, le mépris. Les tentatives de Vera de susciter sa colère ou son humilité glissent sur lui comme de l’eau brûlante sous la douche. La douleur lui remet les idées en place. Il a l’habitude. Il y a à peine quelques réactions à ces mots, juste de quoi montrer qu’il écoute, mais elles sont dans le désordre, les sourires et mimiques ne trahissent jamais l’émotion qu’ils devraient. Jusqu’à ce qu’elle touche une corde trop sensibles. Ses liens avec Mahaut. Depuis la première fois où il l’a suivi du regard, de sa voiture de flic jusqu’à l’intérieur du manoir de Svart, à faire mine de s’assurer qu’elle rentrait bien chez ses parents alors qu’il aurait voulu qu’elle ne passe jamais la porte, Wighard a un farouche désir de protection envers Mahaut. Aucun instinct de chevalier servant, de sauveur de la demoiselle en détresse. Plutôt un lien emmêlé, complexe qui le guide sans cesse vers la jeune femme. Jusqu’à ce qu’elle devienne pour ainsi dire. Elle ne porte pas son nom, elle est, dans leur système de classe, sa supérieure, sa propriétaire, pourrait le tuer sans encourir tant de jugement que ça. Elle n’obéit jamais, écoute à peine, semble n’avoir jamais besoin de lui autrement qu’en taxi, mais pour Wighard, elle est sa fille. Il est son père.

Il n’est pas toujours certain qu’elle remettrait Vera à sa place pourtant.  
Il décrispe de force ses mâchoires, s’efforce de laisser la colère s’écouler dans ses veines, se concentrer sur qu’elle dit. Le flot de paroles de Vera caresse la pilosité de sa peau à contre-poil, l’irrite malgré la nonchalance de velours apparente. Elle cherche sa nationalité et cela lui tire un sourire réel, qui étire légèrement la barbe sombre, laissant voir les dents blanches comme des crocs. Wighard se permet de pouffer. L’ironie lui plaît. Il sait son accent impeccable lorsqu’il n’est ni ivre, ni submergé d’émotions. Les professeurs de Tr  øensted l’ont assez puni pour ça, étant gamin, jusqu’à ce qu’il rentre dans le moule, qu’il prie Odin comme les autres dans la langue des dieux. Personne ne peut répondre à son gaélique de toute façon ici. C’est la dernière chose qui lui reste. « -  Pourquoi, c’est la première fois que vous voyez un homme bien membré à Svart ?  Senja n’a pas besoin d’importer tant que ça, de mon expérience. » Il se moque avec une calme assurance. Sur les registres de la ville, il n’y aucune trace de Wyatt, aucune trace d’un enfant irlandais abandonné, orphelin. Wyatt n’a jamais existé. Il est né dans les rues de Senja.  

Il note silencieusement la jouissance que la surnaturelle tire de l’argent, le classe mentalement dans la liste des addictions qui l’entourent, des vices où faire son nid. L’homme a une moue approbatrice. « - En toute honnêteté, oui. Il me rappelle la maison. J’ai le temps de réfléchir à ce que je ferais une fois à Rodsand, stimule mon imagination. » Rodsand émanait du même luxe, des mêmes corps parfaits, les mêmes bars aux boissons insolentes, les mêmes robes et costumes qui soulignent les chutes de reins. Ses doigts se referment sur le pied gracile du verre qu’on lui a servi. Le cristal semble prêt à se briser dans sa main, et pourtant c’est avec une grande douceur, presque grâce que Wighard trempe ses lèvres dans le cocktail. Il claque sa langue contre son palais et fait la grimace. Il repousse le verre entre eux, presque distraitement. « - Je les préfère plus amers. »  Il n’est pas du tout au-dessus de laisser un pauvre barman se faire punir pour ça. Wighard pose enfin les yeux sur la jeune femme dont les talons aiguilles ne suffisent pas à empêcher l’humain de la dominer. Il se penche légèrement vers elle, ployant une épaule, appuyé qu’il est au bar. « -  Donc. Vous connaissez mon nom, devinez ma couleur préférée et vous inquiétez de savoir si j’aime l’endroit ? Vous vous ennuyez encore plus que moi ici ? Je ne peux vous intéresser tant que ça.  »

Il y a encore un reste d’eyeliner au coin des yeux clairs, qui rappelle un peu trop la noirceur de ses cheveux, de sa barbe. Rappel aussi qu’au-delà de son devoir d’être le rabat-joie de service, Wighard sait s’amuser. Qu’il fraye avec les corps des surnaturels plus souvent qu’à son tour, ses chemises colorées légèrement ouvertes sur son torse velues et sur les colifichets d’or qu’il porte au cou. Et le Golden Curtain n’a rien à voir avec la réputation qui lui sied. Dans les salles tout publics, c’est la débauche des jetons et des billets, rien de plus. On se croirait à Wall Street, glamour en plus. Et quand on a un salaire d’humain à Senja, et aucune autorisation pour s’enivrer ou dépenser, c’est d’un chiant de mauvais goût.  Il a sorti de sa poche une cigarette qu’il tient entre deux de ses doigts, désignant la surnaturelle d’un signe pour lui demander l’autorisation de fumer. « - Puis-je, madame ? »

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Message Lun 23 Nov - 12:44

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La rudesse des paroles la crispa à peine. De la part d’un tel spécimen, elle ne se serait pas attendue à quoi que ce soit de plus subtil que ça. Au moins admettait-elle lui reconnaître un soupçon d’audace – il n’en avait sûrement pas grand-chose à foutre de la délicatesse de son verbe en cet instant. « Attention à ne pas pêcher par excès d’orgueil. » La voix de velours n’était qu’une façade. Les billes noires le fixèrent avec une vigilance aigue pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un sourire ne se dessine enfin sur les lippes satinées et que le regard ne s’adoucisse jusqu’à pétiller d’une malice loin d’être innocente. « C’est un tort que les hommes ont bien souvent, à croire que vous vous passez le mot ! Mais on ne peut pas vous en vouloir après tout … » soupira t-elle, faussement chagrinée avant de liquider un peu plus du Cosmopolitan entre ses lèvres tendues par l’envie d’ivresse.

Le Casino avait des airs de Beauté pour lui qu’elle savait reconnaître et pour cause, elle savait en faire un refuge pour toutes ces âmes dévouées à se perdre dans les passe-temps les plus frivoles. Elle cultivait l’amour de l’argent et des belles choses avec un soin minutieux, entretenait avec une passion impitoyable l’élégance du luxe. Elle aurait pu plaire à Freyja sur ce plan et Vera n’en aurait pas été ennuyée mais Hel avait déjà  toutes ses faveurs et sa foi la plus profonde. Hel attirait sans cesse ses yeux, hantait son âme et lui faisait courber l’échine sans la moindre difficulté. « J’en suis ravie. » signa t-elle avec une satisfaction sincère dans la voix et la pupille. Si le bien-être du plus insignifiant des clients avait toute la valeur pour elle qui ne supportait pas la plus petite erreur, le commentaire vaguement critique du garde sur son cocktail la refroidit une brève seconde. « Je vois. Et peut-être plus généreux en vodka, j’imagine ? » Indéchiffrable, le regard mutin s’écarta du sien pour rejoindre le barman à qui elle adressa un seul signe de la main. On débarrassa les verres pour les refaire – il n’y aurait pas le moindre breuvage qui supporterait la médiocrité en ce bas monde empoisonné jusqu’à la moelle. Chaque homme et chaque femme méritait son vice parfaitement dressé dans le plus élégant des verres à pied. « Nous sommes deux. » Elle se laissa scruter sans mot dire, semblable à ces prédateurs déguisés en félins endormis guettant le moindre déplacement de leur proie favorite.

Machinalement, ses doigts firent claquer la flamme du briquet apparu comme par magie contre la cigarette, lueur incendiaire s’éteignant bien vite sous l’arrivée des premiers signaux de fumée. Vera sourit, énigmatique et surtout bien trop doucereuse. Capable de déployer les plus caressantes stratégies pourvu qu’elle obtienne ce qui lui chantait. « Je vous en prie. » Un rictus désolé pointa le bout de son nez alors qu’elle soutenait l’intensité des iris braqués sur elle sans la moindre gêne. « Je plaide coupable ! Je suis une insupportable petite curieuse. » Son rire cascada dans l’alcôve de leurs bustes penchés l’un vers l’autre. « Ma cousine ne semble jurer que par vous et je dois vous avouer que je ne cesse d’être intriguée par les gens dont elle s’entoure. » Elle se perdit dans la contemplation des dos élégamment habillés de soie et de lin des deux surnaturels occupés à dilapider leurs couronnes avec une insolence écoeurante. « La famille n’est-elle pas importante pour vous ? Pour moi, elle l’est. » Les Cosmopolitan arrivèrent de nouveau dans une farandole tintinnabulante et festive, seconde vague de séduction liquide qui franchit son palais. Un très discret hochement de tête – meilleur ; bien meilleur. « Nous partageons le même sang et j’aime savoir qu’elle est sous bonne garde. » Cette fois le ton se prêtait moins à la plaisanterie, ses yeux dérivèrent lentement vers le rivage de la barbe brune et du regard tout aussi sombre de l’humain. « Je ne supporterais pas qu’il lui arrive le moindre malheur. » Cette phrase était peut-être bien la seule qu’elle avait pu prononcer qui sonna réelle, authentique. « Nous serons au moins d'accord sur ça, j’ose espérer. » Ce n’était pas une simple formule de politesse. Dans les mots, transpiraient l’urgence de la menace et du sérieux. Vera avait déjà assez souffert par extension des déboires que sa petite sotte d’humaine sublimée avait provoqué chez Mahaut, elle était d’autant plus méfiante avec ceux qui se trouvaient dans son girond.
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Message Mar 5 Jan - 21:36


Fumisterie

«- Amen à cela, madame. » S'il y a un homme bien opposé aux conneries des fanfaronneries mâles, c'est Wighard. Un rire fait frissoner sa moustache à son soupire de tragédienne trop bien payée. Est-ce qu'il y a une seule personne honnête dans sa conversation ? Wighard balaye les mensonges à chaque battement de cil. Les soupires de Vera ont un potentiel hypnotisant. On pourrait se plaindre dans les reflets du noiir de ses vêtements, la fluidité de ses gestes étudiés, le mouvement parfait du carmin des lèvres. Comme les merveilles que Wighard voit envoûter les clients à la douzaine, elle semble parfaite. L'absence d'attirance sexuelle envers son corps de femme ne le rend pas aveugle à la précision de sa danse. Tout au plus raisonnable, rationnel. Comment des hommes pouvaient-ils aimer la laideur que lui voit derrière le masque ? Comment pouvait-on ne pas s'en méfier ? Il a l'instinct qui lui annonce le prédateur, la sensation d'être observé. La sensation du danger dans l'échine. Et son jeu de petite curieuse n'allume pas d'étincelle mâtine dans son regard. C'est du réchauffé après la cousine.  Plus ces femmes semblent innoncentes et stupides, plus elles sont brillantes.

Grand seigneur appuyé contre le comptoir, il laisse la jeune femme allumer la cigarette à ses lèvres. Quelle scène singent-ils ? Elle, magnifique, propriétaire. Lui, terrible, propriétaire. Si son costume n'était pas celui-ci d'un gardien de luxe, mais celui des hommes aux femmes de diamant, on pourrait s'y méprendre. Si leurs lèvres ne prononçaient les mêmes insolences, Wighard se brûlant ses ailes par esprit de contradiction comme si elle n'avait aucun pouvoir sur lui. Elle n'a aucun pouvoir sur lui - son coeur bat la chamade pour s'en convaincre.

La cigarette coincée entre ses dents, il montre légèrement les crocs, exhale par saccades une première bouffée de nicotine. Wighard saisit la cigarette entre son index et son majeur, a un vague signe de main. Papa poule qui se rengorge. La barre du comptoir s'enfonce dans ses reins, sélectionne ses derniers hématomes. Evidemment qu'elle ne jure que par lui . Est-ce qu'elle sait à quel point cette phrase fait plaisir à Wighard ? Si elle voulait le manipuler avec efficacité, c'est une brèche gigantesque dans sa poitrine. Il y a des jours quand il rentre plein des sueurs et paillettes, de l'odeur d'alcool et de tabac froid, après une énième frasque de Mahaut, il doute. Il doute qu'elle le voit encore comme un père. Il a beau planté ses talons dans le salon, faire de l'esbrouffe et clamer haut et fort à Vera qu'il est plus un père pour elle que le vieux Delaunay, il n'a pas le mode d'emploi, ni de modèle. Il a peur parfois, d'être le dindon de la farce, qu'elle le traite comme elle traite parfois son monde.

« - Il n'y a rien de plus important pour moi que ma famille. » On pourrait s'abîmer dnas le réseau de faux sens et faux semblants. Sa famille : les catholiques insoumis, les humains récalcitrants, Oona, Ingvar, Mahaut. Il aurait dû mal à conduire Mahaut à l'échafaud. Il l'aime beaucoup trop. A la place Wighard convient tranquillement, se tourne à nouveau vers le bar, y appuie le coude. Pour toute réponse, son verre vient tinter contre celui de la surnaturel. Les poisons se mélangent d'un verre à l'autre. Ils boivent la même lie, les yeux soudain rivés l'un dans l'autre.  L'étrange parade de séduction arrivée à son terme, Wighard se penche au-dessus du comptoir pour river son regard au sein, un arôme de citron vert flottant entre leurs visages. « A Mahaut. » Il lève son verre, complice. Ils scellent une sorte de marché, malgré la menace de son ronronnement.   « Si Mahaut vous a parlé de moi, vous savez très bien que je ne laisserais rien lui arriver. Je mettrais la ville à feu et à sang à votre côté pour la récupérer » Tout ce qu'il faisait était pour Mahaut. Pour qu'il n'ait plus à revoir cette expression-là dans son regard. Pour la protéger d'elle et du fardeau divin. Pour l'enfant qu'il n'avait pas pu adopter. Il avait déjà parcouru Svart à trois heures du matin pour trouver Mahaut et Athalia. Il y a des choses qui vous enlève toute peur du sordide. « Rien ne lui arrivera tant que je serais vivant, et ce malgré tous ses efforts. » Une certaine façon de dire qu'il serait une très mauvaise idée de s'attaquer à lui. Une certaine façon aussi de se placer en cible de choix - qu'ils s'en prennent à lui, plutôt qu'à Isolde. Wighard se bat comme un chien et pas à la loyale. Mahaut ne lui simplifiait pas la vie. Enfant de pourritures, elle avait appris à mentir pour survivre, à cacher ses émotions, à s'entourer d'une cour de peur d'être blessée. Aux yeux de Wighard, son sang l'a fait plus souffrir qu'autre chose. Comme lui, elle a quelque chose dans la moelle qui l'auto-détruit. Mais il sait aussi qu'elle adore sa cousine.

Une main à plat sur le comptoir, Wighard boit une gorgée du cocktail. La vodka lui mord les lèvres d'un baiser vorace. Il claque sa langue contre son palais avec satisfation, reposant le verre après une seule gorgée.  Sa langue forme une boule à l'intérieur de sa joue, son regard «- Pourquoi croyez-vous que je sois là ?  Pourquoi croyez-vous que je vous parle ? Vous êtes la seule personne dont elle dit du bien à Svart. Les sentiments sont partagés. » Il voulait connaître Vera. Il voulait connaître le Golden Curtain, ses méandres. Savoir à quoi s'exposait Mahaut. Savoir à quel point elle avait tort. (Car elle avait forcément tort)

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Message Mer 13 Jan - 13:58

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Les verres claquèrent et il n’aurait pas été surprenant d’y voir les liquides s’entrechoquer jusqu’à l’inversion, la crainte d’un poison offert de l’un à l’autre irréelle mais pas infondée. « A mon côté, mh ? » Elle souriait en disant cela, badinait par son jeu de regards et malgré tout le danger n’avait jamais autant relui dans l’antre caverneuse de ce dernier. Pour cause, la surnaturelle n’avait entendu que ce qu’elle voulait. « Vous n’avez peur de rien. » Ou au contraire peut-être souhaitait-il délibérément sauter dans la gueule du loup. L’inconscience caractérisait apparemment le bougre, peu désireux de se laisser impressionner par le numéro de la maîtresse des lieux.

Celle-ci fit planer un silence rempli de vodka et de tabac pour mieux rebondir, les nuées des cigarettes grésillantes se mélangeant entre eux. « Mais vous avez raison. Mahaut est sa propre ennemie, parfois. Sa pire, sa plus redoutable Némésis. » Un soupir et elle exhalait la fumée avec lenteur, presque avec regret. Ses yeux s’étaient un peu plus obscurcis par les souvenirs du passé et des tumultes familiaux, de ces histoires qu’on préférait reléguer aux oubliettes plutôt que de les remettre sur la table. La peur de l’inconvenance, sûrement, pour celui ou celle qui oserait faire rappeler aux Lerberg et aux Delaunay les échecs de leurs lignées. « Elle n’a de cesse de se pousser à sa propre perte et elle n’a même pas l’air de s’en rendre compte … » Ses yeux reprirent le fil de la réalité, rattrapés par le dernier incident en date. La pupille s’était durcie, roidie. « A commencer par cette fâcheuse histoire de sublimation. » Oh, qu’elle l’avait encore en travers. La pilule trop douloureuse à digérer lui aigrissait encore la gorge et tirait sur les réserves de sa bonté déjà bien aride. Dire que l’Envie n’imaginait probablement pas dans quels marasmes sa cousine acceptait de se plonger pour cette stupide affaire …

Le gardien s’était enhardi au passage, la confrontant sans sourciller ni en démordre. Chien aux babines rétractées, prêt à mordre la main tendue si le maître l’ordonnait – ou à se retourner contre lui, sans japper ni prévenir. Pourtant l’animal demeura docile, incomparablement sage pour celui dont le profil augurait davantage de provocation et de mauvaise humeur. Loin de se départir de son humeur éhontément amusée, Vera pencha à peine la tête pour lui répondre, yeux dans les yeux. « Vous êtes là par devoir, parce qu’on vous l’a ordonné. » C’était aussi simple que cela de ramener un homme à sa condition primaire. C’était aussi banal, enfantin et méprisant que de lui écraser avec cette douce insolence sous le nez que sa présence ne tenait qu’aux fils que les pantins de la Beauté détenaient entre leurs doigts maculés d’or et de vices. « Quant à savoir pourquoi vous me répondez et n’êtes pas encore parti jeter l’intégralité de votre verre dans les toilettes ou sur la chemise d’un de mes clients … » Le silence s’étira un peu, suffisamment pour qu’elle s’accorda à hausser les épaules dans un rire sardonique. « Je pourrais presque croire que vous prenez un peu trop goût à vos privilèges, Wighard. » Il n’était pas stupide. Il savait pertinemment qu’ici il jouissait d’une tranquillité et d’une sécurité que bien trop de ses pairs ne se verraient offrir. Il avait sacrifié une part de lui pour l’acquérir en acceptant de servir des êtres supérieurs, des hommes et des femmes qui l’acceptaient – lui laissaient miroiter qu’il faisait partie d’un monde dont il ignorait pourtant tant et tant de choses qu’il n’en serait en réalité jamais intégré. Pas sans payer le tribut de son existence aux Dieux.

Son souffle ricocha contre le cristal du cocktail et sans se défaire de ses réflexions, la brune s’attarda un peu plus sur le destin des cousines maudites qu’elles n’avaient cessé de devenir avec les ans. Sur ces raisons qui faisaient que Mahaut la défendait – et inversement. « Nous nous sommes soutenues. Et c’est toujours le cas quoi qu’elle fasse et quoi qu’il se passe. » En dépit de la haine, en dépit des incompréhensions, de la rancœur et des divinités. « Il n’a jamais été question de l’abandonner même quand elle a cru intelligent de s’adresser à Freyja. » avoua sans fard la Vengeance avant de considérer avec bien plus de vigilance son vis-à-vis, le verre déposé à nouveau sur le zinc. « Si nous veillons tous les deux sur elle, j’aime à croire que vous m’informeriez s’il y avait la moindre anicroche la concernant. » Mot délicat pour englober tant de drames, tant de chutes dont était capable l’équilibriste aux empathies multiples. Le serment était invisible, écrit entre des lignes si serrées qu’on pouvait à peine le distinguer. « Après tout si nous avons un intérêt commun, peut-être pourrions-nous nous entendre sur d’autres choses ? » A peine l’ombre éclairée d’un interstice ouvert se dévoilait dans ces mots. Sinon elle, que pourrait bien unir de façon logique deux êtres diamétralement opposés, indubitablement non miscibles – et parfaitement voués à une détestation préméditée ?
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Message Sam 13 Mar - 19:51


Fumisterie

Son sourire se veut un brin arrogant (pour sa place) alors que son cœur au bord des lèvres. Wighard est doté d’un sacré courage (d’une sacrée paire de couilles) mais il n’est pas inconscient. C’est de là que lui vient sa bravache d’une connaissance absolue des risques. Il lui semble qu’il ne pense clairement qu’une fois en danger – ses émotions à fleur de peau refluent, ses doutes, ses insécurités s’effacent pour ne laisser place qu’à la survie, qu’à un sang-froid qui pèse calmement, rationnellement, les mensonges au goût âcre de vérité. II danse un tango accoudé au bar avec un démon. Wighard baisse la voix avec tact, confidence qui s’oublie dans les bruits de fond.   « - J’aurais moins peur d’être à votre côté que contre vous. » Il remonte lentement le regard vers elle, soutenant son regard en toute innocence. Dans un scénario totalement hypothétique, absolument impossible, puisqu’il ne compte absolument pas, aller à l’encontre de l’oligarchie établie, affronter Vera, affronter Vengeance (oh il y en a, tellement, dans son ventre, quigrouille et pourri) lui ferait peur. Ce n’est pas parce qu’il est prêt à mourir pour sa cause que c’est dans sa to do list. Avoir Vera à ses côtés s’il s’agissait de venger Mahaut était… cela envoyait un délicat frisson dans sa colonne vertébrale, de cette envie de violence, froide, cruelle qui le prenait de plus en plus souvent. Extase dont il s’efforçait de se méfier.
Il garde la même voix basse et monotone, levant lentement sa cigarette à ses lèvres pendant qu’il parle. « - Mais lorsque la protection de Mahaut est concernée, non, je ne crains rien. Je suis prêt à mourir pour elle, le reste m’importe peu. Je vous en prie, ne prenez pas pour de l’arrogance ce qui est mon sacerdoce, ma tâche à votre service. Je sers et je protège, et Senja ou ma vie m’importent peu, face aux souhaits de ceux que Freyja protège. Ils passent avant tout. » Il affiche la calme nonchalance du choix mûrement réfléchi, des priorités évidentes. Bien sûr que les membres de sa caste passaient avant tout. Les humains étaient éduqués ainsi – et contrairement à ce que l’on pouvait penser, c’était un ordre des choses que Wighard respectait… en fonction des cas. Le syndrome du sauveur, du martyr lui collait aux basques, élevé par Odin. On ne devenait pas gardien par orgueil personnel : il ne faisait que son job, d’une certaine façon.

Il tire une latte, longue, le regard apparemment perdu dans les allées et venues du casino. Les corps s’allument comme des machines à sous, les dents s’entrechoquent comme autant de bracelets d’or. Il garde le silence, prudent. Vera connaissait Mahaut. Chacun des mots qu’elle prononçait auraient pu être prononcé par la bouche matoise et close du dogue. Il y avait quelque chose d’irréel à partager un verre avec la surnaturelle, à voir ses lèvres tâchées de carmin articuler des paroles qui résonnaient dans ses entrailles avec sa propre voix. Cela lui fait peur. C’est à la fois dangereux, dans la toile délicate des castes, d’être aussi bien connue par la Vengeance. Et aussi, cela le rassure. Mahaut n’a pas brûlé tous ses ponts. Il disait vrai. Il n’y aucune extrémité à laquelle il rechignerait, lorsque celle qu’il appelle fille est concernée, même dans la lie dorée de Svart.

La rancœur, frustration, l’agacement de la surnaturelle caresse sa peau comme une plume promenée sur sa chair, une plume dont chaque barbe est une lame. Tous ses sens convergent à saisir les subtilités de sa voix, comme un instinct qui saisit chaque mouvement du prédateur qui vous fixe. Wighard se laisse réprimander, remettre à sa place, comme un enfant, un serviteur. Il baisse les yeux, docile, quand Vera plante son regard dans le sien. Il garde un silence qui en dit long, soumis sous son amusement. Son geste indolent est de semer les cendres dans le cendrier. La colère de Mahaut face à la sublimation d’Isolde était un franc rappel de ce qui arriverait à ceux qui touchaient de trop près les humains dont la jeune femme s’était entichée – Wighard compris. Il n’aurait pas été aussi délicat qu’elle, s’il avait été concerné. L’épée de Damoclès au-dessus de la tête d’Isolde, suspendue par le fil de la sublimation était bien la seule chose qui gardait la vie du surnaturel – et donc Senja de la guerre.  

Au mot privilège, il relève un regard, innocent, doucereux, mielleux presque, qui ne lui ressemble guère malgré la chaleur qu’il singe. « - Pouvez-vous vraiment me reprocher d’apprécier votre compagnie et cocktail ? » N’est-ce pas ce qu’on lui demandait d’être ? Reconnaissant des privilèges mendiés ? Reconnaissant de pouvoir déguster un cosmopolitan au travail, dans, ce qui était après, l’un des plus endroits de la ville, reconnaissant de l’arme à son côté, reconnaissant du costume payé aux frais de la princesse, reconnaissant d’avoir le droit de répliquer dans les limites du raisonnable, de tutoyer avec une audace certaine les dieux ? D’arrêter d’être ingrat. De profiter de ce qu’on lui offrait, au lieu de demander plus, au lieu de râler, au lieu de l’ouvrir, parce qu’il avait de la chance. Il pourrait être en train de servir. Il pourrait être en train d’être user.
Wighard est absolument conscient de ses privilèges, et de leurs limites en lames de rasoir.

Il acquiesce aux propos de Vera, un sourire bref, mais sincère éclairant son visage.  « - Tant que cela ne se rapproche pas de trahir la caste et la déesse dont je suis le serviteur, » réplique-t-il avec une certaine légèreté, un bruissement de costume tandis qu’il étire légèrement ses épaules. Une incompréhension pourrait être méprise, à rapporter les anicroches de Mahaut, exploitées par la mauvaise personne. Il les connaît, parfois sans que celle-ci le sache. Il est aussi conscient d’être bien un père dans ce domaine – il ne connait bien que 50 % de ses bêtises. Il espère qu’elle lui rapporte les plus graves, qu’elle sait qu’elle peut faire ça avec lui. S’il n’a aucun problème avec l’idée de se rapprocher de Vera pour le bien de Mahaut (et ses propres initiatives), il n’a pas l’intention d’être pris en flagrant délit de trop savoir, de trop divulguer. Il sait que sa propre espérance de vie est limitée. « - Je ne vais pas vous demander de me tenir au courant, en retour. » Son sourire goguenard trahit bien l’insolence de la proposition mais il hoche à nouveau la tête, son regard fixé sur la jeune femme., la voix basse. « Mais si vous jugez que je peux être utile, pour lui parler ou … grâce à mes propres compétences, n’hésitez pas. Pour notre intérêt commun. » Il soupire, presque un grognement de lassitude, de frustration. « - S’il y a bien une chose que les dernières... anicroches m’ont appris, c’est qu’avoir un avertissement préalable aurait pu aider à … gérer certaines contrariétés. De tous les côtés. » Sous-entendu évident aux dernières crispations. Les couteaux dans le dos s’infectent. Wighard a une moue ennuyée, comme malgré lui, qui dit tout et ne dit rien. Il a dans l’idée qu’ils se comprennent, liés par un non-dit, liés par le serment muet, liés par la présence de l’absente. Il n’avait qu’une parole, même dans le pire. Il a pris l’habitude ded gérer le chaos, d’éponger les dégâts, ramasser les morceaux – il est bon à cela, cacher les cadavres. Certains demeurent plus désagréables que d’autres.

Wighard appuie son coude sur le comptoir et lève le cristal à son honneur, laissant les nuances roses se teinter de sang sous les éclairages du Golden Curtain. A sa proposition, il a légèrement tourné la tête vers elle, intéressé. Intérêt qu’il marque, d’un silence qui en dit long, sans affirmer ni infirmer, une lueur étrange, presque métallique, moires de violence, dans les yeux. Il y a un intérêt, certain. Il incline légèrement le verre pour trinquer avant d’en avaler la dernière gorgée. « - Peut-être même sur ce qui fait un bon cocktail. » Il reste encore du chemin, avant d'être d'accord, n'est-ce pas ?

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