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 les yeux couleur du vide
 les yeux couleur du vide
Solvi Carlsen
Solvi Carlsen
humanité embrasée
Personnage
Arrivée : 13/06/2020
Missives : 1383
Pseudo : suskind | Cassandra
Avatar : Adria Arjona
Crédits : neventer (cs), suskind
Thèmes abordés : État dépressif, faible estime de soi, décès d'un proche, maltraitance psychologique
Infos RP : Closed - 800/1800 mots - réponses entre 1 semaine et 15 jours en ce moment
Comptes : Hecate le requin
Points : 3641
les yeux couleur du vide WwoRHkk6_o
Pronoms rp : elle/she
Âge : Vingt-huit ans (07.1994) dont une grande partie dédiée à d'autres qu'elle-même
Occupation : Anciennement asservie par la Tourmente ; serveuse au Deep Blue, elle en est devenue co-gérante aux côtés de son frère aîné, l'envie d'offrir un lieu agréable comme objectif.
Statut : Se découvrir elle-même d'abord, mais les doigts frémissent, les joues rosissent et les sourires timides s'esquissent sous les histoires du journaliste.
Famille : Orpheline mais ils sont s̶i̶x̶ trois, venus de partout, petits bouts d'âmes qui se sont trouvés rassemblés dans la souffrance. Iels ont toustes fait un choix, mais elle est restée neutre.
Hors-rp

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Message Sam 21 Nov - 18:17



Solvi Carlsen
avec le ciel et sans les dieux
« Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout. » (Antigone, Anouilh)

fiche moodboardplaylistliens dés

loyal good ; protector (isfj) ; hufflepuff ;
type 6 ; naissance inconnue (cancer)

s o u m i s s i o n - la soie qui aimerait être du cuir - petrichor - les gestes répétitifs - dyslexie - not a gods chosen - capucines en fleurs - cicatrices et ecchymoses - la solitude dans l’estomac - le pas léger - des cols claudine - orpheline mais six - un peu de vide - les crocs de l’animal apeuré - l’amour cousu contre le coeur - dentelle et délicatesse - s i l e n c e - collier de bonbons - le soleil après la pluie - blanket fort - l'hiver dans un plaid - poumons sifflants


Une trace de sang souillant la neige d’albâtre et le petrichor après une insolente pluie d’été. L’innocence des enfants maculés de violence et l’éreintement des âmes fracturées. Le vent frais dans les cheveux lors d’un cheminement au creux des bois réchauffés par un soleil de printemps et la morsure brûlante du froid qui s’abat sans sommation au milieu des automnes effervescents. S’imaginer guerrière et battante, ne se réveiller que suffocante. Croire avoir la peau dure, le cuir tanné, alors que le velours se déchire au moindre accroc - un geste brusque, un mot cruel, une main calleuse. Le vinaigre acide qui rend les plaies douloureuses, le miel en baume cicatrisant.
suskind ; vocivus ; edn


Solvi Carlsen
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Statut : Se découvrir elle-même d'abord, mais les doigts frémissent, les joues rosissent et les sourires timides s'esquissent sous les histoires du journaliste.
Famille : Orpheline mais ils sont s̶i̶x̶ trois, venus de partout, petits bouts d'âmes qui se sont trouvés rassemblés dans la souffrance. Iels ont toustes fait un choix, mais elle est restée neutre.
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Message Sam 21 Nov - 19:27



chronologie
not a gods chosen
« Je me méfie. J'ai toujours peur que ça ne dure pas. Dès qu'il y a un moment de bonheur, de paix, je me répète que ça ne durera pas. Que le temps est un menteur. Qu'avoir quelque chose c'est commencer à le perdre. C'est comme cela que je fonctionne. C'est ce que la vie m'a appris. » (Ici ça va, Vinau)

juillet 1994 - Naissance à Oslo, Norvège, dans une famille de nouveaux riches originaires de Puerto Rico
11 novembre 1994 - Naissance officielle choisie parMadame et Monsieur Carlsen, lieu inconnu
1996 - Massacre de sa famille biologique qui trempait dans des affaires illégales, elle est la seule survivante
1997 - Adoption par les Carlsen, arrivée à Senja dans une nouvelle fratrie nombreuse
2011 - Elle est la seule des enfants Carlsen encore esclave, les cinq autres se sont enfuis, Mariska la dernière
avril 2020 - Louée à un surnaturel, il manque de la tuer avec son don. Prise d'un coup d'adrénaline, elle le repousse violemment, au point qu'il se fracasse le crâne contre le sol. Elle s'enfuit, ensanglantée et persuadée de l'avoir tué. Elle est recueillie par Henok Evjen, un médecin humain, qui la soigne et l'accueil chez lui. Elle vit avec lui et son mari, Wyn Evjen, surnaturel de la Connaissance, et Yildun Friðr, surnaturel de la Nature.
juin 2020 - Elle retrouve sa fratrie. D'abord Magda et Zakaria, humains, avec lesquels elle passe du temps pour se familiariser de nouveau avec eux, avant que Zakaria lui propose un poste de serveuse au Deep Blue.
mi-juin 2020 - Retrouvailles avec le reste de la fratrie, Mariska, surnaturelle du Divin, Lev, surnaturel de la Tourmente, et Apollo, surnaturel de la Beauté. Instants mouvementés, interrompu par Madame qui les menace. En l'arrêtant in extremis, les Carlsen s'enfuient.
septembre 2020 (sot dod) - Une légère inattention, et elle oublie où elle doit rejoindre Wyn Evjen pour les festivités. Elle est retrouvée par Mats Lovaas, surnaturel de la Tourmente, qui lui fait passer le message de Madame et Monsieur : ils ne feront pas de mal au reste de la fratrie, si elle revient chez eux pour être punie de son comportement et de sa fuite. Soumise et dans l'idée de protéger ses frères et sœurs, elle le suit.
octobre 2020 - Elle passe un mois dans sa peau d'esclave. ucuc

underconstruction
suskind ; vocivus ; edn


Solvi Carlsen
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Famille : Orpheline mais ils sont s̶i̶x̶ trois, venus de partout, petits bouts d'âmes qui se sont trouvés rassemblés dans la souffrance. Iels ont toustes fait un choix, mais elle est restée neutre.
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Message Sam 21 Nov - 20:11



little story
but a gods cursed
« The courage it took to get out of bed
each
morning
to face the same things
over and over
was
enormous. » (Bukowski)

Les détails
les yeux couleur du vide 376927024 Essentiellement maltraitée psychologiquement, elle n’a pas échappé à quelques maltraitances physiques qui ont laissé des traces sur son corps. Quelques cicatrices la parcourent, certaines lui font mal, d’autres dorment depuis des années. Elle n’est pas défigurée mais elle porte les stigmates de son ancienne vie encore récente.

les yeux couleur du vide 376927024 Sa vie depuis sa fuite est un enchaînement de bons et de mauvais jours. Les bons jours sont lumineux, hésitants, plein d’espoir - elle se voit réussir à progresser dans sa petite vie, prendre confiance en elle, évoluer, à son rythme - lentement mais sûrement.  Les mauvais jours sont crasses, engluants, fatigants. Elle se voit tomber dans une chute sans fin qui la ramène immanquablement à sa condition d’esclave, la douleur n’est pas que dans son corps mais aussi dans sa tête et dans son coeur. Elle n’avance pas, fait du sur-place, ou pire, régresse. Elle ne réussit pas à se projeter plus loin que ce qu’on lui a martelé tout au long de sa vie, insignifiante et négligeable, inférieure et inutile. Ses mauvais jours entraînent son entourage dans sa spirale malgré elle - elle est peu réceptive, trop enfermée sur sa douleur, parfois au bord de l’apathie, les mots plus rares encore qu’à l’accoutumée. Elle ne dérange personne, les traumatismes se jouent dans sa tête et la bouclent à double-tour à l’intérieur.Chaque matin est une loterie où le destin décide pour elle de la teneur de sa journée.

les yeux couleur du vide 376927024 Solvi est pétrie d’angoisses qu’elle sait maîtriser à sa manière. Si elle ne fait pas de crises d’angoisse à proprement parlé, elle se gratte l’intérieur des coudes sans s’en rendre compte. Sa peau y est abîmée et fragile, et saigne régulièrement lorsque l’angoisse est trop grande et que ses ongles s’acharnent inconsciemment. Elle essaye de faire partir cette mauvaise habitude, on lui pose des baumes et des pansements, mais les grandes frayeurs sont parfois plus fortes.

les yeux couleur du vide 376927024 Il lui arrive souvent et très régulièrement d’être incapable de s’endormir dans le lit qu’elle trouve si grand, trop grand. Ouvert, à découvert. Seule. Elle préfère alors aller se recroqueviller au creux d’un des fauteuils qui ornent la chambre qu’elle occupe - l’espace plus petit, la rassure et lui donne la faible sensation d’être entourée, un peu protégée, pour s'endormir.

les yeux couleur du vide 376927024 cette section est en constante ucuc, garde la curiosité et l'oeil ouvert.  
suskind ; vocivus ; edn


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Message Sam 21 Nov - 20:53



loss of innocence
sa vie dans les yeux d'une poupée

« Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont fait aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine. » (Antigone, Anouilh)



 


suskind ; heresy


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Message Mer 9 Déc - 9:20



portrait chinois
quiet but not blind
« Nobody can save you but yourself - and you're worth saving. It's a war not easily won but if anything is worth winning - this is it. » (Bukowski)

1. Si tu étais un animal, tu serais... un polatouche
2. Si tu étais une plante (fleur, arbre...)... une capucine
3. Si tu étais un élément... la terre
4. Si tu étais une pierre précieuse ou non... un oeil de tigre
5. Si tu étais une saison... l'hiver
6. Si tu étais un moment de la journée... la fin d'après-midi
7. Si tu étais un des cinq sens... le toucher

8. Si tu étais un pays... l'Angleterre
9. Si tu étais une ville... Oslo
10. Si tu étais une planète... Neptune
11. Si tu étais un paysage... la campagne anglaise
12. Si tu étais une pièce de la maison... le salon
13. Si tu étais un objet du quotidien... un coussin
14. Si tu étais un véhicule... un vélo de ville
15. Si tu étais un vêtement... un col claudine

16. Si tu étais un livre... Antigone, Jean Anouilh (1944)
17. Si tu étais un personnage de fiction... Bambi, créé par Felix Salten
18. Si tu étais un mot... drapetomania
19. Si tu étais un film... Le Pianiste (2002)
20. Si tu étais une personnalité... Audrey Hepburn
21. Si tu étais un dessin animé... Anastasia (1997)
22. Si tu étais un super pouvoir... l'invisibilité
23. Si tu étais une créature légendaire / imaginaire... une sylphide
24. Si tu étais une série... Le Prisonnier (1967)
25. Si tu étais une chanson... Freedom, Anthony Hamilton & Elayna Boynton (2012)
26. Si tu étais un style de musique... la soul
27. Si tu étais un instrument de musique... le violon
28. Si tu étais un tableau... Les Nymphéas (série), Claude Monet (1914-1926)
29. Si tu étais un art... la littérature
30. Si tu étais un événement historique... la controverse de Valladolid (1550-1551)

31. Si tu étais un plat... un boeuf bourguignon
32. Si tu étais un dessert... une tarte aux pommes
33. Si tu étais une friandise... du pain perdu
34. Si tu étais un fruit... l'abricot
35. Si tu étais une boisson... une tisane
36. Si tu étais une odeur... le petrichor

37. Si tu étais un loisir créatif... l'origami
38. Si tu étais un sport... la randonnée équestre
39. Si tu étais une fête... Yule
40. Si tu étais la lettre idéale... L
41. Si tu étais de la papeterie ou un accessoire de papeterie... un crayon à papier

42. Si tu étais un chiffre ou un nombre... 1
43. Si tu étais un bruit... les oiseaux au petit matin
44. Si tu étais une devise... « La parole est d'argent mais le silence est d'or. »
45. Si tu étais une langue étrangère... le croate
46. Si tu étais une mauvaise habitude... se gratter machinalement
47. Si tu étais une qualité... la résilience
48. Si tu étais un gros mot... « Merde »
49. Si tu étais une émotion... la crainte
50. Si tu étais un plaisir... un plaid devant la cheminée
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Message Jeu 17 Déc - 0:37


les orphelins
the kids you never can kill
« Je fais ce que je peux. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux. » (Bleu de travail, Vinau)

Ils marquent ta vie d’un mélange de tendresse et d’horreur. A retourner les estomacs les mieux accrochés. Vous êtes faits de chair et de sang, de peaux qui se marbrent des années d’abus et de maltraitance. Vos épaules sont lourdes de ce qui a été largué dessus alors que vous étiez bien trop jeunes, bien trop innocents. Qu’avez-vous fait pour mériter cela ? Qui a décidé que ce serait ça votre destin et que personne ne pourrait rien y changer ? Et toi petite Solvi, qui est-ce qui t’a fait silencieuse au milieu de l’écho ? Il est difficile, n’est-ce pas, d’exister au milieu de cinq autres âmes en colère ? Au milieu des animaux apeurés dont l’instinct s’agite et se révolte ? Mais toi tu n’as toujours été qu’observatrice, parfois même mauvaise à ce jeu là. Tu as été l’exemple malgré toi, alors que tu étais la plus docile, la plus serviable. Celle dont les côtes s’entrechoquaient sans courage quand tu te précipitais pour répondre à un ordre. Force est de constater que ta déférence a joué contre toi. Chaque faux pas était peut-être deux fois plus remarqué, chaque minuscule tentative de rébellion sonnait comme une déclaration de guerre. Vos maîtres, vos parents aux yeux de Senja, se sont bien chargés de montrer que même la petite mutique risquait fort au moindre écart. Ça n'a pas empêché tes adelphes de s’éparpiller, n’est-ce pas Solvi ? Tu les as vu s’enfuir, saisir les opportunités et les portes de sortie, crocheter la serrure de leur vie pour se faufiler dans une interstice et s’évaporer dans la nuit. Égrainés un à un, comme les raisins d’une grappe dont on saisit un fruit à chaque passage, jusqu’au matin où il n’en reste plus qu’un. Le dernier raisin, le dernier fruit pourri, laissé à l’abandon. Pourtant ensemble vous étiez si forts, tu t’en rendais compte. Parce que tu étais celle qui se faufilait entre eux, celle qui profitait de la largeur d’une épaule, de l’ombre d’une rébellion pour rester cachée derrière. Le pas en arrière, léger, pour savoir se faire oublier et se fondre parmi les ombres de la lugubre demeure.

☽ ☽ ☽ Le froid vous mord les côtes, toutes canines dévoilées pour faire de vos petits corps son goûter. Les tremblements sont incontrôlés et vous ne pouvez pas faire autrement que vous serrer l’une contre l’autre pour chercher un peu de chaleur auprès de l’autre. C’est toi la plus âgée de vous deux, et ça se ressent si peu. Pourtant tes doigts cherchent ceux de Mariska pour s’y nouer et ne pas la quitter. A travers l’automne qui traverse vos habits inconfortables et qui ne vous tiennent pas suffisamment chaud, vous patientez en espérant bêtement ne pas mourir de froid. Vous êtes encore si jeunes, l’idée vous paraît probable. Vous avez les plus petites mains de la demeure. Enfants et esclaves confondus, c’est Mari et toi les plus petites. Les petits doigts fragiles de l’enfance, la tendresse de l’innocence qui marque vos chairs juvéniles. Ton regard se porte sur ta petite sœur, mais pour l’instant vous faites encore la même taille. Tu ne prendras quelques centimètres de plus qu’au moment de l’adolescence. Tes dents claquent et font résonner ton petit squelette, mélange du temps trop froid et de l’appréhension. Dans le cabanon en bois, la tuyauterie résonne des tentatives d’un des esclaves pour tout remettre en place. Il est immense, dans tes yeux, c’est un adulte. C’est lui qui doit s’occuper du jardin et des travaux de réparation de la demeure qui s’effrite. Il est aussi entravé que vous mais nul doute que sa demande d’utiliser les gamines pour l’aider vient d’une petite forme de vengeance. Il est toujours plus simple de s’en prendre à l’innocence qu’aux bourreaux. Quand il vous appelle depuis l’intérieur du cabanon exigüe, tu sens l’appréhension de Mariska glisser entre vos mains jointes. Il va vous demander de vous faufiler entre les tuyaux, de vous contorsionner et enfoncer vos mains dans les méandres dangereux des canalisations. Tu vois très bien ce qu’il attend de vous mais tu ignores comment vous pouvez vous sortir de là sans vous égratigner. Les secondes sont longues tandis que vous hésitez à entrer dans ce qui semble une antre obscure dans vos yeux d’enfants. Mais il fait froid aussi et l’humidité traverse tes semelles usées, transperçant tes pieds de ses aiguilles glacées. Une fois encore tes doigts se resserrent sur ceux de Mariska - aucune de vous deux ne réussit à faire le premier pas vers la gueule béante. Alors vous restez là, serrées ensemble et incapables de vous lâcher. Tu sais que vous allez être punies si vous n’y allez pas, qu’Ils n’aiment pas que vous vous rebelliez et qu’en fait, c’est peut-être d’abord l’homme qui vous le fera regretter s’il est puni à cause de vous. Mais c’est difficile de se jeter là-dedans. La plus jeune tremble à tes côtés, transie de froid et de la frayeur du noir qui vous attend dans la cabane étroite. Tu ne sais pas comment faire pour la rassurer, tu ne sais jamais utiliser les mots comme vos aînés le font parfois pour vous encourager. Alors tu peux juste te tenir là, ton corps contre celui de Mari, vos mains nouées, vos regards qui se cherchent. Ensemble.

☽ ☽ ☽ Ton cœur bat la chamade, le sang tambourine à tes tempes au milieu de la flanelle épaisse et des fourrures. Recroquevillée sur toi-même, les genoux remontés contre ta poitrine, tu tiens ton corps comme s’il pouvait se disloquer d’un instant à l’autre, sans préavis ni sommation. C’est la frayeur qui flagelle ta chair, laisse ses empreintes que tu t’échines à marquer toi-même. Les ongles courts se gorgent du sang séché que tu es allée chercher au creux de tes coudes, une purge que tu t’infliges sans y penser. Parce que maltraiter ton épiderme est probablement la solution que tu as trouvé pour ne pas laisser la panique te saisir entièrement au point d’en perdre la raison. C’est peut-être un moindre mal. Tu ne t’es mise à faire ça inconsciemment que depuis quelques semaines et tu as réussi à le cacher un minimum. Sous les robes aux manches rigides et les pulls trop rêches. En passant en dernière au bain, tant pis s’il est sale et froid. Par honte peut-être. Par peur du regard que posent tes adelphes sur toi lorsque vous vous croisez dans la salle de bain, parfois même lorsque vous la partagez pour plus d’efficacité. Pour gagner du temps, pour que l'insignifiante chaleur de vos maigres corps réchauffe un petit peu plus la pièce au carrelage lugubre et glacial. Mais là, tu es bien au chaud. Au milieu des peaux de renards, si tu trembles, c’est de frayeur. L'œil apeuré se visse à la lumière qui fend subitement l’obscurité. Ton cœur bat la chamade et un instant aveuglée par la luminosité qui pénètre ton refuge, tu penses qu’Ils t’ont trouvé. Mais ce n’est que Lev. Il se faufile auprès de toi, gardien de l’unique cachette que tu as déniché dans la demeure. Au fond de l’immense armoire en bois, vos corps d’adolescents y rentrent encore comme au premier jour, comme la première fois qu’il t’a trouvé ici. A travers la semi-obscurité, tu distingues sa mâchoire contractée et ses pupilles dilatées, luttant contre la rage qu’il a de te voir terrifiée. Pourtant c’est la douceur qui se loge et qu’il t’offre en ouvrant ses bras. Inutile de réfléchir, il est ici le refuge - contre un frère aîné aussi bouleversé que toi à l’idée de te voir louée pour la première fois. Il a essayé de se renseigner, de savoir qui était le.a surnaturel.le qui avait été le plus offrant pour profiter de la tendresse malléable d’une esclave adolescente. D’être le.a premier.e. Mais impossible d’en savoir plus. Alors tu ne peux que continuer d’espérer que ce ne sera pas trop difficile. Que tu auras plus de chance que Zakaria. Parce que tu es docile et obéissante, que les ordres résonnent en toi comme des injonctions contre lesquelles il t’est quasiment impossible d’aller. Et blottis au creux des fourrures, Lev essaie doucement de te rassurer. Les aiguilles tournent et l’heure se rapproche, mais ses bras ne te laissent pas tomber, sa voix ne cesse de murmurer des mots apaisants, même s’ils sont rongés par la rouille de la colère. Tu voudrais ne jamais quitter ce cocon.  

☽ ☽ ☽ Les journées sont longues et si courtes à la fois, elles se ressemblent toutes et il n’y a rien pour en changer les couleurs. Il n’y a plus que toi pour contempler les murs grisâtres de la maison qui tombe en lambeaux. Ils sont tous partis les enfants-esclaves - ils ont trouvé la porte dérobée et il ne reste que la moins téméraire, la plus silencieuse. Celle qui de toute façon ne se rebellera jamais. Tu n’as pas su saisir la main de Mariska quand elle t’a dit que l’homme voudrait bien que tu viennes aussi, et que de toute façon elle ne lui laisserait pas le choix. Tu es seulement restée là, coite et interdite, incapable. Peureuse. Et désormais les journées s’écoulent sans différence aucune. Après deux heures à te briser les reins en t'efforçant de récurer le vieux four du mieux que tu peux, tu jettes l’éponge. Tout le monde sait pourtant qu’il ne retrouvera jamais sa splendeur d’antan, mais on te demande quand même de le faire briller. Et tu seras réprimandée car il ne brille pas de mille feux. La canalisation grince au-dessus, le bois braque comme un vieux rafiot abimé, la porte d’entrée s’ouvre puis se referme, et la soupe de poisson cuit à feu doux. Tu ne sens même plus l’odeur de marée qui fait la réputation des Carlsen, tout au plus tu essaies de trouver de nouvelles façons de cuisiner le cabillaud et le lieu noir, sans grand talents culinaires. Pour au moins passer le temps différemment. Et quand une voix atone te glisse doucement que ton frère est ici, ton cœur s’émiette au-dessus du plat en fonte réchauffé par la gazinière. Il n’y a que lui qui revient. Tu ne comprends pas pourquoi, pour quelles raisons il s’inflige de venir les voir. Ce qui le pousse à revenir dans cette antre. Mais tu sors quand même à pas feutrés de la cuisine, dans le couloir tu espères au moins l’apercevoir. Suffisamment pour te dire qu’il va bien, pouvoir t’assurer de le voir en vie. La carrure d’Apollo se détache dans la pénombre du couloir et Monsieur entre dans le salon sans t’apercevoir dans le recoin où tu t’es glissée. Quelques secondes de curiosité pour l’observer accrocher son manteau lui-même au lieu de le donner aux mains de l’esclave qui attend patiemment. Un mot gentil à l’attention du servile puis un sourire éclaire son visage à l’instant où tu quittes ta cachette. Vous n’avez que quelques secondes, un instant suspendu qui ne reviendra pas. Ses bras s’ouvrent, tu t’y loves sans réfléchir, puis il t’enveloppe - son étreinte réchauffe et soutient, et il n’est pas venu le moment de se poser trop de questions. Qu’importe qu’il soit libre et toi aux services des créatures, qu’il te murmure encore que Freyja t’ouvrira elle aussi ses bras et que tu n’as qu’un mot à dire, qu’un signe à faire pour qu’il t’emmène. Seulement quelques secondes en apesanteur, quelques murmures penauds, presque une demande de pardon de ne pas être aussi courageuse que lui. La douceur amère de vos vies.  

☽ ☽ ☽ Il y a eu les quelques instants volés derrière un arbre ou un mur croulant de Svart, les minutes qui paraissaient si longues et si courtes à la fois au milieu de la poussière. Qui semblaient finir trop vite et t’obligeaient à repartir alors que tu venais à peine d’arriver. Des mots dit avec douceur, une main ferme et tendre pour soulever ton menton, essayer de lire dans tes yeux tout ce que tu ne lui disais pas. Tu n’avais pas envie de lui dire, ça aurait été trop long à raconter, trop pénible et trop lourd. Tu ne voulais que la chaleur de son étreinte de grand frère. Il y a eu ces quelques moments, un peu hors du temps, où il n’a même pas cherché à te persuader de partir, il a seulement compris que tu n’en étais pas capable. Des minutes précieuses que tu gardais près de ton cœur dès qu’il s’agissait de repartir. Ces rencontres se dispersent à peine sur les dix doigts, elles ont été brèves et angoissantes, trop rapides, à peine de quoi se dire que ça va, qu’il ne manque aucun membre à l’autre. Sous l'œil omniprésent de Hel, tout semblait dangereux et interdit, rien ne vous donnait le droit de vous voir à la va-vite. S’ils l’apprenaient un jour, tu entendrais probablement la porte du grenier claquer dans ton dos avant de passer des nuits froides et longues. Et te voilà désormais face à l’enseigne bleutée, Henok te laisse le soin d’entrer dans l’établissement sans lui. Entrer dans ta propre vie. Mais pour l'instant, tu vois le visage de Zakaria à travers la baie vitrée du Deep Blue. Tu distingues ses traits et tu sens toute la tension depuis ta fuite, celle accumulée à l’idée de ne pas les retrouver, s’alléger un peu. Les Evjen et Yildun sont accueillants et prennent soin de toi, mais le visage familier noue une boule dans ta gorge en même temps qu’il délie un peu celle qui siège dans ton estomac. Il a changé, il a tant changé, et il est la fois le même. Tu l’as déjà vu, à travers vos larmes en compagnie de Magda. Mais aujourd’hui tu es toute seule et tu entres avec un nœud au ventre. C’est vide, il n’y a que le gérant pour t’accueillir. Ses mains t’effleurent, se posent doucement sur tes épaules comme pour chercher un assentiment. Tu cilles à peine pour le lui donner - Ses bras se referment lentement comme si, non content de te protéger de l'extérieur, il tentait aussi de te tenir hors de portée de ce qui peut venir de l’intérieur. Qu’importe, tu te tiens debout, les doigts timidement accrochés à son haut. Tout peut bien exploser, une toute partie de toi s’en fiche, car tu as de nouveau ta place. Plutôt en retrait, dissimulée au milieu des étreintes et des âmes plus valeureuses que la tienne. Zak t’accueille dans son royaume et tu ne sais pas encore qu’il va te proposer d’en faire partie. Qu’il va te donner l’opportunité de te réconcilier avec les petites choses du quotidien, les éléments de base de la vie en société. Tu ne sais pas encore à quel point il va t’aider.

☽ ☽ ☽ Tu n’oses toucher à rien. Tes yeux se perdent sur la myriade de détails qui permettent de saisir un peu mieux le caractère de l’occupante. Pourtant tu la connais, très bien même. Mais tu as la sensation de redécouvrir une personnalité, de capter des éléments que tu ne soupçonnais pas. Ca ne ressemble pas à l’image d’elle qui vogue dans tes souvenirs, et cela t’a surprise. Mais c’est normal, ici c’est chez elle. Ce n’est pas Svart, ce n’est pas la maison, ce n’est pas délabré. C’est son havre à elle, celui qu’elle n’a pas eu quand vous étiez plus jeunes. A pattes de velours, tu déambules sans abuser de curiosité, seulement les grands yeux pour observer et le cœur serré de tout ce que tu emmagasines. Le service au Deep Blue a été dense et effrayant et t’a submergée. Il faut découvrir le métier, les attentes, la pression du service, les clients assoiffés et saouls. Tu ne travailles pas tous les jours, car tout le monde est prévenant mais cette nouvelle vie te fatigue et t’épuise. L’afflux de nouveautés t’engloutit régulièrement et ce soir, au lieu que Henok vienne te chercher, Magda a proposé de te ramener à Treby après un petit détour par chez elle. Tu continues de papillonner sans t’imposer, sans toucher à quoi que ce soit, mais ta sœur aînée te prend par la main et t’entraine. Avant de comprendre ce qui t’arrive, tu te retrouves assise sur le canapé et là, comme lorsqu’elle te montrait sur une planche à Svart, ses doigts effleurent les touches. Le piano se dresse chez elle comme un second habitant et son chant enveloppe la pièce. Incapable de quitter Magda des yeux, tu te recroquevilles, subjuguée par ce qu’elle arrache à son instrument. Tu n’as jamais eu l’occasion d’écouter beaucoup de musique, tu découvres plein de genres au Deep Blue, mais là, sous les mains de Magda, tu as la sensation que ce sont des paillettes de notes qui s’égrènent. L’instant est privilégié, suspendu au milieu de l’appartement, alors tu te détends et te laisses avaler par l’assise moelleuse. Ta sœur t’impressionne, elle l’a toujours fait. Surtout, ça fait dix ans qu’elle est partie, qu’elle a refait sa vie autrement que comme une esclave. Elle semble si changée, si différente. Une femme sûre d’elle, un sourire en coin toujours accroché aux lèvres. Mais quand sa musique joue, c’est un peu l’enfant que tu revois sur son visage - cette façon de se concentrer sans pour autant que ça semble lui demander le moindre effort, le ballet de ses mains sur le clavier de noir et de blanc, la posture instinctive d’un corps maintenu par l’habitude et probablement l’art aussi. L’âme apaisée, tu observes cette sœur qui t’ouvre son foyer et te joue du piano comme si tu étais le plus exigeant des publics. Comme si tu méritais la même attention que le mélomane le plus averti. Mais tu te contentes de suivre la mélodie qui emplit les lieux, de te laisser porter par ton cœur qui se gonfle de se trouver là. Qui s’émeut à en pleurer de douceur.
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