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 A metal soul of rage and fear — Dillion
 A metal soul of rage and fear — Dillion
Eira Fan
Eira Fan
tourmente de l'âme
Personnage
Arrivée : 12/02/2020
Missives : 1461
Pseudo : awona (peluche)
Avatar : gemma chan.
Crédits : andthesunrisesagain (av), bo (gifs aes), clyde (cs 1)
Thèmes abordés : meurtres, deuil, trafic d'organes, sang
Infos RP : une à deux semaines de délai ; longueur variable selon les rp, chill, on s'adapte ; <is></is>
Comptes : badia & maja.
Points : 5040
A metal soul of rage and fear — Dillion 1EchCnpw_o
Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 43 ans.
Occupation : Les mains teintées de sang, pseudo chirurgienne vendue aux vices d'un trafic d'organes qu'elle dirige.
Statut : Hantée par un homme qu'elle a répudié, déchirée par un divorce qui aurait dû lui faire oublier la douleur de sa perte.
Famille : Hel lui a montré la voie, donné pour nom Obsession et lui a confié la Branche de la Folie, Maitresse de ses disciples.
Dons : Maitresse des illusions ; intrusion mentale ; transformation en chat noir
Hors-rp

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Message Dim 11 Sep - 11:15


— A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me. You’re like a ghost, you’re everywhere ; I’m your demon never leaving  — @Dillion Croft


L’horreur de ses sous-sols cèdent la place au faste de la nuit, l’or grouillant à la surface, resplendissant sous l’éclat de la lune. Autant d’atouts luxueux qu’elle revêt dans l’écrin de sa solitude, seule face à son propre reflet, à retracer la courbe de ses lèvres d’un rouge carmin entre les chatoiements des jeux de lumière de ses bijoux. Un masque à endosser, le vernis de la Beauté à retrouver. C’est deux déesses qui se disputent son âme, lui prêtent leur force et rendent son regard aussi terrible, annonciateur de mille et une tempête à venir, d’un danger insidieux qui menace de frapper à tout instant. Sous les diamants étincelants couve un parfum capiteux, menaçant, celui d'une force guerrière et mortelle, Hel et Freyja tendant leurs doigts vers elle. Un sursaut d’orgueil l’aurait bien gardé de se montrer accompagnée, fière et inébranlable, de tourner en ridicule les élans de jalousie qui lui enserrent le cœur. Mais sous sa peau s’est tapie une perfidie mauvaise, une allure féline et joueuse, et ça a été aussi instinctif que de respirer, de couler ses griffes contre une toute autre nuque pour se prêter à un jeu plus dangereux. Tisser sa toile avec patience, muer l’ardeur de sa propre jalousie en lame glacée, acérée. Létale.

Derrière le volant, il est droit et fier, la conversation facile et intelligente. Un ami de longue date, qui n’a jamais compté dans son cercle le plus restreint, gravitant toujours à l’extérieur, mais dont la compagnie n’a rien de pesante ni d’incommode. Un ami qui l’a toujours jaugé du coin de l’œil, une lueur d’envie dans le regard, sans que ça n’ait jamais suffit à retenir l’attention de la surnaturelle. Une sensibilité avec laquelle elle ne devrait pas jouer, avec laquelle elle n’aurait pas joué, si le monde n’avait pas perdu de sa saveur, et Dillion éveillé en elle une fureur destructrice. Elle a amené ce soir de quoi se sentir réellement menacé ; que la certitude qui a traversé l’esprit d’Eira ne traverse pas celui de Dillion. Qu’il n’y voit pas son premier choix par défaut, qu’il ne perçoive pas au premier coup d’œil l’étincelle qui manque réellement pour attiser l’intérêt d’Eira. Combien cet homme ne sera jamais lui, combien il fera pale figure, piètre comparaison. Parce que personne ne suffira jamais à égaler Dillion. Une réalité soigneusement étouffée sous le joug de ses illusions qui calfeutre son cœur lui-même au moment de passer les portes de l’hôtel au bras d’un autre homme. Il lui semble marcher sur du verre brisé, les pieds tordus par la douleur, mais elle se tient toujours aussi droite, et il suffit de poser son regard sur Dillion et Linda pour que l’émotion la grandisse plus sûrement que ses talons aiguisés. La cruauté referme ses griffes sur un bras qu’elle n’aurait jamais s’accaparer, couvre une voix plus raisonnable qui lui rappelle qu’aucun danger n’est vraiment encouru. Elle connait le moindre entrelacement de leur relation, ce qu’il n’a jamais ressenti pour elle et l’ennui qui lui tend les bras. Et plus encore, le spectre de son père qui a un jour plané au-dessus de son union. Mais les arguments raisonnés meurent sous l’emprise d’un sentiment plus fort encore, assourdis par une fierté épineuse et un amour que même les années ne sauront diluer. Elle se bat contre une puissance inégalable, celle de son propre cœur qui n’a jamais cessé de saigner pour lui.

Les premières lueurs de la soirée s’effacent au profit de la suite de la réception et quand bien même l’humeur est badine, ses yeux ne cessent jamais d’errer et de surveiller. Elle est ici chez elle, maitresse des lieux, et le retour de Dillion n’a pas suffit à la défausser de sa part de responsabilité. Les têtes se tournent vers elle d’abord pour cette raison aussi, peut-être, après avoir passé deux ans à traiter avec elle et elle seule. Un premier témoignage la laisse inquiète, et sur ses promesses de régler le problème, la liste du personnel et des invités est demandée à une vieille employée qui s’empresse de disparaitre. Dans la foule, elle est comme aiguillée par un sixième sens, aperçoit Dillion avant même d’avoir conscientisé sa recherche, le pas déterminé vers lui. Une deuxième invitée la fauche pourtant en plein élan, aux lèvres le même récit, délestée d’un objet précieux dans une réception ayant lieu dans leur hôtel. Sous son assurance d’hôte pressée de régler le moindre souci rencontrée couve l’orgueil de celle dont il est la responsabilité de veiller au bon déroulement de la soirée. Une excuse fort arrangeante pour se glisser tout près d’un duo qu’il n’y aurait rien de plus satisfaisant que de séparer. « Dillion, Ida. Excusez-moi. » La langue ripe bien volontairement, elle emprunte à son ancien époux de bien vilaine habitude, hisse son mépris en drapeau ostentatoire. Dissimulée sous le vernis de son dédain, camouflant le réel orgueil qu’elle tire, de connaitre ses ennemis sous la moindre couture. De se glisser là où se dessine la moindre faille, piquer vicieusement, là où ça fait mal, sans que l’on puisse pour autant l’accuser. « Je m’en voudrais d’interrompre une conversation importante, si ça n’était pas urgent. » Le sourire est trompeur, presque franc, innocent. Elle est prudente et soucieuse, quand sa langue sous-entend bien autre chose. Nul besoin de tendre l’oreille pour deviner que leur discussion n’a jamais rien eu d’important ni d’intéressant, persuadée que Dillion est venue chercher chez Eira tout ce qu’il n’a jamais trouvé chez sa fiancée, il y a des années de cela. « Pourrais-je te parler en privé ? Il s’agit d’un problème d’organisation de la soirée, un problème qu’il serait bon de régler au plus vite. » A moins que tu n’ai plus important à faire que la sécurité de ton hôtel ? Dans ses yeux brille une lueur pernicieuse, l’éclat d’une toile d’araignée qui se referme sur lui. Le menton haut et le regard sombre, focalisée sur son seul devoir alors qu’à le voir au bras d’une autre, son cœur bouillonne encore à l’aune d’une jalousie dévastatrice et d’une fierté brisée.

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Dillion Croft
Dillion Croft
tourmente de l'âme
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A metal soul of rage and fear — Dillion 6r3b
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Message Sam 24 Sep - 22:45

A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me.
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Autant de mouvements à appréhender, de sons à collecter, de distractions à contempler. Son immobilité parait impérieuse au milieu de cette agitation constante. Et pour cause, chaque enjambée prise ne l’amène nulle part, ne le projette que plus loin dans une mascarade exécrée. La solitude est tranchante quand elle se déploie au milieu de visages tantôt anonymes, tantôt familiers. Le bras accroché au sien renforce cette horrible dissonance, sa place ne se trouve pas là, pas ici à ses côtés. Papier se décollant désagréablement de son support, il ne dispose plus vraiment d'accroche avec ce dernier, il pend misérablement et dénote de l'ensemble d'une manière si grossière qu'il se demande comment personne ne peut le notifier. Il sera même facile à arracher pour peu qu’on se montrerait un tant soit peu violent. La façade n’est pas rénovée, tout juste rafraichie sous l’impulsion d’un égo exacerbé. Sous les simulacres de sourires qu’il dispense à ses invités, le surnaturel planque un malaise qui évolue dramatiquement au cours de la soirée. Son premier châtiment, il se l’est infligé pour tenter de dresser quelques embuches sur la route de sa plus redoutable alliée, celle qui lui a filé entre les doigts et que le temps ne lui rend pas. Besoin de croire et de voir si elle se chargerait de réduire à néant les ronces qu’il a cultivées ou si elle préférerait pour de bon emprunter un sentier opposé. Un test qui se conclut sur des constatations insoutenables. De quoi a t-il seulement l’air désormais, piégé au milieu de son champ d’épines alors qu'elle s'engouffre au cœur de leur empire avec un autre homme ? Assez d’échardes sous la peau pour saigner à gouttes épaisses. Trainée sanguinolente qui accompagne ses pas dans l’hôtel. Les doigts que Linda resserre autour de son poignet aggrave bien son irritabilité, des fers qu’il s’est imposés, desquels il aimerait se libérer. Chaque contact abolit un peu plus d’énergie, effleure des secrets bien gardés sous les manches soigneusement replacées. Il y a quelque chose d’horriblement terrifiant dans le seul fait de laisser cette femme approcher aussi promptement de sa vulnérabilité sans même qu'elle n'ait un seul soupçon des confessions gravées à même sa peau. Cette particularité rend sa supercherie dangereuse. Habité par une instabilité véritable, le gérant n’est qu’à un battement de cil du rejet virulent, toujours prêt à se dégager des étreintes que sa cavalière semble réclamer. Aucune affection dans chacun de ses rapprochements, ni même une réelle attraction, uniquement un appât du gain et un orgueil à recomposer – de ce qu’elle estime sûrement être des erreurs passées. Et ça lui va tout aussi bien, que la comédie reprenne dans l’absence d’authenticité. Au moins, il n’a pas à la duper elle aussi.

Mais ce tourment choisi sciemment, ne se trouve être que dérisoire face à la pire des punitions qu'il s'est indirectement dédiées, le retour de bâton. Une issue qu’il a craint dès les premiers instants de leur séparation et qu’il voit désormais se matérialiser sous ses yeux impuissants. Le nom est ignoré, l’histoire, la carrière, le statut, toutes ces données ne l'importent pas. La seule vision de ce visage affiché à proximité d’Eira suffit à faire courir les barbelés de ses pieds à son cœur éprouvé. Chaque battement, chaque seconde permet aux pointes de l’empaler, de l’infecter sans jamais, toutefois, l’achever. Compliqué de se focaliser sur la conversation, de parachever même la mission liée à sa fonction, le perfectionniste se pare de négligence, démolit son pragmatisme à coup de pulsations effrénées. La vie s'égosille toujours quand la chute survient et il tombe de si haut qu'il craint que le palpitant s'arrête avant l'impact. Mauvaise digestion de sentiments qu’il n’a pas l’opportunité d’extérioriser. La fierté le préserve d’un scandale. L’éducation le sauve d’un esclandre public. Après, on l'a façonné pour n'être qu'un avatar apte à supporter tout ce que la réalité aurait à lui renvoyer. Prétendre fait partie intégrante de sa personnalité. Abel leur a appris à tout camoufler, à ne rien concéder face à l’adversité. Il ne fallait pas se montrer affecté quand sa mère a été enterrée, ne pas ployer quand Duncan et Desmond ne sont pas rentrés. Ce rôle est assumé depuis l'enfance, intégré et le quadragénaire se raccroche à cet entrainement de longue haleine pour n’observer que d’un coin d’œil discret, la raison à sa perdition, pour endurer les assauts de cette jalousie qui lui étouffe les pensées. Les décibels augmentent pourtant brutalement à l'intérieur dès que le compère de son ancienne épouse se permet de chercher ou de susciter toute forme d’intimité. La violence qui l’investit, est retransformée, portée dans les actions posées, autant de coupes de champagne tirées des plateaux circulant librement au milieu de l’assemblée. Ça pétille dans le gosier, ça s’aplatit dans l’estomac, sensation de vide qui l’embarque dans un sinistre voyage. L’oreille n’écoute même pas les propos déblatérés par la tourmentée qui lui tient lieu de compagnie pour la soirée, les légers bruitages simulant une vague écoute, se chargent de suggérer l’inverse. Rien de stimulant ne sort des lèvres adverses cependant, rien qui ne l’intéresserait mais ça ressemble à une aubaine que son manque d’intérêt ne la coupe pas dans l’élan pris pour masquer l’absence cruelle d’investissement dans leur discussion.

Quand la silhouette convoitée s’invite dans cet instant de triste banalité, l’esprit engourdi ne manque pas de redémarrer. La sollicitation incruste au creux de son désespoir, une ribambelle de pierres précieuses. Elles luisent drôlement, le captivent un peu trop et lui rendent l’audace manquante. Le prénom écorché est une mélodie atrocement satisfaisante, tous les signes – même les plus trompeurs, sont envisagés comme une nouvelle lueur à admirer, à chérir avec toute la force de sa détresse masquée. Gosse devant lequel on est venu placer le plus beau des jouets, il tâtonne alors avec impertinence, cherche les contours du mépris pour s’enorgueillir, en rajoute inutilement. La paluche s’attarde sur celle de sa compagne d’infortune, ses lèvres se déposent sur le dos de cette main prise par surprise, une attention qui le laisse pourtant foncièrement indifférent. Bien que ça semble plaire à celle qu'il a convié ce soir. « Excuse-moi pour ce malencontreux contretemps, Linda. Je reviens aussi rapidement que possible. » Une fois, les doigts relâchés, il traque les signes de contrariété du côté opposé, sait que la scientifique ne serait pas assez honnête pour les lui dévoiler - quand bien même ça arriverait à la toucher. Et de ça, il ne peut encore rien affirmer. Un peu éméché, il la suit d’une démarche un peu plus pesante et un peu plus maladroite qu’à l’accoutumé. « Et bien, qu’y a-t-il de si urgent ? Ça ne pouvait vraiment pas attendre ? » Ton sec, nourri par la douleur éprouvée alors que l’ombre de cet autre homme revient projeter dans sa conscience, une série de démons qu’il est incapable de maitriser. « L’insipidité évidente de ton cavalier, t’aurait-elle fait mourir d’ennui au point que tu te sentes forcée de trouver le premier prétexte venu pour malmener ma propre soirée ? J'espère pour toi qu'il s'agit d'une véritable urgence de type, un autre meurtrier a tenté de t'atteindre durant la soirée. » Un soupir souligne la mauvaise foi avancée, démonstration de l’impact de cette présence sur ses nerfs dont il se serait passée si l’alcool ne venait pas briser quelques réserves nécessaires ainsi que la qualité de ses raisonnements.
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Eira Fan
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Message Jeu 29 Sep - 10:13


— A metal soul of rage and fear
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Le cœur piqué d’épines s’atrophie dans sa cage thoracique, se fait tout petit, comme si ça pouvait seulement lui épargner la douleur, échapper aux ronces qui se sont entrelacées entre ses côtes, viles et sournoises. Mais il suffit de diriger son regard vers Dillion, vers Dillion et Linda, de percevoir une main qui n’est pas la sienne enroulée autour du bras de son ancien époux pour que ses tentatives d’étouffer la souffrance soient vaines. L’indifférence érigée comme seule défense ne suffit pas à la sauvegarder, en son fort intérieur, ne dresse qu’une façade de circonstance qui dissimule les fissures qui la lézardent et finiront par la briser en mille morceaux. Elle se tient droite par la force des choses, ne cille pas même lorsque les lèvres de Dillion effleurent la peau de sa cavalière, visiblement ravie. Elle se tient droite pour ne pas s’écrouler, se raccrocher à la certitude que ce n’est qu’une mascarade de plus qui se joue sur les planches de leur établissement, représentation théâtrale de mauvais goût au travers de laquelle elle ne sait plus que vivre, incapable de subsister au-delà de cette réalité construite par la douleur. Tous les raisonnements les plus logiques, l’expérience passée et les vérités dérobées aux fils des ans ne suffiront à la rassurer, assourdir un palpitant à la course effrayée, le moindre battement rendu douloureux par la tragédie qu’elle a façonné de ses propres doigts. Elle se raccroche à l’impression de toujours tirer les ficelles, de détenir un semblant de pouvoir ; il la suit, bon gré mal gré, sans s’embarrasser de se fendre de quelques commentaires désagréables. Mais étrangement, ça suffit à lui faire reprendre de la hauteur, un peu d’assurance. Propulsée au-delà de la douleur, à s’accaparer son arrogance pour la faire sienne. En l’emmenant dans les coulisses de l’hôtel, le ton se fait badin, comme si leur conversation n’avait rien d’étrange, rien de douloureuse, comme s’iels avaient survécu à la déchirure de leur mariage pour plaisanter de leurs nouvelles relations. « Tu oses parler d’insipidité ? Ce n’est pas moi qui enchaine les coupes de champagne pour échapper à ma cavalière. » Le sourire de connivence qu’elle lui adresse est rendu cruel par son amabilité. Elle ne s’y laisse pas tromper - autant parce qu’elle connait Dillion et Linda que pour avoir suivi du coin de l’œil ses dérives de la soirée. Décidée à ne lui laisser aucune prise, et mieux l’enfoncer pour y parvenir s’il le faut. « Crois-moi, je préférerais passer du temps près de lui qu’à veiller au bon déroulement de cette soirée. Je m’arrangerais pour qu’au prochain rendez-vous, je n’ai pas à jouer les hôtesses pour pouvoir lui consacrer l’attention qu’il mérite. » L’apparente nonchalance joue un concerto dans son cœur, manque de lui écraser la poitrine, mais elle se gonfle d’assurance, se joue de ses mirages jusqu’à les rendre réels, aimerait pouvoir y croire aussi fort qu’elle les projette.

Elle poursuit une mascarade sans en connaître le but, devine que ça ne le rend pas indifférent à sa seule répartie, mais la vérité, c’est qu’elle avance à l’aveugle. Il n’y a plus rien de sûr et de tangible autour d’elle, sinon le sol sur lequel elle évolue, l’établissement qu’iels ont fondé, le travail auquel elle s’est dévouée. Elle s’y raccroche à la force de son désespoir, entêtée à résoudre l’obstacle dressé sur son chemin, une insulte prise presque personnellement. Enfin arrivés dans l’espace du personnel, la sentence tombe dans un murmure. « Quelqu’un vole mes invités. Nos invités. » Ça éclot sans plus une malice, terriblement sérieuse, à lui faire miroiter le danger que cela représente pour leur entreprise et leur réputation. Si iels ne leur font plus confiance, leur clientèle s’en ira. « Plusieurs personnes m’on signalé la disparition d’objets précieux qu’elles gardaient sur elles, mais notre voleur a été assez discret pour qu’elles ne s’en rendent compte qu’après coup. » Le seul fait de prononcer les faits les rend d’autant plus réels, dérangeants, indignes d’elleux, après avoir tant veillé à l’organisation des événements et prévenus les risques. Comme une remise en doute de leurs compétences qui lui tire le cœur, sous le masque de dignité. « J’ai imaginé que tu aimerais en être tenu informé. Mais j’ai pu me tromper. Peut-être ne te sens-tu pas concerné par cette affaire. » Un sourcil haussé le défi de prétendre qu’il ne s’agirait pas d’une urgence, et seulement d’un prétexte. Mais sous la couche d’assurance dort une peur terrible : celle que leurs égos ne parviennent à les concilier, même dans un cadre professionnel. Que l’acidité à laquelle elle cède tout aussi facilement que lui ne les ronge pour de bon. En attrapant la liste des invités et du personnel de la soirée qu’on lui apporte enfin, elle se détourne consciemment, à lui laisser le choix de l’épauler ou non. De se joindre aux ordres délivrés à la cheffe de sécurité venue s’enquérir des leurs instructions. De l’informer de la situation pour s’assurer que la moindre sortie soit surveillée, les sacs fouillés et que les yeux trainent à l’intérieur pour trouver la personne incriminée. Mais ce n’est pas à elle seule qu’elle vaincra les difficultés qui pavent leur chemin, et c’est instinctif de relever les yeux vers lui et d’espérer son concours. « Je ne voudrais pas t’incommoder pour un prétexte insignifiant, ni interrompre ta soirée en si charmante compagnie. » La lèvre est moqueuse, malicieuse, elle lui fait bien savoir, qu’elle n’est pas dupe, et que ce serait se punir lui-même que de retourner dans cette salle, au bras de Linda. Le piège se tisse, qu’il cède pour de bon ou renonce à son professionnalisme pour se mêler à la foule, un verre à la main.

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Message Jeu 29 Sep - 19:26

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Désormais à l’abri de l’agitation mondaine mais en aucun cas, préservé de tous autres fracas, l’éméché intègre très rapidement les codes à observer face à cette nouvelle situation. Ils ne s’épargneront rien, se damneront pour blesser et piétiner. A croire qu’ils préfèrent incarner le châtiment pour l’autre, punition incessante pour prouver qu’ils ont un jour fauté en ne protégeant pas la vie que le destin leur avait confié. Encore qu’il n’est plus certain de l’atteindre réellement, l’indifférence manifestée à de nombreuses reprises, le mépris qui tend à lui réitérer l’assurance de leur rupture. Dillion ignore pourquoi il s’écorche encore l’égo, à trop se frotter à sa langue acérée et à se noyer dans une obscurité rendue glacée. Si la réplique est vive, chargée en insolence, elle ne transporte pas totalement l’entièreté du ressenti, camoufle même ce qu’il s’est mis à déduire de leurs échanges trop souvent stériles. Il n’y a que lui pour espérer, un geste, un mot qui détrompe ce que ces années de solitude ont tenté d’établir. Il ne reste plus que lui pour souffrir de leur union fracassée, il n’y a eu que lui, dès le départ, pour encaisser difficilement la perspective d’une existence sans elle. « Non, de toute évidence, toi, ton truc, c’est de me regarder moi boire au lieu de fixer ton cavalier. C'est dire comme il est agréable à contempler. » Une impertinence à laquelle il ne croit pas, se rattrapant juste sur ce qu’il peut par habitude et non plus par déni. Un goût âpre incommode les papilles, le cœur recrache son amertume sans plus doser son acidité et aucune de ses tentatives ne le délivrera de ce mal là. Eira a fait son choix, le lui placarde désormais plus tangiblement que jamais sous le nez. Elle est passée à autre chose et le constater ne révolutionnera pas toutes les démarches stupides qu’il a entamées pour ne pas l’accepter. « Oui, la distraction te prive de la surprenante découverte de sa fabuleuse personnalité, je n’en doute pas. Ça explique beaucoup de choses du coup. » Le sarcasme ne vibre pas assez fort pour palier à cette grotesque démonstration de jalousie. L’envie d’être au-dessus de ces frivolités, plus solide et stable qu’elle ne l’est depuis le début des hostilités, a beau se manifester, le reste ne suit jamais. A commencer par son esprit, déjà trop embrumé pour lui permettre d’accéder à un semblant de préservation.

Les remarques qui visent, pour abattre sont, pourtant, encaissées sans qu’il n’ait l’énergie de les relever, lassé par ces tours de manège, ces démonstrations de force et d’ironie qui n’amènent qu’à un vide de plus en plus apparent et contraignant. Le divorcé s’accorde plutôt à jeter un œil à l’assemblée, préfère focaliser toute son attention sur la tâche qui lui incombe inéluctablement et qu'elle est venue lui délivrer. Le gérant ignore ainsi leurs affaires personnelles pour revenir avec un peu plus de professionnalisme sur les faits rapportés. « Si le voleur est encore ici, il va sûrement frapper à nouveau. » Et c’est la seule obsession qui compte alors, prévenir d'un nouveau délit. Le pas s’engrange déjà dans une direction précise, plus vif qu’auparavant. La cheffe de la sécurité occupée par la tâche assignée, il remplit l’autre partie de son travail en faisant un tour rapide des agents de sécurité placés ci et là, tombe sur une anomalie bien rapidement. « Ruben ! » A quelques mètres de là, l’assistant sursaute immédiatement. « Monsieur Croft. » Le doigt pointe un recoin de la salle. « Où se trouve l’agent de sécurité qui était posté ici ? Il devait être exactement ici et effectuer une ronde bien précise. » Ruben s’écarte, communique rapidement avec le personnel, casque en place sur ses oreilles pendant que le quadragénaire se met à aviser frénétiquement l’ensemble des sorties à proximité. « Des informations que j'ai pu récolter, monsieur, il a subi, je le crains, un euh petit désagrément. » L’agacement prend la forme d’un claquement de langue volontairement dédaigneux. « Je me moque de savoir ce qui lui arrive je vous demande où il se trouve. » Embarrassé, l’employé lui répond avec toute l’élégance qui le caractérise et qui lui a permis de s’accorder, très rapidement, un certain respect de son employeur. « Aux toilettes, monsieur, il semblerait qu’il ait avalé quelque chose de contrariant avant de prendre son service. Il avait assuré à sa supérieure qu’il serait de retour en deux minutes mais… » Le reste de sa phrase s’évanouit dans le brouhaha ambiant, l’anglais n’attend pas le point final pour se remettre en mouvement. Les effets de l’alcool paraissent se dissiper dans la stimulation endurée, l’insulte faite à sa réputation - ce criminel salissant la qualité du service, le rend plus orgueilleux encore que toutes les vanités échangées avec son ancienne épouse.

Et si leurs différends le pousseraient à accomplir la suite de son côté, son pragmatisme, lui, entend revenir vers elle pour la récupérer dans son camp. « Suis-moi, Eira. Nous ne serons pas trop de deux pour remonter cette piste vu que le petit personnel a l’air ahuri de toute évidence ce soir. » Aussi vite, il enjambe la distance restante, traverse pièces et couloirs pour atteindre la salle convoitée. La porte s’ouvre sans qu’il ne s’annonce. Devant un jeu d’écrans, le gardien semble dramatiquement somnoler. Le bruit des gonds le tire vaguement de sa torpeur mais pas suffisamment vite pour que l’intrus ne discerne pas la problématique. La main du surnaturel se plaque bruyamment au bureau immédiatement à peine quelques secondes après son entrée remarquée. « Nous ne vous payons pas pour dormir. Votre incompétence sera déduite de votre paie. Maintenant, descendez et prenez la relève de votre collègue, je me charge des caméras. Ruben vous donnera les explications et ouvrez les yeux si vous voulez être compensé avant la fin de la soirée et non être remercié sans indemnités. » L’homme hébété hésite vaguement, observe sa tasse encore fumante du coin de l’œil mais le regard noir de son supérieur suffit à le dissuader d’embarquer le breuvage avec lui. Sans ajouter un mot, l’humain décampe et offre aux responsables le loisir d’investir le lieu. L’acharné s’assied immédiatement et joue avec le clavier pour s’attribuer un écran, remonter le cours du temps grâce aux enregistrements des caméras. « Tu as eu le nom des personnes concernées par les vols, non ? Donne-les moi, que je puisse les avoir en visuel en remontant les séquences. » Alors qu’il bascule d’une caméra à l’autre durant sa recherche frénétique, il notifie les agencements dérangeants. « Il y a trop d’angles morts. Ce système de sécurité est affligeant, il faudra le revoir. » Un marmonnement qui s’égare avant que les yeux ne se reperdent du côté des moniteurs affichant les événements au présent. D’un air un peu contrarié, il fixe la silhouette du cavalier esseulé qui a trouvé la compagnie d’un trio bien particulier. « Nous allons devoir rester ici le temps d’avoir un visuel plus intéressant sur la situation. Ne t’en fais pas, ton guignol a l’air de particulièrement bien s’amuser en ton absence. » En espérant qu’une des deux femmes qui l’ont abordé réussissent à repartir avec lui. Ce problème-là serait ainsi facilement réglé. « Tu l’as déniché où ? Du côté des établissements peu recommandables de Rodsand ? » Le sous-entendu grossier cherche à établir une injure selon les standards biaisés du Tourmenté. Injure qui n’est même pas dirigée vers la bonne personne. S’il était vraiment escort, cela émet l’idée qu’elle doive payer pour être accompagnée. Or il ne s’agit pas de ça. « Il est une insulte à ton intelligence dans tous les cas. Tu es certaine qu’il n’est pas directement impliqué dans ces vols ? Ce n’est, après tout, pas un habitué. » Pour ce qu’il en sait. Et il n’en sait pas grand-chose, habitué à omettre l’existence des gens qu’il n’estime pas assez intéressants pour graviter dans sa bulle personnel. Les doigts tapotent nerveusement les touches et bien malgré lui, il en trouve une certaine satisfaction à se trouver ici avec elle. A la trouver ici, pour être plus précis, loin, bien loin de ce prétendant qu’il a décidé de condamner pour le simple fait d’avoir oser l’approcher.
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Eira Fan
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Thèmes abordés : meurtres, deuil, trafic d'organes, sang
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Pronoms rp : elle/she/her
Âge : 43 ans.
Occupation : Les mains teintées de sang, pseudo chirurgienne vendue aux vices d'un trafic d'organes qu'elle dirige.
Statut : Hantée par un homme qu'elle a répudié, déchirée par un divorce qui aurait dû lui faire oublier la douleur de sa perte.
Famille : Hel lui a montré la voie, donné pour nom Obsession et lui a confié la Branche de la Folie, Maitresse de ses disciples.
Dons : Maitresse des illusions ; intrusion mentale ; transformation en chat noir
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Message Dim 9 Oct - 18:11


— A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me. You’re like a ghost, you’re everywhere ; I’m your demon never leaving  — @Dillion Croft


L’injure siffle entre les lèvres, comment autant de lames dressées entre elleux, étincelantes et menaçantes. Mais à l’heure où le danger perce ailleurs, s’invite dans leur établissement et s’attaque à leurs convives, les priorités se retrouvent, camouflent pour un temps au moins la vindicte qui perce. Dillion reprend les armes, mais cette fois-ci, elles s’orientent vers la cause de leurs maux plutôt que vers elle, et le soulagement lui retire un poids des épaules. Il redevient l’homme sur lequel elle a toujours su compter plutôt que l’ombre de celui qu’elle a épousé et qu’elle ne jauge plus que d’un air méfiant, la nuque raidie, en prévision de sa prochaine punition. Ça ne tarde jamais à revenir, à lui sauter à la gorge pour mieux la tordre de l’intérieur, et ses vains essais de s’en défaire sont réduits à néant. Il suffit de le voir pour regretter de l’avoir perdu. A courir aux devants de leurs responsabilités, prendre en charge les manquements de l’hôtel, elle sombre dans une cruelle impression de déjà-vu, comme si les années n’avaient jamais creusé l’écart les séparant, comme si elle n’avait pas commis la pire des parjures en lui tournant le dos. A agir de concert, prêter une oreille attentive aux propos de Ruben et se jeter à corps perdu vers une solution ensemble. Elle retrouve auprès de lui la satisfaction d’œuvrer de manière concrète et efficace, sans s’embarrasser de détours inutiles, et n’hésite pas un seul instant à lui emboiter le pas quand un plan se dessine, à l’orée de sa conscience ; la confiance se retrouve par instinct, il n’a pas besoin de lui en dire plus pour qu’elle le suive. Les couloirs se font suite, s’accumulent et finissent par dessiner leur chemin dans l’hôtel, jusqu’à lui donner une idée concrète de l’endroit où il la mène d’un pas déterminé. Et, tapie dans son ombre, elle n’a qu’à attendre qu’il agisse, la voix rugissante, la langue claquant contre le palais. Le premier à s’avancer et tenir le personnel en respect, et elle n’a plus qu’à se glisser dans son ombre, satisfaite de ne pas avoir à gérer les relations avec leurs équipes, s’épargnant un travail épuisant, à son sens, préférant la solitude de son laboratoire aux dialogues de sourds nourris par la clientèle et le personnel. La seconde chaise est investie une fois la porte refermée sur leur employé dérangé en pleine sieste, et les yeux s’envolent déjà vers les écrans relatant le cours de leur soirée.

Mais la trêve ne dure qu’un temps. L’attention se détourne trop vite, passer d’une caméra à l’autre ne suffit pas à l’occuper, les minutes s’égrènent trop lentement pour le convaincre de ne s’attaquer qu’au problème présenté ce soir, et ne pas dilapider son attention vers des contrées plus dangereuses. Occupées à parcourir la liste des invités, la nuque se raidit dès les premiers mots, un nouvel assaut à endurer au nom d’un homme qui, s’il était sage, s’intéresserait bien plus aux personnes présentes dans la salle qu’à Eira. Mais c’est son égo à elle qu’il pique, bien en peine de savoir combien elle se moque que son cavalier regarde quelqu’un d’autre qu’elle-même. Combien ce qui la dérange vraiment, ce soit que les yeux de Dillion soient braqués ailleurs. La démangeaison s’étend sous la peau, à mesure que l’injure est proférée, prend en piquant, en devient blessante. C’est elle qu’il attaque, elle et la Beauté entière en jugeant Rodsand et ses établissements de haut. L’œil flamboie, manque de l’incinérer sur place quand le regard se relève vers lui. L’expérience lui a démontré que rien ne saura transformer le mépris de Dillion en respect, et elle ne s’essaiera pas à lui faire entendre raison sur ce point-là, s’attache seulement à sauvegarder son honneur. « La seule insulte de la soirée, c’est celle qui sous-entend que je doive payer pour qu’on accepte de m’accompagner. Et c’est toi qui l’a prononcé. Pas lui. » La froideur se réinvite sur le bout de la langue, cassante, touchée en plein cœur, là où sa famille et sa caste d’enfance ont laissé un héritage indélébile, incapable d’oublier ce qu’on lui a inculqué. Elle se heurte aux coups bas auquel iels se sont habitués, incapables de voir au-delà, de déceler les limites de ce qu’iels peuvent encore s’autoriser, l’un près de l’autre. Il lui faut reprendre son souffle, ponctuer son propos d’un silence, pour ne pas cracher une langue de feu glacée et reprendre de plus belle l’immaturité de leur bataille. Le regard s’oriente une nouvelle fois vers les écrans passés plutôt que de s’acharner à nourrir la vindicte, y préférant le travail d’une vie à sauvegarder, se focaliser sur l’importance de leur devoir, et éloigner les fausses pistes. « Vidar est un ami de longue date, même si ça ne suffit pas à affirmer qu’il ne dissimule pas quelques vices. Tout le monde peut nous surprendre. Mais j’étais avec lui avant qu’on ne me rapporte le premier vol, il ne peut pas en être l’auteur. » La discussion se clôt, du moins de son côté, en établissant les preuves qui ne seraient contestées, pas sans une flagrante mauvaise foi de la part de Dillion - ce qui ne l’étonnerait pas plus.

La femme d’affaire reprend le pas, penché vers leur problème, à se remémorer le déroulement de la soirée pour tirer les ficelles des événements en évitant d’accorder de l’intention à la pointe glaciale qui s’est entichée de son cœur. « C’est Astrid Hansen et Tobias Larson qui m’ont rapporté un vol, même si, pour ce que l’on en sait, d’autres personnes ont pu se faire dérober des biens, sans l’avoir notifier pour autant. » Et cette seule hypothèse lui retourne l’estomac, attise l’orgueil, une lumière flamboyante dans l’obscurité qui courtise leur soirée. « Astrid est ici, commençons par elle. » Le doigt pointé vers un écran lui désigne la femme victime d’un vol, et elle s’affaire déjà à la suivre du regard en observant les minutes défiler, indiquant l’heure de l’enregistrement. « Elle m’a rapporté son vol vers neuf heure moins le quart - le deuxième vol m’a d’ailleurs été remonté juste avant - mais je ne saurais pas te dire si iels s’en sont rendus compte immédiatement ou non. Il nous faudra peut-être remonter longtemps les séquences d’enregistrement. » L’attente débute, se prolonge en éternité interminable, à observer les images des caméras, sauter d’une vue à l’autre au fil des déplacements d’Astrid, les yeux brûlants à force de fixer l’écran, de peur de perdre une miette des images qui se rembobinent pour elleux. Le silence réinvestit les lieux de plein droit, et il lui convient bien, leur évite d’autres impaires. Elle craint presque leurs prochaines paroles, que quelques piques enveniment à nouveau la conversation. C’est bien consciemment, qu’elle détourne le regard des moniteurs qui affichent le déroulé actuel de la soirée, de peur que Dillion ne se saisisse de la moindre excuse pour la dresser contre lui. Qu’importe, que leurs cavaliers respectifs vivent leur vie, tant que l’espace d’un instant passager, une accalmie bienvenue, il ne reste qu’elle et Dillion, à agir avec discernement, sans se nuire l’un l’autre. A travailler de concert sans n’avoir à redouter qu’une déchirure, plus réelle que ce qu’elle s’attache à croire, ne l’ai assez éloigné pour que Linda ne soit courtisée sérieusement. Elle aurait aimé que les faits soient aussi simples que leur affaire, placardés sur un écran, plutôt que dissimulés dans les méandres de son cœur, là où elle ne sait plus en tirer les ficelles d’un éclat avisé. « Bien sûr qu’il s’agit d’un invité. Nos employés savent pertinemment ce qui leur arriveraient s’iels osaient voler nos convives. » La colère gronde, sourde et menaçante, et elle se lève aussitôt pour se perdre de l’autre côté des moniteurs, chercher où se trouve désormais leur voleur, impunément fondu dans la foule, à se croire assez malin pour leur échapper. Mais les caméras se sont assurées d’immortaliser son délit. « Je ne sais pas si c’est seulement un petit hobby pour lui ou que l’argent lui manque, mais il va regretter de s’y être essayé chez nous. » qu’elle siffle en braquant son regard sur l’homme menaçant la sécurité et la confiance de leur clientèle. Droite et amère, l’excès d’orgueil se musèle pourtant, cède la place aux solutions à mettre en place pour appréhender l’individu. «  Il va falloir l’éloigner de la foule sans faire d’esclandre. Tu peux le convaincre de te suivre dans le petit salon où certains de nos clients réservent parfois pour parler affaires ? Je vous rejoindrai avec deux personnes en charge de la sécurité. » Le regard qu’elle tourne vers lui est sincère, interrogateur, habituée à s’appuyer sur lui et compter sur son concours, entendre ses propres idées, prête à agir de concert avec lui. Il suffit d’un assentiment de sa part pour qu’elle s’en aille œuvrer pour elleux, avec la certitude - peut-être naïve - qu’il ne lui fera pas défaut.

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Message Jeu 13 Oct - 20:04

A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me.
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La seule pensée à percer le brouillard qu’elle a initié, est acérée et futile à la fois, un poignard fendant une brume persistante. Des coups qui ne déchirent jamais l’opacité dans laquelle ils se sont mis tous deux à évoluer. Ce songe pourtant est fracassant, pourrait lui échapper plus vivement qu’il ne le souhaiterait. Quel prénom stupide, Vidar. Une identité ridicule pour une personne tout aussi oubliable. La jalousie lui crève le cœur, mille serpents s’entortillant autour des artères, les comprimant jusqu’à bloquer le sang. Livide mais pas moins révolté par l’affront, Dillion reporte son attention sur ses responsabilités et entreprend de suivre les indications d’Eira sans broncher. Quand bien même, la langue maintenue entre ses quenottes serrées, en aurait des choses à lui délivrer dans le silence qui s’installe, perturbé uniquement par les bourdonnements lancinants des machines présentes. Une proximité salutaire et toujours destructrice, si proche, si lointaine. En sont-ils définitivement réduits à subir cette tendance où rien ne parait à sa place et où tout parait pourtant trouver son sens ? Situation inconfortable, rugueuse et douce à la fois par sa familiarité. Sont-ils contraints de se complaire de quiétude pour subsister dans le même environnement ? Encore que lui n’en est pas certain de sa survie. Car chaque seconde lui fait redouter la suivante. Celle qui amènera à la délivrance, à la vérité et au retour à leur vie tristement scindée. Envisager cette finalité sans pouvoir déterminer sa temporalité, son arrivée est une agonie sans précédent. Mais avec son ancienne épouse, les plaies ne sont jamais suturées de toute manière et il doute un jour s’y habituer, à la couleur de l'hémoglobine, à l'intensité du mal qui ronge la peau. Très vite, ses cris muets sont aspirés car déjà, les ombres dansent sous leurs yeux, révèlent la supercherie sans difficulté et génèrent uniquement une lassitude chez le gérant. Sursaut de passivité amplifiée par l’énergie que sa comparse dépense déjà. Lui, si empressé à punir l’insolence, se retrouve dénué de forces pour une poignée de secondes, se contente d’hocher de la tête face au plan allié. Ainsi, ils devraient à nouveau se séparer. « Peu importe, je me moque bien de connaitre les circonstances qui ont mené cet individu à cette situation, un délit se doit d’être puni. Je vais voir pour le tirer de là en toute discrétion. Je te conseille d’attendre avec les agents de sécurité dans la pièce désignée. Je préfère que tu sois dans les parages pour m’aider à superviser tout ceci. » Le quadragénaire estime tout autant ses compétences qu’il voit la nécessité de la conserver le plus longtemps possible à ses côtés, bien loin de son cavalier. Il parfait sa volonté en se relevant pour aborder le problème sous l’angle qu’elle lui a dessiné.

La carcasse se faufile avec beaucoup de souplesse et de naturel dans la cohue, virevolte dans une certaine insouciance de convive en convive pour nourrir la comédie orchestrée jusqu’à dénicher leur voleur ultimement. La main se tend vers ce dernier alors, amical aux premiers abords alors que la colère gronde quelque part à l’intérieur. Tout homme portant préjudice à cet hôtel s’expose à son courroux inéluctablement. Il voudrait pouvoir balayer cet obstacle d’un revers de main, le renvoyer dans quelques enfers mais la procédure légale est suivie scrupuleusement. Quand on planque des cadavres au sous-sol, on évite d’en amasser aussi à l’étage, surtout à proximité des fenêtres et des yeux curieux. Attitude raisonnable qui lui permet d’élaborer un souvenir vaguement avenant en direction de son interlocuteur interloqué. « Ha, l’homme de la situation, je vous cherchais justement. On vous a recommandé pour une affaire délicate à laquelle je me heurte. Elle nécessiterait des compétences particulières que je suis prêt à rémunérer gracieusement. Suivez-moi, je vous prie. » La réticence première du criminel oblige l’ancien avocat à user de stratagèmes, les syllabes s’écrasent les unes contre les autres. La réplique est fine, la manipulation se met en place rapidement. L’autre ne peut se défiler face à son insistance documentée par un argumentaire en béton. L'intrus se retrouve contraint de le suivre par convenance, pour ne pas avoir l’air suspect. Pas tout à fait désintéressé par la tournure de l’événement, l’anglais perçoit une autre cible sur son trajet, élabore une odieuse mascarade pour lui aussi dans la foulée, se sentant pousser des ailes en chemin. Un verre de vin est attrapé à la volée, la trajectoire se réinvente afin qu’il soit suffisamment certain de passer devant cet énergumène en amenant le chapardeur avec lui.

Il suffit d’un simulacre de faux pas pour renverser le breuvage agrippé sur la chemise blanche et le pantalon de l’exécré compagnon de la chirurgienne. Il s’arrête un instant alors pour prendre une moue désolée. « Toutes mes excuses. Vous devriez vite nettoyer ça ! Ruben, s’il vous plait ! Portez-lui assistance. » Son bras droit se planque à quelques pas de là, a pris la bonne habitude de le suivre et réagit immédiatement. Alors que ce dernier tend une serviette à Vidar, la main du tourmenté se pose naturellement sur l’épaule du délinquant afin d’être certain qu’il ne profite pas de la distraction organisée pour lui échapper. Les doigts bien incrustés dans la carrure de l’effronté, il chuchote quelques ordres supplémentaires à Ruben. « Embarquez-les vers les toilettes et faites-en sorte qu’il quitte cet endroit ensuite, je vous prie. » Le regard affolé de son assistant l’agace immédiatement. « Monsieur, je ne sais pas si mada… » Avec un aplomb plus important encore et un ton tranchant, l’impertinent s’entend justifier son acte de la pire des manières, soufflant sur le seul fait qu’il s’agisse d’une manœuvre motivée par son orgueil et son deuil mal opéré. « Ruben. Nous ne pouvons pas baisser le standing de la soirée en conservant des personnages accoutrés de cette manière, l’histoire du vol suffit déjà à porter la disgrâce. Et c’est à moi que vous devez rendre des comptes, ne l’oubliez pas. » L’argument d’autorité coupe toute discussion.

La marche se reprend alors avec son condamné jusqu’à la salle indiquée par son acolyte. La porte se referme immédiatement, le piège se resserre sur l’invité corrompu. La sécurité le cueille sans difficulté, émerge des angles de la pièce pour fondre sur lui. La fenêtre est vaguement avisée par le malotru mais leurs employés se montrent plus efficaces que lui, l'attrapent et le maintiennent adroitement. Seulement spectateur de l’instant, le surnaturel ne commente nullement la capture, consent juste à relâcher une injonction « Appelez la police. Et fouillez-le ensuite. Nous allons rendre à nos invités leurs biens une fois que les policiers auront évalué son cas. » Ordre suivi d’un unique avertissement à l’adresse du captif. Il se rapproche plus drastiquement pour se faire, se penche volontairement intimidant sur sa proie pour lui chuchoter quelques propos à l’oreille. « Si cela devait se reproduire, la police ne sera plus impliquée et personne ne saura où chercher votre dépouille. » Les yeux viennent ensuite s’attarder sur la silhouette convoitée, sans plus accorder le moindre temps au contexte actuel. Quelques enjambées vers la sortie pour en libérer ensuite l’accès, un pied déjà prêt à bondir hors du lieu pour s’attarder dans la salle principale. « Même si la situation a été maitrisée, gardons l’œil ouvert. Il n’était peut-être pas seul. » Il le souffle en direction de son ex-femme, espère qu’elle n’aura pas l’idée saugrenue de faire le travail de la sécurité à leur place, de les suivre par la porte dérobée où ils ont emporté le coupable. Car en chemin, il a bien réfléchi à la façon dont il voulait voir la soirée se dérouler et galvanisé par sa bêtise effectuée plus tôt, il entreprend de déjouer les probabilités, quitte à se manger un nouveau rejet. Au loin, la musique amorce l’ouverture de la piste de danse. « Nous devrions honorer nos invités. Et ton cavalier n’a malheureusement pas l’air à proximité. » La main s’élance avec audace dans l’air, entend recevoir la sienne pour retourner en direction opposée, la pousser à partager avec lui, une danse, même brève pour le décorum si ça peut la convaincre. Tout pour maintenir une illusion, cette fois-ci, c’est lui qui en a la nécessité. « Laisse-moi donc réparer l’offense que je t’ai faite plus tôt. » Réplique à moitié ironique, à moitié sincère, elle décidera de quel côté la pièce est retombée.  

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Message Sam 15 Oct - 19:49


— A metal soul of rage and fear
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Quelques instants volés au nez du destin ne suffiront jamais à les ramener l’un·e vers l’autre. Aussitôt réunis que l’enfer les recrache sur des chemins différents, l’un parti en quête de leur cible, à se mouvoir parmi la foule, là où les faux semblants nourriront la mascarade et suffiront à ramener leur criminel loin des joyaux convoités. Et elle, élancée en coulisses, à se glisser dans les ombres, en priant silencieusement pour que l’éloquence de Dillion suffise à le persuader de le suivre plus que de se méfier du directeur de l’hôtel qu’il a entendu voler. Mais elle a plus confiance en les capacités de son ancien mari qu’au bon sens de cet homme, se fie à lui pour défier les probabilités et endormir sa méfiance jusqu’à le mener dans le piège qui se refermera inéluctablement sur lui. Deux agents de sécurité sont convoqués à sa suite, attrapés en chemin sans d’autres choix que de la suivre dans la pièce définie, où l’attente se mue en éternité de torture. Les aiguilles défilent sur la grande horloge, entament trop de tours pour que l’envie d’aller vérifier de quelle manière il s’en sort ne lui tiraille la conscience. Patience et lucidité lui épargnent une sortie malheureuse ; un fauteuil est revendiqué tandis qu’au-dehors, Dillion s’affaire à charmer le criminel qui ne mériterait d’elleux qu’un vif mépris. Et la confiance qu’elle lui voue lui épargne d’envisager qu’il échoue à passer les portes, le menton tenu haut par l’arrogance de sa réussite, en livrant le passage à leur prisonnier. Un sourire s’esquisse aussitôt que les regards se croisent, alors que les agents de sécurité se charge d’immobiliser le coupable sans ne lui accorder une seule marge de manœuvre. Ne reste à l’insolent qu’à ployer sous leur poigne sans mot dire et d’attendre l’arrivée des forces de l’ordre sans une seule possibilité de s’échapper, maintenant qu’iels lui ont mis la main dessus. Les ordres sont crachés pour mettre en branle la suite des événements, leur redonner un semblant de tranquillité d’esprit maintenant que le péril est passé.

Pourtant, le devoir la tiraille, la pousserait bien à leur emboiter le pas, au moins pour laisser garder un œil sur l’élément indésirable, le temps qu’il soit éloigné une bonne fois pour toute de l’hôtel. Il n’y a qu’une main soudain tendue en sa direction qu’il suspend l’instant, culbute quelques pensées les unes contre les autres avant que ça ne finisse par se frayer un chemin dans son esprit, et que l’invitation prenne tout son sens. Elle lui épargne un froncement de sourcil ou une moue interrogative, les lèvres plissées d’un sourire, un éclat mi surpris, mi ravi, dans le fond du regard. Incapable de camoufler entièrement l’ampleur de l’émotion qui lui noue l’estomac, en déposant sa main dans la sienne, en lui remettant entre les doigts un bout de sa confiance, de reprendre un geste laissé en suspend depuis maintenant trop d’années. Ça a tout de naturel de se glisser dans ses bras une fois la salle principale regagnée, de retrouver sa place au cœur de l’entité qu’iels ont un jour incarné. L’univers entier conspire à réarranger leurs gestes et les étoiles, tenus l’un contre l’autre par un destin auquel on ne se dérobe pas. Et à son seul contact, toute envie de s’en aller la déserte, lui insuffle l’envie contraire, celle de s’accrocher à lui le temps encore que la musique lui accorde une excuse pour se tenir aussi près. Chaque geste est un nouveau poignard qui se fiche en plein cœur, un rappel de ce qui est perdu et ne se retrouvera jamais vraiment. Elle ne projette qu’une nouvelle illusion dans laquelle il est trop facile de se perdre, en glissant ses doigts contre son épaule, jusqu’à l’orée de sa nuque. Avide de contact, empressée de retrouver ce qu’elle s’est un jour arraché. Il lui faut user de tout son sang-froid pour se tenir droite et ne pas ployer sous l’intensité de l’émotion qui s’est glissée sous sa peau, la démange de l’intérieur. Reprendre une habitude perdue ces dernières années, galvanisée par ses doigts déposés contre elle, comme s’il n’y avait rien de plus à notifier qu’une habitude confortable, dans laquelle il suffit de se tenir tout près de lui pour que les cicatrices se soignent d’elles-mêmes et refusent de saigner plus longtemps encore.

Le menton relevé par une pointe d’arrogance, à courir insolemment après sa chance, le sourire se plisse d’une moue entendue, un soupçon de moquerie qui ne prend sens que dans une complicité qui s’est effritée depuis trop longtemps, qu’elle n’est plus à même de vraiment revendiquer. « Hm, ça t’aurait donc empêché de m’inviter à danser, qu’il soit là ? Je ne savais pas que tu t’embarrassais de ce genre de considérations, maintenant. » En se fiant à son jugement, elle aurait même avancé qu’il se serait fait une joie plus grande encore de la dérober à son bras sous son nez, mais elle ne laisse planer qu’un silence entendu, dansant sur des charbons ardents, sans ne plus savoir si les bras qui l’étreignent ne finiront pas par la trahir eux aussi. Mais c’est instinctif, de se couler dans son étreinte, de caler ses battements de cœur contre les siens, de raffermir l’emprise de ses doigts sur sa peau, comme si sa volonté seule pouvait le conserver près d’elle, donner une réalité certaine aux pas qui s’esquissent au son d'une musique qu’elle n’entend qu’à peine, assourdie par les pulsations de son cœur, à se noyer dans ses yeux en oubliant d’en reprendre son souffle. « Je trouve que tu portes beaucoup d’attention à Vidar ce soir, tu ne cesses de parler de lui et dépense beaucoup d’énergie à le discréditer. Dois-je en conclure qu’il y a un problème ? Tu ne crois pas que je devrais en être informée, si c’était le cas ? » L’insolence la pousse trop loin, trop près, à couler son nez presque contre le sien, l’œil niché dans le bleu de sa pupille, sous la courbe de ses cils. Une proximité qui se réinvente, une intimité construite de toutes pièces, à la force de sa seule volonté, le temps d’une danse nourrie par un désir soupiré dans l’ombre. Auquel elle aimerait pouvoir encore croire sans craindre la désillusion. « Je n’arrive pas à déduire si tu cherches seulement à m’éloigner de lui pour avoir la satisfaction de me savoir seule… ou s’il s’agit seulement de l’expression d’une certaine jalousie. Tu ne saurais pas m’éclairer sur le caractère puéril de ton attitude envers Vidar, par hasard ? » qu’elle glisse, la lèvre malicieuse, le regard plongé dans le sien, à chercher encore quels secrets ont pu se glisser aux confis du bleu de ses yeux. Espérer une lueur d’espoir quand l’obscurité l’a avili depuis trop longtemps. « Que cherches-tu, Dillion ? » Le murmure se tisse tout contre sa peau, du bout des lèvres, sans jamais oser le toucher, seul son souffle prenant consistance dans l’espace qui les sépare, quand ses doigts s’empressent de se sustenter de sa chaleur, de profiter des quelques miettes qui lui sont jetés, l’espace de quelques instants qu’iels s’accordent. A valser sans savoir ce qui les attendra vraiment, au bout de la dernière partition.

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Dillion Croft
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Message Mer 19 Oct - 18:18

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Les doigts se tendent pour effleurer un simulacre d’espoir et il ne s’attend à aucun moment à attraper un pan de lumière, encore moins à le conserver dans sa paume. Pourtant, la chaleur s’y impose comme une évidence troublante. Le rejet déjà intégré, pratiquement anticipé, se désintègre à son approche. Le cœur subit l’offensive immédiate de l’esprit. La cervelle crie à la farce, cherche à châtier les battements incohérents. Mais il est déjà trop tard. Le pouls a réveillé l’essaim à la première impulsion, la nuée de papillons est coincée dans la cage thoracique, à échapper aux cocons. Sensations éphémères de légèreté, la douceur en devient violente à bousculer à ce point son organisme tout entier. Fébrilité qui l’accompagne malgré l’aplomb toujours manifesté, la bouche manque bien de dévoiler l’ampleur du choc. En cultivant l'art du mensonge, il a réussi à parfaire, toutes ces années, son talent dans la maitrise de ses réactions. Il prétend ainsi ne pas être surpris alors qu’une moitié de lui se débat contre la possibilité d’une supercherie pendant que l’autre se noie dans une totale euphorie dès qu’elle noue son bras au sien. Chaque chose à sa place comme le répétait Abel. Et la sienne est assurément là, quand bien même, Eira ne le voit plus. Quand bien même, la présence de l’autre les ramène sans arrêt à leur passé éprouvant. Quand bien même, la destruction caractérise leurs échanges. Il préfère se consumer sous cette main là que crever dans son silence, trépasser dans son indifférence. Autant de contradictions qu’il amène à chaque nouvelle collision, ça n’en finit pas de se répéter, il récidive à chaque fois, revient sur les affirmations antérieures. Il n’a aucun moyen de se préserver et toutes les façons de finir par tout regretter. La mélancolie est chassée pour l’instant, définitivement abolie quand les paumes adverses crochètent sa nuque et qu’il capture, avec égoïsme, sa taille entre ses doigts. Le naturel de la situation renverse la réalité, ils basculent tous deux dans une dimension parallèle sans se soucier d’abandonner tous leurs invités de l’autre côté.

Galvanisé par sa proximité, par sa propre déroute et sans doute, encouragé par les quelques verres enchainés, le gérant s’essaie à entretenir cette attraction qu’elle peut tout aussi bien simuler pour les besoins de l’apparat mais qu’il ne peut nier, lui. C’est si facile de se soustraire à la gravité, de réarranger les lois universelles. Satellite en pleine dérive qui se décroche de sa révolution malheureuse pour se greffer à un système solaire bien différent, en orbite autour du soleil le plus flamboyant. Il tournoie autour d’elle sans effort, se raccroche à son univers désespérément durant le temps imparti. Dillion veut appartenir à ses matins, se nicher dans ses soirées et ne plus jamais avoir à la relâcher. Autant d’espoir qu’il étouffe d’une main mal assurée avant que le retour de flammes ne survienne. Il n’est toujours pas impossible qu’elle se moque allégrement, joue avec les circonstances pour parfaire leur façade devant assistance. Le pragmatique tente de ne pas l’oublier à chaque nouveau frôlement, cherche à se l’incruster dans la cervelle à chaque nouveau battement. Sa prise, elle, se resserre inéluctablement. Plus la valse dure, plus il diminue inconsciemment l’écart entre eux. Le mental se soumet à l’enivrement éprouvé, les sens réellement ankylosés depuis le départ par l’odeur alliée. « Bien sûr que non. Mais vu que tu sembles préférer sa compagnie à la mienne, j’ai toutes les raisons de croire que cela aurait été une raison suffisante pour toi m’éconduire. En plus, bien entendu, des raisons que tu as déjà évoquées par le passé, à savoir que nous ne sommes plus que de simples associés. » L’amertume suinte de chaque syllabe et il ne s’encombre pas d’embarras à ce sujet, ne cherche pas à se dérober aux dégâts que leur divorce a opéré. Il n’a fait que réaffirmer sa position à ce sujet depuis qu’il a réinvesti Senja, étale sans mal son égo blessé et plus encore, le manque éprouvé. Il le lui chuchote de toutes les façons, lui scande sa détresse en prenant des chemins détournés.

Ce soir, c’est sa jalousie maladive qui tend à lui prouver ce point. Loin de se laisser démonter ou de camoufler les faits, l’ancien avocat tente de s’en faire de nouvelles forces, de les user contre la première responsable de son état actuel. « Bien sûr qu’il y a un problème, Eira. Ce péquenaud n’est pas à la hauteur, cela crève les yeux. Que tu ne le conscientises pas est même troublant. As-tu désormais si peu d’estime pour ta propre personne ? » Les doigts remontent doucement la colonne vertébrale de sa cavalière inopinée. La cadence du pas se ralentit, les efforts sont déplacés de cet exercice à l’attention portée plus directement à son vis-à-vis. La vile relâche quelques chimères, il en nourrit bien d’autres. Autant de créatures fantasques s’abritant dans ce décor ostentatoire, scène devenue peinture surréaliste que personne n’oserait accrocher dans son salon de peur d’effrayer les invités. « Qu’est-ce que tu préférerais entendre ? Que je te souhaite d’être malheureuse ou que je sois assez pathétique pour estimer que ce ridicule avorton tient la comparaison avec moi ? » L’une des mains se décroche du dos, remonte jusqu’à sa nuque délicatement. Glisser dans leur vieille normalité n’a jamais paru plus aisé. Encore assez éméché, pour y croire aussi. « Je fais comme toi. J’entretiens les illusions du passé, il semblerait. » Le visage se penche en direction de son oreille, glisse quelques vérités d’un ton plus posé encore, l’écho empressé du cœur jure atrocement avec l’empreinte vocale. « Puisque c’est tout ce qu’il me reste de toi, apparemment. » Le bras autour de sa taille la retient plus égoïstement encore contre lui. Son point d’ancrage au milieu de cette marée de visages oubliables. Même si l’arrière-plan a tendance à se désagréger, il ne peut s’essayer à plus de démonstrations, s’en tient donc aux paroles pour l’arracher à l’indifférence. La tête pleine de ces étoiles qu’elle a décrochées, placées effrontément au creux d’une nuit d’été, il peine à retrouver son chemin vers la lucidité, s’embarque plutôt dans le rythme maintenu par la mélodie. Il ne s’agit plus du tempo guidé par l’orchestre pour la soirée mais bien de celui de son organisme tout entier qui aspire à la rapprocher toujours plus près. «  Et toi, tu cours après quoi ? Pourquoi as-tu accepté de m’accompagner dans cette danse ? Pour satisfaire ta curiosité ? Ou pour me tester ? Tu devrais peut-être te soucier de savoir ce qu’est devenu le précieux Vandar. Imagine s’il s’est enfui avec une de nos convives. Il avait l’air d’avoir l’attention dispersée tout à l’heure. Une honte si tu veux mon avis, une aberration même. Qui serait seulement capable de détacher ses yeux de toi ? Personne ne t’arrive à la cheville. Ni ici, ni ailleurs. » C’est un mirage ou ça ne l’est pas. De ça aussi, elle décidera. Parce que de toute façon, c’est toujours comme ça. C’est elle qui obtient ce qu’elle veut et lui qui finit par se plier, malgré tout ce que son attitude sous-entend généralement.  

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Eira Fan
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Message Jeu 27 Oct - 19:33


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Les fils sont tirés d’une main adroite, marionnettiste émérite qui ne se définit plus que par les illusions qu’elle dessine, qui finiront peut-être par s’amouracher de la réalité, prendre consistance et repeindre l’horizon. La valse parait trop naturelle pour ne pas y croire, se laisser aller, se remémorer quelques jours heureux, quand ça avait bien tout de normal de se nicher au creux de son bras, tout près de son cœur, deux pulsations effrénée pour se répondre quand le reste du monde n’existe plus. Pas quand elle plonge les yeux dans les siens, si près de lui qu’il suffirait de le vouloir, pour l’embrasser. Elle danse sur le fil de sa propre retenue, sans savoir où seulement sa raison finira par la mener, si ça pourrait seulement être assez, de le vouloir, pour que la réalité s’efface et emporte avec elle leurs douleurs. L’instant ne suffit pas à la satisfaire, elle s’entête à vouloir toujours plus, espérer mieux, l’esprit lancé dans une course folle contre son propre désespoir. Une part raisonnée d’elle-même lui susurre que rien n’est vrai, que c’est seulement se faire du mal que de se tenir à son bras et de croire qu’elle est toujours à lui comme il est à elle. Mais le bleu de ses yeux suffit à la faire partir à la dérive, jusqu’à ce sa propre raison disparaisse à l’horizon, éblouie par le souvenir solaire de leur bonheur. Et cette mascarade, elle a besoin de la maintenir, de peur de s’écrouler pour de bon. C’en devient nécessaire, pour respirer, de se caler sur les battements de son cœur, sur les pas esquissés sur le parquet, de se raccrocher à sa nuque et de se redéfinir autour de lui seul. Un second souffle qui se reprend, à peine un instant d’hésitation avant de se jeter dans le vide, de parfaire l’illusion d’une normalité qu’elle construit à la force de sa seule volonté, trop entêtée pour assumer l’ampleur de la douleur qui lui déchire la poitrine, la félicité de le retrouver et son esprit qui butte encore et toujours contre le souvenir de ce qu’iels ont été et de ce qui a suffit à les éloigner. Une flamme pour embraser l’horizon, et calciner le reste de ce qui battait encore dans sa poitrine. Et pourtant, elle se tient là, comme si une solution pouvait se dénicher au creux de ses illusions. « Que nous soyons associés ne t’empêche pas d’être bon danseur, pas plus que seuls les couples mariés ne sont autorisés à danser ensemble. » Elle a la lèvre malicieuse, l’œil malin, renvoyée à de longues années de complicité, à l’heure où tout leur venait instinctivement, qu’il suffisait d’un regard pour se comprendre, d’un mot pour avancer. Quand tout n’est qu’un marasme obscur, aujourd’hui.

Chaque nouvelle note les entraine plus loin, l’un contre l’autre, à se nicher tout près du cœur, là où on ne les délogera jamais, ancrés sous leur peau. Mais ça ne semble jamais assez pour satisfaire l’entité exigeante qui s’est emparée de son myocarde ; chaque pas lui parait dérisoire, son cœur commande de toujours obtenir plus, de se lover au plus près de lui, de laisser courir ses doigts contre sa peau, d’asseoir son emprise et de réitérer sa marque contre son cœur. Qu’il ne l’oublie pas, qu’il ne l’oublie jamais. Un chemin qu’iels empruntent à deux, à courir après leurs chances en oubliant que le lendemain les laissera seuls et malheureux. Elle devrait se suffire de son contact, qu’il soit passager ou non, de ses mains qui glissent tout contre sa colonne vertébrale, de celle qui vient quérir sa nuque. Des lèvres qui se glissent tout contre son oreille, du jeu qui s’instaure sous chaque mot. A se jouer des ombres et des illusions tout comme elle le fait, se tenir trop près, si près que son cœur manque de lui crever la poitrine. La flatterie est trop facile, mais pas moins appréciée, tout comme les yeux qui se tendent vers lui, cherchent à redorer l’azur, chercher aux confins du ciel quels nuages viennent encore l’assombrir. Mais aucun danger ne la fait trembler, elle est droite et fière, sûre d’elle et amusée, l’oreille tendue en quête d’autant de signes affirmant qu’il ne l’a pas oublié et ne l’oubliera jamais, qu’elle hante encore ses rêves et que la voir au bras d’un autre le contrarie. « On croirait entendre les paroles d’un homme qui a bien tenté de détacher ses yeux de moi, mais a échoué… Ce n’est pas avec moi que tu devrais danser non plus, je crois. » La lèvre s’étire, quand elle voudrait seulement s’éprendre la sienne. Elle se joue de la distance, trop près, beaucoup trop près, mais bien incapable de se soustraire à l’attraction, à danser sur le fil de ses propres limites. « Cela devient une bien vilaine habitude, de répondre à mes questions par d’autres questions. » La moquerie est légère, facile, ne se mue jamais en reproche. Le chat joue seulement avec sa proie. « Il ne s’agit pas de ce que j’aimerais entendre, mais de ce que tu penses. » qu’elle ponctue, un peu plus sérieuse, le temps d’une sentence seulement, alors que ses doigts dessinent des entrelacs tout contre sa nuque, avides de contact, de les glisser plus haut, entre ses boucles. « Je ne peux que supposer que tu as surtout peur de comprendre que la comparaison, il pourrait la soutenir. Alors tu mets toute ton énergie à le discréditer. » C’est un jeu dangereux auquel elle se prête, à tirer trop fort sur son égo, rouvrir des plaies qu’elle n’est pas sûre d’être prête à endurer. Mais c’est presque trop facile, de lui accorder sa confiance et de croire qu’elle ne finira pas par se brûler les ailes près de lui, calcinée avant même d’avoir pu mériter son pardon.

Les mots s’entêtent à occuper l’espace, comme s’iels ne se suffisaient plus, que tout devait se vocaliser pour maintenir l’illusion d’une normalité, bâtir un pont qui s’est fracassée entre elleux. Se questionner l’un l’autre jusqu’à que l’un finisse par craquer, et les emporter pour de bon. « A t’entendre, tu préférerai que je parte à sa recherche plutôt que de danser avec moi. Que je m’inquiète de lui. Tu ne devrais pas te réjouir que je t’accorde toute mon attention ? » Iels se coursent l’un l’autre dans le clair-obscur, entre ombres et lumières, incapable de se dévoiler pour de bon. Ce ne sont jamais que des suppositions qui affluent, tiraillées par le moindre mot prononcé, à traquer les indices de ses préoccupations, elle cherche au fond de son regard la confirmation qu’il ne vivra jamais plus qu’au travers d’elle, et que tout lui a semblé terriblement fade, ces dernières années. L’orgueilleuse se part pourtant de prudence, ronronnante, à tendre autant de pièges qu’elle le sait capable d’éviter adroitement. « Ton insistance est suspecte, et tu es bien prompt à juger un homme que tu ne connais pas, dont tu n’as pas même pris la peine de retenir le prénom. J’espère que tu as conscience d’être peu discret. » Une autre aurait pu s’en outrager, mais c’est la femme qu’il a un jour épousé et qui ne réussit à l’oublier qui se tient entre ses bras et tire les ficelles de ses sentiments, cherche à aller toujours plus loin sans savoir vraiment ce qui l’attendra, quand le soleil aura redoré l’horizon et exposé ses plus vilaines meurtrissures. « Je ne doute pas que si je m’éclipsais pour vraiment le chercher, je le trouverai en position très défavorable. Mais étrangement, je l’imagine moins fauter que toi, ourdir tout un stratagème pour le discréditer à mes yeux. Je me trompe ? Qui as-tu donc payé pour le charmer ? » Elle le connait trop bien pour croire en l’innocence de ses propos, aux machinations ourdies dans l’ombre, sans savoir pour autant sur quel chemin il se sera engagé, ce soir. Elle danse encore sur les limites de leurs relations, des années manquants au tableau, sans savoir ce qu’il a bien pu devenir, tout ce temps passé loin d’elle. Si à trop jouer, ce n’est pas elle qui finira par se faire avoir, au bout du compte.

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Message Lun 31 Oct - 23:45

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Les excuses souffrent de vérités voilées, à demi mâchées, manipulation et réalité se confondent à l’orée de ses propres insécurités. Comment trier les informations efficacement, quand ses mains déploient autant de rivières à la fois ? Sillons salutaires creusant la terre, nourrissant un sol rendu infertile par une sécheresse entêtante. Il se coule dans les flots, est happé par le courant immédiatement. Aucune résistance ne vaincra le torrent, son égo cède à tous les vents et s’éclate contre les premiers rochers entraperçus. Entre ses mains, l’inflexible s’est trop souvent brisé mais autrefois, elle avait appris à assouplir l’écorce pour qu’il épouse les formes adaptées, qu’il puisse s’élever dans la direction souhaitée. L’insoumis s’est agenouillé, a prêté serment sans tergiverser. A cette époque rêvée, leurs signatures s’entremêlaient sur autant de documents pour s'assurer que leur destinée reste impitoyablement liée. Que reste-t-il de ces arabesques, porteuses d’aube édulcorée ? Comment ne peut-elle toujours pas comprendre que pour lui, rien ne s’est jamais arrêté ? Qu’il ne peut pas effleurer la peau d’une autre sans avoir envie de fuir à toute jambe pour la retrouver ? Toujours agenouillé donc, à servir une idylle mutilée. Elle tient toujours le couteau dans une main et son cœur, dans la seconde. Sous la prétendue innocence, la quête s’accomplit et révèle des intentions incertaines. L’esprit se raccroche aux poids des propos rejetés, à ce vague espoir qu’à chaque mention de sa cavalière, le poison fasse effet de son côté également. Que l’agonie soit longue mais que la sentence soit brève. L’imprévisibilité laissera plus de cadavres que toute forme d’accès anticipé à la tragédie qui surviendrait. S’ils doivent mourir en restant conscients à chaque étape, alors qu’il en soit ainsi. Mais qu’elle lui assure le trépas cette fois, qu’il puisse cesser de jouer avec tous les éclats restants pour chercher à l’éblouir en cet instant. « Peut-être que je n’ai jamais cherché à détourner les yeux en premier lieu parce que contrairement à cet avorton, j’ai toujours été capable de reconnaitre la valeur des choses et des individus. On ne quitte pas des yeux, l’or pour chasser quelques traces d’argent. » Le regard affirme la pensée, s’incruste dans le sien. Tourmaline incrustée de saphirs, parure audacieuse qui confronte l’obscurité à la profondeur d’un ciel éclairé. Peut-elle seulement voir à quel point ces contrastes les ont portés toutes ces années dans un équilibre parfait ? Balance ajustée entre les couleurs et la luminosité. L’harmonie rapportée par leur union n’a souffert que de leur chagrin, n’a jamais manqué du sens qu’il s’efforce de lui réclamer désormais.

La frustration demeure à ce constat et l’avoir au bout des bras, ne renforce que les évidences. Pas besoin d’étudier ses propres battements pour en déduire la partition jouée. Il a toujours été certain de ses sentiments, cœur en acier, affection de granit. De celles qui résistent à tous les éléments, à toutes les conditions et au temps qui passe inexorablement. On ne pourrait le déloger, trop lourd pour être soulevé et ôté. Il pèse sur sa poitrine, l’oblige à chuter. Mais ce soir, elle est juste assez proche pour le rattraper. La main souligne leur proximité une énième fois, redessine distraitement sa taille, se pose contre ses côtes. La valse prend des allures d’étreinte décomplexée, les limites de ses abus ne se marquent que grâce aux enseignements reçus, à la bienséance qu'on lui a très tôt inculqué, éducation si ancrée qu’il ne s’essaierait pas à devenir plus entreprenant encore que ça. Quand bien même, les milliers d’yeux entourant leurs pas, devraient suffire à le dissuader de poursuivre ces excès d’impétuosité, ils paraissent se fondre à la tapisserie et n’être là que pour décorer comme n’importe quel élément du mobilier. « Je ne fais qu’utiliser tes propres méthodes contre toi, ravi de voir que tu les apprécies autant que moi. » Qu’il souffle entre deux caresses, disposant de sa nuque à son tour, glissant une de ses paluches contre son dos à la suite sans jamais s’arrêter, tout pour la revendiquer entièrement et sans discontinuer. Même quand les mots piquent, ébrèchent la beauté des gestes, la porcelaine se fissure sans jamais se décrocher de sa base. La témérité rend juste les accents un peu plus mordants. « Je te l’ai dit, je connais la valeur de toute chose, la mienne comprise. Tu essaies de la diminuer parce que tu veux toujours remporter cette prétendue victoire qui n’existe pas, Eira. Nous avons déjà tout perdu mais tu n’as jamais été douée pour accepter ce genre de constat. » Acharnée quand il s'agit de se battre contre les fatalités, cherchant à les contourner pour parfaire sa vision de l’instant présent. Perfectionnisme qu’il lui reconnait en qualité, d’autres y verraient une propension à l’entêtement, voir à la folie. Il n’y voit que le résultat d’une force de caractère louable, tenace même dans l’adversité, puissante au plus fort du chaos, intouchable même baignée dans ses larmes. Autant de raisons pour permettre à l’attraction d’injecter dans son organisme éprouvé, le désastre chimique qui le propulse toujours plus dans leurs petits jeux vicieux. Il sait qu’il sera le premier à souffrir quand tout s'arrêtera à nouveau.

La conversation ne rend même pas hommage à l’intensité du moment partagé, ne donne pas le relief escompté à cette digression dans leur nouvelle normalité. Quitte à se damner, autant s’offrir sans concession, crever de toutes les plaies sans compromis. Les paroles en sont creuses alors que l’essence est sustentée comme jamais. Dissonance saisissante qui l'étourdit, le son ne l’intéresse déjà plus. Ce qui est véritablement dit, est raconté du bout des doigts. « Tu assumes donc qu’il faudrait payer quelqu’un pour qu’on puisse s’intéresser à lui ? Assez révélateur cette façon d’envisager les choses. Je n’ai pas que ça à faire de dépenser mon argent pour écarter ce freluquet. Il n’en vaut pas la peine. » Le cercle se retrace, avec un diamètre toujours plus grand, quitte à déborder de la page. Ce n’est pas cette figure là qu’il voudrait contempler, alors il triche un peu, se met à le déformer. Un ovale vaudra de toute façon mieux que ce retour incessant à la boucle parfaite. « Je ne me réjouirai, Eira, que quand tu m’accorderas plus que quelques minutes et qu’une danse improvisée. D’ailleurs, pourquoi ce que tu veux entendre ne serait pas d’office ce que je pense, moi, dis-moi ? » Le voile s’écarte un peu plus violemment, la lumière perce derrière les rideaux. Le soleil ne se cache pas derrière l’éclipse cette fois, il inonde le ciel. « Tu ne cesses de me demander de relâcher les faux-semblants mais je crois que de nous deux, c’est toi qui procède avec le moins de clarté et le moins d’honnêteté, il me semble. Tu détournes, tu esquives, tu plies même les mots pour qu’ils se dérobent avant que je puisse les saisir, ne me prends pas pour un idiot. Nous savons tous les deux que tu n’aurais pas épousé le benêt du village alors cesse donc d'insulter mon intelligence. » L’orgueilleux se défait de ses travers, entend embrasser ce qu’elle tente de retourner contre lui, cherche à la désarmer en acceptant sa manœuvre peu reluisante pour se l’approprier.

Au fond, sa jalousie porte mieux ses cris que ses sarcasmes. Et pour une fois, il aimerait qu’elle entende. Qu’elle entende et qu’elle réagisse vraiment. Autrement qu’en se bouchant les oreilles et qu’en refermant les paupières pour ne pas avoir à le conscientiser. « Tu l’as dit toi-même que je n’étais pas discret de toute manière, je suis limpide. Et je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas d’ailleurs ? Je n’ai pas à rougir du fait que je te préfère à mon bras plutôt qu’au sien. » Les mains se plaquent contre sa colonne vertébrale, il la serre contre lui avec une possessivité toute trouvée. « De plus, ce n’est pas ma discrétion qui m’a permis d’obtenir ta compagnie ce soir. » Les yeux flamboient, crépitent d’une audace vive. « Il ne s’agit déjà plus de savoir ce que je pense mais de réussir à arrêter de penser pour une fois. » Mais sa force de persuasion s’essouffle quand la dernière note emporte ses décisions les plus risquées. Lui non plus ne courbe pas l’échine face à l’échec, et ainsi, il la retient. Reste avec moi que ses bras supplient déjà, se nouant toujours plus autour d’elle avec intensité. La musique reprend immédiatement, il s’accroche plus férocement. « Une dernière danse, love. Et puis, je m'effacerai. » Un prêté pour un rendu. Un temps réclamé pour se refaire à l’idée du vide qui la remplacera inéluctablement. Dans l'intervalle, il lui faut profiter de chaque seconde sans plus tergiverser. Le nez glisse entre deux mèches de cheveux, la bouche atterrit naturellement contre le cou, frôlement des lèvres avec la courbe de sa nuque, mouvement vif, presque chimérique tant il n’aboutit jamais tout à fait sur ce que son esprit aurait aimé pouvoir tracer. Autant de chemins menant de sa peau à la sienne, tous ceux qu’ils ont tous deux saboté, débris sur les voies qui les empêchent d’avancer, qu’il se verrait bien déblayer à la seule force de ses bras, pourvu qu’elle le laisse seulement tenter.

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Âge : 43 ans.
Occupation : Les mains teintées de sang, pseudo chirurgienne vendue aux vices d'un trafic d'organes qu'elle dirige.
Statut : Hantée par un homme qu'elle a répudié, déchirée par un divorce qui aurait dû lui faire oublier la douleur de sa perte.
Famille : Hel lui a montré la voie, donné pour nom Obsession et lui a confié la Branche de la Folie, Maitresse de ses disciples.
Dons : Maitresse des illusions ; intrusion mentale ; transformation en chat noir
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Message Mar 1 Nov - 12:05


— A metal soul of rage and fear
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Un instant, le décor s’efface, le jeu de couleurs se pare de noirs et de blancs, quelques nuances de gris qui assourdissent l’horizon, laissent leur environnement au second plan. Ne reste que le bleu de ses yeux, entêtant, deux éclats d’azur où il conviendrait seulement d’étendre ses ailes pour se hisser au-delà des nuages. Plutôt que de les fuir sans cesse, s’esquiver avant d’être confrontée à la cruelle réalité qu’il lui expose pourtant sans ambages. Nourrie d’une honnêteté qu’elle ne leur connaissait plus, comme s’il suffisait de se tenir dans les bras l’un de l’autre pour faire preuve de bon sens, d’un minimum de franchise, plutôt que de se dissimuler au cœur des ténèbres. Elle se tient toujours aussi droite dans ses bras, trop fière pour seulement daigner baisser le regard quand il l’expose au fracas de son cœur, admettre avec humilité les fautes qui gangrènent sa vie et leur relation. Elle se tient droite pour échapper à la gravité, se raccroche à lui par nécessité, parce que ça a tout d’une évidence, de s’en remettre à lui et à lui seul. De se rappeler qu’il n’a rien d’une illusion, que les mains glissées tout contre sa taille sont réelles, que son étreinte n’a rien d’un mensonge qu’elle aurait tissé pour sauvegarder les images d’un passé révolu. L’émotion lui ronge la poitrine, la conscience, manque de l’en faire trembler, secouée de l’intérieur par l’impression de vivre un rêve éveillée où elle sait pourtant que rien n’est faux, qu’elle n’a manigancé aucune obscure magie pour assourdir la réalité et tromper son propre esprit. Nul autre que Dillion soupire à son oreille, la persuaderait bien de poursuivre la nuit à danser, et ne plus voir qu’elle. Se sont ses lèvres à lui qui se fraient un chemin contre sa peau, et non pas celles d’un fantôme qu’elle aurait invoqué, commandé, qui aurait tout de factice. Mais à la différence des spectres qu’elle appelle au cœur des nuits sombres, il n’obéit ni à sa volonté ni aux lois qui régissent son don. Seulement à lui-même. Les tentatives de faire bonne figure s’étouffent entre ses lèvres, la déglutition est lente, difficile, alors qu’elle l’oblige un instant seulement à relever le regard vers elle, une main contre sa mâchoire. « Et si je ne veux pas que tu t’effaces ? » L’aveu est formulé d’un murmure, et tout aussi vite regretté. Elle a passé des années à courir après des chimères pour palier au vide qu’elle a elle même convié dans sa demeure, lutter contre l’absence qui lui déchirait le cœur. Plus que l’ombre d’elle-même, une entité hantant une maison laissée à l’abandon, incapable de vivre avec une seule occupante quand elle a un jour été le refuge d’une véritable famille. Les efforts vains de se construire une toute autre réalité paraissent bien dérisoires, quand la réalité supplante un instant les rêves éveillés.

L’envie vorace de quémander plus, toujours plus, éternelle insatisfaite, exigeante, ne s’étouffe qu’à la lumière de la foule qui les entoure, des milles yeux qui guettent et cherchent un sens à la mascarade qu’iels fomentent, quand elle ne sait elle-même où elle plonge vraiment. Ne reste que le besoin de faire taire la culpabilité et la douleur qui hurlent dans son cœur, de retrouver un pan de sérénité qu’elle a un jour trouvé près de lui. Dans ses yeux dansent une gravité qu’elle ne s’est plus connu depuis trop longtemps, l’esprit engourdi par la peine, incapable de ne pas penser, comme il voudrait seulement qu’elle le fasse. Son esprit s’entête à butter sur tous les obstacles qu’iels finiront par rencontrer ; elle part perdante à l’avance, incapable de croire au triomphe qu’iels ont un jour connu. C’est trop tard. Et bien trop douloureux, désormais. « Nous n’aurons pas cette conversation au milieu de nos convives, Dillion. » Nous ne l’aurons jamais, qu’elle voudrait presque signifier. S’esquiver avant qu’il ne cherche encore à la retenir, qu’elle cède tout autant au besoin de se lover contre lui, de croire à quelque chose de meilleur. Mieux vaut encore céder aux reproches qui lui sont faits que de s’empaler le cœur sur de faux espoirs. Quelque part pourtant, il est déjà trop tard, et elle est incapable de se défaire de son étreinte pour lui tourner le dos.
La musique résonne encore un instant, le temps seulement de s’emparer de sa main quand elle se défait de son étreinte, de l’inviter à le suivre en s’échappant de la piste de danse, de la salle où la foule devient étouffante. Elle n’a jamais eu besoin de nul autre que Dillion, et le reste du monde parait bien infime, dérisoire. Cette sensation retrouvée, quand tout avait paru si fade ces dernières années, fait courir un frisson sur sa peau en ouvrant les portes d’un petit salon, retrouver une intimité bienvenue. Il n’y a jamais eu qu’elle et lui, où qu’iels aillent. Pourtant, son téléphone semble pressé de la ramener à la réalité, mais un œil jeté au nom affiché suffit à la faire le délaisser sur une commode. Le tourne-disque est mis en marche, s’immisce à la place de l’orchestre qu’iels ont quitté dans la salle principale. Mais ça lui suffit pour prétendre à une danse de plus auprès de lui.

Sa place est retrouvée naturellement, dans ses bras, à chercher près de lui tout ce qu’elle a un jour perdu, le contact salvateur de l’homme qu’elle semble bien incapable d’oublier. Il s’est niché trop près de son cœur, indélogeable, et c’est tout aussi douloureux de le conscientiser, qu’elle ne réapprend à respirer qu’une fois qu’il lui fait l’honneur de sa présence. Une danse ne suffit pas à colmater toutes ses plaies, mais elle cède au besoin irrépressible qui la pousse encore et toujours vers lui, à se trouver une excuse pour réclamer son contact, quand elle reprend ce qu’iels avaient entamés auprès de leurs convives. A caler ses pas sur le rythme d’une musique entêtante, quand elle ne voit plus que le bleu de ses yeux, à l’horizon. « Je pourrais pourtant t’accorder autant de danses et de minutes que tu le veux. » Ça se murmure entre deux pas, tout près de lui, une promesse volée l’espace d’un instant, qu’elle regrettera peut-être le lendemain. Mais la sonnerie de son téléphone, plus loin, l’empêche bien de s’y appesantir, ourle seulement ses lèvres d’une pointe de défi. « Et également couper mon téléphone. Je crois que Vidar essaie désespérément de me joindre. Pour s’excuser, me rejeter, ou se plaindre de toi ? » La vérité, c’est qu’elle s’en moque, et compte bien ignorer les appels désespérés d’un homme qu’elle a jeté entre les griffes de Dillion sans aucune pitié, si ça peut seulement suffire à le garder près d’elle. Qu’il ne reste jamais qu’elleux deux. Elle se raccroche encore à un rêve qui s’effacera au petit matin, la laissera seule et amère, le cœur noyé dans les regrets, une main contre sa nuque et l’autre venue soutenir sa mâchoire, raffermir son contact et sa volonté de se tenir près de lui, toujours plus proche. « Qu’est-ce que tu en ferais, de ce temps-là ? Tu pourrais me promettre qu’on ne courrait pas au devant d’un énième désastre ? » Au fond de ses yeux danse une peur réelle, préoccupante, invasive ; l’origine de tous ses maux, à craindre les revers du destin, les mots trop durs, tus ou prononcés à voix hautes, ceux-là même qui ont précipité leur mariage dans un abime dont iels n’ont pas  perçu le fond. Mais la douleur n’est pas moins vive, des années après.
Les sourires de circonstances se sont effacés au profit d’une gravité sincère, cédant aux murmures d’une peine démesurée. A exposer les tourments d’un cœur dévoré par l’épreuve, des années à n’oser murmurer son nom qu’une fois les ténèbres conviées à sa table, quelques chimères pour rejouer le simulacre de leur vie d’antan. Son pouce roule pensivement contre sa lèvre, abandonne avec lui les faux semblants, la poitrine alourdie d’une mélancolie qui en devient écrasante. « Je préférerai ne rien ressentir que d’avoir mal, Dillion. » Et il n’a pas idée, de quelle torture ça a été, de le revoir hanter l’hôtel et craqueler les illusions dans lesquelles elle s’était complue, à croire que dans sa solitude seulement elle pourrait retrouver un chemin praticable pour survivre. De l’ampleur de ce qu’il lui demande, en bouleversant son monde chaque fois qu’elle pose seulement les yeux sur lui. « Mais je te donne encore l’air de m’esquiver, peut-être ? » Si elle acceptait véritablement d’être honnête avec elle-même, peut-être avouerait-elle que ses dernières années n’ont été passé qu’à fuir, quand avant, elle se sentait capable de tout affronter près de lui. Que tout ce qui lui reproche à une part de vérité. Mais elle préfère encore détourner les faits, l’air grave, et partir à l’ascension du ciel, d’autant plus insolente quand ses lèvres s’éprennent des siennes. Le baiser est tendre, témoin d’autant d’affection que de regrets. A effleurer du bout des doigts un bout de ce qu’iels ont perdu, et qu’elle n’imagine guère retrouver. C’est poursuivre une énième illusion, plus réelle encore, et bien dangereuse. Elle rouvre des blessures à vifs sans se soucier du lendemain.

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Message Mar 1 Nov - 17:38

A metal soul of rage and fear
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Les pétales sont lancés à tous les vents, se répartissent sûrement sur une parcelle inhabité, nourrissant un terreau infécond. De cette offrande, il ne s’attend qu’à récolter de nouvelles épines, prévoit le mal avant même qu’il ne se matérialise. Ce n’est pourtant pas une récolte ardue à laquelle il se confronte dès l’instant suivant. La surprise fracture le masque de décence, y instaure plus dramatiquement encore l’envie d’outrepasser ce que le divorce s’est chargé d’instaurer. La bouche voudrait pouvoir traquer la main qui s’est posée juste là, contre l’os de la mâchoire, se glisser contre chaque pan de peau dévoilé. Il sait que la douceur s’acoquine de la douleur depuis que Jesper s’en est allé, que chaque caresse dérobe un coup porté à sa fierté. Sa garde se baisse quand la réplique le fauche, l’emporte dans une conclusion erronée. Les barricades veulent alors se replacer, difficilement. Avant qu’il ait pu se enfiler une nouvelle armure, cependant, l’imprévisible l’embarque dans un tout autre périple. Sur quel champ de bataille va-t-elle seulement le mener ? La convoitise devient appréhension le temps du trajet. A aucun moment, pourtant, il ne la questionne ou ne cherche à se soustraire à son projet - peu importe s’il risque de le briser. La lueur entraperçue dans l’obscurité, n’exaucera peut-être pas tous ses vœux mais au moins, sont-ils encore réunis et suffisamment joueurs pour rallumer le brasier. Le petit salon est investi avec perplexité, il se tient bien droit en son centre tandis que sa compagne s’agite, recrée une atmosphère sonore suffisante pour reprendre leur danse là où ils l’ont laissée. Ses attentes incertaines demeurent compliquées à cerner et il ne prétendra pas pouvoir deviner ce qu'elle attend alors de lui.

L’arrogance du gérant tend à s’amoindrir quand Eira est concernée. Un fait qu’il évite de promouvoir et de démontrer. Tout contre elle, il redevient craintif quant à la prochaine parole, quant au prochain acte. Celui qui briserait tout ce qui s’est naturellement acheminé entre eux. Le ciel perfore le cosmos, crée de nouvelles galaxies. L’univers tout entier se recrée alors que les espoirs sont galvanisés par sa proximité et puis, par sa voix. Les maigres défenses qu’il avait tenté de rétablir, s’écroulent sans difficulté. L’orgueil s’arrache comme une peau qui ne sert plus aucun intérêt, ne reste alors que les muscles, que les tendons, que la chair à vif. Que la vérité brute. L’épris se jette alors sur les constats. « Le désastre, c’est le temps que je ne te consacre pas. » La réplique est basse, dopée à l’émotion ressentie. Le doute qui investit son vis-à-vis, l’oblige à trébucher sur bien des appréhensions, le pousse à conserver le rythme du pas et à ne pas la bousculer. Pour une fois, la sincérité se dégage de la souffrance évoquée. Pour une fois, il l’aperçoit autrement qu’égarée derrière une multitude d’écrans de fumée. Ses aveux sont naturellement suivis des siens. « Je sais, Eira. Je le sais, crois-moi. Je suis parti pour cette raison. » Mais ça n’a pas fonctionné. Les maux ne se sont pas détachés de lui, ils l’ont accompagné, ont passé la porte pour se glisser dans ses bagages. Son affection, seconde clandestine du voyage, ne s’est pas plus essoufflée peu importe la vitesse à laquelle il s’est envolé. Il a juste enduré la souffrance différemment. Et maintenant que son ancienne épouse s’entortille entre ses doigts, encadrent son corps des siens, l’ampleur de son erreur se révèle plus tangible encore.  

La question rhétorique amène une toute autre réponse quand la distance amoindrie se réduit plus drastiquement encore. Il n’y croit pas quand l’ascension débute, ne recule à aucun moment quand sa bouche taquine la sienne. L’a-t-elle plongée dans une illusion cruelle de laquelle il ne ressortira pas indemne ? Le songe le traverse sans toutefois l’imprégner car l’entièreté de son être réagit à son toucher, il est bien vite incapable de modérer ses réactions quand l'euphorie déchiquette son pragmatisme. Le contact lui donne la sensation d’aspirer pour la première fois depuis une éternité, un semblant d’oxygène. Ses lèvres insufflent la vie quand bien même ses mains pourraient tout aussi bien disperser la mort, le rejeter après l’avoir relevé de son gouffre. L’insécurité ne suffit pas à retenir la meute qui s’est mise à courir et à hurler sous l'épiderme, affamée depuis tout ce temps, privée de refuge, de lumière et d’hospitalité. Famine qui le rend avide. De la tendresse, l’ardeur surgit bien vite. Leur valse gagne en absurdité, l’absence de lucidité aliène la trajectoire. Il consume ses forces dans l’acharnement apporté à chacun de leurs baisers, finit par renoncer à suivre le rythme et à feindre l’intérêt pour l’exercice initialement entrepris. L’étreinte se resserre plutôt, se cristallise dans l’immobilité. Les paumes grimpent jusqu’à la chevelure, succombent à l’impertinence en ôtant une multitude de mèches au chignon élaboré. Le souffle manque mais le moindre écart esquissé entre leurs lippes est vécu comme une violence désormais. Hors d’haleine, il bondit néanmoins au son de la porte claquant, recule juste assez son visage pour admirer la scène improbable, désorienté par la véhémence de son pouls détraqué et par l’allégresse de retrouver sa proximité. Dans l’encadrement, le regard hagard de Vidar les avise alors que Ruben se manifeste juste derrière lui, l’invite à s’écarter d’une manière autoritaire, paluche posée sur l’épaule. L’embarras colore les joues de leur employé, alors que les teintes se sont absentées du faciès du cavalier à la chemise souillée. « Veuillez nous excuser, monsieur, madame. J’ai tenté de le dissuader, je ne voulais pas qu’il vous… interrompe. Mais je n’y suis pas parvenu. » Le silence répond avec éloquence aux excuses de leur interlocuteur, Dillion cherche un ordre à scander mais sa langue ne parait plus vouloir fonctionner, pas plus que sa cervelle, figée sur la seule volonté de revenir cueillir la bouche qu’on l’a forcé à quitter. « Je le ferai vous attendre dans la salle principale, madame. » L’assistant ne tergiverse pas plus, force son comparse remuer, referme derrière eux en manifestant un certain respect pour leur intimité. Le silence noie les possibilités qui jusque-là, se dessinaient bien que le quadragénaire ne l'ait pas vraiment envisagé consciemment.

Intoxiqué par sa présence, enivré par le souvenir de ses baisers, l’audacieux abandonne toute pudeur et crache au nez de sa fierté. La supplique se fait tendancieuse entre la plainte et le désir mal contenu. Dans les océans, de nouveaux tourbillons menacent d’ébranler les profondeurs et de craqueler la terre.  « N’y va pas. Ne retourne pas auprès de cet homme. » Avant qu’elle puisse y penser, les mains s’élancent, ses doigts se nouent aux siens, les portent contre sa poitrine, les placent entre eux. Le regard se confronte aux orbes obscurs plus rudement encore. « Reste avec moi ce soir, Eira. Accorde-moi la nuit. » Et pour la convaincre du bienfondé de cette requête, les lèvres entreprennent de sillonner sa tempe. « Nous danserons si c’est ce que tu veux. » Elles continuent leur trajet jusqu’à la mâchoire puis au début du cou, lentement, calmement avec une douceur qui tranche drôlement avec sa ferveur démontrée plus tôt, avant l’incursion. « On restera ici ou on ira ailleurs si c’est ce que tu veux. » La bouche poursuit sa descente insolente, dévie face au textile rencontré pour atterrir tout contre son épaule où il y souffle ses derniers arguments.  « Je me tairai si c’est ce que tu veux, je ne te toucherai plus et je ne m’approcherai pas si c’est ce que tu souhaites. Je ferai ce que tu veux, Eira, peu importe, laisse-moi te montrer ce que je peux faire du temps que tu m'accorderas. » Se livrant ainsi dans toute sa plus farouche vulnérabilité, plaçant entre ses paumes le cours de leur soirée tout en résistant bien mal à l’appel de ses souhaits, aux cris des bêtes faméliques qui lui somment de retrouver la source de la vie avant que la mort ne soit à nouveau conviée. Qui veulent ressusciter toutes ces sensations auxquelles les épreuves l’avaient déshabitué. Comment retourner à leur normalité maintenant qu’elle lui a rappelé ce que ça faisait de se sentir finalement entier ?

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Message Ven 4 Nov - 19:45


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Un baiser seul ne suffit à sustenter la faim qui s’est glissée tout contre sa peau, s’accapare son cœur et son estomac. L’avidité se déclare soudainement, à la manière d’un feu de forêt, lui calcine la peau et lui embrase le cœur. Ne reste d’elle qu’une entité vorace aux doigts exigeants, quand l’ardeur prend le pas sur la tendresse. C’est un nouveau souffle qu’elle prend tout contre ses lèvres, une première respiration après une éternité d’aridité, à errer seule dans le désert de sa propre conscience, à s’amouracher des ombres et des chimères qui peuplent ses terres, égarée dans le fond de ses souvenirs sans ne plus percevoir un seul avenir viable. Tout reprend sa place qu’une fois dans les bras l’un de l’autre, à céder à la ferveur de leur étreinte, s’oublier dans l’ardeur de leurs baisers. L’univers se recompose, les ombres conspirent avec le soleil, lui permettent enfin de redorer l’horizon. Leur danse perd en consistance, poursuivie seulement par la nécessité de ne plus jamais s’arracher l’un à l’autre. Il y a des années à rattraper dans cette étreinte, des années à s’éloigner sans que jamais la faim ne se taise vraiment, et elle se re-déclare plus franchement encore, menace de les submerger. Ne reste qu’elleux, à s’échapper d’une réalité trop cruelle pour espérer y survivre encore. Iels s’esquivent par une issue de secours sans seulement penser que l’on pourra les rattraper, que le destin s’affairera toujours à les arracher l’un à l’autre. Une porte qui claque suffit à briser l’instant, les laisser hors d’haleine et surpris par la soudaine interruption. Pourtant, le masque se recompose aussitôt, un regard glacial accuse déjà Ruben de son incompétence. La culpabilité lui fait autant défaut que les remords, elle s’attarde à peine sur l’air accablé de son cavalier, attend patiemment que la porte se referme, l’esprit culbutant déjà contre les explications à venir. Aucune réelle justification ne sera pourtant accordée, tout juste de quoi rétablir les limites ; elle n’a fait que l’inviter à l’accompagner à un événement et n’entend laisser aucun autre égo que le sien réarranger la vérité. Ne reste au fond de son estomac qu’une frustration innommable, la peau parcourue d’une onde glaciale quand quelques instants plus tôt, le contact de Dillion suffisait à y distiller une chaleur familière, qu’elle aurait juré avoir oublié s’il n’en avait pas ravivé le souvenir.

Souvenir qu’il s’accapare du bout des doigts, qu’il refuse de laisser s’en aller, à la rattraper avant que les décisions ne la portent au loin. Comme s’il suffisait de nouer leurs mains pour s’accrocher l’un à l’autre, et ne jamais vraiment se séparer. Que l’illusion ne s’estompe pas au petit matin, et encore moins avant. Mais le retour à la réalité est trop brutal, a fauché quelques espoirs avant de les laisser seuls, ne lui laisser que quelques arguments déraisonnables à contrer, l’avidité qui s’exprime tout contre sa peau, du bout des lèvres. Quelques suppliques murmurées comme un frisson contagieux, une envie insolente de seulement céder l’un à l’autre quand le monde extérieur continue sa course, derrière ces portes closes. La supplique gagne en audace, menace les fondations, et elle se raccroche à lui, autant de peur de céder, de perdre l’équilibre, que d’estomper pour de bon ce mirage, regagner l’aridité de son désespoir. Elle se nourrit de la supplication murmurée à même son épiderme, se gorge de la nécessité qu’il démontre, de s’en remettre à elle, de n’attendre que son bon vouloir. Un pouvoir qu’il lui remet entre les mains, dont il lui suffit d’user, seule détentrice d’une décision qui finit par peser lourd sur ses épaules, à trahir son cœur ou ses responsabilités.
La main glissée contre son visage pour le lui faire relever est tendre, mais presque aussitôt regrettée. Il suffit de plonger ses yeux dans les siens pour refuser de s’en détourner, d’y plonger sans un regard en arrière. « Il ne s’agit pas de lui, Dillion. Nous avons des obligations, des convives, ce soir. » Pourtant, tout en elle supplie d’oublier, le temps d’un soir, leur travail, un gémissement qui ne passe pourtant jamais ses lèvres, se traduit seulement dans l’ardeur de son regard, d’un murmure coulé tout contre ses lèvres, un baiser qui supplie presque de la retenir. « Plus tard. Tout ce que tu voudras, mais plus tard. Quand il n’y aura plus que nous. » S’arracher à lui relève de la torture, et pourtant, en quelques pas, elle se dresse face à un miroir, les doigts plongés dans la complexité de sa coiffure, à réarranger enfin sa mise, échapper à la fièvre de leurs baisers, reprendre contenance en même temps qu’elle se conforte dans sa décision. L’hésitation rend ses doigts fébriles, mais pas moins assurés, avant de se tourner une ultime fois vers lui. « Essaie de ne pas avoir l’air trop déçu ou morose, je risquerai de m’en vouloir que Linda te trouve de mauvaise compagnie ce soir. » La complicité moqueuse meurt une dernière fois contre ses lèvres, un baiser qui sonne comme une promesse d’après, de lendemain, avant qu’elle ne s’esquive, trop prompte à reprendre son rôle d’hôtesse quand son cœur lui aurait commandé de fermer cette porte à clé pour ne plus jamais en ressortir, pas quand Dillion se trouve ici avec elle.

De l’autre côté, les festivités se sont poursuivies, et Ruben l’accoste presque immédiatement pour l’informer du départ de son cavalier. Un hochement de tête distrait traite l’information avant de retrouver l’effervescence de la foule, à jouer un rôle quand toute son attention s’est dispersée ailleurs. Les prochaines heures sont un supplice ; la faim ne tarit jamais, au creux de son estomac, et il suffit d’apercevoir Dillion parmi leurs convives pour rappeler à elle le souvenir de ses lèvres contre sa peau, de l’avidité de leur étreinte et des promesses qui se sont murmurées comme si le lendemain ne saurait les faucher. Les sourires s’étirent par habitude, avec complaisance, affable sans jamais se fendre de trop de paroles pourtant. Le naturel reprend le pas, plus silencieuse que bavarde, à préférer écouter que se révéler, l’oreille attentive, mais bien trop souvent faussement soucieuse. Ce sont seulement les heures qui défilent qui ont sa pleine et entière attention, la salle qui commence à se vider jusqu’à ce que leur dernier invité ne passe la porte de l’hôtel. Ne reste bientôt plus que quelques employés pour entamer les rangements de la salle, qu’un espace vide à combler au creux de son cœur. C’est aussi familier que nouveau, de se tourner vers lui en fin de soirée, de s’élancer à sa recherche, comme elle l’aurait fait des années avant, de retrouver de vieilles habitudes qui lui paraissent pourtant étrangères aujourd’hi. Il lui semble se mentir à elle-même en se glissant près de lui, s’offrir une chance qui ne lui appartient plus, une main contre son épaule, l’autre à déjà s’accaparer son menton, dans l’ombre d’un sourire. « La nuit, tu avais dit. Rien que la nuit. » Ses lèvres s’étirent, presque défiantes, avant de s’égarer trop près de son oreille, d’un murmure. « Mais tout ce que je veux. J’aime beaucoup ce genre de promesses. » Elle ne rougit ni de son besoin d’attention ni de l’orgueil que ça lui tire, qu’il puisse vouloir ne s’en remettre qu’à elle, rien qu’à elle. Quand quelques années auparavant, lui laisser le choix leur enlevait leur mariage. Peut-être n’est-ce qu’une erreur de plus qu’il réitère sans prendre garde à sa propre survie, mais elle ne s’embarrasse plus d’hésitations quand il lui suffit de seulement saisir sa chance. « Ça ne te laisse pas beaucoup de temps, maintenant, quelques heures tout au plus avant que le soleil ne se lève. Tu penses être assez convaincant pour que ça suffise ? » Chaque nouvelle parole scande une assurance qu’elle ne possède plus depuis longtemps, un masque de plus qu’elle endosse pour se tenir droite, espérer encore mériter ses faveurs. Le cœur affamé d’amour, les doigts avides d’affection, laissée assoiffée par le manque qu’il a fait ressurgir en quelques instants seulement. Le temps d’une danse, sans savoir s’il ne s’agit que d’une illusion de plus qu’elle course sans plus un regard en arrière, à s’égarer trop loin sans possibilité de reprendre pieds avec la réalité. Pas quand il ne hante plus le décor. Le besoin ressurgit plus férocement encore par son seul contact, murmurer ses exigences, défie ses chances et s’accapare une histoire qu’iels ont cessé d’écrire.

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Message Dim 6 Nov - 1:03

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Les courants chauds et froids se rencontrent subitement, génèrent une tension dans l’air. La fièvre ne s’apaise nullement malgré la lucidité renvoyée. Trop haut dans le ciel pour redescendre à la vitesse escomptée, pour relâcher l’ivresse et sombrer sur une terre désolée où plus rien ne pourrait l’intéresser. Le pragmatique reçoit néanmoins les arguments, les accepte difficilement. Il soupèse la sincérité silencieusement, grignote les ténèbres en quête d’un nouveau filon d’or avant que la distance ne soit réimposée. Trop bref le dernier baiser, trop rapide le retrait de son corps au creux de ses bras. Le vide lui donne le vertige durant les premières secondes. Les considérations pour Linda se sont noyées depuis dans une foule d’autres préoccupations. Même éloignée, hors de sa portée, Eira continue à agir sur sa psyché à la manière d’une drogue pour laquelle il aurait rudement rechuté. L’addiction le laisse pantelant et incohérent. Junkie en manque, il apprend à gérer les frémissements que le contact de la chirurgienne a provoqués avant de repasser la porte menant aux festivités. Un mouchoir efface les traces du vice, collecte le rouge à lèvres, déleste cette bouche mensongère. Il doit les collectionner, les mensonges, entretenir le canular selon les ordres de son ancienne épouse, dans l'attente d'un potentiel dénouement. Verrait-il ses  efforts de patience récompensés ? L’arrogance des premiers instants cède bien vite la place à une toute autre névrose. Le regard s’égare alors sur la silhouette convoitée quand l’oreille reçoit à peine les sons provenant de la femme inintéressante à ses côtés. Il suffit pourtant d’une seule main posée contre son bras pour que l’électrochoc le ramène définitivement à sa place. Les deux pieds retombent sur terre, si abruptement que les genoux fléchissent, que le corps manque de répondre à l’appel de la gravité. Il a cru se jeter dans une faille temporelle, a rajeuni de trois ans pour parvenir à effleurer à nouveau l’allégresse de leur idylle brisée. Mais ces dernières années ont taillé autant l’âme que le corps. La pression de ces doigts étrangers, oppressants et totalement intrusifs, lui rappelle les secrets qu’il a gravé à même sa chair et qui même dans l’obscurité, peuvent être décryptés par le toucher.

Les couleurs se désagrègent, l’allure nonchalante du gérant bascule en une posture bien plus raide. Le membre est repris calmement à la mimine non désirée, insupportable de la voir s'approprier ce qui ne lui appartient pas. Il s’excuse subitement, fonce droit vers une pièce plus reculée et appelle son assistant à proximité. Accolé à une paroi, désorienté et livré à un dilemme effrayant, le quadragénaire avise son employé en quête d’un ordre concret qui lui permettrait de tout résoudre. Car c’est bien ce qu’ils font, il ordonne et lui exécute. Les problèmes se solutionnent aussi simplement que ça. « Oui, monsieur ? » Sauf qu’il ne s’agit pas de gérer la finance d’un hôtel, ni le personnel associé. Que Ruben ne peut pas miraculeusement effacer deux ans de mutilation d'un seul coup de baguette de magique. Non, personne ne peut rien pour lui. Surtout pas cet humain à qui il ne se confierait jamais. Plutôt mourir que de s’abaisser à quelques familiarités avec ses subordonnés. « Monsieur ? » Le regard de son interlocuteur propulse dans sa direction un mélange de pitié et d’incertitude. Cette vision est particulièrement dérangeante pour l’orgueilleux. Le ton sec tranche bien vite le silence. «  Vous pouvez disposer. » Et il se recompose sans savoir comment aborder la suite des événements. L’esprit bien trop encombré, il nourrit sa distraction, cherche des parades à l’inéluctable, refusant de présenter et de nommer les démons qui lui ont perforé la peau ce soir de cette façon alors que l'impensable pourrait arriver. Sa faiblesse la repousserait tout autant que sa laideur qui en résulte. Une sorte de déshonneur lui emplit le cœur et fait ployer les plus farouches de ses désirs. Chaque minute génère une nouvelle vague d’anxiété. Que va-t-il lui dire ? Que va-t-il faire ? Comment couper court à ce qu’il a lui-même initié ? La lueur d’espoir dénichée de manière inopinée sur un coup de tête – plutôt un coup de cœur, s’affaiblit d’heure en heure. Quand les derniers invités se faufilent vers l’entrée, la nervosité atteint son apogée. Sa belle assurance se décompose au point où il en vient à se soustraite bien avant elle de la pièce principale, se réfugie plus volontiers dans son bureau pour tenter de rassembler ses pensées fracassées. Peut-être ne le cherchera-t-elle-même pas ? Songe tout aussi douloureux que son extrême opposé. Depuis leur divorce, aucune réponse n’est adaptée. Aucune ne lui épargne la moindre plaie. Les rapprochements le tuent. La distance l’achève.

En tension et toujours confus quant à son champ d’actions, il loupe plusieurs battements quand elle réapparait, incarnant une perfection à laquelle aucune autre ne pourrait prétendre. L’étincelle qu’il croyait étouffée, crépite avec une nouvelle vigueur au fond des orbes, l’enflammerait lui aussi immédiatement pour peu que ses appréhensions s’apaiseraient. Déjà trop proche, déjà occupée à saboter la moindre réserve à conserver. Il a rêvé de cette situation, a prié pour qu’elle lui manifeste un peu d’intérêt. Hel l’a entendu. Mais le châtiment qui accompagne la bénédiction, est plus cruel qu’anticipé. Il ne sait plus quel part de lui  entre son égo, sa vulnérabilité, sa peur du rejet ou du jugement est concernée. Trop de concepts se mélangent à l’odeur qu’elle dégage et qui abat bien des cheminements articulés et sensés. En son for intérieur, il sait qu’il doit mettre fin à ce jeu de séduction qui sans être erroné, n’a pas été suffisamment réfléchi consciemment. Mais sa proximité, ses mots déjouent toutes les probabilités, font s’écrouler trop vite son sang-froid et son approche trop cartésienne du contexte actuel. Dillion Croft ne s’est jamais agenouillé pour personne et pourtant, il tombe à ses pieds sans la moindre difficulté. Bien incapable de la repousser, inapte à démolir ce qu’il aurait cru définitivement enterré, il répond à l’appel sans tergiverser, une main contre la courbe de ses reins, l’autre coulissant déjà contre sa mâchoire. Il brode une fausse assurance pour honorer ses exigences, arriver à la hauteur de ses attentes. « Tu sais que le challenge ne m’a jamais effrayé. Au contraire, il me révèle des compétences insoupçonnées généralement. » Les lèvres cueillent le cou doucement, remontent jusqu’à sa bouche très tranquillement, s’y dépose avec douceur, presque chastement. «  Eira... » Qu’il susurre d’une voix massacrée par l’attrait, sans parvenir à parachever la moindre phrase. Besoin de rendre plus tangible ce qu’il se passe là, de s’assurer qu’il s’agit bien d’une réalité et non d’un fantasme dans lequel on l’aurait projeté par le sommeil ou par quelque don surnaturel. Les problématiques ne disparaissent pas mais il réinvente les règles du jeu, renverse le plateau pour se créer une toute nouvelle surface, se mettant en retrait du tableau à venir et la replaçant au centre des préoccupations. Solution qui a le mérite de satisfaire les deux parties, croit-il alors, sans savoir si elle l’acceptera, comprendra la supercherie derrière la démarche. Le nez glisse contre la nuque, le souffle trouve son chemin jusqu’à son oreille. «  Faisons en sorte que ce qu’il reste de cette nuit ne tourne qu’autour de toi. » Les doigts remontent alors la colonne vertébrale, pianotent contre la nuque. « Et toi seulement. » Ses lippes s’aventurent contre les siennes très tranquillement tandis que la vigilance s’installe méthodiquement. Déjà prêt à stopper toute tentative qui viserait à l’atteindre, lui. Elle ne doit pas chercher à glisser contre sa peau, pas tenter de découvrir ses maux. Le déterminé reste sur ses gardes pour protéger ses secrets, refuserait tout contact impliquant qu’elle découvre sa pelure détériorée.

Il repousse les limites un peu plus loin en l’entrainant soudainement, bras entourant sa taille pour l’attirer vers la porte. « Trouvons un endroit plus confortable. » Qu’il glisse alors, les lèvres jouant avec sa mâchoire durant le trajet. La première chambre vide est investie, le verrou utilisé d’emblée. Ne reste désormais dans la pénombre qu’eux, des désirs écrasants et un tout tas de peurs avec lesquels le surnaturel peine à jongler. L’euphorie se décroche par moment, emporté par la crainte de voir ses projets échouer. Que fera t-il si elle outrepasse sa volonté et touche un morceau de son dos ou une de ses cicatrices sur ses flancs ? « Laisse-moi faire. Et ne t'occupe pas de moi. Il ne s'agit pas de moi ce soir. » Réitérant ses intentions, il s’accapare outrageusement ses mains, nouant ses doigts aux siens pour les empêcher de vagabonder, de chercher la vérité sous le textile porté, l’attire contre lui pour mener cette danse comme lui l’a décidé, glissant ses lèvres contre sa peau et cherchant à lui faire lâcher l’idée de participer à ce qu’il entreprend, sans savoir si leur discussion antérieure serait suffisante pour justifier cette voie choisie. Le conspirateur se rend physiquement inaccessible autant que possible, endort sa vigilance comme il peut en multipliant les baisers, en traçant des sillons contre son épiderme‧ Ses paumes se font plus aventureuses, effleurent sa cuisse, cherchent à dénuder son dos. Chaque contact électrisant nourrit une certaine impatience qu’il remodèle pour parfaire sa tendresse, redécouvrir chacune de ses courbes avec précision et sans se presser. Étude de longue haleine pour venir à bout de ses exigences, pour tenter de lui faire oublier qu’il a sciemment décidé de tout lui dédier ce soir. Pourvu que l’ignorance puisse durer et que ces rapprochements ne mènent pas au désastre qu’elle a mentionné.

L'enivrement se réinstaure peu à peu alors que chaque frôlement le rapproche de ses objectifs, qu'elle se plie à ses conditions. Une paume pour défaire le chignon, l'autre pour abolir le barrage futile. La fermeture éclaire coulisse délicatement, il agit sans jamais marquer un empressement grossier. Il nourrit l'attraction, sustente le suspense, coulant toujours aussi doucement ses doigts contre son échine, écartant les pans de la robe de caresse en caresse jusqu'à la voir choir à ses pieds. Sa bouche retrace la carte, explore sa peau avec beaucoup d'attention, instant grisant que de retrouver le privilège de la contempler, de dévorer sa chair de ses mains. Trop beau pour être vrai et s'il avait le loisir de se pincer, sans doute, l'aurait-il déjà fait. Le divorcé savoure chaque instant en ayant conscience que cette occasion inestimable ne devrait pas être gâchée, tente de graver le souvenir de son épiderme tout contre ses mimines, cherche à capturer chaque sensation pour que plus aucun détail ne puisse à nouveau lui échapper. L'allégresse éprouvée à la redécouvrir avec cette liberté et sans penser à autre chose qu'à son seul plaisir, rend l'instant un peu plus unique, un peu plus intense et sans doute, bien plus intéressant. Et il le lui démontre, redoublant d'efforts à chaque instant, se montrant excessivement attentionné. L'ardeur manifestée plus tôt dans la journée, a cédé la place à une approche bien plus modérée, plus étudiée générant une intimité forte et singulière. Le corps est ainsi allongé sur le lit avec le plus grand soin, paumes soutenant le mouvement pour qu'elle atterrisse avec élégance dans les draps. Quand plus aucun tissu ne vient entraver sa vision et ses projets, il entreprend de lui faire tout oublier, les mains et la bouche se faisant conquérantes. Il compose sa mélodie en se fiant à son souffle et à tout ce que leurs années de mariage lui ont enseigné. Alors que sa propre attention se désintègre au profit des réactions provoquées chez son alliée, il croit qu'il ne risque plus rien. L'esprit bien trop accaparé par ses attentions renouvelées, son ancienne épouse parait être apte à tout omettre en cet instant. Se concentrant uniquement sur la tâche qu'il s'est donnée, le gérant finit par en oublier la source de ses appréhensions lui-même et la facilité d'exécution de ces dernières alors que noyé dans cette proximité, il n'est plus capable d'envisager le danger et ne répond déjà plus qu'aux seules exigences de son amante.  

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Eira Fan
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Famille : Hel lui a montré la voie, donné pour nom Obsession et lui a confié la Branche de la Folie, Maitresse de ses disciples.
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Message Sam 12 Nov - 13:26


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Le désir éclot à nouveau dans sa poitrine, vivifiant et insolent, aussi inédit que familier. Une fleur qui s’épanouit à nouveau après des années d’assèchement, une traversé d’un désert façonné par son seul orgueil, persuadé de ne revivre qu’une fois le divorce prononcé, sa solitude retrouvée, sans percevoir encore combien elle se trompait, à l’époque. Il suffit de se tenir contre lui, calée entre ses paumes, de plonger son regard dans le sien en quête d’une euphorie exaltante, pour enfin comprendre l’ampleur de son erreur. Il repeint l’horizon pour elle, réinvente l’aube en l’y entrainant sans plus d’hésitation. Autant de promesses que de baisers sont échangés dans leurs murmures lourds de désir, marques de l’avidité de leur contact. L’impertinence s’entiche d’une douceur prudente, prend l’allure d’une nouvelle découverte contre leur peau, un goût d’inédit qui les pousse à se redécouvrir dans les bras l’un·e de l’autre. De nouveaux rituels s’instaurent, propositions murmurées à l’orée de son oreille, promesses d’allégresse qui soufflent sur son orgueil, avivent l’étincelle muée en flamme ardente. L’intimité se réinvente, se redécouvre à la manière d’une première soirée, entrainés dans le refuge d’une chambre sans même savoir ce qui finira par les cueillir, une fois le soleil levé. Si c’est une véritable chance qu’iels cueillent de leur insolence, ou seulement une illusion qui s’effacera au petit matin, une chute abrupte qu’iels ne sauront encaisser que par l’indifférence ; se soustraire aux émotions pour mieux se protéger. Une réflexion assourdie par le tambourinement de son cœur dans sa poitrine, mais qui ne cesse jamais vraiment, tâtonnement nerveux de son esprit. Elle cède à l’étreinte de Dillion pour mieux oublier, s’en remet à lui en cultivant l’espoir que ça suffise à l’emporter pour de bon.

Un tout autre ballet est entamé sur le fil de leur patience, le moindre contact vécu comme un effervescence des sens, à se retrouver dans la pénombre de la chambre investie, un secret à oublier au petit matin. Il ne lui a jamais semblé se sentir aussi vivante qu’en cet instant pourtant, à danser au rythme d’une mélodie familière et exaltante, à flamber sous ses doigts, calcinée de l’intérieur par l’ardeur des braises éteintes sur lesquels iels soufflent, à faire renaitre le foyer déstructuré qu’iels ont un jour incarné l’un·e pour l’autre. Iels se retrouvent dans la tendresse de leurs échanges, et il lui semble qu’il rattrape une éternité d’absence du bout des lèvres, à parcourir sa peau de ses doigts, défaire peu à peu les artifices qui les séparent encore l’un de l’autre. Tissus, pinces et talons tombent d’un même mouvement, autant de masques craquelés pour la mettre à nu sous ses yeux, invoquant une sincérité qu’elle avait cru oubliée pour de bon. Elle s’abandonne à son étreinte, l’orgueil gonflé de ses attentions, frissonnante de désir quand il entame son ascension, l’emporte avec lui, de ses baisers, de ses mains aussi avides que tendres. Ne reste que la satisfaction de percevoir dans ses yeux tout ce qu’elle a cru perdu à jamais, qu’il ne voit et ne se préoccupe que d’elle, que le monde s’efface pour de bon pour leur redonner leur importance. L’égoïste sensation de ne penser qu’à elle suffit à la mener sur une pente dangereuse, n’estimer que son propre plaisir, céder à toutes les attentes de Dillion si seulement ça suffit à lui offrir l’allégresse recherchée. Elle frémit sous le contact de ses doigts, la peau en ébullition, le corps arqué vers lui, une invitation à la perdition, en allant à la rencontre de sa bouche. Avide de contact, incapable de se satisfaire de ce qu’on lui offrir pourtant, ça finit par ne plus lui suffire, rendue exigeante par le désir qui court dans ses veines, éclate dans sa poitrine en nuée de papillons invasive. C’est instinctif, de se relever à demi pour l’embrasser, de passer ses doigts contre sa nuque pour raffermir le contact, de l’entrainer avec elle sur ces draps, d’entremêler une jambe langoureuse à la sienne, la respiration lourde de désir. Une invitation à la rejoindre quand il ne cesse de s’éloigner, sans qu’elle n’en prenne seulement conscience, focalisée sur son seul plaisir égoïste.

Elle flirt avec les limites sans même en avoir conscience, concrétise son étreinte du bout des doigts, souffle son désir du bout des lèvres. Aucune interrogation ne remet en questions son ascension quand ses paumes impertinentes se coulent sous sa chemise, dans le bas de son dos, l’étreignent et l’emportent avec elle. Le contact recherché est pourtant rejeté vivement au moment où la pulpe de ses doigts retrace les contours de son secret, une erreur qui la jette en bas de la pente. Le refus sonne trop durement, la frappe en plein cœur quand il bondit en arrière, se défait à son étreinte d’un mouvement vif. « Dillion ? » L’interrogation claque, surprise, atterrée, et elle se redresse sur le lit, esseulée, la poitrine haletante, le cœur battant d’une émotion ardente tout juste envolée. Et ça ne suffit pas, d’essayer de comprendre, de pousser la réflexion, frémissante dans la froideur d’une solitude soudaine. « Dillion ! Que se passe-t-il ? » Mais elle a déjà collecté un pan de sa réponse du bout des doigts, nourrit leur débâcle de a curiosité impertinente. Sa volonté seule de partager a suffit à calciner l’instant partagé, leur enlever une nuit d’oubli, de quoi ignorer combien la réalité est cruelle, combien ces années écoulées loin l’un·e de l’autre ont été rudes. Qu’il ne suffit pas de quelques heures pour s’accorder le pardon. Son esprit s’entiche déjà de trop d’hypothèses, essaie de retracer la vérité quand l’euphorie lui aurait fait perdre la tête. Mais la fierté se remodèle trop vite, en devient cinglante, achève de vexer l’effrontée. Elle est aussi vive que lui, mais plutôt que de s’éloigner, elle recherche encore et toujours sa proximité, s'approche dangereusement, trop près. Pourtant, son vœu est respecté, cette fois-ci, elle ne s’aventure plus vers lui, conserve une distance minime, mais significative. Il suffirait d’un souffle pour rompre la distance et l’embrasser, supplice terrible et destructeur qui s'impose. Elle se dresse devant lui, l’œil furieux, suspicieuse, à chercher une réponse dans les cieux, pas moins impitoyable dévêtue de ses artifices. « C’est mal me connaitre que de croire que je vais te laisser me fuir sans une explication. Ce serait grossier et terriblement impoli de ta part. » Une peur aussi terrible que vicieuse bat désormais la mesure dans sa poitrine, mais c’est assez pour nourrir sa réflexion, l’esprit tiraillé par les indices disséminé. Il s’est fait un devoir de l’éloigner, de se soustraire à son étreinte et à ses yeux, comme si son toucher seul pouvait le calciner. « Tu pensais réellement réussir à me tromper la nuit entière ? A quoi rime cette mascarade ? » Ça sonne comme une menace, tant l’affront à sa propre intelligence est grand. Autant de fils qu’elle tire pour qu’il avoue de lui-même, alors qu’elle a déjà effleuré la vérité du bout des doigts, collecté les traces de ses maux, sans savoir exactement quelle forme prend la chair meurtrie, et pour quelle raison. « Pourquoi refuses-tu que je te touche ? Que je te vois ? » qu’elle achève d’une voix plus basse, plus douce, mais pas moins lourde de sens, le menton relevé en un défi criant. Qu’il ne s’avise de lui mentir ou de fuir, qu’il accepte de se vêtir de sa seule sincérité quand il s’est déjà affairé à la dépouiller du reste. Les réponses, elle les attende lui, dernière chance à saisir avant que leurs propres fiertés les achève.  

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Message Lun 14 Nov - 14:25

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You’re like a ghost, you’re everywhere.
I’m your demon never leaving.



Les sens se décuplent sous l’effet d’une magie archaïque, l’attraction exerce sa plus vieille incantation. Conscience accrue de son souffle contre son peau, de cette jambe qui recherche son corps, des différentes sensations émergeant de l’instant. Le surnaturel souhaite répondre à chaque requête silencieuse, glisser contre sa peau autrement qu’avec cette réserve dérangeante. Trop enivré pour conscientiser que la volonté de la chirurgienne supplante peu à peu la sienne, il s'expose aux risques encourus. La vile l’attire dans ses filets de son chant envoûtant et lui court à son naufrage volontairement. Quand la sirène accoste la chair, la dévore de ses doigts, le frisson parcourt le malheureux. Deux origines pour un seul phénomène, le désir vorace de céder, d’être consumé à son tour par autant d’attentions, emporté par le plaisir partagé et la répulsion, de l'autre côté, à l’idée qu’elle goûte à ses nouvelles difformités, qu’il génère son écœurement par ce simple toucher. L’instinct de survie lui ravit l’envie, le retrait est effectué en un spasme, réflexe que le quadragénaire n’a pu contrôler. Déjà trop loin, encore trop proche, la crainte que ses secrets aient déjà été éventrés, ses tares avisées en pleine débâcle. Et si ça n’a pas été le cas, son mouvement de recul, lui, a suffi à sceller les non-dits. Tétanisé, l’ancien avocat tente bien d’éveiller cette part de lui qui pourrait plier n'importe quelle réalité, l’habiller d’artifices capables de tromper n’importe quel regard affuté. Sauf qu’il ne fait pas face à une inconnue ou à une personne influençable. Qu’elle lui tiendra tête, dissipera ses illusions en se faufilant entre les failles et en attaquent directement les contradictions. Trop de connaissances sur son fonctionnement, bien trop de passif entre eux pour ne pas être devenue une ennemie redoutable. De toute façon, la réflexion trébuche contre les pulsions qu’elle a fait naître, contre sa silhouette toujours dénudée, contre les vestiges de cette euphorie insensée mutilée par la gravité du moment. Le regret s’installe, de n’avoir pu éviter ces complications pour se complaire de la situation.

La surprise se convertit en acharnement, le chat a flairé sa proie. Et la traque ne s’arrêtera pas là, même s’il fuit. Même s’il esquive. Les issues s’offrant à lui sont toutes déplaisantes, les conséquences s’étalent sans mal dans son esprit enfumé par cette proximité. Les traits contractés sur la contrariété, le divorcé aborde la difficulté avec beaucoup de prudence. Cette perdition inespérée aurait pu ramener un semblant de paix entre eux, aurait pu leur fournir de quoi déchiqueter leur solitude. Même si ça ne dépassait pas la nuit. Ça aurait suffi à rallumer un espoir, à calmer la douleur des pertes pour quelques temps. La brûlure s’est intensifiée désormais. Car le dilemme est entier. Oser confesser, se heurter à tout ce que ça implique. Camoufler les dégâts, quitter lâchement la chambre sans rien lui expliquer et rompre le pacte qu’il a passé plus tôt, lui jurant sincérité puis saccageant les prémices d’une réconciliation éphémère. La main se cale contre la gorge de son vis-à-vis, ramasse sa chaleur, connexion nécessaire pour tirer au clair ses propres intentions. Aucune force pour évoluer sur la voie de la mauvaise foi, pour tout nier et se retourner. Reprendre le cycle des ratés, des reproches. Des tensions futiles. Il ne veut pas reculer, pas après avoir pu regoûter à cette allégresse. Alors malgré les accès d’orgueil, l’anglais brise une fois de plus les spirales, casse la mine avant que le prochain cercle se superpose à celui qui précède. « Je ne souhaite pas te mentir, Eira. Pas plus que te servir des élucubrations pour calmer ta curiosité. Alors je ne vais pas nier le choix que j’ai pris sciemment ce soir. » Dans une dernière tentative de se dénicher une troisième option insoupçonnée, ses lèvres tempêtent contre son cou, contre sa bouche subitement sans s’attarder toutefois. Juste en promesse à ce qu’ils pourraient continuer à poursuivre ensemble. Tout ce qu’il peut lui offrir sans céder à ses exigences. « Ne gâchons pas ce moment, s’il te plait. Tu n’as pas besoin de connaitre mes raisons. Elles ne sont pas liées à toi et ne remettent pas en cause ni tes charmes, ni mon désir pour toi. Tu ne veux pas juste en profiter ? » La vérité peu glorieuse ruinerait les rapprochements, saccagerait sans doute jusqu’à sa représentation mentale. Le perfectionniste est plus qu’imparfait désormais, Abel lui a appris à détester toute forme d’anomalie, à rejeter la laideur selon des standards arbitraires, à ne pas accepter tout ce qui sort des conventions. Alors pourquoi le désirerait-elle encore après cette révélation ? Comment pourrait-elle vouloir de cette chair hideuse ? Il n’est plus digne de partager sa couche même s'il agit comme si c'était encore le cas. La peur du rejet reste aussi forte que les questions qui émergeraient de cette pratique douteuse.

La répugnance qu’il éprouve pour son corps, force une grimace sur ses lippes, l’éprouve pour les prochaines secondes. L’homme coquet en évite jusqu’aux miroirs quand les vêtements sont écartés, ne supporte pas la simple idée que la seule personne qui n’aurait jamais dû découvrir cette absence de beauté soit sur le point de l’aviser. Le choix ne lui revient pas car dans tous les cas, il la perdra. Autant la voir s’éloigner pour de bon, pour ces raisons plutôt que de repousser ce constat et de souffrir de ces plaies plus tard. C’est cette rude conclusion qui émerge et le pousse à outrepasser ses réserves. La déterminée ne lâchera pas, connaissance de son caractère revêche suffisante pour qu’il cesse d’entretenir sa seule naïveté. Alors il s’épargne les détours, se relève ultimement pour s’écarter. La lampe de chevet est allumée dans la foulée avant qu’il ne revienne se placer face au lit pour débuter le triste spectacle, se mettant volontairement hors de sa portée. Intouchable par nécessité car c'est ce qu’il deviendra pour elle de toute manière. La monstrueuse vision à laquelle il va la soumettre s'occupera bien d'établir ce fait.

Cirque des horreurs qu’il n’aurait jamais cru incarner, bête de foire qui débute sa présentation en déboutonnant les premières attaches de sa chemise. Au moins, a-t-il le contrôle sur la révélation, seule consolation dans l’effroi du moment. Et c'est cette composante qui l'a poussé impulsivement dans cette direction. « Je n’ai pas envie de me justifier. Je n’ai pas besoin que tu commentes non plus. C’est la politesse que tu as réclamée. Je te prouve également que je te disais la vérité plus tôt quand je te parlais de mon honnêteté. Mais il est hors de question que nous débattions de ce que tu vas voir. » Injonction qui ne souffre d’aucune réplique. Décision prise, actée avec un semblant de dignité, il choisit la partie la moins abimée néanmoins, les traces faites contre les côtes qui sont bien moins impressionnantes, profondes et nombreuses que celles s’alignant dans le dos ou sur les bras. Un pan unique de tissu est retiré, acte générant sa nausée. Les cicatrices sont ainsi exposées, le temps qu’elle puisse poser un œil sur elles avant que le textile ne soit religieusement replacé. « Ce n’est pas un spectacle que tu aurais souhaité aviser ce soir, il me semble. » La réplique se fait sèche, portée par une dureté venue charcuter sa seule vulnérabilité. Les mirages dissipés actionnent une certaine fébrilité, obligent les dernières bribes d’insouciance et d’ivresse encore présentes à éclater. Les doigts s’acharnent à reboutonner l'habit porté, le dos se tourne instinctivement pour ne plus avoir à la fixer. Il ne se défile que sommairement, n’effectue pas encore le moindre pas vers la porte malgré son envie de fuir, tout pour ne pas avoir à supporter ses jugements et autres critiques. Sauf qu'il tente de lui prouver qu'il n'est pas devenu lâche. La fierté se marque comme elle peut. « Je te laisse te rhabiller. » Remarque projetée froidement, la robe est ramassée près de ses pieds, jetée sur les draps et vient marquer la fin de ce qu’il a cru être le sauvetage de toute une vie. A descendre jusqu'à Helheim pour retrouver son âme et la ramener. La surface n'aura pas été atteinte finalement. Et cet échec est plus lourd à porter qu'il l'aurait escompté.

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Statut : Hantée par un homme qu'elle a répudié, déchirée par un divorce qui aurait dû lui faire oublier la douleur de sa perte.
Famille : Hel lui a montré la voie, donné pour nom Obsession et lui a confié la Branche de la Folie, Maitresse de ses disciples.
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Message Sam 19 Nov - 17:46


— A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me. You’re like a ghost, you’re everywhere ; I’m your demon never leaving  — @Dillion Croft



La chute est rude. L’allégresse qui a flamboyé, l’espace d’un instant, à courtiser insolemment un bonheur qu’iels ne se connaissaient plus, a été soufflé aussi vite, mouchée par deux doigts cruels. Ne reste qu’un hiver glaçant, quelques frissons d’appréhension qui courent le long de sa peau, déjà couverte de chair de poule. Et pourtant, pas un seul moment elle ne pense à revenir sur sa position, céder à son contact, à ses lèvres pleines de promesses qui cherchent encore à l’attirer à lui, qu’elle cède à l’abandon de son étreinte. Bien droite face à lui, pas moins impérieuse dans sa nudité, le regard droit et dur, à chercher dans le sien une réelle réponse plus qu’une nouvelle esquive, une tentative de lui faire tout oublier dans le creux de ses bras. Les supplications de Dillion ne se heurtent qu’à sa propre détermination mutique. Elle ne veut ni de ses mensonges, ni de ses gestes futiles, pas quand il camoufle éhontement plus d’un secret sous sa chemise, qu’il se dérobe à elle quand elle entend tout lui donner. Placée en juge au pouvoir dangereux, elle se dresse, figée alors qu’il s’éloigne, plie l’échine devant la force de sa volonté. Elle s’attend presque à ce qu’il préfère s’en aller, claquer la porte derrière lui et ne jamais revenir, sceller sans un mot la fin de leurs espoirs. Mais au contraire, il s’aventure aux devants de la lumière, allume la lampe de chevet en s'éloignant de la porte, la plaçant comme obstacle à toute fuite impromptue, en travers de son chemin. Dos à elle, le spectacle du déboutonnage de sa chemise n’a plus rien de passionnel, la distance s’instaure, plus implacable que jamais. Une curieuse froideur qui la laisse frissonnante malgré les efforts faits pour ne plus souffrir d’aucun de ses gestes. Bras croisée et immobile, elle respecte son vœu de s’éloigner, ne cherche pas à se rapprocher, l’oreille attentive, le regard braqué sur lui. Le cœur loupe un battement à chaque nouveau mot prononcé, autant de promesses inquiétantes qu’il disperse dans l’air sans pour autant s’expliquer pour le moment. Les limites franchies plus tôt se ré-haussent plus cruellement encore alors qu’il lèche ses plaies, se replie sur lui-même, malmené par le poids du secret.  Une vulnérabilité à laquelle elle n’est pas indifférente, qu’elle embrase d’un œil inquiet, une peur insidieuse venue se loger sous son cœur.

Les marques se dévoilent à même son épiderme, quand un pan de tissu est relevé lentement, exposant l’ampleur de la détresse qu’il a tu, ses dernières années. Elle contemple les traces de ses dérives sans un mot, comme il le lui a demandé, l’épargne de ses remarques. Mais l’émotion n’en est pas moins tapageuse, dans sa poitrine, jetée dans le vide sans possibilité de se raccrocher à un filet de sécurité. Quand elle avait l’impression de se noyer, il en faisait tout autant, de son côté. Elle n’en doute pas un seul instant, que c’est la mort de Jesper, même des années après, qui s’est glissé contre son épiderme pour y tracer ces marques douloureuses et peut-être même le divorce qu’elle a savamment orchestré. Causant autant de mal que de bien, à essayer de les sauver en les condamnant au supplice éternel. L’horreur prend consistance dans son esprit seulement, alors que le masque d’indifférence ne se craquèle pas, à l’extérieur. Il lui a ordonné de ne lui offrir aucune réaction, et elle n’entend pas le décevoir. C’est sa plus profonde vulnérabilité qu’il dévoile, la douleur qui envenime sa psyché et l’en fait se punir lui-même, comme ça a pu être le cas plus jeune. Une petite voix supplie en son for intérieur de croire qu’il ne s’agit que de la mort de Jesper, et qu’elle ne s’est jamais hissée au rang d’Abel pour l’en faire venir à pareilles extrémités. La culpabilité est étouffée pour son propre bien, les questions muselés puisqu’il a décidé de ne pas s’étendre sur le sujet et de rattacher sa chemise, l’acculant de ses mots, certainement en espérant que ça suffise à la faire taire. « Quel spectacle pensais-tu que je voulais ? » qu’elle ponctue d’une voix douce, les yeux rivés vers lui, comme si ça pouvait suffire à le faire se retourner, lui donner des réponses qu’iels ne savent plus où chercher. Trouver au fond de son regard un éclat rassurant, quelque chose auquel se raccrocher quand tout s’effondre. Elle est démunie face à ce dont elle ne peut parler, un vœu qu’elle respectera, évitant adroitement le sol qui s’affaisse sous ses pieds à chaque nouveau pas exécuté. Les espoirs parfois aperçus sont aussi vite soufflés, étouffés pour ne leur laisser qu’une étendue aride et ténébreuse à traverser seul·e·s.

Les pieds nus se font silencieux sur le parquet, mais elle ne s’essaie pas pour autant à l’approcher sans un bruit, par surprise, conserve la distance respectueuse qu’il a instauré en s’asseyant seulement sur le bord du lit. Pensivement, les doigts viennent lisser un pan de sa robe, sans pour autant initier le mouvement demandé.« On juge souvent la Beauté superficielle. Mais la vérité est bien différente. Je n’ai pas été éduquée pour ne désirer qu’une personne lisse et parfaite. Et je n’ai jamais cru que tu l’ai été un jour. Pas un seul instant. » Elle s’est dépouillée de sa fierté, le regard perdu dans la douceur du tissu sous ses doigts, à essayer d’énoncer un cheminement de pensées qui ne viendrait pas l’agresser dans sa plus profonde vulnérabilité. Assez lucide pour deviner qu’elle s’aventure sur un terrain sensible, et qu’il vaut mieux taire ce qu’il lui a dévoilé. « Dès que j’ai posé les yeux sur toi, je n’ai pas désiré l’homme en costume, assez adroit pour dissimuler ses plaies et paraitre pour ce qu’il n’est pas réellement. » Le minois se relève, les yeux cherchent déjà les siens, sans être sûre qu’il consentira seulement à la regarder, à accepter ses propos, et comprendre ce qu’elle recherche seulement auprès de lui. Combien les artifices sont lourds à porter et combien iels ne devraient pas avoir à en user, l’un·e près de l’autre. « Je te voulais toi, dans ton entièreté, aller derrière cette fausse perfection que tu présentes sans cesse. Je voulais découvrir ce qu’il se cachait réellement en toi, tes blessures et tes imperfections. Sinon, ça n’aurait pas valu la peine de vivre cette histoire, et j’aurais passé mon chemin. » La pose est assurée, droite, les yeux brillants, mais ne trahit en rien combien son cœur tambourine dans sa poitrine, à en devenir douloureux. « Ce n’est guère différent aujourd’hui. » Trop entêtée pour s’en tenir à la superficialité qu’il lui a proposé pour une nuit, et qu’il instaure dans sa vie en général. Prête à tirer une croix dessus, si c’est tout ce qu’il compte lui offrir. Elle connait désormais trop bien le goût et le prix de cette perfection, incapable de l’encaisser dans l’intimité qui s’est recréée l’espace de quelques instants, l’espace d’une soirée. Elle n’a jamais été capable de s’abandonner aux mains d’un inconnu, et ce ne sera pas plus le cas ce soir. « Tu t’es toujours efforcé de te présenter sous ton meilleur jour, même dans l’intimité de notre mariage. Quand nous n’étions que deux, que nous partagions tout. » Il y a un bout d’amertume qui lui pique la langue, mais elle ne flanche pas, la supplique au fond du regard. « Ce n’est jamais ce que j’ai voulu. » Elle n’avait jamais voulu que lui, plein et entier, dans sa vulnérabilité la plus brute. Elle avait aimé l’homme qu’elle avait découvert sous les couches de superficialité, sous la façade arrogante dont il se pare face au monde entier. Elle avait cru mériter plus. « Si tu attendais de moi du dégoût, de la moquerie ou de la pitié… tu t’es amèrement trompé. Tu me connais mieux que ça, Dillion. Ce que tu m’as montré ne te fait perdre aucune valeur à mes yeux. » Elle supplie encore son contact du bout des cils, un regard de sa part, une offrande. Qu’il ne s’en aille pas sans un mot, tire un trait sur leur histoire. « Joue le jeu de la perfection avec qui tu veux. Mais pas avec moi. » Sous les suppliques dansent de vieux reproches, les raisons mêmes qui les ont poussé loin l’un·e de l’autre quand elle a été seule pour pleurer Jesper et qu’il n’a jugé bon que de prendre de la hauteur quand elle avait désespérément besoin de lui. Elle n’a jamais eu besoin qu’il soit fort, seulement qu’il soit là. Qu’il soit lui.

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Message Dim 20 Nov - 23:34

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Le poids du silence fracture sa patience. Toujours proche de la fuite, occupé à amorcer mentalement le pas qui le mènera vers la sortie avant que le désastre ne les emporte un peu plus loin, un peu plus bas. Aucun d’eux n’a été conçu pour vivre sous terre, aucun d’eux n’a été élevé pour finir écrasé par des débris. Et pourtant, il lui semble qu’à chaque nouvelle collision, la tombe gagne en profondeur, prend des allures de crevasse que leurs ratés auraient tôt fait de recouvrir une fois qu’ils n’auraient plus la force de grimper pour lui échapper. Le sol se dérobe encore sous ses pieds alors que la quiétude s’installe toujours plus rudement entre eux, établit farouchement la réflexion de son alliée. Autant de soin apporté à la réplique, autant de pincettes prises pour rattraper les morceaux de coquille éclatée, dans le but peut-être de la recomposer. Ce travail de précision entamé démontre sans nul doute de l’affection encore portée ou du désir de poursuivre la ligne qu’ils se sont mises à tracer. Une constatation réconfortante qui n’abolit ni la honte, ni l’inconfort éprouvé par l’ex époux. Dillion conserve son déshonneur, entretient l’aversion qu’il s’inspire. Chaque seconde sans réponse l’écroue un peu plus à ce ressenti vicié. Il souffre mille morts avant que sa voix ne disperse un peu d’obscurité. Trait de lumière perforant la pénombre, raturant un peu plus les ténèbres pourchassant quelques terreurs. La tension s’amplifie ironiquement, noue la nuque et l’estomac tandis qu’elle étale leur connexion passée, affirme son maintien au présent. La chirurgienne se charge méthodiquement des soins, cherche sans doute à appliquer un baume contre des plaies encore ouvertes. Ça picote aux endroits les plus sensibles, ça réveille bien d’autres insécurités. Plus Eira réussit à marcher entre les bouts de verre pilé, plus il croit lui devoir s’y confronter, les écraser à sa place. Comme une prophétie contre laquelle aucun d’eux ne pourrait lutter malgré les efforts qu’elle déploie pour les en préserver. Cette indulgence met en exergue l’inutilité de la perte, accroit la confusion de ce qu’ils ont initié plus tôt dans la soirée et solidifie également des attentes qui finiraient par l’achever s’il se mettait à les embrasser. Toute cette scène doit disposer d’une échéance bien déterminée, impossible de se déloger de cet état de fait. Elle finira par repartir avec des bouts de sa vérité. Et il ne sera pas quoi faire de cette vulnérabilité concédée de son plein gré. N’a-t-il pas déjà assez perdu pour continuer ainsi à parier ?

Après que la ponctuation se soit chargée de mettre un terme à cette débâcle d’honnêteté, l’homme  récupère difficilement son souffle, étranglé par une myriade d’émotions qu’il n’est plus capable de nommer. Etourdi par la tournure des événements, il prend le parti d’opérer au volte-face pour mieux la sonder, visage à demi éclairé par la lampe qu’il a pris soin d’allumer, sublimant un esthétisme renversant, compliqué à aviser sans sourciller. Le gérant outrepasse l'attrait, dévore la tendresse. « Tu aurais voulu quoi alors ? » Le ton se fait brutal en comparaison au calme qu’elle lui a manifesté. La déterminée a tendu une main vers sa peau en lambeaux mais lui préfère conserver son regard tourné vers leur passé. Est-ce une façon détournée de lui expliquer en quoi il l’a perdue ? Levier soulevé subitement, la fragilité exposée si mal vécue que la violence s’insère pour quelques instants dans l’échange, prend la forme d’une dureté dans le regard volontairement dirigé vers son corps dénudé.  « Tu me reproches vraiment d’avoir cherché à t’épargner mes facettes les plus indignes ? Il me semblait qu’un mariage nécessitait des efforts. Excuse-moi d’avoir œuvré en ce sens. » La brutalité se déchire tout aussi vite qu’elle s’est matérialisée et il sort des plis, l’ensemble de ses douleurs dissimulées. Autant de petits êtres empilés, grelottants et apeurés qui se sont entassés dans des espaces exigües au fond d'un milieu inhospitalier. Il n’a jamais accordé de place à sa détresse, à ses cris, jamais eu l’envie d’agrandir sa poitrine pour accueillir plus dignement ses manquements, ses peines. Il n’a jamais traité ses chagrins autrement que comme des clandestins à déporter rapidement de son organisme. L'ignare n’a jamais compris que saigner ne leur assurait pas l’exil complet. Qu’en glissant la lame contre sa peau, il ne faisait qu’en inviter de nouveaux, bien plus doués dans l’art de se camoufler. Le déni entretenu le pousse à prendre sa requête sensée comme un affront. « Que veux-tu alors, aujourd’hui ? Que je t’expose toutes mes faiblesses ? Que je te répète encore à quel point notre séparation a été le coup de grâce après la mort de notre fils ? Que je t’explique que te côtoyer tous les jours dans ces conditions est particulièrement cruel ? Que c’est pour ça que je suis parti ? » Les excès de sincérité l’obligent à relâcher chaque déguisement endossé, à nuire aux apparats qu’il avait pris grand soin de repasser. Il en avait des projets en s’insérant à nouveau dans cet hôtel pour le diriger à nouveau à ses côtés. Aucun d’eux n’aura atteint la fin de l’année.

Tout se dévoile si abruptement, même pour lui, peu conscient que son malaise lui a détaché suffisamment de liens pour qu’il se permette cet accès de folie. Désormais suffisamment libre pour foncer droit sur la vérité au lieu d’emprunter mille détours pour qu’elle puisse l’absorber sans écailler autant sa dignité. De toute façon, que lui reste-t-il encore comme parades pour parfaire cette illusion ? Que serait-elle encore en mesure d’accepter maintenant que ses exigences ont été exposées ?  « Tu veux que je te dise que je suis revenu parce que de toute manière, que je sois loin ou non de toi, c'est toujours aussi douloureux ? Que quand je te regarde, je le vois sans arrêt derrière tes traits et que c’est l’une des pires sentences à subir avec celle qui consiste à te regarder parader au bras d’un autre homme que moi ? » La blessure recrache son pus à même le parquet, il en observe la marque avec répugnance sans pourtant, parvenir à retenir la suite de l’hémorragie, n’y appliquant même pas les doigts pour tenter d’y palier. Toutes ses meurtrissures se sont réveillées dans une même intensité, à tel point que se taire reviendrait sans doute à crever désormais. « Tu veux que je te montre l’étendue de ma propre folie et puis ? Que veux-tu qu’on fasse de ça ? Être pathétique et faible ne me rendra pas plus désirable, ne te fera pas revenir et ne nous aidera pas, il me semble. » Et pourtant, ce n’est pas ce qu’elle a suggéré. A moins qu’il ait tout interprété de façon erronée ? Les mains s’accolent au mobilier derrière lui, il s’y appuie en conservant son visage tourné vers elle, admire une fois de plus le dégradé de lumière contre sa peau, se noie dans cette contemplation mal venue. Tout son être reste attiré par sa beauté, tout son être demeure effrayé de se sentir aussi laid.

La dualité continue de fracasser ses songes au point que le divorcé finit par baisser les yeux pour rejeter le fond véritable de sa pensée.  « Tu ne mérites pas moins que la perfection, Eira.  Et je ne suis plus en mesure de te la fournir depuis un moment déjà, c’est avilissant. Mais je n’arrive pourtant pas à l’accepter. C’est pour ça que nous nous trouvons ici ce soir en dépit du bon sens. » Que cherche-t-elle, elle ? Une question à laquelle l’arrogant ne pourrait répondre, toujours aussi surpris qu’elle se soit prêtée à son jeu, se soit faufilée sous ses doigts pour lui accorder ces instants d’ivresse. Pas encore assez désespéré pour la rejeter directement. A la place, il s'accorde à rectifier la dernière incohérence que la mystérieuse lui a accordé. Cette correction suivante ne vise déjà plus qu’à achever l’élan de sincérité qu’ils se sont mis à prendre dans l’intimité de cette chambre réquisitionnée. « Il ne s’agit pas de jouer à un quelconque jeu de perfection. Je ne suis plus l’homme que tu as, un jour, désiré. Je suis l’homme que tu as quitté. J’ai juste essayé de l’oublier et de te le faire oublier dans la foulée. » Peut-il encore espérer revendiquer un tout autre titre pour une toute autre finalité ? La robe est toujours échouée à ses côtés et il ne sait pas lui-même ce que c’est censé signifier. Toujours perché à plus de vingt mètres de hauteur, glissant en funambule sur le fil de leur histoire, ignorant quelle distance sera parcourue et  en combien de temps. Est-ce que malgré ce chaos apparent, il réussira à se rapprocher suffisamment d’elle pour que la terre s’élève d’elle-même, le recueille et le sauve d’une chute mortelle ?
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Message Mar 22 Nov - 18:25


— A metal soul of rage and fear
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Une nuée d’étoiles étincèle dans la nuit noire, allument une à une un espoir qu’elle aurait cru enterré à jamais. Sous la vulnérabilité soudaine couve une peur réelle, intestine, une douleur criante réinventée au rythme de ses mots. Et si elle se tient droite, une jambe croisée et le regard jeté vers lui, le menton haut, ça n’en tremble pas moins, à l’intérieur, à s’éprendre de ses confessions, les apprécier autant que les craindre. Il lui dévoile en quelques instants seulement une multitude de facettes qu’elle n’avait jamais pris le temps d’aviser ; elle les avait rêvé, imaginé, sans jamais les croire réelles tant il s’était attaché à lui prouver le contraire, se dresser toujours plus haut pour que ses maux ne l’atteignent jamais vraiment. Elle avait été la seule à s’écrouler, et cette solitude lui avait semblé si réelle qu’elle n’avait pas pris la peine de la questionner, ni de chercher à briser les barrières, trop affairée à faire taire la douleur qui hurlait en son sein. Iels s’étaient retranchés sur elleux-mêmes sans prendre la peine de considérer l’autre, de cherche au-delà quand la souffrance était déjà si grande. C’est autant de reproches implicites que de suppliques murmurées entre les lignes qu’elle encaisse sans un mot, levant un regard soucieux vers lui. En elle se disputent le désir inassouvi de savoir, une curiosité insatiable, prête à disséquer son propre cœur pour comprendre et la peur d’être confrontée au pire, à ce qu’elle ne pourrait encaisser. De se laisser entrainer dans le fond de sa douleur et d’en ressortir aussi brisée que lui, de murmurer ses pires travers puisqu’iels en sont aux confessions nocturnes. Mais elle garde la tête haute et le regard déterminé, ne regarde que lui et seulement, à lui faire expier ses vices pour endosser le beau rôle, le voir s’écrouler et tendre une main salutaire qu’il ne pourra qu’attraper pour se relever. Aucun mot ni aucun geste ne la traverse, elle observe seulement le spectacle d’une destruction qu’elle a mené de ses propres actes. Il se disloque devant elle, et il y a une voix mauvaise dans le fond de sa conscience qui se satisfait de l’impact qu’elle a pu avoir, de l’importance qu’elle revêt toujours aujourd’hui, autant qu’elle pourrait tenir en horreur les dégâts provoqués. Mille frissons lui courent sur la peau, enfants du chaos qu’elle a engendré à lui murmurer de la sorte, ronger ses défenses jusqu’à ce que les fissures se muent en abysses avilissants. Elle s’est engouffrée dans la moindre brèche pour qu’il devienne l’incarnation concrète de son mot, le spectre de lui-même, et qu’elle n’avise que les ruines de l’homme qu’il a été. Qu’elle a saccagé.

En ses mains reposent un pouvoir démesuré, et la prise de conscience est aussi terrifiante qu’exaltante. S’il ne s’agissait pas de lui, si ses propres maux ne devenaient pas les siens par ricochets, elle l’aurait jaugé d’un regard d’un regard scrutateur, aurait prolongé l’expérience pour le plaisir de savoir jusqu’où elle pourrait aller, jusqu’où son pouvoir pourrait s’étendre. Mais l’affection la rattrape trop vite, lui comprime le cœur, et la vérité, c’est qu’elle voudrait seulement le serrer dans ses bras, lui murmurer de tout oublier, de pleurer avec lui pour étreindre la douleur qu’iels n’ont cessé de se causer depuis des années. Se dissoudre dans la nuit, contre son corps, baigner ses larmes des siennes, se remodeler près de lui, avec lui, se reconstruire comme iels auraient dû le faire il y a des années de cela. Mais il est trop tard, maintenant, et elle en a douloureusement conscience. Les yeux plongés dans les siens ne cherchent plus aucune aide, ne se confrontent qu’au désespoir criant qui les habite et qu’iels n’ont jamais su exprimer. Les yeux se détournent, se baissent, une marque de plus de la honte qui s’est glissé tout contre sa peau et l’habite, qu’elle aurait jugé d’un regard vaniteux, si ça ne signifiait pas briser l’homme le plus important de sa vie. La peur se faufile trop vite, lui étreint le cœur, lui brûle la gorge, mais sa voix n’y rend jamais justice, à l’émotion vive qui la bouleverse, ne s’exprime qu’au travers d’un calme terriblement dissonant avec l’ampleur de son ressenti. « Si c’est la perfection que je mérite, c’est un bien triste sort que tu me réserves. » Elle le rattrape avant qu’il ne tombe, s’y essaie du moins, s’élance dans sa direction et dément bien ses idées reçues, alors qu’en son for intérieur, elle n’aspire qu’à réellement la mériter, cette perfection. Eternelle insatisfaite, en quête d’un idéal inatteignable. « La perfection n’existe pas ; elle n’est, au mieux, qu’une illusion. » Crois-moi sur parole. Elle en connait le lourd tribu, ne se sent pas prête à sacrifier Dillion sur cet autel-là. « Et je n’ai que faire de ce genre de relations creuses et vouées à l’échec. » Ses illusions à elle lui suffisent, évanouies trop vite, à ne laisser en elle qu’un vide douloureux, une envie terrible d’aussitôt s’y replonger, chercher du bout de l’esprit une vie rêvée que la réalité ne saura jamais égaler, peuplée de ses maux.

C’est autant pour elle-même que pour lui qu’elle finit par se lever, rompre la distance en quelques pas. Chercher le contact quand il lui semble qu’il n’y a que ça pour rendre réel l’instant. Pourtant, jamais elle ne s’avance de trop, ses doigts ne cherchent pas à outrepasser les limites instaurés, se glisser tout contre ses flancs pour l’enlacer. Dans sa paume vient seulement se nicher sa mâchoire, relever son visage pour plonger ses yeux dans les siens. « Ça ne te rend qu’humain, Dillion. Ni faible, ni pathétique. Juste humain. » Mais que savent-iels de l’humanité ? Elleux à qui l’on a seulement enseigné à se hisser plus haut, défier la divinité de leur arrogance ? Mais les illusions ne sont que des mensonges de plus, artifices assez convaincants pour se laisser prendre à ce jeu, et les paroles se tissent aussi facilement que les visions concoctées par son don. Elle se pare d’une assurance qu’elle ne devrait pas posséder, à tirer des leçons de ses propres échecs criants. « Un mariage nécessite des efforts, mais pas des efforts ayant pour but de nous éloigner. Au contraire. » Iels auraient dû se battre ensemble, mais iels ont seulement préféré se tourner le dos. « C’est ce que j’aurais voulu que tu me dises il y a quatre ans. C’est ce que j’aurais voulu savoir, qu’il y avait encore un cœur qui battait là-dessous, qu’il ne restait pas qu’un homme dépourvu d’émotions façonné par son père. Plutôt que de m’enfoncer seule dans la douleur. » Elle s’enfonce dans des plaies ouvertes bien consciemment, le renvoie aux images les plus dures de lui-même en espérant seulement qu’il conscientise seulement les faits, comprenne sa propre douleur. « Tu es parti parce que c’était trop dur de me côtoyer. J’ai divorcé pour les mêmes raisons. » Au fond de son regard, elle cherche encore un lambeau d’espoir, une preuve qu’il y a quelque chose à sauver de ce naufrage qui a commencé il y a des années maintenant. Que le destin ne les condamnera pas à se haïr en silence, se détourner l’un·e de l’autre pour l’éternité. « Tu n’es peut-être plus l’homme que j’ai épousé, mais tu n’es pas non plus l’homme que j’ai quitté. L’homme que j’ai quitté n’aurait jamais osé prononcer ce genre de paroles, ne se serait jamais livré de la sorte. » Iels l’ont appris à leurs dépends, ont payé le prix fort de leurs erreurs, accordé la victoire à leurs pires détracteurs. Parfois, iels lui paraissent bien pathétique, si facilement démantelables. Iels auraient dû éviter cette débâcle. « Et ne t’y trompe pas. Moi non plus, je ne suis plus la femme que tu as épousé. » Son pouce roule avec douceur sur sa joue, et ses yeux seuls lui confient la profondeur des abysses dans lesquels elle s’est aventurée. Si seulement il savait qu’elle avait poursuivi une toute autre folie que lui, mais tout aussi efficacement. « Nous n’avions pas à souffrir seul·es, Dillion. Nous n’avons pas plus à le faire aujourd’hui. » Comme pour sceller ses propres dires, ses lèvres se déposent tendrement sur un pan de sa chemise, embrassent son épaule sans outrepasser les barrières qu’il a dressé entre elleux. Une marque du respect qu’elle lui voue, à n’accepter de s’aventurer plus loin contre sa peau marquée que s’il y consent. A s’aventurer sur un terrain étrange et terrifiant, réinventer leur entente sur un champ de ruines calcinés par l’épreuve.

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Dillion Croft
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Message Mer 23 Nov - 20:26

A metal soul of rage and fear
I see your eyes, I know you see me.
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I’m your demon never leaving.



Le tempo s'est accéléré, autant de notes soutenant un déchainement sonore, visant à alimenter une mélodie enjouée. Quelques tonalités plus mélancoliques et plus douloureuses s’immiscent dans la musique, apportant une profondeur dans laquelle l’âme plongerait volontiers. Le cycle corrompu, pour de bon, les astres cessent de poursuivre leur révolution autour d’une étoile morte, s’exilent dans les confins d’une toute nouvelle galaxie. L’inconnu est abordé avec un brin d’appréhension, légère terreur naissante à l'idée de découvrir le genre de menaces se cachant sous couvert des ténèbres. Il leur faudra briller plus fort, plus intensément afin d’en révéler chaque aspect. Pour autant, fournir cette ardeur leur demandera une énergie que le surnaturel ne croit plus disposer. A son contact, néanmoins, il se met à espérer, pourrait bien se brancher sur le plus brillant des soleils, finir carbonisé pour tenter d’en absorber la vivacité. Pour Eira, le divorcé serait apte à tous les excès, même les plus déroutants, ceux qu’Abel aurait jugé, condamné. Pour lesquels il l’aurait sans nul doute châtié. Avec elle, sa rébellion a débuté. Avec elle, elle se poursuivrait. Les reproches d’autrefois, prennent une forme nouvelle dans la bouche de l’acharnée. Les yeux ne se détournent pas quand elle réclame leurs reflets, dénichent plutôt la conspiration de leurs sentiments toujours bien présents. Autant de raisons manquantes quand les papiers étaient signés, sont ainsi exposées. Pas vraiment parce qu’elle n’avait alors l’intention de les lui divulguer mais parce qu’il n’avait alors pas l’intention de les écouter. Une faute qu’il s’accorde silencieusement, sans toutefois la vocaliser, préférant ajouter sa version des faits, souhaitant teinter de sa propre compréhension les manquements de l’époque. « J’ai voulu nous tirer vers le haut, faire en sorte de ne pas sombrer avec toi à l’époque parce que si nous étions tous les deux à terre, nous n’allions faire que creuser jusqu'à éventuellement provoquer notre propre trépas. » Des intentions jugées bonnes alors, même si nocives pour leur relation. Le reste des justifications se désagrègent, l’égo ne tient pas en place, se recompose plutôt dans l’approche qu’elle a entamée, démontrant plus tangiblement l’attrait qu'il peut encore provoquer.

C’est déroutant de la voir jongler ainsi entre l’imparfait et le présent. Lui ne sait plus comment conjuguer ce qu’ils sont, aimerait bien cueillir la sonorité du futur au détour de leur conversation. Les paroles auraient pu tendre vers l’offense si l’insoumise ne l’avait à ce point désarmé en amont, n’avait pas réussi l’exploit de réanimer ces parts de sa personnalité qu’il a cherché si longtemps à enterrer, tout ce que sa mère lui a inculqué dans la douceur dispensée. Totalement docile dès que ses doigts le frôlent, que ses mots le bousculent, non pas dans le sens opposé pour une fois, mais dans sa direction à elle, le ramenant toujours plus près des rivages qu'ils ont délaissés. L’émotion couve dans la pupille, le jour et la nuit se rejoignent sans la moindre difficulté, le crépuscule en est devient vibrant, assombrissement du ciel, le bleu se fondant au noir dans une débâcle de couleurs. La bouche effleure les blessures pudiquement, respectueusement sans venir les déranger. Tout au plus est-elle venue les notifier, comme autant de cicatrices à honorer. Les doigts du troublé se fraient un chemin jusqu’à la colonne vertébrale de son vis-à-vis, y coulissent avec délicatesse, remontant des reins aux omoplates avec tendresse. « Si nous ne sommes plus les mêmes, nous sommes donc des étrangers qui avons tout à redécouvrir. » Il insuffle dans le ton, les crépitements du foyer qu’ils ont embrasé ce soir. Pourvu que la fumée ne vienne pas interrompre ces instants de clarté. Compliqué de maintenir la lucidité quand sa proximité s’est ainsi réimposée, quand les propos ont eu pour objectif de renouer les attaches sectionnées. La lumière flatte ses traits, galvanise sans mal l’intoxication des sens. Cet espoir le rend aussi confiant que prudent ironiquement. Se précipiter sur la première lueur, reviendrait à ne pas explorer d’autres possibilités, à ne pas saisir forcément la bonne opportunité pour amorcer autre chose qu’une simple nuit bordée de sincérité. Les questions s’amoncellent dans la cervelle, impactent cette poitrine où le cœur tambourine. Lui prête-t-elle sa main pour la soirée ? Ou entend-t-elle poursuivre la danse au-delà du temps imparti ? Les confessions seules ne suffisent pas à établir la direction empruntée.

Trop enivré par sa présence pour s’adonner à la chasteté qu’il se met à évoquer, la bouche dérive contre sa mâchoire insolemment. « De ce fait, ne devrions-nous pas débuter par les bases et non pas nous précipiter de façon si cavalière dans cette chambre ? » L’impertinent ignore bien lui-même le jeu qu’il se met à entamer. Ses actes contredisent ses propos, l’invitent peut-être à trancher à moins qu'il ne se prémunissent lui-même des réactions adverses si de nouvelles difficultés revenaient s’insérer. « Je devrais te réclamer un peu de ton temps, réserver un restaurant hors de prix puis espérer que tu me répondes favorablement. » Et sans doute, que ce cheminement leur permettrait de se reconstruire des bases solides, de repartir autrement, lui rendrait une assurance toujours bien morcelée sur ce qu'elle convoite et ce qu'elle ne se voit plus revendiquer. « Tu auras ensuite le loisir lors du repas d’estimer si je mérite ou non un second rendez-vous. Et je me plierai en quatre pour te prouver en quoi tu serais sotte de ne pas me l’accorder. » Tricher sur leurs antécédents, recommencer à déguiser les faits, prétendre que le passé ne les a pas brisés. Lui-même perçoit la grossièreté derrière sa tentative de légèreté, derrière son non-sens entre attraction, affection et terreurs mal dissimulées.  

Alors la sincérité ôte ses lèvres de la peau réquisitionnée, ses paumes se posent plus sagement contre la nuque alliée, cessent de dériver contre son échine pour récupérer sa totale attention. Elle a réclamé son humanité et il la lui livre sans plus rechigner. « Je crains toujours que nous n’arrivions pas à écarter la douleur justement si nous lui laissons toute la place. Que nous ne soyons pas aptes à redevenir autre chose que des parents endeuillés. » Des titres qu’ils se renvoient sans arrêt, rien qu’en se regardant, leur rappelant que l’entité formée a échoué. Échoué à préserver l’enfant issu de leur union. Ce traumatisme a eu tendance à remettre en cause ce tout qu’ils se sont mis à former. Et peut-être que cet obstacle viendra inéluctablement rouiller les mécanismes qu’elle a décrassé de ses mots adaptés. Cet accroc dans l'euphorie suscitée, le pousse à commettre le pas répudié. Pour illustrer le fond de cette pensée, pour lui démontrer la confiance toujours accordée, lui signifier qu’elle dispose toujours de sa place à ses côtés, le gérant attrape une de ses mains calmement, l’amène jusqu’à son flanc sous sa chemise, la pousse à glisser contre le pire de ses dérives, à se nicher contre les boursoufflures qu’il s’est infligées, le récif de son chagrin, toutes ses peines mal cicatrisées. Le contact projette une onde destructrice le long de sa peau, un frisson ravageur tapant plus férocement contre le cœur, sursaut de peur et d’envie, douleur et douceur continuant à se confondre dans les replis de sa conscience.

Amenée tout contre ses vérités, la chirurgienne aurait le loisir de lui planter un dernier poignard si elle le désirait et il ne s’en préoccupe pas tellement. De toute façon, ils sont allés trop loin pour qu’il puisse rebrousser chemin. Il est convaincu qu'aucun d'eux ne sortira indemne de l’instant. Le prélassement de la vulnérabilité au fond des orbes azurés, se charge de lui signifier sa déraison à ce sujet. « Il y aura toujours des rappels concrets de ce qu’il s’est passé jusque dans nos moments d’intimité. » Qu’elle sache, elle aussi, à quoi elle s’expose en pourchassant aussi effrontément leur distance. Toujours habité par la crainte du rejet, par la profondeur de sa laideur, l’homme rattrape le poignet sollicité aussi rapidement, arrache volontairement la découverte de ses plaies à son ancienne compagne pas brutalement mais avec une élégance toute trouvée. Il reprend ses doigts pour les porter à ses lèvres plutôt, la distrayant aussi dans la foulée, de son indécision. « Je ne suis pas suffisamment inconscient pour croire qu’il y a une solution réelle à cette situation. Je le suis suffisamment en revanche pour ne pas vouloir te relâcher cette nuit ou ce qu’il en reste, même si cela signifie que nous la terminions assoupis. » Il ne veut pas la relâcher du tout. Surtout pas après avoir déjoué autant de probabilités. Le timbre déchiquette le silence encombrant pour rétablir bien d’autres faits. « Les nuits sont longues depuis que tu n’es plus là, Eira. Et celle-ci, en comparaison, me parait ridiculement courte. » Qu’adviendra-t-il d'eux au petit matin ? Quand l’alcool aurait reflué, que la lumière mettra en exergue leurs différences et les années écoulées ? Du bout des yeux, presque trop chastement quand ses mains se remettent à courir le long de l’échine adverse, il réclame sa vision pour se préparer mentalement à cet après révoqué pour le moment. « M’en offriras-tu d’autres ? » Le souffle s’égare contre cette bouche qu’il revendique brièvement à la manière d'une promesse avortée à laquelle elle pourra répondre ou se déroger.  
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